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Désinformation, propagande et infox en forte affluence : attention

aux manipulations et aux tromperies


CHALLENGE · 30 MAI 2021

Dans tous les temps et dans les moments de crises, notamment – politiques,
économiques, diplomatiques, sanitaires ou sociales, les fausses informations foisonnent
de partout.

Chacun cherche à faire véhiculer des « fake news » pour servir ses intérêts, à même de
créer des altérations soit entre pays, entreprises ou individus. Ces fallacieuses informations sont
employées comme une arme psychologique contre les populations adverses, via des médias de
masse interposés qui facilitent la fluidité de ces fausses nouvelles. Une belle illustration est celle
des « fake news », véhiculées en pleine pandémie de Covid-19, à différentes échelles : entre
laboratoires pharmaceutiques, pays ou même à l’intérieur d’un Etat. Un tel phénomène se vit
également, de manière brutale, lors des périodes de campagnes électorales où chaque parti
politique essaie de ternir l’image de ses concurrents. Une telle situation est devenue monnaie
courante, depuis la multiplication des publications et des échanges dans les plateformes et
espaces numériques, ainsi que les réseaux sociaux, dont les Etats, journalistes ou simples
citoyens témoignent presque malgré eux ! D’où l’impératif intérêt d’évaluer la pertinence et la
fiabilité de toute information, avant même de prendre une quelconque décision.

Ne point croire, mécaniquement, ce que l’on écoute, ce qu’on lit, ni ce que l’on voit … à
défaut de fabrication
Réseaux sociaux et plateformes électroniques de partage constituent le terrain propice
pour placer de fausses informations – qu’il s’agisse d’un partage de textes, d’images, de vidéos
ou de liens en ligne – les faire circuler imminemment, pour toucher des millions de personnes en
quelques minutes, à effet d’un buzz, ni moins ni plus La quasi-totalité des individus et des
populations, toutes nationalités confondues, n’ont pas le réflexe de vérifier les sources
d’informations, pour s’enquérir de leur véracité.
Ceux-ci se contentent, sans le moindre effort, de lire, de regarder et d’écouter, sans pour
autant s’assurer de la fiabilité de l’information et partant partager illico presto. Pour la plupart
d’entre eux, ils croient au fameux proverbe « il n’y a pas de fumée sans feu », négligeant le fait
que les théories du complot remontent à des lustres ! Comme diraient les personnes averties, la
propagande a mauvaise réputation. Qu’elle soit blanche, grise ou noire, il s’agit d’un
endoctrinement, d’une intoxication ou encore d’un empoisonnement.
Source de l’information déclarée, déterminée, dissimulée ou fabriquée, l’objectif – s’il ne cherche
pas à tromper – aurait pour objectif, comme expliqué par l’éminent professeur et président de
l’institut français d’analyse stratégique, Monsieur François Géré, « d’influencer l’état d’esprit et
les modes de pensée d’une audience déterminée dans un but d’adhésion ou de bienveillance à
l’égard de la thèse que l’émetteur cherche à défendre ».

Des Etats facilement bluffés


A l’heure du numérique, des médias et des réseaux sociaux, ce n’est plus l’individu qui gobe tout
ce qu’il reçoit et/ou voit comme information mais la chose est bien plus grave : certains pays sont
carrément induits en erreur tandis que d’autres profitent de l’ignorance d’autres Etats pour les
manipuler, en toute impunité ! Il est des temps où même un Etat, tellement empressé d’agir face
à certaines situations à portée stratégique, ne prend plus le temps de s’enquérir des faits réels.
Celui-ci croit en ses politiciens, ses journalistes et/ou en ses hommes du renseignement qui –
totalement malformés et parfois corrompus et/ou non éthiques – dénaturent, falsifient ou montent
carrément, de toutes pièces, des scènes et/ou des images !

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Pourtant, les conséquences peuvent s’avérer très graves et altérer des relations
bilatérales, portant fortement nuisance à des intérêts économiques réciproques entre pays amis.
A l’exemple d’un Tebboune qui arrive à manipuler le parti politique espagnol, actuellement au
pouvoir, en l’impliquant dans une pure affaire criminelle transnationale. Et cela ne s’arrête pas
là : il le convainc de provoquer un litige maroco-espagnol. Alors que l’Espagne est depuis
plusieurs années, le partenaire commercial privilégié du Royaume, avec une balance
commerciale de 12 milliards d’euros, dépassant du quart celle avec la France.
A vrai dire, il s’agit d’une simple crise spasmodique qui ressurgit cycliquement, à chaque
changement de pouvoir à Madrid, mais à la grande différence qu’aujourd’hui, le Royaume est
devenu une réelle puissance régionale émergente. « L’hostilité médiatique espagnole à l’égard
du Maroc, à base de fakes news, ne peut occulter la véritable source de la crise, qui est l’accueil
par Madrid, sous une fausse identité du chef des milices séparatistes du Polisario » avait
déclaré, en date du 20 mai 2021, M. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la
coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.

Apprendre à se prémunir contre la désinformation et la manipulation


Au 21ème siècle, de plus en plus d’Etats tentent de manipuler l’information en dehors de
leurs frontières et dont l’incidence peut s’avérer dramatique sur la politique mondiale, y compris
des relations internationales, soient-elles bilatérales ou multilatérales. Malgré ces forts impacts,
rares sont les pays qui en tirent leçon et qui mettent les moyens pour éviter d’être victimes et/ou
complices d’actions d’intoxication ou de propagande mais font implicitement la sourde oreille, fait
gravissime pour les Etats qui se respectent. Pourtant, cette action devrait s’inscrire à partir des
écoles primaires, en commençant par sensibiliser aux méfaits de la propagande, de la
désinformation et aux fausses nouvelles.

Aussi, est-il fort important de rappeler que même les juridictions devraient veiller à mettre
en place un corpus juridique, à l’échelle planétaire, qui puisse, du moins, contrer de telles
manœuvres, car en Droit international, rien ne le permet, compte tenu qu’aucune instance
internationale, à date, n’a été habilitée pour réceptionner des requêtes en pareille matière.
Ainsi, faut-il le rappeler, bon nombre de pays sont pris au piège, après que leur soient
injectées des doses de « fake news ». Ceux-ci, manipulés et trompés et voir même – assez
souvent – détournés contre leurs propres intérêts, sans s’en rendre compte en temps opportun. Il
en ressort aussi que la hiérarchie de l’information est totalement bouleversée, plaçant les pays
dans des environnements souvent politisés et relevant de milieux complotistes, ce qui entache
leur image de marque et partant les discréditer. Une guerre mondiale par/contre/pour
l’information est enclenchée dans un objectif de domination, à travers des pratiques d’intelligence
économique et stratégique, purement offensives. Pour cela, les Etats, particulièrement africains,
devraient redoubler leur vigilance pour éviter de faire l’objet d’éventuelles manipulations, allant
parfois même leur causer d’énormes préjudices ! Après bientôt 22 ans de règne, Sa Majesté le
Roi Mohammed VI que Dieu L’assiste, grâce à sa vision éclairée, est considéré comme
l’exemple à suivre par tous les pays en matière de bonne gouvernance.
En effet, l’Auguste Souverain, dans un esprit de parfaite sagesse, n’a jamais été engrené
dans des opérations de désinformation, privilégiant ainsi un cadre de paix et de bon voisinage
dans ses relations, y compris avec toutes les religions monothéistes ; d’où le large mérite de se
voir attribué un prix Nobel de la paix.

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