Vous êtes sur la page 1sur 21

UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE

Faculté d’éducation
Département de gestion de l’éducation et de la formation
Diplôme d’études supérieures spécialisées de 2e cycle en gestion de l’éducation

Travail 1
Analyse critique d’écrits

par

Travail présenté à

dans le cadre du cours


Changement et soutien au parcours scolaire, GED 840
ii

Table des matières

INTRODUCTION 3

Partie 1 : Une brève identification de la source et du type de chaque écrit et de son 5


auteur.

Partie 2 : La pertinence du choix des écrits en lien avec le projet de changement. 8

Partie 3 : Un résumé de chaque écrit en mettant les points saillants en évidence 9


assorti d’une appréciation personnelle.

Partie 4 : Une analyse des écrits entre eux : similitudes et différences. 16

CONCLUSION 18

Références bibliographiques 20
Introduction

Lorsque nous entrons en poste de direction, nous apprenons « sur le tas » bien
souvent. Nous avons à établir notre style de leadership, notre vision, nos limites tout
comme nous l’avons fait quand nous avons commencé dans une salle de classe. Différents
types de gestionnaires deviennent nos collègues avec lesquels nous devons travailler,
différents corps d’emploi deviennent nos employés et, surtout, différents types
d’enseignants font partie de notre équipe. Le gestionnaire apprend rapidement à se tailler
une place au sein de toutes ses personnes et il comprend aussi que de faire plaisir à
l’ensemble représente une mission impossible. Le besoin de l’élève doit se placer au centre
de nos préoccupations et doit nous aider à garder le cap sur notre mission en tant que
gestionnaire de l’éducation.

Ce cours me permet de prendre un moment d’arrêt pour développer un aspect


important quant à la place accordée l’évaluation dans mon établissement.
Malheureusement, le roulement du quotidien a pris beaucoup d’espace dans mes journées
de travail et l’aspect pédagogique a été mis de côté. Je me revois très bien dans mes
premières années d’enseignement où le temps accordé à développer mes stratégies de
gestion de classe prenait le dessus sur le contenu de mes cours. Devenir un bon enseignant
demande du temps, de la rigueur, de la formation, des lectures, des essais-erreurs, etc. En
tant que nouvelle directrice, je me perçois comme le jeune professeur en quête de trouver sa
place et de « forger » son identité de gestionnaire.

Évidemment, le contexte de la pandémie a apporté son lot de défis, mais tout de


même, il faut garder le cap sur la raison pour laquelle nous sommes là, nos élèves. J’ai,
donc, choisi de travailler l’évaluation dans mon milieu puisque cela aura un impact direct
chez mes élèves à long terme je l’espère bien. Après 10 années dans cette école, je constate
que bien souvent l’évaluation est utilisée pour produire une note seulement et non être au
service de l’élève. Le parent est satisfait puisqu’il a un résultat chiffré entre les mains,
4
l’enseignant repose sa justification sur un cumul de notes et l’élève lui se retrouve avec une
note sans explications souvent. L’évaluation doit servir à l’élève en un premier temps sinon
elle ne vaut pas la peine d’être effectuée. Cette dernière doit permettre à l’élève de se situer
dans ses apprentissages et lui permettre, par la rétroaction entre autres, de se réajuster puis
ainsi, éviter de cumuler du retard académique.

C’est un chantier important que je compte développer sur plus d’une année et avec
l’aide de mes collègues. Je fais partie d’un comité, dans mon bassin, qui souhaite justement
décortiquer ce que c’est l’évaluation ainsi que ses façons de faire.
5

PARTIE 1 : UNE BRÈVE IDENTIFICATION DE LA


SOURCE ET DU TYPE DE CHAQUE ÉCRIT ET DE SON
AUTEUR.

Titre de l’ouvrage 1 : L’évaluation en cours d’apprentissage


Références : Davies. A. (2008) L’évaluation en cours d’apprentissage. Chenelière
Éducation, 112 p.

Cet ouvrage traite de la fonction de l’évaluation en cours d’apprentissage plus


précisément l’évaluation formative. Il est, donc, question de traces des apprentissages et de
la rétroaction des enseignants, des parents et des élèves eux-mêmes. De plus, ce type
d’évaluation de qualité fournit les éléments d’informations nécessaires pour franchir les
prochaines étapes et rassembler les traces significatives d’apprentissage.

Au départ, l’auteure fait la distinction entre l’évaluation formative et l’évaluation


sommative, et met en garde à propos des effets d’une évaluation sommative trop hâtive ou
trop fréquente. Les deux premiers chapitres permettent d’amorcer la réflexion sur des
éléments tels que la rétroaction, les critères d’évaluation, l’implication des élèves. Les
chapitres 3 et 4 mettent l’accent sur l’importance de décrire, dans un langage accessible aux
élèves, les apprentissages qu’ils doivent effectuer, et d’utiliser des exemples pour leur
montrer quelles sont les attentes de l’enseignant. Le chapitre 5 porte sur les types de
preuves d’apprentissage à rassembler afin de planifier l’enseignement. Ces preuves doivent
permettre à l’enseignant d’exercer un jugement professionnel de qualité. Les chapitres 6 et
7 présentent des stratégies susceptibles de favoriser l’engagement des élèves dans leur
évaluation. Le chapitre 8 traite, entre autres, des différents types de portfolios, tandis que le
chapitre 9 porte sur la communication des apprentissages aux parents en identifiant divers
scénarios possibles. L’évaluation sommative et la notation sont abordées dans le
chapitre 10. Quant au chapitre 11, il propose des pistes d’utilisation de l’ouvrage par une
équipe d’enseignants intéressés à sa propre formation continue en évaluation. Enfin, le
6
dernier chapitre, Réflexions finales, indique qu’il y a de nombreuses occasions de moins
évaluer.
Anne Davies, Ph. D., est reconnue internationalement dans le domaine du leadership
et de l’évaluation en éducation. Elle est l’autrice et coauteure de plus de 30 livres et
ressources multimédias. Elle a, également, publié des articles remportant certaines
distinctions dont la bourse Hilroy pour une innovation exceptionnelle en éducation et une
nomination pour le Whitworth Research Award de l’Association canadienne d’éducation.
Conférencière d'expérience, Anne a dirigé divers projets de recherche et a été nommée chef
d'équipe du Canada au Symposium international sur l'évaluation à Fredericton au Nouveau-
Brunswick en 2014. Son travail a contribué à façonner les changements dans les politiques
éducatives provinciales et nationales et elle continue d'être une ressource très recherchée
pour les établissements d'enseignement gouvernementaux et privés.

Titre de l’ouvrage 2 : Quand la note devient constructive – Évaluer pour certifier et


soutenir les apprentissages
Références : Pasquini, R. (2021) Quand la note devient constructive – Évaluer pour
certifier et soutenir les apprentissages. Les Presses de l’Université Laval, 180 p.

La note est l’un des sujets les plus discutés en éducation. Ce document aborde le fait
que l’existence de la note est moins problématique que son mode d’élaboration et
d’exploitation. En s’appuyant sur les apports théoriques issus de la recherche et sur des
situations d’évaluation concrètes menées dans différents contextes scolaires primaires et
secondaires, cet ouvrage montre qu’il est possible d’élaborer une note en se référant à
l’apprentissage, constructif et à valeur informative. Cette façon de faire peut aider les
enseignants dans leur prise de décisions afin de soutenir les élèves. L’auteur indique que
l’échec n’est pas à éviter à tout prix.
7
Raphaël Pasquini, Ph.D., est professeur associé en évaluation scolaire à la Haute
école pédagogique du canton de Vaud (Lausanne) en Suisse romande. Il est actif au sein de
réseaux académiques traitant d’évaluation aux niveaux régional, national et international. Il
a acquis une expérience de 20 ans sur le terrain et actif dans la formation initiale (Bachelor,
Master) et continue des enseignants depuis plus de 15 ans. Ses travaux et ses enseignements
portent principalement sur les pratiques d’évaluation sommative et de notation.
8

Partie 2 : La pertinence du choix des écrits en lien avec le


projet de changement.

Titre de l’ouvrage 1 : L’évaluation en cours d’apprentissage

Ce type d’ouvrage propose des exemples vécus en classe, donc le côté pratique est très
pertinent pour travailler l’évaluation avec mon équipe et apporter des éléments concrets aux
enseignants. De plus, on y présente des informations quant à la collecte des traces en cours
d’apprentissage. Les enseignants ont tendance à privilégier que les tâches papier-crayon
alors que d’autres types de traces pertinentes peuvent être utilisés pour porter son jugement
puis pourraient, ainsi, réduire la charge de travail de l’enseignant reliée à la correction.

Titre de l’ouvrage 2 : Quand la note devient constructive – Évaluer pour certifier et


soutenir les apprentissages

Cet ouvrage est très récent comparativement au 1 er document que présenté. Il aborde la
différenciation, la pondération et le jugement professionnel. Cet outil est complémentaire
au 1er ouvrage choisi. De plus, il m’a été conseillé par les conseillers pédagogiques avec qui
je travaille actuellement l’évaluation.
9

Partie 3 : Un résumé de chaque écrit en mettant les


points saillants en évidence assorti d’une appréciation
personnelle.

Étant donné que le chantier « Évaluation » est un dossier important et imposant, il


importe de ne pas prendre tout en un morceau, mais de traiter ce dossier une étape à la fois
en cernant les éléments à aborder en priorité. Avec le comité évaluation, nous avons
déterminé que nous aborderions, en un premier temps, la définition de l’évaluation. Ainsi,
nous avons statué, comme point de départ, une conception commune de ce que représente
le concept d’évaluation. Par la suite, nous désirons traiter de la différence entre l’évaluation
formative et sommative.

De ce fait, je me suis concentrée uniquement sur certaines parties des ouvrages


portant sur l’évaluation formative et sommative. L’an prochain, avec le comité et nos
équipes, nous nous attarderons davantage sur les types de traces.

Titre de l’ouvrage 1 : L’évaluation en cours d’apprentissage

Mme Davies débute en abordant la différenciation entre l’évaluation formative et la


sommative. L’évaluation formative permet de rassembler des éléments d’informations sur
l’apprentissage de l’élève afin d’éclairer l’enseignant et d’aider l’élève à apprendre. Cela
permet de modifier son enseignement selon les informations recueillies. Pour ce qui est de
l’évaluation sommative, le but est de vérifier si les élèves ont appris ou non ce qu’ils
devaient apprendre et même de constater s’ils l’ont bien appris. Le jugement professionnel
est alors sollicité.
10
En utilisant l’évaluation formative, l’enseignant, l’élève et ses pairs sont interpellés
dans la rétroaction. Ainsi, elle permet à l’apprenant de modifier ou d’ajuster ce qu’il fait
afin de s’améliorer. Elle peut venir de l’enseignant, des pairs ou de l’élève lui-même. La
rétroaction à la suite d’une évaluation sommative diffère puisqu’elle indique à l’apprenant
la qualité de sa performance comparée à celle des autres ou en fonction de la norme établie.
Il faut, aussi, prendre en considération le moment pour procéder à l’évaluation sommative.
Elle ne pas être trop hâtive afin de ne pas limiter la rétroaction et, malheureusement, nuire à
l’apprentissage. Il faut laisser le temps à l’élève de s’exercer et de s’améliorer. Ces
informations amassées en cours d’apprentissage permettent d’informer sur les progrès
réalisés autant l’élève que la classe et les parents. L’élève doit se sentir interpellé et
impliqué dans le processus afin qu’ils puissent se mobiliser. Les enseignants déterminent en
un premier temps les essentiels à transmettre aux élèves et, ensuite, l’élève est mis à
contribution. Quand les élèves sont impliqués personnellement, les erreurs qu’ils notent
deviennent la rétroaction qui peut leur servir à améliorer leur façon de travailler. Lorsque la
rétroaction est effectuée seulement lors d’une évaluation sommative, les élèves ont moins
de chance de savoir ce qu’ils doivent faire différemment à l’avenir.

Il importe, également, de donner du sens à ce qu’on fait. Quand l’enseignant


explique la matière à apprendre et la pertinence de l’apprentissage dans la vie de l’élève, les
élèves commencent à comprendre et peuvent même s’y préparer. Lorsqu’ils sont impliqués
du début à la fin, ils sont mieux disposés à apprendre. De plus, les attentes claires et bien
explicitées favorisent l’implication de l’élève. Les élèves qui éprouvent des difficultés
seront davantage interpellés lorsque les exemples sont clairs et que nous pouvons discuter
avec eux. Tout comme il importe de faire des liens avec ce qu’ils savent et ce qu’ils doivent
apprendre. Laisser le temps aux élèves de discuter entre eux permet de comparer leurs
réflexions, vérifier leur performance et approfondir la compréhension de leur apprentissage.
Aussi, il est important de permettre aux élèves de refaire la même chose plus d’une fois
puisqu’ils ont besoin d’entrainement pour apprendre.
11
Quand les élèves et l’enseignant réfléchissent, ils confirment, consolident et
intègrent de nouvelles connaissances. Le fait de faire un bilan avec les élèves puis
l’enseignant permet à ce dernier de comprendre mieux où se situent les élèves par rapport
au but établi. Fixer des objectifs est un moyen très efficace pour que les élèves se
concentrent sur leurs apprentissages. Donc, la responsabilité de l’évaluation a avantage à
être partagée. Lorsque la responsabilité relève entièrement de l’enseignant, les élèves
s’investissent moins dans leur apprentissage. En travaillant de la sorte, les enseignants
passent moins de temps à la correction et peuvent, ainsi, prendre plus de temps pour aider
les élèves pendant l’apprentissage.

Il faut instaurer un environnement qui inspire la confiance pour permettre aux élèves
de s’investir et où ils savent qu’ils peuvent apprendre. De ce fait, ils seront plus en mesure
de prendre des risques. Il faut que les élèves et l’enseignant puissent se donner droit à
l’erreur, se donner du temps pour concrétiser ses idées et que la réussite puisse se traduire
de différentes façons. Lorsqu’il est question d’erreurs, il faut se sentir à l’aise afin d’être en
mesure d’agir autrement ensuite. Ces erreurs peuvent déterminer ce qui sera à éviter ou à
privilégier. L’enseignant doit modéliser les erreurs en indiquant que de les commettre peut
nous faire avancer. La rétroaction vient alors indiquer aux élèves ce qu’ils doivent faire
davantage et ce qu’ils doivent éviter. De nombreux enseignants trouvent difficile de donner
fréquemment des rétroactions aux élèves et ils leur fournissent d’autres types de
rétroactions en cours d’apprentissage.

En ce qui concerne l’évaluation sommative, étant donné que les rétroactions sont
encodées et faites sous forme de brefs commentaires, les élèves comprennent s’ils doivent
ou non s’améliorer, mais ils ignorent le comment s’améliorer. La rétroaction lors des
sommatifs représente un événement ponctuel annonçant la réussite ou l’échec. Cette
fréquence des rétroactions résultant d’une évaluation sommative devrait être réduite et
augmenter lors des rétroactions formatives.
12
Souvent les enseignants souhaitent couvrir les éléments du programme dans un
temps limité, laissant de côté le fait que les élèves ont besoin de s’approprier peu à peu un
savoir. Lorsque le rythme est ralenti et que les élèves sont impliqués, les élèves sont plus
susceptibles de savoir ce qu’ils vont apprendre et les formes que cela peut prendre.

L’enseignant doit démontrer aux élèves ce à quoi peut ressembler un travail de


qualité. Il faut des éléments visuels afin d’appuyer les mots et de démontrer aux élèves ce
qui est attendu. Il est important de démontrer aux élèves qu’ils ne peuvent pas tous faire le
tout de la même manière et dans le même laps de temps. Nous devons aussi inciter les
élèves à démontrer leur apprentissage d’une façon qui leur est propre.

L’implication des parents n’est pas à négliger. Ils soutiennent les apprentissages des
élèves et ils doivent être interpellés dans le processus de rétroaction. Les inviter à discuter
avec leur enfant afin de partager l’information, aborder les objectifs et à procéder à des
vérifications.

Appréciation personnelle

J’ai particulièrement apprécié ce document étant donné qu’il est axé sur le
« concret ». Des exemples simples illustrant les propos sont présentés ce qui permet au
lecteur de bien comprendre ce dont il est question. On sort du contexte théorique en
démontrant ce qui peut se faire en pratique. De plus, il est très court et se consulte somme
toute rapidement. Pour nos enseignants plutôt rébarbatifs qui envisagent la théorie comme
une charge de travail supplémentaire, cet ouvrage ne saura pas les décourager. Les liens
avec la recherche sont toujours présentés, mais sous forme de capsules en marge. Le lecteur
a, alors, la possibilité de les consulter ou non. On y compte douze chapitres aux noms
évocateurs ce qui permet d’atteindre rapidement les aspects que nous désirons aborder.
Comme je l’indiquais, c’est plus concret comme approche, des images de copies d’élèves y
sont même présentées. Finalement, la dernière section de chaque chapitre amène le
13
lecteur à s’interroger sur ses pratiques. Il est souvent prôné que l’autoévaluation est une
façon de faire intéressante auprès de nos élèves, il en est de même pour nous…

Titre de l’ouvrage 2 : Quand la note devient constructive – Évaluer pour certifier et


soutenir les apprentissages

Dans l’ouvrage de Pasquini, l’évaluation sommative y est abordée en profondeur. Il


débute en faisant référence à diverses cherches démontrant que la note nuit à de nombreux
élèves ne délivrant ainsi aucune information intéressante sur leurs apprentissages. La
fonction de la note dans le processus d’apprentissage des élèves compte son lot de partisans
indiquant que sans elle, il n’y a pas de motivation ni de stimulations à se dépasser. La note
préparerait les jeunes au monde sans pitié du travail en les entrainant à être les meilleurs.
La supprimer amènerait une baisse des exigences. De l’autre côté, nous avons les gens qui
questionnent sa fonction en indiquant que cette dernière n’aborde pas certaines
problématiques comme la relation ambiguë qu’entretient le corps enseignant avec la note,
le rapport des élèves au climat de compétition et les conditions nécessaires à l’élaboration
de notes à haute valeur informative. L’auteur considère qu’il est impératif de redéfinir la
finalité de l’évaluation sommative, revoir la construction de la note ainsi que le
raisonnement pédagogique derrière les traces accumulées.

L’évaluation notée est devenue une obsession autant en contexte social qu’éducatif.
Elle est souvent éloignée d’une recherche de développement de la personne. Les gens ont
un rapport mitigé face à l’évaluation ; ils la détestent et en même temps, ils y adhèrent.
C’est rassurant puisque cela donne des repères, un cadre temporel et fixe des objectifs.
D’un autre côté, ça permet de s’améliorer et d’être le meilleur potentiellement un jour.
Malheureusement, dans notre système d’éducation présentement, l’évaluation notée est
excessive et les acteurs ne réfléchissent plus à ce qu’ils souhaitent évaluer. Elle est utilisée
trop souvent de la mauvaise façon et les finalités sont plus ou moins claires. Certes,
14
l’évaluation est une interaction en classe entre l’enseignant et l’élève puis est un levier du
pouvoir de l’enseignant face à l’élève en démontrant qu’il peut sanctionner ou
récompenser. L’enseignant a ce poids de l’évaluation au-dessus de sa tête qui l’oblige à
rendre des comptes de son travail ce qui fait en sorte que souvent, elle prend de la place au
détriment de l’apprentissage. Dès qu’une évaluation est complétée et corrigée, on en
prépare une autre. Toutefois, lorsqu’elle est construite au travers d’un raisonnement
pédagogique, elle est en mesure de fournir des informations pertinentes sur les
apprentissages des élèves.

De plus, l’auteur propose d’analyser la construction de la note lors des évaluations


en considérant la qualité des conditions de production de la note et d’engager une démarche
compréhensive visant à s’intéresser aux questions de l’élaboration des notes. Rappel des
trois objectifs pédagogiques principaux : certifier les apprentissages considérés comme
importants dans le curriculum et les établissements, fournir des rétroactions formatives aux
élèves, et donner des informations aux enseignants pour leur permettre de planifier les
apprentissages à poursuivre.

Les résultats de l’élève sont souvent construits en référence à une norme extérieure
de l’apprentissage de l’élève comme la moyenne obtenue par l’ensemble des élèves.
L’élève est classé à partir des résultats de ses camarades. Certains élèves échouent non pas
uniquement en raison de leurs insuffisances, mais surtout parce que le groupe auquel ils
appartiennent produit une moyenne de scores plus élevée que leur propre résultat.

Côté formation, l’enjeu est d’accompagner les enseignants pour qu’ils s’approprient
la complexité des pratiques de notation en comprenant qu’il faille déterminer ce que l’élève
est censé maitriser dans l’épreuve pour obtenir telle ou telle note. Afin de soutenir les
enseignants dans l’application de leur jugement professionnel, différents fondements sont à
prendre en compte comme de construire une échelle de notation en amont de la passation
de l’épreuve. Cela conjugue planification des leçons avec l’élaboration des épreuves en
15
définissant les apprentissages essentiels. De plus, une construction de note référée à
l’apprentissage et à haute valeur informative est possible à condition de formuler des
objectifs, de construire des tâches significatives et d’élaborer des critères d’évaluation.

L’important est de remettre les apprentissages des élèves au centre de son jugement
professionnel et de ses pratiques. Il faut se rappeler que la fonction de l’évaluation est
comme un inventaire et qu’elle a un but social qui est de certifier. Évidemment, elle sert à
classer, situer et informer l’élève et l’enseignant. C’est la raison pour laquelle le choix des
objectifs évalués suppose qu’une épreuve unique ne porte que sur une partie des
apprentissages menés en classe et non sur la totalité. Cela permet aussi de se centrer sur les
contenus disciplinaires plutôt que sur le respect des consignes ou des procédures et d’offrir
la possibilité de formuler des commentaires au-delà de la note qui met en évidence les
réussites et les échecs de l’élève en vue de le réguler.

Lorsqu’on tend à quantifier plutôt qu’à qualifier, le phénomène de l’arbre qui cache
la forêt survient. Les points se compensent, s’annulent, perturbant ainsi la cohérence de
l’articulation entre évaluation et notation puisque la note ne peut plus être en lien avec
l’apprentissage.

Appréciation personnelle

Cet ouvrage représentait pour moi une lecture plus ardue, très théorique et
répétitive. J’ai eu l’impression qu’on abordait le même sujet, mais de différentes façons. On
nomme différentes recherches prouvant toutes la même chose. Pour ma part, ce n’est pas
grâce à la quantité que je vais adhérer à une idée. En fait, j’avais plutôt l’impression qu’on
tentait de me vendre les bienfaits de l’évaluation plutôt que de me démontrer des méthodes
efficaces pour l’aborder. J’ai même fait le saut de sections étant donné que je percevais la
redondance. Par chance, plusieurs aspects et sous-aspects sont présents ce qui permet
d’aller aux points qui nous concernent plus rapidement. Toutefois, les nombreux exemples
16
permettaient de mieux cerner les éléments abordés. J’apprécie beaucoup l’aspect
« concret ».

Partie 4 : Une analyse des écrits entre eux : similitudes et


différences.

Comme je l’ai indiqué dans mes appréciations personnelles de chaque ouvrage,


L’évaluation en cours d’apprentissage est beaucoup plus simple à consulter et moins
théorique que Quand la note devient constructive – Évaluer pour certifier et soutenir les
apprentissages. Les deux documents abordent le même sujet, mais de façon bien différente.
Certes le premier est plus ancien que le second, mais il n’en demeure pas moins que ce qui
est abordé est toujours d’actualité. Deux mondes séparent ces documents, le premier
permettra aux gens axés sur l’action de trouver leur compte de par les exemples présentés
en lien avec les concepts de l’évaluation tandis que le deuxième saura satisfaire les gens en
soif de preuves puisqu’il présente plusieurs recherches énonçant les bien-fondés d’une
évaluation adéquatement préparée.

L’évaluation en cours d’apprentissage aborde davantage l’évaluation formative


tandis que dans Quand la note devient constructive, l’évaluation sommative y est plus
particulièrement abordée. J’ai pu, aussi, remarquer que le 1er mettait davantage l’emphase
sur l’élève dans le processus d’évaluation comparativement à Quand la note devient
constructive où on traitait plutôt de la position de l’enseignant par rapport à l’évaluation. La
référence au système de notation était plus présente dans le second ouvrage. Je dirais même
que dans le premier, tout ce qui entoure la pondération était mis de côté pour laisser place à
l’appréciation sous forme de commentaires.

Dans les deux cas, les auteurs sont unanimes, pour être en mesure de porter un
jugement professionnel adéquat, il importe de conserver des traces de qualité en cours
d’apprentissage. La quantité de traces ne riment pas avec bon jugement professionnel…
17
l’enseignant doit fixer des objectifs à ses élèves et planifier en conséquence sa façon de
recueillir des traces tout comme les moments pour le faire. L’évaluation est, également, une
méthode pour l’enseignant de vérifier ses façons de procéder. L’élève doit être interpellé
dans son processus d’apprentissage et d’évaluation, mais l’enseignant aussi est appelé à se
questionner sur ce qu’il transmet aux élèves. Les élèves ainsi que les professeurs peuvent se
réajuster.
Conclusion

Finalement, en faisant l’analyse de mes lectures, je constate que nous avons du


chemin à faire… mais que c’est possible. J’aurai besoin de m’adjoindre d’experts tels que
les conseillers pédagogiques, les enseignants-ressources et de l’orthopédagogue. Ainsi,
nous pourrons partager les responsabilités dans cette démarche. La direction agit en tant
que leader, mais elle ne peut tout faire. Il faut mobiliser les gens et les impliquer dans le
processus afin qu’ils puissent être plus que des spectateurs. Ils doivent devenir des
protagonistes de l’histoire pédagogique que nous tentons de créer.

La place de l’évaluation formative sera au cœur de mes démarches tout comme


l’aborde Anne Davies. Démontrer aux enseignants que cela permettra autant à eux qu’aux
élèves de se situer sera un point primordial. Tout comme l’importance de la rétroaction
pour que nos élèves se sentent impliqués dans le processus et veuillent s’investir dans leur
apprentissage. Faire un travail sans jamais avoir de retour, c’est difficile de prendre
conscience de qui est à travailler et de ce que nous avons fait correctement. Il faut laisser le
temps aux élèves de s’exercer et de s’améliorer. Il me faudra rappeler aux enseignants que
la quantité n’est pas gage de qualité… éviter la course contre la montre. Prendre le temps,
c’est fort difficile ces dernières années où nous vivons à un rythme effréné.

Malheureusement, les enseignants ont bien souvent une « to do list » qu’ils se


donnent comme mission d’accomplir entièrement sans même prendre le temps d’indiquer
aux élèves le but, les objectifs à atteindre. Surtout, pour les élèves présentant des défis
académiques, il importe de les impliquer pour ainsi les amener à se mobiliser. De plus, les
auteurs sont unanimes, le temps accordé à la correction est bien souvent beaucoup trop
grand qu’il empiète sur le temps alloué à l’apprentissage de nos élèves. Lors des rencontres
pédagogiques, il faudra ramener les enseignants aux essentiels à transmettre dans leur
classe. Ce travail a déjà été effectué… mais la mémoire est une faculté qui oublie.
19
Je ne cesse de le répéter pour le comportement, même si ce sont des élèves du
secondaire, ce sont des enfants et on se doit d’interpeller les parents. Concernant les
apprentissages, il faut en faire de même. Attendre le bulletin pour indiquer où l’enfant se
situe est bien trop tard, les réajustements ne sont plus possibles. Le parent peut nous
soutenir dans nos démarches. Nous sommes dans un milieu défavorisé de décile 10… les
enseignants ont tendance à mettre tous les parents dans le même bateau ; des gens
désengagés de la réussite de leur enfant. Ce n’est pas l’ensemble des parents qui se
retrouvent dans la situation, heureusement. Donc, dans mes rencontres de niveaux, le rappel
de cet élément sera abordé. Je compte même prévoir des communications sous forme de
commentaires entre les bulletins afin d’informer les parents surtout pour les élèves
EHDAA. Ainsi, les enseignants devront cumuler des traces afin de fournir des informations
aux parents sur l’évolution académique de leur enfant.

Finalement, ce qui est à mettre en place, c’est l’accompagnement de mon personnel


quant à l’évaluation en passant par les différentes communautés d’apprentissages
professionnelles. Les pistes soulevées dans l’ouvrage L’évaluation en cours
d’apprentissage saura être une bonne base pour établir la discussion. De plus, nous
pourrons utiliser les différents exemples présentés dans le document pour appuyer nos
dires. Je parle au « nous » étant donné que les CAP sont organisées de concert avec les
conseillers pédagogiques.
20

Bibliographie

Davies. A. (2008) L’évaluation en cours d’apprentissage. Chenelière Éducation, 112 p.

Pasquini, R. (2021) Quand la note devient constructive – Évaluer pour certifier et soutenir
les apprentissages. Les Presses de l’Université Laval, 180 p.
I

Vous aimerez peut-être aussi