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COURS PL1

DIRECTS ET PROFESSIONNELS
2021- 2022

ECUE :
Evaluation des apprentissages

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Plan du cours

Introduction

I. Problématique de l’évaluation scolaire : incohérence des


pratiques évaluatives

II. Eclairages didactiques de la notation

1. La notation comme pratique

2. Les types de notation

III. Fonctions de l’évaluation

IV. Qualités de l’évaluation

1. Qu’est-ce qu’une activité d’évaluation cohérente ?


2. Qu’est-ce qu’une activité d’évaluation pertinente ?
3. Qu’est-ce qu’une évaluation équitable ?
4. Qu’est- ce qu’une évaluation réaliste ?

Conclusion

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Objectifs du cours
- revisiter les pratiques et fournir aux enseignants en formation des outils
permettant de développer leurs compétences professionnelles en évaluation
(d’où l’ouvrage « évaluer, oui mais comment ? ») (Nebout, 2017).
- aider les professeurs à analyser les productions des élèves pour leur
adresser un retour constructif (Hadji, 1990).
- Examiner les pratiques évaluatives comme pratiques enseignantes
(dévaluer ou évaluer)

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Introduction

Selon Simon et al. (1996), les enseignants décrivent leurs pratiques d’évaluation
comme une accumulation de notes. L’enseignant doit avoir recours à une grande
variété de techniques d’évaluation. Selon eux, évaluer signifie « noter ». Le bulletin
scolaire conditionne leurs pratiques d’évaluation. Les modalités d’évaluation des
élèves varient beaucoup d’un enseignant à un autre. Beaucoup d’enseignants n’ont
jamais suivi un cours de base en évaluation des apprentissages et développent des
pratiques évaluatives incohérentes. Les pratiques de notation doivent s’inscrire
dans une approche didactique à travers des dispositifs d’éclairages didactiques.
Connaître les fonctions et les qualités de l’évaluation s’impose comme un savoir
professionnel. D’où la nécessité de se former à la culture de l’évaluation.

L’évaluation s’inscrit pleinement dans le processus d’enseignement et


d’apprentissage tout en prenant en compte les acteurs et actrices
(enseignant/enseigné) du système didactique. L’évaluation des apprentissages
prend en compte les composantes du système didactique que sont le savoir,
l’enseignant et élève.

Evalué à partir de spécificités de contenus.


Notre approche de l’évaluation intègre les contenus des apprentissages
Savoir

Enseignant Elève

Pratiques enseignantes : choix logiques, critères Auto-évaluation


L’enseignant doit avoir des connaissances Usage du feed-back adapté aux élèves en
disciplinaires et didactiques pour réaliser les feed-back fonction de leurs difficultés

Cette nouvelle conception de l’évaluation s’intègre dans les processus


d’enseignement. Selon Perrenoud (1995), cette nouvelle vision de l’évaluation
dépasse la vision normative qui avait cours jusque-là.

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I. Problématique de l’évaluation scolaire : incohérence des
pratiques évaluatives

Il ne faut plus lier l’évaluation à une visée de mesure. Ce qui est révélateur
d’entendre parler plus souvent de l’évaluation des élèves plutôt que de
l’évaluation des apprentissages. L’amalgame de mesure de développement
d’aptitudes ou de connaissances reste prégnant et caractérise encore aujourd’hui
la vision de l’évaluation de certains professeurs. Cette vision normative et parfois
anxiogène de l’évaluation conduit certains chercheurs à parler :
- de pression évaluative (Merle, 2005)
- de peur (Hadji, 2012)
- de menace d’évaluation (Butera et al, 2011)

II. Eclairages didactiques de la notation

1. La notation comme pratique

La notation, comme exemple de pratique est un indicateur de la logique


évaluative des enseignants. La notation est centrale pour comprendre ce
qui se joue entre l’enseignant et ses élèves, du point de vue des
apprentissages.

Les usages et les critères de réussite adoptés, la désignation de la « bonne » ou


« mauvaise réponse » (Chevallard, 1985), varie d’un professeur à un autre et
participe de sa logique évaluative.

Il convient de préciser en quoi et pourquoi étudier la notation d’un point de vue


didactique est différent et complémentaire des autres approches (édumétriques,
psychologiques, sociologiques)

La notation recouvre la façon dont l’enseignant va être amené,


publiquement, à travers des notes ou des commentaires à rendre compte
du jugement évaluatif qu’il émet à propos des réponses des élèves
produites lors des différents épisodes évaluatifs proposés.

Publiquement signifie que le jugement évaluatif de l’enseignant va se traduire par


un codage reconnu par les différents acteurs du système scolaire (élèves, parents,
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collègues, établissements, etc…) et interprété selon leurs normes respectives. La
notation se distingue des appréciations orales produites par le professeur lors des
épisodes évaluatifs verbaux.

La place, l’interprétation et le rôle de cette notation dans le processus


d’apprentissage est l’une des premières caractéristiques du cadre didactique.
Notation et contrat didactique sont très liés et s’ajustent mutuellement à chaque
épisode évaluatif.

La note assignée n’est pas une mesure, elle va au-delà, c’est un message. Ce
message intervient dans une négociation ou transaction qui qui traduit un rapport
de forces entre l’enseignant, les enseignés, à propos du savoir enseigné.

2. Les types de notation

La notation chiffrée est celle qui est majoritairement adoptée par les professeurs
mais d’autres notations sont également utilisées (lettres, échelles de niveaux,
symboles). La notation adoptée joue un rôle dans le contrat didactique. Les
attentes de l’enseignant envers les élèves influencent l’évaluation de leurs
apprentissages. La notation n’est qu’un outil de négociation didactique qui peut se
réaliser à travers un contrat didactique en évaluation.

III. Fonctions de l’évaluation

La fonction de l’évaluation est le rôle joué par cette activité dans l’ensemble des
activités d’enseignement. De Landsheere décrit les fonctions de l’évaluation à
travers ce qu’elle désigne comme les objets possibles de l’évaluation.

- Le premier objet est de faire un inventaire des connaissances et des


acquisitions, de mesurer les apprentissages réalisés. Un tel bilan pourra
reposer sur l’usage de tests de rendement.

- Le deuxième objet est diagnostique. L’évaluation sert alors à situer l’élève


dans son processus d’apprentissage et à diagnostiquer ses lacunes et ses
difficultés par rapport aux savoirs, savoir- faire qui devraient être acquis. Il
s’agit de découvrir et d’expliquer les faiblesses et les habitudes défectueuses.

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- Le troisième objet est pronostique. Elle permet alors de guider l’élève et de
l’orienter dans ses choix scolaires et professionnels pour une prédiction de
ses futures performances.

Dans le premier cas, la fonction de l’évaluation est de situer l’élève à l’occasion


d’un bilan. Dans le second cas, la fonction est de comprendre sa situation et le
troisième cas, de l’orienter.

IV. Qualités de l’évaluation

1. Qu’est-ce qu’une activité d’évaluation cohérente ?


Une activité d’évaluation s’articule logiquement aux activités d’apprentissage. Cela
vérifie le principe selon lequel l’on ne peut évaluer que ce que l’on peut
effectivement enseigner.

2. Qu’est-ce qu’une activité d’évaluation pertinente ?


Elle donne du sens aux apprentissages des apprenants. Elle se situe à des étapes
charnières du processus d’apprentissage qui ont permis aux apprenants de réaliser
les apprentissages significatifs. Certains principes permettent d’assurer la
pertinence d’une activité d’évaluation :

- L’adéquation du type d’évaluation aux objets évalués


- La pertinence du moment choisi pour évaluer les apprentissages significatifs
- La correspondance entre la tâche demandée aux apprenants et le niveau des
apprentissages évalués.

3. Qu’est-ce qu’une évaluation équitable ?


Il est nécessaire de prévoir un processus objectif d’évaluation qui valide les
apprentissages et rencontre les capacités de chacun des apprenants face à la
tâche. Cela permet à chacun d’obtenir une note individuelle qui reflète vraiment
ses acquis.

4. Qu’est- ce qu’une évaluation réaliste ?


L’évaluation des apprentissages doit être réaliste, tant pour l’enseignant que pour
l’apprenant. Une évaluation réaliste tient compte :

- Du temps de planification et de préparation requis pour le professeur et pour


l’apprenant.
- Du temps d’étude ou d’appropriation exigée aux apprenants.
- Du temps alloue aux apprenants pour exécuter entièrement la tâche.
- De la cohérence entre l’activité et l’objet d’évaluation.
- Du contexte dans lequel les apprenants sont placés pour effectuer la tâche
demandée.

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Conclusion

S’intéresser aux pratiques enseignantes permet de les connaitre et de contribuer


à leur transformation. Il ne faut pas perdre de vue qu’à travers nos
évaluations, nous mettons chaque élève face à ce qu’il a de plus profond 8
en lui-même. Evaluer un élève, c’est le construire en le faisant participer à la
réalisation de sa propre personnalité. L’évaluation met en évidence l’importance
de la relation maître-élève.

Former les professeurs à évaluer qualitativement les apprentissages de leurs


élèves, permet l’émergence et la confrontation de pratiques. Il est donc
indispensable de fournir aux enseignants des outils permettant de développer leurs
compétences professionnelles en évaluation et leur vigilance didactique appliquée
aux questions d’évaluation. Ces outils doivent être conçus pour aider les
enseignants à concevoir des épisodes évaluatifs valides et gérés de manière à
favoriser les apprentissages des élèves. Les évaluations doivent également les
enseignants à aider à analyser les productions des élèves pour leur adresser un
retour constructif. La thématique de l’évaluation est d’une importance capitale pour
le didacticien qui contribue à l’éclairer finement, la revisiter et la faire avancer dans
l’intérêt des apprentissages des élèves.

Bibliographie

9
Allal, L. (2000). Acquisition et évaluation des compétences en situation scolaire. In Dolz.
et Ollagnier, E (Dir). L’énigme de la compétence en éducation. Bruxelles : De Boeck,
collection Raisons éducatives, pp. 77-95.
Chevallard, Y., & Feldmann, S. (1986). Pour une analyse didactique de l'évaluation.
d'Aix-Marseille : IREM

De Landsheere, V. (

Ladjili, T.(2009). L’évaluation du travail de l’élève. Consulté sur le site :

https://docplayer.fr/15987436-L-evaluation-du-travail-de-l-eleve-touhami-ladjili.html
le 8 /5/2021 à 10h 18 min.

Nebout Arkhurst, P. (2017). Evaluer, oui mais comment ? Abidjan : Maylis.

Sayac, N., & Grapin, N. (2015). Évaluation externe et didactique des mathématiques: un
regard croisé nécessaire et constructif. Recherche en didactique des mathématiques,
35(1), 101-126.

Simon, M. et al. (1996). Les pratiques d’évaluation des apprentissages en salle


de classe : perceptions des enseignantes et des enseignants. Revue Canadienne
de l’éducation, 21 (4), pp.384-395.

Thouin, M. (2014). Réaliser une recherche en didactique. Montréal : Éditions


MultiMondes.

Van den Heuvel-Panhuizen, M. H. A. M. (1996). Assessment and realistic mathematics


education (Vol. 19). Utrecht University.
Vial, M. (2012). Se repérer dans les modèles de l’évaluation: Méthodes – Dispositifs –
Outils. Louvain-la-Neuve : De Boeck

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