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UNIVERSITÉ HASSAN II ANNEE UNIVERSITAIRE 2023-2024

FACULTE DES SCIENCES BEN M’SIK FILIERE : MIP


CASABLANCA MODULE : ALGEBRE 1

Un corrigé de la Série N 0 1
N. B. Dans ce texte, P, Q, R désigneront trois propositions. V désignera
la proposition toujours vraie et F désignera la proposition toujours fausse.

Exercice 1. Montrer que les propositions suivantes sont des tautologies.


(1) P ⇔ P V P ⇔ P ∧ P.
(2) (P ⇒ Q) ∧ (Q ⇒ R) ⇒ (P ⇒ R)


(3) (P ⇔ Q) ∧ (Q ⇔ R) ⇔ (P ⇒ Q) ∧ (Q ⇒ R) ∧ (R ⇒ P) .
  

(4) P ∧ P ⇒ Q) ⇒ Q.


(5) P ⇒ (Q ⇒ R) ⇔ (P ∧ Q) ⇒ R .
 

(6) (P V Q) ⇒ R) ⇔ (P ⇒ R) ∧ (Q ⇒ R). .


Solutions.
(1) Les trois propositions P, P VP, P ∧P ont la même table de vérité:
P ⇔ P VP ⇔ P ∧P.
(2) Moyennant la table de vérité. Posons, pour simplifier
(P ⇒ Q) ∧ (Q ⇒ R) := A.


(P ⇒ Q) ∧ (Q ⇒ R) ⇒ (P ⇒ R)

P Q R A P ⇒ R)
V V V V V V
V V F F F V
V F V F V V
V F F F F V
F V V V V V
F V F F V V
F F V V V V
F F F V V V

(3) Via la table de vérité. Posons, pour simplifier


(P ⇔ Q) ∧ (Q ⇔ R) := A,


(P ⇒ Q) ∧ (Q ⇒ R) ∧ (R ⇒ P) := B.
 
1
2

P Q R B A) A ⇔ B
V V V V V V
V V F F F V
V F V F F V
V F F F F V
F V V F F V
F V F F F V
F F V F F V
F F F V V V

(4) A travers la table de vérité.

Q P ⇒ Q P ∧(P ⇒ Q) P ∧(P ⇒ Q) ⇒ Q

P
V V V V V
V F F F V
F V V F V
F F V F V

(5) N. B. (P ⇒ Q) ⇔ (P V Q). On a:

P ⇒ (Q ⇒ R) ⇔ P V (Q ⇒ R)
⇔ P V (Q V R)
⇔ (P V Q) V R
⇔ (P ∧ Q) V R
⇔ (P ∧ Q) ⇒ R.

(6) On a:

(P V Q) ⇒ R) ⇔ (P V Q) V R
⇔ (P ∧ Q) V R
⇔ (P V R) ∧ (Q V R)
⇔ (P ⇒ R) ∧ (Q ⇒ R).

Exercice 2. Simplifier les propositions suivantes


(1) (a) P VV.
(b) P ∧F.
(c) P VP.
(d) P VV.
3

(2) (a) P ⇒ V.
(b) P ⇒ F.
(c) F ⇒ P.
(d) V ⇒ P.
(3) (a) (P ⇒ Q) ∧ (P ⇒ Q).
(b) (P ⇒ Q) ∧ (Q ⇒ P).
(c) (P ⇒ Q) V (Q ⇒ P).
(4) (a) P V (P ⇒ Q).
(b) P ∧ (P ⇒ Q).
(c) (P ⇒ Q) ⇒ P.
(d) P ⇒ (Q ⇒ P).
(5) (P V Q) ∧ (Q V R) ∧ (R V P) ∧ P.

Solutions.

(1) (a) P VV ⇔ V.
(b) P ∧F ⇔ F.
(c) P VP ⇔ V.
(d) P VV ⇔ P ∧V ⇔ P ∧F ⇔ F.
(2) (a) P ⇒ V ⇔ P V V ⇔ V.
(b) P ⇒ F ⇔ P V F ⇔ P.
(c) F ⇒ P ⇔ V V P ⇔ V.
(d) V ⇒ P ⇔ F V P ⇔ P.
(3)

(a) (P ⇒ Q) ∧ (P ⇒ Q) ⇔ (P V Q) ∧ (P V Q)
⇔ P V (Q ∧ Q)
⇔ P VF
⇔ P.

(b) (P ⇒ Q) ∧ (Q ⇒ P) ⇔ (P ⇒ Q) ∧ (P ⇒ Q) (contraposée)
⇔ (P ⇒ Q) ∧ (P ⇒ Q)
⇔ P (d’après (3) (a)).
4

(c) (P ⇒ Q) V (Q ⇒ P) ⇔ (P V Q) V (Q V P)
⇔ P VP VQVQ
⇔ P VV
⇔ V.

(4) (a) P V (P ⇒ Q) ⇔ P V (P V Q) ⇔ V V Q ⇔ V.
(b)
P ∧ (P ⇒ Q) ⇔ P ∧ (P V Q)
⇔ (P ∧ P) V (P ∧ Q)
⇔ F V (P ∧ Q)
⇔ P ∧ Q.

(c)
(P ⇒ Q) ⇒ P ⇔ (P V Q) ⇒ P
⇔ P VQ V P
⇔ (P ∧Q) V P
⇔ P.

(d) P ⇒ (Q ⇒ P) ⇔ P V (Q V P) ⇔ V.
(5)
 
(P VQ)∧(QVR)∧(RVP)∧P ⇔ (Q ⇒ P)∧(R ⇒ Q) ∧ (P ⇒ R) ∧ P
 
⇔ (Q ⇒ P)∧(R ⇒ Q) ∧ P ∧ (P ⇒ R)

⇔ (Q ⇒ P)∧(R ⇒ Q) ∧ (P ∧R) (d’après (4) (b))
   
⇔ (Q ⇒ P) ∧ P ∧ R ∧ (R ⇒ Q)

⇔ (Q ⇒ P) ∧ P ∧ (R∧Q) (d’après (4) (b))

⇔ Q∧(Q ⇒ P) ∧ (P ∧R)
⇔ Q∧P ∧R.

Exercice 3. Montrer que pour tout entier naturel n :


3 divise n2 ⇒ 3 divise n.

Solutions. Soit n ∈ N. La division de n par 3 s’écrit n = 3q + r où q ∈ N


et r ∈ {0, 1, 2}. En termes de relations de congruence modulo 3 :
n ≡ r (3) ⇒ n2 ≡ r2 (3).
5

Ainsi
3 divise n2 ⇒ n2 ≡ 0 (3)
⇒ r2 ≡ 0 (3) car la congrunece est une relation transitive
⇒ r = 0 car r ∈ {0, 1, 2}
⇒ 3 divise n.

Deuxième méthode. Soit n un entier naturel non nul et soit


pm 1 m2 mr ∗
1 p2 . . . pr , m1 , . . . , mr ∈ N sa décomposition en facteurs premiers.
2m1 2m2
Donc n = p1 p2 . . . pr r . Ainsi, si 3 divise n2 alors 3 figure parmi
2 2m

les nombres premiers qui figurent dans la décomposition p2m 1


1 2m2
p2 . . . p2m
r
r.
m1 m2 m
Donc 3 figure dans la décomposition p1 p2 . . . pr , c’est à dire 3 divise n.
r


Exercice 4. Montrer que 3 est un nombre irrationnel.

Solutions. Par l’absurde. Supposons que 3 ∈ Q. Il existe p, q ∈ N∗
premiers entre eux tels que
√ p
3= .
q
Ainsi
√ p
3= ⇒ p2 = 3q 2
q
⇒ 3 divise p2
⇒ 3 divise p
⇒ p = 3k où k ∈ N
⇒ 3q 2 = p2 = 9k 2
⇒ q 2 = 3k 2
⇒ 3 divise q 2
⇒ 3 divise q.

Ceci est absurde car p et q sont premiers entre eux.

Exercice 5. Montrer que pour tout entier positif n :


2 divise n ou 8 divise n2 − 1.

Solutions. On sait que P V Q ⇔ P ⇒ Q. On a:


2 ne divise pas n ⇒ n = 2k + 1 est impair
⇒ n2 − 1 = (2k + 1)2 − 1 = 4 k(k + 1)
| {z }
∈ 2N
2
⇒ 8 divise n − 1.
6

Exercice 6. Soient Pn : 3 divise 4n − 1 et Qn : 3 divise 4n + 1 (n ∈ N).


(1) Montrer que pour tout n ∈ N : Pn ⇒ Pn+1 et Qn ⇒ Qn+1 .
(2) Pour quelles valeurs de n, Pn est vraie ? Même question pour Qn .

Solutions. .
(1)  Soit n ∈ N. On a
Pn ⇔ 3 divise 4n − 1
⇒ Il existe k ∈ N tel que 4n − 1 = 3k
⇒ Il existe k ∈ N tel que 4n+1 − 1 = 3(4k + 1)
⇒ 3 divise 4n+1 − 1
⇔ Pn+1 .

Qn ⇔ 3 divise 4n + 1
⇒ Il existe k ∈ N tel que 4n + 1 = 3k
⇒ Il existe k ∈ N tel que 4n+1 + 1 = 3(4k − 1)
⇒ 3 divise 4n+1 + 1
⇔ Qn+1 .

(2) Initialisation et conclusion. On a: 40 − 1 = 0 = 3 × 0, donc P0


est vrai. Ainsi, Pn est vraie pour tout n ∈ N d’après la question
précédente.
Initialisation et raisonnement par l’absurde. On a: 40 + 1 =
2 n’est pas un multiple de 3, donc Q0 est fausse. Supposons qu’il
existe un entier n ≥ 1 pour lequel Qn est vraie. Il existerait alors
k ∈ N tel que 4n + 1 = 3k. On a:
(4n + 1) − (4n−1 + 1) = 4n − 4n−1
= 3 × 4n−1 .

Donc 4n−1 + 1 = (4n + 1) − 3 × 4n−1 = 3 × (k − 4n−1 ) est un


multiple de 3, c’est à dire Qn−1 est vraie. En répétant ce processus
(n − 1) fois, on arrive à l’absurdité: Q0 est vraie. Ceci montre que
Qn n’est vraie pour aucun entier n.

Exercice 7. Soit (un )n≥0 la suite définie par:



 u0 = 0,
u1 = 1,
un+1 = un + 2un−1 pour tout n ≥ 1

Montrer que pour tout n ∈ N :


(1) un est un entier. 
(2) un = 13 2n − (−1)n .
7

Solutions. Par récurrence forte.


(1) Initialisation. On a: u0 = 0 ∈ N, u1 = 1 ∈ N. Donc la propriété
est vraie pour n = 0 et n = 1.
Hypothèse de récurrence forte. Soit n ≥ 1. On suppose que
uk ∈ N pour tout k ∈ {1, . . . , n}. Maintenant

nn+1 = un + 2un−1 ∈ N.
|{z} | {z }
∈N ∈N

Donc un ∈ N pour tout n ∈ N.


(2) Initialisation. On a:

1 0
2 − (−1)0 = 0 = u0 ,

3
1 1
2 − (−1)1 = 1 = u1 .

3

Donc la formule est vraie pour n = 0, 1. Les deux valeurs qui


définissent la suite (un )n≥0 .
HRF. Soit n un entier ≥ 1. On suppose que

1 k
2 − (−1)k pour tout k ∈ {1, . . . , n}.

uk =
3

On a:

un+1 = un + 2un−1
1 n  2
2 − (−1)n + 2n−1 − (−1)n−1

=
3 3
2 n 2×2 n−1 1 2
= + − (−1)n − (−1)n−1
3 3 3 3
2 n+1 1 2
= + (−1)n+1 − (−1)n+1
3 3 3
2 n+1 1
= − (−1)n+1
3 3
1 n+1
− (−1)n+1 .

= 2
3

Exercice 8. Résoudre dans R l’équation


√ p
(E) : 1 − x = 2x2 − 1 + 2x 1 − x2 .
8

Solutions. Dans l’équation (E) l’inconnue x est un élément de l’intervalle


[−1, 1]. On pose x = cos(2t) où t ∈ [0, π]. Ainsi
p p
x est solution de (E) ⇔ 1 − cos(2t) = 2 cos2 (2t) − 1 + 2 cos(2t) 1 − cos2 (2t)
q q
⇔ 2 sin (t) = cos(4t) + 2 cos(2t) sin2 (2t)
2

⇔ 2 sin(t) = cos(4t) + 2 cos(2t)| sin(2t)|.

On distingue les deux cas suivants:


(1) Si t ∈ [0, π2 ] alors


x est solution de (E) ⇔ 2 sin(t) = cos(4t) + sin(4t)
1 1
⇔ sin(t) = √ cos(4t) + √ sin(4t)
2 2
π  π 
⇔ sin(t) = sin cos(4t) + cos sin(4t)
π 4  4
⇔ sin(t) = sin + 4t
4
π
⇔ + 4t = t + 2kπ où k ∈ Z
4
π
⇔ 3t = 2kπ − où k ∈ Z
4
(8k − 1)π
⇔ 3t = où k ∈ Z
4
(8k − 1)π
⇔ t= où k ∈ Z.
12

π 7 π
Mais k = 0 donne t = − 12 < 0 et k = 1 donne t = 12 π > 2. De
ce fait, il n’y a pas de solutions dans ce premier cas.
(2) Si t ∈ [ π2 , π] alors


x est solution de (E) ⇔ 2 sin(t) = cos(4t) − sin(4t)
π 
⇔ sin(t) = sin − 4t
4
π
⇔ − 4t = t + 2kπ où k ∈ Z
4
(8k − 1)π
⇔ −5t = où k ∈ Z
4
(1 − 8k)π
⇔ t= où k ∈ Z.
20
9

Les valeurs 0, −1, −3 de k donnent, respectivement,


π π
t = < ,
20 2
9π π
t = < ,
20 2

t = > π.
4
Cependant, k = −2 donne t = 17π π 17π
20 ∈ [ 2 , π]. Finalement, x = cos 10 est
l’unique solution de l’équation (E).

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