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« Initiation à la démarche de recherche »

FOLSCHÉ-RUFIÉ Léna
Promotion 2021-2024
Session 1

Table des matières


CENTRE HOSPITALIER INTERCOMMUNAL CASTRES - MAZAMET
6, avenue de la Montagne Noire - BP30417 - 81108 CASTRES Cedex
Tél : 05 63 71 63 71 • www.chic-cm.fr
Établissement certifié sans réserve par la Haute Autorité de Santé
1 Introduction.............................................................................................................3
2 Situation de départ..................................................................................................3
3 Motivation personnelle............................................................................................5
4 Questions par champ disciplinaire............................................................................6
5 L’intérêt professionnel ou premier niveau de recherche...........................................6
5.1 Le prendre soin.............................................................................................................6
5.2 Le toucher....................................................................................................................7
5.3 Les bénéfices................................................................................................................7
5.4 Les objectifs..................................................................................................................8
5.5 Les préalables...............................................................................................................8
6 Question de départ................................................................................................10
7 Cadre conceptuel...................................................................................................11
8 Enquête exploratrice..............................................................................................11
9 L’analyse/confortation...........................................................................................11
10 Conclusion...........................................................................................................11
Bibliographie................................................................................................................11
Annexes........................................................................................................................12
Remerciements............................................................................................................12

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1 Introduction
Nous voilà au terme des trois années de formation conduisant au diplôme d’état infirmier,
pour les clôturer je vais vous présenter mon travail de fin d’études. Ce travail est en lien
avec la compétence 8 de notre référentiel de formation « Rechercher et traiter des
données professionnelles et scientifiques ». Dans ma note de recherche apparaitra dans
un premier temps ma situation de départ, suivra ensuite ma motivation personnelle
justifiant le choix de mon sujet. Faisant suite et en lien avec ces deux premières parties
j’ai pu formuler mon questionnement classé dans les différents champs disciplinaires du
référentiel. Mes diverses interrogations m’ont menées à orienter mes recherches et
construire mon premier niveau de recherche, basé sur des articles infirmiers, que vous
trouverez en cinquième partie. Enfin celui-ci m’a conduit à une question de départ qui
arrive en suivant.

2 Situation de départ
La situation que j’ai choisie pour le point de départ de mon mémoire se déroule dans un
EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), au cours du
semestre 2 lors de ma première année. Cet établissement comprend 3 secteurs. Nous
nous intéresserons particulièrement au premier qui est un secteur « classique » de la
structure. Il n’y a pas de pathologies cibles, ainsi chaque personne âgée vieillit
différemment et avec des pathologies différentes.
Je vais vous parler de Monsieur M, un résidant de 91 ans. Il est entré pour un maintien à
domicile difficile depuis fin décembre. Il vivait avec sa femme, qui a dû être
institutionnalisée dans le même établissement car elle est atteinte de la maladie
d’Alzheimer. Il a alors été décidé une institutionnalisation préférable pour lui également.
Monsieur M entre donc à l’EHPAD durant le mois de janvier 2022. Monsieur et madame
M étaient dans 2 chambres différentes car aucune chambre double n’était disponible.
Lors de mon arrivée dans cet EHPAD, nous étions en février, soit un peu plus d’un mois
après l’institutionnalisation de Monsieur M. J’ai pu rencontrer monsieur M dès mon 2ème
jour. Il s’agit d’un Monsieur qui déambulait régulièrement dans les couloirs avec sa
femme. Cependant cette dernière décède une semaine plus tard des suites d’un cancer
du pancréas. Monsieur M qui n’a pas de troubles cognitifs comprend parfaitement la
situation et en est anéanti selon ses dires. Il exprime qu’il souhaite mourir et qu’a son âge
il a bien vécu et que rien ne le fera changer d’avis. Il prend alors la décision d’arrêter ses
traitements. Monsieur M est atteint d’une une insuffisance cardiaque pour laquelle il prend

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un bêta-bloquant et un inhibiteur de l’enzyme de conversion. Il a également de
l’hypertension pour laquelle il prend un diurétique thiazidique.
Suite à sa décision, lors de ma 3 ème semaine de stage, son état de santé général se
dégrade de manière conséquente. En effet Monsieur M refuse de s’alimenter et de
s’hydrater ainsi que de prendre ses traitements. Nous continuons à lui proposer de la
nourriture plutôt sucrée selon ses préférences antérieures, des sirops ou encore des jus
ainsi que ses médicaments chaque jour. Malgré cela les prises alimentaires et hydriques
sont très irrégulières et Monsieur M refuse également la plupart du temps ses traitements.
Nous constatons que depuis ces 4 semaines, il a perdu 8kg (plus de 10% de son poids de
départ), de plus son albumine est de 30,8 g/L. Monsieur M est à présent dénutri et
déshydraté. Au niveau des signes cliniques nous retrouvons une hypotonie des globes
oculaires accompagnée du pli cutané. Pour pallier à son refus alimentaire et hydrique, le
médecin prescrit une perfusion de Nacl en sous-cutané pour le réhydrater, cependant il se
l’arrache sans cesse. Monsieur M reste catégorique sur sa décision. Son choix est par la
suite respecté et monsieur M devient de plus en plus faible. La décision d’arrêter
complètement les soins est alors prise, la semaine suivante lors de son projet de vie
individualisé au début du mois de mars. Il se compose d’une équipe pluridisciplinaire
comprenant le médecin coordinateur, une aide-soignante, une infirmière, la psychologue,
la psychométricienne. Après avoir réalisé différentes évaluations en équipe, le médecin
prend la décision de considérer ce monsieur en soins palliatifs. Suite à cela des
aménagements sont mis en place tels que : une toilette la moins invasive possible avec 2
soignants, l’arrêt définitif des thérapeutiques telles que l’alimentation ainsi que
l’hydratation, une surveillance régulière, des effleurages pour préserver l’état cutané… Le
lundi de ma cinquième semaine, une prise en charge par l’HAD (hospitalisation à
domicile) est également mise en place avec des nouveaux traitements à visée palliative
prescrits par son médecin traitant :
- 1 patch scopoderm 1mg/72h : anticholinergique
- Valium SC 10mg/2mL : anxiété/inconfort = anxiolytique (benzodiazépines)
- Morphine 0,5 SC : douleur/asphyxie terminale = analgésiques, opioïdes pallier 3
- Oxygénothérapie si besoin si souffrance respiratoire
L’HAD met en place une PCA (Patient Controlled Analgesia), pour administrer la
morphine et le valium.
Je me propose alors de réaliser ses soins de confort et de bien être pour soulager les
aides-soignantes car j’ai la possibilité de prendre plus de temps du fait de ma position
d’étudiante. Monsieur M est alité, ne parle et ne bouge plus, il ne semble pas souffrir lors
des mobilisations. Pendant 2 jours consécutifs je réalise sa toilette en essayant d’être la
moins invasive possible et de trouver une position confortable et qui empêcherait

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l’aggravation des points d’appuis déjà présents. Comme je l’ai dit précédemment du fait
de ma position d’étudiante je me permets de passer régulièrement dans la chambre pour
qu’il puisse avoir une présence, j’en profite pour le changer de position tout en lui massant
ses différents points d’appui. Ce résident a seulement un fils qui est en vacances, ainsi il
n’a pas de visites. Cela m’a fait beaucoup de peine de voir que ce monsieur était en
réalité toute la journée tout seul hormis lors des soins d’hygiène. Le 3ème jour de ma
semaine je réitère les mêmes actions et lorsque j’ai un peu plus de temps je décide de
m’assoir et de réaliser un massage des mains. Je reste environ une dizaine de minutes il
me semble. Au cours du soin, monsieur M finit par arrêter de respirer de manière douce et
sans souffrance apparente. J’attends quelques minutes et lui prend alors le pouls au
niveau de l’artère radiale. Absence de celui-ci. J’appelle donc l’infirmière.

3 Motivation personnelle
Cette situation devant laquelle je me suis retrouvée m’a poussé au questionnement car je
n’avais jamais été face à quelqu’un qui souhaite mourir. Il s’agissait de mon deuxième
stage de première année, et de par mon parcours de vie je n’avais jamais réellement été
confrontée à la fin de vie ou encore à la mort. Je ne savais pas trop comment cela se
passait, ni même les différentes approches à envisager. Au stade où j’en suis dans ma
formation mon point de vue a évolué mais également mes connaissances sur le sujet. Les
infirmiers jouent un rôle essentiel dans cet accompagnement, en effet ils doivent adopter
une approche holistique en maniant avec habileté le rôle prescrit ainsi que le rôle propre.
D’autant plus qu’ils servent souvent d’intermédiaire entre la famille, le médecin, les aides-
soignantes ou encore tout membre faisant partie de l’équipe pluridisciplinaire. La fin de vie
peut nous confronter à des situations éthiquement complexes telles que le refus de soins
et peuvent amener à se questionner sur la manière de prendre en soin un patient dans le
but de respecter son souhait et sans être dans l’acharnement thérapeutique. Je me suis
alors questionnée sur la manière de prendre soin d’une personne autrement qu’en
administrant des thérapeutiques. Dans cette situation j’ai pu découvrir que les soins non
médicamenteux possèdent une place essentielle dans la prise en charge d’une personne,
notamment en fin de vie. En effet j’ai pu user du toucher par le biais d’un massage des
mains, ce qui m’a permis de me rendre compte que ce soin à crée une réelle relation
soignant soigné sans nécessiter la parole pour autant. Ce massage m’a permis de passer
plus de temps avec le résident et de l’accompagner durant ces derniers instants. J’ai eu le
ressenti que ce soin a eu un impact sur ce résident ainsi que sur moi, je me suis donc
demandée si le toucher pouvait impacter d’autres situations ainsi que d’autres personnes
dans un contexte similaire ou différent. D’autant plus que le toucher nécessite une juste

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distance qui peut être mal interprétée, il s’agit donc important pour moi d’élargir mes
notions à propos de ceci. J’ai également voulu développer mes connaissances sur ce
sujet dans le but d’en savoir davantage en m’informant sur les modalités ou encore les
limites et pourquoi pas à l’avenir en user à bon escient lors de mon exercice
professionnel.

4 Questions par champ disciplinaire


Champ 1 : Sciences humaines, sociales et droits
Quel est l’impact du toucher sur le patient et son vécu de l’hospitalisation ? Sur le
soignant ?
Quels sont les obstacles au toucher ?

Champ 2 : Sciences biologiques et médicales


Les sens persistent-ils lorsqu’une personne est inconsciente ? Quel est le dernier ?

Champ 3 : Sciences et technique infirmières, fondements et méthodes


Quelle est la place de l’infirmier(e) au sein de la pratique du toucher ? Comment peut-elle
le mettre en place ?
Quelles sont les différentes situations où le toucher peut être employé ?
Quelles sont les différentes façons de pratiquer le toucher ?

Champ 4 : Sciences et techniques infirmières et interventions


Qu’apporte le toucher dans la relation soignant-soigné ?
Quels sont les bénéfices/risques pour la relation ? Pour le soignant ? Pour le patient ?
Quelle est la juste distance permettant la mise en place du toucher ?
Comment intégrer le toucher dans le projet de soin du patient ?

5 L’intérêt professionnel ou premier niveau de recherche


5.1 Le prendre soin
Le soin se compose de 3 dimensions : celle de la rencontre entre le soigné et le soignant,
une technique de soins et enfin une dimension éthique. « Prendre soin c’est porter une
attention particulière à une personne qui vit une situation qui lui est particulière et ce, dans
la perspective de lui venir en aide, de contribuer à son bien-être, à sa santé ». Prendre
soin est possible sans traitement ni geste curatif car ce qui prime est l’attention portée à

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l’autre par les soignants. « Si soigner, c’est s’occuper du bien-être de quelqu’un et de son
consentement, alors il ne se réduit pas aux simples gestes techniques » (Rautureau,
2018, pp. 24-26). Cela signifie que le soin ne se limite pas seulement aux soins
techniques. En effet, lors de ma situation, Mr M refuse maintes fois les soins
médicamenteux, ce qui pourrait menacer la relation soignant-soigné. Effectivement, il est
envisageable que le fait de solliciter à de nombreuses reprises un patient sur un soin qu’il
refuse puisse l’irriter, l’inciter à se mettre en retrait ou encore lui faire perdre la confiance
qu’il nous accordé et ainsi rompre la relation avec le soignant. Cependant Monsieur M ne
refuse pas pour autant les autres soins. Ainsi cela nous permet de nous conforter dans le
fait qu’un refus de soins n’est pas un refus de rencontre et qu’un ajustement du type de
prise en compte de la personne permet de prendre soin de celui qui souffre.
L’accompagnement se poursuit et est constant au-delà du geste curatif mais par
l’attention à l’autre portée par les soignants (Rautureau, 2018).

5.2 Le toucher
Je choisi de m’orienter sur les interventions non médicamenteuses et de m’intéresser plus
particulièrement au toucher du fait de son lien avec ma situation de départ et de mon
intérêt pour celui-ci. Le toucher est soin du début à la fin de la vie (Samama, 2022). Il se
définit par un « ensemble de pratiques infirmières visant à améliorer la perception par le
patient d’actes potentiellement douloureux ou anxiogènes, il est basé sur des techniques
de contact cutané » (Hentz, et al., 2009, pp. 92-97). Le toucher possède le premier rôle
dans la communication interpersonnelle et non verbale qui impliquent une possible
modification des comportements et des actions par un changement de l’état émotionnel.
Ainsi les changements provoqués par le toucher sont corporels et émotionnels (Satori &
Di Lodovico, 2022, pp. 17-21). Samama dans « Entre corps et âme, toucher » cite Didier
Anzieu qui dit : « […]. Le toucher est le plus nécessaire des cinq sens, vous pouvez,
certes mal vivre aveugle, sourde, privée de gout et d’odorat, […], mais vous ne pouvez
pas vivre sans le toucher, cela n’existe pas, c’est la démence assurée » (Samama, 2022,
pp. 12-16).

5.3 Les bénéfices


Dans les faits, un même geste peut être perçu autant agressif que rassurant par la
personne soignée. Cette pratique professionnelle nécessite l’application de la démarche
de soins en intégrant le concept de « prendre soin ». (Hentz, et al., 2009). S’autoriser le
toucher dans les soins permet d’entrer en contact de manière différente avec le soigné,
de prévenir la douleur ou encore la crainte du soin. Au-delà de la technique il s’agit de

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laisser à nos mains la possibilité de traduire l’intentionnalité du prendre soin (Malaquin-
Pavan, 2018). Les bénéfices du toucher sont physiques, mentaux, émotionnels car ils
diminuent également le seuil du stress, améliorent la communication verbale ou non et
augmentent le seuil de réceptivité tactiles (Fedors, Grousset, Ouvrard-Leyssene, &
Malaquin-Pavan, 2008). L’infirmière utilise volontairement le toucher comme soin à part
entière car il lui permet de diffuser de la détente, sécurité, valoriser l’estime de soi ou
encore de prévenir la douleur induite par les soins (Grousset, 2009).

5.4 Les objectifs


Le toucher constitue une partie inhérente du soin, en effet, 85% des soins infirmiers
nécessitent le recours au toucher. De plus qu’elles qu’en soient les formes, le toucher
s’inscrit dans le projet de soin dans un but précis, celui de répondre à l’objectif recherché :
identifier et soulager une douleur, favoriser l’entrée en contact, permettre au soigné de
ressentir son corps différemment ou encore maintenir le lien avec les proches. (Malaquin-
Pavan, 2013) Le toucher peut être gnostique, ce qui signifie qu’il cherche à évaluer des
symptômes, et pathique dans un optique de recherche de contact de personne à
personne (Grousset, 2009). Le soin peut être considéré comme un corps à corps
impliquant de la bienveillance, de l’espoir sans exclure pour autant la peur ou la
mésentente (Samama, 2022). Les défis du juste soin incluent la capacité à savoir être
touché mais également l’ajustement de la posture dans le but d’initier l’alliance
thérapeutique qui permettra la mise en confiance du soigné et ainsi qu’il se laisse toucher
à son tour. Pour effectuer un geste adapté à la personne au moment adéquat il est
nécessaire de comprendre l’implication sensorielle réciproque, notamment concernant les
canaux non verbaux de communication comprenant le toucher. Dans le but d’organiser et
d’anticiper le soin, approfondir son habileté en lien avec l’approche corporelle ainsi que sa
posture est primordial (Malaquin-Pavan, 2018).

5.5 Les préalables


En effet le toucher implique une rencontre multisensorielle avec l’autre, autrement dit il
s’agit d’écouter, entrevoir, ressentir. Cette rencontre initie une circulation interpersonnelle
d’une multitude d’informations en lien avec une relation de proximité. Il existe alors une
relation contenue dans un espace-temps qui établit un lien entre deux consciences.
Autrement dit, le soignant est touché par ce qu’il touche mais aussi par ce qu’il sent de lui-
même (notre monde intérieur) et de l’autre (monde extérieur) (Satori & Di Lodovico,
2022).

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Lors d’une approche corporelle, il s’agit des cinq sens qui sont stimulés et en interaction.
Cela inclut de partager une certaine intimité et cela implique aussi d’envoyer ainsi que
recevoir des sensations et perceptions physiques, visuelles et psychiques menant à la
production d’émotions (Satori & Di Lodovico, 2022, pp. 17-21). Par ailleurs, si les soins
impliquant un acte de toucher produisent des modifications et ont un impact sur le
soignant, il semble évident que cela soit aussi présent chez le patient. Le soignant doit
expliquer sa démarche et obtenir le consentement du patient en amont de tout acte ou
geste envers celui-ci. En effet, le soignant impose son propre corps au patient et il est
nécessaire de toucher avec le regard avant de le saisir avec les mains. (Satori & Di
Lodovico, 2022). Ainsi la relation de confiance n’est en aucun cas imputable à la
rencontre qu’est le toucher car les deux acteurs doivent se sentir en sécurité (Satori & Di
Lodovico, 2022). Quelle que soit la nature du soin il relève de la confiance en l’autre
comme en soi car toucher est un acte de confiance (Samama, 2022). De plus la récente
pandémie a modifié nos codes de communication et le contact social est devenu source
d’inquiétude. Le toucher est aujourd’hui régulièrement associé à la peur en rendant la
peau qui nous enveloppe aveugle, sourde et muette. Néanmoins le corps demeure le
premier vecteur relationnel et le premier consommateur de soins (Satori & Di Lodovico,
2022). Ainsi, l’impact que provoque le toucher est à considérer car de par sa position au
cœur de la relation il peut être tant rassurant qu’anxiogène. En effet, le toucher implique
l’entrée dans la sphère intime de la personne. Le vécu intrusif du soin est proportionnel à
la qualité de l’approche et de sa répétition. Il est primordial de comprendre ces
phénomènes d’intrusion pour prévenir le caractère indu (Malaquin-Pavan, 2018). Le
toucher qui respecte la juste distance, qui n’est ni inquisiteur ou indiscret, a par lui-même
une vertu apaisante. Il adoucit, calme, apaise (Samama, 2022). En amont de l’acte en lui-
même, il existe six composantes encadrant le langage du toucher. Celles-ci fondent
également la plupart des approches psychocorporelles et/ou techniques de massage.
Premièrement, la durée du toucher permet de connaitre les frontières de son corps ainsi
qu’une plus grande estime pour son apparence corporelle. La progression des
mouvements, si elle est graduelle, initie une différenciation des représentations
neurologiques du toucher. L’intensité de celui-ci dépend du degré de pression exercé,
lorsqu’elle varie elle entraine une meilleure perception corporelle. La fréquence des
touchers quotidiens procure quant à elle un sentiment de rapprochement avec autrui ainsi
qu’un accroissement de l’habileté cognitive, affective et sexuelle. Les parties du corps
touchées nécessitent une variation corrélée au seuil de sensibilité de la zone touchée.
Enfin, la perception du toucher, induit dès le début confort ou inconfort, permet au soigné
de distinguer les parties de son corps comme significatives si le contact a été agréable
(Malaquin-Pavan, 2018). Il est par ailleurs primordial d’avoir conscience de ce que l’on

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induit chez l’autre ainsi que chez soi (Blanchon, 2014). En adoptant cette approche et
adaptant sa posture, l’infirmière enrichit sa pratique et assure un accompagnement
respectueux tout au long de son parcours de vie (Grousset, 2009). Une fois l’implication
émotionnelle induite par l’usage du toucher, le soignant peut l’employer dans diverses
situations. Lors d’un soin d’hygiène en posant ses mains sur une articulation ankylosée ou
encore sur le visage avec un rasage. Lors d’un soin technique potentiellement douloureux
avec la possibilité d’un toucher enveloppant avant, pendant ou après le soin ou à distance
la partie du corps concernée. Également au cœur de la démarche éducative (Malaquin-
Pavan, 2013). Il existe également la technique de massage qui ne peut s’envisager si le
toucher relationnel n’a pas été installé en amont. Le toucher relationnel est une rencontre
avec l’autre au travers de ce que nous sommes. Pour l’utiliser il faut s’ouvrir à une
dimension relationnelle en tenant compte des demandes, désirs, peurs et limites de tout
un chacun. La relation avec la personne dépasse alors le simple contact. Il s’agit d’offrir
un geste réconfortant l’identité psychique et corporelle. Cela inaugure une réelle relation
d’aide mobilisant les ressources internes du patient. Le travail est construit autour du
schéma de l’image corporelle et des sensations. Apparait un axe plus spécifique autour
du massage des mains, pieds. Le massage apportera un soulagement des symptômes en
modifiant le vécu par rapport à une situation, souffrance, anticipera l’anxiété, sans pour
autant prétendre la guérison de l’affection organique (Blanchon, 2014).

6 Question de départ
Au décours de mes recherches j’ai pu me rendre compte que le toucher est un soin à part
entière et qu’il est omniprésent car il est employé dans la plupart des soins de manière
consciente ou non. Il est également le premier sens à apparaitre et le dernier à rester.
Le toucher facilite le vécu des soins nécessaires aux traitements de la maladie,
dépendance, l’accompagnement en fin de vie ou encore l’accès à un meilleur niveau de
bien-être. Quel cela soit dans un contexte de vulnérabilité, de crise ou d’hypervigilance le
toucher devient un allié (Malaquin-Pavan, 2013). Il existe six symboles encadrant les
diverses techniques de celui-ci. De plus le toucher peut passer par une simple pression
sur une zone identifiée et aller jusqu’à la pratique de massages.
Cependant malgré la diversité des techniques pouvant être employées et la multitude de
situations où le touché est utilisable il est nécessaire d’avoir conscience de ce que nous
induisons chez l’autre. En effet, l’action de toucher quelqu’un nécessite une entrée dans
la sphère intime de la personne. Si cela n’est pas réalisé en aval de la création d’une
relation de confiance, de l’identification des limites et souhaits de la personne, le toucher
peut être vécu comme une agression, une violation de l’intimité, engendrer de la crainte

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ou encore rompre la relation de confiance. L’adaptation de la posture est elle aussi une
invariant de l’initiation du toucher. Une fois les conditions nécessaires réunies le toucher
induit un apaisement, de la détente ou encore une diminution des douleurs induites par
les soins ainsi que de l’anxiété. Pour moi le toucher est essentiel et dans le cadre de ma
future profession je souhaite être en mesure de l’employer correctement sans provoquer
l’effet inverse de celui recherché. Il m’est alors apparu comme évident de m’intéresser sur
la posture à adopter pour que le patient soit en mesure d’accepter le toucher et d’en tirer
les bénéfices escomptés. Enfin, le toucher est présent dans la plupart des services de
soin que ce soit en chirurgie par exemple, en psychiatrie, dans un lieu de vie ou encore à
domicile. Je choisis de m’intéresser au toucher en tant que soin à part entière dans les
services de court séjour en lien avec mon projet professionnel. Ainsi, de là est née ma
question de départ pour orienter les recherches nécessaires à la construction du cadre
conceptuel.
En quoi la posture de l’infirmière en service de court séjour influence-t-elle le vécu du
toucher, dans le cadre d’un soin à part entière, par le patient ?

7 Cadre conceptuel
Ce niveau de recherche va me permettre d'approfondir plusieurs concepts : prendre soin,
Holisme

8 Enquête exploratrice
L’enquête exploratoire fait suite aux différents apports théoriques que j’ai pu découvrir
dans les ouvrages de plusieurs auteurs. Elle repose sur la prise de contact de
professionnels de santé ayant un lien avec ma problématique. Cela va me permettre
d'enrichir le cadre de référence théorique en confrontant le point de vue d’infirmiers en
exercice à celui des différents écrits. Cette enquête doit être réalisée en présence
d’infirmiers diplômés d'état. Dans la partie qui va suivre je vais construire la méthodologie
de l'enquête exploratoire comprenant les modalités, les différents critères que j'aurai
choisis ainsi que l'outil d'enquête qui me permettra de mener à bien mon investigation.
Dans la dernière partie, j'analyserai le déroulement de l'entretien et je ferai une synthèse
enrichie des apports théoriques récoltés en amont. Avant d'énumérer les modalités de
l'enquête, je vais décrire le type de recherche que j'ai choisi d'effectuer, en l'occurrence
pour mon travail une recherche.

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9 L’analyse/confortation

10 Conclusion

Bibliographie
Blanchon, C. (2014, juillet/aout). Le massage en réseau de soins palliatifs. Soins, 787, pp. 37-41.
Fedors, M.-C., Grousset, S., Ouvrard-Leyssene, C., & Malaquin-Pavan, E. (2008, juillet/aout). Le toucher au
coeur des soins. Soins, 727, pp. 19-22.
Galic, S. (2022, mars 1). Le Toucher-massage®, une approche originale en Ehpad psychiatrique. Soins
psychiatrie, 43, pp. 35-38.
Grousset, S. (2009, juillet/aout). Définition et concepts liés au toucher dans les soins. Soins, 737, pp. 30-31.
Hentz, F., Mulliez, A., Belgacem, B., Noirfalise.C, Barrier.H, Gorrand.J, . . . Gerbaud, L. (2009). Évaluation
de l'impact du toucher dans les soins infirmiers-résultats statistiques d'une étude multicentrique,
prospective et randomisée. Recherche en Soins Infirmiers, 97, pp. 92-97.
Malaquin-Pavan, E. (2013, mars). Le langage du toucher dans les soins. Soins, 773, pp. 48-49.
Malaquin-Pavan, E. (2018, janvier/février). Le toucher et les soins au corps, des compétences à développer
en équipe. Soins, 822, pp. 33-36.
Rautureau, P. (2018, Avril). Penser et accompagner la fin de vie face au refus de soins. La revue de
l'infirmière, 240, pp. 24-26.
Samama, G. (2022, mars/avril). Entre corps et ame, toucher. Soins Psychiatrie, 339, pp. 12-16.
Satori, N., & Di Lodovico, L. (2022, mars/avril). Le toucher dans la relation de soins. Soins Psychiatrie, 339,
pp. 17-21.
Thibault-Wanquet, P. (2010, octobre). Approches non médicamenteuses et psychocorporelles de lutte contre
la douleur induite par le soins. Soins, 749, pp. 47-49.

Annexes
Remerciements

12

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