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MODULE 6 : ANALYSE DE SITUATION RELATIONNELLE

LE REFUS DE SOIN ET L’IMPORTANCE DE LA


COMMUNICATION ENTRE LE SOIGNANT/SOIGNE
EN PSYCHIATRIE

STAGE 2

FILIERE : Aide-Soignant

NOM ET PRENOM

NOM ET PRENOM DU REFERENT

MME Blandine BRUNEL


SOMMAIRE

INTRODUCTION--------------------------------------------------------1

I. DESCRIPTION DE LA SITUATION-----------------1 et 2
II. PHASE DE QUESTIONNEMENT--------------------------3
III. PHASE D’ANALYSE-------------------------------------3, 4, 5
1. L’importance de la communication dans la prise en soin
2. L’agressivité et le délire
3. La posture Soignante/Soigné

IV. PHASE DE POSITIONNEMENT----------------------------6

CONCLUSION--------------------------------------------------------------6

BIBLIOGRAPHIE---------------------------------------------------------7
INTRODUCTION

La communication est essentielle pour établir une relation de confiance entre le soignant
et le patient pour diverses raisons. Dans le cas de Mme S, j’ai pu observer sa difficulté à
contrôler ses émotions et l’apparition des crises de bipolarité.

I. DESCRIPTION DE LA SITUATION

La situation que je présente évoque une situation vécue lors de mon deuxième stage à
l’hôpital psychiatrique en formation d’aide-soignante entre une patiente et moi. Madame S est
âgée de 75ans, elle est retraitée et mesure 1m53. C’est une personne malade de parkinson et
de bipolarité. Avant d’être hospitalisée, elle avait une auxiliaire de vie pour sa toilette
quotidienne. A ce jour, j’effectue sa toilette 2 fois par semaine car Mme S est vulnérable par
suite de la maladie de parkinson, elle ne peut plus prendre sa douche toute seule de peur de
faire une chute face aux tremblements des membres supérieurs et inférieurs. Cependant,
quand elle fait sa crise (changement d’humeur) elle refuse catégoriquement et commence à
me verbaliser de manière péjorative. Ce Centre Hospitalier est l’unité des patients qui ont une
pathologie chronique, c’est-à-dire une maladie psychique de dérèglement de l’humeur avec le
plus souvent une alternance d’états d’exaltation et de dépression. Durant ma deuxième
semaine de stage, ma tutrice m’a assignée une patiente pour lequel la situation était très
interpellant. Mon travail avec la patiente consiste à la prendre en charge deux fois par semaine
pour sa toilette avant ses rendez-vous à l’extérieur de l’hôpital.

Madame S est une personne malade de parkinson et de bipolarité qui a donc tendance à vivre
ses émotions de façon intense et a du mal à les maitriser. Ce jour, je dois effectuer la toilette
de Mme S.

Je frappe à sa porte :

- Mme S ne répond pas, la porte était entrouverte


- Je retape un peu plus fort
- Elle crie entrez

1
- Je rentre, je la salue, je me présente
- Elle me répond qu’est-ce-que ça peut me faire
- Je réponds Mme S je suis là ce matin pour vous accompagner et vous aider à la toilette
parce que vous avez rdv après avec l’ergothérapeute.
- Mme S accepte, me demande d’aller préparer le matériel pour sa toilette
- Ce que j’exécute, à mon retour, je frappe à la porte, je rentre, je mets la présence, je
descends le volet

II. PHASE DE QUESTIONNEMENT

Les questions que je me suis posée :

Quelle approche utiliser pour effectuer la toilette de Mme S en phase de crise ?

Comment s’y prendre pour donner des soins face à un patient en situation d’agressivité et

Délirante ? Quels moyens de communication utilisé dans un tel cas ? Quelle est la place de la
communication dans le soin ? En quoi la communication est-elle importante entre le
soignant/soigné face à un patient en situation d’agressivité et délirante en psychiatrie ? 

Toutes ces questions me sont venues à l’esprit lors du refus de soin de Mme S. dans le but de
comprendre le refus de soin de Mme S au départ désamorçant nombreuses sources de
tensions, et afin d’utiliser les techniques de communication plus adaptées pouvant
éventuellement emmener à son consentement de soin, principalement à la conception relation
soignant-soigné. A travers ces questions, je vais expliciter mes arguments en exposant sur
l’interrogation

« En quoi la communication est-elle importante entre le soignant/soigné face à un


patient en situation d’agressivité et délirante en psychiatrie ? »

Le sujet que j’expose s’intitule : « Le refus de soin et l’importance de la communication entre
le soignant/soigné en psychiatrie ». A cet effet, 3 concepts théoriques provenant de la phase
de questionnement seront mis en lumière. Afin de répondre à cette problématique
susmentionnée, nous verrons premièrement le concept de l’importance de la communication.
Ensuite, le concept de la relation. Et enfin, le concept de la posture soignant/soigné.

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III. PHASE D’ANALYSE

1. L’importance de la communication dans la prise en soin


La communication est un élément clé de la prise en soin des patients. Elle joue un rôle
central dans la relation soignant-soigné et est essentielle pour assurer une qualité de soins
optimale. La communication est d'autant plus importante lorsqu'il s'agit de la prise en charge
de personnes pouvant engendrer des crises d’agressivité, qui ont besoin d'un accompagnement
particulier pour maintenir leur dignité et leurs droits fondamentaux comme dans le cas de
Mme S (Tocheport, P., 2015). Les Droits de l’Homme et les Droits instaurés pour les patients
stipulent que chaque personne a droit au respect de sa dignité, de sa vie privée et de son
intimité. Le soignant doit donc adapter sa communication à chaque personne, en prenant en
compte ses particularités et en veillant à respecter ses droits. Il doit s'assurer que la personne
soignée comprend les informations qui lui sont transmises, qu'elle est capable de participer
aux décisions qui la concernent et qu'elle est traitée avec respect et considération (Renou, S.,
2017). Pour cela, il est important de réceptionner la parole des personnes malades, de les
écouter activement et de prendre en compte leurs besoins et leurs inquiétudes. La
communication verbale va au-delà des mots utilisés, le ton et la douceur sont aussi importants
car « la forme est au moins, si ce n’est plus, importante que le fond » (Vivier-Foucart, L.,
2021). Selon les témoignages et articles de Dumas, F. (2022), Mira, L. (2020) et Kassapian, J.
(2012), la communication non verbale va jouer un rôle important car le regard, le toucher et le
sourire peuvent aider à instaurer une relation de confiance avec le patient, à le mettre à l'aise
et à lui faire sentir qu'il est compris et pris en charge de manière humaine. La prise en charge
et la communication vont donc être adaptées à chaque personne, en fonction de son état de
santé, de sa culture, de son âge, de ses besoins et de ses préférences. Celle-ci doit être claire,
concise et compréhensible car les situations d’agressivité peuvent engendrer une baisse de la
confiance et des problèmes de soins en ce qui concerne Mme S.

2. L’agressivité et le délire
Un rapport de la HAS en France sur la prévention et la prise en charge des moments de
violence lors des hospitalisations en services de psychiatrie pour les patients adultes
expliquent que l'agressivité et le délire sont deux symptômes courants chez les personnes

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atteintes de troubles mentaux. L'agressivité peut prendre différentes formes, allant des insultes
verbales aux comportements violents envers les autres ou envers soi-même. Elle peut être
causée par une variété de facteurs, tels que le stress, la peur, la frustration ou la confusion. Le
délire, quant à lui, est une perturbation de la pensée qui peut se manifester par des croyances
erronées, des hallucinations ou des comportements bizarres. Mme S a présenté des
manifestations d’anxiétés et délires en pensant que je souhaitais la violer et a donc réagi avec
agressivité. La HAS préconise dans ce genre de situation divers modes de communication
selon les troubles exprimés. Pour réussir à pratiquer les soins, les professionnels de la santé
doivent adopter une approche patiente et compréhensive dans un environnement calme et
rassurant. Dans le cas de patients présentant de l'agressivité, il est important d'établir une
relation de confiance avec eux, cependant, cette relation se développe lentement, « au fil du
temps » (Renou, S., 2017). Ces situations peuvent être difficiles a aménagé pour cause de
l’inexpérience et la nouveauté tel que le précise Kassapian, J. (2012), cependant, il est
important de ne pas enfermer le patient dans un discours ou une posture l’obligeant à
continuer le soin.

3. La posture soignante/soigné
Les lois du 4 mars 2002 et de 16 février 2016 stipulent que les patients ont le droit à être
informés, de consentir aux soins et au respect. De ce fait, les soignants doivent être attentifs
aux signes de détresse, de douleur ou d'inconfort et ajuster leur communication en
conséquence. La posture soignante/soigné peut se définir comme l'attitude adoptée par le
soignant lors de la prise en charge d'un patient. Dans ce contexte, la relation entre Mme S et
moi-même n’a pas commencé sur de bonnes bases car celle-ci ne me connaissait pas et sa
réaction ne m’a pas permis de la prendre en charge directement. Cependant, il est important
de revenir vers les patients et de ne pas abandonner. Un échec ne doit pas définir les
perspectives. La communication qu’utilisera le soignant s’établit en fonction de la personne
soignée et comme l’a précisée Renard, K. (2021), le soin relationnel va être adapté et
l’intention peut se transmettre par les gestes et le regard. L'empathie est un élément clé de la
posture soignante car elle permet au soignant de mieux comprendre les besoins du patient et
de répondre de manière plus adaptée à ses attentes (Vivian-Foucart, L., 2021). De plus, les
patients ont le droit de consentir ou de refuser un traitement et le droit de s'exprimer
librement. La relation soignant/soigné va se baser sur la communication, explicite ou
implicite, que le soignant usera avec le patient. Diverses stratégies d’équilibre peuvent être

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engendrée par le soignant. Premièrement, la pratique et l’étude des possibilités sont
importantes afin de donner un cadre non théorique à l’approche que tout soignant peut avoir
avec les patients. Deuxièmement, la communication entre collègue est primordiale car elle
permet de comprendre et partager les expériences vécues (Arar, D., & al., 2007).
Troisièmement, l’écoute du patient et l’interaction que le soignant va procurer est un soin en
lui-même grâce à la posture et aux réponses formulées explicitement ou non (Dumas, F.,
2022 ; Mira, L., 2020 ; Kassapian, J., 2012).

IV. PHASE DE POSITIONNEMENT


Ma position, en tant que jeune soignant, a été de laisser la patiente, Mme S, se calmer et
de lancer ma protection du travailleur en isolement. Je pense que ne pas insister sur la prise de
soin pendant une phase d’agressivité délirante est la meilleure chose à faire et permet de
montrer aux patients qu’en tant que soignant, je ne suis pas là pour commander, obliger ou
leur faire peur. Comme l’a mentionné la HAS, la patience et un contact calme permettent
d’établir une relation de confiance avec le patient. Cependant, les relations établies avec les
patients doivent découler de l’empathie et de la compréhension. Or, mon positionnement ne
m’a pas permis d’entamer une explication sur qui je suis et ma volonté d’aider Mme S dès le
départ.

CONCLUSION
La communication est un élément essentiel de la prise en soin des patients, en particulier
lorsqu'il s'agit de personnes atteintes de troubles mentaux ou de maladies chroniques comme
dans le cas de Mme S. Une communication, implicite et explicite, empathique et adaptée, à
chaque individu permet d'établir une relation de confiance entre le soignant et le patient,
favorisant ainsi une qualité de soins optimale. Cependant, il est important de prendre en
compte les troubles exprimés par le patient, notamment l'agressivité et le délire,

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BIBLIOGRAPHIE

● Arar, D., Bernard, R., Coquerelle, C., Irep, D., Kauffer, G., Klopp, S., Orofiamma, R.


& Trost, M. (2007). À l'écoute de la folie. Avec un collectif d'infirmiers en
psychiatrie. Nouvelle revue de psychosociologie, 4, 159-
179. https://doi.org/10.3917/nrp.004.0159
● Croix-Rouge française. (2022). « Informations et droits des patients ». IFAS site de Lyon.
● Dumas, F. (2022). « Sourire pour rentrer en relation ». Soins aides-soignantes, Elsevier-
Masson SAS, 105, 24-25. https://dx.doi.org/10.10106/j.aidsoi.2022.01.011
● Favetta, V. & Feuillebois-Martinez, B. (2011). « Prendre soin et formation
infirmière ». Recherche en soins infirmiers, 107, 60-
75. https://doi.org/10.3917/rsi.107.0060
● Kassapian, J. (2012). « La communication non verbale ». Soins aides-soignantes,
Elsevier-Masson SAS, 45, 18-19. https://dx.doi.org/10.106/j.sasoi.2011.12.006
● La Haute Autorité de Santé. (2016). « Psychiatrie et Santé mentale ». https://www.has-
sante.fr/jcms/c_2725662/fr/psychiatrie-sante-mentale
● Mira, L. (2020). « Au-dessus du masque, des yeux qui parlent ». Soins aides-soignantes,
Elsevier-Masson SAS, 98, 22-23. https://doi.org/10.1016/j.sasoi.2020.11.010
● Renard, K. (2021). « La main, une puissance technique et relationnelle ». Soins aides-
soignantes, Elsevier-Masson SAS, 101, 10-11.
https://dx.doi.org/10.1016/j.sasoi.2021.05.002
● Renou, S. (2017). « La relation entre l’adulte polyhandicapé et le soignant ». Équipe des
pirates et des corsaires, Elsevier-Masson SAS, 185.
https://dx.doi.org/10.1016/j.aidsoi.2017.01.005
● Tocheport, P. (2015). « Comprendre les cris et l’agitation chez les patients atteints de
démence ». Soins aides-soignantes, Elsevier-Masson SAS, 63, 22-23.
https://dx.doi.org/10.1016/j.sasoi.2015.02.009
Vivier-Foucart, L. (2021). « Conter et accompagner ». Soins gérontologie, Elsevier-Masson
SAS, 150, 28. https://dx.doi.org/10.1016/j.sger.2021.05.007

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