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- Marie 30 ans diplomée depuis Juillet 2014 travaillant aupes des soins palliatifs depuis 2021 et

DU soins palliatifs depuis 2022


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- Avez-vous connu des situations dans lesquelles les patients vous ont déjà demandé d’abréger
dé nitivement leur sou rance ? Qu’avez-vous ressentis ?

Oui, assez régulièrement, surtout dans le contexte de soins palliatifs où la douleur et les
angoisses peuvent devenir très envahissantes. La plupart du temps ces situations arrivent au
debut de la prise en charge dans notre service. La mise en place des traitements adaptés aident
dans la majorité des cas les patients a passer outre ces idées noires, parfois elles amènent à une
demande de sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès.
Souvent, cela renforce mon empathie envers le patient, peu me faire ressentir un peu de
tristesse. Mais cela me donne principalement envie de parler et d’ecouter le patient, de lui
expliquer ce qu’il est possible de faire pour le soulager avant de penser a « en nir ».

- Comment gérez-vous la charge émotionnelle associée à la maladie, à la douleur ou à la perte


de patients ?

Avec le temps celle ci m’impacte beaucoup moins. Non pas parce que je n’ai plus
d’empathie mais parce que malheureusement ces situations doivent arriver. J’ai la chance de
travailler dans un service qui arrive très bien a gérer les ns de vie et qui permet aux patients de
partir apaisés, cela facilite grandement la gestions des émotions et donne la sensation du travail
bien accompli.

- Avez-vous connu des situations dans lesquelles vous avez pu ressentir une perte d’idéal en
tant que soignant, au regard d’une prise en charge ? Dans quelles mesures avez-vous ressenti
de la frustration ?

Oui, c’est d’ailleurs la situation principale qui m’a donné envie de travailler dans les soins
palliatifs. En remplacement libéral, en arrivant un matin, une patiente en hypercapnie sur
emphyseme BPCO. Elle avait des directives anticipées mentionnant le fait de vouloir décéder à
domicile et de ne plus vouloir aller a l’hopital. Le SAMU est venu a 9h du matin, a monté l’O2 a 6L
et j’ai du repasser entre chaque patients pour veiller ma patiente qui etait restee sous la
surveillance de son neveu. Pas de Mida, pas de Morphine, un Dimanche après midi, j’ai appelé
TERDASP qui ne pouvait rien faire, des IDE liberales du secteur qui n’ont pas pu m’aider. A 18h,
ma seule solution a été de baisser légèrement l’apport en oxygène pour l’aider a partir plus
paisiblement car elle sou rait énormément. Je lui ai tenu la main jusqu’au bout avec son neveu, je
l’ai rassurée comme je pouvais mais je ne souhaite a personne de vivre un jour cette situation. Je
crois qu’elle me marquera a vie et je n’ai jamais eu autant de frustration a ne pas pouvoir soulager
une patiente. Je me suis jurée que si un jour je venais a faire du libéral, j’aurai toujours sur moi le
necessaire pour soulager un patient en n de vie (ordonnance anticipées, SAP etc).

- Existe-il un accompagnement professionnel, au sein de votre service, lors d’annonce de soins


palliatifs ou d’accompagnement de n de vie ? Lequel ? Si cela n’est pas le cas, dans quelles
mesures aimeriez-vous en disposer d’un ?

Nous avons des lits identi es en soins palliatifs, nous savons donc que les patients qui
rentrent sur ces lits sont en soins palliatifs et que nous serons amenes a travailler auprès d’eux.
Nous avons mis en place une reunion de supervision mensuelle avec une psychologue externe
a n de pouvoir parler des situations qui peuvent nous toucher et surtout pour pouvoir exterioriser
au niveau personnel ou professionnel. Nous avons aussi la chance d’etre une équipe très soudée
qui parle beaucoup suite aux situations di ciles.

- Comment estimez-vous la rapidité avec laquelle la prise de décision de n de vie d’un patient
au regard du médecin ainsi que de sa famille, est prise ?

En SSR nous avons la di culté d’arriver en second plan suite aux oncologues ou
médecins hospitaliers. Il nous est très compliqué de prendre en charge une situation palliative
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quand les oncologues continuent a gerer la situation comme etant curative avec de l’acharnement
thérapeutique. Toutefois nous essayons au maximum d’anticiper les di cultés psychologiques
des situations de n de vie en accompagnant la famille et le patient le plus tôt possible dans sa
prise en charge en étant le plus transparent possible concernant la complexité des pathologies,
les pronostiques et diagnostiques mais surtout en soulignant le côté traitre de la maladie.
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