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1) Expériences

Quelques grammes Après rajout d’iodure


d’iodure de potassium. de potassium.

Dans un premier Solution


surnageante*
temps, tout se dissout.
10 mL d’eau.
Dépôt d’iodure
(a) – état initial (b) – état final de potassium
* La solution surnageante est dite saturée puisque
le solide n’arrive plus à se dissoudre.
Il faut filtrer la solution surnageante puis la séparer en deux.
Test n°1 Test n°2
Quelques gouttes de Quelques gouttes
picrate de sodium de nitrate d’argent

Solution surnageante Solution surnageante

Précipité jaune en Précipité jaune


forme de paillettes de d’iodure d’argent
picrate de potassium
Test n°1 Test n°2
La précipitation du picrate de La précipitation de l’iodure
potassium met en évidence la d’argent met en évidence la
présence d’ions K+ dans la présence d’ions I- dans la
solution surnageante. solution surnageante.

K+ + 2,4,6-(NO2)3C6H2O- Ag+ + I- AgI(s)


2,4,6-(NO2)3C6H2OK(s)
Conclusion :
Lors d’une dissolution d’un solide ionique, le milieu réactionnel
est le siège d’un équilibre chimique entre le solide et les ions qui
le constituent présents dans la solution surnageante.
2) SOLUBILITÉ D’UN COMPOSÉ IONIQUE
a) Solubilité : définition .
Soit une solution saturée d ’un composé peu soluble A, BaF2 par exemple :
La solubilité de A, notée s, est le quotient de la quantité de A qu’il a
fallu dissoudre pour obtenir cette solution saturée, par le volume V
de solution à une température donnée.
Elle s’exprime généralement Elle peut aussi s’exprimer
en mol.L-1 : en g.L-1
mol g
m( A)
n ( A) s=
mol.L-1 s= g.L-1 V
V L L
La solubilité correspond donc à la masse maximale de A que l’on
peut dissoudre dans un litre de solution à une température donnée.
b) Produit de solubilité Ks
Soit une solution saturée en chlorure d ’argent : le système est le
siège de l’équilibre : AgCl(s) = Ag+ + Cl-
équilibre hétérogène
Cet équilibre est caractérisé par une constante d’équilibre appelée
produit de solubilité et notée Ks .

Ks = [Ag+]eq[Cl-]eq = 2,0  10-10 à 25°C

Le KS n’a pas d’unité et ne dépend que de la température.

Rq : On ne fait pas apparaître les solides dans l’expression du Ks.


Exemple :
BaF2(s) = Ba2+ + 2 F-

KS = [Ba2+]eq  F − 2
eq pKs = 6,0 d’où KS = 1,010-6

pks = - log(Ks)
Plus le composé est soluble plus KS est grand et plus pKs est petit.
c) Condition de précipitation
• Si une solution est saturée en chlorure d ’argent : cela signifie
que les trois espèces, Ag+, Cl- et AgCl(s) coexistent.
Le système est alors en équilibre, dans ce cas,
CAg + et C − vérifient : K = [Ag+]  [Cl-]
Cl s eq eq

• Si la solution n’est pas saturée, il n ’y a pas de solide et le système


est hors d’équilibre chimique.
Dans ce cas, CAg + et CCl − ne vérifient pas [Ag+]eq  [Cl-]eq = Ks.
on mélange une solution contenant des ions Ag+ et une solution
• Si
contenant des ions Cl- .
Soient CAg + et CCl − les concentrations apportées dans le mélange.
Pour savoir s’il y a précipitation ou non.
On calcule le quotient de réaction initial défini par :
Qr,i = [Ag+]i  [Cl-]i
Trois cas possibles :
Qr,i = Ks
la solution est saturée ou à la limite de la saturation
Q
Qr,i < Ks Qr,i > Ks le précipité
pas de précipité se forme jusqu’à ce que Q = Ks
Condition de précipitation : il y a précipitation si le quotient
réactionnel est supérieur ou égal au produit de solubilité : la
formation du précipité se poursuit jusqu’à ce que le quotient
réactionnel devienne égal au produit de solubilité .

Il y a précipitation si Qr,i  KS
Application : y a-t-il précipitation quand on mélange 100 mL d’une
solution de dichlorure de zinc (C = 2,010-4 mol.L-1) et 150 mL de
solution d’hydroxyde de sodium (C = 2,010-4 mol.L-1) ?
Donnée : Zn(OH)2 ; pKs = 17,0 .
Il y a précipitation si Qr,i  Ks
Expression du quotient réactionnel :
Zn(OH)2(s) = Zn2+ + 2 OH- KS = [Zn2+]éq [OH-]éq2
KS = 1,0 10-17
Qr,i = [Zn2+]i  [OH-]i2
Calcul des concentrations apportées :
dissolutions :
eau
Zn(Cl2)(s) = Zn2+ + 2 Cl- V1 = 100 cm3
E.I. CV1 - -
E.F. - CV1 2CV1
(mol)
eau
NaOH(s) = Na+ + OH- V2 = 150 cm3
E.I. CV2 - -
E.F. - CV2 CV2
(mol)
C  V1
[Zn2+]i = = 8,010-5 mol.L-1
V1 + V2
C  V2
[OH-]i = = 1,210-4 mol.L-1
V1 + V2

Qr,i = [Zn2+]i  [OH-]i2 = 1,15 10-12


Conclusion : Qr,i > KS Il y a précipitation
3) Calcul de la solubilité s connaissant le produit de
solubilité ks
Le produit de solubilité Ks permet de calculer la solubilité s.
Exemple 1 : Ks de AgBr vaut 5,3·10-13 à 25 °C. Quelle est sa
solubilité s en g/L ?
1) Écrire l’équation de l’équilibre concerné et l’expression de Ks.
AgBr(s) Ag+ + Br -

Ks = [Ag+]eq×[Br-]eq
2) Exprimer Ks en fonction de la solubilité du solide.

s 0 0
0 s s
Ks = [Ag+]eq.[Br -]eq = s×s = s²

3) Calculer la valeur de s à partir de Ks.

Ks = s² ⇒ s = K s = 5,3.10−13 = 7,28.10-7 mol/L

4) Bonus : M(AgBr) = 188 g/mol


s’(AgBr) = s × M(AgBr) = 7,28.10-7×188 = 1,36.10-4 g/L
Exemple 2 : Sachant que le produit de solubilité de Ag2CrO4
est égal à 2.6·10-12 à 25 °C, calculer la solubilité s de Ag2CrO4
en mol/L.

1) Écrire l’équation de l’équilibre concerné et l’expression de Ks.


Ag2CrO4(s) 2 Ag+ + CrO42-

Ks = [𝐴𝑔+]2𝑒𝑞 ×[CrO42-]eq
2) Exprimer Ks en fonction de la solubilité du solide.
Ag2CrO4(s) 2 Ag+ + CrO42-
s 0 0
0 2s s

Ks = [𝐴𝑔+]2𝑒𝑞 ×[CrO42-]eq = (2s)²×s = 4s² × s = 4s3

3) Calculer la valeur de s à partir de Ks.

Ks = 4s3 ⇒
3 𝐾𝑠 3 2.6·10−12
s= = = 8,7,10-5 mol/L
4 4
4) Composition d’une solution saturée
Quelle sera la composition de la solution si l’on dissout 100 mg
d’iodure de plomb dans 100 mL d’eau dans un bécher sachant
que le produit ionique est de 6,3×10-9 ?

Démarche : On détermine la solubilité s en g/L afin de connaitre


la masse maximale que l’on peut dissoudre dans 100 mL de
solvant puis on conclut.

1) Écrire l’équation de l’équilibre concerné et l’expression de Ks.


PbI2(s) Pb2+ + 2 I-

Ks = [Pb2+]eq×[I−]2𝑒𝑞
2) Exprimer Ks en fonction de la solubilité du solide.
PbI2(s) Pb2+ + 2 I-
s 0 0
0 s 2s

Ks = [Pb2+]eq×[I−]2𝑒𝑞 = s × (2s)² = 4s3

3) Calculer la valeur de S à partir de Ks.


Ks = 4s3 ⇒ s = 3 𝐾𝑠 3 6,3.10−9
= = 1,2×10-3 mol.L-1
4 4
4) s en g/L M(PbI2) = 207,2 + 2×126,9 = 461 g/mol
s’(PbI2) = s × M(PbI2) = 1,2×10-3 × 461 = 0,55 g/L soit 550 mg/L

⇒ dans 100 mL on peut donc dissoudre au maximum 55 mg d’iodure


de plomb à 25°C.
5) Comme on a introduit 100 mg d’iodure de plomb, seul 53,5 mg
vont réussir à se dissoudre, la solution sera saturée, la concentration
en ions Pb2+ sera égale à s = [Pb2+] = 1,2×10-3 mol/L, celle en ions
iodure I- sera [I-] = 2×s = 2×1,2×10-3 = 2,4×10-3 mol/L et il y aura
m = 100 - 55 = 45 mg de iodure de plomb non dissout au fond du
bécher.
Exercice :
Quelle sera la composition de la solution si l’on dissout 10 mg de
phosphate d’argent dans 1 L d’eau à 25°C dans un bécher sachant
que le produit ionique est de 1,3×10-20 ?

1) Équation de l’équilibre concerné et expression du Ks.


Ag3PO4(s) 3 Ag+ + PO43 -

Ks = [𝐴𝑔+]3𝑒𝑞 ×[PO43-]eq
2) Expression du Ks en fonction de la solubilité du solide.
Ag3PO4(s) 3 Ag+ + PO43 -
s 0 0
0 3s s

Ks = [Ag+]3×[PO43-] = (3s)3 × (s) = 27s4

3) Calculer la valeur de S à partir de Ks.

Ks = 27s4 ⇒ 4 𝐾𝑠 4 1,3.10−20
s= = = 4,7×10-6 mol/L
27 27
4) s en g/L M(Ag3PO4(s)) = 107,9×3 + 31+ 4×16 = 418,7 g/mol

s’(Ag3PO4(s)) = s × M(Ag3PO4(s)) = 4,6×10-6 × 418,7 = 2,0×10-3 g/L


soit 2,0 mg/L
⇒ dans 1 L on peut donc dissoudre au maximum 2,0 mg de phosphate
d’argent à 25°C.
5) Comme on a introduit 10 mg d’iodure de plomb, seul 2,0 mg vont
réussir à se dissoudre, la solution sera saturée, la concentration en
ions Ag+ sera égale à [Ag+] = 3 × s = 3 × 4,7×10-6 = 14 µmol/L,
celle en ions PO43- sera [PO43-] = s = 4,7×10-6 mol/L et il y aura
m = 10 – 2,0 = 8,0 mg de phosphate d’argent non dissout au fond du
bécher.
5) Précipitation sélective d’un mélange d’hydroxydes
Le principe de la précipitation sélective repose sur le fait que l'on
peut faire précipiter un ion particulier d’un mélange en jouant sur
les conditions opératoires, comme le pH, dont la partie qui suit est
une illustration.
On souhaite séparer les ions cobalt Co2+ et magnésium Mg2+ en
réalisant une précipitation sélective de leurs hydroxydes.
On dispose d’une solution contenant des ions cobalt à la
concentration [Co2+]i = C0 = 1,0×10-2 mol.L-1 et des ions magnésium
à la même concentration, [Mg2+]i = C0 = 1,0×10-2 mol.L-1.
Données :
Produit de solubilité de l’hydroxyde de magnésium Mg(OH)2(s) :
KS1 = 1,58×10-11
Produit de solubilité de l’hydroxyde de cobalt Co(OH)2(s) :
KS2 = 1,58×10-15

[H3O+] × [HO−] = 10−14 ; pH = - log[H3O+] ; [H3O+] = 10-pH


1) Écrire l’équation de dissolution de l’hydroxyde de magnésium
Mg(OH)2(s) = Mg2+ + 2 HO-
2) Donner l’expression du produit de solubilité de l’hydroxyde de
magnésium en fonction des concentrations des ions hydroxyde et
magnésium
Produit de solubilité : Ks1 = [Mg2+]eq× HO− 2
eq

3) Écrire l’équation de dissolution de l’hydroxyde de cobalt

Co(OH)2(s) = Co2+ + 2 HO-


4) Donner l’expression du produit de solubilité de l’hydroxyde de
cobalt en fonction des concentrations des ions hydroxyde et cobalt
Produit de solubilité : Ks2 = [Co2+]eq× HO− 2eq
5) Déterminer le pH pour que chacun des précipités apparaissent.

Pour que Mg(OH)2(s) précipite, il faut que son quotient de réaction


soit au moins égal au Ks.
Dans ce cas :
Qr = [Mg2+]×[HO-]² = Ks1 = 1,58×10-11 avec [Mg2+] = C0
Ks1
Alors HO− 2 =
Mg2+

Ks1 𝟏,𝟓𝟖×𝟏𝟎−𝟏𝟏
puis HO− = = = 4,0×10-5 mol/L
Mg2+ 1,0×10−2

pH de début de précipitation :

10−14 10−14
pH = -log[H3O+] = -log = − log
HO− 4,0.10−5
pH = -log 2,5 × 10−10
pH = 9,6
Pour que Co(OH)2(s) précipite, il faut que son quotient de réaction
soit au moins égal au Ks.
Dans ce cas :
Qr = [Co2+]×[HO-]² = Ks2 = 1,58×10-15 avec [Co2+] = C0
Ks2 Ks2 1,58.10−15
Alors HO− 2 = puis HO− = =
Co2+ Co2+ 1,0.10−2

= 4,0×10-7 mol/L
pH de début de précipitation :
10−14 10−14
pH = - log[H3O+] = − log = − log = -log (2,5×10-8)
HO− 4,0.10−7

pH = 7,6
Nous pouvons résumer la situation ainsi :
7,6 9,6

pH
Début de précipitation Début de précipitation de
de l’hydroxyde de cobalt l’hydroxyde de magnésium

Par conséquent, si on se place à un pH inférieur à 7,6 aucun


précipité ne se forme. Pour un pH compris entre 7,6 et 9,6 seul le
précipité d’hydroxyde de cobalt se forme et au-delà d’un pH de 9,6
les deux précipités sont en présence.

Le pH de la solution qui permet de faire précipiter les ions cobalt sans


faire précipiter les ions magnésium doit être compris entre 7,6 et 9,6.
Rq : Combien reste-t-il d’ions cobalt lorsque les ions magnésium
commencent à précipiter ?

Lorsque l’hydroxyde de magnésium commence à précipiter, la


concentration en ions hydroxyde est égale à 4,0×10-5 mol/L.
Ks2 1,58.10−15
Alors [Co2+] = = = 1,0×10-6 mol/L or, au départ,
[HO− ]² 4,0.10−5 2
il y en avait 1,0×10-2 mol/L
Il reste 1,0×10-2 / 1,0×10-6 = 1,0×104 soit 10 mille fois moins d’ions
cobalt dans la solution (ils ont quasiment tous précipité). On peut
considérer qu’en se plaçant à un pH légèrement inférieur à 9,6 tous
les ions cobalt précipitent. Il suffit alors de filtrer la solution pour
séparer les deux ions. voir le TP n°1
1) Expérience
Réalisons l’expérience suivante :

5 mL d’iodure de
potassium à 0,5 mol/L Il se forme un précipité
d’iodure de plomb, jaune d’or.
10 mL de nitrate de On chauffe avec un bec
plomb à 1 mol/L bensun, le précipité disparaît.
On refroidit, le précipité
Précipité jaune réapparaît.
d’ iodure de plomb
Interprétation :
L’équation de réaction de précipitation est :
2+ - 1
Pb + 2 I PbI2(s)
2
Si on chauffe, l’équilibre est déplacé dans le sens 2 (dissolution)
Si on refroidit, l’équilibre est déplacé dans le sens 1 (précipitation)
Quand la température augmente, K qui dépend de la température,
augmente, donc [Pb2+] × [I-]2 augmente, la solubilité augmente.
2) Solubilité de divers composés dans l’eau
Le résultat précédent correspond au cas le plus général mais
certains composés ont leur solubilité qui diminue lorsque la
température augmente.
Exemples : le sulfate de sodium ou le sulfate de césium. (Voir
graphique sur diapositive suivante).
Ceci est dû à la constante d’équilibre qui dépend de la température, si
la réaction est exothermique, c’est-à-dire une réaction qui libère de la
chaleur, une élévation de la température va entrainer une diminution
de sa solubilité, à l’inverse une réaction endothermique, c’est-à-dire
une réaction à laquelle il faut fournir de la chaleur, une augmentation
de la température va entrainer une augmentation de sa solubilité afin
dans les deux cas de s’opposer à la variation de température.

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