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Dépistage des troubles de la personnalité avec la version française du


Personality Diagnostic Questionnaire-4+ dans une population psychiatrique :
une étude préliminaire

Article in Annales Médico-psychologiques revue psychiatrique · January 2015

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7 10,856

6 authors, including:

Stéphanie Laconi Lionel Cailhol


CERPPS Le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Saint-Jérôme
65 PUBLICATIONS 1,365 CITATIONS 42 PUBLICATIONS 322 CITATIONS

SEE PROFILE SEE PROFILE

Claire Thalamas Maryse Lapeyre-Mestre


French Institute of Health and Medical Research Paul Sabatier University - Toulouse III
176 PUBLICATIONS 7,030 CITATIONS 774 PUBLICATIONS 13,184 CITATIONS

SEE PROFILE SEE PROFILE

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Annales Médico-Psychologiques 174 (2016) 39–44

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

Mémoire

Dépistage des troubles de la personnalité avec la version française


du Personality Diagnostic Questionnaire-4+ dans une population
psychiatrique : une étude préliminaire
Personality disorders screening with the French version of the Personality
Diagnostic Questionnaire-4+ in a psychiatric population: A preliminary study

Stéphanie Laconi a,*, Lionel Cailhol b,c, Laure Pourcel d, Claire Thalamas c,
Maryse Lapeyre-Mestre d, Henri Chabrol a
a
Octogone, centre d’études et de recherches en psychopathologie, pavillon de la recherche – bureau R31, université de Toulouse II, 5, allées Antonio-Machado,
31058 Toulouse cedex, France
b
Urgences psychiatriques, CHG de Montauban, 82000 Montauban, France
c
Inserm, CIC 9302 Toulouse, hôpital Purpan, CHU de Toulouse, 31059 Toulouse cedex 9, France
d
Service de pharmacologie, faculté de médecine, 31073 Toulouse cedex, France

I N F O A R T I C L E R É S U M É

Historique de l’article : Objectif. – Étant donné l’importance de dépister les troubles de la personnalité et le manque de données
Reçu le 12 août 2014 au sein d’échantillons français, l’objectif de cette étude était d’évaluer les principales qualités
Accepté le 10 septembre 2014 psychométriques de la version française du Personality Diagnostic Questionnaire-4+ (PDQ-4 + ).
Disponible sur Internet le 8 janvier 2015
Méthode. – Un échantillon de 137 patients adultes, hospitalisés en psychiatrie, a complété le PDQ-4+
puis a répondu au Structured Interview for DSM-IV Personality disorder-IV (SIDP-IV). La validité
Mots clés : convergente, la sensibilité, la spécificité, les valeurs prédictives et la consistance interne ont été évaluées.
Troubles de la personnalité
Résultats. – Le degré d’accord entre le PDQ-4+ et le SIDP-IV était très faible pour la majorité des troubles
Propriétés psychométriques
PDQ-4+
de la personnalité. La sensibilité était élevée pour les personnalités limite et antisociale, et modérée ou
SIDP-IV faible pour les autres troubles. Seuls les troubles de la personnalité dépendante et limite ont obtenu des
valeurs prédictives positives et négatives satisfaisantes.
Discussion. – Les qualités psychométriques de la version française du PDQ-4+ étaient globalement
insuffisantes. Cet outil permet le dépistage de troubles de la personnalité de façon large et ne semble
démontrer d’utilité que pour dépister une perturbation globale de la personnalité.
ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

A B S T R A C T

Keywords: Background. – We choose to examine the Personality Diagnostic Questionnaire-4+ (PDQ-4 +), considered
Personality disorders as one of the most used and representative measure for personality disorders as they are referenced in the
Psychometric properties DSM-IV. The PDQ-4+ is a self-report questionnaire assessing the ten personality disorders and the two
PDQ-4+
additional personality disorders derived from the DSM-IV. Participants must answer by true or false to
SIDP-IV
the 99 items, each item represents a personality disorder’ criteria. Few researches have pointed out the
psychometric properties of the original version of the PDQ-4+. Validating studies on the French version
have been rarely conducted and only among students and teenagers. Clinical samples have been laid
aside.
Objective. – Considering the importance of the assessment of personality disorders, the aim of the
present study was to evaluate the main psychometric properties of the French version of the PDQ-4+ as a

* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : stephanielaconi.b@gmail.com (S. Laconi).

http://dx.doi.org/10.1016/j.amp.2014.10.022
0003-4487/ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
40 S. Laconi et al. / Annales Médico-Psychologiques 174 (2016) 39–44

screening tool for borderline, antisocial, schizotypal, schizoid, obsessional-compulsive, narcissistic,


histrionic, paranoid, dependent and avoidant personality disorders, in a psychiatric population.
Materials and methods. – A sample of 137 French psychiatric patients completed the French versions of
the Structured Interview for DSM-IV Personality disorder-IV (SIDP-IV) and the PDQ-4+. Convergent
validity, sensibility, specificity, positive and negative predictive values, and internal consistency have
been evaluated.
Results. – The level of agreement between the PDQ-4+ and the SIDP-IV was very low for the majority of
personality disorders and low for the dependent personality disorder. The sensitivity was high for
antisocial and borderline personality disorders and moderate or low for the other. Only dependent (0.44)
and borderline (0.39) personality disorders had a moderate predictive positive value, associated with a
high negative predictive value (0.82 and 0.79). The other personality disorders had a low positive
predictive value (ranged from 0.00 to 0.28) and a high negative predictive value (ranged from 0.76 to
1.00). The specificity was high for five disorders and moderate for the other. Internal consistency of the
PDQ-4+ and its subscales was unsatisfying. Correlation coefficients between each PDQ-4+ subscales were
low or moderate.
Conclusions. – As other self-report measure, the PDQ-4+ screened more personality disorders than the
clinical interview. Besides, even if the two diagnostic methods evaluated more borderline and avoidant
personality disorders, level of agreements for each personality disorder were generally low, in
concordance with previous studies. Only dependent personality disorder emerged with low agreement,
moderate specificity and positive predictive value, and high sensitivity and negative predictive value. The
influence of the cut-off scores on these results could be raised. The internal consistency for each
personality disorders was unsatisfying and lower than other French and international validating studies.
The psychometric properties of the French version of the PDQ-4+ were overall unsatisfying. This tool
allows a large screening of personality disorders and thus only appears as a useful method to screen a
global personality disturbance.
ß 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

1. Introduction hommes seraient davantage touchés par les troubles de la


personnalité antisociale, narcissique, paranoı̈aque, schizotypique
Les troubles de la personnalité sont définis comme « une [18,20,32], obsessionnelle-compulsive et schizoı̈de [20].
modalité durable de l’expérience vécue et des conduites qui dévie Le choix de la technique à utiliser pour évaluer les troubles de la
notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu et personnalité est cliniquement important, et malgré la création de
qui se manifeste dans au moins deux des domaines suivants : la nombreux outils [6,24], il fait encore débat [7,10,15]. Le diagnostic
cognition, l’affectivité, le fonctionnement interpersonnel ou le est le plus souvent réalisé par des entretiens cliniques [36]
contrôle des impulsions » [2]. L’axe II du Manuel diagnostique et pouvant être précédés d’auto-questionnaires de dépistage
statistique des troubles mentaux (DSM-IV) comprend les dix [33]. L’utilisation seule d’un auto-questionnaire est courante
troubles de la personnalité limite, antisociale, schizotypique, [24], tout comme le diagnostic clinique non standardisé [15]. Dans
schizoı̈de, obsessionnelle-compulsive, narcissique, histrionique, les échantillons cliniques, une importante littérature suggère qu’il
paranoı̈aque, dépendante et évitante, ainsi que deux troubles faut évaluer la personnalité en dehors ou à distance d’un épisode
additionnels (les troubles de la personnalité passive–agressive et psychiatrique [35]. Cette notion a récemment été remise en cause
dépressive) [2]. Hormis le trouble de la personnalité dépressive, ces car elle se montre valable surtout pour l’exploration de la
troubles sont également présents dans la classification de la CIM- personnalité par auto-évaluation. En revanche, il semble bien
10 [26]. que l’on puisse investiguer les troubles de la personnalité, même
Généralement décris comme stables dans le temps [14,24], les chez un patient symptomatique, à l’aide d’un entretien structuré
troubles de la personnalité co-occurrent fréquemment avec les [25].
troubles de l’Axe I du DSM-IV [15,34,36] et sont également Fréquemment utilisé dans la pratique clinique et en recherche
comorbides entre eux [14,36]. De manière générale, les troubles de [4,7], le Personality Diagnostic Questionnaire-4+ (PDQ-4 + ) [19]
la personnalité entraı̂nent des conséquences négatives dans divers est composé de 99 items évaluant chaque critère spécifique des
domaines de la vie des personnes touchées, marquées par une douze troubles de la personnalité mentionnés précédemment.
altération du fonctionnement et/ou une souffrance significative D’une part, le PDQ-4+ est l’auto-questionnaire correspondant le
[14,34]. Entraı̂nant des coûts de santé plus élevés, les troubles de la plus aux critères du DSM-IV [23] et d’autre part l’une des mesures
personnalité font partie des troubles mentaux ayant les moins les plus utilisées pour dépister ou diagnostiquer provisoirement un
bons pronostics thérapeutiques [15]. ou plusieurs troubles de la personnalité [4]. Les modalités de
La prévalence de chaque trouble de la personnalité est variable, réponse dichotomiques permettent d’obtenir un score global,
notamment en fonction des outils utilisés et de caractéristiques indice d’une symptomatologie problématique, supposant la
démographiques. Elle se situe entre 1 % et 18 % en population présence d’un ou plusieurs troubles de la personnalité. Les scores
générale [7,34,36] et peut dépasser les 40 % lorsqu’il s’agit de de chaque sous-échelles ont également été utilisés afin de mesurer
patients ambulatoires ou hospitalisés [10,34]. Néanmoins, les taux la présence de troubles spécifiques [4]. Ainsi, certaines sous-
de prévalence d’au moins un trouble de la personnalité sont échelles du PDQ-4+ ont été utilisées individuellement [23,32]. Afin
nettement supérieurs (aux alentours de 80 %) [8,15,33]. En France, de réduire le taux de faux positifs fréquents avec les anciennes
peu de données épidémiologiques ont été rapportées. Bien que peu versions du PDQ-4+ [16], une échelle de signification clinique a été
d’études ne les aient explorées, des différences significatives ont développée. Inconstamment utilisée, elle consiste en un entretien
été observées en fonction du genre. Dans certaines études, les directif d’environ quinze minutes permettant de confirmer le
troubles de la personnalité limite, histrionique et dépendante diagnostic suggéré par le PDQ-4+ en interrogeant notamment la
semblent plus représentés chez les femmes, tandis que les durée des symptômes, la présence d’une détresse et d’une
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souffrance significative ou l’indépendance des symptômes avec 1 à la présence de quelques signes, 2 à la présence d’un critère et 3 à
des troubles de l’Axe I. sa présence massive. Un score de 2 ou 3 indique la présence du
Malgré l’importance de définir la validité des outils utilisés dans critère d’un trouble de la personnalité.
l’évaluation des troubles psychopathologiques et notamment de la Les principaux troubles de l’Axe I ont été évalués grâce au
personnalité, peu d’études ont été réalisées sur la dernière version MINI [30], entretien structuré dont les modalités de réponses
de cet outil [4,11,15]. Les propriétés psychométriques satisfai- dichotomiques « Oui/Non » sont cotées « 1/0 ». Couramment
santes du PDQ-4+ ont été soulignées par de nombreux auteurs et employé, il présente de bonnes propriétés psychométriques [3]. La
semblent concerner différents échantillons (étudiants, population présence actuelle d’épisodes dépressifs majeurs et de dépendance
générale, patients) dans de nombreux pays [9,10,32]. Néanmoins, à l’alcool et à une substance a été rapportée dans les résultats.
en France, les études réalisées sur le PDQ-4+ ne concernent que des
échantillons d’étudiants [5–7,11] et aucune étude n’a exploré ses 2.3. Analyses statistiques
qualités psychométrique au sein d’un échantillon clinique.
L’objectif de cette étude était d’explorer les principales qualités Afin de déterminer les capacités du PDQ-4+ et de ses sous-
psychométriques (validité convergente, sensibilité, spécificité, échelles à dépister les troubles de la personnalité, la validité
valeurs prédictives et fiabilité) de la version française [5] du convergente (taux d’accord diagnostique), l’efficacité diagnostique
PDQ-4+ en tant qu’outil de dépistage des troubles de la (sensibilité, spécificité, valeurs prédictives) ainsi que la fiabilité
personnalité dans une population psychiatrique d’adultes français. (consistance interne et corrélations entre les sous-échelles du PDQ-
4 +) ont été évaluées. Des analyses de Chi2 ont également été
réalisées afin de comparer la proportion d’hommes et de femmes
2. Méthode présentant un trouble de la personnalité selon le PDQ-4+ et le SIDP-
IV. La validité convergente a été évaluée grâce au Kappa de Cohen, et
2.1. Participants et procédure interprétée selon la table suivante : un accord très faible est compris
entre k = 0,00 et 0,20, un accord faible entre k = 0,21 et 0,40, un
Notre échantillon (n = 137) était constitué de patients franco- accord modéré entre k = 0,41 et 0,60, un accord fort entre k = 0,61 et
phones, âgés de 21 à 63 ans (M = 45,12 ; ET = 11,02) hospitalisés en 0,80 et un accord presque parfait entre k = 0,81 et 1,00 [21].
psychiatrie dans des établissements spécialisés de la région. Les valeurs prédictives correspondent à la probabilité qu’un
Quatre-vingt-trois participants sont des femmes (60,6 %). Les patient présente effectivement un trouble de la personnalité (SIDP-
participants ont signé un consentement libre et éclairé après avoir IV) lorsque les résultats du PDQ-4+ étaient positifs (i.e., valeur
été informé de l’anonymat et de la confidentialité de leurs réponses. prédictive positive), ainsi qu’à la probabilité qu’il ne présente pas le
Des informations générales ont été recueillies auprès des participants, trouble lorsque les résultats du PDQ-4+ étaient négatifs (i.e., valeur
qui ont ensuite tous complété le PDQ-4+ et le Mini-International prédictive négative). Dans les outils à classification binaire, tels que
Neuropsychiatric Interview (MINI). Les sujets ayant atteint le seuil ceux utilisés dans la présente étude, quatre résultats peuvent être
pathologique d’un trouble de la personnalité (utilisation du score total observés. Les vrais positifs peuvent se définir par la proportion de
au PDQ-4 + ) ont ensuite été revus par un psychologue, le jour même patients présentant un trouble de la personnalité selon le PDQ-4+,
ou moins de dix jours plus tard, pour répondre au Structured Interview parmi ceux obtenant un diagnostic identique au SIDP-IV, et le
for DSM-IV Personality disorder-IV (SIDP-IV). Les critères de non- pourcentage de vrais négatifs, par la proportion de patients ne
inclusion prévoyaient de ne pas conserver les patients sous présentant pas le trouble de la personnalité selon le PDQ-4+ et le
sauvegarde, curatelle, tutelle ou ne pouvant donner leur consente- SIDP-IV. Les faux positifs et faux négatifs correspondent respecti-
ment, les patients hospitalisés sous contrainte ainsi que ceux vement à un diagnostic positif au PDQ-4+ alors qu’il était négatif au
présentant un trouble psychotique chronique, un état maniaque, un SIDP-IV, et à un diagnostic négatif au PDQ-4+ alors qu’il était positif
état hypomaniaque ou un retard mental. au SIDP-IV.
La sensibilité peut être définie comme la fréquence de vrais
2.2. Instruments positifs au sein de l’ensemble des patients pour lesquels ce même
diagnostique a été posé selon le SIDP-IV (i.e., vrais positifs et faux
Le PDQ-4+ [5,19] évalue les troubles de la personnalité négatifs), tandis que la spécificité correspond à la fréquence de
paranoı̈aque (7 items), schizoı̈de (7 items), schizotypique (8 items), vrais négatifs parmi l’ensemble des patients ne présentant pas le
antisociale (8 items), limite (9 items), histrionique (8 items), trouble (i.e., faux positifs et vrais négatifs). Selon Pina et al. (2002),
narcissique (9 items), évitante (7 items), dépendante (8 items) et les valeurs de sensibilité, de spécificité et de prédictivité sont
obsessionnelle-compulsive (8 items), ainsi que les troubles de la considérées comme faibles entre 0,00 et 0,29, comme modérées
personnalité dépressive et passive-agressive que nous n’avons pas entre 0,30 et 0,69, et comme élevées entre 0,70 et 1,00 [29]. Les
évalués dans cette étude. Les modalités de réponses sont sous la coefficients alpha de Cronbach ont été rapportés, et considérés
forme « vrai/faux ». Plusieurs scores seuils ont été utilisés pour comme satisfaisants lorsque supérieurs à 0,70 [12]. Les coefficients
définir la présence d’au moins un trouble de la personnalité : un de corrélations tétrachoriques ont été rapportés entre le score total
score global supérieur ou égal à 25 [13], à 28 [16], à 30 [4,7], à 35 des 10 sous-échelles du PDQ-4+, et considérés comme faibles en
[10] ou à 50 [19]. Pour la présente étude, le score de 28 a été utilisé. dessous de 0,35, modérés entre 0,36 et 0,67 et élevés entre 0,68 et
Pour chaque trouble, la présence du nombre de critère requis 1,00 [31].
permet de proposer le diagnostic du trouble. Une réponse « vrai »
est considérée comme pathologique.
Le SIDP-IV [27,28] est un entretien semi-structuré de 86 ques- 3. Résultats
tions, regroupées en dix sections : intérêts et activités, façon de
travailler, relations avec les proches, relations sociales, émotions, 3.1. Analyses descriptives
critères d’observation, perception de soi, perception des autres,
stress et colère, et conformité sociale. Chaque série de questions Le PDQ-4+ a dépisté un total de 526 troubles de la personnalité,
correspond à un critère d’un des dix troubles de la personnalité le SIDP-IV en a diagnostiqué 206. Les troubles de la personnalité
également évalués avec le PDQ-4+. Les questions sont cotées sur limite et évitante étaient les plus souvent diagnostiquées avec le
une échelle allant de 0 à 3 ; 0 correspondant à l’absence du critère, PDQ-4+ et le SIDP-IV. Le Tableau 1 détaille la prévalence des
42 S. Laconi et al. / Annales Médico-Psychologiques 174 (2016) 39–44

Tableau 1 3.4. Consistance interne


Prévalence des troubles de la personnalité en fonction de l’outil utilisé.

Troubles de la personnalité SIDP-IV n (%) PDQ-4+ n (%) a Les coefficients des dix sous-échelles étaient compris entre
Paranoı̈aque 18 (8,74) 73 (13,88) 0,44 a = 0,18 pour le trouble de la personnalité obsessionnelle–
Schizoı̈de 31 (15,05) 42 (7,98) 0,42 compulsive et a = 0,69 pour le trouble de la personnalité
Schizotypique 1 (0,49) 40 (7,60) 0,38 dépendante, et sont présentés dans le Tableau 1. Le Tableau 3
Antisociale 5 (2,43) 57 (10,84) 0,61 rapporte les coefficients de corrélation tétrachorique obtenus entre
Limite 44 (21,36) 84 (15,97) 0,35
les sous-dimensions du PDQ-4+. Les corrélations étaient en grande
Histrionique 10 (4,85) 22 (4,18) 0,36
Narcissique 4 (1,94) 24 (4,56) 0,50 majorité positives, allant de r = –0,21 à r = 0,67.
Évitante 33 (16,02) 85 (16,16) 0,60
Dépendante 32 (15,53) 29 (5,51) 0,69 4. Discussion
Obsessionnelle–Compulsive 28 (13,59) 70 (13,31) 0,18
Total 206 (100) 526 (100) 0,80
L’objectif de cette étude était d’évaluer les qualités psychomé-
a : alpha de Cronbach du PDQ-4. triques de la version française du PDQ-4+ en tant qu’outil de
dépistage dans un échantillon psychiatrique. Le taux plus important
troubles observés en fonction de ces deux outils de mesure. Selon de troubles de la personnalité dépistés avec le PDQ-4+ comparé au
le PDQ-4+ et le SIDP-IV, les hommes présentaient plus de troubles SIDP-IV rejoint de précédents résultats obtenus en comparant le
de la personnalité antisociale que les femmes (p < 0,05 et PDQ-4+ avec des entretiens cliniques, tels que le SCID-II (Structured
p < 0,01). Le SIDP-IV a diagnostiqué significativement plus de Clinical Interview for DSM-IV-II) [1,7,13,15,16,34] ou l’échelle de
troubles de la personnalité paranoı̈aque (p < 0,05) et histrionique signification clinique du PDQ-4+ [7,5,8,10]. Cette différence peut
(p < 0,01) chez les femmes que les hommes. notamment s’expliquer par la facilité qu’induisent les mesures auto-
Les patients étaient 45 % (n = 62) à remplir les critères d’un rapportées pour exprimer des traits problématiques, comparés à un
épisode dépressif majeur, 27 % (n = 37) d’une dépendance à l’alcool entretien en face-à-face avec un praticien [15]. Bien que ces résultats
et 16 % (n = 22) d’une dépendance à une autre substance. et les nôtres soient difficilement comparables, étant donné les
différences méthodologiques [10], ils mettent l’accent sur la
3.2. Validité convergente tendance du PDQ-4+ à générer de nombreux faux positifs [7,15].
Lorsqu’un entretien clinique était utilisé comme standard
Les coefficients du Kappa de Cohen entre les dix troubles de la diagnostique, le PDQ-4+ présentait des taux d’accord très faibles,
personnalité du PDQ-4+ et du SIDP-IV sont détaillés dans le faibles ou modérés, que l’échantillon soit composé de prisonniers
Tableau 2. L’accord moyen était de k = 0,07. Il variait de k = 0,00 [1,13], d’étudiants [7] ou de patients [10,16,34]. Ces résultats sont
pour le trouble de la personnalité schizotypique à k = 0,26 pour le habituels entre les différentes méthodes d’évaluation des troubles
trouble de la personnalité dépendante, le seul trouble obtenant un de la personnalité [15]. Dans notre étude, l’accord moyen entre le
accord faible. Le niveau d’accord était très faible pour tous les PDQ-4+ et le SIDP-IV était très faible pour neuf troubles sur dix.
autres troubles. Pourtant, des degrés d’accord modérés ont déjà été rapportés pour
les troubles de la personnalité antisociale [1,13], limite [7,13],
3.3. Sensibilité, spécificité et valeurs prédictives narcissique [16], évitante, dépendante [10] ou obsessionnelle-
compulsive [7]. Dans notre étude, le degré d’accord obtenu pour le
La sensibilité était faible pour les troubles de la personnalité trouble de la personnalité dépendante suggère une sensibilité et
schizotypique et histrionique (avec une spécificité élevée), élevée une spécificité légèrement plus satisfaisantes pour cette sous-
pour les troubles antisociale et limite, et modérée pour les autres échelle, et s’ajoute à sa consistance interne presque satisfaisante.
troubles. La spécificité était modérée pour une moitié des troubles Les troubles de la personnalité schizoı̈de ont été dépistés chez
de la personnalité. Seuls les troubles de la personnalité dépendante 31 participants avec le SIDP-IV contre 42 avec le PDQ-4+, ce qui
(0,44) et limite (0,39) ont obtenu une valeur prédictive positive semble également en faveur de l’utilité du PDQ-4+ dans un but de
modérée, associée à une valeur prédictive négative élevée (0,82 et dépistage global d’un trouble de la personnalité.
0,79). Les autres troubles avaient tous une valeur prédictive La sensibilité était faible pour les troubles de la personnalité
positive faible (allant de 0,00 à 0,28) et une valeur prédictive schizotypique et histrionique, modérée pour cinq autres troubles,
négative élevée (allant de 0,76 à 1). Dans la grande majorité des cas, et élevée pour les troubles limite et antisociale. Ceci tend à
les pourcentages de vrais positifs et de faux négatifs étaient faibles rejoindre les études précédentes qui retrouvent en majorité une
(entre 0 et 15 %), ceux de vrais négatifs, élevés (entre 29 et 81 %), et sensibilité modérée ou élevée [1,10,16]. Concernant la spécificité,
ceux de faux positifs, modérés (entre 11 et 46 %). Ces résultats sont des indices modérés à élevés sont obtenus dans ces études, en
présentés dans le Tableau 2. concordance avec nos résultats. Par ailleurs, les troubles de la

Tableau 2
Kappa, sensibilité, spécificité, valeurs diagnostiques du PDQ-4+ et du SIDP-IV.

Troubles de la personnalité k Se. Sp. VPP VPN VP (%) VN (%) FP (%) FN (%)

Paranoı̈aque 0,03 0,61 0,47 0,15 0,89 8 41,6 45,2 5,1


Schizoı̈de 0,09 0,38 0,71 0,28 0,8 8,8 55,5 21,9 13,9
Schizotypique 0,00 0 0,70 0 0,98 0 69,3 29,2 0,7
Antisociale 0,10 1 0,60 0,08 1 3,6 58,4 38 0
Limite 0,16 0,75 0,45 0,39 0,79 24,1 30,7 37,2 8
Histrionique 0,02 0,2 0,84 0,09 0,93 1,5 78,1 14,6 5,8
Narcissique 0,09 0,5 0,83 0,08 0,98 1,5 81 16,1 1,5
Évitante 0,01 0,63 0,38 0,24 0,76 15,3 29,2 46,7 8,8
Dépendante 0,26 0,40 0,84 0,44 0,82 9,5 65 11,7 13,9
Obsessionnelle–Compulsive 0,01 0,53 0,49 0,21 0,80 10,9 39,4 40,1 9,5

Note. k : kappa ; Se. : sensibilité ; Sp. : spécificité ; VPP : valeurs prédictives positives ; VPN : valeurs prédictives négatives ; VP ; vrais positifs ; VN : vrais négatifs ; FP : faux
positifs ; FN : faux négatifs.
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Tableau 3
Corrélations entre les sous-échelles du PDQ-4+.

Paranoı̈aque Schizoı̈de Schizotypique Antisociale Limite Histrionique Narcissique Évitante Dépendante O–C

Paranoı̈aque –
Schizoı̈de 0,41** –
Schizotypique 0,42** 0,11 –
Antisociale 0,21* 0,13 0,07 –
Limite 0,38** 0,12 0,26** 0,15 –
Histrionique 0,28** 0,21* 0,54** 0,47** 0,44** –
Narcissique 0,42** –0,13 0,54** 0,16 0,19* 0,67** –
Evitante 0,18 0,47** 0,37** –0,21* 0,29** 0,03 –0,07 –
Dépendante 0,24** 0,23** 0,40** 0,06 0,32** 0,35** 0,20* 0,39** –
O–C 0,30** 0,08 0,19* 0,04 0,38** 0,15 0,29** 0,02 0,56** –

O–C : Trouble de la personnalité obsessionnelle–compulsive.


*
p < 0,05.
**
p < 0,01.

personnalité dépendante et limite ont obtenu des valeurs D’autre part, ayant privilégié les qualités de dépistage rapide du
prédictives positives modérées, rejoignant les résultats d’une PDQ-4+ à sa valeur diagnostique, nous n’avons pas utilisé l’échelle
précédente étude française qui retrouve des valeurs prédictives de signification clinique (qui ne peut être utilisée que pour les
positives modérées pour trois troubles de la personnalité, dont passations individuelles). Son utilisation influence le taux d’accord
dépendante et limite [7]. Ces résultats, ainsi que les pourcentages diagnostique [7,8,33], expliquant ainsi certains taux plus faibles
élevés de vrais négatifs et faibles de vrais positifs, suggèrent que le lorsque l’entretien n’était pas réalisé. Par ailleurs, nous n’avons que
PDQ-4+ discrimine avec efficacité les patients ne présentant pas de partiellement contrôlé l’influence d’autres facteurs (comorbidités,
troubles mais moins facilement ceux en présentant, selon le SIDP- traitement suivi, moment et modalités d’évaluation) qui nécessi-
IV. Les pourcentages modérés de faux positifs confirment le tent une attention particulière lors de l’évaluation des troubles de
dépistage large réalisé par le PDQ-4+. Plusieurs études ont mis en la personnalité et de leur stabilité [17,24]. Bien que certains
avant l’impact du score seuil du PDQ-4+ sur ces résultats. troubles aient été contrôlés et que les dates d’évaluations étaient
L’utilisation d’un score trop élevé résulterait en un taux élevé de rapprochées, la procédure utilisée ne peut notamment pas rendre
faux négatifs, tandis que la diminution du score seuil entraı̂nerait entièrement compte des qualités psychométriques du PDQ-4+
moins de faux négatifs mais des valeurs prédictives positives comme cela est le cas pour d’autres études de validation
insatisfaisantes [10,15]. Le score seuil de 28 semble présenter les [13,15,22,32]. Les faiblesses du PDQ-4+ soulignées dans cette
meilleurs indices psychométriques [16], pourtant les résultats étude devraient être de nouveau explorées, au sein d’échantillons
obtenus dans notre étude suggèrent d’approfondir l’examen de cliniques pour confirmer [10] ou infirmer [15] l’utilité du PDQ-4+
scores seuils valides en fonction des caractéristiques de l’échan- dans ces populations mais également au sein d’échantillons
tillon. d’adultes français en population générale.
Enfin, la consistance interne des échelles était insatisfaisante
pour tous les troubles de la personnalité et généralement plus 5. Conclusion
faible que celle retrouvée dans la plupart des études de validation
citées. Seule une étude présente des coefficients de Cronbach Pour conclure, bien que les qualités psychométriques de la
satisfaisants pour toutes les sous-échelles [22]. Ceci suggère le version française du PDQ-4+ soient globalement insuffisantes, le
manque de fiabilité du PDQ-4+ en dehors de différences culturelles dépistage de troubles de la personnalité, de façon moins spécifique
ou liées à la traduction du questionnaire. [9] mais plus rapide et plus large, révèle son utilité pour évaluer les
Notre étude présente certaines limites. D’une part, notre troubles de la personnalité de manière globale.
échantillon était composé par une plus grande proportion de
femmes que d’hommes, et regroupait une tranche d’âge assez
Déclaration d’intérêts
large. Le genre et l’âge ont été partiellement contrôlés dans les
analyses statistiques. Néanmoins, les différences de prévalence en
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
fonction du genre retrouvées dans notre étude ne s’accordent que
relation avec cet article.
partiellement avec celles généralement retrouvées. Ainsi, bien que
les hommes soient plus sujets au trouble de la personnalité
antisociale et les femmes au trouble de la personnalité histrionique Remerciements
[18,20,32], dans notre échantillon, la personnalité paranoı̈aque
était plus représentée chez les femmes. Le PDQ-4+ et le SIDP-IV ont Les auteurs remercient la Fondation de France pour son soutien
tous les deux diagnostiqué les troubles de la personnalité limite et financier à l’étude Épidémiologie du trouble de personnalité
évitante comme les plus représentés dans notre échantillon. Ces borderline (EPI-B) dont les données de l’article sont issues, les
résultats concordent avec ceux d’autres études [9,10,15]. Cepen- établissements ayant participé au projet (CHU de Toulouse, CHG de
dant, les autres troubles étant peu représentés, il est normal Montauban, clinique d’Aufréry, clinique de Montberon, centre
d’obtenir peu de résultats significatifs. Néanmoins, lorsqu’une hospitalier Marchant), la Caisse régionale d’assurance maladie de
catégorie a une prévalence inférieure à 5 %, elle ne devrait pas être Midi-Pyrénées (en particulier le Dr Bourrel) et Marie-Charlotte
ajoutée dans les analyses d’accords et de sensibilité, c’est pourquoi Fabre pour ses évaluations cliniques.
les résultats obtenus pour les troubles de la personnalité
schizotypique, narcissique, antisociale et histrionique peuvent Références
être critiqués. De plus, ces quatre troubles ont les valeurs
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