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Les moyens vont être renforcés l'année suivante et à la fin de celle-ci, 26 000 m3 d'enrochements
seront déjà en place. On construit un premier mur de couronnement afin d'en tester la résistance aux
vagues ; mais le test se révèle négatif, les tempêtes de l'hiver 1805/1806 renversent ou déplacent les
blocs d'un poids insuffisant.
Encore 16 000 m3 de rochers en 1806, la plate-forme est désormais visible à marée basse et on
construit une première assise avec des blocs de 3 m3, emportés par les tempêtes de l'hiver
1806/1807.
La logistique est renforcée une nouvelle fois, en 1807 : on est alors à 27 navires (186 membres
d'équipage) et, au moins, 600 ouvriers. Pour l'assise dont la construction est une deuxième fois
recommencée, les blocs s'étant enfoncés dans le sable, on emploie cette fois des blocs de 10 m3, des
joints à la chaux et de « forts crampons de fer » sur le pourtour. Mais, la masse de rochers est alors
si lourde (60 000 m3) qu'elle s'enfonce de nouveau de plus d'un mètre sous son propre poids,
augmentant ainsi le volume total d'enrochement nécessaire. Et, de nouveau, les tempêtes de l'hiver
1807/1808 infligent de nouveaux dégâts à l'assise. En plus, les salaires des ouvriers n'arrivant plus
(les coûts estimés sont largement dépassés et les crédits suspendus), les ouvriers se mutinent.
Napoléon, sur place en août 1808, révise le projet à la baisse — le projet est réduit à une dimension
de 40 mètres par 20 — et les travaux reprennent en 1809. Le 1er avril, les marins d'une frégate
anglaise qui mitraille les ouvriers s'aperçoivent que le fort n'est pas défendu. S'ensuit alors la
désastreuse bataille des « brûlots », du 11 au 15, au Sud de l'île d'Aix et devant l'estuaire de La
Charente (fleuve), conduisant à la suspension des travaux sur la longe de Boyard6.
Premier projet