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Les ponts suspendus, carte d'identité

Définition: Un pont suspendu désigne un ouvrage métallique dont le tablier est


attaché par l'intermédiaire de tiges de suspension verticales à un certain nombre de
câbles flexibles ou de chaînes dont les extrémités sont reliées au culée, sur les
berges.

Date d'apparition: Les tous premiers sont apparus en Chine au Ier siècle avant J-C,
mais ceux qu'on peut voir de nos jours sont apparus en Grande-Bretagne, en 1802.

Matériaux : Le béton, le béton armé, le béton précontraint et l'acier.

Caractéristiques: Le principe du pont suspendu est de maintenir le poids du tablier


par deux câbles porteurs solidement arrimés aux berges. Il ne peut être construit sur
n'importe quel sol, car il nécessite la présence de massifs d'ancrage imposants et
lourds.

Raisons de la construction: On avait besoin de trouver un type de pont capable de


résister à des poids lourds sur plusieurs kilomètres, et les ponts suspendus sont ceux
qui correspondent à ce que l'homme recherchait.

Exemples:

Aux Etats-Unis, il y a le Golden Gate, dans la ville de San Francisco. Il a été fini en
1937 et est long de 1966 mètres.
En France, il y a le pont de Tancarville. Il a été fini en 1959 et est long de 1420
mètres.

Les ponts à haubans, carte d'identité.


Définition : Type de pont dont le tablier est suspendu par l'intermédiaire de câbles
appelés haubans. Ces câbles sont ancrés dans des pylônes situés de chaque côté de
la travée centrale.

Date d’apparition : Le premier pont à haubans remonte à 1784.

Matériaux : Le béton, l'acier, les alliages à base d'aluminium et la fonte.

Caractéristiques: L'intérêt principal des ponts à haubans réside dans le fait qu'ils
permettent, du fait de l'absence de piliers régulièrement espacés, le passage de
bateaux sous le tablier.

Raisons de la construction : On recherchait un type de pont permettant le passage


de bateaux sous le tablier.

Exemples :

Au Portugal, il y a le pont Vasco de Gama, situé à Lisbonne, au Portugal. Il est long


de 1720 mètres, et fut fini en 1998. Ce pont est à la fois un pont à haubans (la partie
que vous voyez sur l'image), mais aussi un pont à poutres sur la fin de ce pont.
En France, il y a le Viaduc de Millau, dans la région de l'Aveyron, il est long de
2460 mètres, il fut fini en 2004.
Les ponts à poutres, carte d'identité.
Définition : Type de pont dont le tablier repose est supporté pas des poutres qui
s'appuient sur des piles.

Date d’apparition : Le premier pont à poutres a été construit en 1453.

Matériaux : Le métal, le béton armé, le béton précontraint et l'acier.

Caractéristiques : C’est le pont le plus simple qu'il soit dans le principe et la


réalisation. Le tablier est soutenu par une ou plusieurs poutres. Il est très simple et
léger, mais il reste tout de même très solide.

Raisons de la construction : On recherchait un type de pont simple à construire, au


départ sur une distance de 20 à 100 mètres, et les avancées technologiques ont
permis le développement de la distance de ces ponts.

Exemples :

Au Brésil, il y a le pont Rio-Niteroi, situé à Rio de Janeiro. Il est long de 13290


mètres et fut fini en 1974.

En France, il y a le pont de l’île de Ré, dans la région du Poitou-Charentes. Il est


long de 2926 mètres et fut fini en 1988.
Les ponts en arc, carte d'identité.
Définition: Un pont en arc est un pont dont la partie inférieure, est en forme d'arc..

Date d'apparition:1150 avant J-C, en Asie occidentale.

Matériaux: La pierre, le ciment, le béton armé.

Caractéristiques: Un pont en arc peut être très long car plusieurs arcs peuvent être alignés
pour former une ligne continue.

Raisons de la construction: Les ponts en arc sont les premiers ponts qui sont apparus, ils
furent créés par les Grecs, puis ont évolués grâce aux Romains, notamment par l'apport de
nouveaux matériaux comme le ciment.

Exemples:

En Chine, il y a le pont de Lupu, qui se situe à Shanghai. Il est long de 3900 mètres et fut fini
en 2003.

En France, il y a le pont Châteaubriand, qui se situe en Bretagne. Il est long de 424


mètres et fut fini en 1991.

En quoi les ponts ont-ils évolué et pourquoi


?

Les hommes ont toujours voulu étendre leur territoire en prenant le moins de temps pour
le traverser. Cela passe notamment par la traversée de rivières, de canyons ou autres reliefs
naturels, d'où l'apparition des ponts. Voici la chronologie de l'évolution des ponts et des
raisons de celle-ci.

Antiquité

Dès l'Antiquité, des ponts ont été construits, par exemple pour franchir une rivière. Ils
étaient souvent construits en bois mais ce matériau ne résistait guère aux intempéries. La
découverte de l'arc en plein cintre a permis aux ponts en pierre de se développer. Par exemple,
certains ponts construits par les Romains, en France notamment, avaient une portée de 30
mètres. Ils se reposaient souvent sur des piles en maçonnerie faites de briques.
Pont du Gard

Moyen-Age

Au Moyen-Age, en plus de la technique de l'arc en plein cintre qui a été reprise,


l'amélioration des techniques de fondation a permis l'essor et la création d'une multitude de
ponts en pierre dans le monde entier. C'est à cette époque que, par exemple, le pont
d'Avignon, le pont Notre-Dame ou le Pont Neuf à Paris ont été construit. Remarquons que
cette technique de construction est assez résistante au temps, pour une portée raisonnable,
certains de ces ponts supportent encore de lourdes charges.

Pont Neuf
XVIII° siècle

Au XVIII° siècle, des progrès considérables apparaissent au niveau des ponts, une
étude plus poussée des forces exercées sur les ponts en arches a été réalisée ( comme sur la
compression), ce qui a permis d'augmenter la portée des ponts. Les ponts possèdent
dorénavant plus de voûtes, leurs arches sont plus basses (meilleure gestion de la
compression), les charges exercées sur les ponts sont donc plus horizontales. Certains ponts
pouvaient atteindre les 50 mètres de portée. C'est à la fin de ce siècle, avec l'impulsion liée à
la 1ère Révolution industrielle, qu'on assiste à l'apparition des premiers ponts en métal (en
fonte plus précisément).

L'Iron Bridge

XIX°-XX° siècle

Avec la dynamique des révolutions industrielles, les ponts métalliques se multiplient.


L'essor des chemins de fer a poussé au développement de ceux-ci. On peut nommer entre
autre le Viaduc de Garabit conçu par Gustave Eiffel. Mais ceux ci sont encore assez limités et
on cherche à construire des ponts par une autre technique: au XXème siècle apparaissent les
premiers ponts suspendus, dont la construction est liée à la découverte de nouvelles énergies
(électricité, pétrole) pendant la 2nde révolution industrielle, qui ont permis l'élaboration de
nouveaux «outils» pour construire ces ponts.

La découverte peu de temps après du béton, va complètement révolutionner la


construction et sa technique sur les ponts : que ce soit pour les ponts à poutres où il permet la
création de caissons qui forment le pont par soudure ou pour la création d'un nouveau type de
pont : ceux à haubans dont le tablier et les piles, par exemple, sont composés de ce matériau.
On peut citer le viaduc de Millau ou le pont de Normandie dans ce type de pont. Ses dérivés
(béton armé, béton précontraint) permettent de mieux résister aux forces physiques.
De plus en plus aujourd'hui, on recherche des techniques et des matériaux innovants qui
permettraient de baisser les coûts ou d'augmenter la portée, par exemple, et tout en conciliant
esthétisme et développement durable.

Le viaduc de Millau
Quelles sont les forces physiques qui
s'appliquent sur les ponts ?
Tout d’abord, comme toute structure, les ponts sont soumis à un poids, qui est lui-même dû à
la force d’attraction gravitationnelle de la Terre. La relation pour calculer ce poids est

P=mxg

Avec P le poids en newton (N), m la masse en kilogrammes (kg). g est l’intensité de pesanteur
en newton par kilogramme-1 (N x Kg-1). g est une constante dont la valeur est de 9,81N x kg-1
en France.

Les 4 différents types de ponts ont également des contraintes avec les charges. Lors de la
construction, ces charges doivent vraiment être prises en compte car leurs masses s’ajoutent
au poids du pont. Il existe deux grands types de charges :

• Les charges véhiculaires : c’est la charge exercée par l’ensemble des voitures sur un
pont. La valeur de ces charges est calculable en additionnant le poids de toutes les
voitures présentent sur le pont. Pour cela, toutes les situations doivent être prises en
compte (embouteillage,…)
• Les charges climatiques : ce sont les phénomènes naturels (neige, pluie,…). Ces
charges ajoutent leurs poids à celui du pont. Toutefois, sur des nouveaux ponts équipés
de système de drainage, ces charges sont négligeables.
Tous les types de ponts peuvent être soumis à six différents types de forces :

• la force gravitationnelle (voir la partie sur le poids)

• la force de compression : c’est la force qui tente d’écraser le matériau sur lequel il agit.
Pour les ponts à haubans, les piliers sont soumis à cette force calculable par :

-||F|| = ||F’||

Avec F est F’ qui sont des vecteurs de sens opposés.

Le matériau est comprimé.

La force de compression

• la force de tension : c’est l’inverse de la force de compression. Cette force est


calculable par :

||F|| = ||F’||

Avec F et F’ qui sont des vecteurs de sens opposés.


La force de tension

• la force de flexion : c’est une combinaison de la force de compression et de la force de


tension. Cette force n’intervient pas sur les ponts à haubans puisque les haubans
soutiennent le tablier. (c’est pour cette raison que l’on ne peut construire un pont à
poutres d’une très grande portée).

La force de flexion

• la force de torsion : Sous l'action de deux forces opposées agissant dans des plans
parallèles, la torsion agit sur les tabliers des ponts ainsi que sur les piles.

La force de torsion
• la force de cisaillement : cette force peut être très dangereuse car elle peut couper
même les plus durs matériaux. Elle consiste à cisailler le tablier d’un pont.

La force de cisaillement

Cependant, mis à part dans les cas de conditions climatiques extrême (vent très violent,…), la
force de torsion et de cisaillement n’agissent pas sur les ponts.

←La force de tension s’applique sur les câbles du pont.

←La force du poids est exercée sur les piliers.

Schéma expliquant la répartition des forces sur un pont suspendu


Les haubans subissent la force de flexion

Le poids s'exerce sur les piliers du pont à haubans

Schéma expliquant la répartition des forces sur un pont à haubans

Il y a d’autres phénomènes qui posent problèmes pour les ponts même si des solutions sont
mises en place pour les combattre :

-la résonance : on parle de résonance quand un objet est excité à la même fréquence que sa
fréquence propre. Cet objet se met à vibrer et osciller.

Ce phénomène est un danger majeur pour les ponts et il existe plusieurs exemples de ponts
détruits à cause de ce phénomène de résonance. Le pont de la basse-chaine, à Angers, qui a
cédait en 1850 sous le passage d’une troupe au pas cadencé. On peut également prendre
l’exemple du pont de Tacoma, qui, en 1940, s’est effondré sous l’effet de vent soufflant à plus
de 64 km/h. le pont a été soumis à la force de flexion et est rentré en résonance, ce qui a
provoqué son effondrement.

Le pont de Tacoma
Toutefois, une technique en particulier est utilisée pour combattre ce phénomène. Elle
consiste à construire le pont en plusieurs segments car les oscillations ne peuvent pas passer
d’un segment à l’autre.

-la dilatation : le pont s’allonge ou se raccourcit ou selon la température ambiante. Lorsqu’elle


augmente, les atomes de fer et de carbone présents dans l’acier prennent plus de place et donc
le pont s’allonge.

On peut calculer ce phénomène grâce à la formule :

∆L = α x ∆T x L0

∆L est la longueur de variation en mètre.

α est le coefficient de dilation linéaire en Kelvin-1. Le coefficient de dilatation linéaire de


l’acier, principale composant des ponts est de 12,0 x 10-6K-1.

L0 est la longueur initiale en mètre (m).

∆T est la variation de température en Celsius ou en Kelvin.

Exemple : lors d’un été très chaud, un pont comme le viaduc de Millau peut augmenter de
plus d’1m50.

Les records
Le pont mycénien de Kazarma est le plus ancien pont connu. Il est daté de 1300 avant
Jésus-Christ et construit en Grèce.
Le pont de Danyang Kunshan est le plus long pont du monde avec un longueur de 164 800
mètres. Situé en Chine il permet notamment la traversée du lac Yangcheng.

Le pont de Siduhe estle plus haut du monde. Localisé également en Chine dans la
vallée de Siduhe, il est situé à 496 mètres de haut par rapport à la route de la vallée.
Le viaduc de Millau depuis 2004 est le pont qui possède les plus hauts piliers : 343
mètres.

Le pont Georges Washington aux Etats-Unis est le premier pont à dépasser le


kilomètre de portée en 1931. Il détient aussi le record du plus grande nombre de
voies : 14 au total, réparties sur deux étages.
Le plus long pont en arc est celui de Wanxian. Terminé en 1997 il traverse le Yangzi
Jiang pour une portée de 420 mètres.

En Europe, le pont Vasco de Gama au Portugal détient le record de portée : 17,2


kilomètres de long. Il s'agit d'un pont à haubans (824 mètres) combiné à un pont à
poutres et permet la traversée du Tage.

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