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PONTS

I GÉNÉRALITÉS ET INTRODUCTION :
Un pont est un ouvrage d’art, réalisation du génie civil, destiné à permettre le
franchissement d’un obstacle (cours d’eau, voie de communication
routière/maritime/fluviale ou ferroviaire), en passant par dessus ;
Un pont peut supporter une route, une voie ferrée, un canal ou une
canalisation (oléoduc1, aqueduc2)
Un pont peut être fixe, ou mobile (pont levant, ou pont basculant) ;
Il peut être en de différents matériaux (bois, métallique, pierre de taille, béton
armé/précontraint, ou pont mixte) ;
I.2 HISTORIQUE :
Parmi les obstacles naturels auxquels se heurtaient les routes de jadis, l’un des
plus fréquent et des plus insurmontables furent les cours d’eaux ;
Durant de longues siècles, les gens franchirent grâce à des gues ou à des bacs,
même si cela rallongeait leur chemin ;
les ponts étaient rares car leur construction était tout un art et d’une grande
complexité.
Les premiers ponts consistaient en de simple troncs d’arbres abattus et jetés
entre les deux rives (FIG I.1), puis arrivèrent les pontons (FIG I.2) et les pont en cordes
ou lianes végétales essentiellement en Amérique latine et Asie (FIG I.3), ces ponts à
cordes se rencontraient assez fréquemment a siècle dernier (19eme siècle)

FIG. I.1 : tronc d’arbre abattu servant de pont entre deux rives

1
Oléaduc :canalisation destiné à transporter du pétrole
2
Aqueduc :canalisation destiné à transporter de l’eau
FIG. I.2 : pont suspendu formé par des lianes végétales

FIG. I.3 : ponton joignant deux rives

Mais les maitres incontestables en la matière furent les romains (env. 600 BC), qui
construisirent des ponts de bois soutenus par des piliers, puis utilisèrent la maçonnerie
taillée plus tard.

Les ponts d’autrefois avaient la forme de successions d’arcs, étant donné que les
matériaux disponibles à l’époque résistent peu à la flexion, d’où l’arc se trouvait être
une subtilité technique afin de faire pallier l’utilisation des poutres directes
(impossibles de tenir dans lesdits temps) ;
Les ponts étaient érigés par l’amoncellement autour de coffrage installé
préalablement des pierres de tailles préparées minutieusement, la jointure des deux
bouts de l’arc se fait à l’aide de la pierre clé posé en plein citre de l’arc (FIG I.4) ;

FIG. 1.4 : mode de réalisation d’un pont en arc avec pierre de taille

Après la chute de l’empire romaine, l’Europe traverse la période que les historiens
l’appellent le moyen âge, où l’habilité et la technicité hérité des romains fut perdu à
jamais ;

Ce n’est que plus tard, à l’âge de la renaissance, où les choses commencent à


germer de nouveau, avec les talents hors norme des savants de l’époque,

L’histoire des ponts modernes commença avec le remplacement des arcs en demi-
cercles par des formes elliptiques. Cette nouvelle forme autorisait une portée
beaucoup plus grande des arcs de ponts-avec le progrès réalisé en acier aux xviii
siecle, le buis et la pierre constituaient plus les seuls matériaux, et le premier pont
métallique ne tarderait pas à apparaitre.

Les ponts d’acier devinrent le symbole de la modernité au fin du 19eme siècles, et


certaines se retrouvent même être des chefs d’œuvres de leur époque (comme les
travaux d célèbre Gustave Eiffel).

Plus tard avec l’avènement du béton armé, puis du béton précontraint, et leur
disponibilité grandissante participa largement à la démocratisation universelle des
ponts.

Aujourd’hui encore, les ponts restent toujours d’actualité, et franchirent de jour en


jour plus les limites que soit en hauteur, longueur, technicité, durabilité, qualité
environnementale, etc.
Pylône
Pylône

Câble porteur Hauban

Tablier

Suspentes

Tirant Débouchée
D’eau
Culée Appareil
d’appui Culée

Travée

Massif
D’ancrage Fondations Pile

Portée

FIG I.5 : différents partie d’un pont


I.3 DIFFÉRENTES PARTIE D’UN PONT :

Un pont comporte généralement la panoplie non exhaustive suivante d’éléments


(FIG I.5)

FONDATION :

Système qui permet à l’ouvrage de reposer sur le sol (bon sol), et de lui transmettre
les charges qu’il reçoit ;

LES APPUIS :

LA CULÉE :

Point d’appui aux extrémités du tablier

LA PILE :

Appui intermédiaire sur lesquels repose le tablier

TABLIER :

Plateforme horizontale sur laquelle repose la voie de circulation, il comporte


essentiellement des dalles

Le tablier comporte également des équipements nécessaires à son utilisation :


garde-corps, les dispositifs de retenue, les trottoirs, corniches, etc.

DÉBOUCHÉ

Distance séparant les culées, dans le cas d’un ouvrage sur une rivière, c’est la
surface que l’on doit laisser pour l’écoulement des eaux.

TIRANT D’AIR :

Distance verticale entre la face inférieure du tablier et le nivea de l’eau

TRAVÉE :

Distance entre deux piles successifs

PORTÉE :

Distance axiale entre deux appareilles d’appui successifs


APPAREILS D’APPUI :

Dispositif en élastomère (généralement en néoprène), mis en place afin d’amortir


les charges cycliques des au passage des charges dynamiques au-dessus du tablier
(véhicules), (FIG.I.6)

FIG. I.6 : appareil d’appui en élastomère fretté

PYLÔNE :

Structure élevée métallique ou en béton servant de support aux câbles :

SUSPENTES :

Câbles verticaux suspendant le tablier aux câbles porteurs

CÂBLES PORTEURS

Câbles principaux rejoignant les deux pylônes, ils soutiennent les suspentes

HAUBAN :

Câbles rectilignes attachés à un pylône sans suspente verticale

I.4. PRÉSENTATION DES GRANDES CATÉGORIES DE STRUCTURES

I.4.1. PONTS À POUTRES

Sous le terme de ponts à poutres, on regroupe tous les ouvrages dont la structure
porteuse reprend les charges essentiellement par son aptitude à résister
directement à la flexion, les réactions d’appui étant verticales ou quasi verticales
(FIG I.7). Le tablier est, généralement, une structure linéaire dont les travées peuvent
être indépendantes où continues.

Cette structure linéaire est réalisée à l’aide de poutres principales, parallèles à l’axe
du pont, (FIG I.8) éventuellement reliées transversalement par des pièces de pont et
des entretoises. Elles portent ou intègrent la couverture recevant directement la
charge d’exploitation.

FIG I.7 : pont à poutre

FIG I.8 : disposition des poutres sur un tablier

I.4.2 PONT À POUTRE TREILLIS

Ponts composés de structures triangulées, très légères et très rigides, supportant le


tablier (FIG I.9).

La structure en treillis est basée sur le principe de l'indéformabilité des triangles. Cette
formidable découverte a permis aux charpentiers, depuis la nuit des temps, de
franchir des portées importantes avec l'aide d'éléments relativement minces et
légers. Les efforts engendrés principalement dans ce type de structures sont de la
traction et de la compression
Pour les ponts en poutre treillis en acier, on réussit à franchir des distances
étonnantes grâce à ce principe, alors qu'avec une poutre pleine, il aurait fallu dix
fois plus de matière !

FIG I.9 : pont à poutres Treillis

I.4.4.PONT À VOÛTE :

Ponts utilisant plusieurs arcs pour ramener les efforts en appui en suivant des lignes de
compression pure (FIG I.10).

Ces ponts sont capables de transformer les charges verticales du tablier en forces
obliques qui vont suivre la forme de l'arc, puis de les transférer vers le sol à l'aide de
la pile.

Ces forces vont se transmettre au terrain à travers les culées ou les piles et vont se
décomposer en deux : une force verticale et une force horizontale qui aura
tendance à écarter les culées.

Généralement les ponts à voûte sont en pierre, mais on en trouve en acier et en


béton.

FIG I.10 : pont à Voûtes


I.4.5.PONT EN ARc :

Pour ces ouvrages (FIG I.11), dont la structure porteuse fonctionne


essentiellement en compression, les réactions d’appui sont inclinées ; la
composante horizontale de la réaction s’appelle la poussée. De telles structures ne
sont envisageables que si elles peuvent prendre appui sur un rocher résistant. Sous
cette condition, le domaine de portée des ponts en arc est très étendu (jusqu’à 500
m). Les arcs modernes sont généralement dotés d’articulations à leur naissance. On
distingue les arcs à tablier supérieur, pour lesquels le tablier est au-dessus de l’arc, les
arcs à tablier intermédiaire ou inférieur lorsque le tablier est situé dans la hauteur ou
au-dessous de l’arc.

FIG I.11 : pont en Arc

I.4.5. PONTS À CÂBLES

Entrent dans cette catégorie tous les ouvrages pour lesquels le tablier est supporté
par des câbles.

Ce sont des structures plus ou moins souples, adaptées au franchissement des


grandes portées.

On distingue deux types d’ouvrages dont le fonctionnement


mécanique diffère fondamentalement : les ponts suspendus et les ponts à
haubans

I.4.5.1. LES PONTS SUSPENDUS

Ce sont des ponts dont les éléments porteurs principaux sont des câbles auxquels les
réactions du tablier sont transmises par des suspentes (FIG I.12). Ces câbles porteurs
métalliques passent au sommet de pylônes et sont ancrés dans des culées de
dimensions imposantes. Ces ouvrages sont le plus souvent à trois travées ; les travées
latérales sont généralement des travées suspendues, quelquefois des travées
indépendantes.
FIG I.12 : ponts suspendus

I.4.5.2. LES PONTS À HAUBANS

Pont en acier et en béton dont tous les tronçons de tablier sont ancrés par des
câbles différents directement au pylône.

Ce sont des ponts dont les éléments porteurs principaux sont des poutres soutenues
par des câbles obliques rectilignes appelés haubans (FIG I.13).

Un hauban est un câble qui relie une partie du tablier avec les pylônes.

Le principe des ponts haubanés est basé sur une équilibre simple : des haubans
portent deux parties symétriques du tablier du pont de chaque côté d'un pylône.
Cet équilibre permet au pont à haubans, contrairement aux ponts suspendus, de
transmettre seulement des poussées verticales au terrain à travers le pylône.

Ces câbles sont placés, soit en une seule nappe dans l’axe du pont, soit en deux
nappes latérales et sont disposés en harpe (haubans parallèles) ou en éventail
(haubans convergents) . Les réactions d’appui sont verticales et l’ouvrage
fonctionne comme ceux de la catégorie des ponts à poutres soumis à la flexion
composée du fait de la composante horizontale de la tension des haubans. Le
domaine d’emploi des ponts à haubans tend actuellement à s’étendre en faisant
reculer celui des ponts suspendus qui restent le seul type de structure encore
envisageable pour les très grandes portées.
FIG I.13 : ponts à haubans

I.5. ÉQUIPEMENTS D’UN PONT

On désigne par « équipements » (FIG. I.14), l’ensemble des dispositifs de nature,


de conception et de fonctionnement très divers, dont le but est de rendre un
tablier de pont apte à remplir sa fonction, notamment vis-à-vis des usagers.

FIG I.14 : équipements d’un pont

I.5.1. FONCTIONS DES ÉQUIPEMENTS DES PONTS

Ces dispositifs, parce qu’ils n’ont pas la pérennité de la structure elle-même, ne sont
pas liés définitivement à l’ouvrage et remplissent un certain nombre de fonctions :

sécurité des personnes et de la circulation ; ce sont les bordures de


trottoirs et les dispositifs de retenue (garde-corps, glissières et barrières) ;
protection et maintien de la pérennité de la structure : ce sont en particulier
l’évacuation des eaux, les perrés et surtout l’étanchéité ;
Permettre un fonctionnement correct de la structure : ce sont les appareils
d’appui et les joints de chaussée ;
Rendre la circulation confortable : participent à cette fonction la chaussée,
les dalles de transition, les joints de chaussée ; les corniches et les écrans
acoustiques participent, quant à eux, au confort de vie des riverains ;
Enfin, permettre la visite et l’entretien courant du pont : échelles, portes,
passerelles, etc.

I.5.2. CARACTÉRISTIQUES DES ÉQUIPEMENTS DES PONTS

Par rapport à la structure, les équipements sont caractérisés par :

vieillissement, qu’il s’agisse de l’étanchéité, des joints de chaussée (directement


soumis aux agressions du trafic) ou des appareils d’appui ;

plus généralement, de les remplacer dans de bonnes conditions.

Enfin, il ne faut pas sous-estimer leur importance économique : ils représentent


environ 13 % du coût total d’un pont au moment de sa construction et, surtout, 36 %
de son coût d’entretien.

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