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Ponts
Par M. KILARDJ
Chapitre 3
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Introduction
Les structures les plus adaptées pour franchir de grandes portées sont les
arcs et les structures à câbles. Les arcs ne sont envisageables que s'ils
peuvent prendre appui sur un rocher capable de résister aux poussées
qu'ils engendrent. Si ce n'est pas le cas, on ne peut franchir de grandes
portées que par des structures souples, susceptibles de se déformer
suffisamment pour reporter les efforts qui leur sont appliqués à des parties
possédant une meilleure aptitude à leur résister et, en définitive, à les
transmettre au sol. Ce sont ces ponts qui font l’objet du présent chapitre.
Dans les ponts à câbles, le tablier joue principalement le rôle d'un plancher
plus ou moins souple, transmettant les efforts qu'il reçoit à des structures
d'appui par un système de câbles d'acier. Les deux grandes familles de
ponts à câbles sont les ponts suspendus et les ponts à haubans.
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Généralités
Dans la famille des ponts suspendus, les ponts symétriques à trois travées
avec câbles porteurs paraboliques continus et ancrés dans des massifs
indépendants sont les plus courants.
Le tablier est accroché, de façon quasiment continue, par des suspentes à
une paire de câbles porteurs paraboliques. Les charges qui lui sont
directement appliquées tendent à l’abaisser, ce qui met en tension les
suspentes et ces dernières reportent les charges aux câbles porteurs en les
tendant à leur tour. La portée 𝑙 des travées de rive est fréquemment voisine
du tiers de celle, 𝐿, de la travée centrale (𝑙 = 𝐿/3) et, dans cette dernière, la
flèche 𝑓 du câble a pour valeur approximative le neuvième de sa portée (𝑓 =
𝐿/9).
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Généralités
Le coût des ponts suspendus est lié à celui des massifs d'ancrage des câbles
porteurs qui doivent être relativement énormes si le sol naturel n'est pas un
rocher résistant. [1]
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Généralités
Les ponts à haubans ne fonctionnent pas comme les ponts suspendus, grâce à deux
câbles principaux ancrés sur les rives, mais grâce à de nombreux câbles obliques,
les haubans, attachés aux piliers du pont qui supportent la totalité du poids de ce
dernier.
Depuis le milieu du vingtième siècle, les ponts à haubans font un retour triomphal
dans le paysage. Et ce n’est pas un hasard. Les techniques de calcul et les matériaux
ayant évolué, les ponts haubanés offrent aujourd’hui de multiples possibilités
architecturales, ils peuvent offrir de grandes portées même quand les conditions
géologiques ne sont pas optimales, puisque, contrairement aux ponts suspendus, ils
ne nécessitent pas de solides points d’ancrage aux berges, ils sont plus résistants
aux déformations et enfin, ils présentent l’énorme avantage d’une facilité relative
de mise en œuvre et d’entretien (inutile d’arrêter la circulation pour effectuer la
maintenance des câbles) et un coût beaucoup plus modéré que celui des ponts
suspendus.
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Généralités
Pylône 1 Pylône 2
Haubans
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Généralités
Actuellement, les ponts à haubans font reculer le domaine d’emploi des
ponts suspendus. Des comparaisons ont été faites entre ponts à haubans et
ponts suspendus pour de très grandes portées. Elles ont montré que les
ponts à haubans sont techniquement très supérieurs aux ponts suspendus
vis-à-vis des problèmes de déformations et de comportement dynamique.
Ils sont également nettement moins chers dans la mesure où l’on évite la
construction d'énormes massifs d'ancrage, même si, dans le cas de ponts à
haubans à tablier métallique, ils consomment un peu plus d'acier au niveau
du tablier et environ 25% de béton supplémentaire pour les pylônes. [1]
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1. Différents types de ponts suspendus
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1.1. Ponts suspendus à une seule travée
Dans le cas général, les câbles de retenue, situés entre les ancrages et les pylônes, ne
supportent pas de charge verticale . Dans certains cas, les suspentes verticales sont
complétées par des haubans inclinés, afin de réduire les déformations du tablier
(figure 4). C'est selon ce schéma que sont construits la plupart des ponts suspendus
de moyenne portée, à une seule travée. [2]
Le passage des charges sur l'ouvrage, du fait de l'augmentation des efforts, entraîne
un allongement élastique des câbles porteurs et de retenue ; il est donc nécessaire de
permettre le déplacement du point d'application de la réaction verticale en tête de
pylône . Le plus fréquemment, les pylônes, en maçonnerie ou en béton, sont
encastrés à leur base et le câble prend appui par l'intermédiaire de selles (ou
chariots) munies de galets de roulement autorisant ces déplacements en réduisant au
maximum les efforts horizontaux (figure 5).
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Lorsque les brèches à franchir sont importantes, des ponts suspendus à travées
multiples sont construits (figure 6) où les déplacements posent un problème
particulier . En effet, si les câbles paraboliques reposent sur les pylônes par
l'intermédiaire de chariots mobiles indépendants, une charge appliquée sur une
travée provoque une descente de cette travée et une montée des travées adjacentes,
ainsi qu'un important déplacement des chariots . Pour limiter ce phénomène, ces
derniers seront reliés entre eux par des câbles de tète.
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Dans un certain nombre de cas, des ouvrages à deux travées ou plus ont été
construits sans câble de tête (figure 7). Les câbles paraboliques se croisent au
sommet du pylône central et redescendent verticalement pour venir s'ancrer sur une
pièce, appelée briquet, fixée dans le corps de pile, sa partie verticale étant appelée
câble de briquet . Dans ce cas, le pylône est mis en flexion sous l'effet des
surcharges dissymétriques ; il y résiste grâce aux câbles qui apportent une
précontrainte extérieure.
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Briquet
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La dernière grande famille est la plus moderne. L'ouvrage, qui est schématisé par la
figure 8, comporte trois travées suspendues, les travées de rives étant soit
indépendantes, soit solidaires de la travée centrale . Dans les ponts de ce type, les
pylônes sont encastrés à leur base et les câbles sont reliés à la tête des pylônes, les
déplacements dus aux variations de tension dans les câbles étant possibles grâce à la
flexibilité des pylônes.
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culées (ou des piles culées) jouent un rôle particulier et essentiel : en effet, dans ces
zones, le tablier ne peut se déplacer verticalement (dans la mesure où la réaction sur
culée ou pile-culée reste positive) et les haubans qui y sont ancrés limitent les
déplacements horizontaux de la tête des pylônes. C'est pourquoi on les appelle
haubans de retenue : ils donnent à l’ouvrage l’essentiel de sa rigidité.
Le rapport entre la portée des travées de rive, L1, et de la travée centrale, L, a une
influence non négligeable sur les variations des contraintes dans les haubans, et
plus particulièrement dans les haubans de retenue. Le rapport L1/L a également une
influence sur l'intensité totale de la composante verticale de la force d'ancrage des
câbles de retenue.
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Conception générale
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Il existe plusieurs types de ponts à pylône unique. Quelques ouvrages ont été
construits avec un pylône central encadré par deux travées d'égale longueur.
L’équilibrage de la structure sous charges dissymétriques résulte du tablier lui-
même. En général, les réactions d'appui sur culées sont faibles et des ancrages sont
nécessaires pour maintenir un contact entre la culée ou la pile-culée et le tablier.
Plus fréquemment, les contraintes du site (fonctionnelles ou esthétiques)
imposent le franchissement d'un obstacle au moyen d'une seule portée de
grande longueur. Le recours à un ouvrage haubané, mécaniquement dissymétrique,
doté d'un seul pylône peut constituer une solution intéressante.
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Lorsque l'on veut franchir de grandes brèches et que le sol de fondation est de
qualité médiocre, diverses solutions doivent être examinées. Parmi ces solutions,
celle d'une structure haubanée à travées multiples peut être intéressante.
Les structures haubanées à travées multiples permettent de limiter, par rapport
à une solution plus classique, le nombre des fondations qui seront, en tout état
de cause, onéreuses. Dans un tel cas, il convient de prévoir des travées d'égales
portées. Mais le problème consiste à limiter les déplacements en tête des
pylônes. Pour cela, les câbles de retenue doivent pouvoir s'ancrer au
voisinage des piles voisines. Le tablier peut être continu sur une longueur de
deux travées : il faut alors placer les joints de dilatation au milieu des travées.
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Conception générale
Les câbles à fils parallèles sont constitués par un ensemble de fils tréfilés dans
des aciers à haute résistance et disposés dans des conduits métalliques ou en
polyéthylène à haute densité résistant aux rayons ultra-violets. L'espace vide
entre les fils et le conduit est injecté par un coulis de ciment ou par une résine
époxy après mise en tension.
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Les fils, dont le nombre varie couramment de 50 à 350 (les plus gros câbles
actuels comportent 499 fils en fournissant une tension à rupture de 32,1 MN),
ont un diamètre de 7 mm. Les fils peuvent résister à une contrainte de traction
à rupture de l'ordre de 1700 à 1800 MPa. Le module d’élasticité des câbles
ainsi constitués est de l'ordre de 205 000 MPa. Dans certains cas, les fils
peuvent être galvanisés ; le module d'élasticité est alors un peu inférieur, de
l’ordre de 200 000 MPa.
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1.2. Les torons
Très répandus dans les différents procédés de précontrainte, les torons ont
naturellement trouvé des applications importantes dans la fabrication des
haubans. Les plus gros câbles actuels comportent 109 torons et admettent une
tension à rupture de 24.5 MN. Chaque toron est constitué par sept brins
torsadés dont le diamètre le plus courant est de 15,7 mm (toron T15). plusieurs
procédés sont disponibles sur le marché. une mention spéciale doit être faite aux
câbles Freyssinet qui disposent d'une double barrière contre la corrosion. Les
haubans sont alors composés par un faisceau de torons disposés à l’intérieur
d'un conduit métallique ou en polyéthilène haute densité très résistant vis-à-vis
des rayons ultra-violets. L’ensemble est injecté, après mise en tension, à l'aide
de cire. La contrainte à rupture garantie de l'acier est de 1770 MPa. Le module
d'élasticité est compris entre 190 000 er 200 000 Mpa.
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Les câbles clos furent les premiers à être employés pour confectionner des
haubans. Ils sont constitués par un faisceau de fils parallèles à section circulaire
de 5 mm de diamètre environ entourés par des couronnes de fils à section
trapézoïdale et de fils à section en forme de Z. La mise en tension provoque le
serrage des couches externes de fils Z, ce qui empêche, en principe, la fuite des
produits visqueux de remplissage entre les fils et la pénétration de l'eau. Les
câbles clos sont plus flexibles que les autres types de haubans, et peuvent donc
passer sur des selles à faible rayon de courbure dans les pylônes. par contre, ils
présentent l’inconvénient d’avoir une résistance à la rupture (de l’ordre de 1500
MPa), un module d'élasticité (de l'ordre de 160000 à 165000 MPa), et une résistance
à la fatigue plus faibles que les autres types de haubans.
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Conception de la suspension en élévation
Comme nous l'avons déjà dit, les ponts modernes comportent un grand nombre de
haubans. L’espacement de leurs ancrages, au niveau du tablier, est couramment
compris entre 8 et l5 m, ce qui permet une construction en encorbellement sans
appuis provisoires. En élévation, on rencontre essentiellement trois types de
répartition des haubans (figure 17) :
• Le haubanage en harpe,
• Le haubanage en éventail,
• Le haubanage en semi-éventail.
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Les deux types de suspension à considérer sont la suspension axiale (une seule
nappe) et la suspension bilatérale (deux nappes). Dans le cas des ponts de
portée moyenne à tablier de largeur modérée (< l5m), la conception la plus
courante consiste à suspendre le tablier par ses bords latéraux, les pylônes étant
alors deux mâts verticaux. La suspension est constituée par deux nappes de
haubans. Si la portée devient importante, ou si le tirant d'air dégagé par le
tablier conduit à des mâts de grande hauteur, sur lesquels les effets du vent
peuvent ne pas être négligeables, les mâts associés à une suspension bilatérale
sont reliés par une poutre de contreventement transversale ou se rejoignent à leur
partie supérieure pour conférer au pylône une forme de A, de V renversé ou de Y
renversé (Figure 18).
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Conception et étude des ponts à haubans
Figure. 19. Forme des pylônes pour une double nappe de haubans
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En cas de suspension axiale, le tablier doit posséder lui-même une rigidité de torsion
suffisante de façon à reprendre les efforts dus à un chargement dissymétrique. Ceci
conditionne la conception du tablier dont la section doit être en forme de caisson.
Le choix entre une suspension latérale et une suspension axiale n'obéit à aucune règle
mathématique. Mais la suspension axiale présente des avantages incontestables. Sur le
plan esthétique, la présence d'une seule nappe de haubans permet d'éviter tout
croisement optique disgracieux des câbles. De plus, la présence d'un mât central
élancé confère à l'ouvrage une intéressante impression de légèreté. Sur le plan
mécanique, un tablier rigide conduit à des sollicitations à la fatigue des câbles plus
faibles que dans le cas d'un tablier souple à suspension latérale.
En résumé, on peut dire qu'une suspension axiale peut être étudiée dans le cas de
ponts d'assez grande portée (mais non exceptionnelle) et à tablier de largeur
modéré (inférieure à 20 m).
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Conception et étude des ponts à haubans
Figure. 20. Forme des pylônes pour une simple nappe de haubans
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3. Conception du tablier
Le dimensionnement des tabliers de ponts à haubans est dicté par les sollicitations
de flexion transversale, par la reprise des efforts ponctuels dans la zone d'ancrage
des haubans et, dans le cas des tabliers à suspension axiale, par la limitation de la
déformation en torsion sous l'effet de charges d'exploitation excentrées.
Le choix des matériaux constitutifs du tablier constitue l'une des principales
options du projet ; mais il ne peut être fait indépendamment de la méthode
de construction envisagée. Le poids propre conditionne directement le
dimensionnement des câbles, des pylônes et des fondations. A titre indicatif, le
poids moyen par mètre carré de tablier (hors équipements) est de l'ordre de :
• 2,5 à 3,5 kN/m2 pour un tablier en acier à dalle orthotrope,
• 6,5 à 8,5 kN/m2 pour un tablier en ossature mixte,
• 10 à 15 kN/m2 pour un tablier en béton.
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Conception et étude des ponts à haubans
Il semble actuellement que le domaine d'emploi des tabliers en béton
précontraint puisse s'étendre jusqu'à des portées déterminantes de l'ordre de
500 m. Au-delà, les tabliers en acier à dalle orthotrope deviennent rentables.
Les tabliers en ossature mixte peuvent apporter une solution intéressante dans
une gamme de portées assez large, allant, pour fixer les idées, de 300 à
600m.
La section droite du tablier peut être très simple si sa largeur n'est pas trop
importante. Par exemple, pour une largeur ne dépassant pas une quinzaine de
mètres, une simple dalle en béton pleine ou élégie, éventuellement dotée de
nervures longitudinales continues sur ses bords ou, plus simplement, de
bossages robustes permettant un ancrage correct des haubans, constitue une
bonne solution. Pour de plus grandes largeurs, une structure dotée de
raidisseurs transversaux est nécessaire. Ces raidisseurs sont disposés tous les 3
à 5 m (figure 21).
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Conception et étude des ponts à haubans
Figure. 22. Section transversale d’un tablier en béton à suspension axiale (Pont de Brotonne) [1]
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Conception et étude des ponts à haubans
3.2. Les tabliers métalliques
Les tabliers métalliques à dalle orthotrope sont intéressants pour des ponts de grande
ou très grande portée principale. En effet, ils permettent de limiter le poids
propre à des valeurs qui correspondent à un cinquième environ de celles
d'une section en béton. Ainsi, la plupart des tabliers métalliques de ponts à
haubans ont une épaisseur équivalente de l'ordre de 3,5 à 4cm. Ce gain de poids
compense le supplément de coût de l'acier à partir de 500 m de portée déterminante.
Les tabliers en ossature mixte offrent de nombreux avantages dans une gamme de
portées assez étendue. En effet, les ossatures mixtes sont plus économiques que les
caissons à dalle orthotrope et sont plus légères que les tabliers en béton. Par ailleurs,
leur montage est relativement simple. Page 52
Conception et étude des ponts à haubans
En général, le tablier, dont la conception est normalement associée à une
suspension bilatérale, comporte deux poutres métalliques longitudinales reliées par
des pièces de pont. L'ensemble est couvert par une dalle en béton armé dont
l'épaisseur est comprise entre 20 et 25cm selon l'espacement des pièces de pont
(entre 4 et 6 m).
Figure. 23. Section transversale d’un tablier mixte à suspension bilatérale (Pont de Seyssel) [1]
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Justification des haubans
1. Actions et combinaisons d’actions
Outres les actions communes à tous les types de structures, il convient de prêter
attention aux actions particulières suivantes sur les haubans [3] :
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Justification des haubans
Phase 1
Phase 2
Phase 3
Figure. 24. Exemple de cinématique de construction d’un pont à tablier en béton [1]
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Justification des haubans
Phase 4
Figure. 24. Exemple de cinématique de construction d’un pont à tablier en béton [1]
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Justification des haubans
1.1. Actions thermiques
L'inertie thermique des câbles étant beaucoup plus faible que celle du reste de la
structure (pylône et tablier notamment), la température des haubans peut différer de
celle de la structure. C'est pourquoi il convient de considérer un écart de température
entre l'ensemble des haubans et le reste de la structure. La valeur caractéristique de
cet écart dépend de la couleur de la gaine extérieure des haubans [3].
Des valeurs caractéristiques de cet écart de température de 5°C et 12°C ont été
employées respectivement pour des haubans de couleur claire et de couleur noire .
Pour des raisons pratiques et de sécurité des ouvriers, les restrictions de circulation
ci-dessous sont généralement nécessaires en cours de remplacement :
• Sur les ponts haubanés avec deux nappes latérales de haubans, les voies de
circulation le long des haubans en cours de remplacement sont fermées, sauf si
l'on dispose de bandes d'arrêt d'urgence de largeur suffisante (3métres),
• Sur les ponts haubanés ne comportant qu'une nappe centrale de haubans, les voies
rapides sont fermées des deux côtés de la nappe en cours de remplacement.
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Justification des haubans
1.3. Rupture accidentelle d’un hauban
Les haubans peuvent être mis en mouvement sous l'effet des actions du vent.
Ces mouvements peuvent entraîner la fatigue de l'acier s'ils ne sont pas maîtrisés.
Les actions dues au vent sur une structure souple sont très complexes et
nécessitent des études expérimentales très poussées. Au niveau d'un avant-
projet, et avant d'engager des études aérodynamiques élaborées, il convient de
s'assurer que les fréquences propres d'oscillation en flexion et en torsion sont
suffisamment différentes l'une de l'autre pour éviter le couplage de ces deux
modes, conduisant à une instabilité dangereuse (résonnance).
Les modes propres étant classés par ordre de fréquence croissante, le vent
excite principalement les premiers, c'est-à-dire les modes de fréquence faible
(périodes supérieures à 1 s).
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Actions dynamiques sur les haubans
En règle générale, il convient de calculer la fréquence correspondant à une
vingtaine de modes propres. Par comparaison, il faut déterminer un plus grand
nombre de modes pour l'étude des effets d'un séisme car ce type de
sollicitation excite plutôt les modes de fréquences plus élevées (périodes
comprises entre 0,1 et 0,6 s). La détermination des modes propres par un
programme de calcul approprié résultant d'un calcul itératif, il est préférable de
demander m modes pour accéder à la convergence des n premiers, avec m >
Min{2n, n+8}.
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Actions dynamiques sur les haubans
Une action sismique est une action dynamique dont les composantes sont
caractérisées par un accélérogramme, c'est-à-dire la courbe de variation de
l’accélération en fonction du temps. Les accélérogrammes de mouvement sismique
sont des courbes qui fluctuent rapidement et irrégulièrement autour de la valeur
nulle ; leur durée est variable, de l’ordre de quelques secondes à quelques dizaines
de secondes.
Le calcul sismique d’une construction s'effectue le plus souvent en séparant les
effets des trois composantes de l'excitation, ce que permet la linéarité des
équations du mouvement. Mais cette méthode ne constitue qu'une approximation
de la réalité.
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Actions dynamiques sur les haubans
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Actions dynamiques sur les haubans
3. Dispositions constructives
Pour la reprise des effets du vent au droit des pylônes, un blocage transversal est
nécessaire. Pour les tabliers en suspension totale, il est souvent assuré par des
barres. Dans les zones sismiques, des dispositifs et des butées (barres ou câbles) sont
prévus pour absorber l'énergie.
Sur certains ouvrages l'énergie générée par le vent ou les séismes est absorbée non
plus par blocage, mais par des amortisseurs visqueux horizontaux (ou verticaux) au
niveau des appuis [4].
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Conclusion
Le parc des ponts à haubans se singularise par son hétérogénéité (ponts en béton,
métalliques, mixtes). Les ouvrages haubanés se caractérisent aussi par la
spécificité de la technologie employée et la complexité de leur fonctionnement
(construction par encorbellement, par poussage, etc...). Dès l’apparition de
désordres ou d’anomalies, la consultation de spécialistes ou d’experts est
nécessaire.
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Références
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