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ARISTIDE (UNIFA)
OUVRAGE D’ARTS (HISTORICITÉ PONT)
NOM……………………………………………………..JEAN
Prenom……………….……………………………..Junior
PROF………………………………… Exume J.M Fontaine
L'art de construire les ponts remonte aux temps les plus reculés. Selon toute apparence, le
premier pont a été un arbre renversé par le vent et resté fixé en travers d'un cours d'eau ou
une arche naturelle, sculptée dans la roche par l’érosion, comme il s'en trouve en Ardèche en France ou
dans le parc national des Arches, en Utah, dans l'Ouest américain. À mesure que l'homme est parvenu à
se créer des outils et des engins de plus en plus perfectionnés, il a dû tout naturellement imiter ce pont
primitif, abattre des arbres pour les placer en travers des rivières, après les avoir convenablement
façonnés, établir des points d'appui intermédiaires lorsque la largeur du lit l'exigeait et aboutir ainsi, par
degrés, à la construction de véritables ponts en charpente tels qu’ils ont été réalisés ultérieurement.
De même des ponts en liane ont été construits bien avant le premier arc en maçonnerie. Les éléments
porteurs des passerelles suspendues primitives étaient des câbles formés de lianes ou de bambous
tressés, attachés à chaque extrémité à des rochers ou des troncs d’arbre.
L'assemblage de roches brutes surmontées d'une dalle, dans sa forme rudimentaire, est-il postérieur ou
antérieur au pont de bois préhistorique ? De nos jours, il ne subsiste aucune trace des ponts en bois
contemporains de ces ponts en dalles de pierre, les Tarr Steps édifiés au début du Ier millénaire av. J.-C.,
dans le comté de Somerset, au sud-ouest de l'Angleterre.
Les premières voûtes sont constituées de pierres horizontales posées en saillie les unes sur les autres,
disposition dite « en encorbellement ». À Abydos, dans le palais d'Ozymandias, dont le règne remonte à
environ 2 500 ans avant notre ère, on a trouvé une voûte de ce type. On retrouve la même disposition à
Thèbes, dans le temple d’Amon-Rê. Toutefois la plus belle voûte antique de ce type est probablement
celle du trésor d'Atrée, une impressionnante tombe à tholos située à Mycènes, en Grèce et
construite autour de 1250 av. J.-C. Elle est formée d'une pièce semi-souterraine à plan circulaire avec
une couverture à section ogivale. Avec une hauteur intérieure de 13,5 m et un diamètre de 14,5 m, elle
a été le plus grand et le plus large dôme dans le monde pendant plus d'un millénaire jusqu'à la
construction des thermes de Mercure à Baïes et du Panthéon de Rome.
Les voûtes à joints convergents
Des voûtes à joints convergents, c'est-à-dire dont les joints sont perpendiculaires à la surface de
l'intrados, typiques des ponts en maçonnerie, existent en fait déjà dans divers monuments de l'Égypte
antique. En Nubie, dans l'une des pyramides de Méroé, se trouve une véritable voûte en plein cintre
composée de voussoirs régulièrement appareillés. À Gebel Barkal, deux portiques donnant accès à des
pyramides sont couverts l'un par une voûte en ogive, le second par une voûte en plein cintre, exécutées
l'une et l'autre avec voussoirs à joints convergents. Une voûte en berceau de forme elliptique, exécutée
en briques se voit dans le tombeau d'Amenhotep Ier et doit dater par conséquent d'environ dix-huit
siècles avant notre ère.
Plus récemment, en Europe, on peut trouver sur l'enceinte étrusque de la ville de Volterra, datant du
IIIe ou IIe siècle avant J.-C., la Porta all'Arco reprenant ce principe de construction d'un arc.
Ces ponts furent probablement construits vers -1300, à l'époque mycénienne (Âge du bronze), et plus
précisément, de l'helladique IIIb (env. -1340/-1200), pour la route qui reliait les grandes cités
mycéniennes de Mycènes, Argos et Tirynthe au port de Palea Epidavros.
C'est aux Romains que l'on doit la reprise de la technique de la voûte, son perfectionnement et son
utilisation partout en Europe pour la construction des ponts. Un empire aussi vaste supposait
une voirie fiable, praticable en toutes saisons et dotée de constructions plus solides que les simples
ponts en bois. On suppose que le plus ancien ouvrage voûté romain est un égout connu sous le nom de
Cloaca Maxima exécuté sous le règne de Tarquin l'Ancien, dont la construction a été entreprise 600 ans
environ avant J.-C..
Les ponts romains sont robustes, en plein cintre, c'est-à-dire avec une voûte en arc de cercle, reposant
sur des piles épaisses, d'une largeur égale à environ la moitié de l'ouverture de la voûte. L'une des plus
anciennes réalisations de la voirie romaine est le pont Milvius, construit sur le Tibre par le consul Caius
Claudius Nero en -206. Situé à 3 km de Rome, là où la via Flaminia et la via Cassia se rejoignent pour
franchir le fleuve, c'était le passage obligé d'accès à Rome pour tout voyageur venant du nord. Du fait de
sa position stratégique, le pont Milvius fut le théâtre de nombreuses luttes. C'est là qu'en 312,
l'empereur Constantin battit son rival Maxence dans un affrontement resté célèbre sous le nom de
bataille du pont Milvius.
C'est en Espagne et au Portugal que l'on peut observer des ouvrages parmi les plus spectaculaires tels
que le pont de Mérida, dans l'Estrémadure, et surtout le pont d'Alcantara, érigé sur le Tage en 103 et
104 apr. J.-C..
Au IIIe siècle apparaissent les ponts à arc surbaissé, ou ponts segmentaires. Le pont de Limyra, situé près
de Limyra en Lycie, une région de la Turquie actuelle, en est un des premiers représentants au monde.
Le pont mesure 360 mètres de longueur et possède 26 arcs segmentaires et deux semi-circulaires.
Rares sont les ponts construits en Occident avant le XIe siècle, mais le Moyen Âge voit s'édifier
un nombre considérable d'ouvrages aux formes variées et hardies. Ces ouvrages se composent d'arches
souvent très inégales, dont les voûtes sont en arc peu surbaissé, en plein cintre ou en ogive, cette
dernière forme permettant de diminuer les poussées ; ils reposent sur des piles épaisses aux extrémités
très saillantes au moins en amont. Les largeurs entre murs sont faibles et le passage présente toujours
des rampes et des pentes très fortes.
En France, parmi les ponts médiévaux les plus remarquables peuvent être mentionnés le pont Saint-
Bénézet à Avignon sur le Rhône (1177-1187), l'ancien pont de Carcassonne sur l'Aude (1180), le Petit-
Pont à Paris sur la Seine (1186), le pont Valentré à Cahors sur le Lot (1231), le pont Saint-Martial à
Limoges sur la Vienne (1215).
De la Renaissance au XVIIIe siècle
En Asie, les ponts voûtés chinois atteignent l’apogée de leur splendeur dans le Fujian avec des arcs très
fins. Le pont de Xiao construit en 1470 a une hauteur libre de 7,2 m avec une épaisseur d’arc de
seulement 20 cm, la moitié d’un arc normal. Il est toujours en service et supporte le trafic actuel. Un
autre pont remarquable de cette époque est celui de Gao-po, situé dans le Yongding et construit en
1477. Sa portée est de 20 m et son arc n’a que 60 cm d’épaisseur, sans un quelconque mortier de liaison.
Le pont devient un élément central de grands projets d’urbanisme. En France, les premiers architectes
de renom apparaissent, comme Androuet du Cerceau à qui l’on doit le pont Neuf de Paris qui,
commencé en 1578, ne sera achevé qu’en 1604 du fait des guerres de religion. Il facilite le passage entre
le palais du Louvre et l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, il jouxte le monument érigé à la gloire d'Henri
IV situé sur la pointe en aval de l'île de la Cité et constitue le pont en service le plus ancien de Paris. C’est
à cette époque qu’est introduit l’arc en anse de panier, courbe à trois ou plusieurs centres, sans jamais
toutefois se substituer à la courbe en plein cintre.
Au début du XIXe siècle, les architectes et les ingénieurs avaient l'acquis d'une longue pratique de la
construction des ponts en pierre et en bois. Mais la voûte de pierre et mortier relève encore d'un certain
empirisme, ce qui fait dire à Paul Séjourné, dans la première phrase de ses « Grandes Voûtes » : « On
fait une voûte d'après les voûtes faites : c'est affaire d'expérience. »
la courbe des pressions : c'est l'enveloppe de la résultante des actions qui s'exercent sur un joint
quelconque de la voûte,la rupture par blocs : la voûte est supposée se casser en trois blocs
indépendants qui se séparent par glissement, le frottement est supposé nul. Ces hypothèses, fausses,
permirent néanmoins d'approcher le calcul des culées.
En 1810, Louis-Charles Boistard montre, à la suite de nombreux essais, que la rupture des voûtes se
produit par la rotation de quatre blocs. Ces résultats permettent à E. Méry de publier en 1840 une
méthode de vérification des voûtes qui allait être utilisée pendant tout le XIXe siècle et l'est encore
parfois de nos jours. En 1867, Durand-Claye améliore cette méthode, mais sa proposition connaît moins
de succès car elle nécessite des calculs laborieux.
Du fer à l'acier
L'Iron Bridge en Angleterre comporte cinq arcs parallèles de 30,5 m de portée.
Le fer est un matériau plus résistant que la pierre. Sa résistance à la traction est faible, mais toutefois
nettement plus élevée que celle de tout autre matériau disponible avant la production de masse de
l’acier. Le tout premier grand pont en chaîne de fer a été construit en Chine environ 600 ans avant J.C. Il
s’agit du pont suspendu de Lan Chin dans la province du Yunnan avec une portée d'environ 60 mètres.
En Europe, les premiers ponts métalliques en fonte sont construits en Angleterre dès le milieu
du XVIIe siècle. Le premier est le Iron Bridge, conçu par Thomas Farnolls Pritchard et construit en 1779
par Abraham Darby III, sur la Severn. Une trentaine d'ouvrages en fonte sont ainsi construits dans
ce pays avant 1830, le plus important étant celui de Sunderland, en 1793, qui atteignait 72 m de portée.
Tous ces ponts s'inspiraient étroitement des formes et des techniques employées pour les ponts en
maçonnerie, mais la plupart d'entre eux eurent une très faible durée de vie, car la fonte est un matériau
fragile.
L'un des premiers ponts suspendus modernes a été le pont suspendu de Menai conçu par Thomas
Telford basé sur le brevet de James Findley aux États-Unis et achevé en janvier 1826. La portée
de 176 m de cet ouvrage constitue un jalon important dans la construction des ponts. Beaucoup de ces
premiers ponts suspendus n'ont pas résisté à l'épreuve du temps.
Le viaduc de Garabit en France avec sa portée de 164 m.
Aux États-Unis, les poutres triangulées se développent rapidement, en s'inspirant des ponts en bois. En
Europe, les ouvrages pionniers sont le viaduc de Crumlin, en Angleterre, et celui de Fribourg, en Suisse
(1857). Le fer, se substituant à la fonte, a aussi été employé pour construire des arcs, mais il a surtout
permis de créer des arcs triangulés, notamment pour les deux grands viaducs d'Eiffel : le pont Maria Pia
à Porto (1877) et le viaduc de Garabit sur la Truyère (1884).
Avec l'invention du convertisseur Bessemer en 1856 puis des procédés Siemens-Martin en 1867, la
production industrielle de l'acier se développe rapidement. L'acier, possédant des caractéristiques
mécaniques bien supérieures à celles du fer, remplace progressivement le fer dans tous les types
d'ouvrages et permet un allégement des structures. De nombreux ouvrages en arc en acier, d'une
portée voisine de 150 m, sont construits vers la fin du XIXe siècle comme le pont Alexandre-III à Paris,
construit pour l'Exposition universelle de 1900, remarquable tant par l’élégance de son arc que par sa
décoration. En 1890, le pont du Forth en Écosse (1890) constitue un nouveau type d'ouvrage : la portée
est étendue à 521 m grâce à une travée indépendante de 107 m en appui, non pas sur des piles, mais
sur chacun des bras de 107 m de l'ouvrage, qui s'appuient quant à eux sur les piles en rivière.
Béton arme
Le pont de Gladesville en Australie est un pont en béton armé de 304 m de portée.
Les ciments naturels ne sont redécouverts qu'à la fin du XVIIe siècle et il faut attendre le début
du XIXe siècle pour que les ciments artificiels voient le jour grâce au Français Louis Vicat et à l'Anglais
Joseph Aspdin. Leur production industrielle ne démarre qu'en 1850. À partir de 1890 apparaissent les
premiers ponts en béton armé, suite au brevet de François Hennebique déposé en 1892 qui présente la
première disposition correcte des armatures d'une poutre en béton armé, sous le nom de poutre à
étrier.
En 1911, Hennebique construit le pont du Risorgimento à Rome, qui atteignait 100 m de portée. Après la
Première Guerre mondiale, la construction de ponts en béton armé de grande portée se développe,
notamment en France sous l'impulsion de deux remarquables ingénieurs : Albert Caquot et surtout
Eugène Freyssinet. Les records se succèdent : pont de la Caille(Haute-Savoie), en 1928, avec un arc
de 137,5 m en béton massif, et le majestueux pont de Plougastel (Finistère), en 1930, avec ses trois arcs
de 186 m. Un grand nombre de petits ouvrages ou de très grands arcs en béton armé sont encore
construits de nos jours, avec des portées quelquefois remarquables : le pont de Gladesville dans la
région de Sydney en Australie, construit en 1964, a une portée principale de 305 m, et surtout
l'extraordinaire pont de Krk en Yougoslavie, construit en 1980, présente une portée principale de 390 m.
La construction des arcs, abandonnée vers le milieu du XXe siècle à cause du coût du cintre, a retrouvé
un intérêt économique pour le franchissement de grandes brèches grâce à la méthode de construction
en encorbellement avec haubanage provisoire.
Béton précontraint
Le pont de Nibelung en Allemagne est le premier pont en béton précontraint construit en
encorbellement.Les recherches portant sur l'utilisation du béton armé conduisent à la découverte d'un
nouveau matériau : le béton précontraint. Eugène Freyssinet définit les principes essentiels de ce
nouveau matériau en 1928. Quelques ouvrages modestes sont réalisés avant la seconde guerre
mondiale, mais le premier grand pont en béton précontraint est le pont de Luzancy (Seine-et-Marne),
achevé en 1946. Il a une portée de 55 m et fut entièrement préfabriqué à l'aide de voussoirs en béton
précontraint, mis en place par des moyens mécaniques sans aucun cintre. Il fut suivi par cinq autres
ponts similaires, également sur la Marne, de 74 m de portée.
Architectures suspendues
Les ponts suspendus du début du XIXe siècle étaient fragiles et de nombreux accidents se produisent en
raison de la trop grande souplesse des tabliers en bois et de la corrosion des câbles insuffisamment
protégés. Le pont suspendu de Brooklyn à Manhattan, projeté par John Augustus Roebling et construit
après sa mort par son fils, de 1869 et 1883, marque le retour en force des ponts suspendus. Avec une
portée de 487 m, il était une fois et demie plus long que tous les ponts construits jusque-là. Il avait six
voies de circulation et un trottoir ; les quatre câbles principaux sont mis en place suivant une méthode
utilisée par la suite pour tous les grands ponts suspendus construits aux États-Unis. Pour éviter les
incidents résultant d'oscillations provoquées par le vent ou la circulation, une carcasse rigide en acier est
incorporée au tablier sur toute sa longueur.