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La construction du fort (1841 - 1857)

La tour de vigie, point culminant de la forteresse, achevée en


1857.
Il faut attendre le règne de Louis-Philippe et le regain des tensions entre Français et Britanniques
pour que le projet reprenne : en 1841, celui-ci est redéfini à la baisse et de nouveaux crédits sont
Premières utilisations

Maquette représentant le fort Boyard lors de son utilisation


militaire à la fin du XIXe siècle.
Le fort peut alors accueillir deux-cent-cinquante hommes durant deux mois sans contact avec le
continent. Mais, entre les premiers projets et l'achèvement de la construction, la portée des canons a
augmenté et l'utilité du fort s'en trouve limitée. Il reste tout de même une construction importante
sur la mer, au même titre que certains phares. Son utilisation militaire n'est jamais celle qu'elle
aurait dû être. Il devient alors la cible des pillards et plus personne ne sait quoi en faire19. Il sert de
prison pour des soldats prussiens de la guerre franco-allemande de 1870, puis pour les prisonniers
politiques de la Commune, parmi lesquels Henri Rochefort et Paschal Grousset6.
Quelque temps plus tard, du fait de son inutilité, un projet voit le jour qui propose de raser le fort
entièrement, ne laissant que la base en granite, pour installer deux grandes tourelles automatiques,
se levant et s'abaissant sur elles-mêmes ; cependant, ce n'est pas mis en exécution à cause des
opposants à celui-ci20.
Finalement, en 1913, l'armée s'en sépare et les canons sont revendus à des ferrailleurs. Durant la
Seconde Guerre mondiale, il sert de cible d'entraînement aux Allemands.

Depuis le 1er février 1950, le fort Boyard est inscrit au titre des Monuments historiques par le
Ministère de la Culture. De ce fait, l'accord de l'architecte des bâtiments de France est désormais
nécessaire avant toute modification de l'état des lieux.
Observatoire marégraphique

Vue générale du fort côté sud-est.


Un premier observatoire marégraphique est installé par des ingénieurs hydrographes en 1859 au
Fort Énet, à l'extrémité nord de l'estuaire de la Charente (extrémité du rocher d'Énet à la Pointe de la
Fumée). Des problèmes d'envasement régulier de son puits de tranquillisation poussent l'ingénieur
hydrographe Jean Jacques Anatole Bouquet de La Grye à rechercher un autre emplacement pour
réaliser les mesures du niveau de la mer dans le pertuis d'Antioche. En 1869, des travaux sont
réalisés sur la jetée nord du barachois et, en 1873, le marégraphe est transféré du fort Enet au fort
Boyard. Le 11 août de la même année, les premières observations du niveau de la mer sont
réalisées. Il fonctionnera jusqu'en 191921,22.

Abandon, rachat et seconde vie

Modèle réduit de la forteresse lors de sa période d'abandon,


exposé dans le parc France Miniature.
À l'abandon pendant 80 ans, le fort Boyard devient le domaine des oiseaux de mer qui, avec le vent,
y ont apporté des graines qui germent et produisent une végétation notamment dans les joints des
pierres, dégradant sévèrement l'ouvrage en se développant.
Le 20 juillet 1958, l'édifice se trouve à l'épicentre d'une petite secousse tellurique qui fait des dégâts
sur tout le littoral. Les fissures du fort n'ont pas bougé comparativement aux anciens relevés.
Finalement, le ministère des Armées décide de son aliénation et il est remis aux Domaines le 4
octobre 1961.
Le 28 mai 1962, le fort est donc mis en vente aux enchères au prix de 7 500 francs. L'enchère est
remportée pour 28 000 francs par André Aerts, chirurgien dentiste et restaurateur23,24 à Avoriaz,
qui semble s'être acheté le fort comme on s'offre un tableau25. En effet, personne, à commencer par
lui, ne sait vraiment ce qu'il compte en faire25, l'acquéreur n'ayant pas les moyens de l'entretenir,
encore moins de le restaurer. Il se rend sur place quelquefois, et y campe avec ses enfants
notamment, avant de ne plus y revenir, attristé par les dégâts causés entre autres par les pillards, et
se contentant alors d'en faire le tour en bateau quand il vient dans la région26.
En 1984, le président de la République François Mitterrand demande à Michel Crépeau, alors
ministre du Commerce et de l'Artisanat et maire de La Rochelle, d'organiser une visite au fort
Boyard, dont il connaissait l'existence depuis ses vacances à Fouras durant son enfance. L'accès au
monument par l'océan ou par les airs est cependant difficile, en raison notamment de la destruction
du havre d'abordage par les vagues et du vent. Finalement, l'hélicoptère du président se contente de
se mettre en vol stationnaire au-dessus de la forteresse avant de se poser sur l'île d'Aix27.
André Aerts remet finalement le fort en vente avant de s'en séparer définitivement en novembre
1988, pour 1,5 million de francs. La société de production de jeux télévisés de Jacques Antoine, qui
l'a acquis, le revend alors aussitôt au conseil général de la Charente-Maritime pour un franc
symbolique. En échange, le département s'engage à effectuer les travaux de réhabilitation et assurer
l'exclusivité de l'exploitation du lieu à JAC (Jacques Antoine et Cie, troisième producteur de jeux
télévisés de l'époque). Dès lors, le monument devient l

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