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L A CO L ÈR E
T IS O N D ENF ER
’
pa i x s i g n é e à L u n é v
,
il l e alors q u e Bonaparte était premier c o n s u l de
la répub l ique française la scène suivante se passait dans un endroit
,
l éan s .
,
’
,
°
tribuna l un avocat nommé M Laurent a dans sa p l aidoirie fait u n e
, , , ,
,
, ,
’
. .
,
l e p l ains Ah çà !
. dit es m o i Y von e s t b on t ir e ur n est cc —
, ,
’
-
,
’
,
’
'
Ceux ci abordèrent avec courto i sie l es prem i ers arr i vés s e x cu s ant
—
,
’
,
’
a rrêté lorsque Yvon parut La sueur qui per l ait son front sa po i tr i ne
, .
,
s o upçons de ma femme .
calme il ajouta,
,
a e,
épées .
, ,
.
-
,
r
,
’
du péri l et de l a colère .
, ,
, ,
”
En f n le champ clos s o uv ri t
i
’
.
s i eurs !
, ,
large .
précipi tèrent sur l u i e t le désa rmèrent non sans l utte et sans danger ,
,
’
tion .
nemi désarmé .
, ,
aj outait l autre ’
un soupir de regret .
temps .
l autre
’
ce que cette fâcheuse a ffaire s e soit terminée ainsi Vous n êtes pas .
'
6 LES SE P T PECHÉS C A PITAUX .
m i eux
vous a v ez raison .
tire pas d e sang aux autres sous prétexte que tu en as trop rep ri t ,
, ,
tre et que diable ! rappelez vous surtout que vous êtes magistrat
, ,
-
,
pi ra n t M ais vous ne savez pas ce que c est que d avoir une robe
’ '
nous nous v errons ce soir au bal costumé que donne l e beau père —
r ieuse .
A ce soir donc .
A c e soir .
COLÈRE 1 LA .
,
’
suis sorti .
, ,
- -
,
ce matin .
A yez bien soin de vous con former à ses ordres dit Cl oarele ,
Ou i m onsieur , .
homme ; comment va t i l ? - -
monde .
, , a .
l aque ll e ce père parl ait de l accusation in famante qui pesait sur son ’
comme un b ê ta .
, ,
’
un mot de plus !
C est mon avis mons i eur le j u ge au d i able les m ots en avant
’
, , ,
des poches d e son long gilet de feutre i l e n tira u n rou l eau l e prit , ,
un sourire matois
Il y a là dedans cinquante bons vieux l ouis d or ça sera les ’
a pres .
bâton noueux e t sorti t sur l es pas de Cl o rek dont i l n eut pas l e loi a ,
’
,
’
Pa 1 C i
’
? a r ,
g l e d u n e rue
’ ’
par ic i ,
.
Cette rue assez courte abo u tissai t à une p l ace appe l ée la Pl ace
, ,
,
’
c est u n exemp l e
’
.
aussi la fou l e moins Surprise que curieuse attirée par les éc l ats d e
, ,
, , ,
, , ,
, ,
fait hon neur à un g l adiateur con sommé ; n ous dirons q u elques mots
du ba l costumé uque l l es témoin s d e l i mpé tueu x magistrat a vaien t
a
’
l a gravité d e l a magistrature .
, ,
,
CO L ÈRE LA 11 .
, ,
sous la survei ll ance d une femme d e trente ans env i ron person n e
’
M o i j a i fi n i d ourl er l é ch a rpe
,
’
repr i t un e aut re
’ ’
, .
,
’
Da me Robert c e st t ou t de m ême bi en dr ô le
,
’
.
Quo i ?
Un juge d égu i sé .
pas tous les j ours dégu isés quand i ls ont leurs robes ?
, ,
q u u
’
ne ro b e de juge n est pas un dégu i sement m a i s u n costume offi
’
,
«
c iel .
rité d e l entreti en
’
.
,
-
.
mesdemoiselles .
fê te dame Robert ?
,
, ,
approchait .
à l a ressemb l ance carna v a l esque dont nous par l ons ; une l ongue hou p
pelande grise à boutons argentés un pantalon noisette serré à l a , ,
cheville par un cordon qui l aissai t apercevoir des bas rayés bleu et
,
b l anc sur lesque l s s é cha n cra ien t des soul iers de cuir noir à l arges
,
’
tricorne .
vous gri ll ez d env i e d e m é pou ser vous m é pon s erez Ce qui sera sera
’ ’
,
’
.
,
n e n parlons plus
’
.
c alme sardonique
V ous avez raison monsieur Segoffin ne parlons plus d une pa , ,
’
reil l e sottise c est ce que nous avons de mie u x à faire Par l ons de
’
.
,
vement
Q u a v e z vous à soupirer a i nsi v ou s q ui ne vous émouvez ordi
’
-
,
n a i rem en t de rien ?
Ah ! mon Dieu !
Ce qui est fa i t es t fait .
I l serait possibl e ?
a i t d ai ll e n rs qu un rez de chau ssée Un s a u t d ane
’
Ça é
’ ’
n t — -
’
, e , ,
r etourner celui l a
‘
-
.
,
.
, , ,
Fenêtre .
dre sa place .
Pourquoi ?
Commen t ! pourquoi ? A près un pareil scandale et de la part ,
, ,
—
, ,
M .
s é cri a Suzanne
’
Dites moi au moins comment ce mal heur e s t
.
-
arrivé .
d ess ous .
, . a .
,
’
15 C API TAUX
L ES SEPT PECHÉS .
raî tra i t ,
reprenait o u au Pa l ais qu i l e s t a ll é dans l e cabinet du
-
,
’
, , ,
’
la fenêtre .
fray é e .
i ntime ,
moi qui connais fort bi en monsieur j e me suis dit tout de ,
l autre et j avais r ison ; e n f n ce qui est fait est fait Je vas por
’
,
’
a i , .
Ce qui es t fait est fait ! v ou s n avez que cet i n suppo r tabl e re fra i n ’
C e qui sera .
, .
, ,
, .
, ,
, ,
C OLÈRE LA 17 .
Je le crois bi en !
C est i mposs i ble !
’
Vo u s le verrez !
l l i rait à ce bal qui est justement donné par l e beau père de
,
-
M le prés i dent !
.
R aison d e plus .
. .
Il s y attend b i en
’
.
I l s y attend ?
’
,
’
,
’
.
,
’
d o u te de rien !
J e m p o r te le cos t ume ajouta Sego ffin et je v as atte ndr e
’
, ,
m onsieur che z l ui car i l ira à l a fête aussi vrai que v ous m é pou
'
, ,
,
‘
t
audacieuse bra v ade qui pou v ait amener l es résu l tats l es p l us fune s tes .
tourner d a ll er à ce bal
’
.
, ,
pet its rideaux de soie étaient fermés s occupait d un tra v ail d e bro ,
’ ’
m encer à s endormir
’
.
pr i t
Yvon n est pas encore r en tré ?
’
Non madame
, .
Oui madame
, .
Très jo l i madame
-
, .
e t plus sévère .
,
’ ’
ble q u a l o dinaire ’ ’
r .
q u e
’
l le désirait av o ir avec sa maîtresse craignant de l ui c a user une ,
va i t .
un assez grand m
J é pro u v e
’
al aise répondit Jenn y ; mais ,
j e n e m en plains pas
’
,
- -
m i voix e n s e rasseyant
-
,
.
—
, ,
ce soir .
Ensuite ?
Ne d onne à monsieur une de ces occas i ons d e mport em en t q ue ’
vous r edoute z
Quelle idée !
C est qu e mada m e il y aura là bien du monde !
’
, ,
mar i .
u ,
dés envers l e pré s ident dont mon mari e s t après tou t l e subor , , ,
donné .
s i d en t !
q n Y
’
v 0 n doit avoir pour l ui l e maintiendront dans u n e j uste rés erve
, ,
Pourtant ,
.
C OLER E LA 25 .
, ,
M ais ,
Suzanne qu y a t ii ? v o u s m effraye z
,
’
- —
’
.
d en d o s s e r pour l e ba l du soir
’
bil l es à celles de la veste étai t serré aux hanches par une ce i nture,
j fl d , ,
n a
a , ,
n ç a i en t sur s es épau l es .
n iques nationales .
, ,
m an .
r i ant
Eh b i e n ! Jenn y co mment trouves tu mon costume ? J espère
’
-
,
dres désirs .
, ,
’
LA COLERE .
, ,
’
à demi voi x -
l a i pas v ue d e t o u te la journée
’
.
lique .
p r e s s i on na bl e j e m en applaudis
, au contraire’
; car j espère q u e ,
’
.
, ,
, ,
, , , ,
et m ax !
26 SEPT P ÉC H ÉS C A PIT A UX L ES .
v o yé chercher l e médecin ?
petite .
, , , ,
l es siennes .
Bon j e te comprends ,
repr i t Yvo n en sour i ant à son tour , ,
, , ,
a i mé docteur .
Et comment ? d i s mo i cel a v i te —
.
Ah !
C est qu e vo i s t u ? j e te le rép è te ma guér i son dépend absol u
’
,
-
,
ment de to i .
Reste auprès de mo i !
Es t cc que j e p ens e à te q u i tter ?
—
L A CO L È RE . 27
ai s
M dit la j eune femme en hésitant et avec u n v i ol e nt b a t
,
,
’
veau .
car elle sentait croître les a l armes que l ui avait i nspirées dame Ro
kert .
Comment ?
Sa cr ifi e moi ce t te fê te —
.
Q ue dis tu —
Reste a u près de mo i .
si re tiré .
u 1n , , u
ve l
u a i s ce matin Est c c que j se a
o r i te faire
. un reproche d—
e ce l a ? ’
dix minu tes pour re v enir à peine u n qu art d heure pour rester à ce ,
’
,
’ ’
Que veu x tu d i re ? -
Ne va pas là .
, .
,
’
,
’
, ,
’
Je n e pu i s , te dis j e —
, me d i spenser de p araître u n moment à
cette fê te .
Mo n amt
reproche :
—
Jenny u ne pare i lle i ns i stance d e t a part m étonne et m a ffi ige ;
,
’ '
n i r autant à u n p l aisir
50 LES SE P T P ÉCH ÉS CA P ITA UX .
, ,
,
’
ra ch er cette cle f .
D abord stupé fait puis poussé à bout par l act i on résolue de Jenny
’
,
’
Cette cle f !
Non répondit 1n trépi de men t Jenny
,
n on j e t e s auverai , ,
malgré to i .
Soudai n l a petite fille évei ll ée depuis que l ques minutes pa r les éclats
,
,
’
, ,
s ei n d e s a m ère e n m u rmu r an t
fi lle d e ntre m e s b ra s !
’
LA C OLERE 51 .
qui rend l homme a v eug l e e t sourd aux sentiments les plus sacrés ;
’
, , ,
ment plus rapide que la pensée e t par un e ffort dont la colère ren ,
épaule et disparut .
, ,
s i ons causées par la terreur étai t sans parole sans regard et sem , , ,
, .
, , ,
ava i t entendus .
Mo n
en fant s e meurt Yvon se précipitant alors dans la chambre de sa
.
,
comme un spectre .
Alors par un suprême e ffort Jenny étendit ses deux bras pou r
, ,
Prend s la j e meurs -
, .
rine marchande Ses che eux et ses favoris étaient rou x son te i nt
. v ,
, , ,
porte .
, ,
,
’
.
Très b i en m on si eur -
,
.
ma chambre .
’ -
,
. ,
prendre ?
e n me promenant .
Dieppe .
Pa s u ne monsieur ,
.
bonheur d e se dire qu il y a touj ours des gens curieux d é chi ne r ces ’ '
,
’
-
Pu i s il ajouta
Co duisez moi à ma chambre v ous y a mènerez l a personn e
n -
,
, .
Dès q u e cette personne sera arr i vée vous nous ser v irez â dé ,
a mer .
,
’
puisqu i l s sont m arins tous deux ! M ais au fait que j e suis bête !
’
, ,
,
’
ses sourc il s et sa large barbe en col l ier ses traits durs presque re
, , ,
Ol l l .
COLÈRE LA . 35
’
L An gl a i s l e M altais ains i réunis l hôte après avoir serv i l e dé
et ,
'
j e u n e r reçut ,
l ordre de ne pas déranger
’
l es conv i ves et d e n e se ,
Tu e n e s sûr ?
C e mat i n au moment où j ai qu i tté Dieppe notre émissaire
,
’
P i etr i di t l An gl a i s en redevenant ca l me
, to u t n est
’
,
’
ment .
Mo i ?
il impossibl e de rendre a vec q uel accent l An gl ai s pron on ça ce
es t
’
seul mot m oi , .
homme sou ffre dans son orguei l mille tortures pir e s que la mort ; il
fa u t qu i l expie le ma l ffreux qu il a fait à mon pays i l fa u t qu il
’ ’ ’
a ,
expie s e s inso l ents e t féroces triomphes qui sont la ter eur e t l a honte ,
r
,
'
,
’
g er l An g l e te rr e !
Tout à l heure reprit le Maltais avec un sourire sardonique
’
, ,
z —
.
—
.
m ître Ke l ler
a Que l es t votre mot de reconna i ssance ? P a sse
.
quoi i l s gissa it ? ’
a de conduire que l q u un à Folk estone ’
a ,
aux insu l tes de cette mu l titude que son nom a si souvent ter i fié e r .
, , ,
,
-
.
t entateur .
Tais to i t e dis j e ! —
,
—
La 1 sse moi -
.
,
’
,
,
c es t l e dro i t de l a g uer re
’
.
LA C OLE R E 59 .
longtemps pensi f .
montre s é cri a ,
’
dreux atte l é d e d eux che v aux qui s arrêta de v ant la poste située de
, ,
’
cel l e d e j oie diabo l ique bri ll a dans s es y eux gris e t i l dit à son com ,
ment . Confiance e t co u ra ge .
d a ns votre a u berg e ?
Oui monsieur il v i ent d arri v er ; j e l a i même i nstallé dans la
, ,
’ ’
g e u r s arr’
ê te ici .
a ,
h ô te
, rep it l Angl ai s d un ton sardonique
r
’ ’
e t retourner à D i eppe .
soirée es t superbe
Au revoir messieurs ! ,
, ,
a u b erg e .
LA C OLÈ RE
‘
. 11
, t o
V a ll X .
ge e is
'
quart de l ieue
Ça ne m étonne pas mon bra v e et ça doi t être u n vrai plai s ir
’
, ,
l An g l a i s
’
C est dommage !
’
Dame ! qu y faire ? …
’
Voyons l a manière ?
A u mo ntent où l An gl ai s a ll ai t fa i re sa propos i t i on u n garçon de
’
,
-
.
vance ?
Est ce que j e l e sais
- ?
re pr i t l e garçon ; ça a l a 1 r d u ne ’
a v ec une panade et d es œu fs à la
De l a panade et pas de v in ! Voilà u n particulier j ugé
, ,
s en t en t i e u s e m en t Jean P ierre -
.
Pu i s il reprit
A h çà ! tu me fa i s bavarder toi et , ,
S a d re ss an t alors à Russel l
’
fa ire
L An gl ai s fi t u n signe d m tel l i gen ce au post i llo n l ui m ontrant d u
’
,
,
—
deux mots .
LA COLER E 45 .
ferai t d e b e ll es a v ec l e S a n s C u l o t te Tenez l e g u e u s a rd ! v oi l à—
.
,
,
-
t ii
-
,
attention bri g an d l si tu , j e te vas caresser .
M a foi
Si v ous acceptez vo i c i v i ngt vous aurez là bas l an tre
,
-
’
Aucun s a rpej eu M ais c est bien là une idée une vraie fantaisi e
,
’
,
,
.
,
’
.
voiture .
r
’ ’ ’
et dit au pos t i ll on
Bon train Jean Pierre monsieur est très pressé
,
-
,
-
.
, ,
,
?
Qu est cc qu il y a ?
’
-
’
Oui .
Je ne sa i s pas moi ,
.
M oi ?
Oui bourgeo i s et alors j e n ie su i s a rrêté
, ,
.
Si bourgeois , .
,
a
, , ,
Et comment cette boiterie lui est elle venue s i vite mon garçon ? -
,
Très no i re —
dit l a vo ix
, Il n e faudra pas oub l ier d allumer .
’
—
Ah je sens ce que c est avec mon doigt ; reprit le postil l on ;
’
"
ôter ça ne sera rien
, .
to u s marcher à vo l d o i seau
’
.
l à haut j e serai tout prêt à enra y er pour la descente qui n est pas
’
-
,
commode .
cheva u x ; mais ralent i ssant peu à peu sa marche pendant que l atte
, ,
’
l age graviss ait l entement la côte Jean Pierre l aissa l a voiture passer ,
-
de v a n t l uL
A ce moment Russell et P i etr i sortirent d un taillis qu i longeait la
,
’
dans le s bottes fortes L e posti l lon souriant d un air très satis fai t de
.
,
‘
,
’
-
.
’
à y a u ne autre montée .
, ,
au posti ll on
M o n gar con n oubl i e pas de b i en assurer le sabot d en ra ya ge
’ ’
, .
J y vais’
Pierre
A sseyez v 0 us sur la palette de derri ere e t t ene z vous bi en j e
—
,
—
,
vais enrayer .
Les deux hommes s a ssi ren t à l endro i t dési gné se tenant des mains’ ’
,
’
.
, ,
fra ya n t e rapidité .
enrayé .
l i ta i re .
, ,
g u l i e r c étai
,
t la
’
c o mpl è te absence de j eu n es g ens ; l e s dernières
a v ait mis sur pied une partie d e l a réser v e de la garde nat i onale di ,
,
.
u ,
et par p osition .
50 LES SE P T PÊCHË8 C A PI TAUX .
, ,
bon feu br ûl ait dans la chem i née ca r l es soirées étaient encore fra i ,
, ,
,
’
q u ’
aux porce l aines l es plus transparentes et l e s p l us fineme n t pein
boui ll ante pour faire l e thé u n simple cimier de cheva l ier décorait
,
c l a rté d e l a lampe .
veux étaient encore fort noirs son teint frais ses dents b l anches , , ,
,
a
Cette j eune fill e venai t d avoir dix sept ans ; elle étai t gra nde
’
-
,
L A couture . 51
p a x résu
u l tats avait été de r endre cette jeu n e fi ll e horrib l ement
peureuse un bruit sou dain u ne brusque surprise un réci t e ffra y ant , , ,
, ,
d une pâleur extrême l émotion la plus fugitive co l orait aussi tôt son
’
,
’
!
t
eint d un rose v i f ; alors
’
.
,
}
'
o l i g a r ç on n o n a
pp e lé s o u s l e d r a p ea u x s .
e -
,
, ,
g n r m i n ,
vers vous comme pour vous fixer se rappel ait hél as ! a v ec une , ,
e t presque insaisissab l e .
c a usaient des rires ino ffensi fs car le digne garçon était suj et à d es ,
cret d an s le ur faib l esse même qui tour à tour appel ait le sourire au x ,
tretien .
, ,
n
matin même par l a poste faisait à haute voi x l a lecture des derni ere s ,
de mon
Tais toi c est à moi de rougir d evant M O n é si m e
-
,
’
dit la .
,
, ,
, ,
, ,
,
’
.
garçon .
En vérité m a bonne am i e ,
dit la j eune fil l e avec u n a ccent ,
'
,
LA COLERE . 55
, , , .
grâce de so n i nfirm i té .
l u i dit
, , ,
, .
,
m i nquiète
’
.
t res éto ffes on puisse annoncer son retour chez soi à heure fixe ?
,
t outes sortes de j o l ies choses touj ours de fabrique ang l aise par , ,
cupe qu e de ses pet i tes a ffaires e t qu i v oyage dans une bonne voi ,
,
’
dre mon en nt
,
fa ?
Rien tu as raison ,
.
père es t peut être expo s é aux plus grands dangers ! à l a mort ! Tiens
-
Oui pauvre en fant cette seule idée vous rend toute pâle toute
, , ,
digne père Mais chassez ces vi l aines idées et pour v ous distraire
.
, , ,
Non mademoisel l e ,
reprit le j eune homme qui fais a i t des , ,
g l a i s .
ca p i t a i ne ce :. ä
%
l En d ur ci , qu i v i ct i m e
e
’
,
d
’
u ne in f r n a l e t r a hi s o n
e , a v a i t été enlev é d u t er r i toi r e r a n ç a i s p a r f
des émi ss a i r es a n g la i s .
58 LES SEPT PÉCl Ï ES CA PITAUX ‘
Oh ! to i tu es brave
, dit la jeune fi lle en sour i ant , tu es ,
vail l ante
Comme un lion E t je me régale des réc i ts de batail l e que j e
.
,
’
l En d u rci
’
.
J o u rn a l d e l Emp i r e ;
’
on sait l es nombreux e t b ril l a n t s co m ba ts
de ce corsaire contre la marine britannique et l e nombre considéra ,
guerre por tant trente canons Ce bâtiment qui escortait plus ieurs
, .
,
ou bl essée
J
.
COLE R E LA
59 .
,
’ ’
,
’ ’
m ee t rien que ça ; mais l e fait est qu une guerre d e cor s aires ça doi t
’
Oh ! oui dit O né si me
,
u ne guerre sans merc i n i pi tié ,
Eh mais !
-
repr i t l a t ante c est ce qui en fait l e c harme ,
’
à voir ! J e me le figure avec une grande barbe rousse des yeux flam ,
pouvoir assez vaincre l a tro ce dou l eur que sa brû l ure l ui faisai t é pro u
’
,
’ ’
tr a i d er !
’
bien heureux de penser q u e ceux que nous aimons ne sont pas expo
sés à de gran d s périls ? M ais continuez j e v ous pr i e monsieur O né , ,
, ,
, ,
, ,
passé que l ques jours en crois i ère pour l a t tend re négl igeant des prises ’
u ,
’
g lor i euse !
Oh bien m oi ma bo nne a mie reprit la jeune fille
, je t a , ,
’
,
’
m on frè re ?
sa LES SEPT PÉ CH ÉS CAPl TAUX .
rib l e corsa i re a pu être enlevé par des A nglais sur l e terr i toire de
France .
tombé .
tenté et exécuté par de ux émissa i res ang l ais qui avaient sans doute ,
, ,
,
’ ’
selle qu i l lança l es che v aux avec une e ffra y ante rapidité tandis que
,
’
le posti ll o n était jeté à dem i mort sur l a route par l autre Angla i s -
’
chevaux dans une dangereuse descente crut que le posti l lon ava i t ,
,
’
.
, , ,
reba n d ier s
p .
l e s côtes d An gl e te rre
’
.
, ,
,
64 LES S E PT P ÉC H ÉS CAPIT A U X .
,
s
c he .
_
,
’
p r a ticab e e t il
l l aurait été j e’
crois p our un hom m e qui ne s e fû t
, ,
s eoria
’
g l o r i fi e r di v in i
, ser la co nt re
jeune fi ll e l ui répondit
,
Dame ! écoutez donc mon en fant vous dites que la colère c est
, ,
’
, n ,
, , , .
pouvoir pas même l ire sur l e s traits de cel l e pour qui i l tremb l ai t si
l agita tion dont ell e sou ffrait se ca l mait ou s a g g ra v a i t ; car i l régn a
’ ’
z-
regard fixe ses gra nds y eux encore grandis par l a terreu e t par
,
a r
ca dé e
la gou v ernante Ne savez vous pas combien ces pen ées vous sont
.
- s
funestes ?
Oh ! r eprit l a j eune fi ll e dans un compl et ég a rement ce t ,
, , ,
4 .
66 LE S S EPT PECEES C API TAU X .
,
onc
p
é h n cé Alors ma mère oh ! ma mère morte et m m
.
, , , ,
saire réc i t qui chose i nex pl i cahl e pour elle lu i inspirai t à la fois d e
, , ,
supplicat i ons d Oné si m e elle vou l ut abso l ument que celui ci continuât
’
,
-
, , ,
a vec ma fi gure n a y ant pas l usage d e mes mains l iées derrière mon
,
’ ’
, ,
va is asse z limé mes cordes pour pouvo i r les briser par une vio l ente
secousse car la co lère me donna i t une force i ncalcula bl e
,
.
tait qu un jeu ’
.
, , ,
perçus la c l arté d e la lune ; m arc bou tant alors mes m ins p l acées ’
—
, a
,
-
lignes ; je vidai mon petit sac de tabac bien sec sur l é tou pe afin de , ,
’
ment .
,
’ ’
, au
pas priver sa gou v ernante d une lecture qui sembl ait l i nté ress er ’ ’
.
, ,
.
’
u e r ri r
g .
Celu i ci reprit —
u i g e et
a me sent a nt déj à p l us ca l me plus à mon aise après cette
q p , , ,
, , , ,
corder un instant .
Si mon d e D un k erqu e
, .
vous capita i ne !
,
No n capita i ne c est à Be z el ek
’
.
, ,
E t o ù es t i l ? -
q
, u e v ous a ve z abattu le prem i er et qui e st tombé par dessus le bord ,
-
p l i ce s de mon enlèvement ?
p e u d e to u t .
J e l e vo i s b i en .
d es deu x .
ti é co u pé l e bras .
, , ,
vingt cinq guinées d a v ance et vingt c1u q guinées en arri vant à Fol
—
’
-
a i n e M ais je vous jure que je n e savais pas que c était vous ; sans
’
p i t .
L A con ms .
o o 0 o o o
,
-
,
’
C est vrai dit Oné sim e à dem i vo i x
,
—
.
,
’
Quelle pensé e ?
C et homme après a vo i r tu é deu x d e ces m al h eure u x e t bl e ssé
,
d e m a col è re d e ma rage !
, Plu s cal m e ! m on D i e u ! Ainsi il l u i ,
m étier .
, ,
’
tion .
O n é si m e cour a geux
— reprit l a gou v ernante e n répondant aux
dern i ères paroles d e la protectr i ce d u pauvre myope a llons cel a , ,
n e s t pas sérieux
’
dresse s i l e s t possible
,
’
.
, ,
,
a ,
r ,
q u iét u de .
r n a ,
A h l e m al heureux e fa t ! s e c i a t el l e a v e c angoisse ; n n r - -
e e e s t t o u t . s c e ne s 1 m e q ,
-
,
,
’
encore .
, , .
,
a u ,
horrib l e .
qu i l n a percev a ä
, ,
5
"
il S E PT PÉC H ÉS C A PITAUX
L ES .
,
’
suite .
,
’
inquiétu d e .
j o i ndre da me Robert .
, ,
COLE RE LA 75 .
Qu a nt au capitaine l E n d u r ci e t à son fi d èl e m i t re ’
,
a
« uni té .
,
u ,
,
u r
°
1 Un e pr ofo n d e c icatrice comme n çant à la tempe gauche e t se
termin a n t au b s d e l a j oue (bl ess u re o cca mo nn e e a ffi rm ai t i l par sa
a ,
-
,
, ,
m al en co n t re) .
. n a n u u
mac h ine) i l s appu yai t sur u n e grosse c a nne car i l b o itai t for t ba s
,
’
, ,
, .
,
g o c i a n t en r ou enn er i es .
Al
’
de Seg offin dame Robert malgr é l es sarcasmes dont
a s pect , ,
,
76 LES SE P T pÉcuÉs CAPITAUX .
,
’
n u
’
cria t el l e
- -
Où ça ?
ce que c est ’
.
, ,
M e rci du cadeau !
Vo u s n e direz pas toujours cela ma chère ce qui sera sera , .
pa u v re Sego ffin .
E l le se réalisera .
q
78 LES SEPT P ÊC H ÉS C APITAUX .
a , , ,
’
t j é ta i s borgne
‘
Es t cc bien po s sib l e !—
s e cr i a dame Robert avec stu eur
p ,
q u e vous a v ez p e r d u l œi l ?
’
t i ci en q u e d epu is q u e j e n a i p l us qu un œi l l e gail l rd e n v a u t
, ,
’ ’
, a
chère .
, ,
’
P a r faitement .
C om m e u ch arme n .
c e tt e pau v r e m d ame ? a
, , , .
, ,
vi en t d e te m ps e n temps .
Et son cara ct èr e ?
Pas da v a n tage .
hein ! Segoffin ? _
L A cont es . 79
t ume breton lors d e cette terr i ble soirée où madam e est morte ! La
'
v ous ?Est
.
dai t à ivre qu est ce que j e vous ai dit ma chère qu and vous étie z
v ,
’
—
, ,
co l om bi er .
, ,
rant .
,
’
.
s i eur a donc réa l isé l e peu qui l u i restait pour subven r au x b esoin s i
.
, ,
g o ffi n d u n a
v oir ma chère
, .
80 LE S SEPT rEeuEs C AP ITAUX .
, ,
’
,
’
,
’
, ,
m erce !
Qu est c c que vous m e contez l à Sego ffi n ?
’
-
,
il répondit
C est tout simple vous a l lez comprendre cel a tout d e su i te ma
’
, ,
V oyo n s !
Un enfant comprendrait cel a .
En fin voyo u s ! ,
C OLÈRE LA . i
V oic i ,
dit Seg offin d un air capab l e ’
A u l o up l a fo r ê t ,
au
re té s
Seg o ffin qui d a v ance sour i ait co m pl a i sa mm cn t à l e ffet que son pré
’ ’
, , u
d eau l es l av era
’
.
u .
d a rgent )
’
.
ar a ,
n s
c s t rem pl i d à pro po s
' ‘
-
.
C est à q oi j a i p ense
’
répo n d it l m pa s s ibl e Seg off m
u
’
1 ,
m av it g ra ti fié
’
a .
a bs ent s .
Co m m ent Suzanne ce , ,
s o u e n ir d e l g o u v ernan te ; Su a a e n o u bl i e r i '
i
v a z . s a
M lh e u re s e m e t l e p s s io d e l aî î tu d e d e Seg e l fin fu t int e r
’
a u n x re n i . :
r o m p u e p r l e trée d e M C lo r ek e t Û s a fi l l e q i s e te n aient t en
a
'
n . a u ,
u
d e m e t b ra s d e s u s br s d e s s o s
r n , s ,
a u .
L e s t ra i ts Y v on a l o r â g é d e q r a nte d e ux a n s n a v a ient pa s
’
,
s ua -
,
b e co u p c h gé ; s l e m e n t s e s c h e e u x co m m e n ç a i e nt à griso n e r
au an eu v n
e t s o n t ei t é t a it s i n g u l i è e m e n t b
n n i e t l nl e d u e s t e i l sem bl a i t
r ru i r ,
a v o i r g a g é e n so u p l e s s e e t e n v ig u ur ; s
n p h y i o no m ie r y o n n a i t e a s a
s es y e x é ta ie n t r e m pl i s d e l a rm es d e j oie e t i l s é c i a e n e n t ra n t
’
u ,
r
j o u m a fil l e chéri e
r,
l a c o n tem pl e r a l a v i v e c l ar té d e l a l m pe a .
c o u v s a fi ll e d u r eg ar d r e m pl i d u n e nxieu s e t e ndr e s s e a fi n d e
a
’
n
’
a ,
u a
’ i t
. a ,
s
, ,
, ,
q u e lors d e m o n dé part .
Sa b i ne .
sa ut
Encore mon en fant encore ! , ,
l autre
’
.
, ,
—
Al i ! Suzanne dit l e co m m i s d e M Cl o rek en sui v ant d a me
, . a
avoir u n '
,
g , ,
sera .
-
, ,
portée ?
On n e peut m i eux .
Oh ! c e s t b i en l à u ne i dé e
’
de p ère c om me vous d i tes Et d a
,
.
’
LES SEPT PÉCIIÉS C A PITAUX .
,
. u ,
c h an ger de
l i o n m o n père ce pays m e con v ient beaucoup au contr a ire
‘
, , ,
C o mm ent ?
Quell e s acti on s ?
V o u s dites q u e tous mes désirs sont les vôtres .
J e t e n fais j uge
’
.
r u
A m er ei l l e v .
en t r0 p froid e n vo i t u re ? Il
y a e u en c ore t nt de n e i g es l e mois pa s s é ! a
A u s si ,
di s ais j c à S u z a n n e penda n t q u e nous étions l à bi en a bri
—
,
u e s a is j e ?
q
—
, , ,
-
Vrai bien vra i ? ,
Certai n em en t .
Q uel l e promesse ?
V ous ne vo y agerez plus vou s ne me quitterez plus ? ,
,
’
un prétexte .
Vous m e restere z
Toujours .
Vous me le jurez ?
Foi d e père .
Et pour qui ?
O li ! pour une personne qu i e n es t digne et en faveur de qu i ,
A nous deux ,
, , ,
Ecfli is CA P ITAUX
‘
88 L ES s uer
‘
r .
r es sa n te si pénib l e !
,
heureux ?
Oh ! oui m o n père ! et puis que voulez vous ? quand on v oit
, ,
—
, ,
De M O n é s i me. .
Le n eveu de Suzanne .
i l y a deux ans ?
Oui mon bon père il est orphelin Il vivai t à Li ll e d une petite
, , .
’
comme il n a v ait pas d autres mo y ens d exi s ten ce que cette p l ace
’ ’ ’
A h ! i l e s t ici ?
I l habite la maison ?
Oui mon père dep u is deu x mo i s
, , .
mau v ais que ta gouvernante à qui nous devons tant ait donné ici , ,
l hospita l ité à son nev eu qui doit être un garçon de bonne cond u ite
’
rez b i en v i te j ugé .
eu . t en
p l
. e i n de cœur ple i n de courage i l a reçu
, u n e éducation ex ce l ,
,
’
à dire Suz a nne et moi nous a v ons compté sur v ous pou r v enir e n
-
, , ,
u , ,
-
,
’
.
p m d e , ,
.
,
’ ’ ’
beur .
, u
,
ndis que M .
Ah ! m on père !
—
B on Dieu ! comme tu m e regardes !
C est q u a u ss i v o us qui êtes touj ours si
’ ’
, , ,
,
na
, .
,
vo u s d e c e c o rs a i e M O n é si m e e t t oi
?
r ,
.
-
,
q u e p o
, u recou v rer sa rl i berté i l a t u é d e ux hom m es e t e n a b l e ss é ,
Et q u e di s ait M O n é s i m e ? .
t comme moi n est pas très bon juge en mat i ère d e g uerre ’
—
.
-
être une fami ll e qu i l aimai t tendrement qu i l es pé ra i t bi en tô t retro o
’
,
’
nage a v oir une fami l le ? l aimer tendrement ? Est cc que c est possi
,
’
—
’
bl e m o u bon père
,
?
mo i ns leurs petits ?
Je e n sais rien m ais s ils l e s aime n t ils les aiment en loups
n
’
, ,
’
, ,
pauvres ag neaux .
front d e Cl o ar ek .
aussi A h ! si tu me parl a is r ou en n r i es ou s oi er i es d e L y on j e ne
. e , ,
r écu s e .
u , ,
’
nante .
, , .
Eh bien Suz a n ne ?
inexorab l e .
,
’
, ,
Cle a re k .
,
.
n u i t A demain ! père
. .
, .
, ,
de n ce .
, , .
Votre n e veu e s t j eu u e ?
Il v i ent d avo i r v ingt cinq ans '
-
.
exce ll ente éd uca tion le mettre à même d ent rer dans le clergé ; m ais ,
’
et
, ,
une figure très douce seu l ement sa m y opie lui d onne un reg a rd n
-
,
u
, ,
’
,
mon neveu .
v ,
rivé .
M ademo i selle !
E lle l aime vous d i s j e
’
,
—
.
ment ?
p a s ; i .
Parce qu e ce p a uvre garçon est tim ide comme une fille parce ,
p ,
q ue Sab i ne avec son caractère avec son extr ê me sen s i bili té avec s on
, , ,
96 ms
C A P ITAUX suer rÉeuÉs .
Et voi l à ce q u i es t a r ri é x .
vos paro l es m écl ai ren t mais trop t ard Oui j ai été bie n imp rudente
’
, .
,
’
Oné si m e ?
Eh n on sans d oute elle ne m a rien avoué ; m a i s j ai t out de
, ,
’ ’
e t cela renver s e des proj ets que j avais formés M ais q u a v e z v ous ?
’
.
’
-
pourquoi cette pâl eur ces sang l ots ? Suzanne Suzanne re l e v ez vous
, , ,
-
,
,
.
Explique z vous —
.
es péré un m a riage ?
A h ! Suza n n e v ous me fa i tes injure de m e croire capab l e d e
,
Al ! d e grâ ce ! a y z piti é d e l u i
i e .
,
—
.
s el le n é p o u e po ur O né s i m e q u u n fa i bl e p en chant qu e l a b sence l ui
'
r v
’ '
i l d o i l êtr e s i l e st e n m ci n é da n s u n e â m e t ell e q u ce ll e d e Sa
t
’
? ’
e
c ap abl e d a i mer l é gè re m en t C e s t s a m è e v o s d is j e sa m è e v e c
’
.
'
r , u —
, r ,
a
, , .
M o n s ieur .
Lu i en v o u l oi r m ais d e quoi ? ,
—
Car en fi n m o n s ie u r e t cel a n e s erai t pas d e s a fa t e s l
, , u ,
i
e c ti o n i l n e a par tage it p
l a a s ?
,
vû i x brève
pas cela .
O bers sez !
Vous m e tuerez p l ut ô t monsi eur répondit Suzanne avec , ,
—
A quoi
, , ,
fra ya nt e pâ l e ur .
a
’
l e ne v eu d e Suzanne .
m en t l a p o te s e l v a surp is e t inqui e t ; il n a t t e n d ai t p l us q e sa
r , e r
’
u
u u x a ,
,
u -
s o l en t e t a u da cieux .
u ,
40 0 LES sarr P ÉC HÉS CAPITAUX .
hési t ant
Qui es t là ?
C l oa r e k toujours oubl i eux de l m firm i té de ce j eune homme
,
,
.
vo i x douce e t t remb l a n te
En m e r e d a nt a u dé s irs de ma tante qui m a ppel i t ici j e
n x ,
’
a ,
s e s o ffres .
,
.
j e q u itter a i c e t t e maison .
q u e d ev i e d rez v u s e ns u it e
?
n —
o
r e p it O é i m e a v e c u n e d i g ité d ouce
r n s v o u s n e serez pas s u r n , .
pris si j hé s i t e à v o s répondre
’
u .
m e parleriez a ins i !
Et q i v ou s di t que votre sort n est pas entre m es ma i ns ?
u
’
«u
to u
h -
m
N e la ce tte m aiso n s eur n , mo
i
M a r Oné si me o n re cula n t
1 00 e t i l b issa a
n o t in hé las ! a sse z
de
C t
5 8 r a ti m ne se nt it
,
01 i nspi ra i t ,
! N‘
« d e Sa bi ne ; auss i repr i t
td : lu
Ê mc c ma ta n te qu i m a ppel a
,
‘
( i l. n il v ou s n e dé æ ppro u v e riez
po u r moi me se ra i s pa s permi s
M à le
le v ou s pri mo n si eur d e xeu ser
,
'
re pri t O ué m i lé d ou ce , vous
pui : si 51 s i te à
il e s sec t on i peuvent ê tre
i l: ê tre a us t a nt le co n tra i re de la bi
1 02 LES SEPT pÉeuÉs C A P ITAU X .
cœur Au s si j e n e sais m o nsi eur par que ll e fata l ité vous ave z pu
.
, , ,
, .
, .
,
’ ’
. a
,
’
,
e
,
’
1 04 LES suer rÉeru s C APIT AUX ä .
désire .
r a ge , rep it O n é s i m e a v ec a ce abl e m en t
r
, v
C l oa r ek s e m p e s s a d a ll e o u v rir
’ ’
r r .
bi ne e t s eeri n ’
Q u y a t i i ? Est cc q u e ma f ll e ?
’
— — —
i …
d e Se g o ff m mais i l a l e s o m m ei l si d r i m possi b l e d e l e ré v ei ll e r
,
u .
n ê t r cs .
Eh b i en !
E cusez moi monsi eur Je suis si émue !
x -
,
.
r eprit donc
T h é ès e v en ait d … i e d e s fe ê tre s d e l s al l 5 m n ge
r
’
or r un n a e a r,
r p i t l a go u v e rn ante
e r l or s q u e l l e a v u à l a l a rté d e l a l ,
’
,
c u ne ,
L A cont es . 405
te r a sse d où l o a perçoit l a m e r
’ ’
r n .
J e vous assure que non monsieur Thé èse a par faitement bien , ,
r
,
n
,
’
de surprise .
,
.
Su z anne non moins étonnée non moins heureuse que son neveu
, , ,
m a s s u r er par moi
’
,
-
l an t a q u e Thé èse r .
on t e n d c
'
m .
donc ?
LE S suer enenas exem ux
J e va i s sort i r ave c vous monsieur si vous le voulez b i en , , .
Et pourquoi fa ire ?
M a tante parle de quelque dan ger m ons i eur , .
ser i ez vous ? -
e ,
e .
O n é si m e l u i dit ,
,
’
, r
, , a u
bonne nuit ?
Q uel que bri ll ant châ teau en Espagne ? quelque songe digne d e s M i l l e
et u n e N u i ts
Oh ! père j e ne suis pas s i ambit i euse même en r ê ve Mes d e
'
, , .
s i rs sont p l us humbles .
Eh bien ! ce songe ?
Oh ! m on D i eu ! c est b i en sim ple Je r êvais que je passais ma
’
.
v i e a v ec vous .
M On es i m e
. .
l e raconte .
, , i .
Ou i mon père
, .
LA 109
, o , ,
q u e l qu e m oments Soudain
s prenant dans vos mains l.es m ains d e ,
qu i l n existe pas sur l a terre un homme plus h e ureux que moi A voir
’ ’
.
aup rès de soi deux en fa nts qui s a d o re n t deux anciens servi teurs ’
, ,
dans l e rêve .
Q u oi d o n c ?
Tu permets ?
Je l e crois b i en bon père Et qu est cc d onc qu i vous sur , .
’
-
pr e n d si fort ?
Ton mar i age avec O n é sim e .
V raiment ?
Oll i .
, ,
’
,
’
é té et on n ee d u tout s
1 10 LES suer m ent s C APIT AU X .
q u e , ,
geais tant ava i ent pour un i que but d e m a m a sser u n e belle dot
,
’
Sans doute .
n écessaire .
Encore
Oh ! j e n e su i s pas au bou t Ma i s pu i sque tu permets . .
r a i t lu i a i re un cr i me
f d e son o i s i veté orcée Est ce le cœur l e bon
f ? -
,
, , , , .
entreprendre .
toujours de su i vre une carr i ère quelcon que d e s e créer une pos i ,
, .
, ,
V ra i ment !
Oh mais plus du tout ! du tout !
C om ment ! mon en fant t u n e comprends pas qu i l est i m po ss i ,
’
garçon à dem i aveug l e qui voit à pe i ne à dix pas devant lui qui se
, ,
,
’
de vrait ê tre protégé par l a femme qu i sera i t ass e z folle pour l é ' '
?
pa nse r
L ES s nrr rÉcuÈs m u ra ux .
, , ,
nou v eau l a rare bonté d e ton cœur ; mais n e t e hâte pas tant de t ri o m
l
p er
1 .
—
Tu v as sentir tout de sui te que l a co m para i son si t ou cha n tc ,
,
’
.
’
u ,
’
son père ell e se dé v oue à lui C est b eau c est nob l e Mais en fi e l le
. .
’
,
’
. n,
s r , r ,
a u a
u n
,
r r
acco m pli tous les sacri f ces dites moi qu i l e s t insen s é d e mettre so n i ,
-
’
e t j e v ous croira i .
,
n
,
u
u
’
\
pour tout ce qui es t à la fois sou ffrant courage x e t résigné ,
u .
, .
la p l us forte .
,
’
.
Nécessairement .
n n1
d e s prit p l us ju s te d e carac t è e
’
,
r
Sabi n e ,
, , u
v v , ,
s
,
,
u
a .
, ,
’
sa &mm e
Jamais i l faudra i t donc qu 1l d ev i nt hélas ! tout à fa i t aveugle
, , .
,
i ,
yeux fini asai ent par tel l ement s habitu er à ces i mages que leur e ffet ’
, ,
,
’
p a r i t i on ine ffab l e puis ses tra i ts se vo il eront pour ains i dire de nou
,
, ,
a u fait j y songe
’
, .
et nous a v ons été ssez l iés pou que j e pui se lui de m ander d e v eni r
a r s
.
,
pen sez d e
Vo y on s achève , .
baissant l es ye u a v ec embarras v .
mei ll eure preuve que j e puisse l e donner d e mon bon v ouloir c est ,
’
C est que ?
’
p t i e n t e -
nn a .
à être trou r
COLÈ RE 117 LA .
son g e au
na si fâ heux q u i n a tte n d u
s c
’
u l ,
g ri n v ert sur n obj et qui semb luait a b s m b e r toute son atte tion e t n
,
.
moindr e rapport a v ec cette pe n ture noire à l isse écarl ate qui v ous i
Cependant cette m ature déme s urée si gai ll rdement inc l inée sur
, ,
a
,
’
er
j e suis j a i un exce ’
ll nt mo y en d e m a s s u re r d eel i d e t i t é q j e h r
’ ’
n ue c e
7 .
118 LES SEPT P ÉCH ÉS C AP I TAUX .
, ,
cher .
fi s étai fl atté
’
g o f n t .
s u r l ea u
’
comme j e c h antais dans mon jeune âge et vous vene z
, ,
m i n te rro mpr e
’
.
g o ffi n ; ,
V ous vous trompez car hier soir j ai été frapper à votre porte
,
’
.
A quoi ?
— repr i t l a gouvern ante sans vouloir comprendre l a u ’
o u b ha t l e s i m e r t i n e n œ s d e son compagnon s é c r i a
’
n
p ,
c e r d u fon d d
, ne a ll é e qui co n duisait à l a terrasse un nou v eau pe r
’
u ,
so n
g e q e précé d ait l a peu euse servante
n a u r .
a s ; e ct terrifiant
r .
g r in e s d A m é ri q u e
’
a .
e .
n , ,
a
e ,
l E n d u r ci
’
taine cors ire mais dans son ignorance du double rôle que j ouait
a ,
COLERE 1 21 LA .
m y stère .
j amais vu ici Mais répondez donc Seg o ffin ! Mo n Dieu ! quel air ingu
.
, s
tume .
zanne
Dame Robert c est un monsieur qu i vient vo i r notre maître pou r
,
’
s,
,
’ ’
v .
’
pieds fo rmant l e V .
aborder u n e femme .
, ,
conde sa l u tation ; Suz anne y répondit par une nouvel l e ré vér ence en
d i sant t out bas à Segoffiu pour le vexer et le piquer d ému l ation ,
’
deur !
Le maître canonnier au lieu de répondre s e ffa ç a le p l us possi
, ,
’
,
’
per au danger en l aj ou rn an t ’
.
,
’
, .
pauvre garçon !
C omm e vous voye z mon bon m onsieur Verduron j e n y v ois ,
’
p lus ,
mais n e parlons pas de cela j e vous en suppl i e Ne parlons pas , .
j e n’
a i p a s eu c ar on A ca nnxt u a v ec ce u eu æ d o ti ci en d e L y on
g p
’
.
—
Ça tient du prodig e! poursui v i t l e maître canonnier avec —
regar d er ?
T e nez dit Seg o ffi n imperturbable vous voyez b i en cette ,
fa l aise à gauche,
?
A g a uche d i t i u g é n u m e n t l a rm àte u r
,
à gauche de quoi ? ’
, .
Comm t q ue ll e autre
en ! ? reprit notre homme v o s ne u
dôme ?
Si j e l a v ois
, dit l ar m a teu r ,
’
Sur le cô té ?
Oui v o s ne voyez pas comme u n e e spèce de l u eur b l eue ?
,
u
Venez venez ’
.
, .
, , .
Et v ous m dame ? , a
, :
ti o n .
L A cout er . m
A deux pas de lui i l entend la voix de Sabine ,
.
M . F l o ri d o r Ve rd u ro n à l a v ue de Sabine rec u m
, l
’
a rm a t e u r , ,
g e r daus l e j ardin .
,
r ,
,
’
Mais Seg offin , dit Sab i ne vous ignorez donc que mon
, ,
père e s t sorti ?
Soyez tranquille mademoisel l e j e sai s bien o ù l e trou v er
, ,
.
V enez venez , .
p e r b e J e sais
. un très j oli petit chemin et cert inement
-
votre père ,
a
r eviendra par l à .
,
1 26 LES SEPT P É C HÉS C API TAUX .
,
-
vous répète
Mo n brave dit M Verd ur on en i nterrompant le m aître canon
, .
lons plus j e crov ai s faire pour le mieux mais pendant que j y pense
, ,
’
,
lui ,
écoutez mo i donc j a i quelque chose de particulier à vous
—
,
’
communiquer .
,
—
, ,
’
a ntes .
, ,
, ,
sées loin d une si aimable socié té n éta i ent pas d eux sièc l es
’ ’
Vous le voyez mon pauvre Seg offi n , dit à son tour Sabine , ,
résigner .
à l instant même
’
.
folâtre
Allons mon brave n e prends pas cette grosse e t terrible vo i x
, , ,
1 28 SEPT PÉC H ÉS CAPIT AUX L ES .
g es e t ça l a énormément enrichi
’
, .
à c o u r i r l e moindre danger !
L a rm a te u r regardant à son tour Su z ann e a vec ébahissement lui
’
, ,
dit
Quel que danger ? A h çà ! v ous croyez d on c belle dame , ,
fi è re m e n t d u fi l à retordre .
, .
’
on n a pas idée comm e ces gai ll a rds là ont sou v ent la mine trom
’
-
pen se .
nier combat .
(1 ) L i pp l l t l bâti m t m h d d m h d t
es co rs a r e s a e en es en s a rc an s es a rc an s , e s ou
v en t d i mé
e s n av res a r g d t l pp d s eni d m
u e rr e s e o n n en
’
a a re n ce e n a v re s e co
m e rce , a nfi d t mp l e i t d l tti à l p
ro er ite
e s co r s a re s e e es a re r eu r o urs u .
COLÈRE 1 29 LA .
a ,
reprit Se go ffin en cou
’
l a tête m o n brave ?
,
u ante .
éc l tante encore
a
, ,
q u e dites v ous ?
-
,
’
ne z- la .
c h e d e l e fai e fa ir e l e p l o g e on d a ns c e fos é
r n s .
d égager
1 50 SEPT PÉCH ÉS C APIT AUX
L ES .
a i s ce
M malheureu x est devenu fou à lier ! A t
ou vu un pareil - -
forcené ? à qu i e n a t i l ? - —
d ressant à la gouvernante .
s écr i a
’
m i sérable l e capitaine,
m ate ur .
, ,
gouvernante au secours !
,
, ,
Est i l possib l e ?
-
Sego f n j e te pardonne
fi , dit M Ve rd uron avec magnan i ,
—
.
’
L entretien d e s interlocuteurs souterrains fu t interr ompu par un
bruit de pas précipités et par la v oix de M Cl oa rek,q u i s é cri a i t .
’
Où cela où s o n t il s ? -
Hélas ! mon D ieu ! ils sont tombés tous deu x dans l e sau t d e
l oup monsieur
,
répondai t la voix de Thérèse
,
.
,
’
crainte et de colère
M alédiction ! v o u s i ci monsieur vous avez osé , ,
terri bl e ; j e res p i r e m a fi l l e ne sa i t r i e n
, .
LA COLÈRE . 1 5
,
’
u
V e rd u ro n .
l oup Seg o ffin racon tait a son maître tout ce qui s étai t passé depui s
,
‘ ’
l arrivée d e l a rm a te u r
’
'
Touj ours inte l ligent e t dévoué mon bon Seg offin ! di t Cl o a rek ,
J e suis bien fâché d e lui avoir causé une tel l e peur I mpression .
moindre .
, ,
t re charman t e fi ll e .
PÉ CH É 8 CAPI TAUX L ES SEPT .
, ,
p i ta i n e e t
,
vous allez tout savo i r
Yvon aussi s urpr i s qu i mpa ti en té fit signe à son maître canonnier
,
’
,
’ ’ ’
convenai t de garder ?
Je vais répondre à toutes vos questi ons mon cher cap i taine , ,
—
r é po u d i t M Verd u ron qui reprenait peu à peu son a i r g uil l eret
.
,
a ubaine d a u moins quatre à cinq cent mil l e francs pour votre part
’
E n d u r ci je ne suis
’
p i ta i n e l ,
ron ,
de que l droit avez vous pris sur v ou s de fa i re imprimer u ne -
, ,
,
-
Vous êtes bea u coup trop obli geant car cette i nd i scrét i on d e ,
—
Vous a v ez dit Non eh b ien ! v ous direz Ou i ; v oi l a tout m o n , ,
,
’
a
s û r de son fait .
assez assez !
Tenez voyez vous n a ga ce z pas M Yvon
, dit tout bas Se
-
’
. ,
g o f fin à l
’
prenez .
—
Mo u cher capitaine reprit M V erdu ro n tout ce dont ,
—
.
,
tout .
Al lons fi n i s s on s , .
Le capitaine B l ak s é cri a Cl oa re k
’
Lui mê m e répondit l a rm a te u r
-
, C est vous le savez l u n ’
.
’
, ,
’
,
’
, fi ,
Ve rd u ro n .
, ,
p on to ns de ces sépu
,
l cres f
l ottants où ch que fo c t io naire a g l is a n n n a
, ,
trac tés .
di t t ou t b a s à l a m a te u r en secouant la t ê te
’
r
pa ssa c mme une nuée d orage sur le front de Cl o rek Ses traits as
o
’
a .
M Ve rd u ro n en souriant à demi
.
,
n .
N i n s i s te z pas
’
. u
,
’
.
l a rm a te u r furieux d u re fus d e Cl o a re k ;
’
, i l y a d e s gens d une ’
personna l ité révo l tante et v ous êtes de ces gens l à capit ine ! -
, a
, ,
e
g ;
v ous parlez mordieu ! d e batai ll es bien à votre aise e t j e vous prie
,
,
8 .
SE P T P É C HÉS CA P ITAUX
L ES .
les réparations les avar i es qui les paye votre serv i teur et l es b l es
,
?
, ,
, , ,
a pparemment ?
treu x .
, ,
, ,
ment de votre brick vous rri v ere z bien p l us faci l ement à Jer y
, a se .
t enez ?
B eauco p capitaine et j e fais mi e ux j o u s t i s Oui e t
u , , , e v en .
,
en
’
n
n a
,
e ,
à Clo ar ek
Ah ! mons i eur Yvon i l a l es cheveux blancs sous sa poudre à
l a be rgamote .
si v ous n a ll ez pas à l ui ’
,
v
qu un ’
.
, ,
LA COLERE . M !
Qu y a t i i ? ’
- —
Mafi ll e ! qu a t el le ? ’
-
sant l a r m a te u r e t Se g o f fin
’
.
.
’ ’
,
.
J ai énormément r ison
’
a .
,
’
i l étai t j uge ,
doucereuses et son fl egme habituel Seg o ffin paraissait prêt à écl a ter ,
.
. u , , ,
sur l e quai .
m P É C HÉ 8 C API TAUX
L ES SEPT .
Segoffin , d epu i s dem i heure env i ron se prom ena i t avec une
u ne -
,
d ez donc .
qui est s i pol i a j eté mademo i selle dans une horr i ble cr i se ner
,
v eu se !
A dmettons qu e j a i e eu tort ; cett e cr i se ava i t heureusement
’
qu i e st arr i vé ensu i te .
l E n d u r ci
'
.
ll j
n es
‘
t a
p s capit a ine
u squ qui n a j u te enc r au
o
’
àl
'
e x té ri e u r du
’
o e
p e t g d
r s . t il c t nt on é a r c hac n d e s es m ate l ots e s t un séide
es e ou r , c u
ca p b l
a e d d é c r p
e se ou l i j u q u à l a mort
no n r u s
’
.
te s o n a ll ure d e , ,
'
t dé è le e l u i l hom m e né po r l e c o n n d e m en t ; l on
‘ '
v o l ée t ,
ou c n u u an
e t B r e to l o e j ug di s e nt l es uns d pr e l e costume qu i l
' ’
’ '
s n, si n n e
, ,
a s
a ,
tr i e q e l e c pi t i e l E d u r ci es t Méridiona l e t qu i l n a d o pte l e
a r ,
u a a n
’
n ,
’ '
i e ,
ma rin .
t u me n e i d ée s p rstitieuse
u u e .
co m m o d e s é v ère e t pittoresque , .
n u i t f es t e o u m dam e es t m orte e t
un a .
ê tre l e m e r t r e r d e s m e e n . a r .
Hé l a s ! i S g î îi au
ou i u n e s orte d e délire a t c ttc
e : : a . s s , ,
- -
COLÈR E 1 45
LA .
l rri v ée e Yvon
’
a d M ? .
j oin dre ; i l avait dit à mon neveu d a ll er tout de suite s occuper dans ’ ’
- ? ’ ’
, ,
, , , ,
monsieur .
, ,
—
Toi viens , .
p ée
Oh qu e j a i s ou ffert ! oh ! qu e je sou ffre !
’
N on vo i s tu ,
s é cr i a C loa rek avec un redoublement de dés
-
’
, ,
,
’
.
,
, ,
j e s u A h ! . , ,
, ,
, ,
q p g
u i a e du b ri ck arrivera ic i .
,
p l us né ce ss a i r e à Sa bi n e
a c id , ma ra i s on , e t , j le
!
e
m e t ue r . Merc i à to i , mo n
épa rg né .
un ca br io le t à l au be rge
’
.
Mo n si eu r Yv on ,
v ous fæ s fausse route .
Q ue v eu x t u'
di re ?
qu a pr ès la croi s iere
'
.
LA co ma .
Tu es fou .
J e ne suis pas fo u .
C est probab l e ’
Et ma v olonté ?
C est v otre v o l onté q u e j e crai e
'
,
fo rce
de l eur ré s ister .
Mo i ?
Non .
Vous le voulez ?
Suis moi -
.
cou a n t la t ête .
, ,
a
X IX
tion ordinairement si ca l me si
,
o ffre presque partout d s , e
I l faut a ll er au Havre .
M ademoisel l e Sabine ?
Oui ce mariage m avait d abord dépl u et à cette heure j y
,
’ ’
, , ,
, u
, , , ,
é pargné .
, .
,
’
,
n
p éri l qui me menace ; i l est deux heures à trois heures nous s erons ,
u n cabrio l et à l auberge
’
.
,
’ ’
Q u e veux tu d i r e ? -
.
1 50 LES SEPT P ÉC H ÉS C A PIT A U X .
a a r ,
, ,
I l es t minuit .
avec s ol l i ci tnd e .
e t creusés .
,
’
r ,
’
.
æ i l ne m a pas demand é e ?
’
—
COLE RE 1 51 LA .
,
n ,
, ,
fois ré v ei ll é e n sursaut .
l a peine à respirer .
.
, ,
les cachaient .
dit à l a pa y sa nne
Descendez dîner m a bonne j e vous sonnera i plus tard , , .
lante voyez !,
encore beaucoup ?
J ai un peu de diffi cu l té à respirer voi l à t out ; ce l a ne sera rien
’
, .
M a bonne tante .
Que veux tu ? —
:o L ES SEPT mi curi s m u raux .
n
Et m a d e m oi s e l l e Sa b i e ?
Et M Cl oa rek ? .
, , ,
, ,
’
, , ,
,
-
.
M C l o a rek
.
,
’
Ca l me toi -
.
, .
M o n en fant j e t en supp li e
’
, .
encore j ai causé avec e ll e Son état es t aussi satis faisant que possib l e
,
’
.
.
, .
M C l o a rek e s t i l ici ?
.
—
N on .
Où e s t i l donc ?
-
On l i g nor e
’
.
Et depuis ?
On ne l a pas revu ’
.
e mbarras .
s a fill e ?
.
, ,
,
COLÈ RE 1 55 LA .
oui c était trop beau trop inespéré cela ne devait être qu un songe
,
’
, ,
’
.
, , .
,
’
, ,
, .
E t monsieur ?
M Se g o ffin e s t seu l ; il a dem a ndé à parler t out d e su i t e à m a
.
g o ffi n d entrer
’
A ucune .
La garde sortit .
cher en fant
Mo n dit Suzanne en revenant s asseoir auprè s
,
’
d Oné si m e
’
maintenant que j e t ai rappelé que l ques faits i n d i spe
,
’
n
, .
, , ,
, ,
’
fre u se .
,
’
où ell e a ll ait être en v ahie et l à pauvre ami seu l p endant quel ques , , , ,
u ne force surnature l s .
, , ,
, ,
chât de b i en dir i ger tes coups tous ceux qui s a ppro ch a i en t à por t ée
’
,
1 58 LES SEPT PECHÉS C A PITAUX .
,
’
u .
n u c .
d e ll e !
’
A h ! c e st sa fi ll e ! reprit i l encore
’
-
.
b andits .
en fant .
Ton père est arr i vé hier ; i l s e trou v ait encore tantôt dans
cette maison Où es t i où est i l l ? ?
. s é cr i a cc misérab l e en
— -
’ '
l a menaçant .
,
'
, ,
’
.
, .
oub l iant Sabine oubliant tou t je sang l otais sur toi désespérant de
, , ,
Oh par l ez ! parlez
5 Oh ! j amais j a mais je n oub l ierai ce spectacle ! Au fond du sa ’
cris déchir nts Les deux autres hommes e ffra y és d u tumu l te qui
a .
,
marins .
, .
.
,
, , , i
entre l a v i e e t l a mort .
Et M Cl o a rek ? .
d où v en it l e u r haine contre l ui ?
’
, ,
,
’
, ,
g o f m parti
f ,
depuis hier mat i n était d e retour ; e n ce moment , ,
1 62 LES SEPT PÉCHÊS CAPITAUX .
Pour moi ?
Et j e v ais v ous dire ce que vous en devez fa i re Ma i s d abord .
’
Ou i ,
s eoria le j eune homme en fa i sant u n mo u vement
’
oh ! oui .
e s t es t é
t n e certaine expérience
u .
pré tendue ma l a dresse qui lu i faisa it perdre tantôt deux doigts tantôt ,
u n œi l .
, , ,
à d o ub l e to r u .
,
u , ,
’ ’
-
u , , , ,
o a r ek —
.
q u e v us par
o l ez ?
J e vous d isais reprit Seg of fiu sans répondre à cette ques
,
,
’
l a v i e ou l a mort .
, ,
e t d e moi Suzanne car j a u rai à donn e r que l ques exp l icatio n s dont
’
, ,
, ,
, , ,
p o r
fo nde triste s se .
Av nt d e c m m en cer ce t entretien
a o reprit Sabin e a v ec u n ,
s our i re na v rant
j e dois v ous pré v enir que j e suis très c hangé e
,
— —
.
t ez v o u s ?
-
La j eune f ll e reprit i
, ,
ma mère ?
Hé l as !
A u nom de l a mémoire sa i nte et bénie de ma mère Su zanne , ,
, , n
reprit
J e n e dois revoir mon père q u e lorsque nous serons pour j a
mais réunis à ma m ère .
, ,
,
v
cable !
Un si l ence m arn e désespéré accuei ll i t cette déclaration d e Sabine, ,
.
étou ffés .
,
’
e
, ,
COLÈRE LA . 1 67
écoute .
bi ll et ainsi conçu
Je vous prie de lire à Sabine l a lettre ci j ointe mon cher O n é -
,
v ous donner .
V otre a ffectionné ,
Y C O EK . L AB .
, ,
,
’
.
o a n te
p u v .
,
1 68 LES SEPT PECH ES CA PITA UX .
p i ti é .
ma destinée i l m e suivit .
Pendant les quel ques jours qui précéd èrent mon dé pæ t a vai s ,
, , .
, , ,
En m é tu diant ai ns i m oi m ê me j e me rappela i l
’ ’
—
,
1 70 LES SEPT P ÉC HÉS C APITA UX .
et s uti l iser ainsi pour moi pour les miens pour autrui
’
, , .
Voi ci comment
Seg offi n ce serv i teur fi dèle q i t a vue naî tre a t u le sa i s l babi
’ ’
,
u , ,
,
A u lo up l a for ê t ; a u p i geo n le co l o m bi er
, , .
A ch a cu n l e m i li eu où i l d o i t et p eu t v i vr e d ap r ès s on or ga n i
’
s a ti on .
, ,
Les prises que font i es corsaires l eur rapportent sou v ent d es som
mes considéra bles Il m était donc poss i ble de t e nri chi r un j our mon
.
’ ’
en fant .
r ac tère supplée au nombre car pre s que touj ours le corsaire es t ob l igé ,
,
’
,
,
u ,
, ,
, , ,
f m s s a i r e pou r nous ruiner par de fau x assignats auj ourd hui geô l ie r
’
.
, ,
,
’
,
’
,
172 LES SEPT P É C HÉS CAPITAUXÏ
c es emportements t o n âme douce e t tendre ton âme a i man t e et i n ,
pou r le mal !
Il me fal l a i t du mo i ns te faire comprendre toutes les ra i sons qu i
m e n g a g èren t à entrer dans l a seule voie qui me fû t ouverte parce
’
Sabine ne pu t conten i r .
pat ernell e qu i touj ours a v ait do m iné ses réso l utions tou t concourai t ,
Tout n est pas désespéré Continue conti nue mon cher en fan t
’
.
, ,
.
LES SEPT PÉCHÊS C APITAUX .
j a va i s commandé a été conservé par mon armat eur à tous les nav i
’
r es q u e j ai montés
’
.
Le bon Seg offin ne m a jamais quitté : son courage son sang froid ’
,
—
justesse i nfaill ib l e .
,
’
.
,
’
tier ; car pour toi chère en fant ce n eut pas été v ivre que d être
, , ,
’ ’
cour i r lo i n d e toi
COLE RE LA 175 .
j e ,
t es s o u pç o n s .
auprès de toi .
ment mon secret avait été fidè l ement gardé j usqu ici grâce à mon
,
’
, ,
, .
,
commerçant en ro uenneries .
j usq u ic i enveloppée
’
.
dre en fant !
M a dern i ere consolat i on sera d e t e laisser d es chances de bon
heur certain Tu aimes dignement et tu es d i gnement aimée ; l e cœur
.
,
Yvon Ecou en .
r ub l es qui t e n tra î na i en t ’
.
, ,
v ous s au v e r .
i
q p g
u a e viendrait ici le chercher de gré ou de force A fi n d é v iter c e .
’
notre bric k s y trou v ait ; une partie de l équipage étai t réunie dans
’ ’
, ,
’
, ,
.
.
a
A v ez v o u u n e fil le ? - s
,
’
que cela était arrivé depu is quel ques j ours sur d autres points L o f ’
.
’
, .
‘
, ,
’ ’
, ,
’
,
’
fois dit comme moi Enfin touj ours est i l que d a ns cette soirée où . ,
-
,
,
’
de v enu sacré pour moi car j e le portais dans cette nuit funeste où ,
j
’
a i p o u r la
,
dernière fo i s serré entre m es bras m a pau v r e femme e x pi ,
ma l gré mes prières car le bruit s étant répandu e n Anglete rre que le ,
’
,
COLE RE LA 47 9 .
, ,
ner avai t re v êtu son costume comme il aurait mis son uni forme n e
, ,
,
-
.
,
bien sou ffert a ll ez ! depuis trois j ours e t cela n est rien auprès d e
, ,
’
, , ,
c e s pour
, ,
s ais si j e
,
,
’
.
vue à O né s i m e .
es t fa i t .
F IN DE L A C OL ER E .
SEPT P C H S C APITAUX
L A L U X U R E
MAD EL EINE
,
’
it
( ) C e ré c
1 é té éc tri av an t voluti on de février
l a ré .
1 84 LE S SE P T P ÉC H ÉS CAPITAUX .
serv i ce du pala i s .
.
’
rence que son âge e t sa pos i t i on n e sembla i ent pas d ailleurs com ’
mander .
acharné dont i l est va il lamment et br il lam ment sort i Moi mess i eurs , ,
l i ngé nu i té de
’
.
, ,
vait pas v u sans quelque cra i nte ce beau garçon e x posé au x tenta t i o n s
d e ce diabol i que Par i s Ma i s qu a v ez vo u s à s ouri re mon c her ?
’
.
-
,
Rien .
de so u ri re .
1 86 SEP T PÉCIIÉS C API TAUX L ES .
Vraiment ?
, , ,
i ncr ov a bl e s .
Une révolution ?
D une femme !
’
, , ,
M iranda
Parb l eu ! c est el l e que notre poete Moser Hartmann a chant ée en
’
-
l iste par excell ence ! le poete chaste pur et froid comme la neige ,
que ce po ème que l o n p l ace avec ra i son à la h aute ur des plus belles
,
’
A lors j e vous crois ; mais com m ent e xpliquer cette t rans form a
,
, , ,
LUXUR E LA 1 87 .
—
Bah ! reprit Ulri k la marquise en a fa i t b i en d autres e t vo i c i
,
’
, .
en plein bal elle lui a arraché son masque en lui d i sant à haute vo i x
,
chose .
L avez vous v u e
’
- ?
LES SE P T PÉCHÉS CA PITA UX .
,
’ ’
,
-
, .
, ,
, .
poussé le cri Aux armes ! Les soldats de garde leur o ffic i er en tête , ,
,
.
bottes à l é cu yère un peu poudreu ses car i l avait ass i sté à cheval à
’
,
'
,
’
,
1 90 LES SEPT C API T A U X ercuÉs
i .
m oins !
M P ascal s arr ê ta t o i s a déda i gneusement son i nterlocuteur haussa
’
.
, ,
Je che z l archiduc ’
.
ven i r n e passent pas par le gra n d esca l ier ; voi l à là bas à droite la ,
—
, ,
. ,
, ,
au suisse .
, ,
, ,
ne sais .
p énétré
Ah ! mons i eur Son Al tesse ro yale sera en su i s sûr au x re
, ,
. ,
ordon n é de v ous conduire dès votre arr i vée dans une pièce vois i ne
, ,
de son cabinet Son Altesse royale i ra vous rej oindre a u ssitôt après
.
étrangères .
.
, ,
,
’
,
’
ê tes à s es ordres .
, ,
, ,
,
’
,
’
tente .
face à M Pasca l . .
, ,
d e v enue pre s que e ffrayante trah i t l homme qui hab i tué à voir t ou t
’
, ,
volonté de fe r .
,
—
.
,
, ,
les p l us vio l ent es p a s sions de cœur son t de l a g l ace ; car pour a v oir ,
, .
de rage concentrée
Tu me le payeras va pet i te fille et quo i q u i l pu i sse m en
, , , ,
’ ’
M Pasca l était enco re plongé dans cette sombre contemp l ation l ors
.
,
’
.
,
L ê prince croy a i t si év i de mment se trou v er face à face avec le per
s on n a g e dont i l se savai t attendu que d avance il avai t donné à s es
’
, , ,
,
’
croisée .
, ,
’
, ,
cher l épaule d e notre familier personnage pou r att i rer son atten
’
t ion.
, .
gousset
M ille pardons monseigneur dit i l je n e sava i s vra i ment pas
, ,
-
,
n e vous fa ssiez
, ,
P uis i l ajo u ta
V euillez me suivre dans mon cab i net mons i eu r j a i quelques , ,
’
pire sur lu i m ê me -
.
, ,
n ô re Tenez monseigneur
t ?
, .
, ,
, .
, ,
,
’
, ,
,
’
, ,
, .
Cette note vous prouvera monsieur que toute s les par t i es i nté , ,
, ,
.
, ,
m ê me
Hun t v o i là un a rt i cle 7 q u i n e m e v a p oi nt d u t o u t ,
ma i s d u
E x plique z vo us mo n si eur ! s é cri a le pr i nce av ec a n go i sse
-
,
’
.
p o nd re à l
’
arc h i d uc e t e n affe ct a nt t o u jo u
. rs d e s e pa rler à l u i m ê me -
,
LA LUXUR E l .
cal s é cri ai t
’
,
.
ajou ta bien tô t
M a l heureusement cette garant i e est i solée
Il n a ch e a pas et continua silencieusement sa lecture
’
v , .
la tab l e .
p i u me e t du papier .
—
r ,
je me tromp a is C est ,
’
plume sur la tab l e r eplo ngea ses deux mains dans les goussets d e
,
pour faire menta l ement une dernière supputation puis s e redr essant , ,
,
’
je vous ai o ffertes ?
g aranties d é s i rab l cs ?
, ,
,
’
t t0 n s de la mais o n Dura nd
J e su i s presque certa i n q u e c est u n mensonge pensa M P a sca l
’
.
,
eos LES SEPT PÉ C H ÉS m u raux .
To r tol ia ?
Je le conna i s de nom monseigneur , .
hi ssem e nt .
l es plus en v iés ?
Il sera i t poss i ble monse i gneur ? ,
, ,
Mo i monse i gneur ?
,
Vous .
P ourquo i non
Allons allons monsei gneur veut r i re de son pauvre servi teur
, , .
, ,
’
t i tes a ffai res je n ai pour moi q u e mon gros bon sens ; m a is ce bon
,
’
q u i s d e l a J a n o ti —
,
p auvre monde .
LA LUXURE 205 .
, ,
Votre am i t i é à mo i monseigneur , ,
centupl é mon pet i t avo i r par des moyens hasardeux quoique j e sois ,
sorti blanc comme une jeune colombe de ces accusat i ons cal om
n i eu s es ?
, , ,
v i ce q ue j attends de vous
’
.
d un ton pénétré
’
e t l i mpre s s i onn èren t e n e ffet ; jusqu alors pour lu i l arch i duc n éta i t
’ ’
’ ’
, ,
pas encore descend u assez bas ; mais en vo y ant ce roya l pers onnage ,
, ,
v ement
s ur. LES SEPT P ÉC HÉS CAPI TA UX .
ver pro li t e t plaisir en vérité vous avez une manière de dire les ch o
, ,
s e s ! L es a ffaires
j e le répète ne devraient
, ê tre que des a ffaires et , ,
,
*
n a nci e r dans les siennes V ous consente z mon d i gne e t bon mons i e u r .
,
P ascal ?
Comment vous r és i ster monseig neur ? ,
c ondition .
,
’
.
g u eur .
, , ,
ferai connaître .
ce pt e z m a condition .
Impossible monseigneur , .
Mo n ch er monsieur Pascal .
, ,
.
, ,
,
L ES SEPT PÉCIIÉS CA PITA UX .
,
’
Les premières années d e notre héros s é coul èren t donc dans une ’
, ,
,
’
, , , r
dont on l abreu v a i t redoub l ant d e serv i lité à mesure que son maître
’
a a
m a isons mor a l eme n t tarées m ais ( et cela n est pas rare) regardée
, ,
’
n i s tèr e Pourquoi n o n
.
?
‘
au moins aussi haut ai ne aussi grande dame que l a pre m ière femm e ,
,
’
, ,
r i er ; mais notre homme fidèle à son système cacha ses pla i es sou , , ,
, ,
,
’
, ,
Pascal se jura sur l honneur d arr i ver à une grande fortune dût il
’ ’
,
-
,
, , , ,
, ,
, ,
,
’
U n mom ent d e crise commerc i ale arriva i t il les cap i tau x deve -
,
, ,
, ,
s a v o l o n té .
,
’ ’
, ,
’
ta i en t .
Une fois sou s le coup d un rembou r semen t cons i dérable qui peu ’
,
.
, .
, .
,
leu r sort .
j ouer au bon homm e au bien faiteur se comp l aisant avec une s a tifi , , ,
à peu selon son humeur son caprice du moment il se révél ait pro
, , ,
g r e s s i v , ,
Satan .
, , ,
aller dîner chez elle ; c est u n anniversaire que jam a is nous ne man
’
qu on s de célébrer .
avec vous .
Et pour nous donc mons i eur P ascal croye z vous que la con
, , ,
—
première fois depuis notre mar i age que nous man quer i o ns à cette
p etite solennité de fam il le .
M ais monsieur ,
q u e j e vous demande ?
E t M Pasca l mettai t une t el l e expression d a ns ce mot à m oi que
.
,
, ,
, ,
, ,
ra ffinée .
C était un monstre s o i t
’
, .
p e n d a n ce la plus dégradante ?
’
l exp l iq u e L homme n e dev i ent pres que jama i s méchant sa ns c a u se
.
’
.
par d e long cheveux blancs tombant sur ses épau l es était assis dans ,
et de grâce .
n était pas sans j eter de temps à autre u n regard satis fait et méditati f
’
u ne jolie robe b l anche ; ses épaules ses bras étaient nus ses j ambes , ,
Dire combie n il y avait d e fossettes sur ces épau l es sur ces bras su r , ,
seu l e en saurait le compte à force de les ba i ser sou v ent de ces fos
, ,
jours e n parei l cas le ramage des deux o i seaux gazoui ll eurs que le
,
sagacité .
mour .
ses enfants c était l a compl è te i ninte lli gence de sa toilette Une robe
,
’
.
d é to ffe mal cho i sie et m al faite déparai t sa ta ill e élégante ; son petit
’
, ,
, ,
, ,
l homme l a m ou r l a fa m i l l e le tr a v a i l
’ ’
.
, ,
avait gardé son habi t de tra v ail b l ouse de toi l e grise çà e t là noir , ,
.
,
d e l ei n e ?
ada me l interprè te veut elle nous fa i re la grâce de nous t ra
M
’
-
tertre à sa femme .
Pas d u tout .
che e t h abit rép ondi t l e vie i llard en souriant mais cela s est ensuit e
’
, ,
v i n or .
d un air triomphant
'
—
, ,
-
ne u fs
M adele i ne la blond i nette ouvr i t ses grands yeu x bleus tout grand
e t bai s sa sa tê te frisée d un air a f firm a ti f
’
.
, ,
’
un j our de fête .
,
.
, , ,
m e s amis .
—
Tenez monsieur répondit ga i eme nt Soph i e à son mar i e n
, ,
,
-
’
b l ondinette .
penses tu - ?
grandis .
ma i n te n a n t j y songe ,
ien d é p l us naturel i e n ai pas v u notre am i
’
: r
‘
:
’
cé d r a U p res d e moi
'
e .
, .
p e n d a nt " .
Eh bien mon
L impression d e ta petite fille m a tou t à l heure fra ppé
’ ’ ’
.
, , r , ,
,
’
,
i .
, , .
v ous .
moi .
s l on accompagnée d e ma d a m e Dutertre
a
, .
L ES SE PT P É C HÉ S C AP ITAUX .
a , ,
cor d a v ec F autz 1 .
l
’
q u e
co l o ris ve rmei l .
m e s d e cet â g e .
élégante r obe d été ; un mantel et de soie noire cac h era son buste
’
,
’
u
d embr asser
’
So p hi e ?
L E S SE P T PÉ CH ÉS CAPITAUX .
C hère M ade l eine touj ours a ffect u euse e t tendre touj ours spiri
, ,
n , ,
, a , ,
pond u
V ous pouvez parler Julie : mademoiselle Anton i ne n est elle
,
’
-
pas de la fa mi ll e ?
Madame dit la servante Agathe demande si el l e peu t toujou rs
, ,
,
‘ '
mon en fant ?
Allons m ademo i selle Antoni ne d i t Charles fa i tes nous ce sacr i
, , ,
—
je n e puis accepter
A l ors re prit i l j e vais employer les g rands moyens de séd uc
,
-
,
S ophie a y ant oub l ié l espèce de pressent i ment éve i llé en elle par ’
soin d e cinq a n te mil l e écus pour faire face à vos a ffaires j e vous
u
,
’
,
’
,
’
, ,
s a i oh .
_
u
h â te de revenir .
q u
’
e ll e eû t q u i tté l a chambre .
,
’
, .
fauts le jour que nous fêtons avec le plus de bonheur c est celui d où
’ ’
, ,
e t lu i dit
n i è e m e n t si ma l a d e ?
r
22 0 LE S SE P T P ÉCH ÉS C APITAUX .
M a l heureusement ?
I l a commis ici non pas un acte d i m probi té à aucun pri x j e ne
,
’
,
n
Mais ainsi que j e v ous l ai dit mon bon monsi eur Pa s cal e l a i
’ ’
, ,
t
souria n t
A pr è s tou t cela ne do i t pas m e to n n er vous êtes si bon ! C et
, ,
bonne foi .
M Pasca l il re prit
. ,
P ardon j e v o u s a i dit qu e
, .
Je vous crois mon brave Dut er tre j e v ous crois ; i l n est pas de
, ,
’
, , ,
a ,
,
mandé par vo us .
Pascal ?
, ,
l e ttre .
,
r
ell e n éc essai e ? r
Quel l e épreuve ?
,
’
, .
, p ,
LES SE P T PECIIÉS C AP ITAUX .
, ,
a ,
’
, ,
i nstrumen t aveugle Ceci est tou t à fai t entre nous mon cher D o
.
,
avait cru jusqu alors M Pascal u n homme d une extrême dro i ture
’
.
’
fid en ce .
Pourquoi ?
P arce qu ils peuvent deven i r très embarrassants mons i eur
’
-
, .
plus d e ml i ca ti o n s
’
.
,
.
v otre am i ? 1
pon d i t
U ne par ei l le i n si s tan ce m eto u n e e t m a fi l i ge m on s ieur Je
’
, .
dé s irez .
Il s e peut m nsieur ! ,
o
moi .
,
n ,
ch i re ra i t l â m e
’
.
x e n .
, , a
t éméraire la p l s insen s é e d an s v o t e pa ro l e
,
u , r
Qu a nt à ce l a m o ch e r D u te rtre m e ttez v o u s en p i x a ec
,
n ,
-
a v
t e rible que celle d auj ourd hui v ous 1 eu 5Si ez trouvé nulle part les
r
’ ’
,
1
’
Je l e s ais monsieur ,
, ,
n x ,
j
’
e n a pp el le à v otre honneur ! v ous m v ie fo m e ll e m e nt pro m i s
’
a z r
m e t d ns l a a d a n s l a douloureuse d e vous r é
demander m o n ar gent .
, ,
, ,
n .
m a ri e t M P a sc a l l e gracieux v i age d l a j e m fe m m e pi n
.
,
ive s e 1 e ,
s v
m e t c ol o ré q u e d e c o u tu m e l e l é g e r b t te m e n t d e s o s ei n s e s y e u x
n ,
a n ,
ajo u t a
LES SE P T PÉ CH ÉS CAPITAUX .
D tertre ?
u
chagrin
Un chagrin ? oh ! non Dieu merci M ais j eta i s p l us disposée à ,
tout m e dire .
Se ph i e .
,
.
,
, u , ,
q u e j ’
étais encore sous l impr e ssion d e mon en tretien a’
v ec c e tte ch è re
A n tonine l orsque ma peti te Made l eine e s t v enue à moi e t m a dit
,
’
p êcher d e rire aux éc l ats Mais p a rdon monsieur Pasca l v otre cœur .
, ,
?
neHe s
C es t à moi que vous demandez ce l a repr i t cordi alement Pas cal
’
, ,
51 un bonhomme ?
, ,
l o n v o us aime tant ici c est que v ous êtes voy e z vous comme v ous
’ ’
—
, , ,
d é m e n tira
D u ter t re répondit par un souri r e co n trai n t e t il eut la force e t l e ,
j atte n ds d e vous
’
.
, ,
c e t a it pour v ous par l er d e ser v ices bien autrement imp ortants sans ,
doute que v ous nous aviez ren dus ; aussi vous m e x cu s ere n est cc
,
’
z,
’
-
pas ? M ais v o y ons vite vite d e quoi s agit i i ? aj outa la j eune fe mme
, , ,
’
-
Eh bi e n ! l isolement de la v i e de garçon me p è se
’
J
'
nvi e de me marier
ai e .
Vraiment
Cel a vous étonne ? J e n étais sûr ’
.
, , ,
arriver l à .
C o m m ent don e
Mo n D i e u s ou v e nt j e me disa i s Tôt ou tard c e bon M P s c l
, ,
. a a
,
pr oj e t
Tri o m p h ez don c ma chère m a dame D u tertre car e n e ffet , , , ,
e v o s d e x un mari a ge d a mour
’
c o nn u u u ,
.
Et v o s ête s ai m é ? u
D c m oi ?
l um ent
A bs o .
Ch ar l es ce que d t M Pa scal
,
i ? .
LUXURE 2 52 LA .
1
q u e vous so y ez aimé ?
Comptant sur votre prome sse je n rai don c pas par quatre che , 1
, ,
.
’
,
’
,
o
moi
Un mot encore c est un amour de première vue direz vous ,
’
,
-
,
, ,
n
m a i m â t Je m e x plique
’
. à quinze ans e t e ll e ne me paraît avo i r guè
’
re s q u e ce t â g e l e s
p u s j eu n e s f ll es n on t pas d e v ol o n té à el l e s ; v ous
l
’
, i
,
’
,
—
,
r
’
.
Qu y a t i l donc
’
d i m p
-
o s
-
s i bl e ? ’
vous .
,
-
,
prix s o n ma l he u r et l e vôtre .
Et d e cel u i d An ton e i ? ’
n
5258 LES SEPT PÉCIIÉS m u raux .
,
’ ’
Vous cro y ez ?
J e n suis certaine
’
.
M a is j e vous d i monsieur s, ,
u ,
, n
,
’
:1 1 r
, ,
pas l h o mme d e cœur et d e droiture qu elle avait cru jusqu a l ors trou
’ ’ ’
v e r e n lui .
, .
En e ffet mon bra v e Dutertre vous n e para i ssez pas a v otre aise
, ,
‘
, ,
e l le s e sentait e ffrayée .
-
Vo y ons mon cher Dutertre repr i t M Pascal vou
, , .
,
s ujet .
B é fl é chi s s e z donc
Ma femme v ous l a dit mons i eur ; nous avons fait un ma riage
’
, , ,
’
son t he u reu x .
, ,
con nue d e vo u s .
va i cre v otre fe m me
n .
,
u
compt er désormais !
Quel re u s dit Sophie à son mari de plus en p l u s i n qu e te ; d e
f ?
,
1
, ,
’
,
-
i .
, , .
, ,
’
2 … LES SEPT PECIIÉS CAP ITAUX .
l e z c n juger ma chère ,
t i les ?
Puis s adressant à mad ame Dutertre il ajouta
’
,
bouleversée
Char l e s ! Se p c mon Dieu ! qu y a t i
h i ! l ? ’
- -
L e v i eu x ! d i t Pascal Bon ! ça m e va ! .
d a ffa ires u n peu v ive ; permettez moi de v ous reconduire chez vous
’
,
- .
chose qu e tu v eu x m e cacher .
rien ignorer .
, ,
votre femme mon cher Dutertre que j en veux a ppeler au bon sens
, ,
’
, ,
so y ez généreux comme vous l avez été jusqu ici Votre pou v oir e s t ’ ’
.
notre bourreau
V otre bourreau ! reprit P ascal ; à D i eu n e pla i se mes pauvres ,
vou s mêmes ! Ce mot que vous attendez d e moi ce mot qui peu t as
-
,
, , ,
tes en fa n ts .
LE S SE P T PÉ C HÉS C A P ITAU X .
Vous en ten dez votre fem me m on cher Dutertre repr i t Pas cal , , ,
s ere z v o u s a u ss i i n se n si bl e à s a v o ix
-
d i ci co m m e u n to urbe i n si gne
’
.
, , , ,
ruine .
a p pro e ou
uv sino n e n core une m enace s œ c n d c sur nos t ê tes
p
, : u .
a n t u
l i n fd m e !
sac ri fi ces compatib l es avec l honneur vous m e l es
Tous l es
’
vo u s l e s a urais f its a e c j oi e a v .
, , , ,
,
’
,
’
fra ppe r dans ma p l us chère esp é rance ah ! c est peu généreux ! Dieu
’
u . a
de l i n g ra ti tu de des hommes ; hé l as
’
, ,
éc a sez c ette rail l eri e con tinue es t atroce Lai sez nous laissez
r , .
s -
,
n ou s .
, ,
a ,
q , ,
contrition sardonique
H eureusement e ll es sont muettes ces petites perles d a cner qu i
, ,
’
, , ,
qui m a récompens é
’
.
, .
,
père .
ouvr ant à demi la porte dit à travers u n des vent eux entre b ai ll és ,
—
.
, .
SO phi e p artage a l e même esp oir ; ai nsi que son mari elle attend it ,
,
’
—
prit M Pascal vous m ettre dans u n embarras mor tel Je conn ais la
.
, .
cœur battit v iol emment ; ses traits contrac tés se déte n dirent et il ré ,
, ,
, , ,
, ,
Perdu ! perdu !
Oh ! nos en fants s é cri a Soph i e d un e voi x déch i rante en s e
,
’ ’
courage !
Mo n père c est l a ru i ne c est la failli te disai t le malheureu x
’ ’
, , ,
e n cr i ant
, ,
’
.
’ ’
, n
d e s e s paupières presque touj ours demi clos e s sur leur l arge pru
,
-
, , ,
i ,
dents .
, ,
Tel l e était donc l impress ion que M ade l eine avai t c a usée sur Charles
’
temp l er .
,
’
votre i nd uig en ce .
m e sens accablé .
pe t
g , ,
2 50 L ES SE PT rEem s C AP ITAUX ä .
,
’
,
.
enlacés
Tu ne cro i ra i s pas Sophie qu en embrassant ces petits anges
, ,
’
répondit
Je n ai rien Madele i ne l emot i on la joie de te revo i r après u ne
’
, , ,
s i longue absence .
,
ass LES S EP T P ÉC H ÉS C APITAUX .
, t
M ais enfin si t es ,
, , .
Egoi ste
C est vrai à ta façon ; mais dis moi tu es heureuse n est cc
’
, ,
-
, ,
’
-
Je s u is v euve .
Oh mon D i eu déj à ! ,
, .
, ,
’
reuse .
cepter son o ffre généreuse Le p être v int auprès de son lit con a . r s
, ,
Ci nq m i nutes seulement ?
Pas davantage .
Et tu l a s aimé t out de su i t e ?
’
Passionnément .
, .
attention est att i rée par l e brui t d un piétinement sourd et d un choc ' ’
O h ! mon Dieu !
Un jeune homme de d i x neu f à v i ngt ans au plus grac i eu x e t -
,
d une figure féroce Mon premier vœu fu t que le b l ond archange ( car
’
.
, ,
le combat n ai t duré devant moi que deux minu tes a peine j eus l e
’
,
’
,
’
blanche poitr i ne dem i nue ses longs cheveu x blonds flottant au vent -
, ,
, ,
’
'
15
2 54 L ES SE PT PÉClIÉS C AP ITAUX .
genoux de v ant son adver saire leva vers l e ciel sa figur e enchante ,
on eût di t une j eune fille désol ée de v oir sa col ombe b l essée si tou ,
, ,
,
’
pro fonde ine ffa çable peut ê tre A ins i ton héros tu ne l as j am a i s
,
-
.
, ,
’
revu ?
, ,
’
l objet aimé .
, , ,
,
-
i r -
n ,
fe m mes A t t end s moi a mon pr e mier cha grin Eh ! mon Dieu ! t i ens
.
-
.
,
,
’ ’
—
U n manq u e de souvenir ?
Et A ntonine ne l ai j e pas oub l iée depuis que j e suis ici pour
,
’
—
, , .
s ar , .
c est un droi t que me donne son a ffe ction pour moi J a i d autres rai
’
.
’ ’
dans l es grandeurs .
Une Altesse ?
Tell ement A ltesse que comme tous l es pr i nces appartenant aux
, ,
séjour à Paris .
Q u o i d on c ?
A nto n ine habite dans une ma i son qui touche à l El ysé e Cela n a ’
.
’
M ais
J e n e puis t en dire plus Madele ine ; lorsque tu auras entendu
’
,
’
t o ni n e .
t at une maison voisin e d u pala i s ; j e lui avais adressé une lettre à son
anc i enne demeure Cela s e rencontre d aill eurs à merve i lle ; j i ra i la
.
’ ’
supplique non pas pour moi j ai peu l habitude de supp l ier mais i l
, ,
’ ’
,
’
, ,
—
Mo n D i eu ! tu peux co m p ter sur mo i presque tous les j ours ; car
je suis un o i seau de p a ssage et j e suis décidée à bien em ployer m on ,
lo n gtemps pos s i bl e .
,
‘
.
’
.
’
,
—
,
’
d e France .
26 0 LES SE P T PÉCIIÉS C A P ITAUX .
,
-
.
s a ca i sse lorsque
j e n aurai besoin voilà tout
’
, .
Et alors ?
Je sais cela par une personne q ui nous l a dit à Charles et à ’
, , ,
disposition .
de
Oui tout cela se tient ; tu le verras toi même après d ema i n je
,
- -
,
me sauve bien vite non pas ce pendant sans avoir embrassé tes anges
,
d enfants
’
.
L
’
souc i eu x préoccupé se promena i t de l ong en l arge
a rchi d u c, , ,
la journée .
,
’
Non monseigneur , .
d i en ce .
.
aee LES SEPT PÉCIIÉS CAP! TAUX .
g n e u r .
P A SC A L .
trois h eu res .
c e v o i r M l e co m t e Fra n t z d e N e uberg
. .
Frantz é tait d une ti m idité excessive e t d une can deur dont riraien t
'
’
,
’ ’
a
au s tère que pou r en trer à seize ans d ans u n e éco l e mi l itaire desti
, ,
dence de M Frantz . .
, ,
n é ro si té .
,
-
M oi monseigneur ?
,
stances ces vertus de v ienne n t faib l esse e t inertie Mais nous voi l à
,
.
M onseigneur .
r eg rd as suré
a
?
é cr i a
’
et s
Oui monseigneur
,
.
pour vous
Pu i s le prince s i n ter ro m pan t e t redevenant calme e t fro i d par
’
, ,
réflexion ajouta ,
m en t l e dites vous ? -
H ubert monseigneur ,
.
, , .
Hubert .
Ic i monse i gneur
, .
n ous s ommes .
v oisin ?
Ensuite ?
Je me promenais dans cette a ll ée monseigneur lorsque pour , , ,
cha ussée .
Fort bien .
ment
V o u s m avez o ffert vos confidences j a cccpte ; mais faites l e s
’
-
,
, .
s oirées .
, ,
’
,
’ ’
g i s s nat ,
et a continué d a r ros er s es fl eurs ; deux au tres fois e n core
’
l e j rdin
a .
,
o
,
mère
Non monseigneur ; made mo i selle A nton i ne a perdu s a m è re au
,
g n cn r et elle est rentrée vite chez e ll e Je cue i llis alors quelques belles
, .
, , , ,
—
Non n on F rantz continuez ; j e t i ens au contraire à t ou t
, , , , ,
a ,
,
, ,
, ,
’
que vous n ê tes venue arroser vos fl eurs m ade m oisel l e Il es t vrai
’
,
.
,
m ons i eur reprit elle d une voix toute tremb l ante j ai un peu
’ ’
—
, ,
Ou i monsieur
,
me dit el l e Alors j aj o u ta i après un moment d e s i
,
-
.
,
’
,
.
lence V ous pourrez au moins revenir arroser vos fleurs tous l es soirs
comme par l e passé M onsieur j e ne sais pas j e l espère Et ’
. .
, ,
,
-
, ,
au dét o ur d une a ll ée ’
.
, p f en r a ,
r éta t o u t i n terdit .
fill eul vous vou l ez épouser une j eu ne fil l e à qui vous n avez pas
,
’
tourné la tête .
, ,
, .
, ,
homme ou u ne dupe .
M onseigneur !
V o u s avez i n di g n em cn t abusé de l i nnocence d une en fant d e
’ ’
, ,
parol es qui ne l a tte i gni rent ni dans son amour ni dans son honneu r
’
.
un coup d œi l pénétrant ’
z- a
ne p ouvait ê t e d i fféré r
Oui .
t o ye z vous monseigneur
-
,
,
’
p a s à partir .
.
, ,
fenêtre sortit sur son ba l con puis penché en dehors i l par v int à
, , , , ,
,
’
,
’
Anton i ne .
, moment d a s s o u i
’
p s s em cnt d e
.
’
’
p e t ê tre à d e m i n
u -
a .
,
’
Perdus
Je
Vous !
Le pr i nce m y force ’
.
flexible .
, ,
,
’
voix s é cr i a a v ec angoisse
’
Mademoisel l e A nton i ne
M on Dieu la gouvernante de m on oncle elle m e cherche S e ,
, ,
meurs .
chant son visage entre ses mains Au bou t d e quel ques minutes i l .
,
,
’
Fra n t z
l l t re s s a i ll it croyant r e connaître la v o i x du prince ; i l ne se trom
,
,
’
der remonter d a n s l a l l é e _
’
.
—
Tou t à l heure à mon retour je suis entré chez vous lui di t s é
’
, , ,
, ,
, ,
ponde z de l ui .
, ,
u ,
pri nce étai t assis occupé à écrire l air p l us soucieux plus sévère
, ,
’
, ,
et plus hautain encore que d habi tude ; tout en écrivant e t sans leve r ’
dit au m ajor
Vo y ez ce que c e st ’
.
tou t bas
M onsieur l e nv oyé du Mex i que v ient de me remettre cette lettre
’
elle venait .
S i vous la tenez vous n aurez qu à vous en féli citer A i nsi vous par
,
’ ’
.
,
Le major s i n cl i na ’
.
p a gne .
O ui monse i gneur
,
.
.
’
, _
,
’
,
’
e t dit
les excuses que j e viens d avoir l honneur de lu i adres ser par l ettre
’ ’
n ce d e Votre Al tes se .
aussi g l acial .
plement v êtue que l a v e ill e ; seulem nt soit h a sard soit ca l cul une e , , ,
, ,
u a u a ,
,
u
v ,
,
’
La marquise hab i tuée à pro duire un e ffet tout autre e t sub i ssant
, , ,
r ang suprême surtou t lorsqu il se man i fes te sous des dehors inso l em
,
‘
,
’
courtoisie du prince .
.
’
é t l e p l us dégagé :
Je viens monsei gneur tout s i mplement vou s demander deu x
, ,
, .
, ,
l es fe m mes l ab ord er touj ours avec les res pects les plus humbl es q u e
’
,
r eprit g iementa
trouva pas son mot écra sant ; mais sentant comb i en sa posit i on deve ,
na i t ri dicule i l s é cri a ,
’
—
J e ne sa i s pas madame com ment vous ave z osé v ous pré s en
, ,
t er ici .
, .
n om madame,
.
Oui m o ns eigneur
, .
p a
r c n i d,o l â t r c m a térial i ste l e plus
, rel i g i eux le pl u s sp i r i tual i ste de , ,
nos po ètes .
.
,
Cc n e s p s vot e aute f ?
’
t a r
ti qu es .
-
I ls n en sont ’
Son âme a passé dans s es vers mon sei gn eur el l e est ma i n tenant ,
,
’
gens pervers car sans un secours ine s p éré on l e mas sacrait enfin
, , , ,
—
Et v ous osez m a dame v ous présen te r chez u n p ri nce qui a
, ,
Vous osez ven i r me dem ander quoi ? d e s choses que vous d i tes vous
mê me imposs i b l es ou pres q ue impossib l es ! Et cette inconc evable d e
man de d e q ue l ton me l a faite v ous ? d un ton fa mi l ier rail l eur
,
s-
’
, ,
Mais qui êtes v ous donc mad ame pour vous croire assez au dessus
—
, ,
-
, ,
dé éren e
f c ?
Made l eine .
, , ,
ch arme si singulier .
Cette impression pro fonde que sub i ssa i t l e pr i nce C harles D utertre ,
l a v ait aussi subie ma l gré son amour pour sa femme malgré les ter
’
16 .
aaa t as suer rEcnds capi t aux .
, ,
Soudain M adel eine fi t reto mber son v oi l e sur son visage baissa l a
, ,
,
’
chastement v oi l ée .
,
, ,
,
’
.
’
Al tesse .
,
’
dique .
Et il aj outa i ngénument
M ais j e ne vois pas quel
Eh bien ! monseigneur reprit M adeleine e n sour i ant de ce g er ,
, , ,
t une .
,
’
,
.
ques q u estions .
Par l ez madame ,
.
,
’
dats .
, ,
un po l tron .
, ,
m me .
u
’
n oc n t e e n ce l a q e l es fruits d e m o n p y s
e j e do n ne à certains
u a , ,
a , , u u .
,
r
,
’
—
.
r egard a fi x em e n t l archiduc
’
Le prince crut M ade l eine d abord p arce que presque touj ours la ’
, ,
, e
Voyons .
,
’
la fasse vibrer .
M o i ! s é c ri a l e p ri n ce éb l o u i t ra ns ; or té ;
’
r
,
Je dis peut êt re —
.
, ,
’
,
?
, ,
, ,
, ,
, ,
q u
’
à l a cheminée l e pri t délica tement par l a main ct l e ramena
, , ,
,
’ ’
douce violence .
, , ,
lu i dit
Ecoute z monseigneur j e sera i fra n che t ellem ent fra che qu e
, , ,
n ,
j e vous dé f e de ne pas
i me c r o i re J e suis
,
venu e ici d a ns l espoir d e .
’
vou s tourner l a t ê t e
”
.
LA LU XURE .
, ,
d e cet entre tien deux choses r e g a rdées l une co mme pres que i m
’
Les deu x actions que j e voula i s obten i r de vous éta i ent grand es ,
a lo i n de l à j e pense
, à voulo i r abuser d e mon emp i re p our v ou s
,
,
.
’
D abord un acte de clémence ou plut ô t de just i c e qui vous ral ,
du colonel Pernetti .
, ,
po ssibl e .
sei gneur Quan t à l autre chose plus i mposs i ble e ncore sans doute
.
’
, ,
17
90 L ES s uer visonÉs m u raux .
rez encore ?
J ai cette prétent i on là monsei gneur
’
-
, .
Une parei ll e
Est bien mo deste car je ne compte pas sur ma présence , .
s i tiou .
M ais enfin ,
arriver
Voyons ma d ame , .
j e r e v iendrai l o c c u e
p ; r ma ’
r o t q e p l s irri t nts
n u u p l us ob s ti n és A ussi d e m ai n après d em a in
a , . ,
-
p e
u t
-
ê tre réfléchiss
, a nt q u après t ou t j e n e v ous demand a
’
i s q e des u
Trop tard ?
Tr0 p tar d pour vo u s pas pour mo i J e me suis mis dans , .
aaa SEP T rÉcné s mu raux t as .
t ion
p eu cette v isite .
, ,
, ,
vous v ou s repentirez
Le pr i nce en su i te d un asse z long s i lence r epr i t avec e ffort et de
,
’
s a v oi x la plus i nsinuante
P ernetti .
Eh bien ! so i t a dm et æz cela , .
, ,
C ommen t ?
g e r à que l que chose ? Est ce que tout n e dépend pas non d e moi -
, ,
reproche .
,
’
marquise !
Al l ons j e vous pardonne le passé monse i gneur et v ou s pro
, , ,
vous f ire fai re un jour d e par l empire d e cette ardente passion que
a
’
_
,
-
.
seigneur ?
, ,
à vo tre flamme .
j ; ,
—
A h vous ê tes impitoyable ! s é cri a le prince avec un dépi t do u ’
l o u re u x v ous n e s a v ez q u e x i g cr
’
.
,
. a
,
’ ’ ’
t res vues sur lui reprit impatiem m ent l e prince i l ne peut pas se
, ,
,
’
-
comédi e .
Frantz .
to ya bl e .
bi en du mal
Interrogez pour cela monsei gneur la fi g ure de ceu x dont vous, ,
e xilé allez revo i r l a patrie que vous p l eurez ; vos frè es vous ten
,
r
, ,
g n e u r et ,
si des l armes v i ennent mouiller leurs yeux comme e n ce ,
, ,
mons igneur c est le bien que vous aurez fait e t à ce bien pour
'
’
e , , ,
, ,
t re autres ce ll es c i
-
d i t à M a dele i ne qu i écoutait
, auss i avec surprise
J e vous en conjure entrez dans la p 1 ece vois i ne ; i l se passe i ci
,
M P .
ascal q u
, e deu x a i des d e camp tr è s é mus tâch a i ent d e conten i r -
.
LA LUXUR E . 2 97
l e suivre
Venez mons i eur vene z , ,
.
, ,
déc i dé à y aller mo i m ê me -
.
,
-
Ma i s ,
17
aes SEPT rrcuÉs cau raux t as .
,
’
-
.
, .
,
u , ,
,
—
,
’
u .
, ,
. .
Comment
Oui e t vous feriez sagement de le renvoyer en Allemagne ; sa
,
t ard .
, ,
suis amou reux fou Eh ! mon Dieu oui amoureux fou ; cela v ous pa
.
,
rait drôle et à moi aussi M a is enfin cela est Je suis donc amou
,
. .
votre vois i ne .
,
.
,
, .
,
’
monseigneur .
Mo i ?
,
’
a i me Frantz .
LA LUXURE 50 1 .
, ,
,
’
, , , .
,
pût faire seu l ement question ; néanmoins pour peser sur l a dé term i ,
Com m ent ! par co n des cen dan cc par faib l esse pour une amourette ,
,
s on LES i
suer u cni:s cau raux .
e t i n d épen dant Cette ces s ion m o n emprunt seul p eut vous m e t tre à
.
,
e , , ,
’
u
c c ou i ? e s t ce non ? -
, ,
cautions d o pr i nce .
L
’
à l appari ti on inattendue de l a mar quise d e M iranda
a rch i d u c ,
’
éba his sur Ma de l eine la cro y ant co m mensa l e du pa l ais car el l e a v ait
, ,
. u ,
, ,
d un air menaçant
’
g e a n ce prenez , garde !
, .
, ,
.
,
maison d e son père et vit d e peu tandis que son nom bien faisant ,
, , ,
,
.
,
’
o
lation où i l avai t j usqu alors vécu eut d u moins quel ques nobles pa l’
prince i l lui dit avec son habitude d ironie brutale à l aqu el l e se mêlai t
, ,
, ,
,
’
, ,
d ic i e t n y remettez j a mais l e s pi e ds
’
,
’
.
a n ,
tant mais trop tard d e sa gro ssièreté devint aussi abj ec t qu i l ava i t
, , ,
’
, , ,
l h ure nous appelons d es épingl es pour sa toi l ette quel ques rou l eaux
’
e , ,
d e mil l e louis ; l e s dames ont touj o urs d e petites emp l ettes à faire ,
.
,
a i nsi s é c ri a Pasca l
’
? .
Savez vous s o n n om ? -
,
-
sement .
, ,
’
camp qui ains i que ses camarades avai t en sa part de s inso l ences d e
, , ,
M Pascal
. .
.
,
, ,
chez mon hu i ss i er .
L
’
après le départ d u fi nanc i er se h â ta nou s l avon s d i t
a rchi du c , , ,
’
,
d e M Pascal . .
mérit ait d e l ê tre lorsque jetant par ha sard l es yeux dans le j ardin
’
, , ,
, ,
, , ,
, ,
’
Jamais M adeleine n avait pensé que son idéa l pût parta ger l amou r
’ ’
d e l é ther Sans cesse assail li e de sol li citat i ons très peu p l a ton i qu es
’
-
. ,
, ,
,
’
.
et dit
5 10 LES suer rÉcnÉs CAP I T AUX .
leine se dit
M ais non ; Fra n tz aime trop Anton i ne c est son prem i er amour :
’
moi cette froid eu r que j éprou v e pour to us Oui ; et pourtant qui me’
.
,
dit que mon orguei l que mon amour peut é tre ne se révo l teront pa s
,
-
,
l aime tendrement
’
e t je cra i ns que
C e s ré flexions de l a marquise avaient é té interrompues par l es
écl ats d e voix de l a rchiduc qui o rdonnai t à P ascal de s ort i r ; pr ê tant
’
,
’
,
'
r . .
trouver aussi .
A son arri vée chez le président H ubert i ntrodui te dans un mod e ste ,
e ll e l ui dit a v ec an x iété
,
Eh bien ! M a deleine tu as v u l e p u nc e ? ,
espo i r d e cette { ra z —
v ra en fant qu on dira i t q ue s es pe i n e s son t
,
’
l es
m e m es
Se phi e , tu ne m e d i s pas la vér i té
Je
Je t e trouve pâle changée Oui depu i s h i er tu as souffert, .
, , ,
yeux tu t e trompes
, .
d e mes
A h ! encore ? repr i t la marquise d un ton d affectu eu x reproche ’ ’
.
confier à ses amis des peines réelles sans l e s a ttr i ster encore par ,
pourtant ?
Vo y ons Sophie m a chère Sophie ces presse n t i ments
, , ,
.
raitre fo ll e .
,
—
a l a rm e .
’
m
Qu as tu donc remarqué ?
’
-
,
’
LA LUXURE 5l5 .
b arra s s é e t ne m a r i en répondu
’
.
,
proj ets les plus vagues Non non ce ne sont pas ses a ffaires qui le .
, ,
,
’
, ,
De Et qu a t il dit ? ’
- -
Que tu a vais été pour lui remplie de b i enve i llance hier mati n ,
puis il m a demandé mi ll e dét a ils sur toi sur ton en f nce sur ta vie
’
,
a ,
puis soudain i l est retombé dans un m oru e silence dans une sorte
, ,
, ,
, ,
do u t e ?
Oui Pierre ; qu y a t i l ?
,
’
- -
pondre .
, ,
—
.
Ensuite ?
Ce t o fficier a u n e lett re qu 1 v eu t r emettre l ui m ê me dit i l 1 - -
,
18
5 14 LES suer récufrs car1raux .
fa t faire
u .
ê tre heureuse !
Ne n o u s bâto n s pas trop de nous rej ou i r chère Sophie Atten , .
, ,
, .
car Mad eleine lu i ava i t prom i s le mat i n même d i n tercé der auprè s ’
du prince .
,
-
u .
batta i t d une force m ais d une force à me faire mal ; tene z comme
’
,
’
seul mot
, ,
i mportance .
L ÉO eoun-Mxxrm u un .
, , ,
b i en
M onseigneur m a fa i bles se ne me permettant pas d avoir l h on
’ ’
e
LA LU X URE .
.
, ,
-
, ,
,
’
.
u , .
to ni n e ,
a .
l o fficier
’
.
—
A cette heure ma petite A ntoni ne dit la marquise à la j eune fi l le
, , ,
à to n o n c l e .
C c que dit Made l eine est très juste repr i t Sophie ; i l sera i t d un
’
— —
,
la visite du prince .
, , ,
,
’
,
’
,
, ,
, ,
Mo n mar i ! et où es t il ? -
Pi erre .
marquise
J e rev i ens à l 1 ns ta n t mon am i e car j a i b i e n hâ te de sa v o i r l e
’
, ,
,
- —
’
sité ; dema i n i l e û t été trop tard j e n aurais peu t être pas e l e cou ’
- n
,
’
, ,
h aletante
Madele i ne tu m as offe r t t es s e rv i ces , j e l es accept e
’
.
,
s eo LES suer eucuus capi raux .
,
’
qu il n ous imposai t
’
.
L i n fâm e ! l i nfâme !
’ ’
,
’ ’
fa udrait il -
L e rembourser .
E t ton mar i lu i do i t ?
qu en l e remboursant ?
’
Et ce moye n ?
D a cco rd er d i x a nnées à C harl es p our s e l i bé rer
’
.
, , ,
,
-
,
n ê tes vous pas aus s i de mo i tié dans mon bonheur com m e vous l avez
’ '
-
,
, ,
”
,
.
, ,
—
,
a .
, ,
courage e t espoir ! que ton mari n e parte pas attends moi chez t o i ,
-
Que dis tu —
,
’
p é ré e la voici
, maintenant radieuse .
O ui grâce à t o i , .
, ,
.
’
, ,
’
, ,
B eaucoup monseigneur , .
m ères peut être mais d une extrê m e vivacité tant qu ils durent ;
’ ’
-
,
’
.
fa ntaisie .
,
a , , ,
,
’
, .
à la même obsess i on .
ment ? mais enfi n l a chose étai t faisa ble faci l e ( et c est là ce qui fa i t ,
’
donné ,
Oui ou i reprit dl en serrant ses poings avec un re, ,
—
, ,
, ,
, ,
tr ité de v ant lui c est vra i mais pour l e fi a t te r ; nous connai sons
a ,
’
, ,
s
, 1
19
s ur. LES suer eucnus carreaux .
gent l a décider
, Misère de D i eu ! s é c ri a Pasca l a v ec u n e e x p i o
’
s d en ce
,
’
a .
chambre entra .
p a s sonn é
M ons i eur c e st une da me
’
.
,
J e n a 1 pas le temps .
Q u e l le passe à la ca i sse
’
.
l ava i t dit au prince quoiqu il eût jou i et abusé de tous ces tréso rs
’
,
’
, ,
, .
, ,
Et i l reprit tout ha u t
La lettre d e crédit madame est du ressort d e mon ca i ss i er ; i l
, ,
,
’
,
?
O ui .
, ,
—
u ne quest i on ?
Laquelle ?
Ensu i te ?
Mais vous ne pa ra i ss ez vo u s s ou ven i r d e no tr e e ntr evu e q u e par
teur .
f
Apr ès ?
Comment ! vous n e pr o u v e z pas un p etit r emords d a v o i r été si ’
Non .
, ,
d une f çon ou d une autre faire sortir M adel eine de cette réserve
’
a
’
g l acée d ont i l commençait à s inq u iéter ; c est touj ours très adroi t d a ’ ’
-
’
mino n s ; car entre nous bel l e adorable com m e vous l ê tes vous de
, , ,
’
Co n fi n n e z .
, ,
’
-
’
dem i sour i re
-
, ,
miens
Et P ascal jeta u n re gar d en fl ammé sur Madelei ne qu i re pr i t ,
552 LES suer eucuÉs carreaux .
de son rouleau .
r a ,
’
,
’
,
’
, ,
marquise !
Voici l e mi en mons i eur Pasca l r e pr t M d el e m e en se levant et
, ,
1 a
Ecoutez moi bien Vous êtes basse m ent cup i de ; votre o ffre
m ag n ifique me pro u ve donc l impress i on q u e j ai produite sur vous
’ ’
parlez ,
Ma fortune s il l e faut
’
.
,
osé regarder une honnête fem m e e n face e t su lire sur son front la
v érité vous v errez que j e dis v rai V o u s mettrie z toute votre fo r
,
.
,
s,
q u e j ’
é tai s l a maîtresse du pri n ce ; d abord parce q u e j e n ai pas
’
,
’
, ,
c e tt e lettre d e
A l i nstant ma i s
’
,
…
,
’
_
-
, .
V ous allez l e vo i r .
ture qu il endura i t
’
,
, , ,
, ,
a ye z plus qu à l e signer
’
.
C es t u ne pla i sa n te r i e
’
Et en retour ?
C est a i nsi
’
.
V ous refuse z
S i j e r e fuse ! Ah çà ! madame l a marqu i se vous m e croyez ,
petit s ecr t v éreu æ do n t elle pou vai t se faire une arm e Ma i s notre
e .
j
’
a ttends .
J attends
’
.
,
53 6 LES SE P T PÉCIIÊS CA PIT AUX .
, a ,
s
, , , .
,
placé sa s doute derr i ère quelque persie nne et nous dévorant des
n
charbons ardents .
, ,
q u e pa l pit nte ; à
a u n e heu e plus ava n cée vous v e rrez nos fenêtres
r ,
la marq i s e riant aux é cl ats ajouta Au ss i tenez mon pauvre mons i eur
u , , , ,
, ,
’
e ffrayant ver tige e n s e précipi tant sur son bureau dans lequel i l y
, ,
, ,
,
n ,
m arq éu .
, ,
, , ,
Le notai re entra .
, .
, , .
ter t r e ?
, ,
et à si gner .
O
Fo rt bi en d i t la marqui s e ; puis pen dant qu e P as cal anéanti
, , , ,
'
—
,
, ,
Ce t a cte monsi e u r ; ce t ,
fi ni ss ons .
avec l enteur .
d usage d e
’
…
, , ,
sinistre .
égarés e t inj ectés de sang ; car à sa pâl eur livide avait soudain suc , ,
,
,
Où es t la ca i sse je vous pr i e.
, .
, .
Espère !
C e papier rep ri t madame D utertre avec surpr i se q u est cc ? ,
’
-
e x plique toi-
.
, , ,
im possible !
L i s donc i ncrédu l e ,
.
a v ec stupeur
e s notre an g e s a u veur ! …
LA L UXUR E . 54 1
L ex press i on de
’
l a reco nna i ssanc e d e mada me D ute rt re éta i t si n
cère .
, ,
leur fi n .
, ,
’
cro i ra i s tu ingrate ?
Me —
qu e j e rapporte .
,
’
reprit
Sophie où es t ton m ar i ?
,
La jeune femme tre sai l lit rougi t e t pâl i t tour à tour et s é cri a i a
s , ,
’
ce q u e nous te devons .
m e s adieux .
T es adieux ?
i .
humides ; puis sur m ont ant son é m otion e ll e dit à son amie e n son
, ,
M adel eine !
Je t a ssure
’
qu i e n e s t j e n e l a i vu qu u n e fois en face de
’ ’
, , ,
,
—
— ’
, , ,
poursui v it
Crois moi Sophie il dépendra de to i d e me faire oublier d e
-
, ,
Que veux tu d i re ? -
,
’ ’
Exph q u e d o i
V oy on s F gu i re —
toi , m a b onn e S o p h i e , q u e tu e s à con fe s s e,
rep ri t M a p el ei n e e n s ou ri a n t ; ou i , i m a gi n e -
t oi q u e tu e s a u c o n fe s
p en s i on , qu i n ou s fa i s a i t d e s i é t r a n ges q u e s ti o n s l o s q u e r n ou s é ti o n s
je u n es fi l l es Au . s si , d e pu i s ce t e m p s —
l à , m e s u i s j a t on j ou
—
r s d em a n d é
p o u r q o i i l y a v a i t p s d a bb e s s es p o r co fe s r l j e e s fi l l e s
u n
’
a
’
u n se es un
!
ancien con fesseur eû t été fort a fl ria d é Voyons dis moi e t ne ron n .
,
-
,
Hélas ou i .
n i rs nous navrent .
M ais ,
réponds moi pendant l e s deux
- ou tro i s premières années d e
tu m e com prends ?
r egretté ces jours de prem i ère j eunesse et d amour ; mais j e me sui s ' ’
, , ,
’
été soudaine n est cc pas Cela est venu i nsensi blement et presque
,
? ’
-
,
,
-
avait sans dou te que l que par fum de prédilection et tes beaux cheveux , ,
,
u , ,
, ,
ce n a ar ,
, , o ,
,
’
sage s i ta rob e s e drapait bien ou mal à ton gracieu x cor sage si ton
,
-
petit pied étai t e n non coquettement chan ss é dès l e m a tin Ton mari .
,
abso rbé d e son côté par ses travaux comme toi par l a maternite ,
, ,
charmants dont ton mari et toi v ous vous entouriez au beau temps
de vos amours tn resterai s saisie de surpr i se en comparant l e pré
,
sen t au passé .
, ,
s e repentir .
n est pas matière soi t ; mais t o u t non plus n est pas espr i t Va
’
, , ,
’
.
,
âs er En fi n pardo nn e mo i cette é n or
’
.
-
, , ,
548 SE P T PÊCHÊS m u raux L ES .
q e…
u
,
’
r av i charmé Il l e sera
, . .
r i té tu es folle
, .
v au t l a toi l ette .
,
’
p ar i e ?
A utre fo i s ?
J en ava i s d e dél i c i eu ses
’
.
Eh b i en ! o ù sont elles ? -
qu elle boule vers a et trouva enfin deu x ou trois très j olies robes d e
’
,
—
g e r la poitr i ne .
A mer v eille ! dit Ma d ele i ne cette éto ffe est char mante et au ss i
,
20
aaa LES snrr PÉCIIÉS CAP ITA UX .
, ,
,
’
, ,
so t r aj eu n i de ci q ans n .
consei l s e t aux soins coquets de son a mie Bien tôt à demi couchée .
,
,
’
,
r
, ,
, ,
tra i t s
.
dit à sa maîtress e
Mons i eur dés i r er ai t parler à ma dame Il es t à l atel i er ; i l fai t .
’
, _
, ,
.
, , ,
, ,
a
d e sour i re .
, ,
, , ,
M Frantz es t i c i
. .
u n banc d u jardin .
sans pouvoir retenir u n e larme qui roula dans ses yeux ; pur bai .
t é ré e
Ad i eu mon e n fant, .
c est i mpossible ma is
’
,
e er sans q ue ses yæ x
… en eoæ une fo is d u cô t é du j a rd i n , e l l e i paru t
ds .
« N … ,
h u is d Tm ; m s ac hem dc m s ä
uin ( ).
l
F IN DK L A L UX UB É .
a s m à a rss . m rm zm n ou s n ou s m e ! .
3 52 L ES S E PT rÉenÈs carrraux .
, _
, ,
d e sour i re .
, ,
, , ,
Eh bie n ! pa rl e m on enfa nt , .
M Frantz est i c i
. .
u n banc du jardin .
sans pouvoir retenir u n e larme qui roula dans s es yeux ; puis bai ,
t é ré e
Ad i eu mon en fa nt,
.
c e st i mpossible m ai s
’
,