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ISBN : 978-99951-744-5-6
Copyright
Cet ouvrage de Chimie de l‘Ingénieur ne peut être copié en partie ni en intégralité sans que
l‘auteur ne vous en ait donné l‘autorisation expresse.
DEDICACE
2
Joshua, Beni, Sarah, Thandi et Bénédicte)
A mes frères et sœurs SALI
Au Directeur Général de l‘ISTA ; Prof KASENGEDIA
MOTUMBE,
A la Révérende Claire MPETA,
A tous mes collaborateurs dans la chaire de chimie :
Christian KAYEMBE, Chelin ILENDA, Patrick SANDUKU,
Giresse KUTU et Augustin LOMENA.
3
PREFACE
4
AVANT-PROPOS
5
Figure 2 : Centrale nucléaire/thermique pour la production d’électricité
Les circuits intégrés, les diodes, les transistors, les cellules photovoltaïques,
les fils électroniques de transmissions et autres matériaux utilisés en
électroniques sont des matériaux ou produits chimiques dont la connaissance
et la maitrise sont plus qu‘indispensables pour l‘ingénieur électronicien dans
sa profession tant dans la conception, fabrication que dans les applications.
6
Les cas par exemple des cellulaires (i-phone, Androïdes …), tabloïdes et
ordinateurs sont aussi illustratifs.
En Informatique
En Maintenance
En Environnement
En Agronomie
En Aviation
7
l‘utilisation des combustibles tels que le kérosène, le jet-A etc. Ceci montre à
suffisance, combien ce domaine a plus que besoin de la chimie étant donnée
la sensibilité des équipements y afférents.
La pédagogie
Sommaire
8
Prérequis
9
10
O. INTERACTION ENTRE LA CHIMIE ET L’INDUSTRIE
Carburant/Biocarburant
Huile de palme
Savons
Biocarburant Electricité
Biogaz/Gaz naturel
11
principes utilisés dans la conception (recourt à la chimie), le choix futur, le
dimensionnement et détermination des conditions d’opérabilité des
équipements (recourt au génie chimique, génie mécanique, génie électrique,
génie informatique et génie environnemental) et appareils impliqués dans les
procédés de transformation de la matière première (pétrole, gaz naturel
biomasse, maïs, chalcopyrite, …) en produits finis (essence, biogaz, éthanol,
cuivre métallique, …), lesquels impliquent en amont ou en aval la maitrise de
la chimie.
Les détails sur les produits chimiques peuvent être extraits du cours de génie
chimique industriel.
12
D‘où la nécessité de l‘ingénieur de connaitre la chaine de transformations
impliquées dans chaque processus pour savoir comment y intervenir du point
de vue de son domaine de spécialisation pour une production optimale en ne
négligeant pas l‘aspect environnemental.
13
INDUSTRIE PETROCHIMIQUE
( TRANSFORMATION DU PETROLE BRUT EN PRODUITS FINIS ) Produits
Raffinage pétroliers
C 2H 6
Exploration - Productio n
Transport Pétrochimie
C 2H 4
( Pétrole Brut )
Plastiques
Kevlars, etc
14
Les facteurs influençant l‘équilibre chimique sont : le temps et les facteurs qui
déplacent l‘équilibre vers la droite ou vers la gauche. Un équilibre est
caractérisé par sa constante d‘équilibre Kc comme illustré ci-après :
Exemple : ………….
Etat initial Co 0 0
Etat final Co-
Dans les sections qui suivent nous parlerons des équilibres acidobasique et
redox car comme exploités dans le chapitre précédent la plupart d‘opérations
et procédés pour une production quelconque impliquent les équipements
(réacteurs, séparateurs, câbles, mélangeurs…), intrants (acides, bases, huiles,
alcools…) et autres matériaux. Le succès dans la production et le service à
rendre à la communauté est tributaire de la bonne interaction de ces derniers.
Les intrants étant généralement de nature soit acide, basique ou neutre, il est
logique de parler d‘équilibre acide-base. De même pour comprendre par
exemple comment et pourquoi certaines pièces dans un moteur s‘usent, il
faille fouiner dans l‘étude de l‘équilibre redox.
15
Exemples :
couple acide-base forme acide forme basique
HCl / Cl- HCl Cl-
CH3CO2H / CH3CO2- CH3CO2H CH3CO2-
H2SO4 / HSO4- H2SO4 HSO4-
HSO4- / SO4-- HSO4- SO4--
NH4+ / NH3 NH4+ NH3
Na+ / NaOH Na+ NaOH
Remarques :
Certains composés comme HSO4-, H2O, HS-, etc sont à la fois acide et base
dans 2 couples différents. Ils sont dits ampholytes.
[A-].[H3O+] [AH].[OH-]
…………… …………….
ka = kb =
[AH].[H2O] [A-].[H2O]
- Les hydroxydes alcalins sont des bases fortes (NaOH, KOH,…) - Les
acides organiques sont faibles.
- Pour mettre en solution une base faible seule (A-), il suffit de mettre en
solution un sel alcalin puisque le métal est un acide indifférent.
- HCl, HBr, HI, H2SO4, HClO4, HNO3 sont des acides forts.
16
I.1.4. Formule du pH
Echelle de pH :
Acide neutre Base
======================‖‖=====================>
pH : 0 7 14
Solution
17
c.-à-d. à l‘état final, il se dissocie complètement en solution aqueuse.
Ainsi : si 0.01- Ɛ = 0 => Ɛ = 0.01
[H+] = Ɛ = 0.01 M, d‘où pH = - log [H+]
pH = - log
(0.01)
pH = 2
Solution
En solution aqueuse : H2SO4 ==> 2H+ + SO4 = Ɛ
Initial : 0.2 0 0
Transitoire : 0.2- Ɛ 2Ɛ Ɛ
Final : 0 ? ?
L‘acide (H2SO4) est un acide fort, d‘où à l‘état final, il se dissocie complétement.
Ainsi : 0.2 – Ɛ = 0 ou alors Ɛ = 0.2.
[H+]final = 2Ɛ = 2*0.4 = 0.8 ,
D‘où: pH = - log (0.8)
= 0.1
3) Quel est le pH d‘une solution d‘acide acétique 0.1 M lorsque la constante
d‘acidité à l‘équilibre est Ka = 4.8*10-5 ?
Solution
En solution aqueuse : CH3COOH <==> CH3COO- + H+ Ɛ
Initial : 0.1 0 0
Transitoire : 0.1- Ɛ Ɛ Ɛ
Final/Equilibre : 0.1- Ɛ Ɛ Ɛ
L‘acide (CH3COOH) est un acide faible, d‘où l‘état final correspond à un état
d‘équilibre, il se dissocie partiellement.
Ainsi la concentration des ions H+ dépend de la constante de dissociation de
l‘acide (Ka).
On a donc :
On obtient ainsi une équation du second de degré en Ɛ :
2 + 4.8 10−5 − 4.8 10−6 = 0
En résolvant l‘équation ci-dessus, on trouve Ɛ = 0.022
[H+]finale = Ɛ = 0.022 ,
D‘où pH = - log (0.022)
= 1.66
18
4) Déterminer le pH d‘une solution résultant de la dissolution de 5 grammes
de cristaux d‘hydroxyde sodium dans 500 mL d‘eau.
Solution
Concentration de
= 0.25 M
Réaction en solution aqueuse :
NaOH ==> Na+ + OH- …………… Ɛ
Initial : 0.25 0 0
Transitoire : 0.25- Ɛ Ɛ Ɛ Final
: ? ? ?
La concentration finale de NaOH est égale à 0 car la base (NaOH) est forte,
c‘est-à-dire, à l‘état final elle se dissocie complétement en solution aqueuse.
Ainsi, comme 0.25- Ɛ = 0 => Ɛ = 0.25
[OH-] = Ɛ = 0.25 M, d‘où pOH = - log [OH-] pOH = - log
(0.25)
pOH = 0.6 Etant
donné que pH + pOH = 14, Alors pH = 14 –
0.6
= 13.4
5) Déterminer le pH d‘une solution résultant d‘un mélange de 0.5 mol/L
d‘hydroxyde de sodium d‘avec 0.8 mol/L d‘acide chlorhydrique.
Solution
0.5 mole de NaOH d‘une solution de 1 litre mélangé à 0.8 mole de HCl d‘une
solution de 1 litre donne un volume global de 2 litres ; ainsi les concentrations
respectives de chaque constituant dans le mélange sont respectivement :
NaOH :
HCl :
Réaction en solution aqueuse :
NaOH + HCl ==> NaCl + H2O ……………. Ɛ
Etat initial instantané : 0.25 0.4 0 0
Etat transitoire : 0.25- Ɛ 0.4-Ɛ Ɛ Ɛ Etat
Final : ? ? ? ?
Pour déterminer les concentrations finales après réaction, il y a d‘abord lieu
de comparer les équivalent-grammes ou mieux corolairement les
concentrations de deux espèces en présence. Comme on le voit la
concentration de HCl est supérieure à celle de NaOH, ce qui est pareil pour
les équivalent-grammes. Ceci implique qu‘au stade final NaOH sera
totalement neutralisé (Concentration Finale égale à 0) et qu‘une fraction HCl
restera à l‘excès. C‘est la quantité à l‘excès qui fixera le pH de la solution finale.
19
La concentration finale de NaOH est égale à 0 => 0.25- Ɛ = 0 => Ɛ =
0.25 (quantité ayant réagi)
Ainsi au final, [HCl]finale est en excès = 0.4-Ɛ
= 0.15
Dans la solution finale, l‘on a donc : HCl (=0.15 M), NaCl (Ɛ=0.25 M) et H2O
(Ɛ=0.25 M)
NaCl et H2O ne fixent point le pH, c‘est plutôt l‘acide HCl en excès qui joue le
jeu.
HCl étant en excès, en solution, il va se dissocier suivant la réaction :
=> + + − ……………
On sait que HCl est un acide fort, d‘où au stade final : 0.15 - Ɛ* = 0
=> Ɛ* = 0.15,
Or [H+] = Ɛ* = 0.15M , D‘où,
pH = log(0.15) pH = 0.82
20
Le mot RedOx découle de la combinaison de demi-réactions de Réduction et
d‘Oxydation qui ont lieu simultanément dans un système (métal, fruit,
batterie…).
1. Réaction d’OXYDATION
Une réaction d‘oxydation est celle au cours de laquelle une substance appelée
réducteur libère un ou plusieurs électrons et monte en étage d‘oxydation.
Exemple : Lorsque le métal zinc est attaqué par une substance acide, il réagit
en passant de l‘étage d‘oxydation 0 à +2 en libérant deux électrons. On dit
alors que le zinc a subi l‘OXYDATION, ou mieux le zinc est oxydé.
2. Réaction de REDUCTION
A tout oxydant est associé un réducteur. Le passage d‘une forme à une autre
se fait par transfert d‘électrons suivant le schéma formel, appelé demi-
équation d’oxydo-réduction ou demi-équation électronique du couple
noté ox/red.
21
algébriquement libérés par l‘élément lors du passage de l‘état de ce corps pur
simple non ionisé à l‘état considéré. Il se note en chiffres romains.
Si la particule oxydante ou oxydée d‘un couple a une grande affinité pour les
électrons, c‘est un oxydant fort. Et la particule réductrice conjuguée cède
difficilement des électrons, c‘est un réducteur faible et inversement.
22
Remarque : normalement, tout système ayant un potentiel normal plus bas
qu‘un autre le réduit, tout système ayant un potentiel plus élevé qu‘un autre
l‘oxyde. En d‘autres mots, l‘oxydant d‘un système 1 peut réagir normalement
sur le réducteur 2 d‘un système 2 si le potentiel normal E1 du couple auquel
appartient l‘oxydant est supérieur au potentiel E2 du couple auquel appartient
le réducteur.
La réduction d‘une particule exige la présence d‘un autre qui, elle, peut fournir
des électrons et s‘oxyder. Les deux particules participent à une réaction
d‘oxydo-réduction, autrement dit, réaction redox. Comme chaque particule a
son propre couple, une réaction redox exige donc l‘intervention de deux
couples. Ces réactions sont caractérisées par un échange d‘électrons : une
substance libère des électrons qui sont accaparés par une autre.
23
• en récepteur (cellule d‘électrolyse).
M = M+ + e- Eox (potentiel
d‘oxydation)
M+ + e- = M Ered (potentiel de
réduction)
24
En circuit ouvert (courant nul), cette DDP (E1ox – E2ox) est la FEM de cette
pile
Généralisation :
Toute électrode mettant en présence les formes oxydée et réduite d‘un
couple redox, possède un potentiel d‘électrode.
Exemples :
Ered (volt) forme réduite forme oxydée Eox (volt)
0,00 H2 = 2 H+ + 2e 0,00
+ 0,34 Cu = Cu++ + 2e - 0,34
+ 0,54 2 I- = I2 + 2e - 0,54
Les potentiels indiqués dans les tables sont les potentiels standards
(E0ox ou E0red). L‘équation de Nernst permet de calculer les potentiels
dans les conditions non-standards : αA+βB
γC + δ D + ne-
γ C + δ D + ne- αA+βB
(aA)α. (aB)β
25
Ered = E0red – (0,06 / n) . log ..................
(aC)γ.(aD)δ
aX désigne l‘activité du composé X
état physique de X X en solution X solide X gazeux
aX [X] en mol/l 1 PX en atmosphère
Exemples :
Al = Al+++ + 3e Eox = E0ox – 0,02 . log [Al+++]
H2 = 2 H+ + 2e Eox = E0ox – 0,03 . log ([H+]2/PH2)
I.8. Corrosion
Corrosion électrochimique
-0,83 volt H2 + 2 OH- = 2 H2O + 2e 0,83 V
-0,44 volt Fe = Fe++ + 2e 0,44 V
0,00 volt H2 = 2 H+ + 2e 0,00 V
0,40 volt 4 OH- = O2 + 2 H2O + 4e -0,40 V
1,23 volt H2O = ½ O2 + 2 H+ + 2e -1,23 V
26
En milieu aqueux ou humide, il y a formation de micro piles à la surface du
métal. Ce phénomène se produit lorsque :
- un morceau de fer comporte à sa surface une impureté constituée par
un métal moins oxydable que lui.
- un morceau de fer est hétérogène dans sa structure.
- un morceau de fer plonge dans un milieu dont la teneur en oxygène n‘est
pas constante.
Les réactifs et les produits peuvent être dans une même phase, on parle
d‘une réaction homogène ; et si les réactifs et les produits sont dans plus de
deux phases, on parle d‘une réaction hétérogène.
27
une réaction élémentaire. On peut aussi dire que la molécularité est l‘ordre
d‘une réaction élémentaire.
Il n‘existe pas de réaction de molécularité 4 parce qu‘il est difficile d‘avoir une
collision de 4 particules en un seul acte pour former un produit.
• Mécanisme réactionnel : est le nombre d‘état dans une
transformation chimique. Chaque étape a sa constante de vitesse,
donc le nombre de constante de vitesse indique le nombre d‘étape
c‘est-à-dire le mécanisme réactionnel.
t
II.5. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE
28
• Arrhénius – Trautz : lnk = - Ea / RT + lnA • Relation entre ΔH0 et Ea
: ΔH0 = Ea1 - Ea2
ΔH < 0
CHAPITRE III : STOECHIOMETRIE, BILAN-MATIERE et BILAN-
ENERGIE
On appelle agent (réactif) limitant, celui qui s‘épuise en premier lieu lorsque
la réaction se déroule complètement (ou atteint l‘équilibre). On peut le
déterminer en divisant le nombre de moles données de chaque réactif par son
coefficient stœchiométrique ; le rapport le plus petit est celui du réactif
limitant. Et l‘autre réactif est alors en excès.
29
III.3. Concepts du BILAN MATIERE
A. Système
Un système est une région de l‘espace délimitée par des pointillés (sur papier)
où s‘effectue l‘étude du procédé.
B. Equation du bilan-matière :
1 Pump 3 Tank 4
Water in Water out
Solution
30
a) Equation générale du bilan matière : Acc = In – Out + Gen - Cons
En appliquant cette équation, on aura :
Solution
31
III.4. Degré d’avancement d’une réaction
32
Exemple
Solution
N2 + 3H2 2NH3 …. Є
N2 NH 3
H2
= 0,6 =
= 0,6 =
30 = 3Є
Є=10mol/min
= 2*10mol/min
=20mol/min*17g/mol
=340g/min*60*24
=489 600 g/j
33
Quand la vitesse de la réaction dans le sens direct est égale à celle dans le
sens inverse, on dit que la réaction réversible a atteint l‘équilibre ; elle est
caractérisée par une constante d‘équilibre Kéq (T, P, …) qui s‘exprime en
terme de :
Kéq = [π (products)/π (reactants)]
𝒍𝒏𝑲 ∆𝑯 ∆𝑮𝒐
= (𝒗 𝒏 ′ 𝒕 𝑯𝒐𝒇𝒇 ) ; 𝑲 𝒐 = 𝐞𝐱𝐩
( )
𝑻 𝑹𝑻𝟐 𝑹𝑻
Rendement et sélectivité
34
• Sélectivité : moles du produit désiré formé/ (moles du produit non-
désiré formé)
III.7.1. Introduction
III.7.2. Bilan-énergie
62
(2)
35
• Si la même masse entrant dans le système est égale à celle sortant du
système, alors l‘équation (2) peut
s‘écrire :
(3)
63
• NB: Pour un système réactionnel le terme doit aussi être pris en compte
Forme différentielle du Bilan-Energie
• En supposant les chaleurs spécifiques CP et CV constantes dans une
plage de température, alors :
𝑯 𝒊𝒏 𝑻 𝒊𝒏 𝑻 𝒇 𝑯 𝒐𝒖𝒕 𝑻 𝒐𝒖𝒕 𝑻 𝒇
• Pour un système fermé (ou il n‘y a pas échange de matière entre le Pour
𝑚
système et l‘envirsystème et l’environnement, onnement = 0) :0
(5)
L‘eau coule d‘un réservoir élevé au travers une conduite vers une turbine
située 100m plus bas, et en ressort par une même conduite ; au point élevé
(du réservoir) la pression d‘eau est 207 kPa et à un point situé à 3 m plus bas
de la turbine, la pression est 124 kPa. Quel est le débit massique d‘eau si la
36
puissance délivrée par la turbine est 1 MW en supposant qu‘il n‘y a pas perte
de charge ?
Le bilan matière peut être combiné au bilan énergie dans un tableau pour
simplifier les calculs comme illustré ci-après.
65
37
Le schéma par blocs tout comme le flowsheet est une représentation
graphique des équipements des opérations impliquées dans un processus au
travers une succession logique pour le transport d‘un produit X. Cette
représentation montre le sens de circulation (flow) des produits ainsi que des
conditions d‘opérabilité des équipements.
DISPOSITIFS DE STOCKAGE
84
38
Figure 3.2c : Symboles utiles pour les flowsheets/PID
Vanne
Pompe
La ligne du Pipeline
39
La thermodynamique est une discipline de l‘ingénieur qui étude les principes
et systèmes de transformation de l‘énergie thermique en énergie mécanique.
Le système est la portion de l'espace que l'on étudie (un réacteur et son
contenu par exemple) ; ce qui n'est pas le système est le milieu extérieur
aussi appelé ‗‘environnement‘‘.
Attention
40
IV.1.2. Etat d’un système
L'état d'un système est défini par un certain nombre de variables que l'on
appelle « variables d'état ». Ce sont par exemple, la pression, la température,
le volume, les nombres de moles de chacune des espèces présentes, la masse,
etc.
Par exemple, l'état d'un système sera parfaitement défini si l'on connait sa
composition (nature des constituants du système, état physique et quantité
de matière de ces constituants), sa température, son volume, sa masse, la
pression qui règne dans le système, ...
Ces variables ne sont pas toujours indépendantes les unes des autres (par
exemple, si le système comprend moles de gaz parfait il va exister une
relation entre les variables pression P, volume , nombre de moles et
température ).
En effet, ces quatre grandeurs d'état sont reliées par la loi des gaz parfaits :
41
corps pur comme de l'eau n'est pas une transformation chimique puisque les
liaisons qui sont rompues lors de ce changement d'état ne sont pas des
liaisons chimiques, plutôt des liaisons beaucoup plus faibles entre les
molécules dans la phase liquide. En revanche, au cours de la combustion
d'un hydrocarbure dans le dioxygène, l'arrangement des atomes dans l'état
initial et dans l'état final est totalement différent (à l'état initial, les atomes de
carbone et d'hydrogène sont exclusivement liés entre eux dans une seule
molécule d'hydrocarbure, tandis qu'à l'état final, ils se retrouvent liés aux
atomes d'oxygène cela dans deux molécules différentes, l'eau pour l'hydrogène
et le dioxyde de carbone pour le carbone).
On dit d'une grandeur qu'elle est une grandeur d'état si, lors d'une
transformation de l'état initial A à l'état final B, sa variation est
indépendante du chemin parcouru pour aller de l'état A vers l'état B. Par
exemple, si le système est un ensemble des particules se déplaçant sur une
pente du point A jusqu'au point B, l'énergie potentielle pourra être
considérée comme une grandeur d'état mais non la distance parcourue.
42
grandeur thermodynamique par rapport à un état pris comme référence.
Cet état de référence à une température donnée s'appelle aussi « l'état
standard ».
- Activité d'une espèce chimique: d'autre part, à chaque espèce chimique
est associée une grandeur sans dimension dont la valeur vaut 1 lorsque
l'espèce chimique se trouve à l'état standard. Cette grandeur est l'activité
de l'espèce chimique concernée. Elle est très utile pour calculer l'état
d'équilibre d'un système.
Remarque
1. L'état standard n'est pas défini à une température particulière ; il
conviendra donc de préciser cette température lorsque nous utiliserons
des données « standard ».
2. En première approximation, il est souvent possible de considérer les gaz
comme parfaits et les solutions comme idéales.
3. On confond fréquemment la pression de 1 bar et celle de 1 atm. appelons
qu'1 atm = 1,013.105 Pa = 1,013 bar.
L'énergie interne et l'enthalpie sont des grandeurs d'état qui vont nous
permettre de retrouver les variations d'énergie mises en jeu au cours d'une
transformation. Ces grandeurs sont définies à partir de l'énoncé du premier
principe de la thermodynamique.
43
Si ou ΔE dépend bien de la nature de la
transformation, elle ne doit pas être confondue avec la
variation d'énergie interne associée à la transformation.
44
IV.3.5. Transformation en phase condensée
,
Où CP et CV représentent les capacités calorifiques du système envisagé à
volume constant ou à pression constante.
La chaleur dégagée ou reçue lors d'une réaction ne dépend que de l'état initial
et de l'état final si la transformation s'effectue soit à volume constant, soit à
pression constante. Elle ne dépend pas du chemin parcouru pour aller de
l'état initial à l'état final. La loi de Hess découle donc directement de
l'application du premier principe de la thermodynamique. C'est en fait
l'application de ce premier principe à une transformation cyclique. On l'écrira
comme suit :
45
*Enthalpie standard de formation à 298K
Réactifs et produits se trouvent à l'état standard.
Ainsi : correspond à la réaction : S(s) + O(g) SO2(g)
correspond à la réaction : H2 (s) + ½ O2 (g) H2O
(g)
correspond à la réaction : O2 (g) O2 (g) pour laquelle ;
l'enthalpie de formation des corps simples est donc nulle.
correspond à la réaction : ½O2 (g) O (g) pour
laquelle la variation d'enthalpie n'est pas nulle.
Si les corps simples sous leur forme moléculaire la plus simple ont pour
formule chimique , , et , l'application de la loi de Hess au cycle
46
Pour calculer la variation d'enthalpie de réaction à une température
quelconque, il faut connaître l'enthalpie de réaction à 298 K (ou à une autre
température) et faire le calcul suivant.
où
.
Cette loi est la loi de Kirchhoff.
47
Une bonne conception (design) du réacteur ou foyers/fours dans lesquels se
déroulent peut permettre de bien contrôler le processus de combustion, lequel
généralement vise à maximiser le rendement thermique de combustion et
minimiser les polluants tels que CO, NOx etc. C‘est dans ce cadre que certains
recourent aux foyers améliorés pour atteindre cet objectif.
(d)Chauffage
(c) Centrale thermique d’hydrocarbures/Raffinerie
Fig.4.1 : Différents usages de l’énergie thermique
O2 required 1
48
O2 fed stoichiome tric O2 100
stoichiome tric O2 1
Exemple
100 mol/h de C3H8 sont brûlés avec 5000 mol/h d‘air. Calculez l‘excès d‘air
(%) et évaluer la quantité d‘énergie thermique qui s‘en dégage par heure pour
une combustion complète.
Reaction: C3H8 + 5 O2 3 CO2 + 4 H2O
= 1050 moles
C3H8 fed: 100 mol
stoichiometric O2 = 5 * 100 =
500 moles
1050
500
% excess air 100 110 %
500
49
grandeur thermodynamique augmentant avec le nombre d'états
microscopiques d'un système.
50
C‘e serait le cas si le composé i reste à l'état solide dans l'intervalle de
température de 0 à K. Si au contraire le composé passe à l'état liquide à
Tfus K et bout à
Alors il vient :
et
Processus thermodynamiques
Processus Quantité constante Relation entre variables
Isobare Pression
Isochore Volume
Isotherme Température
51
Adiabatique Chaleur
2 2
52
Module II
53
I. ORIGINE DE LA CHIMIE ORGANIQUE
54
Les composés organiques et minéraux et leurs réactions chimiques respectives
démontrent des particularités intéressantes. De plus, la position médiane du
carbone dans la classification périodique des éléments et dans l‘échelle des
électronégativités a pour conséquence que la chimie organique est
essentiellement une chimie de composés covalents possédant des liaisons peu
ou non polarisées.
Dans cette section, nous passerons en revue les concepts de base servant à
la formation des liaisons chimiques et à la représentation des diverses
structures chimiques. Nous n‘entrerons pas dans le détail de la mécanique
quantique sous-jacente, mais les principes de base seront toutefois énoncés.
Le but de cette section est de nous amener tous à nous entendre sur une
représentation systématique des molécules.
A. Polarité
Lorsqu‘une liaison chimique unit deux atomes identiques, les électrons qui
la constitue se retrouvent répartis au centre des deux atomes, à égale
distance des deux et également partagés entre eux.
55
Cependant, si ces deux atomes ne sont pas identiques, celui qui possède la
plus forte électronégativité attirera vers lui les électrons plus fortement. Le
nuage électronique ne sera plus symétrique et les charges électriques ne
seront plus situées au centre des deux atomes. On dit d‘une telle liaison
qu‘elle est polarisée, car elle agit comme si elle possédait un pôle positif et
un pôle négatif. On dit aussi qu‘elle possède des charges électriques partielles
positives et négatives.
H H
H Cl
B. Moment dipolaire
L‘état de polarisation d‘une liaison est caractérisée par la valeur des charges
H Cl
Étant des quantités vectorielles, les moments dipolaires de toutes les liaisons
d‘une molécule s‘additionnent pour donner un moment dipolaire moléculaire
global. Il est ainsi possible que ce moment dipolaire résultant ne coïncide
avec aucune liaison. Il est aussi possible que la somme des moments
dipolaires soit nulle. Ainsi une molécule comme le CCl4, qui possède 4
liaisons ayant des moments dipolaires important ne possède aucun moment
dipolaire résultant à cause de sa symétrie. La molécule est alors dite non-
polaire, et ce bien que ses liaisons soient polarisées.
56
Ce moment dipolaire est une caractéristique importante des molécules.
III. ALCANES
Avec cette section nous entreprenons l‘étude des chaînes carbonées, base de
la structure de tous les autres composés organiques. Nous débutons aussi
l‘étude du système de nomenclature en chimie organique en vigueur tel qu‘il
a été adopté par l‘Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée.
Les alcanes sont des hydrocarbures saturés (pas de liaisons multiples) qui
constituent la charpente des molécules plus complexes.
Avec un seul C, i.e. lorsque n=1, il n‘y a qu‘une seule molécule possible, le
méthane:
H
H CH H
Avec deux (2) C, il n‘y a encore qu‘une seule forme possible, l‘éthane, car les
atomes de carbone ne peuvent être reliés entre eux à l‘aide des atomes
d‘hydrogène qui ne peuvent avoir qu‘une seule liaison:
57
H H
HCCH
H H
Il en est de même avec trois (3) C, le propane:
H H H
H C C C H
H H H
Si l‘on compare ces trois formules, il appert que l‘on passe de l‘une à l‘autre
(d’un terme de la série au suivant), en remplaçant un H par un groupe
méthyle:
H
C H
H
Il faut se rappeler ici que les deux représentations suivantes sont équivalentes:
HH H H HH C C C HH H H
H
car l‘enchaînement est le même: un C portant 2 H H C C H
entre
deux C portant chacun 3 H. Il n‘existe donc qu‘une H H C H seule
formule développée pour les molécules CH4, C2H6, et
C3H8.
primaires tertiaire
58
CH 3
H 3C C CH CH 2 CH
3
quaternaire CH3 CH3 secondaire
Pour bien différencier toutes ces molécules, il est donc bien important de bien
posséder les règles de nomenclature.
Un examen plus approfondi des préfixes et des suffixes montre qu‘il y a en fait
deux types de préfixes et deux types de suffixes. Les préfixes se divisent en
préfixes séparables et en préfixes non séparables.
• Les préfixes séparables correspondent aux groupes caractéristiques. Ils
sont cités les premiers dans un nom et toujours dans l’ordre
alphabétique: chlorométhane.
• Les préfixes non séparables jouent un rôle spécifique, en ce qu‘ils
modifient d‘une manière permanente les hydrures parentaux de base.
Ainsi, dans le nom ―cyclohexane‖ , le préfixe cyclo est associé une fois
pour toute à l‘hydrure parental de base hexane, pour nommer une
nouvelle entité cyclique qui est un hydrure parental en soi. On aura ainsi
―chlorocyclohexane‖ ,
―méthylcyclohexane‖ .
59
Le choix d‘un suffixe se fait selon une liste de priorité. Ainsi, un acide
carboxylique a priorité sur un alcool, une cétone sur une amine. Lorsque
plusieurs groupes caractéristiques représentant des fonctions diverses sont
présents, un seul est cité en tant que suffixes, les autres devenant des
préfixes.
• Les suffixes cumulatifs correspondent aux radicaux, cations, anions,
zwittérions. Une entité chimique, à la fois radicalaire et anionique, sera
nommée en utilisant les suffixes appropriés à la partie radicalaire et à la
partie anionique et en les citant ensemble, selon un ordre donné, à la fin
du nom complet.
Un autre aspect doit retenir notre attention. C‘est celui de la variation du degré
de saturation-insaturation d‘un composé organique, et la façon de traduire
cette variation dans un nom. La variation du degré de saturation-insaturation
se fait, en termes de nomenclature, en modifiant le nom de l‘hydrure parental.
Les hydrures parentaux se divisent en deux catégories: ceux qui sont saturés
et ceux qui sont insaturés. Si le degré de saturation est facile à déterminer (il
correspond au maximum d‘atomes d‘hydrogène compatible avec la valence des
atomes intéressés) le degré d‘insaturation, qui peut être fort variable, est
défini, par convention, comme celui qui correspond au maximum de doubles
liaisons non cumulées. On exprime cette réalité par l‘acronyme MADONC
(MAximum de DOubles liaisons Non Cumulées). Le benzène et le naphtalène
sont des composés de type MADONC et sont utilisés comme tels comme
hydrures parentaux.
60
Préfixes préfixes hydrure ane suffixes suffixes
séparables nonséparables parental ène exclusifs cumulatifs
(cyclo, déhydro, yne (radicaux,
hydro) cations,
anions)
Notes
61
Exemple
5-éthyl-3,4-diméthyloctane
1,1,2,6-tétraméthylcyclohexane
2-cyclobutyl-5-cyclohexylhexane
Suffixes et préfixes utilisés pour quelques groupes caractéristiques en
nomenclature de substitution selon les priorités attribuées aux différentes
classes. Le symbole -(C) repris dans le tableau ci-après, indique que l‘atome
de carbone appartient à l‘hydrure parental:
6 1
62
Imines =NH -imine imino-
Éthers -OR ——— R-oxy-
Sulfures -SR ——— R-sulfanyle-
Peroxydes -OOR ——— R-peroxy-
Les cycloalcanes sont des alcanes dont une des chaînes est refermée sur elle-
même pour former un cycle. Il existe selon une très grande diversité:
III.4.3.1. Cyclohexane
63
En effet, si on le représente pas la configuration plane hypothétique on mesure
un angle C— C—C de 120°:
120 °
En fait il n‘en est rien. Rappelez-vous que cette représentation est inexacte car
vous tentez de représenter en 2D ce qui est une molécule 3D. La molécule de
cyclohexane peut au contraire prendre deux formes particulières que l‘on
nomme forme chaise et forme bateau. Les deux formes sont obtenues en
déplaçant les carbones 1 et 4 hors du plan de la coplanéité. Dans le premier
cas, en directions opposées, dans le second, du même côté. Il en résulte que
la forme chaise se trouve quasiment libre de toute tension.
Autant l‘étude des alcanes nous a renseigné sur le squelette des molécules
organiques et leurs points communs, autant le présent chapitre nous
renseignera sur leurs différences.
Les alcools sont des composés dans lesquels un groupement hydroxyle est lié
à un carbone saturé. Leur formule est R—OH.
64
On distingue 3 classes d‘alcools en fonction du degré de substitution du
carbone qui porte la fonction:
Alcool primaire Alcool secondaire Alcool
tertiaire
R—CH2OH RR’CHOH RR’R’’COH
Les alcools seront nommés en changeant la désinence -e des alcanes par la désinence
-ol. Toutefois, en présence d‘un groupement fonctionnel plus important, ils seront
nommés comme préfixes des hydrures parentaux en tant que groupement hydroxy.
Les points d‘ébullition des alcools sont beaucoup plus élevés que ceux des
hydrocarbures correspondants, et de presque tous les autres composés
fonctionnels portant le même nombre d‘atomes de carbone.
O O O
H H H H H H
O O O
R R R
C‘est cette attraction supplémentaire qu‘il faut vaincre pour faire évaporer les
molécules. Bien que beaucoup moins forte qu‘une liaison covalente, la liaison
hydrogène représente quand même une importante barrière énergétique à
franchir. La liaison hydrogène est présente partout où l‘on rencontre une
fonction —OH ou —NH. Elle résulte toujours en une augmentation de
l‘attraction des molécules.
Étant donné que les chaînes hydrocarbonées sont par nature hydrophobes
(hydro, grec, eau; phobos, grec, peur), celles-ci ne se dissolvent pas dans l‘eau.
65
Par contre, la présence d‘un groupement alcool capable de faire des liaisons
hydrogènes rend la molécule hydrophile. La solubilité dans l’eau des alcools
dépendra donc de la balance hydrophobe-hydrophile des molécules.
IV.2.2 Éthers
Il faut toutefois se rappeler que l’on n’utilise jamais le terme éther dans
la nomenclature de ceux-ci. On utilise aussi parfois le terme
―oxyde‖ : méthoxyéthane ou CH3-O-CH2CH3 oxyde d’éthyle et de méthyle
Ils sont chimiquement très peu réactifs et, pour cette raison, sont souvent
employés comme solvants.
66
La présence des 2 doublets libres rend toutefois les éthers apte à former des
liaisons de coordinence avec les molécules ayant des orbitales vides (BF3,
organomagnésiens), ou soit avec des cations (éther couronnes). La figure
suivante montre la structure d‘un polyéther couronne fréquemment utilisé,
l’éther-18-couronne-6. Les éthers couronnes montrent la remarquable
aptitude à lier fortement les cations métalliques, les solubilisant ainsi dans
les solvants organiques en les isolants de la phase organique mais aussi en
les rendant en même temps accessibles. Le gabarit de la cavité peut être
façonné pour permettre la séquestration spécifique et sélective de certains
cations.
O O
O O O O
+
K +
K
O O O O
O O
Les thiols, (theion, grec, soufre natif) encore appelés mercaptans, et les
thioéthers sont respectivement analogues des alcools et des éthers.
Ici, un atome de soufre remplace l‘atome d‘oxygène.
R—SH (thiol) R—S—R’ (thioéther)
IV.2.4 Amines
67
Les amines sont des composés dans lesquels un atome d’azote est
directement lié à un ou plusieurs atomes de carbone. Elles peuvent être
considérées comme des dérivés de l‘ammoniac, NH3 résultant de la
substitution progressive des trois atomes d‘hydrogène par des groupes
hydrocarbonés. Il existe donc 3 classes d’amines (primaire, secondaire et
tertiaire) :
N: N: N: N: +R4
HH HH R 2H R 2R 3 R2 RN:3
H R1 R1 R1 R1
ammoniac amine amine amine amine
primaire secondaire tertiaire
quaternaire
aussi appelé sel
d'ammonium
À bien des égards, la chimie des amines est analogue à celle des alcools et des
éthers. Ainsi, par exemple, toutes les amines sont basiques, encore que les
amines primaires et secondaires peuvent aussi jouer le rôle d‘acides.
Toutefois, parce que l‘électronégativité de l‘azote est moindre que celle de
l‘oxygène, nous observerons certaines différences. De fait, les amines
forment des liaisons hydrogène plus faible que les alcools.
68
utilisera le préfixe amino. La question de cette méthode est qu‘il faut
déterminer la chaîne principale. De plus, pour passer d‘une amine primaire
à une amine secondaire ou tertiaire, il faut substituer l‘atome d‘azote. Cette
méthode est particulièrement utile pour les polyamines. éthanamine
.......................................................
CH3CH2NH2
N-méthyléthanamine .......................................
CH3CH2NHCH3
N,N-diméthyléthanamine ................................
CH3CH2N(CH3)2
V. HYDROCARBURES INSATURES
V.1. Alcènes
Les liaisons doubles C=C sont très fréquentes dans les composés naturels. La
réactivité de cette double liaison est caractéristique de tous les alcènes.
Les alcènes de 4 carbones et moins sont gazeux. Pour les autres, le point de
fusion et d‘ébullition augmente avec le poids moléculaire. Toutefois, à nombre
égal d‘atomes de carbone, les alcènes possèdent un point d‘ébullition plus bas
que les alcanes parce qu‘ils sont plus ramifiés (moins d‘interactions de van
der Waals).
Les alcènes sont insolubles dans l‘eau, mais solubles dans les hydrocarbures.
Les alcènes possèdent la même formule brute que les cycloalcanes: CnH2n.
V.1.1. Nomenclature
69
La nomenclature des alcènes s‘effectue en changeant la suffixe-ane en ène.
De plus, à partir de C4, un indice de position est requis pour caractériser la
position de la double liaison. On utilise l‘indice de position le plus petit des
deux carbones impliqués dans la double liaison.
Combien d‘isomères possibles du butène existe-t-il? On peut facilement
imaginer:
but-1-ène ..................................
CH3CH2CH=CH2 but-2-ène
.................................. CH3CH=CHCH3
2-méthylpropène ..................... (CH3)2C=CH2
H3 C CH3 H3C H
Notons aussi qu‘il existe 6 alcènes de formule C5H10, alors qu‘il n‘existe que
3 alcanes de formule C5H12. Il existera toujours un plus grand nombre
d’isomères pour les alcènes que pour les alcanes correspondants de
même nombre d’atomes de carbone.
70
hydrocarbures acétyléniques, du nom du premier terme de la série,
l’acétylène, HC CH.
On distingue :
• les alcynes monosubstitués, ou alcynes vrais: R—C+CH, et
• les alcynes disubstitués: R—C C—R
V.2.1. Nomenclature
71
Comme les alcools, l‘oxygène carbonylique porte 2 doublets libres, ce qui
explique le caractère légèrement basique des groupes carbonyles.
À cause de leurs doublets libres, les oxygènes sont basiques, alors que
l’hydrogène carboxylique est très acide. Le carbone porte une polarisation
positive, et est considéré comme un électrophile.
Tout comme les aldéhydes, les acides carboxyliques sont nommés d‘après la
nomenclature de substitution. On remplace le —e de l‘hydrure parental par le
suffixe —oïque et on fait précéder le nom par le mot acide.
72
Étant donné qu‘un acide carboxylique est toujours en bout de chaîne, il ne
nécessite pas d‘indice de position, même lorsque l‘on parle de diacide. Il est
à noter que le carbone d’un groupement COOH est le numéro 1, ce qui
fixe automatiquement la numérotation de la chaîne.
Il fut un temps où presque tous les acides gras (aliphatiques) portaient des
noms triviaux. On les appelait acides gras car, au début, ils étaient isolés des
sources naturelles, les graisses.
Aujourd‘hui, officiellement, il en reste six dans la série des acides saturés: les
acides formique, acétique, propionique, butyrique, palmitique et
stéarique. De plus, une différence majeure existe entre ces noms: un seul,
l’acide acétique, peut être utilisé comme hydrure parental fonctionnalisé,
c‘est-à-dire peut engendrer des noms substitutifs comme par exemple ―acide
chloroacétique‖ . Les cinq autres noms ne peuvent être utilisés que pour
nommer l‘acide luimême, non substitué : ainsi, le nom de la molécule suivante
; Cl-CH2-CH2-COOH
sera acide 3-chloropropanoïque et non ―acide 3-chloropropionique‖ ,
encore moins ―acide β-chloropropionique‖ .
L‘anion formé par le départ du proton acide porte le nom d’anion carboxylate,
RCOO-. Le nom est formé en remplaçant le suffixe — oïque par —ate et en
retirant le mot acide.
O cyclohexanecarboxylate de sodium
O — Na+
Enfin, il est intéressant de noter les noms et sources naturelles des acides
carboxyliques contenant de 1 à 6 atomes de carbone. Ces noms triviaux
provenaient de leur source d‘extraction, et non pas de leur structure.
73
C
RRRR R O O O O C X OOHN
ONH
R2 anhydride d'acide
halogénure d'acide Ester amide nitrile
O O O O
C
O H
+ H O
C C C
+ H2O
RR R O R
74
On les nomme en remplaçant le mot acide par le mot anhydride dans le nom d‘un
acide carboxylique. Lorsque l‘anhydride est substitué, on utilise le préfixe ―bis‖ . On
s‘en sert principalement pour effectuer les synthèses d‘esters.
On connaît des anhydrides symétriques et mixtes: les premiers sont de loin les plus
importants. Le plus connu est sans doute l‘anhydride acétique:
O O
C C
H3C O CH3
Les anhydrides cycliques sont très facilement formés à partir d‘acide dicarboxyliques,
donnant ainsi des cycles à 5 ou 6 maillons:
O O O
O O O
O O O
anhydride succinique anhydride maléique anhydride glutarique
75
IX. Esters et lactones
La réaction est catalysée par les acides forts comme H2SO4 et est réversible. On aboutit
toujours à un Rappelons ici que les alcools réagissent avec les acides carboxyliques pour
former des esters. Cet état final ou les 4 produits cohabitent. Dans cet équilibre, c‘est le
groupement — OH de l’acide qui part avec le H de l’alcool.
O O
R C
C
R + R' OH + H2O
OH O R'
On a longtemps cru que l‘estérification était une neutralisation. C‘est pourquoi on nomme les
esters comme s‘ils étaient des sels d’alkyle. On change la terminaison —ique en —ate ou —
oïque en —oate.
O
C C
O O
O
CH3CH3CH2
CH2CH3CH3
acétate d'éthyle propionate de méthyle
Les amides proviennent de la réaction d‘un acide carboxylique avec l‘ammoniac ou une amine
avec élimination d‘une molécule d‘eau. Cette réaction est réversible. On rencontre 3 types
d‘amides, selon du degré de substitution de l‘azote dont :
O O O
C C C
R1R1R1
N N N
HR2R2
H H R3
amide primaire amide secondaire amide tertiaire ou
ou N-substituée N,N-disubstituée
Les amides primaires sont solides, à l‘exception de la formamide (Fu 2.5°C). Les amides
primaires et secondaires sont fortement associées par liaisons hydrogène intermoléculaires.
La diméthylformamide, HCON(CH3)2, est très polaire et constitue un excellent solvant des
composés organiques et minéraux, tout en étant aprotique.
7 5
Du point de vue de la nomenclature, on nomme les amides à l‘image des acides carboxyliques.
On change la terminaison ique en amide. Alternativement, on utilise le suffixe amide au nom
de l‘hydrure parental avec l‘élision du e final. Lorsque l‘emploi d‘un préfixe est nécessaire, le
terme carbamoyle est utilisé.
On nomme les nitriles comme les amides: en remplaçant la terminaison ique par nitrile ou
en utilisant simplement le suffixe nitrile. Lorsque l‘emploi d‘un préfixe est nécessaire, le
terme cyano est utilisé. acétonitrile ............................... CH3CN
Les nitriles possèdent un moment dipolaire élevé; leur point d‘ébullition est légèrement plus
élevé que les alcools de masse moléculaire comparable. On se sert principalement des nitriles
pour effectuer les synthèses.
77
C‘est Friedrich August Kekulé qui suggéra en 1865 la structure la plus probable du benzène,
un composé de formule C6H6 obtenu par pyrolyse de l‘huile de baleine en 1825 par Michael
Faraday. C‘est un produit hautement insaturé, mais qui est totalement dénué de la réactivité
habituelle observée chez les alcènes ordinaires. Sa structure ne fut définitivement élucidée
qu‘en 1931. On sait maintenant que le benzène possède deux (2) formes de résonance
équivalentes du cyclohexatriène.
Dans le cas des cycles benzéniques, que nous verrons en détails plus
tard, il convient de mentionner que toutes les liaisons entourant les
atomes de carbone possèdent un angle de 120°. Ceci implique que la
molécule est plane. Une grande partie des propriétés physicochimiques
de cette classe de composés découle directement de ce fait.
H
H H HH
H H
HH H H
H
On les appelle aussi des hydrocarbures aromatiques. Anciennement,
cela avait rapport à leur odeur prononcée, mais maintenant le terme
aromatique a évolué et fait référence aux caractéristiques
physicochimiques spéciales du cycle benzénique.
C
C H
Pyrène
Biphényle Phénylacétylène
Cyclohexylbenzène
78
CH2 —
Phényle (Ph) ortho-crésyle Benzyle
Il importe ici de définir pour les besoins de nomenclature les positions occupées
par les différents substituants sur le cycle benzénique:
Substituant principal
ortho ortho
méta méta
para
XIII. Phénols
Les phénols sont caractérisés par un groupement hydroxyle sur un cycle benzénique et ont
la représentation Ar—OH. Il faut se rappeler que la fonction —OH se doit d‘être portée par le
cycle benzénique pour être un phénol. Ainsi, le phénylméthanol (connu sous le nom d‘alcool
benzylique) n‘est pas un phénol, mais bel et bien un véritable alcool. OHCH2OH
79
80
1. Introduction
La chimie inorganique, aussi appelée chimie minérale est la branche la plus ancienne de
la chimie. Elle comporte l'étude des divers corps simples existant dans la nature ou obtenus
artificiellement et celle des composés qu'ils engendrent en réagissant les uns sur les autres,
à l'exception des combinaisons avec le carbone qui sont étudiées à part et font l'objet de la
chimie organique. Cependant quelques composés simples du carbone (certains oxydes de
carbone, les carbonates, bicarbonates et cyanures ioniques, les carbures, excepté les
hydrocarbures) sont classés parmi les composés inorganiques. La chimie inorganique est un
domaine de recherche actif actuellement et possède des applications dans la plupart des
aspects de l'industrie chimique, en particulier en catalyse, science des matériaux, pigments,
surfactants, chimie médicinale, carburants, chimie de l'environnement et agriculture.
2. Principes
Le mot élément correspond à une notion abstraite de l‘ensemble des atomes ayant le même
nombre atomique Z (même nombre de protons). Les chimistes se sont aperçus depuis
longtemps que les éléments ne sont pas tous entièrement différents les uns des autres, et
qu‘il existe des analogies entre les propriétés de certains d‘entre eux. Par exemple le lithium,
le sodium, le potassium réagissent tous les trois violemment avec l‘eau en donnant un
dégagement d‘hydrogène ; de même les gaz hélium, néon, argon sont tous trois caractérisés
par une absence totale de réactivité chimique.
Les chercheurs du 19ème siècle cherchèrent à grouper les éléments chimiques en familles
naturelles suivant que ceux-ci présentaient des analogies très grandes. Ce fut le cas des
chimistes DÔBEREINER, Béguyer de Chancourtois, New LANDS, Lothar MEYER,…
La classification périodique moderne est fondée sur l‘ordre croissant de nombre atomique Z
et non sur l‘ordre croissant des masses atomiques, variables par suite de l‘existence des
isotopes. Seuls quelques couples s‘y trouvent permutés (I et Te ; K et Ar ; Co et Ni) pour le
besoin de l‘analogie des propriétés dans une même colonne. La classification moderne est
plus complète que celle de Mendeleïev, et elle ne comporte pas de cases vides.
81
2.2. Liaisons chimiques dans les matériaux inorganiques
Les liaisons qui forment les composés inorganiques sont généralement ioniques ou
covalentes. En guise de rappel, une liaison ionique (ou liaison électrovalente) est un type
de liaison chimique qui peut être formé par une paire d'atomes possédant une grande
différence d'électronégativité (par convention, supérieure à 1,7) typiquement entre un non-
métal et un métal. Le métal donne un ou plusieurs électrons pour former un ion chargé
positivement (cation). Le non-métal capte ces électrons pour former un ion chargé
négativement (anion). Par ailleurs, une liaison covalente est une liaison chimique dans
laquelle deux atomes se partagent deux électrons (un électron chacun ou deux électrons
venant du même atome) d'une de leurs couches externes afin de former un doublet d'électrons
liant les deux atomes. C'est une des forces qui produit l'attraction mutuelle entre atomes.
2.3. La cristallographie
Un cristal est un solide dont les constituants (atomes, molécules ou ions) sont assemblés de
manière régulière, par opposition au solide amorphe. Les propriétés physico-chimiques d'un
cristal sont étroitement liées à l'arrangement spatial des atomes dans la matière. Le cristal
est l‘un des états de la matière les plus importants pour les matériaux inorganiques.
La cristallographie est la science qui se consacre à l'étude des cristaux à l'échelle atomique.
Le cristal est obtenu par translation dans toutes les directions d'une unité de base d‘atomes,
molécules ou ions appelée maille élémentaire. D‘après la forme de cette maille, il existe sept
systèmes cristallins de base : cubique, hexagonal, rhomboédrique, quadratique (ou
tétragonal), orthorhombique, monoclinique et triclinique.
Par ailleurs, si on tient compte des différentes combinaisons des éléments de symétrie
cristalline, on dégage en fin de compte 14 types de réseaux qui sont des expansions des 7
formes primitives. On les appelle les 14 réseaux de Bravais. Autrement dit, il n'existe pas en
dehors d'autre façons de disposer des points dans l'espace, afin de réaliser un réseau ou une
maille, de manière à ne laisser aucun volume libre entre les réseaux.
82
Figure 1 : Les 14 réseaux de Bravais
83
noyau atomique pour la RMN et des électrons non appariés pour la RPE. La
spectroscopie Mössbauer quant à elle est basée sur l'absorption résonante de
radiations par le noyau atomique et exploite le fait que les niveaux d'énergie du noyau
sont sensibles à l'environnement électronique et nucléaire.
• Ionisation: les techniques d'ionisation permettent de bombarder un échantillon avec
des radiations ou des particules de hautes énergies et de mesurer les énergies
d‘ionisation. Les techniques concernées sont la spectroscopie de photoélectrons, la
spectroscopie d‘absorption des rayons X et la spectrométrie de masse.
• Analyses chimiques : ces méthodes permettent de déterminer la composition
élémentaire des composés et sont généralement destructives.
• Techniques d‘absorption atomique, l‘analyse élémentaire, la spectrométrie de
fluorescence des rayons X et les méthodes d‘analyses thermiques.
• Électrochimie : les techniques électrochimique, et notamment la voltamétrie cyclique,
permettent de sonder les réactions d‘oxydoréduction d'espèces en solution.
Le carbone
Les deux variétés allotropiques communes du carbone, le diamant et le graphite, ont des
propriétés très différentes.
Le diamant est isolant ; c‘est le plus dur des composés connus (utilisation comme abrasif) ;
sa durabilité, sa clarté et son indice de réfraction élevé en font une pierre précieuse
particulièrement appréciée. Le graphite est conducteur, mou, noir (faible éclat métallique) et
n‘est pas durable. Dans le diamant, chaque atome de carbone utilise quatre orbitales
hybrides sp3 pour former quatre liaisons simples (154 pm) avec quatre atomes adjacents
disposés aux sommets d‘un tétraèdre régulier. Il en résulte une structure covalente
tridimensionnelle.
Le graphite est constitué de feuillets distants de 335 pm dans lesquels chaque atome de
carbone forme trois liaisons (142 pm) avec trois atomes disposés aux sommets d‘un triangle
équilatéral. Chaque atome de carbone utilise trois orbitales hybrides sp2 pour former 3
liaisons σ. Les orbitales p perpendiculaires aux feuillets se recouvrent en formant des liaisons
π délocalisées. Le diamant est métastable par rapport au graphite dans les conditions
84
normales, mais la transformation est très lente. Le diamant peut être synthétisé à
température élevée (1800 °C) et sous pression (70 kbar).
Il existe des variétés de carbone partiellement cristallisées. Le noir de carbone est une forme
finement divisée de carbone utilisée notamment comme pigment et dans les encres. Le
charbon actif, obtenu par pyrolyse de matériaux organiques possède une surface spécifique
élevée et est utilisé pour ses propriétés d‘absorption des gaz. Les fibres de carbone sont
obtenues par pyrolyse contrôlée de fibres d‘asphalte et de fibres synthétiques et sont utilisées
dans de très nombreux produits, des raquettes de tennis aux composants pour
l‘aéronautique. Elles présentent une certaine similitude avec le graphite, mais les feuillets
sont remplacés par des rubans parallèles à l‘axe de la fibre.
Figure 2.Huit formes allotropiques du carbone a) diamant, b) graphite c) lonsdaléite d) C60 e) C540 f)
C70 g) carbone amorphe h) nanotube
Le carbone :
85
Azote, phosphore
Le phosphore est l'élément chimique de numéro atomique 15, de symbole P. Le corps simple
phosphore se présente sous plusieurs formes de couleurs différentes : blanc-jaune, rouge et
violet-noir. Très pur, le phosphore « blanc » est transparent ; plus généralement il est blanc
ambré, légèrement malléable avec une faible odeur d'ail. Les formes rouge et noire peuvent se
présenter en poudre ou cristallisées.
Le dioxygène
86
L'oxygène est la tête de file du groupe des chalcogènes, souvent appelé groupe de l'oxygène.
Il a été découvert indépendamment en 1772 par le suédois Carl Wilhelm Scheele à Uppsala,
et en 1774 par le Britannique Joseph Priestley dans le Wiltshire.
L'oxygène est un non-métal qui forme très facilement des composés, notamment des oxydes,
avec pratiquement tous les autres éléments chimiques. Cette facilité se traduit par des
énergies de formation élevées mais, cinétiquement, le dioxygène est souvent peu réactif à
température ambiante. Ainsi un mélange de dioxygène et de dihydrogène, de fer ou de soufre,
etc., n'évolue qu'extrêmement lentement.
• 23,1 % de la masse de l'air, sous forme de dioxygène ou d'ozone, soit 1,2 × 1015 tonnes,
soit près de 21 % du volume total de l'atmosphère ;
• 62,5 % de la masse du corps humain ;
• jusqu'à 88 % de la masse de certains animaux marins.
L‘ozone est un gaz bleu, diamagnétique (pas d‘électrons célibataires), dont l‘odeur
caractéristique est détectable dès 0,01 ppm dans l‘atmosphère. Cette molécule possède une
variation d‘énergie libre ΔG° de formation très positive (+163,2 kJ/mol) et est donc
thermodynamiquement instable : à l‘équilibre, la réaction de décomposition spontanée de
l‘ozone 2O3 → 3O2 (triplet) doit donc être extrêmement déplacée à droite.
Mais la cinétique de cette réaction est lente et l‘ozone est donc métastable. Une fois formé,
par exemple par voie photochimique dans la haute atmosphère, il peut subsister longtemps.
Il joue un rôle important dans la protection contre le rayonnement ultra-violet : la molécule
de O3 absorbe en effet fortement la lumière entre 220 et 290 nm.
Par contre, certaines espèces comme le radical ClO peuvent agir comme catalyseurs de la
décomposition de O3 ; elles fournissent une nouvelle voie, plus rapide, de destruction de
l‘ozone atmosphérique.
On ne peut représenter sa structure de Lewis de l‘ozone qu‘au moyen de formes de résonance
comme dans la figure ci-après :
87
Chimiquement, il s‘agit d‘un oxydant très fort. L‘ion ozonure (O3)- existe, mais est instable. Le
principal couple redox impliquant O3 est :
Les oxydes
L‘oxygène est susceptible de réagir avec presque tous les éléments du tableau périodique pour
former des oxydes. La classification des oxydes peut se faire de plusieurs manières.
Avec les éléments les plus électronégatifs du tableau périodique, l‘oxygène donne des édifices
moléculaires de taille limitée, à liaison covalente. Avec les éléments les plus électropositifs, la
liaison est ionique : on a formation d‘un cation (1 ou 2) de l‘élément électropositif, et
généralement d‘un anion oxyde O2- . Cations et anions donnent des empilements
tridimensionnels, souvent cristallins. Entre ces deux comportements limites, il existe une
classe d‘oxydes « polymériques » où des liaisons partiellement covalentes, X-O-X, permettent
la constitution d‘un réseau potentiellement infini. Le « branchement » de l‘élément X dépendra
de sa valence : le silicium (Si), de valence 4, forme une grande variété d‘oxydes polymériques.
L‘anion oxyde O2- est une base très forte. Les oxydes qui le contiennent donnent donc, au
contact de l‘eau, des solutions très basiques et sont évidemment appelés oxydes basiques :
Par contre, beaucoup d‘oxydes covalents moléculaires sont susceptibles de fixer une (ou
plusieurs) molécules d‘eau pour donner un acide. Ces oxydes sont traditionnellement appelés
des « anhydrides » ou oxydes acides.
Certains oxydes acides jouent un rôle important dans la chimie atmosphérique. Les pétroles
bruts contiennent des quantités non négligeables de soufre dont la combustion donne des «
SOx » (SO2 et/ou SO3). Le dégagement de ces oxydes de soufre dans l‘atmosphère est à
l‘origine des pluies acides. Pour limiter le phénomène, une désulfuration des bruts de plus en
plus sévère est imposée avant leur utilisation pour la fabrication de fiouls et carburants.
88
Certains oxydes sont amphotères : ils se comportent comme des acides en présence de
réactifs basiques, et réciproquement comme pour le cas de l‘oxyde d‘aluminium ou alumine,
Al2O3.
89
Les composés du soufre présentent bien sur un parallélisme avec ceux de l‘oxygène, mais
aussi des différences significatives.
a) Le soufre élémentaire.
C'est un non-métal multivalent abondant, insipide, et insoluble dans l'eau. Le soufre est
surtout connu sous la forme de cristaux jaunes et se trouve dans beaucoup de minéraux
(sulfures et sulfates) et même sous forme native, particulièrement dans les régions
volcaniques. L'essentiel du soufre exploité est cependant d'origine sédimentaire.
Le soufre possède une grande quantité d‘allotropes, c.à.d. de formes cristallines différentes.
Les formes α, β et γ sont basées sur l‘empilement de cyclo-S8 . La forme ε contient des cyclo-
S 6 ; dans d‘autres formes, on connaît des cyclo-S7 , cyclo-S12 , cyclo-S 18 , cycloS 20 et
même les ―polycaténasoufres‖ , chaînes potentiellement infinies d‘atomes de soufre
disposés en hélice (S ∞ ). Le soufre liquide contient d‘autres espèces encore.
C'est un élément essentiel pour tous les êtres vivants ; il intervient dans la formule de deux
acides aminés naturels, la cystéine et la méthionine et, par conséquent, dans de nombreuses
protéines. Le soufre sert à 90 %
à préparer l'acide sulfurique, produit de base de l'industrie chimique. Il est notamment
employé comme engrais (sulfates) (60 % de la production) et phytosanitaire fongicide (contre
l'oïdium de la vigne). Environ 34 % sert à des applications non agricoles comme la
fabrication du caprolactame-monomère qui intervient dans la préparation du Nylon-6, dans
les processus de lixiviation en exploitation minière, à l'élaboration du dioxyde de titane, des
tripolyphosphates pour les détergents, à l'alimentation animale et humaine, à la fabrication
de la pâte à papier, à la fabrication de l'acide fluorhydrique. Il est aussi utilisé pour fabriquer
la poudre à canon, les laxatifs, était utilisé dans les allumettes, des insecticides, etc.
b) Les sulfures
Le soufre peut remplacer l‘oxygène dans un grand nombre de composés (cfr. Partie de la
chimie organique). Notamment, il forme avec les métaux des sulfures polymériques ou
ioniques.
90
H2S est un moins bon donneur de liaisons Hydrogène. Le point de fusion de H 2S est seulement
de –85,6°C, son point d‘ébullition de –60,3°C; sa viscosité et sa constante diélectrique sont
nettement plus faibles que celles de l‘eau. En solution aqueuse, ce composé est un acide faible
et un réducteur assez faible (couple S élémentaire/H2S: E° = -0,48 V.
Des polysulfanes, H2S n , avec n = 2...8, ont été préparés. Ce sont des liquides assez réactifs,
quoique beaucoup plus stables que d‘éventuels analogues oxygénés.
L'acide sulfurique est aujourd'hui essentiellement fabriqué par le procédé dit « de contact »,
faisant intervenir un catalyseur, mais d'autres procédés sont également mis en œuvre à plus
petite échelle. Le procédé de contact se décompose en trois étapes :
91
b) 4 V4+ + O2 → 4 V5+ + 2 O2– ;
la réaction globale s'écrivant :
Le trioxyde de soufre est ensuite refroidi dans un échangeur thermique et recueilli dans une
tour d'absorption où il est dissous dans de l'acide sulfurique concentré afin de produire de
l'oléum:
H2SO4 (l) + SO3 (g) → H2S2O7 (l), qui est ensuite hydraté pour libérer de l'acide
sulfurique, avec un rendement moyen de 30 % :
H2S2O7 (l) + H2O(l) → 2 H2SO4 (l).
Molécules dihalogènes
Les éléments halogènes, dans leur état le plus stable à 298K sous pression de 1 bar (état
thermodynamique standard), se trouvent sous forme de molécules diatomiques X2.
92
Etat physique gaz incolore gaz liquide solide violet foncé
(conditions usuelles) jauneverdâtre rouge- à
orangé l'éclat métallique
Le fluor est le plus réactif des éléments. Il est aussi le plus électronégatif, ce qui fait du difluor
le seul composé capable d‘oxyder le dioxygène. En solution aqueuse, il se comporte comme
un oxydant fort, suivant la demi-réaction :
F2 + 2 e- = 2 F- ; E° = 2,866 V
Cette valeur élevée de E° indique que le difluor peut oxyder l‘eau en O2 à n‘importe quel pH.
La réactivité diminue quand on descend dans la colonne. On trouve alors des oxydants de
moins en moins forts, ce qui est en rapport avec une moindre électronégativité des éléments
correspondants. Les potentiels standard des couples redox X2 / X- sont respectivement :
Cl / Cl- : E° = 1,40 V.
Br / Br- : E° = 1,09 V.
I / I- : E° = 0,54 V.
Tous les éléments de cette famille ont en commun une très grande réactivité des métaux. Ces
éléments, très électropositifs, n‘apparaissent jamais sous forme élémentaire (M) dans la
nature, seulement sous forme ionique (M+ ).
93
Les corps simples alcalins sont des métaux mous qui sont extrêmement réactifs. Il faut les
stocker sous atmosphère inerte (N2 ou même Ar pour
Li).
Réactivité des métaux alcalins à l‘air :
Procédé chlore-alcali
Le procédé chlore-alcali permet de fabriquer à la fois les trois produits de base H2, Cl2 et NaOH
de la production industrielle par électrolyse de saumure NaCl/H 2O, dont la capacité mondiale
est estimée à 50 · 10 6 tonnes par an.
Procédé solvay
94
Le procédé Solvay permet de fabriquer la soude Na2CO3 à partir de NaCl et de CaCO3 . La
production mondiale est estimée à 45.10 6 tonnes par an.
Les métaux alcalino-terreux englobent les éléments de la 2ème colonne principale du tableau
périodique. Ces éléments, très électropositifs, n‘apparaissent jamais sous forme élémentaire
(M) dans la nature, seulement sous forme ionique (M2+). Les corps simples alcalins
ressemblent beaucoup aux métaux alcalins, mais ils sont plus durs et un peu moins réactifs.
Il faut stocker Ca, Sr et Ba sous atmosphère inerte (N2), contrairement à Be et Mg qui sont
passivés à l‘air.
95
● Elaboration des métaux par électrolyse des chlorures en fusion :
Le mortier (utilisé pour le briquetage) est un mélange de chaux éteinte, de sable et d‘eau. Le
durcissement du mortier est dû à la formation de calcaire suite à l‘absorption du gaz
carbonique.
Mis à part les halogénures de béryllium (qui sont des molécules covalentes), les sels des
métaux alcalinoterreux sont des composés ioniques.
96
alimentaires). Contrairement à Ca2+,Mg2+ et Sr2+, les cations Ba2+ et notamment Be2+ sont
toxiques.
Le ciment est un liant hydraulique (qui durcit sous l'action de l'eau), utilisé dans la
préparation du béton, et aujourd'hui le plus souvent employé dans la confection des
dallages, des parpaings, des enduits et des mortiers. La figure ci- dessous explique le
schéma d‘obtention du ciment.
Les métaux terreux englobent les éléments de la 3ème colonne principale ou de la 13ème
colonne (dénomination IUPAC) du tableau périodique. Ces éléments, très électropositifs et
n‘apparaissent jamais sous forme élémentaire dans la nature, seulement sous forme ionique.
Tandis que l‘aluminium forme uniquement des cations Al3+, les métaux terreux supérieurs
forment non seulement des cations M3+ mais aussi des cations M+ , ce qui représente l‘état
d‘oxydation prédominant du thallium.
L’aluminium a) Présentation
Le corps simple aluminium est un métal malléable, de couleur argent, remarquable pour son
inaltérabilité note 1 et sa faible densité. C'est le métal le plus abondant de l'écorce terrestre
et le troisième élément le plus abondant après l'oxygène et le silicium ; il représente en
moyenne 8 % de la masse des matériaux de la surface solide de notre planète. L'aluminium
est, en règle générale, trop réactif pour exister à l'état natif dans le milieu naturel note 2 : on
le trouve sous forme combinée dans plus de 270 minéraux différents. Son minerai principal
est la bauxite : il y est présent sous forme d‘oxyde hydraté dont on extrait l‘alumine. Il peut
aussi être extrait de la néphéline, de la leucite, de la sillimanite, de l'andalousite et de la
muscovite.
L'aluminium métallique est très oxydable : le métal mis à nu par une entaille, une découpe,
un usinage s'auto-passive immédiatement par oxydation, même en conditions favorables :
une couche d'alumine Al2O3 imperméable de quelques nanomètres d'épaisseur le protège de
97
la corrosion (les conditions favorables sont essentiellement : environnement peu chaud, peu
humide, peu pollué, peu salé ; alliage de qualité adaptée). L'oxydabilité de l'aluminium doit
être techniquement contrôlée dans les processus industriels ; elle est mise à profit dans
certains d'entre eux (les deux principaux sont l'oxydation rapide amplifiée forcée anodique
électrolytique et le colmatage rapide par hydratation à chaud).
Principe
L'alumine est dissoute dans un bain fluoré d'électrolyses entre 950 et 1 000 suivant la
réaction (simplifiée) suivante :
Al2O3 → Al3+ + 3O2-
Suivant le principe de l'électrolyse, un courant électrique continu circule entre l'anode (pôle
+) et la cathode (pôle -). L‘aluminium se forme à la cathode, où il entre en coalescence dans
une nappe d‘aluminium liquide, selon la réaction :
Al3+ + 3e- → Almétal
En pratique, il faut plusieurs milliers d'ampères pour produire une quantité significative
d'aluminium : environ 7,65 d'aluminium par cellule par jour et par millier d'ampères.
À l‘anode en carbone, le dioxyde de carbone gazeux se dégage sous forme de grosses bulles
qui s‘échappent dans l‘atmosphère : 2O2- + C → CO2 + 4e- La réaction globale s'écrit
:
98
Le bain est ici considéré comme un électrolyte dans lequel se dissout l'alumine et ne tient
aucun rôle dans les réactions.
c) La recyclabilité
L‘aluminium a une excellente recyclabilité. Il nécessite 95 % d‘énergie en moins et une tonne
d‘aluminium recyclé permet d‘économiser quatre tonnes de bauxite (l‘électrolyse de
séparation réclame en effet beaucoup d‘énergie). L‘aluminium est quasiment recyclable à
l‘infini sans perdre ses qualités, mais à une condition, ne pas fondre dans un même bain des
alliages de composition différente. Les producteurs refusent souvent une partie significative
de l‘aluminium de collecte dans les déchets ménagers.
Les éléments germanium, étain et plomb font partie de la 4 ème colonne principale
(dénomination classique) ou de la 14ème colonne (dénomination IUPAC) du tableau périodique.
Ces éléments semimétalliques à métalliques sont les homologues du non-métal carbone et du
métalloïde silicium.
La chimie de ces métaux est caractérisée par la coexistence des états d‘oxydation 4 et 2 :
Tandis que le germanium préfère l‘état d‘oxydation 4 et le plomb l‘état d‘oxydation 2, l‘étain
accepte facilement les deux états d‘oxydation 2 et 4.
Alors que les propriétés du carbone sont strictement celles d‘un nonmétal, le caractère
métallique de ses congénères augmente lorsqu‘on descend dans le groupe : l‘étain, et
particulièrement le plomb, sont clairement métalliques.
Tous les éléments du groupe, à l‘exception du plomb, ont au moins une phase solide
présentant la structure diamant. Dans le cas de l‘étain, la variété diamant (étain gris) est
99
métastable par rapport à une autre forme (étain blanc) dans laquelle chaque atome d‘étain
possède 6 voisins (environnement octaédrique fortement déformé). Le plomb présente une
structure cubique compacte.
Silicium Germanium
Le silicium est l'élément le plus abondant dans la Ce métalloïde est semi-conducteur et cristallise
roûte terrestre après l‘oxygène, soit 25,7 % de sa avec la même structure que le diamant, tout
masse. On le trouve sous forme de silice amorphe comme le silicium. Il possède cinq isotopes
dans le sable), ou sous la forme de silice minérale (le
quartz, la cristobalite) ou d'autres silicates naturels, dont le 76Ge, qui est faiblement
feldspaths, kaolinite,…). radioactifs.
Sous sa forme amorphe, la silice (SiO2) est utilisée La quasi-totalité du germanium est récupérée
depuis très longtemps comme composant essentiel dans les fonderies de zinc ‗sous-produit de
du verre. Il a depuis le milieu du XX siècle de fusion).
Les premiers transistors avaient comme substrat
nouveaux usages en électronique (diodes,
le germanium.
ransistors), pour la production de matériaux tels
que les silicones ou, pour fabriquer des panneaux
olaires photovoltaïques.
Etain Plomb
L'étain existe aux états d‘oxydation 0, +II et +IV. À Le plomb est un élément toxique mutagène et
empérature ambiante, le corps simple étain est un reprotoxique, sans valeur connue
olide métallique. d'oligoélément. Il a en effet été classé comme
L'étain est connu depuis l'antiquité où il servait à potentiellement cancérigène en 1980, classé
protéger la vaisselle de l'oxydation et pour préparer dans le groupe 2B par le Centre international de
e bronze. Il est toujours utilisé pour cet usage, et recherche sur le cancer (CIRC) puis comme
pour le brasage. Cet élément est peu toxique. Rare probablement cancérigène pour l'humain et
à l‘état natif, l'étain est essentiellement extrait d'un l'animal en 2004.
minéral appelé cassitérite où il se trouve sous forme Le plomb est un contaminant de
d'oxyde SnO2. l‘environnement, toxique dès les faibles doses.
Les maladies et symptômes qu'il provoque
chez l'humain et l‘animal sont regroupés sous le
nom de « saturnisme».
Le silicium
Le silicium :
● est un non-métal.
100
● est semi-conducteur (Eg = 1,12 eV à 25 °C).
● ne présente qu‘une très faible tendance à la caténation.
● forme principalement des combinaisons covalentes, ainsi que des oxoanions renfermant
des liaisons covalentes.
● se prête facilement à une expansion de l‘octet (exemples : SiF5- ,
SiF2- ).
● ne forme que rarement des composés au degré d‘oxydation II (SiF 2 est obtenu par
réduction de SiF 4 par Si à ≈ 1150 °C et sous faible pression (≈ 10 -6 atm), et est très
instable).
● forme des hydrures (silanes) instables et réactifs facilement oxydés (SiH 4 s‘enflamme
spontanément à l‘air) et rapidement hydrolysés par les bases.
● forme des halogénures moléculaires qui sont facilement hydrolysés.
● forme un oxyde (SiO2 ) qui peut être considéré comme une molécule infinie (solide
covalent).
Silicates
Un silicate est un sel combinant le dioxyde de silicium SiO2 à d'autres oxydes métalliques.
Les minéraux ayant une composition de silicate sont également qualifiés de silicates et
constituent une famille de minéraux extrêmement importante. En minéralogie, les
polymorphes de la silice sont classés parmi les silicates.
Les silicates constituent 97 % du poids de la croûte terrestre, et plus de 90 % du poids de la
lithosphère. Il en existe de nombreuses familles :
• silicates ferromagnésiens (chlorites, serpentines, amphiboles, pyroxènes, péridots,
olivines ou grenats) ;
• aluminosilicates, dans lesquels l‘aluminium remplace partiellement le silicium
(feldspaths riches en silice, zéolites, micas) ;
• silicates d‘alumine (tourmaline, grenats).
Figure 3.2.5. Structure des silicates - macromolécule [SiO2]n (silice cristallisée, tridimensionnelle - ici : quartz β)
Une zéolithe, ou zéolite, est un cristal formé d'un squelette microporeux d'aluminosilicates,
dont les espaces vides connectés sont initialement occupés par des cations et des molécules
d'eau. Les ions et les molécules d'eau sont mobiles au sein de la structure, ce qui permet
101
d'une part des échanges ioniques, d'autre part une déshydratation partielle réversible, et la
possibilité de remplacer l'eau par une autre phase adsorbée.
Le caractère cristallin du squelette implique que les porosités de la structure sont toutes de
même taille. Ces porosités peuvent autoriser ou non le passage de molécules, avec un pouvoir
discriminant inférieur à 100 picomètres (10−10). C'est pourquoi l'on qualifie les zéolithes de
tamis moléculaires.
La triade du cuivre comprenant les éléments cuivre, argent et or est considérée comme la 1
ère colonne de transition (dénomination classique) ou comme la 11ème colonne du tableau
périodique (dénomination IUPAC). Ces métaux précieux sont appelés «métaux monétaires»,
car ils sont utilisés depuis très longtemps pour la fabrication des pièces de monnaie.
La chimie de l‘argent est dominée par l‘état d‘oxydation de +1, la souscouche d complète
étant non engagée. Par contre, la chimie du cuivre est caractérisée par la coexistence des
états d‘oxydation de +1 et +2, et celle de l‘or par la coexistence des états d‘oxydation de +1 et
+3, les derniers étant les plus fréquents (avec participation de la sous-couche d).
Les métaux monétaires sont des métaux par excellence : Ils sont plus ductiles (malléables) et
plus conducteurs (thermiquement et électriquement) que les autres métaux. Ces propriétés
les conditionnent, ensemble avec leur stabilité et leur éclat métallique, pour des utilisations
diverses.
Le cuivre
Naturellement présent dans la croûte terrestre, le cuivre à faible dose est essentiel au
développement de toute forme de vie. Il est majoritairement utilisé par l'homme sous forme
de métal. Le cuivre pur est un des seuls métaux colorés avec l'or et l'osmium. Il présente sur
ses surfaces fraîches une teinte ou un éclat métallique rose saumon : ce « métal rouge »
apprécié en orfèvrerie et en bijouterie, par exemple comme support de pièces émaillés ou
émaux rares, était dédié à la déesse de la beauté Aphrodite et aux artistes. On le désigne
parfois sous le nom de cuivre rouge par opposition aux laitons (alliages de cuivre et de zinc)
improprement nommés « cuivre jaune ». Métal ductile, il possède des conductivités électrique
et thermique particulièrement élevées qui lui confèrent des usages variés. Il intervient
102
également comme matériau de construction et entre dans la composition de nombreux
alliages, les cupro-alliages.
Le cuivre, aujourd'hui métal usuel, est le plus ancien métal utilisé par l‘homme10. Le point
de fusion n'est pas trop élevé, la facilité de réduction de l'oxyde de cuivre, souvent par un
simple feu de bois, est remarquable.
Métallurgie et affinage
Le minerai cuprifère de l'ordre de 2 % de cuivre, est concentré en cuivre après des étapes
techniques mécanisées de tamisage, concassage, broyage et triage, notamment une
séparation par flottation par des agents tensio-actifs sélectifs et hydrophobes tel que
l'amylxanthate de potassium. Ce « minerai concentré » contenant de 20 % à 40 % de cuivre
est grillé en présence de silice, pour obtenir un laitier surnageant à base de minéraux stériles
et des mattes à base de sulfures de fer et cuivre contenant de l'ordre de 40 à 75 % de cuivre
selon les procédés.
La matte liquide est oxydée en présence de silice dans un convertisseur. Voici la réaction
globale, ne nécessitant quasiment pas de chauffage car rassemblant deux réactions fortement
exothermiques, qui ne prend en compte que le cuivre et délaissant les phases technique
concernant la matte, le laitier et le slag (scories ou crasses).
Les ions cuivre migrent vers la cathode, les métaux nobles comme l'argent sont piégés dans
les boues anodiques, au fond du compartiment de l'anode et les impuretés, par exemple le fer
oxydé en ions ferreux, restent dans le bain d'électrolyse36. Ce procédé permet d'obtenir du
métal pur de 99,9 % à 99,95 %. Mais ce cuivre cathodique ou technique est parfois poreux
ou comporte des inclusions ou poches d'électrolytes. Il faut le refondre au four sous diverses
atmosphères contrôlées (par exemple avec du phosphore P de désoxydation) ou à l'air pour
obtenir des coulées de billettes, des plaques ou fils de cuivre. Ces matériaux sont alors
transformés en demi-produits.
Il n'en reste pas moins que pour les spécialistes, il existe différentes nuances de cuivre selon
les normes nationales (par exemple norme NF A50-050), en particulier diverses catégories :
sans oxygène, avec oxygène, désoxygéné avec reliquat désoxygénant, désoxygéné sans traces
de désoxygénants37.
103
Le cuivre peut être distribué, outre les cylindres, les tubes ou les fils d'usages spécifiques, par
tôles (pleines ou perforées) ou plaques, barres pleines qui peuvent être méplates, carrées,
rondes, par barres perforées, par barrettes taraudées, par barres souples isolées, par fils
trolley, par feuillards, par bandes paratonnerre, par bandes spécifiques pour câbles ou
transformateurs, par disques (emboutissage),
Le cuivre recyclé peut être revendu sous forme de grenailles de diverses qualités (pureté) et
granulométries.
Le cuivre présente un aspect nettement plus mou vers 830 et fond vers 1 085.
Le cuivre se prête mal au moulage de fonderie. Si la température de la coulée est trop faible,
donc proche du point de fusion, le refroidissement trop rapide n'est pas maîtrisé, le métal
coulé ne prend pas l'empreinte des moules. Si la coulée est trop chaude, le cuivre après
refroidissement présente des soufflures. Aussi dans les arts et industries, il existe depuis des
temps forts lointains différents alliages pratiques.
Alliages notables
Très tôt, des alliages plus fusibles, plus durs que le cuivre purifié et surtout aptes à un
moulage de qualité, ont été mis au point par essai et erreur, sans qu'on sache leur véritable
nature chimique. Parfois, ils étaient réalisés directement à partir de minerais, et considérés
comme des métaux singuliers à part, ainsi les bronzes antiques obtenus avec des minerais
d'étain et les laitons anciens avec ceux de zinc…
Il existe un grand nombre d'alliages de cuivre anciens et modernes. Voici les principaux :
Airain, AlNiCo (parfois un peu de cuivre), alfénide ou métal blanc (cuivre avec Zn, Ni, Fe),
Alliage d'aluminium pour corroyage série 2000, Alliage de Devarda (Al avec un peu de Zn),
amalgame de cuivre (mercure), argenton (Ni,Sn), avional (aluminium, Mg, Si), billon (alliage)
(cuivre allié à l'argent), britannium (Sn,Sb), bronze (étain), bronze arsénié (étain et arsenic),
bronze au béryllium (béryllium), bronze phosphoreux (idem avec un petit peu de P),
constantan (nickel), cuproaluminium (aluminium), cunife (Ni, Fe), cuprochrome, cupronickel
(nickel), Dural ou duralium, laiton (zinc), Laiton rouge (un peu Zn), maillechort (nickel et
zinc), moldamax (béryllium), Orichalque, Mu-métal type (NiFe15Cu5Mo3, or blanc, or
nordique (un peu de Zn, Al et Sn), potin
(étain et plomb), ruolz (Ni,Ag), shakudō (avec un peu d'or), tumbaga (or), tombac (un peu de
Zn), virenium (un peu de Zn, Ni), zamak (zinc, aluminium et magnésium)
104
Les laitons, malléables et ductiles à froid, présentent une couleur d'autant plus dorée que la
teneur en cuivre est élevée. Cette belle couleur justifie son emploi comme garniture de lampes
et de meubles flambeaux, mais inspire aussi la création de faux-bijoux, autrefois à base de «
chrysocolle » ou d'« or de Mannheim ». Les laitons laissent pourtant une mauvaise odeur aux
bouts des doigts qui les manipulent. Ils ont été et sont parfois encore utilisés en tuyauterie,
robinetterie et visserie, comme ustensiles de ménages, instrument de physique (désuet),
boutons, épingles et fils, garniture de couteaux, pistolets, ressorts, engrenages et pignons,
échangeurs de chaleur, radiateurs. Les supports d'instrument de marine étaient en laiton
jaune à 20-40 % Zn, alors que les sextants l'étaient en laiton blanc à 80 % Zn.
L'addition de zinc et de nickel permet d'obtenir des maillechorts, par exemple à 20-28 % Zn
et 9-26 % Ni. Ils sont idoines à la fabrication de couverts, de vaisselles et de gobelets, de
théières, de pièces de sellerie et des éperons du fait de leur grande dureté, d'instruments
d'optique et de mécanique de précision, par exemple des pièces pour les mouvements
d'horlogerie, du fait de leur faible inaltérabilité à l'air. Ce sont aussi des alliages monétaires.
Les alliages de cuivre et de nickel sont dénommés cupronickels. Le métal Monel à 65-70 %
de Ni servir comme monnaie. À moindre teneur, les cupronickels sont utilisés pour le matériel
de laboratoire et de chimie, d'une manière générale, ainsi que les résistances de précision.
Le constantan à 40 % de Ni se caractérise par une valeur de la résistance électrique,
indépendante de la température.
Outre le Zn, le Ni et le Sn, les alliages de cuivre peuvent être à base de plomb Pb, d'argent Ag
ou d'or Au, ou à faibles teneur d'Al ou de Si.
L'addition de plomb permet de concevoir des alliages anti-friction, par exemple à 10-30 % Pb
et 7 % Sn. Le cuivre, l'or et l'argent sont miscibles en toutes proportions, ces alliages
relativement chers donnent naissance à l'or anglais. Mentionnons les alliages pour brasure,
à base de d'argent, du type Ag 20 % Zn 30 % Cu 45 % Cd 5 % en masse qui fond vers 615
ou encore Ag 35 % Zn 21 % Cu 26 % Cd 18 % en masse qui fond encore plus bas vers 607 .
Le bronze d'aluminium est un alliage à 5-10 % Al, utilisé comme monnaie ou matériau pour
instruments résistants à la corrosion marine, valves et pompes.
Le cuivre au tellure, ainsi que le cuivre au soufre à moindre mesure, est un matériau
métallique idéal pour le décolletage ou la fabrication rapide et précise de pièces par usinage,
voire le matriçage à chaud. Le cuivre au tellure peut être employé également en soudage par
buse plasma, pour les connexions électriques des batteries et la boulonnerie.
105
3.4.1. Présentation
Le fer est l'élément chimique de numéro atomique 26, de symbole Fe. Le corps simple est le
métal et le matériau ferromagnétique le plus courant dans la vie quotidienne, le plus souvent
sous forme d'alliages divers. Le fer pur est un métal de transition ductile, mais l'adjonction
de très faibles quantités d'éléments d'additions modifie considérablement ses propriétés
mécaniques. Allié au carbone et avec d'autres éléments d'additions il forme les aciers, dont
la sensibilité aux traitements thermomécaniques permet de diversifier encore plus les
propriétés du matériau.
Le fer, combiné à l'oxygène, s'oxyde, suivant les conditions en trois oxydes de fer :
• l'oxyde de fer (II) FeO (« oxyde ferreux ») ;
• l'oxyde de fer (III) Fe2O3 (« oxyde ferrique ») ;
En solution aqueuse, l‘élément chimique fer est présent sous forme ionique avec deux
valences principales :
106
3.4.2.3. Oxydoréduction des ions du fer
Fe2+ / Fe : E° = −0,44
Fe3+ / Fe2+ : E° = +0,77
Cela indique que le fer métallique n'est pas stable en milieu aqueux. Il s'oxyde d'autant plus
vite que le pH est bas.
Cela indique également qu'en présence de dioxygène dissous (E°(O2 / H2O) = 1,3, les ions
fer(II) ne sont pas stables non plus.
Ces potentiels de référence changent en fonction des ions présents en solution, surtout si
les constantes de stabilité des complexes correspondant en Fe(II) et Fe(III) sont notablement
différentes.
L'oxydoréduction est une manière de titrer les ions fer(II), par exemple par les ions cérium(IV)
(couple Ce4+/Ce3+) ou par les ions permanganate MnO4− (couple MnO4− / Mn2+ en milieu
acide sulfurique).
Bien que la réduction en fer métallique des ions du fer soit possible, elle est rarement
pratiquée à partir de solution aqueuse.
Les alliages de fer
Le fer n'est pratiquement pas utilisé à l'état pur (hormis pour résoudre certains problèmes de
soudabilité, notamment sur aciers inoxydables). La fonte et l'acier (1 000 Mt) sont les
principaux alliages :
Les principaux minerais de fer sont des sulfures, des carbonates et des oxydes.
• Les sulfures, dont les représentants principaux sont la pyrite et la pyrrhotite, ne sont
jamais utilisés directement pour la production du fer à cause de l'effet fragilisant du
soufre sur les alliages ferreux. Ils constituent en revanche une matière primaire
importante pour la production de dioxyde de soufre, obtenu grâce au grillage. Il reste
un résidu d'oxyde de fer (« cendres de pyrite ») qui est pulvérulent et peut contenir
encore des quantités gênantes de soufre : son utilisation comme minerai de fer peut
donc se révéler problématique.
107
• Comme carbonate, on trouve la sidérite ou sidérose, FeCO3, qui donne l'oxyde par
calcination. À l'air humide, la sidérite se transforme en lépidocrocite ou, plus rarement,
en goethite. La sidérite est fréquemment associée à la pyrite, la magnésie, la chaux, le
manganèse. On distingue le fer carbonaté spathique, minerai cristallin blanc,
légèrement jaunâtre, très répandu, et la sphérosidérite, en masses sphéroïdales,
mélangé à des matières terreuses, rare en France. Le minerai des gisements de houille
renferme du charbon : il est de couleur noire et de grillage facile. Au Royaume-Uni, il
est connu comme blackband.
• La magnétite, spinelle ferrimagnétique Fe3O4, est le minéral de fer le plus riche en
métal. Elle est souvent associée à l'hématite dans le même gîte, mais des gîtes de
magnétite pure sont aussi connus. Densité 5,15, couleur noire, éclat métallique,
souvent accompagnée d'impuretés comme la silice, la chaux, l'alumine et le phosphore.
• L'hématite α-Fe2O3, est le composant le plus important des minéraux de fer traités
dans l'industrie sidérurgique
La sidérurgie
Une usine d'agglomération est une installation sidérurgique servant à fritter le minerai de
fer pour le rendre apte à l'utilisation dans le haut fourneau. Le minerai de fer est tout d'abord
mélangé avec de la castine et un combustible solide bon marché (houille, rebuts de coke).
L'opération d'agglomération proprement dite consiste à brûler le combustible pour atteindre
la température de frittage du minerai. Le produit obtenu, appelé « aggloméré », a une
composition chimique, une porosité et une tenue mécanique compatibles avec le
fonctionnement du haut fourneau.
Une cokerie est une usine réalisant la synthèse de coke et de gaz manufacturé à partir de
charbon par un procédé de distillation à sec. Les composants volatils du charbon pyrolysés,
libérés par chauffage à une température comprise entre 900 °C et 1 400 sont généralement
aspirés et récupérés ; mais il existe aussi des cokeries où les composants libérés sont brûlés
: on parle dans ce cas de procédé de récupération de chaleur (Heat Recovery). Il se forme alors
à la surface du coke obtenu une couche de cendres1. Le dégazage du charbon confère au
coke une porosité très recherchée. Les gaz sont décomposés par condensation fractionnée en
goudrons d'hydrocarbure, acide sulfurique, ammoniac, naphtalène, benzol et gaz de coke :
ces produits sont ensuite purifiés dans d'autres réacteurs chimiques. L‘Allemagne maintient
(en 2010) encore cinq cokeries en activité pour les besoins de son industrie nationale.
Le coke est surtout recherché pour produire de la fonte (sidérurgie) dans les haut-fourneaux,
et cela demeure sa principale utilisation aujourd'hui. Le dégazage permet de réduire
considérablement sa teneur en soufre, ce qui permet à l'industrie sidérurgique de produire
108
des fontes de meilleure qualité, tout en étant moins polluante. Les cendres de coke sont,
hormis cela, à peu près de même composition que celle de la houille ordinaire.
Une aciérie est une usine servant à produire de l'acier en grandes quantités, sous la forme
de produits semi-finis. On distingue généralement deux types d'aciéries : les aciéries
électriques qui produisent de l'acier à partir de ferrailles recyclées, et les aciéries à oxygène
qui travaillent à partir de fonte liquide produite par un haut fourneau.
Un convertisseur est un four servant de réacteur chimique pour une opération d'affinage des
métaux en fusion.
Découvert en 1789 par M. H. Klaproth, l‘uranium est l‘élément le plus important des trois
actinides naturels (Th, Pa, U). Il se trouve dans l‘écorce terrestre (3.2 · 10 -4 %) principalement
sous forme de minéral UO 2 .
109
Tous les isotopes de l‘uranium sont radioactifs avec des périodes (demivie) assez longues: 238
U (99.27%, 4.5 · 10 9 a), 235 U (0.72%, 7.0 · 10 8 a) et 234 U (0.006%, 2.5 · 10 5 a). Cet
élément est étroitement lié à la découverte de la radioactivité (H. Becquerel, 1896) et à la
découverte de la fission nucléaire ( O. Hahn, L. Meissner, 1938).
110
111
CHIMIE ATOMIQUE
La chimie atomique et surtout la chimie nucléaire trouvent leurs applications largement dans
la mécanique (détection de certains défauts dans les pièces mécaniques, détection de certains
métaux dans les huiles lubrifiantes, étude de la détérioration à l‘intérieur des moteurs de
véhicules, coupe de certains matériaux par rayons-X…) ; en électricité (production d‘électricité
dans les centrales nucléaires, détection des défauts dans certaines matériaux électrique…) ;
en ingénierie cancer par radiothérapie, design des stoppeurs des rayonsX…) ; en
environnement (détection des substances radioactives dans l‘eau ou l‘air,
biomédicale/maintenance (usage des équipements pour traitements de analyse des polluants
radioactifs dans l‘environnement…), en agronomie (analyse de certains produits alimentaires,
étude de l‘absorption des composants des produits fertilisants par les plantes) ; en aviation
(les rayons-X sont utilisés pour détecter les explosifs cachés dans les bagages, détection des
défauts dans des pièces ultra-sensibles des aéronefs…) ; en électronique et informatique
(usage de cobalt et ses isotopes dans la fabrication des composants électroniques, détection
des défauts difficilement réalisable par des méthodes usuelles …).
Bohr assimila l‘atome à une sphère dont le centre est occupé par un noyau. Son modèle est
bien décrit en termes de lignes spectrales émises par l‘atome d‘hydrogène ou ses ions isotopes.
Une des suppositions de ce modèle est que les électrons ne peuvent exister qu‘au niveau
d‘orbites discrètes de sorte que le moment angulaire d‘un électron est un multiple entier (n)
de (h est la constante de Planck). Lorsque nous supposons que les orbites sont
circulaires et une simple attraction coulombienne existe entre l‘électron et le proton du noyau,
les énergies des états quantiques pour l‘hydrogène sont calculés à partir de l‘expression :
n=1, 2, 3,
112
Si un électron dans un atome d‘hydrogène quitte une orbite dont le nombre quantique ni
(énergie supérieure) à une autre de nombre quantique nf (énergie inférieure) de sorte que
ni>nf, un photon de lumière est émis par l‘atome. Et la fréquence de ce photon est donnée
par l‘expression :
U : énergie potentielle
E : énergie totale
Ѱ : fonction d‘onde (zone probable de localisation de particules)
L‘équation de Schrödinger
La solution à cette équation génère une fonction d‘ondes pour les états (niveaux) permissibles
(orbite pouvant être occupé par au moins un électron), et les énergies correspondantes
données par l‘expression :
n=1, 2, 3….
Où n est le nombre quantique principal. Les fonctions d‘ondes (Ѱ) permises dépendent de
trois nombres : n, l, et ml, ou l est le nombre quantique d‘orbitale ou secondaire (qui
représente la forme plus ou moins de l‘orbitale, s : sphéroïde, p : poiroïde, d : dentelloïde) et
ml est le nombre quantique magnétique.
Une absorption stimulée a lieu lorsqu‘un photon frappe un atome, l‘excitant et occasionnant
le mouvement d‘un électron à un niveau supérieur.
113
Une émission spontanée q lieu lorsqu‘un électron d‘un atome quitte un niveau énergétique
supérieur à un niveau inférieur, l‘atome émet ainsi un photon.
Les longueurs d‘onde de lignes spectrales émanant de l‘atome d‘hydrogène, appelées série de
Balmer peuvent être décrites par l‘équation suivante :
n=3, 4, 5 ….
Les lignes spectrales correspondent aux valeurs de n à partir de 3 jusqu‘à 6 dans la gamme
des spectres électromagnétiques. Les valeurs de n supérieures à 6 correspondent aux lignes
spectrales dans la région de spectres ultra-violets.
Rayons-X
Les rayons-X sont produits lorsque les électrons d‘énergie élevée ou les autres particules
chargées bombardent une cible métallique. Les rayons-X consistent typiquement à une bande
large continue contenant une série de lignes fines.
CHIMIE NUCLEAIRE
Tous les noyaux atomiques sont composés de deux types de particules : protons et neutrons.
Ainsi, le noyau atomique est décrit par le nombre de protons et le nombre de neutrons. Dans
la suite, nous ferons usage des symboles suivants :
- Le nombre atomique Z, qui égale le nombre de protons dans un noyau (de fois appelé
le nombre de charge)
- Le nombre de neutrons N, qui égale la quantité de neutrons dans le noyau
- Le nombre de masse A = Z+N, qui égale le nombre de nucléons (protons + neutrons)
dans le noyau.
Un nucléon est une combinaison particulière du nombre atomique et de mass atomique que
représente un noyau. En représentant les nucléons, il est préférable de faire usage de
symbole suivant : pour exprimer le nombre de protons Z, le nombre de neutrons N (=A-
Z) de l‘élément X.
Ex : a 26 protons et 30 neutrons.
114
Lorsqu‘il n‘y q pas de confusion, nous pouvons simplement écrire Les noyaux qui ont le
même nombre de protons (Z) mais différentes valeurs de N et A sont appelés Isotopes. Ex. :
sont deux isotopes de l‘élément uranium.
Le proton porte une charge positive e, égale en magnitude à la charge – e sur l‘électron
(e=1.6*10-19C). Le neutron est électriquement neutre. Les neutrons peuvent être détectés en
faisant usage des équipements tels les scintillateurs plastiques.
Le Tableau X ci-après nous donne l‘idée des masses relatives des différentes particules.
kg u MeV/C2
Proton 1.67262*10-27 1.007276 938.27
Neutron 1.67493*10-27 1.008665 939.57
Electron 9.10938*10-31 5.48479*10-4 0.510999
1.67353*10-27 1.007825 938.783
6.64466*10-27 4.001506 3727.38
1.99265*10-27 12.00000 11177.9
Généralement, les noyaux des atomes lourds sont instables, et subissent parfois de
désintégrations (naturelles ou forcées). Ex :
Apres désintégration, l‘on peut constater que la somme de masse (B+C) n‘est pas égale à celle
de A de départ. Cette différence est appelée défaut de masse :
Et l‘énergie correspondante à ce défaut de masse est appelée Energie de liaison nucléaire,
laquelle est exprimée par :
115
Un noyau peut se désintégrer naturellement ou artificiellement en émettant des
rayonnements ayant une certaine énergie, c‘est ce que l‘on appelle radioactivité. IL existe
trois types de rayonnement : alpha (α), bêta (β), alpha(ɣ)
Comme illustré sur la figure ci-après, une expérience ou une source radioactive émet des
rayonnements α, β, et ɣ. Et en passant par un champ magnétique entrant ces rayonnements
sont dispersés comme indiqué ci-dessous.
Champ magnétique
α
ɣ
Source Radioactive
β
Rayonnement-α,
Durant la désintégration ou rayonnement α la particule alpha qui s‘en dégage est le noyau
d‘Hélium.
Ex:
Rayonnement- β
Ex, :
Rayonnement -
4. Radioactivité naturelle
116
Lorsque le noyau d‘une substance se désintègre, la concentration de celle-ci diminue. Si un
matériau radioactif contient au temps t = 0, No noyaux, le nombre de noyaux N restant au
temps t après désintégration ait eu lieu est obtenu à partir de l‘équation :
Ou λ est la constante de désintégration, un nombre qui est égal à la probabilité par seconde
qu‘un noyau se désintègre. Apres intégration, on trouve
NB :
La mesure de la radioactivité (activité d‘une substance radioactive) est le Becquerel ou Curie.
Et l‘équipement utilisé pour mesurer cette réactivité est le Geiger Tube.
Radioactivité artificielle
Fission nucléaire
Une fission nucléaire se déroule lorsqu‘un noyau lourd tel que 235U se scinde (fissure) en
deux petits noyaux. La fission est initiée quand un noyau lourd capture un neutron
réchauffé. L‘absorption du neutron par le noyau crée un noyau instable et qui peut changer
à une configuration énergétique faible en se scindant à son tour en deux autres petits
noyaux.
Dans des telles réactions, la masse combinée des noyaux générés est inférieure que celle du
noyau générateur ou parent, et la différence en masse est appelée ‗‘défaut de masse‘‘. En
multipliant le défaut de masse par C2, on obtient la valeur de l‘énergie libérée pendant ce
processus de fission nucléaire. Cette énergie est sous forme d‘énergie cinétique associée avec
le mouvement de neutrons et noyaux générés après l‘événement de fission.
L‘énergie est libérée parce que l‘énergie de liaison par nucléon des noyaux générés est
approximativement 1 MeV plus grande que celle de noyaux parents.
La fission de 235U occasionnée par neutrons réchauffés peut être représentée par la réaction
:
117
est un intermédiaire instable excité qui ne dure
approximativement 10-12 s avant de se scinder en deux autres petits noyaux X et Y, qui
sont appelés fragments de fission.
Une réaction typique de fission nucléaire d‘uranium est représentée comme ci-après :
Réacteurs Nucléaires
Lorsque 235U subit les réactions de fission nucléaire, un neutron occasionne la production
de 2.5 autres neutrons par événement. Ces neutrons peuvent faire que d‘autres noyaux se
scindent à leur tour. Puisque plusieurs neutrons sont produits par événement (de fission) il
y a possibilité d‘une évolution de réactions en chaine qui produit une quantité considérable
d‘énergie. Les calculs montrent que si la chaine de réactions n‘est pas contrôlée (si certaines
particules ne sont pas absorbées pour réduire la rapidité de réactions), cela peut résulter en
une violente explosion, avec une libération soudaine d‘une énorme quantité d‘énergie.
Quand la réaction est contrôlée, cependant, l‘énergie libérée peut être utilisée pour un usage
constructif, comme dans des centrales nucléaires pour la production d‘électricité. Dans la
plupart de cas, on utilise des barres dans le réacteur nucléaire, dans certains cas on fait
usage de l‘eau.
La plupart des réacteurs nucléaires en opération de nos jours, utilise uranium comme
combustible. Naturellement, uranium contient seulement 0.7o/o d‘isotope 235U, et le reste,
soit 99.3o/o c‘est l‘isotope 238.
238U ne scinde quasiment pas, mais plutôt absorbe des neutrons pour produire le neptunium
et le plutonium. C‘est raison pour laquelle, le réacteur doit être artificiellement enrichi pour
mieux contenir un échantillon avec plus de 235U.
Fusion nucléaire
Lorsque deux noyaux légers se combinent pour former un noyau lourd, le processus est
appelé ‗‘Fusion nucléaire‘‘. Puisque la masse du noyau final est petite que celle des masses
des noyaux originaux, il y a une perte de masse qui s‘accompagne par une libération d‘énergie.
118
Deux exemples de telle libération d‘énergie au travers une fusion nucléaire sont donnés ci-
après :
Pour stopper l‘évolution d‘une émission ou radiation nucléaire, on peut faire usage
d‘absorbeur ayant une certaine propriété intrinsèque d‘absorption μ et une épaisseur x.
Un rayonnement incident d‘intensité Io en tombant sur l‘absorbeur se voit en partie (de fois
totalement) absorbé, et l‘intensité du rayonnement émergent est donnée par I.
X
Io I
Absorbeur
Cette expression peut aider dans le dimensionnement des absorbeurs dans les réacteurs
nucléaires.
La désintégration beta de 14C est généralement utilisée pour l‘ancienneté des échantillons
organiques. Les rayons cosmiques dans les hautes atmosphères occasionnent des réactions
nucléaires qui produisent 14C.
Le ratio 14C/12C dans le dioxyde de carbone (CO2) de notre atmosphère a une valeur constante
proche de ro=1.3*10-12.
Les atomes de carbone dans tous les organismes vivants ont le même ratio 14C/12C=ro parce
que les organismes vivants échangent continuellement le CO2 avec l‘environnement. Lorsqu‘il
meurt cependant, l‘organisme n‘absorbe plus l‘isotope 14C de l‘atmosphère, ainsi le rapport
14C/ 12C diminue étant donné la décroissance de 14C qui désintègre, avec une période de demi-
vie de 5730 années. IL est alors possible de déterminer l‘âge d‘un matériau en mesurant
l‘activité de son isotope 14C.
119
Par cette méthode les scientifiques ont été capables d‘identifier les échantillons de bois, os, et
autres organismes datant de plus de 1000 à 25000 ans d‘âge.
Exemples d’applications
Les exemples ci-après sont illustratifs (1 est résolu tandis que 2et 3 sont laissés au soin de
l‘apprenant de tenter)
1. Calculez l‘énergie libérée lorsque 1 kg d‘uranium (235U) subit une fission nucléaire en
considérant que l‘énergie de désintégration par événement égale à Q = 208 MeV.
Solution
Cette catégorie d‘exercices implique l‘analyse d‘énergie libérée lors d‘une fission nucléaire.
Puisque la masse atomique d‘uranium est 235, c‘est -à- dire qu‘une mole de cet isotope a une
masse de m = 235 g.
Trouvons le nombre de nucléons dans notre échantillon en termes de nombre de moles n et
du nombre d‘Avogadro, et ensuite en termes de la masse m de l‘échantillon et de la masse
molaire de 235U :
Trouvons l‘énergie totale libérée lorsque tous les noyaux subiront la fission ;
= 2.37*107 kWh
Cette énergie est équivalente à celle libérée par la détonation de 20 000 tonnes de TNT.
1. La combustion d‘une tonne (1000 kg) de charbon produit 3.30*10 10 J d‘énergie. La fission nucléaire
d‘un noyau d‘uranium-235 produit une énergie moyenne approximative de 200 MeV. Quelle masse
d‘uranium produit la même énergie dans la fission nucléaire que celle de la combustion d‘une
tonne de charbon.
2. Une centrale nucléaire produit lors d‘une fission nucléaire approximativement 1 GW de puissance
énergétique. Supposons que la centrale a une efficacité moyenne de 40 o/o et que chaque réaction
de fission produit 200 MeV d‘énergie. Calculez la masse d‘uranium-235 consommée chaque jour
en supposant le fonctionnement de la centrale 24/24 h. Quel type de matériau serait suggérable
à être utiliser dans la construction du réacteur pour supporter la chaleur émanant de la fission
de l‘uranium ?
120
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Claude BANDZUCK, Laurent BELISLE, Pierre VALIQUETTE, Odyssée Sciences Physiques, Ed.
Du Renouveau, Ottawa, Canada, 1991, pp ô114-139
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Mc QUARRIE / ROCK, Chimie Générale, éd. A. de Boeck, Bruxelles, 1992
Mpela, Notes de cours de chimie générale, ISTA, 2017
Mpela, Notes de cours de chimie industrielle, ISTA, 2017
Mpela, Notes de cours de génie chimique des hydrocarbures, UNIKIN, 2017
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disponible en ligne
https://www.unine.ch/files/live/sites/macrochem/files/shared/Cour s/Chimie MinSyst-
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2005-2006 disponible en ligne sur
http://www.edu.upmc.fr/chimie/chiminorga/L2/205Chapitre2.pdf 07 Novembre 2019
Verchier Y., Valette-Delahaye A-L., Lemaitre F., Chimie Générale, 2ème éd, Dunod, Paris, 2011
ISBN 978-2-10-056621-1
121
MODULE III : CHIMIE INORGANIQUE ........................................... 79
Alliages notables .......................................................................... 104
3.4.2. CHIMIE DU FER .......................................................................106
MODULE IV : CHIMIE ATOMIQUE ET CHIMIE NUCLEAIRE ......... 111 CHIMIE ATOMIQUE
................................................................... 113 CHIMIE NUCLEAIRE
.................................................................. 116 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
........................................... 123 TABLE DES MATIERES
.............................................................. 124
122