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VM et vous tous mes F.

en vos grades et qualité,

Nous avons précédemment rappelé que lors de nos tenues la Bible, l’une de nos 3 Grandes
Lumières, était ouverte au prologue de St Jean.
Aussi, quelques jours après le solstice d’hiver je vous propose de nous interroger maintenant
sur la nature essentielle de nos Loges de Saint Jean et d’en analyser les raisons afin de mieux
comprendre les références mentionnées au sein de notre rituel.
Que signifie l’appellation contenue dans la phrase de notre VM. à l’ouverture de nos travaux
« Je vais ouvrir les Travaux de cette Respectable Loge de Saint Jean ».
Pourquoi une « Loge de Saint Jean » ?

En 1721, le 1er règlement de la Grande Loge de Londres stipule que « toutes les Loges de
Londres, Westminster et environs s’assembleront dans quelques endroit convenu le jour de
la Saint-Jean-le-Baptiste ou de la Saint-Jean-l’évangéliste », on perçoit déjà ici l’importance
donnée au deux Jean.
Bien avant cette date, les confréries de constructeurs tenaient leur assemblée générale
annuelle à la Saint Jean.
Celle d’York, la plus importante d’Angleterre, se réunit, par exemple, en 1561, le 27
décembre.
En 1136, on trouve à Montrose, en Ecosse, mention d’une assemblée de constructeurs à la
Saint-Jean-le-Baptiste.
En 1268, Etienne Boileau, prévôt des marchands à Paris, écrit dans le livre des Mestiers qui
recense les corporations, que « les maçons ont Saint Jean comme patron et ils ont un secret
qui leur est propre ».
En 1333, Saint-Jean-le-Baptiste est cité dans les Ordonnances des Charpentiers de Londres.
En 1118, l’Ordre du Temple avait choisi pour patron Saint-Jean-l’évangéliste, certainement
pour des raisons initiatiques.
Et enfin, dans la Rome Antique, Janus, porte d’entrée aux 2 visages, à la fois Dieu des
mystères et patron des corporations de constructeurs, donnait lieu à de grandes fêtes
solsticiales.

Ces exemples multiples relatent donc l’importance donnée aux deux Jean en rappelant que
ces fêtes marquaient en même temps des rites de passage, la célébration de la Lumière ou
bien encore le renouveau.
Or, tous ces éléments sont un point commun d’appartenance à toutes les civilisations de
l’histoire du monde et cela reste bien évidemment vrai de nos jours.

Au sein de notre ordre tout le cycle et le déroulement de l’année maçonnique est articulée
autour de ces deux fêtes solsticiales, le Baptiste en juin et l’évangéliste en décembre dans ce
que nous pouvons nommer sans ambiguïté le cycle de la Lumière.
D’une certaine manière l’année maçonnique commence à l’approche du solstice d’hiver qui
marque l’ouverture d’une phase ascendante du cycle solaire qui va se prolonger lentement
jusqu’au solstice d’été, comme une apogée.
Alors que le soleil est à son zénith s’ouvre alors ensuite sa phase descendante, jusqu’au
solstice d’hiver.

Ainsi le Baptiste annonce l’Evangéliste dans le symbolisme de la Lumière qui décroit du


solstice d’été au solstice d’hiver et la parole de Saint-Jean-l’évangéliste prend alors tout son
sens « il faut que lui grandisse et que je décroisse ».

De la même façon que j’avais choisi de vous lire précédemment le 1er verset du prologue de
Saint Jean j’ai choisi de vous lire ce midi le verset n°5 pour illustrer mon propos.
« 5 - La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue ».

Il semble aussi évident que les deux Jean ont un rapport direct avec l’initiation car alors que
le Baptiste nous invite à nous transformer, à nous changer, l’Evangéliste nous exhorte à la
quête de la connaissance, de la Lumière et certainement même à l’amour.

Car ne nous y trompons pas mes Frères, qu’est-ce que l’initiation sinon une invitation à la
remise en compte de nos modes de pensée, la remise à plats de nos certitudes, la remise en
question de notre propre auto-connaissance de soi pour accéder, in fine, à une nouvelle
existence.

Pour conclure, l’année maçonnique représente, d’un solstice à l’autre, une lente montée
vers la Lumière en passant par l’étape des ténèbres et nos Loges sont des Loges de Saint
Jean parce que nous venons y trouver la Lumière.

J’y vois une interprétation toute personnelle de travail, de recherche, de remise en question
de soi-même, de passage par le doute pour espérer accéder à toute forme de progression.

D’une certaine façon la gradualité du Rite Ecossais Ancien et Accepté rejoint la logique de
ces cycles qui, d’une certaine façon, symbolisent nos phases nécessaires, pour ne pas dire
vitales, d’inspiration et d’expiration, ce que j’appellerai le cycle de la nature, de la vie.

J’ai dit V.M.

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