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AUDIT TECHNIQUE DE LA STATION DE SURPRESSION DE BOULANOUAR

1. Objet de la mission :

Réalisée en 2000 la station de surpression de Bounlanouar n’a été mise en service


qu’en 2014, et depuis les pannes sur les groupes se succèdent alors qu’elle
constitue le point essentiel de l’alimentation en eau potable de Nouadhibou.

C’est dans ce contexte que la SNDE a confié à SONEDE International une mission
d’audit technique en vue de trouver une solution à cette situation et évaluer les
actions à entreprendre pour solutionner définitivement les problèmes.

2. Données de base :

Le complexe de production de Boulanouar est constitué d’un ensemble de forages


refoulant l’eau vers deux réservoirs sur tour de capacité totale de 1560 m3
permettant de transférer les eaux gravitairement vers la ville de Nouadhibou à
travers deux conduites, une ancienne conduite en fonte de diamètre 350 mm et
une nouvelle conduite posée en 2000 en fonte DN 500. La première conduite a un
débit gravitaire de l’ordre de 100 m3/h dont la moitié est distribué en cours de
route et la deuxième permet le transfert gravitaire de 370 m3/h et par surpression
le débit atteint 836 m3/h. La surpression est réalisée par deux groupes
électropompes mis en parallèle.

Les eaux sont stockées à Nouadhibou dans trois réservoirs de capacité totale de
2500 m3 (2x750 + 1000) puis pompées vers trois pôles de distribution.

3. Etat des lieux :

Réalisée en 2000, la station comporte trois groupes électropompes multicellulaires


à axe horizontal :

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Le groupe N°1 est en panne : Axe de la pompe cisaillé :

La vanne papillon DN 400 PN25 montée sur la conduite de refoulement du groupe


N°1 a été réparée par soudure :

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Le groupe N°2 est en service avec vibration :

Le groupe N°3 fonctionne sans vibration et la cache de l’accouplement n’est pas


mise en place :

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Les vannes au refoulement des groupes N° 2 et 3 sont presque fermées (création de
perte de charge pour adapter les débits des pompes aux débits disponibles) :

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Manque des boulons aux niveaux des brides surtout au refoulement (P = 20 bar) :

Et les brides ne sont pas jointives et désaxées :

Le transformateur est installé à l’intérieur de la station isolé par une porte grillagé
et une murette du coté des pompes ce qui le rend cible d’un jet d’eau suite à une
fuite :

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4. Propositions :

4.1. Etape 1 :

Il est nécessaire de remédier aux anomalies en :

‐ Remplacement la pompe du groupe N°1 par une pompe en bon état : soit une
pompe neuve (commande en cours et prévu la livraison au cours du mois d’avril
2017), soit l’une des pompes dont l’arbre est cisaillé après sa réparation et son
équilibrage chez un spécialiste.
‐ Remplacement de la vanne DN 400 PN 25 placée au refoulement du groupe N°1,
en effet cette vanne a été percée puis réparée par soudure et sa tenue à la
pression de 20 bars n’est pas garantie.
‐ Remplacer la pompe du groupe N°2 qui vibre par une pompe en bon état.
‐ Mettre tous les boulons des brides en place en s’assurant de l’alignement des
brides.
‐ Mettre en place un écran en menuiserie d’aluminium ou en acier permettant la
protection du transformateur contre les jeux d’eau tout en assurant son
refroidissement, pour cela la porte du local de commande sera inversée pour
s’ouvrir de l’intérieur et la menuiserie sera suspendue d’en haut jusqu’à 1,5 m
et dépasse le local du transformateur de deux mètres en allant vers la porte
extérieure.
‐ Réparer les pompe chez des spécialistes, vous pouvez consulter la SNIM ou
commander les axes chez KSB. Il est nécessaire de demander à KSB les raisons
des cisaillements des axes des pompes.

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4.2. Etape 2 :

La station de Boulanouar permet la surpression dans la conduite fonte DN 500 pour


augmenter la débitance de la conduite et passer d’un débit gravitaire de 370 m3/h
à un débit de 836 m3/h. Ce débit sera assuré par la mise en parallèle de deux
pompes chacune a un débit de 418 m3/h à une HMT de 140 m (caractéristiques
nominales des pompes). Or le débit disponible est seulement de l’ordre de 640
m3/h ce qui a poussé l’équipe d’exploitation à régler le débit de deux pompes à
cette valeur en agissant sur les vannes de refoulement créant une perte de charge.
En vérifiant la courbe caractéristique des pompes on remarque que pour ce débit
on est à une hauteur de 170 m alors que d’après la caractéristique réseau on est à
80 m donc on a créé une perte de charge de 90 m.

La puissance hydraulique dissipée au niveau d’une vanne est de :

𝑄 𝐻 320 90
𝑃 78,4 𝐾𝑤
367,2 367,2

Or cette puissance est fournie par la pompe et la puissance réelle dissipée est de
l’ordre de 100 Kw par groupe.

Afin de préserver les équipements et éviter les pertes d’énergie, nous vous
proposons le fonctionnement de la station avec deux pompes à pleine charge, c'est-
à-dire que les vannes seront complètement ouvertes et on évite les pertes
d’énergie et la détérioration des vannes par cavitation.

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Ainsi on commence avec les deux réservoirs de Boulanouar remplis (1000 + 560 =
1560 m3) et on démarre les deux pompes à vannes fermées (une après l’autre avec
une temporisation), puis on ouvre complètement les deux vannes pour que les
pompes fonctionnent à pleine charge donc un débit total de 836 m3/h, sachant que
l’arrivée d’eau réservée à la conduite DN 500 à partir des forages est de 640 m3/h
nous auront un déficit de 836 – 640 = 194 m3/h ce qui permet un fonctionnement
pendant 𝑇 8,04 ℎ, et pour T = 7,5 h on aura pris : 𝑉 7,5 194 1455
donc il reste 105 m3 dans les deux réservoirs.

Les deux pompes s’arrêtent au bout de 7h30 et le débit gravitaire reprend à leur
place avec un débit de l’ordre de 360 m3/h, ainsi on aura un supplément de débit
de 640 – 360 = 280 m3/h. Au bout de 𝑇 5,2 ℎ , les deux réservoirs se
remplissent et on démarre les pompes et ainsi de suite.

Donc on aura un fonctionnement de deux pompes pendant sept heures et demi


(7h30) et un fonctionnement gravitaire pendant cinq heures (5h), en réalité ce
fonctionnement sera asservi aux niveaux dans les réservoirs moyennant la mise en
place de sondes de niveau et les durées de fonctionnement des pompes seront
déterminées automatiquement et seront tributaires des débits produits par les
forages. Les niveaux minimum et maximum seront déterminés en fonction de
l’étude hydraulique de la conduite.

Regardant du coté Nouadhibou où la réserve totale est de 2500 m3 (2x750 + 1000)


qui peut dissiper la différence de pompage par effet de marnage dans les
réservoirs.

Ce fonctionnement sera assuré pendant une semaine avec un suivie permanant en


relevant les états de marche des groupes, les débits et les HMT toutes les heures.
Ces données seront transmises pour être examinées par l’équipe de la SONEDE Inter
et une décision finale sera prise.

4.3. Etape 3 :

Nous proposons dans cette dernière étape de résoudre le problème de la station


définitivement et ce en préparant un appel d’offres pour ajouter trois variateurs
de vitesse un par groupe (tout en laissant le fonctionnement actuel possible en cas
de panne sur les variateurs), mettre en place un système de télégestion avec une
liaison par GPRS, vérification des protections et remplacement des relais
défectueux et remise en état les équipements de protections hydrauliques de la
conduite DN500.

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