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3. Mesure de la tension interfaciale à l’aide de la méthode de la goutte

montante ou pendante

Method · February 2019

DOI: 10.13140/RG.2.2.25796.07046

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1 author:

Anthony Hutin
Pontifícia Universidade Católica do Rio de Janeiro
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 Les petits savoirs du physicochimiste : 3. Mesure de la tension à l’aide de la méthode
de la goutte montante ou pendante

3. Mesure de la tension interfaciale à l’aide de la

méthode de la goutte montante ou pendante

Problématique : Quelle est la théorie qui permet de calculer la tension en utilisant la méthode de la goutte
montante ou pendante?

Contenu :
- Principes de mesure et théorie
- Paramètres clés de mesure
- Profils de tension obtenus

Introduction : -L'équation de Laplace-Young qui traduit que la différence

Le tensiomètre à goutte permet la détermination dans des
conditions réelles de la tension interfaciale dynamique
entre deux fluides (liquide/liquide). La tension
interfaciale est déterminée en effectuant une analyse
numérique de la forme du profil d’une goutte d'un premier
fluide formée dans une cuvette de mesure contenant le
second milieu. Le principe s’applique également dans le
cas de la mesure de la tension superficielle entre un
liquide et un gaz.
1. Principe de Mesures :
Deux configurations différentes sont possibles :
de pression causée par la courbure de la surface est
proportionnelle à la courbure moyenne, le coefficient de
proportionnalité étant justement la tension interfaciale:
1 1 
P      
 R R 
où R et R’ sont les rayons de courbure principaux de
l’interface, ΔP est la variation de pression à travers
l’interface, résultant de la courbure de l’interface
(Figure 2.a).

Goutte pendante (Figure 1.a): lorsque la densité du fluide

de la goutte est plus élevée que celle du fluide dans la
cuvette. Dans ce cas, on emploie un capillaire droit dont
l'extrémité plonge dans la cuvette et la goutte pend à
l'extrémité du capillaire.

Figure 2 : a/Courbure de la surface de la goutte.

b/Coordonnées d’un point M de la surface de la goutte.
Figure 1 : a/Goutte pendante. b/ Goutte montante.
- La deuxième équation dresse le bilan de l’action de la
Goutte montante : lorsque la densité du fluide de la
pesanteur et de la tension interfaciale:
goutte est plus faible que celle du fluide dans la cuvette.
Dans ce cas, on emploie un capillaire recourbé dont
l'extrémité plonge dans la cuvette de mesure ; la goutte
2  x    sin V  (1  2 )  g    x²  p
monte à l'extrémité du capillaire tout en y restant fixée.
où x est l'abscisse du point M de la méridienne d'ordonnée
Le principe de mesure est le même dans les deux cas et z, θ est l’angle de la tangente en M (Figure 2.b), V le
les équations s’appliquent de la même manière. La forme volume de fluide sous le plan d’altitude z, ρ1 et ρ2 les
de la goutte est déterminée par la combinaison de la masses volumiques respectives des 2 fluides, g est
tension interfaciale et des effets de la gravitation. Les l’accélération de pesanteur et p la pression due à la
effets de la tension interfaciale forcent la goutte à courbure.
prendre une forme sphérique tandis que les effets de la
gravitation ont tendance à l'allonger pour lui donner une
forme en poire dans le cas d'une goutte pendante.

Le traitement s'appuie sur les deux équations

fondamentales:

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de la goutte montante ou pendante
2. Paramètres importants pour une mesure
précise :
2.1 Le facteur de forme ou nombre de Bond (Bo):
Le facteur de forme, appelé aussi nombre de Bond (Bo),
est un paramètre qui est associé à la forme du contour de
la goutte. Il s’écrit comme :
g  c
Bo   2
b 2
b Vdétachement ~
Avec Δρ la différence de densité entre les 2 fluides, g
l’accélération de pesanteur, b l’inverse du rayon de
courbure à l’apex (point d’origine), γ la tension
interfaciale et c la constante de capillarité c  g  .
 seringue. Le piston de la seringue peut être commandé par
Plus Bo est faible et plus la goutte est sphérique (Figure
3.a) et moins la mesure est précise (Figure 3.b). Pour
augmenter Bo, il faut augmenter le rayon de courbure à
l’apex de la goutte et donc augmenter le volume de la
goutte. Plus la goutte est en forme de poire et meilleure
sera la mesure.
La valeur du nombre de Bond peut également être affecté
par les erreurs dues à la déformation optique des lentilles
de la caméra et à la verticalité de la goutte. Un bon
compromis pour une mesure précise du contour de la
goutte est d’avoir un Bo supérieur ou égal à 0,1.
Figure 3: a/Profil de la goutte pour différents nombre de
Bond. b/Erreur relative commise sur le profil laplacien de
la goutte en fonction du bruit gaussien pour 2 valeurs de
Bo.
2.2 Volume de la goutte
Deux paramètres imposent le volume de la goutte :
 Le nombre de Bond pour la limite basse (Bo=0,1).
 Le diamètre maximum de la goutte D avant
détachement qui peut être estimé en fonction du
volume maximum de la goutte :
   D
  g
3. Profils de la tension interfaciale :
Pour mesurer la tension interfaciale nous formons une
goutte de liquide à l'extrémité d’un capillaire relié à une
un moteur permettant de fixer et réguler le volume ou la
surface de la goutte. La goutte est éclairée par une source
lumineuse uniforme et filmée par une caméra CCD dotée
d’un objectif télécentrique afin d'être numérisée et
traitée numériquement. Le logiciel permet d’afficher
l’évolution de la tension interfaciale, du volume et de
l’aire de la goutte en fonction du temps (Figure 4).
Figure 4 : Tension interfaciale, volume et aire de la
goutte en fonction du temps.
En absence de tensioactifs la tension interfaciale
s’équilibre presque instantanément et les variations
observées sont dues à des impuretés présentes dans les
phases en contact (profil 0 sur Figure 5). En présence de
tensioactif, la tension interfaciale va s’équilibrer au cours
du temps. Ce temps d’équilibre va dépendre du temps de
diffusion et d’adsorption des tensioactifs à l’interface.
Plusieurs profils différents d’évolution de la tension
interfaciale peuvent être observés suivant la nature et la
pureté du/des tensioactif(s) et des phases en contact.
Anthony Hutin – Linkedin – Researchgate
 Les petits savoirs du physicochimiste : 3. Mesure de la tension à l’aide de la méthode
de la goutte montante ou pendante

Figure 5 : Tension interfaciale en fonction du temps pour

5 cinétiques différentes
La Figure 5 montre 4 autres profils d’évolution de la
tension interfaciale avec le temps :

1. La tension interfaciale se stabilise et n’évolue plus

avec le temps au-delà de 100s. C’est le cas d’un
tensioactif pur.

2. Après 100s, la tension interfaciale continue de

décroître lentement. C’est le cas d’un tensioactif en
présence d’impureté. La cinétique d’équilibre peut
s’avérer très longue dans ces cas-là.

3. La tension interfaciale atteint un minimum puis se

met à croître avec le temps. C’est le cas de transfert
d’espèces tensioactives entre les 2 phases en contact.
La tension interfaciale varie en fonction de la
concentration des tensioactifs à l’interface (taux
d’adsorption et de désorption). Un équilibre final sera
atteint à des temps plus longs que dans le cas 1.

4. La tension interfaciale s’équilibre rapidement avant

de décroître de nouveau vers un nouvel état
d’équilibre. C’est le cas de deux tensioactifs qui ont
des temps d’adsorption très différents.

L’obtention des valeurs de tensions interfaciales à

l’équilibre pour différentes concentrations en tensioactifs
permet d’obtenir la valeur de la concentration micellaire
critique dite cmc.

Anthony Hutin – Linkedin – Researchgate

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