Vous êtes sur la page 1sur 5

Propagation de la lumière dans les cristaux isotropes

En milieu isotrope, la lumière va se propager à une vitesse égale dans toutes les
directions. Considérons une source lumineuse ponctuelle, placée au sein d’un milieu isotrope,
et observons divers rayons OA, OA’, OA’’, … émis par cette source et dirigés dans toutes les
directions de l’espace (Fig. 20). Après un temps T donné, les faisceaux lumineux ont atteint
les points P, P’, P’’, … tous situés à une même distance de O. La surface définie par
l’ensemble de ces points consiste en une sphère (Fig. 30).

Fig. 30 : A un temps T donné, les différents


faisceaux lumineux émis au sein d’un
minéral isotrope éfinissent une sphère.

L’indice de réfraction d’une substance est inversement proportionnel à la vitesse de


propagation de la lumière en son sein :
n = 1/V
avec la vitesse de propagation de la lumière exprimée en fonction de la vitesse de l’air prise
comme unité. Par conséquent, dans les minéraux isotropes (cristallisant dans le système
cubique), l’indice de réfraction est identique dans toutes les directions. Si l’on représente cet
indice par des vecteurs dont la longueur est égale à la valeur de l’indice dans une direction
donnée, on définit ainsi une sphère (Fig. 31). Ce type de représentation graphique est utilisé
pour mettre en évidence les variations de l’indice de réfraction au sein des cristaux.

1
Fig. 31 : Sphère représentant les
variations de l’indice de réfraction
dans un milieu isotrope.

III.7. Propagation de la lumière dans les cristaux anisotropes


III.7.1. L’ellipsoïde des indices
Dans les cristaux anisotropes, l’indice de réfraction, ainsi que la vitesse de la lumière,
ne sont pas constants et varient de manière progressive selon la direction de propagation
considérée. L’extrémité des vecteurs représentant les indices de réfraction dans toutes les
directions possibles définissent ainsi un ellipsoïde, appelé ellipsoïde des indices ou indicatrice
(Fig.. 32).

Fig.32 L’extrémité des vecteurs représentant


les variations de l’indice de réfraction dans les
milieux anisotropes définit un ellipsoïde.

Un corps anisotrope, comme un cristal qui a une structure atomique non parfaitement
symétrique, (tous les systèmes cristallins sauf cubique) montre des variations spatiales de
l’indice de réfraction, et par suite de la vitesse de la lumière, ces variations sont décrites soit
par un ellipsoïde de révolution à deux indices ou un ellipsoïde quelconque à trois indices.

2
III.7.2. Les minéraux uniaxes

L’ellipsoïde de révolution présente deux indices principaux ng et np (Fig. 33) ; il admet une

section cyclique de rayon ng ou np. Par définition, on appelle axe optique la direction
perpendiculaire à cette section cyclique. Les minéraux caractérisés par un ellipsoïde de
révolution ne comportent qu’une section cyclique et un seul axe optique perpendiculaire à
cette dernière. Ils sont par conséquents appelés uniaxes. Les minéraux uniaxes (systèmes
hexagonal, rhomboédrique et quadratique) possédent des axes de symétrie d’ordre supérieur
à 2.

Fig. 33 : Ellipsoïde de révolution présentant deux


indices principaux ng et np et admettant une
section cyclique de rayon np

- Si Ng coïncide avec l’axe optique (ellipsoïde en cigare), on parle de minéral uniaxe


positif (Fig. 34) (exemple: le quartz, Fig. 36).
- Si c’est Np (ellipsoïde en galette), le minéral est uniaxe négatif (Fig. 35) (exemples : la
calcite, Fig. 36).

Fig. 34 : L’ellipsoïde uniaxe positif, rappelant la forme du cigare.

3
Fig. 35 : L’ellipsoïde uniaxe égatif, rappelant la forme d’une soucoupe.

Fig. 36 : Quartz à uniaxe positif et calcite à uniaxe négatif.

III.7.3. Les minéraux biaxes


L’ellipsoïde quelconque à trois indices montre un grand indice ng , petit indice np et indice

moyen nm (les vitesses étant inversement proportionnelles aux indices) pour les cristaux les
moins symétriques (systèmes orthorhombique, monoclinique et triclinique). Il admet deux
sections cycliques de rayon nm et possède donc deux axes optiques : le minéral est dit biaxe
(Fig. 37 et 38).

Les indices principaux np et ng sont localisés selon les bissectrices des axes optiques, et
forment avec ces derniers soit un angle aigu, soit un angle obtus. On distingue deux situations
différentes, qui correspondent à deux signes optiques distincts :

4
- La bissectrice aigüe est parallèle à ng : le minéral est dit biaxe positif (Fig. 27).

- La bissectrice aigüe est parallèle à np : le minéral est dit biaxe négatif (Fig. 28).
L’axe optique possède une propriété particulière : tout rayon qui chemine le long de l’axe ne
subit pas de double réfraction et il n’est pas polarisé. Il se comporte comme s’il traversait un
milieu isotrope.

Fig.37 : Le minéral est biaxe positif lorsque ng Fig. 38 : Le minéral est biaxe négatif lorsque np
est selon la bissectrice aigüe des axes optiques. est selon la bissectrice aigüe des axes optiques.

Vous aimerez peut-être aussi