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THESE DE DOCTORAT
Daouda KOUMA
Spécialité :
Sciences Economiques et de Gestion
Sujet :
Impact des TIC sur la productivité des acteurs d’une chaine logistique : cas
des prestataires logistiques au Maroc.
1
Remerciement
Même si cette thèse est le fruit d’un travail personnel, je tiens à remercier l’ensemble des
personnes qui m’ont aidé à la réaliser.
Parce que la thèse est un travail qui requiert l’expertise et le soutien de nombreuses personnes,
je tiens à remercier :
Monsieur MALIH Khalid pour son soutien très important dans l’enquête.
Tous les prestataires logistiques au Maroc qui ont bien voulu collaborer dans le cadre de
l’enquête de cette thèse.
Tous les personnels du doyen aux agents de sécurité de la faculté des sciences juridiques
économiques et sociales de Mohammedia.
Je suis très reconnaissant aux membres du laboratoire de recherche PEL qui m’ont accueillie
dans un cadre merveilleux pendant ces années.
2
Je suis reconnaissant à tous ceux qui m’ont soutenu que ce soit sur le plan scientifique,
matériel, moral ou affectif, à un stade avancé de la thèse ou pas. La thèse n’est pas un long
fleuve tranquille. Ces années ont comporté des moments d’avancée rapide et d’enthousiasme
et des moments de détours et de doutes qui ont pu être surmontés grâce à l’ensemble des
personnes qui m’ont entouré.
Merci à tous mes amis au Maroc, au Mali et ailleurs pour avoir été de vrais amis,
compréhensifs, prodiguant soutien spontané, écoute, encouragement et patience.
Toute mon affection revient à mes parents, Mamadou et feue Aminata SIMPARA, pour les
nombreux sacrifices qu’ils ont réalisés pour moi malgré parfois leur incompréhension du
travail de thèse. Les plus belles choses qu’ils m’aient apprises et qui m’ont servies pendant
ces années ont été leur goût et leur curiosité de la vie. Qu’ils sachent que je les aime.
Dédicace
Je dédie cette thèse à mes parents, mes frères et sœurs et toutes les personnes qui m’aiment.
3
Sommaire
Remerciement ---------------------------------------------------------------------------------------------------- 2
Dédicace ----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 3
Sommaire ---------------------------------------------------------------------------------------------------------- 4
Liste des abréviations, des sigles et des acronymes ----------------------------------------------------- 6
Listes des tableaux et des figures : -------------------------------------------------------------------------- 7
Introduction générale ---------------------------------------------------------------------------------------- 10
PREMIÈRE PARTIE ---------------------------------------------------------------------------------------- 21
Revue de littérature cadre théorique et conceptuel --------------------------------------------------- 21
Chapitre1 ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 22
Etat de l’art sur les technologies de l’information et de la communication et la Logistique --- 22
1.1 De la logistique au supply chain management (SCM) ---------------------------------------------------------------- 22
1.2 Evolution des systèmes d’information (SI) suite à l’émergence des PGI ---------------------------------------- 47
1.3 Intégration logistique et technologies d’information ------------------------------------------------------------------ 67
1.4 Systèmes d’information logistique ----------------------------------------------------------------------------------------- 71
1.5 Conclusion chapitre1 : -------------------------------------------------------------------------------------------------------- 80
Chapitre 2 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 81
TIC et externalisation logistique : impact sur les relations interentreprises ------------------------ 81
2.1. L’externalisation --------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 82
2.2 Place des TIC dans la relation interentreprises ------------------------------------------------------------------------ 98
2.3 Conclusion chapitre2 : ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 108
5
Liste des abréviations, des sigles et des acronymes
AMLOG: Association Marocaine pour la LOGistique
APS: Advanced Planning and Scheduling Systems
ANRT: Agence Nationale de Régulation des Télécommunications
AOM: Advanced Order Management System
APEBI : Fédération marocaine des Technologies de l'Information, des Télécommunications
et de l'Offshoring
AUSIM : Association des Utilisateurs des Systèmes d’Information au Maroc
CGEM : Confédération Générale des Entreprises du Maroc
CNUCED : Conférence des nations Unies sur le Commerce et Développement
CR: Customer Relationship
EDI: Echange de Données Informatisé
EA : Entreprise Application
EAI : Entreprise Application Integrators
ERP: Entreprise Resources Planning
FEM: Forum économique mondial
GPS: Global
IS: Information System
IT: Information Technology
MEAD: Magasin et aire de dedouanement
MRPI: Materiel Rquierement Planning
MRPII: Manufacturing Requierement Planning
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques
PGI: Progiciels de Gestion Intégrés
PL: Prestataire Logistique
RFID: Radio Frequency Identification
SAP: Systems, Applications and Products for data processing
SCE: Supply Chain Execution
6
SCM: Supply Chain Management
SI: Système d’Information
TI : Technologie de l’Information
TMS : Transport Management System
UIT : Union Internationale des Télécommunications
WMS : Warehouse Management System
YMS : Yard Mnagement System
Tableau 9: Les principales questions sur le SIL des prestataires logistiques au marocain ................. 200
Tableau 10: Autres TIC utilisées par les prestataires logistiques au Maroc ........................................ 203
Tableau 11: Niveau d’appréciation des dirigeants des PSL sur l’impact des TIC sur la productivité 207
Tableau 14: Les types d'analyse utilisés et justifications de leur choix............................................... 247
Tableau 18: Tris croisés des variables qualitatives deux à deux (Test de chi2) .................................. 266
Tableau 19: Modèle %gain de productivité (Budget Info et log production logistique) ..................... 270
7
Tableau 20: modèle de régression production logistique en fonction du budget informatique ........... 272
Tableau 21: Modèle de régression gain de productivité en fonction de budget informatique............. 273
Tableau 22: Le modèle de la production logistique en fonction des TIC utilisées et la formation ..... 274
Tableau 23: Gain de productivité, Budget informatique, le capital et l'effectif salarié 2013 de 16PL de
l'échantillon ......................................................................................................................................... 275
Tableau 24: Rapport de l'analyse de régression linéaire variable GP (Budget informatique, Capital et
effectif salarié)..................................................................................................................................... 276
Tableau 26: Synthèse des réponses aux tests des hypothèses.............................................................. 288
Figure 6: Classement selon l'indice de développement des TIC, sélection de pays, 2012 .................. 157
Figure 8: Les principales raisons d’investissement dans les TIC ....................................................... 161
Figure 9: Fréquence d’utilisation des applications informatiques par les entreprises marocaines ...... 162
Figure 10: Fréquence d’usage des principaux modules ERP .............................................................. 164
Figure 13: Liste des principales TIC utilisées par les PL au Maroc .................................................... 202
Figure 16: Apport des TIC sur les activités de l’entreprise ................................................................. 206
Figure 17: Différents types de recherche selon leur orientation théorique/pratique ........................... 217
Figure 21: Champs de recherche sur les impacts des TI au niveau des entreprises ........................... 227
Figure 24: Modèle de conversion des dépenses TIC en valeur organisationnelle ............................... 230
Figure 25: les raisons de recours à l'utilisation des TIC ...................................................................... 258
Figure 30: Analyse Factorielle de variable Apports des TIC .............................................................. 268
Figure 33: La relation entre l'utilisation des TIC, production logistique et gain de productivité ........ 277
Figure 34: Impact direct et indirect des TIC sur le gain de productivité des PL .................................. 290
9
Introduction générale
Nous vivons dans une nouvelle ère, l’ère de la numérisation, qui est marquée par
l’explosion des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans tous les
domaines. En effet, nous traversons une révolution où tous les acteurs économiques et sociaux
(Etats, entreprises, populations) sont dépendants des TIC et de l’usage qu’ils en font.
Aujourd’hui, les entreprises sont devenues de plus en plus dépendantes des TIC et par
conséquent très vulnérables aux échecs liés à ces technologies (Bandyopadhyay, Myktyn,
1999)5. La plupart des entreprises déploient des TIC intra et inter-organisationnelles (PGI,
commerce électronique, intranet/extranet et autres) à un rythme croissant pour assurer leur
survie et augmenter leur compétitivité (Raymond, 2002)6.
1
Cummings,T.G et Worley,C.G, « organization development an change»,Mason,Ohio,Thomson,2005.
2
Cartier, M. « la nouvelle société du savoir et son économie », Multimedium. Saisie le 28 novembre 1999, de
http://www.mmedium.com.
3
PORTER,M et MILLAR,V.E, « How information gives you competitive advantage »,Harvard Business
Review,64(4),1985, P149-160.
4
Boynton,A.C,Zmud,R.W et Jacobs,G, « The Influence of IT Management Pratice on IT use in Large
organizations»,MIS Quartely 18(3),1994, p.299-318.
5
Bandyopadhyay,K.,Mykytyn,P. et Mykytyn « A framework for integrated risk management in information
»,Management decision,37(5),1999,p.437-445.
6
Raymond,L. « L‟impact des systèmes d‟information sur la performance de l‟entreprise » In.Rowe(dir),Faire de
la recherche en systèmes d‟information (P.301-320).Paris : Vuibert-FNEGE,2002.
10
de la rentabilité de ces TIC. A l’instar des autres pays comme les pays européens, au Maroc,
le développement d'introduction des TIC a évolué progressivement depuis le début des 1990
avec l’arrivée d’internet suivie par d’autres technologies. Le Maroc s’est ouvert sur le monde
il y a de nombreuses années vu son histoire et son emplacement géographique stratégique. Ses
relations extérieures lui ont permis certes d’être au courant des mutations technologiques,
mais aussi de les suivre dans la mesure du possible.
C'est dans l'objectif de mettre en évidence l'impact de ces technologies (TIC) et leur
importance dans les entreprises de prestataires logistiques au Maroc que notre travail de
recherche a été réalisé.
1. Contexte de la recherche :
Dans un contexte de mondialisation économique, de l’externalisation et de concurrence de
plus en plus acharnée, dans lequel le nerf de la guerre est l’information, donc la maitrise des
TIC comme moyen de gestion de l’information se relève d’une importance capitale pour les
entreprises.
Jusqu’à la fin des années 60, le marché était dominé par l’offre qui structurait la
demande. Les marchés pouvaient encore être qualifiés marchés de pénurie, les clients avaient
donc peu d’influence sur les producteurs. Le souci principal du producteur était la production.
7
Robert Merton Solow est un économiste américain, surtout connu pour sa théorie sur la croissance économique
: le modèle de Solow. Il reçut en 1987 le « prix Nobel » d'économie.
11
Les produits étant attendus par les clients, le producteur n’avait pas de motif pour raccourcir
les délais de ses livraisons, améliorer la qualité ou aller au-devant des nouveaux besoins.
Chaque service de l’entreprise (conception, production, distribution, etc.) travaillait
indépendamment des autres. Pour augmenter le profit, le responsable de chaque sous partie de
chaine logistique (approvisionnement, production, distribution etc.) essayait de diminuer les
coûts de son service, sans s’occuper des répercussions de ses décisions sur l’ensemble des
activités de l’entreprise. Il y avait ainsi une suite d’optimisation locale, et non une recherche
d’optimisation globale.
Cette vision s’est complètement inversée vers les années 90 où la capacité globale de
production (l’offre potentielle) est supérieure à la demande, d’où une compétition plus forte.
Les marchés se saturent et se segmentent, ils deviennent exigeants en termes de service, de
qualité et de délai. Cela implique une offre très diversifiée et différenciée de biens dont
l’obsolescence s’accélère. Une économie de la singularité se développe, elle se repose de plus
en plus sur une aptitude logistique de pilotage des flux en amont (achat, conception,
production etc.) par les flux en aval (marché). Ce pilotage exige à son tour un système
d’information adopté et performant, d’où la nécessité de développer et intégrer des solutions
technologiques (TIC). L’évolution des exigences des clients, le raccourcissement de la durée
de vie des produits, la quête continue des performances en termes de coûts et de délais, le
renversement du rapport entre l’offre et la demande, la mondialisation et la globalisation de
l’économie obligent l’entreprise à s’adapter et à déployer des efforts pour maintenir son
positionnement (Desreumaux,1996)8. Pour ce faire, l’entreprise, consciente qu’il ne lui est
plus possible de disposer et de développer en interne toutes les compétences nécessaires à son
évolution, développe des combinaisons en externe lui permettant d’atteindre ses objectifs,
c’est le phénomène de l’externalisation. Le phénomène de l’externalisation est considéré
comme l’une des importantes mutations ayant caractérisé durant les trente dernières années,
les systèmes économiques et particulièrement les relations interentreprises9. Ce phénomène a
donné lieu à l’émergence des prestataires logistiques(PL) qui offrent des services logistiques
aux entreprises externalisatrices.
8
Gosse Bérangère, SARGIS Caroline & Sprimont Pierre-Antoine, ‘’Les stratégies d’externalisation :
Opérationnalisation et Changement organisationnels’’ IXème Conférence Internationale de Mangement
stratégique (AIMS) Mai 2000
9
Thiery sauvage, ‘’ Apport de l’analyse Multicritères pour l’aide à la décision dans le domaine de
l’externalisation logistique’’ 4éme rencontre internationale de recherches en logistiques, 2012
12
Tous ces défis (exigences de marché et des systèmes d’information adaptés) auxquels les
prestataires logistiques font face, ne pourront être relevés que s’ils disposent des ressources
matérielles, financières, humaines et informationnelles adaptées. Les prestataires logistiques
marocains ne font pas l’exception pour relever ses défis, d’autant que le Maroc s’est engagé
pour l’ouverture de son économie et rentrer dans la course de la mondialisation, à travers la
signature de plusieurs accords de libre-échange, parmi ces accords, il y’a l’accord de libre-
échange avec l’union européenne, avec les USA etc.
Pour gagner et maintenir des parts de marché, répondre aux besoins des consommateurs, les
prestataires logistiques au Maroc sont obligés de se conformer aux modes et normes de
production, de commercialisation et des services en vigueur sur le marché mondial. L’une des
exigences pour atteindre de tels objectifs et de faire face aux défis du marché, c’est
l’utilisation des TIC. Ainsi, elles sont devenues incontournables pour la gestion des activités
et répondre aux besoins de clients plus en plus exigeants.
Désormais, les TIC sont bien présentes dans les entreprises marocaines en général et
chez les prestataires logistiques en particulier. Comparés aux résultats des études du ministère
de l’industrie, du Commerce et des nouvelles technologies marocain réalisées en 2003 qui
affiche que «59 % des entreprises déclarent utiliser les TIC contre 43 % en 1999», les constats
de l’étude du CESEM10 confirment cette progression. Cette étude met clairement en évidence
la progression du degré d’informatisation des entreprises marocaines, qui affiche un taux
beaucoup plus réconfortant de 96% (CESEM ,2010). Quant aux prestataires logistiques au
Maroc qui sont l’objet de ce travail de recherche, ce taux s’élève à 98% en 2013 d’après notre
10
Le Centre d’Etudes Sociales, Economiques et Managériales (CESEM) est un centre de recherche marocain,
dépendant de la direction Recherche et publications de l’Institut des Hautes Etudes Mangement (HEM).L’etude
publiée dans la revue ECONOMIA n°9 / juin - septembre 2010
13
étude préliminaire. Ces taux confirment une forte pénétration des TIC et informatisation des
systèmes d’information des prestataires logistiques au Maroc. Malgré ce recours plus en plus
fort aux TIC, nombreuses entreprises marocaines en général et prestataires logistiques (PL) en
particulier n’intègrent pas l’acquisition et l’utilisation de ces TIC dans leur stratégie. La
perception des TIC reste encore à discuter. En effet, selon l’étude de CESEM en 2010, 70%
des entreprises avaient affirmé être en accord avec la proposition selon laquelle les TIC
constituent un enjeu stratégique pour leur direction générale, alors que paradoxalement seul
48% des entreprises considèrent les TIC comme une partie intégrante de la stratégie de
l’entreprise et 33% les considèrent encore comme une boîte à outil voire un mal nécessaire.
En dépit des investissements massifs en TIC, les performances ne sont pas à la hauteur
des promesses et les gains sont restés à des niveaux faibles alors que les TIC se diffusaient de
plus en plus (W.J.ORLIKOWSKI, 2000)11.
Au Maroc, les prestataires logistiques font de plus en plus recours à ces technologies, la
question qui se pose, est de savoir si ces TIC ont un impact positif sur le gain de
productivité des prestataires logistiques au Maroc ?
Concernant cette question, il y’a deux tendances dans la littérature, les auteurs qui pensent
que les TIC ont un impact sur la productivité et ceux qui pensent qu’il y’a pas d’impact au
niveau macroéconomie et dans d’autres secteurs. Parmi les défenseurs du paradoxe de
SOLOW, nous avons (Gordon, 2000) qui considère que les TIC n’ont pas d’impact sur la
productivité. Par ailleurs nous avons les opposants à ce paradoxe (Oliner et Sichel, 2000), qui
disent qu’il y’a bien un impact des TIC sur la productivité. Brynjolfsson et Hitt (1994) ont été
les premiers à étudier un lien entre la productivité de travail et les TIC de façon
scientifique avec un modèle type Cobb-bouglas. Ils considèrent également que le paradoxe
n’existe pas au niveau microéconomique.
Par contre l’aide au management opérationnel des activités logistiques qu’offrent les
Technologies de l’information et de la communication(TIC), est encore peu étudiée,
notamment dans le domaine de la productivité des prestataires logistiques. En particulier,
l’utilisation des technologies, ERP, EDI, WMS, TMS, RFID, GPS,.. , à des fins
11
W.J.ORLIKOWSKI “ Using technology as a practice lens for studying technology in organizations”,
Organizsation Science, 11, July-August 2000, p.404-428.
14
d’amélioration de gestion de transport, de la logistique, d’approvisionnement, de stock et de la
distribution n’ont pas été pleinement explorées. D’où l’intérêt principal de ce travail de
recherche qui s’intéresse à cette question de l’apport des TIC aux prestataires
logistiques.
Intérêts théoriques manifestés par nombreux débats des auteurs autour de cette question de
l’impact des TIC sur la rentabilité et la productivité des entreprises et qui ont commencé
depuis la fin des années 80 (Robert SOLOW, 1987; Brynjolfsson et Hitt, 1994; Oliner et
Sichel, 2000; Gordon, 2000; Dirk Pilat, 2004).
Et intérêts pratiques qui concernent les enjeux liés à l’utilisation des TIC par les prestataires
logistiques à savoir : les échecs d’investissement en TIC, mauvaise exploitation des TIC par
certains prestataires logistiques (5% de la capacité totale)…..
2. Problématique
L’origine de cette problématique vient du fait que vers les années 1980, la plupart des travaux
empiriques portant sur l'économie américaine ne parviennent pas à mettre en évidence une
corrélation significative entre la croissance de la productivité totale des facteurs des
entreprises et leur degré d’informatisation (Robert SOLOW, 1987).
Les TIC sont aujourd’hui de plus en plus indispensables pour la gestion des opérations
logistiques, elles sont sollicitées par tous les acteurs de la chaine logistique.
Pour traiter cette problématique, nous avons posé un certain nombre de questions auxquelles
nous essayons de répondre tout au long de ce travail de recherche.
Le gain de productivité des TIC est-il lié à des facteurs dans le processus de
production des PSL ?
Les prestataires logistiques utilisent-ils des TIC pour d’autres motifs que la
productivité ?
L’utilisation des TIC est – elle maitrisée de manière optimale afin d’apporter un
impact positif sur les prestataires logistiques au Maroc ?
3. Objectifs de thèse:
Dans le cadre de travail de recherche scientifique, nous avons plusieurs objectifs qui peuvent
caractériser la recherche. Ainsi Maxwell, J.A. (1996) distingue trois niveaux d’objectifs de
recherche :
Les objectifs personnels, les objectifs pratiques et les objectifs de la recherche proprement
dite.
16
Dans cette thèse, nous n’avons pas la vocation de réaliser des aspects pratiques en réponse
d’un besoin précis, mais de comprendre un phénomène afin d’apporter une réponse à la
question de notre recherche c'est-à-dire à notre problématique et d’ouvrir des pistes de
recherches pour des objectifs pratiques. Ainsi, nous formulons ci-après les objectifs de
recherche de cette thèse.
A travers cette thèse, nous essayons de comprendre l’impact des TIC sur les activités
des prestataires logistiques, notamment comment elles impactent positivement le gain
productivité des prestataires logistiques.
Cette thèse vise à faire l’état de lieux de l’utilisation des TIC par les prestataires logistiques au
Maroc, identifier les différentes TIC utilisées dans leurs systèmes d’information, ensuite
traiter le paradoxe de la productivité des TIC dans les activités logistiques en évaluant la
relation entre ces TIC et certains facteurs et activités des prestataires logistiques, afin de
mettre en évidence la place qu’occupent les TIC dans la productivité de ces prestataires
logistiques.
Pour ce faire, nous avons eu recours à une enquête basée sur une méthode de recherche
quantitative sur les prestataires logistiques au Maroc.
17
4. Les spécificités de thèse
Cette thèse se démarque des autres travaux existant sur quatre points :
Elle s’intéresse à l’utilisation des TIC dans le domaine de la logistique, singulièrement chez
les prestataires logistiques au Maroc ;
Elle se démarque aussi des études précédentes en s’intéressant à l’impact des TIC sur la
productivité des prestataires logistiques au Maroc.
En outre, cette thèse s’intéresse à une étude sur terrain pour confronter les différentes théories
de la question et les réalités du terrain afin d’avoir une compréhension solide et valider ou non
nos hypothèses.
Enfin contrairement à beaucoup d’autres recherches dans le domaine des TIC qui sont sans
fondement théorique, ce projet de thèse s’appuie sur un fondement théorique signifiant (la
théorie du paradoxe de la productivité, les modèles processuels ou temporels, la combinaison
de la réorganisation et de l’informatisation de l’entreprise)
18
5. La structure de la thèse (Plan)
Cette figure représente les éléments constituants de la thèse, elle résume l’ensemble des
parties traitées.
Introduction générale
Chapitre 1 Chapitre 4
Etat de l’art sur les Technologies de
Utilisation des TIC et prestations de services
l’information et de la communication(TIC) et
logistiques au Maroc : Etat des lieux
Logistique
Chapitre 5
Chapitre2
Cadre opératoire de la recherche
TIC et externalisation logistique : impact sur les (Méthodologie de recherche et d’enquête).
relations interentreprises
Chapitre 3 Chapitre 6
Présentation et interprétations des résultats
Impact de l’utilisation des TIC sur la
de l’enquête
productivité des entreprises
Conclusion générale
19
Pour répondre à la problématique de cette thèse, ce travail de recherche se subdivise en deux
parties dont chacune est composée de trois chapitres.
Nous allons traiter dans la première partie la revue de la littérature, le cadre théorique et
conceptuel de ce travail de recherche qui comprend trois chapitres. Cette première partie
traitera l’état de l’art sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) et
logistique (Chapitre1), ensuite nous allons y voir l’impact des TIC sur les relations
interentreprises et le phénomène d’externalisation (Chapitre2), et enfin dans cette première
partie nous feront un état de l’art sur l’impact des TIC sur la productivité des entreprises. Il
traite plusieurs travaux portants sur la relation entre les TIC et la productivité des entreprises
(Chapitre3).
Et la seconde partie de ce travail de recherche, portera sur l’étude empirique de l’impact des
TIC sur le gain de productivité des prestataires logistiques au Maroc. Dans un premier temps
cette seconde partie traitera l’état des lieux de l’utilisation des TIC et les prestations de
services logistiques au Maroc (Chapitre4), puis dans un deuxième temps nous réaliserons le
cadre opératoire de ce travail de recherche c'est-à-dire la méthodologie, démarche, modèle et
hypothèses (Chapitre5), et enfin les analyses et les interprétations des résultats de l’enquête
pour confirmer ou non les hypothèses (Chapitre6).
20
PREMIÈRE PARTIE
Revue de littérature cadre théorique et conceptuel
Avant d’aborder les études empiriques, il était nécessaire de chercher dans la littérature ce qui
existe comme travaux en rapport avec le problème traité dans cette thèse afin de mieux
positionner notre problématique.
L’objet de cette première partie est d’étudier les trois principaux concepts de notre recherche
à savoir, la logistique, les technologies de l’information et de la communication, et la
productivité. C’est à partir des apports et limites de ces travaux que nous élaborerions la
question centrale de ce travail. La construction de cette partie a, par conséquent, consisté à
utiliser une démarche en entonnoir partant du contexte général de l’impact des TIC pour
aboutir à l’objet précis de la recherche, à savoir la problématique du cas des prestataires
logistiques au Maroc.
L’approche théorique est une structure potentielle d'explication qui comporte un certain
nombre d'éléments. Elle permet de poser quelques hypothèses, qui pourront être testées pour
les valider ou non.
En effet, le cadre théorique qui est le fondement de toute étude appuie et renforce la
problématique, sert à clarifier les concepts et permet de définir chaque concept pour l'arrimer
au problème de recherche.
Cette première partie s'intéresse d'abord à l’état de l’art sur la relation entre TIC et logistique
(Chapitre1), ensuite la place des TIC dans la relation interentreprises (chapitre2). Enfin, cette
partie traitera le cadre théorie de l’impact des TIC sur la productivité (chapitre3).
21
Chapitre1
Etat de l’art sur les technologies de l’information et de la communication et
la Logistique
Aujourd’hui en logistique, tout nait de l’informatique: le concept même de Supply Chain a été
mis en avant par des réalisateurs de Supply Chain Management System et autres ERP
(Progiciel de gestion intégré). Si la logistique s’intéresse principalement aux flux de
marchandises (des matières premières et emballages aux déchets, en passant par les en-cours,
les produits finis, les pièces détachées, ainsi que les produits à recycler), c’est grâce aux flux
d’informations qu’elle parvient à «piloter » les flux physiques.
Cet état de l’art nous permettra de mieux appréhender le positionnement de la démarche dans
la communauté scientifique. Ce chapitre traite dans un premier temps, l’évolution de la
logistique et dans un second temps les systèmes d’informations et les progiciels.
La logistique est à l’origine la « science du calcul », le terme «logistique» vient d’un mot grec
qui signifie l’art du raisonnement et du calcul (AKBARI JOKAR.M, FREIN.Y, DUPONT.L,
2000, p2)12
Le concept de logistique ne date pas d'hier, il remonte à l'antiquité où les grecs ont développé
des méthodes d'approvisionnement et de coordination logistique pour soutenir leurs activités
militaires.
12
AKBARI JOKAR.M, FREIN.Y, DUPONT.L, « l’évolution du concept de logistique », Les Troisièmes
Rencontres Internationales de la Recherche en Logistique Trois-Rivières, 9, 10 et 11 mai 2000, p2
22
D'ailleurs, plusieurs grands empires nommaient des officiers responsables de la logistique.
C'est sous ces origines militaires que la logistique s'est développée (Van Mieghem, 1998)13.
De plus, avant les années 1950, la logistique référait encore à des concepts militaires (Ballou,
2007).
Dans le contexte militaire, la logistique c’est tout ce qui est nécessaire (physiquement) pour
permettre l’application sur le terrain des décisions stratégiques et tactiques (transports, stocks,
fabrication, achats, manutention) (Pons.J, 1996)14
C’est vers le XIXè siècle que la logistique est utilisée dans le domaine militaire (intendance,
train des équipages). Le vocabulaire est apparu dans le domaine militaire au moment où on a
tenté de rationaliser l’expérience acquise au cours des campagnes guerrières de Napoléon. Il
fallait déplacer des effectifs importants et tout ce qui leur était nécessaire.
La logistique d’entreprise est apparue vers les années 50’ et 60’ postérieurement à la
démobilisation des spécialistes logistiques militaires. Cette phase préparatoire à l’émergence
d’une logistique d’entreprise, dominée par l’urgence des taches de reconstruction (pour
13
Van Mieghem, Timothy, «Lessons learned from Alexander the Great». Quality
Progress. vol. 31, no 1,1998, p. 41
14
Pons J., Chevalier P., « La logistique intégrée », HERMES, 1996, P. 34-35.
15
MORANA Joëlle, « De la logistique d‟entreprise au supply chain management (SCM) : vers une intégration
des processus », Référence e-theque : 2003,A0124 T,ISBN : 2-7496-0042-1.
23
l’Europe) et d’aide à la reconstruction (pour les Etas Unis), fut cependant marquée par le
développement de la recherche opérationnelle et des premières techniques d’optimisation
appliquées à la résolution de problèmes de transport et d’entreposage.
Après la seconde guerre mondiale, l’expérience acquise a été réutilisée dans de nombreuses
entreprises américaines, qui ont créé des services logistiques pour traiter les problèmes de
transport, de manutention des produits etc.
La logistique d’entreprise peut être appréhendée par toutes les formes d’activités nécessaires à
la mise à disposition des ressources de l’organisation auprès d’un client (McGarrah, R.,
1966)16.
16
McGarrah, R., Logistics for international manufacturer, Harvard Business Review, Vol. 44, n° 2, 1966 , pp.
154-166.
17
FABBECCOSTES, N. ROUSSAT, C.COLIN J., « Cibler la ‘veille durable’, une piste méthodologique fondée
sur la logistique et le supply chain management » in Veille et développement durable, coordonné par
N.LESCA, Ed. Hermès Lavoisier, 2010, Traité Technologie et développement durable, IC2, Paris, pp.219-246.
24
associées que les entreprises expédient, transfèrent et reçoivent » (Colin et Paché,
1988, p.26)18.
Un processus: « La logistique est avant tout un processus incontestable et
incontournable dans la mesure où les flux physiques sont inhérents au fonctionnement
de toute entreprise industrielle et commerciale : j’achète, je vends, donc j’échange des
produits. C’est surtout un processus concret, parce que visible et tangible (la matière
circule), même si le pilotage logistique repose sur des flux d’information plus intenses
encore et implique des flux financiers, deux flux qui en l’état actuel des technologies
sont de plus en plus abstraits. Indépendamment de la structure qui la représente, la
logistique s’affirme aujourd’hui dans et entre les organisations comme les flux, un
processus délibérément orienté vers le client (s’il n’achète pas, nul besoin de le livrer,
ni donc d’approvisionner) et ancré dans l’opérationnel (les flux physiques doivent
circuler) .C’est un processus qui revendique un pilotage par l’aval et une tension des
flux, et qui pour cela bouleverse toutes les organisations poussées par des prévisions,
assises sur des stocks et confortées par le cloisonnement entre les fonctions et entre les
entreprises » (Fabbes-Costes, 1994)19. Les acceptions courantes de la logistique sont
donc multiples et traduisent diverses visions du concept, de la plus ingénierique à la
plus managériale. Par ailleurs, la notion de chaine logistique est souvent utilisée avec
un sens différent de la notion de logistique.
En phase de démarche, la logistique fut avant tout une recherche d’optimisations partielles et
disjointes (gestion de parc, gestion de stock, tournées de livraison, etc.…) et de rationalisation
des structures de la firme. Sa recherche d’efficience correspondait à une démarche
productiviste classique de réduction de cout d’opérations, puis de diminution drastique du
nombre d’emplois et de transferts massifs d’activités vers des transporteurs et des
prestataires.la quête de la fluidité, c'est-à-dire la réduction des capacités nécessaires à la
circulation des flux est la caractéristique majeure de la logistique productiviste de cette
époque. Lors de son apparition dans les entreprises au cours des années 60, la logistique,
qualifiée de productiviste est fragmentée au sein des grandes fonctions de l’entreprise
(Marketing, Finance et production etc.) (Jacques COLIN, 1999).
18
Colin J. & Paché G., « La logistique de distribution, l’avenir du Marketing ». Paris, Chotard et associés
Editeurs, 1988.
19
Fabbe-Costes, N. , Le processus logistique : Support « fécond » d’une démarche de re-engineering et lieu
d’apprentissage organisationnel ?, Communication à la 4ème Rencontre Européenne du Programme MCX
(Modélisation de la Complexité), GRASCE, Université d’Aix-Marseille III, 9 et 10 juin 1994.
25
1.1.1.1.1 La phase de croissance (années 70’ et 90’) :
Cette période a marqué un tournant pour l’évolution de la logistique d’entreprise.
La logistique a changé de nature et se préoccupe prioritairement de coordonner les différentes
fonctions de l’entreprise qui concourent à la mise en circulation des flux (retrait, service
après-vente, distribution production, achat, conception), en procédant à leur décloisonnement
(COLIN Jacques, 1996, p.103)20. Les préoccupations du pilotage des flux l’emportent sur
celles de production des opérations de circulation des marchandises, souvent externalisées : la
recherche de l’efficacité des processus logistiques passe par la maitrise de coûts induits de
toute défaillance sur les fonctions qu’elle soutient. La réduction des niveaux de stocks, le
développement des flux tendus dans l’approvisionnement des sites industrielles, puis des sites
de distribution, les exigences croissantes de marchés qui se saturent et deviennent plus en plus
volatils, désignent la logistique de service comme la démarche qui stabilise et garantie la
continuité des flux : elle s’oriente alors vers les réductions des coûts de circulation. Cette
période est appelée la logistique intégrée.
20
COLIN Jacques, « les origines historiques de la logistique », logistique & management vol 4 N° 2 – 1996.
26
L’objectif n’est plus l’optimisation locale des sous-systèmes opérationnels mais une maitrise
des flux physiques par les flux d’informations associés sur l’ensemble de la chaine. Le
contrôle des coûts de gestion des flux physiques est alors facilité par une gestion centralisée,
matérialisée par la création d’une fonction en charge des mouvements des produits et de
matière.
La recherche d’une plus grande transversalité conduit les entreprises à poursuivre leur
raisonnement au-delàs de leurs propres frontières. Cet élargissement des frontières de la
chaine logistique, aujourd’hui étendu du fournisseur du fournisseur au client du client (Supply
Chain) incite aussi les entreprises à renouveler la vision qu’elles pouvaient avoir de
l’organisation logistique et des modèles de pilotage mis en œuvre. La volonté de coordonner
l’ensemble des flux de marchandises et de promouvoir une réflexion sur l’amélioration de la
performance globale de la chaine logistique implique un second passage : celui d’une
rationalité stratégique à une rationalité cognitive (DAVID, 1996).
Les liens « qui visent à la fois à supporter la stratégie de la logistique dans son activité
opérationnelle et à former cette stratégie en aidant l’entreprise à mieux se piloter » (Tardieu et
Gutmann, 1991, p. 11) éclairent la notion de champ opérationnel et stratégique. Cette
combinaison explique l’évolution d’une logistique opérationnelle et cloisonnée vers une
logistique stratégique (Tixier et Mathe, 1981 ; Fabbe-Costes et Colin, 1994).
Mais vers les années 70 à 80, il y’a eu l’apparition des nombreuses entreprises pour un même
segment de marché, accroit l’offre et exacerbe la concurrence et la compétitivité entre elles.
Pour garder les clients il faut augmenter la qualité des produits (présence de la philosophie
T.Q.M), arriver à produire en petites séries, mais avec une grande diversité (présence de la
technologie Flexible.Manufacturing.System) tout en gardant des couts compétitifs. Un des
moyens pour diminuer le cout global de produits était de diminuer les couts de stockage (une
des raisons de philosophie de J.A.T). Dans cette période le client est devenu roi pour le
producteur. Pour augmenter le niveau de satisfaction du client, tous les services de l’entreprise
doivent collaborer, et échanger des données techniques. Pour diminuer les couts logistiques
(afin de satisfaire le client), les responsables des services logistiques essayaient de profiter de
cet environnement d’intégration des données pour diminuer au maximum les couts
logistiques.
Puis la logique s’est complètement inversée vers les années 90 où la capacité globale de
production (l’offre potentielle) est supérieure à la demande, d’où une compétition plus forte
qu’avant. Les marchés se saturent et se segmentent, ils deviennent exigeants en termes de
service : la demande qui peut aller jusqu’à sur mesure (exemple l’automobile) implique une
offre très diversifiée et différenciée de biens dont l’obsolescence s’accélère. Une économie de
la singularité se développe, elle repose plus en plus sur une aptitude logistique à régler et à
piloter les flux d’aval (le marché) à l’amont (le processus de retraite, service après-vente,
distribution, production, achat, conception).
Cette évolution du marché qui a progressé le management de la logistique a été résumé en
trois (3) périodes (Akbari Jokar, 1998) :
28
Tableau 1: Les caractéristiques des trois périodes du marché
Au-delà de ces trois périodes, nous pouvons ajouter une quatrième période qui commence à
partir des années 2000. Cette période est caractérisée par :
Aujourd’hui la concurrence n’est pas entre les producteurs, elle est entre les chaînes
logistiques (Lee, 1995). D’où l’avènement d’une logistique coopérée.
29
1.1.1.2.2 Mutations technologiques :
Les progrès technologies ont largement contribué à l’évolution de la logistique.
Le développement de l’informatique de gestion, amorcé dans les années 60, s’accélère avec
l’apparition de gros systèmes, son essor dans les années 70 crée les systèmes MRP, les codes
à barres puis, dans les années 80, avec la diffusion de la micro-informatique, le tout stimulé
par l’essor des télécommunications. Les Echanges de Données Informatisés (EDI), qui
conjuguent informatique et télécommunications, permettent aux entreprises de gérer des
processus spécialement éclatés et diffus et de les synchroniser, même s’ils sont repartis entre
de multiples acteurs juridiquement distincts les uns des autres (COLIN Jacques, 1996, p.105).
Une série d’innovation à partir des années 70 dans le domaine des technologies de
l’information et de la communication a facilité la gestion des flux d’information. Nous
pouvons diviser ces technologies en trois catégories selon leurs caractéristiques : outils
informatiques, outils d’identification et de production d’information et outil de
communication (Sami Ben Sassi, 2008).
Les outils informatiques dans le domaine de la logistique sont constitués principalement des
logiciels de gestion de flotte de véhicules (TMS pour l’acronyme anglais « Transport
Management System) et de gestion d’entrepôts (WMS pour l’acronyme anglais « Warehouse
Management System).
30
mail. Et le second groupe de technologies constitué d’outils comme les systèmes d’échange
de données électroniques21
De 1950 à 1970, l’économie était basée sur l’offre, les entreprises produisent principalement
sur stock. Cette production de masse a pour objectif de minimiser les coûts de production.
Mais c’est une situation qui présente certains inconvénients tels que : la lenteur pour le
développement de l’industrialisation de nouveaux produits et la nécessité de stocks devant les
opérations « goulots », induisant des immobilisations financières (Tan, 2001)22 La période
1970 à 1980 voit l’essor d’une économie basée sur la demande où les entreprises produisent à
la demande. Les managers prennent conscience des coûts induits par les stocks, lors de
l’introduction du MRP, puis du MRPII. Dans les années 1980, les bouleversements des
marchés (mondialisation, concurrence accrue) et les exigences de la performance, combinés
aux progrès technologiques (TIC, nouveaux procédés …) ont forcé les grands groupes à
proposer des produits de bonne qualité à bas prix. Dans le but d’améliorer les rendements et
21
Ces systèmes sont plus connus par leurs acronymes américains EDI et WEB EDI, EDI signifiant « Electronic
Data Interchange
22
K.C. Tan. A framework of supply chain management literature. European Journal of Purchasing and Supply
Management 7, 2001, pp 39-48.
31
les temps de cycle de production par rapport à la concurrence, les entreprises utilisent alors
des méthodes de management telles que « juste à temps = JIT : Just-in-time), qui permet de
limiter les stocks des composants en organisant et ordonnant précisément
l’approvisionnement avec les fournisseurs (Frein, 2003 et Monateri, 2003).
La structuration des entreprises actuelles sous forme de chaînes logistiques se justifie par la
recherche incessante d’orientations stratégiques afin de rester compétitives, tendant à se
focaliser sur le cœur métier (réel savoir-faire) et à sous-traiter les autres activités (conception
produit, fabrication, marketing, distribution, …) à des partenaires compétents (fournisseurs,
sous-traitants) (Handfield & Straight, 2004).
La notion de la chaine logistique ou Supply Chain n’est pas une nouveauté, elle a toujours
existé. Toute entreprises qui fabrique ou vend un produit et/ou un service, appartient à une
chaine logistique, à travers les liens industriels et commerciaux qui se sont tissés, d’un côté
avec les fournisseurs et de l’autre côté avec les clients. Ce qui est nouveau, c’est sa
formalisation en tant que processus clé de l’entreprise (FABB-COSTES Nathalie, 2000).
Nous pouvons alors dire qu’aujourd’hui c’est la place de plus en plus importante de chaine
logistique dans la stratégie des entreprises qui évolue.
De nombreuse définitions ont été proposées dans la littérature pour expliquer le terme
« supply chain » ou « chaine logistique » mais toutes n’abordent pas cette notion sous le
même angle d’approche (Consortium COPILOTES, 2004). Certaines adoptent un point de vue
« produit » et d’autres un point de vue « entreprise » ou encore « processus ». Une synthèse
des différents travaux existants nous permet de développer un ensemble de points de vue
utilisables pour la définition et la caractérisation d’une chaine logistique.
32
des flux financiers de l’aval vers l’amont (Stadetler,2000 ;Christopher,1998). Ces chaines
logistiques existent aussi bien dans les organisations de service que celles de production
(Ganeshan et Harisson, 1995). Il existe également une vision plus opérationnelle de la chaine
logistique qui souligne d’avantage les processus d’une supply chain. LEE et BILLINGTON
(1993) définissant alors la chaine logistique d’un produit fini comme un réseau d’installations
qui assure les fonctions d’approvisionnent en matières premières, de transformation de ces
matières premières en composants puis en produits finis et de distribution du produit fini vers
le client.
La littérature montre encore quelques disparités dans la définition de la Supply Chain, qui
peut être vue sous plusieurs angles, comme par exemple : ‘ses acteurs’,’ses processus’,’sa
structure’, etc. Du point de vue de’ ses acteurs’, la SC est définie comme l’ensemble des
acteurs impliqués dans la continuité des flux de produits (ou services) et d’information, depuis
le premier fournisseur le plus en amont jusqu’au client final (Ridha DERROUICHE, 2006).
Nous regroupons dans le tableau ci-après quelques définitions issues de la littérature, afin de
comparer les principaux points de vue des auteurs et d’en extraire les caractéristiques
essentielles d’une chaîne logistique.
33
clients finaux’
(Ganeshan & La CL est un réseau Réseau, Processus,client Management science and
Harrison,1995) facilitateur exécutant les information system
fonctions
d’approvisionnement de
matières, transformation de
ces matières en produits
intermédiaires puis produits
finis, et la distribution des
produits vers les clients
(Christopher, 1998) La CL englobe les processus Processus, organisation, Logistics and supply chain
de gestion stratégique de performance, exécution de management
l’approvisionnement, des la commande
mouvements de stocks de
matières, de composants et
de produits finis ainsi que
des flux d’informations qui
y sont associés. L’
organisation des canaux de
ventes se fait de telle sorte
que la rentabilité actuelle et
future soit maximisée à
travers le processus
d’exécution de la commande
’
Hanfield & Nichols, 1999 La CL regroupe toutes les Activités, flux matière et Physical distribution and
activités associées aussi bien au informationnel client logistics management
flux physique par
transformation de bien depuis
l’étape de matière première
jusqu’au client final, qu’au flux
informationnel ’
(Chopra & Meindl, 2001) ‘ La CL caractérise l’ensemble Étapes, réalisation de la Integrated supply chain
des activités impactant commande, partenaires
directement ou indirectement la
réalisation de la commande
client. La chaîne logistique
n’inclue pas uniquement les
producteurs et fournisseurs mais
également transporteurs,
entrepôts, les détaillants, et les
clients eux-mêmes ’
Mentzeret al, 2001) La CL est un groupe d’au moins Entités, flux divers, client Business logistics
trois entités directement
impliquées dans les flux amonts
et avals de produits, de services,
34
de finances et/ou
d’informations, qui vont d’une
source jusqu’au client
(Feniès, 2006) La CL est un système complexe Flux divers, réseau varié, Logistique et management
décrit comme:-Un ensemble activités inter et intra-
ouvert traversé par des flux
organisationnelle
financiers, matériels et
informationnels-Un réseau
composé d’entités physiques
(usines, ateliers, entrepôts,
distributeurs, grossistes,
détaillants) et d’organisation
autonomes (firmes, filiales,
business unit…)-Un ensemble
d’activités regroupées dans un
processus logistique dont
l’agencement constitue une
chaîne de valeur intra et inter-
organisationnelle ’
35
La dimension horizontale qui fait référence au nombre de niveaux (tiers) existant le
long de la chaine qui peut être plus ou moins longue ;
La supply chain réseau est constituée d’un ensemble d’entreprises dont le lien n’est ni
structurel ni juridique mais basé sur un simple accord plus au moins formel.
La Supply chain virtuelle elle diffère de la supply chain réseau par existence
temporaire.
36
La supply chain fédérale est constituée d’un siège et d’un grand nombre d’unités
travaillant sous le même nom.
Réseau d’entreprise est une construction coopérative à moyen et long terme qui, dans
sa forme la plus achevée, s’appuie sur l’intérêt mutuel et réciproque de l’ensemble des
partenaires de la chaine logistique23.
23
Numes.P,formes PME et organisation en réseaux. Communication présentée à la 3 ème conférence
internationale de management stratégique. Lyon 9-11 Mai 1994.
37
Nous ajoutons à cette liste non exhaustive les prestataires logistiques qui sont d’ailleurs
l’objet de notre étude empirique.
Au cours du dernier siècle, les systèmes de gestion évoluèrent pour s'adapter au contexte et à
l'environnement politique, économique, social, technologique, et écologique, soit le PESTE
(Nollet, Kélada et Diorio, 1994). Les considérations ont pris peu à peu de l'expansion pour
inclure de nouvelles dimensions de la gestion dont certains facteurs externes. Deux constats
s'imposent. Premièrement, il y a eu un passage de la production unique à la production
personnalisée (Van Der Lugt et Nijdam, 2005). Deuxièmement, le taylorisme laisse sa place à
la gestion de la chaîne logistique (Ponce, Landry et Roy, 2007).
38
1.1.3.1 L’avènement de la gestion de chaine logistique(SCM) :
L’environnement de l’objet du SCM qui est la chaine logistique a évolué afin d’aboutir au
SCM que nous connaissons aujourd’hui.
Jusqu’au milieu des années 70, le produit a été le centre d’intérêt des entreprises. La tendance
générale dans l’industrie a été de fournir des produits répondant aux spécifications des
concepteurs, lesquels étaient établies pour réaliser des fonctionnalités bien précises, et de
pousser la production dans l’objectif d’inonder le marché. Pour des raisons organisationnelles
(périmètre de responsabilité lié aux départements) et intellectuelles (réduction de la
complexité), les responsables d’activités analysaient et résolvaient les problèmes concernant
leurs activités de manière indépendante, sans se soucier des répercussions de ces décisions sur
l’ensemble des activités de l’entreprise. Cette pratique était efficace jusqu’aux années 1980.
Entre les années 1975 et 1990, la plupart des entreprises ont commencé à cartographier les
processus dans le but d’évaluer leur efficacité, sans changer l’organisation classique, centrée
autour d’activités. L’industrie a ensuite réalisé les avantages de l’intégration des activités,
39
aussi bien en conception de produits qu’en fabrication. À partir des années 1980, un
mouvement s’appuyant sur vision horizontale centrée sur le processus a fait son apparition.
L’industrie a adopté les techniques ayant une vision processus comme les normes ISO, la
Qualité Totale, et le Juste à Temps. Les études sur la coordination des unités
organisationnelles ont débuté par les contributions sur l’effet de coup de fouet (bullwhip
effect), la planification de production hiérarchisée, la gestion des stocks dans les réseaux de
production /distribution, et la différentiation retardée.
Au début des années 1990, à l’organisation classique par départements autour des métiers
s’est substitué un mode de fonctionnement par réseau d’unités organisationnelles, dans le but
d’avoir une structure globale cohérente, capable de s’ajuster rapidement à la demande de
client final. Cette démarche est fortement liée à la prise de conscience que les objectifs
individuels des différentes unités organisationnelles peuvent conduire à une perte d’efficacité
et nécessite des mécanismes de coordination permettant d’améliorer les performances
globales. Ce concept a donné naissance à la notion de gestion de chaines logistiques (Supply
Chain Managment) dont le but ultime est la satisfaction du consommateur résultant de la
performance d’un enchainement de processus à considérer dans leur ensemble et non de façon
individuelle.
Cette modification de l’organisation n’a été rendue possible que grâce aux progrès de
l’informatique et de la communication. Depuis le début des années 1990, les entreprises
s’intéressent au dialogue entre les activités au travers les progiciels intégrés tels que les ERP
(Entreprise Resource Planning). Les relations instantanées avec les fournisseurs offrant le
meilleurs prix sont alors remplacées par une vision de coût total depuis les sources d’un
produit jusqu’à sa consommation. Les entreprises dépendent de plus en plus des processus en
amont et en aval et accroissent les échanges d’information avec leurs fournisseurs et leurs
clients. Les améliorations des moyens de communication informatisés (internet, intranet,
réseaux locaux (LAN), réseaux métropolitains(MAN), réseaux grand distance(WAN) et les
techniques d’échange électronique d’information (EDI : Electronic Data Interchange, WML :
Extensible Markup Language,etc.) permettent désormais à un système d’information de
communiquer avec un autre système d’information avec un minimum d’intervention humaine.
Afin d’automatiser le partage de l’information, les partenaires utilisent de plus en plus les
plateformes du commerce électronique.
40
1.1.3.2 Définition du Supply chain management (gestion de la chaine logistique) :
Tout comme pour la notion de chaine logistique, le concept de supply chain management a
donné lieu à de nombreuses définitions. La définition la plus fréquemment citée est celle de
Mentzer (2001) pour qui la gestion de la chaine logistique est le concept fondamental
permettant de gérer, intégrer, synchroniser les différentes entités de la supply chain via la
coordination des fonctions opérationnelles classiques et de leurs tactiques respectives à
l’intérieur d’une même entreprise et entre partenaires d’une chaine logistique.
Le SCM peut être vu comme un concept développé par les entreprises pour apporter une
réponse à une demande client personnalisée en termes de qualité et de service (Muller, 2003).
Ainsi, le SCM a pour premier objectif d’éliminer les barrières qui limitent la communication
et la coopération des différents membres d’une chaine logistique (Fawcett, 2000 ; Muller,
2003).
Reprenant ce principe de mieux coordonner les différents entités de la chaine logistique afin
d’offrir une meilleure réponse aux besoins des clients, Stadtler (2000) définie le SCM comme
la tâche d’intégrer les unités organisationnelles tout au long de la chaine logistique et de
coordonner les flux de matière, d’information et financier dans le but de satisfaire la demande
du client final en ayant pour but d’améliorer la compétitivité de la chaine logistique dans son
ensemble.
41
Le supply chain management (SCM) est une approche intégrative pour s’accorder sur la
planification et le contrôle du flux physique depuis les fournisseurs jusqu’à l’utilisation finale
(Jones et Riley, 1985).
Le SCM est la gestion des flux de marchandises et d’informations à la fois dans et entre les
sites tels que les points de vente, les centres de distribution et les usines de production et
d’assemblage (Tomas et Griffin, 1996).
L’intérêt du Supply chain management est de faciliter les ventes en positionnant correctement
les produits en bonne quantité, au bon endroit et moment où il y en a besoin et enfin à un cout
le plus petit possible. Le principal objectif du SCM est d’allouer efficacement les ressources
de production, distribution, transport et d’information, en présence d’objectifs conflictuels,
dans le but d’atteindre le niveau de service demandé par les clients au plus bas prix
(Dominguez et Lashkari, 2004).
Pour la gestion de la chaine logistique les différentes décisions sont prises, des décisions
servant à coordonner les différentes actions. Ces décisions ont des portées différentes selon le
niveau décisionnel auquel elles se rapportent.
A savoir : (1) La définition d’objectifs communs pour l’ensemble des acteurs de la chaine, (2)
la conception ou structure physique de la chaine (choix des partenaires, délocalisation,…), (3)
la relance de la compétitivité, par exemple par la planification stratégique, et (4) l’évolution
de la nature stratégique du management de la chaine logistique.
Ces décisions sont de première importance pour l’entreprise et concernent une vision à long
terme.
Affectation des capacités de production aux familles de produits par usine, souvent en
considérant des périodes temporelles de taille « moyenne » par exemple
trimestriellement,
Besoin en main d’œuvre,
Allocation des ressources d’approvisionnement aux usines, centre de distribution et
détaillants par régions ou pays,
Plans d’investissement et déploiement des stocks,
Modes de transports et choix des transporteurs.
Ces décisions ne représentent pas toutes les décisions tactiques, il y’en a d’autres. Mais le
point commun de telles décisions est la vision à moyen terme.
43
1.1.3.3.3 Niveau opérationnel :
Les décisions opérationnelles ont une vision beaucoup plus courte. Giard (2003) inclut dans le
cadre des décisions opérationnelles les décisions liées au suivi de la production en temps réel.
Miller (2001) propose l’ensemble de décisions associées au niveau opérationnel suivant :
A l’aide de ces indicateurs, les décideurs du SCM se fixent des objectifs (ou cible) à atteindre
au bout d’un certain délai. Julien FRANCOIS (2007) a détaillé dans sa thèse24, les trois
principaux indicateurs de performance de la chaine logistique, correspondant chacun à un type
de flux : un indicateur de coopération en ce qui concerne la performance du flux
d’information, les coûts pour le flux financier et le délai de livraison pour le flux physique.
24
FRANCOIS Julien, « Planification des chaînes logistiques : Modélisation du système décisionnel et
performance », Thèse, UNIVERSITE BORDEAUX, 2007.
44
Degré de partenariat : Communication, Coordination, Coopération,…
Le propos récurrent de la notion de chaine logistique est l’idée de coopération entre les
entreprises d’une même chaine. L’entente industrielle est un choix stratégique d’entreprises,
motivée par la recherche d’avantages tels l’accroissement des compétences, la maitrise et le
partage des risques, le bénéfice d’une création de valeur. Elle permet donc une action
collective et conjointe qui dépasse les limites individuelles. Divers degrés d’entente entre
partenaires d’une chaine logistique peuvent être mis en évidence. Lauras (2003) distingue
« communication », « coordination », « coopération », et « collaboration ». Ces différents
degrés de partenariat dépendent de deux facteurs :
Le degré d’entente entre deux partenaires est indissociable du niveau de confiance que
ceux-ci s’accordent mutuellement, car c’est généralement le souci de confidentialité des
données et de savoir-faire qui limite l’optimisation possible de chaine (Croom, 2000).
L’idée de la Supply Chain est née du principe que pour limiter les gaspillages le long de la
chaine logistique, tous les intervenants doivent travailler ensemble, en s’affranchissant des
limites physiques de chaque entreprise, afin d’optimiser les processus : c’est l’entreprise
étendue » (Thomas, 2003).
La réduction de l’ensemble des coûts permet de réduire le prix des produits finis et ainsi de
chercher à acquérir de nouvelles parts de marché, et de dégager de bénéfices pour de futurs
investissements dans la chaine logistique.
45
Nous pouvons classer le SCM, selon les caractéristiques de la chaine logistique. En fonction
du niveau et de l’étendue de l’intégration des activités le long de la chaine logistique, le SCM
peut prendre les formes suivantes :
Lorsque la gestion est transverse et s’applique à la partie amont et aval de la Supply chain, le
terme de gestion intégrée de la chaine logistique est employé (Rota-Franz, 2001).
La gestion et les performances du SCM sont soutenues par un certain nombre des outils
informatiques que nous allons aborder dans le point qui suit.
25
L’ASLOG, l’Association française pour la logistique est une organisation neutre et indépendante.
Multisectorielle, elle est aujourd’hui la seule association qui couvre l’ensemble des activités au sein de la chaine
logistique globale en france.
46
transports, etc.…). C’est une application informatique constituée de plusieurs modules
indépendants, mais partageant une base de donnée commune.
Cette liste des outils de supports à la gestion de la chaine logistique n’est pas exhaustive, nous
pouvons citer également (SCEM, E-Procurement, EAI, Data mining, CRM, PLM, …).
Nous allons donner plus de détails sur Ces outils informatiques et le système d’information
logistique dans ce qui suit.
1.2 Evolution des systèmes d’information (SI) suite à l’émergence des PGI
Il est nécessaire de faire un aperçu sur l’évolution des systèmes d’information afin de mieux
appréhender les progiciels de gestion logistique et transport.Avant d’évoquer l’évolution des
SI due à l’émergence des progiciels, nous traistons dabord la notion du SI dans l’entreprise.
47
1.2.1 Concept de système d’information
Nous allons presenter le concept de système d’information à travers un certain nombre de
définitions et des types.
– Le système d’information ;
– Et le système opérant
26
M.C. Monnoyer-Longe, "Le systeme d'information, socle de developpement de 1'entreprise", Colloque "Les
organisations au risque de 1'information", Lerass, Universite de Toulouse, 14 dec. 1994, p. 1
48
Figure 3: Les sous-systèmes de l'entreprise Activité :
réfléchir: adaptation à l’environnement,
conception
décider : prévisions, allocation,
planification
contrôler : qualité
Activité :
générer des informations
mémoriser
diffuser
traiter
Activité :
transformer
produir
Depuis l’émergence du concept de système d’information, plusieurs auteurs ont donné une
définition à ce concept.
La definition des systemes d'information la plus frequemment rencontree, tant dans les
ouvrages que dans le milieu professionnel de l'informatique, est sans doute celle de Jean-
Louis Le Moigne (1973) qui a été reprise par les informaticiens concepteurs de systemes. Le
systeme d'information y est vu comme un sous-systeme de 1'entreprise lie au systeme operant,
qui realise les activites et au systeme de decision, qui fixe les objectifs et effectue les choix.
Le système d’information est donc chargé de collecter, mémoriser, traiter et distribuer les
informations relatives au système opérant afin de les mettre à la disposition du système de
pilotage.
Certains auteurs définissent les SI en identifiant d’une part leurs composantes et d’autre part
les propriétés de ces composantes. Dans ce cas, ils envisagent les SI comme des ressources
27
J.L. Le Moigne, « Les systèmes d'information dans les organisations », PUF, Paris, 1973
49
matérielles et immatérielles ayant des propriétés structurantes sur l’information qui circule
dans une entreprise (Alter, 1999 ; Reix, 2000). D’autres préfèrent définir les SI de manière
plus conceptuelle en étudiant la nature des relations qui s’établissent entre ses utilisateurs et
les différents usages auxquels ils donnent lieu.
Deux autres définitions sont largement citées par les chercheurs francophones en SI. Il s’agit
de celles avancées par Robert Reix et Fantz Rowe.
Ces deux définitions apparaissent relativement complémentaires. Alors que la première aide à
appréhender les contours et le contenu de l’objet des SI, la deuxième permet de prendre la
mesure des interactions sociales qui se jouent autour de ce concept. Ces deux définitions ont
également une caractéristique commune : elles tentent de capturer les nombreuses propriétés
et les multiples dimensions des SI. Nous pouvons ici nous attarder d’avantage sur certaines de
ces propriétés en exposant une typologie des SI en fonction de plusieurs critères.
50
Selon Thomas HOUY (2008), il est possible d’établir une typologie des SI en fonction de la
nature des informations échangées, de ses utilisateurs, et de ses utilisations. Selon le type
d’informations échangées, le SI peut être qualifié de formel ou informel. Le SI formel renvoie
au stockage, au traitement et à une circulation d’informations codifiées. Le SI informel porte,
au contraire, sur des informations non formalisées.
Selon ses utilisateurs, le SI peut également être fonctionnel, relationnel ou décisionnel .Un
SI fonctionnel permet de renforcer l’efficacité d’une tache, alors qu’un SI relationnel sert à
mettre en communication deux parties. Le SI décisionnel est quant à lui un support de gestion.
Il aide à la décision.
Conformément à la définition attribuée par Robert Reix (2000) aux SI, les ressources de type
matériel, logiciel, personnel, données et procédures sont des éléments de base constitutifs des
SI. Il apparait donc que les SI sont très dépendants des moyens mis en œuvre pour qu’ils
fonctionnent et que les technologies de l’information et de la communication (TIC) font partie
intégrante du SI des entreprises (Peaucelle, 1999).
51
1.2.1.2.1 Patchwork d’applications
L’avènement de la micro-informatique a amené l’ensemble des organisations à y avoir
recours. La moindre PME, le moindre poste délocalisé d’une structure possède un accès à
l’informatique, que ça soit de manière autonome ou au sein d’un réseau.
Le passage d’un environnement applicatif hétérogène à une solution intégrée est une décision
lourde de conséquences. La rentabilité d’un tel basculement dépend d’une multitude de
critères qui dépassent largement le seul aspect financier. Les niveaux de passage recensés par
Jean-Louis Deixonne (2001) ne situent pas le calcul de rentabilité, non seulement sur les
mêmes grandeurs d’investissement et de retour, mais également sur les mêmes types de
processus.
Il explique aussi que la décision de mise en place d’un ERP répond à différents besoins que
l’on peut imaginer comme différentes couches d’une pyramide. Chaque couche représente un
couple « décision/besoin » qu’il est difficile de satisfaire si la couche précédente n’est pas
traitée…. Le socle représente une décision de type obligatoire pour pallier les
dysfonctionnements des systèmes d’information existants. Il s’agit d’un besoin de survie. La
53
partie médiane permet de palier des dysfonctionnements opérationnels. Il s’agit là d’un besoin
de centralisation de fonction ou d’harmonisation des processus souvent financiers… La partie
supérieure permet d’accroître la performance par l’introduction de nouveaux modes de
fonctionnement permettant de répondre à des enjeux métiers. » (DEIXONNE .J.-L. 2001)28.
Au niveau du socle, la rentabilité n’est pas un critère de choix.
La problématique rencontrée dans le patchwork applicatif « se traduit par des contrôles, des
rapprochements, des recherches, des consolidations manuelles ou à coup de tableaux Excel.
Ces dysfonctionnements sont résolus par l’intégration fonctionnelle apportée par l’ERP. Ils
permettent alors des bénéfices liés à la productivité administrative et des bénéfices
opérationnels par une meilleure qualité de la décision et de la production. » (DEIXONNE .J.-
L. 2001). En d’autres termes, les progiciels de gestion intégrée permettent de fiabiliser, rendre
cohérentes et pertinentes les informations à moindre coût.
28
DEIXONNE (J.-L.). « Piloter un projet ERP ». Dunod, Paris ,2001.
54
logistique » et à raisonner selon deux principes : Le premier, est inspiré de la physique, établit
que la force d’une chaine se mesure à la force de son maillon le plus faible. Autrement dit, si
le client n’est pas livré dans les temps, c’est la conséquence en amont d’une mauvaise
planification par exemple. Le second principe, est inspiré plus des mathématiques, établit que
la somme des bénéfices liés à l’optimisation séparée de chacune des activités de la chaine
logistique globale de l’entreprise, en terme de réduction des coûts et des délais, est inférieure
au bénéfice d’une optimisation globale de toute la chaine. Ce besoin d’optimisation globale a
fait émerger avant les années 90 des progiciels de planification et d’optimisation de la supply
chain comme les APS (Advanced Planning System) et les ERP (Entreprise Ressource.
Planning).
Le degré de capacité d’une entreprise à s’adapter rapidement aux nouvelles demandes de ses
clients et aux opportunités du marché peut être un avantage compétitif ou un handicap. Cette
constatation s’applique particulièrement à la chaîne logistique par la constante nécessité d’un
système logistique adaptable rapidement pour gérer les approvisionnements, la production, la
vente et la distribution des produits et services. Or, les ERP offrent des solutions couvrant
l’ensemble des fonctions de la chaîne logistique, de la prise de commande jusqu’au service
après-vente. L’ensemble de ces applications logistiques offrent aux entreprises, quelle que soit
leur taille, des solutions visant à accroître leur productivité et leur qualité, tout en réduisant les
coûts et les temps de production.
Grâce aux ERP, les fonctions de la chaîne logistique sont entièrement intégrées, et chacune
comprend des chaînes des processus étroitement liées qui couvrent toutes les applications des
systèmes sans discontinuité. Toutes les fonctions de ces applications sont planifiées,
commandées et coordonnées au sein du système et prennent en compte toute les unités de
l’organisation de l’entreprise. Le système ERP relie automatiquement tous les éléments
présentant une dépendance logique, aucun travail n’est effectué en double. Les données ne
55
sont saisies qu’une seule fois et sont alors disponibles dans l’ensemble de la chaîne logistique.
Les processus intervenant en logistique, en finance et en ressources humaines sont harmonisés
entre eux de manière à ouvrir une nouvelle dimension dans l’efficacité commerciale.
De nombreux outils sont apparus ces dernières années dans le monde des progiciels de gestion
et d’optimisation de la chaine logistique. Chacune de ces innovations est venue compléter le
système d’information des supply chains, pour aboutir aujourd’hui à un véritable système
nerveux plus flexible, plus performant et capable de réagir en temps réel aux aléas d’un réseau
(Si-Mohamed, Said, 2006).
S’il y’a une evolution du Supply Chain Management (SCM), c’est grâce au progrès du
système d’information à travers des progiciels comme : ERP (Entreprise Resource Planning),
APS (Advanced Planning System), WMS (Warehouse Management,System), TMS
(Transportation Managemnt System), SRM (Supplier Relationship Management)…etc.
Certains auteurs (Al-Mashari, 2002; Akkermas, 2003; Klaus, Rosemann et Gable, 2000;
Muscatello, Small et Chen, 2003) soulignent que les PGI représentent une évolution presque
naturelle des systèmes MRP (Material Requirement Planning) et MRPII (Manufacturing
Resource Planning). Et d’autres insistent sur le fait que les PGI semblent représenter une
réponse au problème chronique de fragmentation de l’information dans l’entreprise (Caldas et
wood, 1999 ; Davenport, 1998).
Il sera presenter dans ce qui suit, l’evolution de MRP à l’emergence des ERP.
56
Figure 4: Du MRP au SCM
1.2.3.1.1 MRP :
Le MRP (Material Requirements Planning) est un processus de traitement d’informations basé
sur des bilans de matière. Dans sa plus simple expression, le MRP est un simple calcul des
besoins. Il définit les créneaux de lancement des ordres de fabrication et les besoins en
matières premières par une remontée de l’information à contre-courant du flux de matière, des
produits finis vers les composants et les matières premières. Ce sont les nomenclatures
techniques, les délais provenant des gammes opératoires, les niveaux de stock et les besoins
en produits finis qui structurent et alimentent ces calculs.
De plus, il est échéancé, il fournit des préconisations de ré-ordonnancement des ordres lancés
lorsque les dates de besoin ne sont pas en phase. Vu à l’origine comme un bon moyen de
gérer les stocks, il est aujourd’hui considéré avant tout comme une technique de planification,
une méthode pour établir et maintenir des dates d’exigibilité correctes.
29
DARRAS Franck, « Proposition d’un cadre de référence pour la conception et l’exploitation d’un progiciel de
gestion intégré », thèse de doctorat, N◦ d’ordre : 2144, Institut national polytechnique de Toulouse, 2004.
57
(PBC). Ces fonctions supplémentaires représentent tout le niveau tactique de l’entreprise en
gestion de production. Il s’établit des liaisons entre ces différents niveaux afin d’assurer un
service de qualité en bout de chaîne avec des coûts de revient maîtrisés.
Une fois cette phase de planification réalisée et les plans acceptés comme réalistes et
accessibles, les fonctions d’exécutions peuvent entrer en jeu. Ces fonctions incluent le
contrôle de la production par la mesure des entrées / sorties (capacités), l’établissement du
plan détaillé et sa distribution dans l’atelier, ainsi que l’état des retards à la fois de l’atelier et
des fournisseurs, (plan fournisseur)...
1.2.3.1.3 MRPII :
Le MRP II (Manufacturing Resource Planning) est une extension du MRP à boucle fermée,
où l’étape de planification des besoins en composants est réalisée en tenant compte des
capacités finies des ressources. Le calcul peut être itéré afin d’assurer une faisabilité minimale
du plan vis-à-vis des exigences consignées dans le PDP. C’est ce souci de programmer
l’utilisation des ressources qui tisse un lien très fort avec le contrôle de gestion. En effet, le
bon dimensionnement et la bonne utilisation des moyens mis à disposition sont acquis avec
des techniques de planification incluant cette faculté de prédire les charges et de les affecter
dans la limite du possible.
1.2.3.1.4 ERP :
L'histoire d'ERP peut être tracée de nouveau aux années 60, quand le centre des systèmes était
principalement vers la vérification de l'inventaire. La majeure partie du logiciel système a été
conçue pour manipuler l'inventaire basé dans des concepts traditionnels d'inventaire. Les
années 70 étaient témoin d'un décalage de foyer vers MRP (planification des besoins en
matières). Ce système a aidé en traduisant le plan de production dans des conditions pour
différentes unités comme des montages partiels, des composants et toute autre planification et
fourniture de matière première. Ce système a été impliqué principalement en projetant les
conditions de matière première.
C’est au cours des années 80 que le concept de l'IE de MRP-II est venu, la planification des
moyens de fabrication qui a impliqué d'optimiser le procédé de production entier d'usine.
Cependant le MRP-II, dans le commencement était une prolongation de la MRP pour inclure
le plancher de magasin et des activités de gestion de distribution, pendant des années
postérieures, le MRP-II a été encore prolongé pour inclure des secteurs comme les finances, la
58
ressource humaine, la technologie, la gestion de projet etc. Ceci a donné naissance à ERP
(planification de ressource d'entreprise) qui a couvert la coordination et l'intégration croix-
fonctionnelles à l'appui du procédé de production. L'ERP par rapport à ses ancêtres a inclus la
gamme entière des activités d'une entreprise.
Le terme ERP (entreprise Resource Planning) a été créé par le Gartner group au début des
années 90 (Keller, 1999 ; Klaus, 2000).
L’ERP vient de l’anglais « Entreprise Ressource Planning » on utilise parfois dans le monde
francophone la denomination PGI (Progiciel de Gestion Integré) mais la terminologie anglo-
saxone prime.
Un ERP est un logiciel qui permet de gerer l’ensemble des processus d’une entreprise, en
intégrant l’ensemble des fonctions comme la gestion des ressources humaines, la gestion
comptable et financière, la relation client, les achats, la gestion des stocks, la distribution,
l’approvisionnement etc. L’ERP est basé sur la construction des applications informatiques de
l’entreprise (comptabilité, gestion de stocks, etc.) sous forme de modules indépendants. Ces
modules partagent une base de données commune, permettant la communication de données
entre les applications.
30
RDBMS,Relational Database Management System(Système de gestion de base de données relationnelle)
59
Les progiciels de gestion intégrée (ou les ERP) sont aujourd’hui l’épine dorsale du système
d’information de toute grande entreprise et d’un nombre croissant de PME. Tout comme
l’Intranet et l’Extranet, c’est un sujet "en vogue" dans les entreprises. C’est un symbole de
"modernisation" et de progrès.
Nous développons dans cette partie la définition, la genèse et l’utilisation des TIC dans les
entreprises.
Il existe plusieurs définitions selon les auteurs, elles sont définies parfois par leurs fonctions
ou par les éléments qui les composent.
Elles sont également définies, comme l'ensemble des technologies qui sont associées à l'usage
d'Internet et de ses protocoles. Les technologies de l’information et de la communication
(TIC) désignent ici des outils (infrastructures ou logiciels) permettant la production, le
traitement et la transmission de l’information. Les définitions suivantes précisent les
principaux outils actuellement à la disposition des entreprises.
60
Les technologies de l'information désignent les techniques de traitement électronique des
données, permettant de collecter, traiter, stocker et diffuser des informations (P. Charpentier,
1997).
D’après (Michel ROCHER, 2005), l’histoire de l’industrie des progiciels peut se résumer en
cinq (5) parties.
La troisième partie (de 1969 à nos jours) couvre le développement des produits
logiciels d’application d’entreprise.
Parmi ces progiciels, nous avons les ERP qui sont le plus connus et importants dans la gestion
d’entreprise.
Quant à la naissance des TIC, elle est due notamment à la convergence de trois activités
(Cécile Hebrard et al 2001) :
61
Il y’a eu plusieurs génération avant les TIC, (Bellon Bertrand et al, 2004) parlent de trois (3)
générations :
La notion des TIC a fait son apparition au milieu des années 90. D’abord par le
développement, la coexistence et la convergence de trois domaines techniques: les
télécommunications, l’audiovisuel et l’informatique, puis par leur fusion qui débouche sur «
l’ère multimédia ».Mais la convergence entre ses trois secteurs a commencé bien avant les
années 1990 et sont passés par plusieurs étaps depuis les années 1970. Cette convergence a
atteind un niveau très avancé au milieu des années 1990. Elle consistait à introduire
l’informatique dans les télécommunications et dans l’audiovisuel.
62
1.2.4.3 Les catégories de TIC
Les TIC englobent, l'internet, l'utilisation de l'e-mail, les technologies des télécommunications
des satellites et des téléphones mobiles, les techniques nouvelles câbles, les ordinateurs
puissants et rapides (coût réduit), les systèmes d'information dans la prise de décision, les
réseaux nationaux et internationaux et les banques d'information, les liaisons électroniques
(connexions) des banques de données de l'internet……
Il existe des TIC dédiées au soutien logistique alors que d'autres sont d'une portée plus
générale et multidisciplinaire.
Une classification des TIC introduit la distinction entre les TIC transactionnelles et les TIC
analytiques (David Simchi-Levi et al. 2003):
Les TIC analytiques : Sont composées d’outils d’aide à la décision. Parmi cette
categorie, nous avons par exemple : DSS (Décision support system)31.
L’ouverture des entreprises, l’extension des réseaux, l’importance des inter-relations ont
rendu de plus en plus complexe la prise de décision. La bonne circulation de la bonne
information au bon moment ainsi que l’application d’un traitement approprié sont devenus
incontournables dans l’aide à la décision des managers. De nombreuses applications reposant
sur les TIC se sont développées pour supporter le développement des réseaux logistiques.
31
Système informatisé d'aide à la décision
63
Il existe plusieurs outils informatiques, parmi lesquelles, nous citons particuliérement:
L’Echange de Données Informatisées
L’EDI ou Echange de Données Informatisées représente le transfert de données entre
plusieurs applications (d’ordinateur à ordinateur) selon des messages pré-établis et normalisés
entre partenaires.
Internet:
Au-delà de la diversité des terminologies, Internet est un réseau électronique qui permet de
relier tous les ordinateurs du monde (A. Aris, 1997). Parmi les services offerts sur internet
grâce aux protocoles de communication (WWW ; HTTP;FTP...), on peut notamment
mentionner:
64
C'est un réseau informatique interne qui fournit un accès sécurisé et contrôlable aux
informations, bases de données et ressources de l'entreprise grâce aux technologies ouvertes
de l’internet.
L'extranet:
L'extranet élargit l'accès au réseau intranet à un public extérieur à l'entreprise, public restreint
et sélectionné (clients, fournisseurs).
Commerce électronique (E-commerce)
Le Commerce électronique couvre l’ensemble des transactions commerciales réalisées sur
Internet.
E-business
L’e-business est une expression générique qui recouvre l’ensemble des utilisations de la
technologie internet pour conduire, optimiser et favoriser les transactions et les relations
d’affaires d’une entreprise avec ses clients, ses partenaires et/ou ses fournisseurs.
Le Groupware:
Il s’agit d’un processus de travail de groupe désignant les outils informatiques facilitant le
travail d'équipe de projet. Il offre ainsi une meilleure complémentarité à la messagerie
électronique.
Les SGE (Systèmes de Gestion des Entrepôts) ou WMS (en anglais, Warehouse
Management System) ;
Les SGT (Système de Gestion des Transports) ou TMS (en anglais, Transport
Management System) ;
La GAC (Gestion Avancée des Commandes) ou AOM (en anglais, Advanced Order
Management) ;
32
Logistique Conseil, site internet, WWW.logistiqueconseil.org ,10/02/2014
65
Les SGA (Systèmes de Gestion des Ateliers) ou MES (en anglais, Manufacturing
Execution System) ;
Les SGD (Système de Gestion des Dépôts) ou YMS (en anglais, Yard Management
System).
Un ERP (Enterprise Resource Planning) et en français PGI (Progiciel de Gestion Intégré) est
un logiciel qui permet de gérer l'ensemble des processus d'une entreprise, en intégrant toutes
les fonctions de cette dernière.
L'APS (Advanced Planning and Scheduling) ou SPA (Système de Planification Avancée) est
un type de logiciel destiné à la planification de la chaîne logistique.
Ainsi, il serait important de faire un bref aperçu sur la place des TIC dans le SI des
entreprises.
66
Cela permet le suivi du fonctionnement de l’entreprise et de ses flux (Pascal EYMERY,
2008).
Face à ce constat, il est légitime de s’interroger sur les raisons qui poussent les entreprises à
faire recours massivement aux TIC. Plusieurs hypothèses peuvent être avancées pour répondre
à cette question de recours massif aux TIC. D’abord, les entreprises estiment que les TIC
améliorent l’efficacité de leur processus de production et de travail. Dans le domaine de la
logistique par exemple, gérer des flux physiques, c’est aussi et de plus en plus gérer des flux
d’informations associés. C’est pourquoi la logistique s’appuie sur des technologies matérielles
et logicielles toujours plus élaborées et qui contribuent pour une bonne part à son amélioration
(Pascal EYMERY, 2008).
Ensuite, les entreprises peuvent être contraintes d’adopter certaines TIC pour pouvoir
communiquer et donc travailler avec des entreprises partenaires (clients, fournisseurs,
partenaires …). Cette hypothèse autour de la compatibilité des SI inter-entreprise apparait non
seulement comme un déterminant de l’intégration des TIC en entreprise mais également
comme explication à la vitesse rapide de diffusion des TIC dans une économie. Un autre
argument peut être avancé, qui est celui de la capacité des TIC à rendre plus efficaces les
actions managériales des entreprises.
Les TIC ont toujours évolué pour repondre aux besoins multiples de l’entreprise.
L’informatique soutient depuis fort longtemps les opérations logistiques des entreprises. La
nature de ce soutien a évolué d’une part à cause des nouveaux besoins et des capacités
logistiques, dus à la sophistication accrue de cette branche de la gestion des entreprises, mais
surtout grâce à l’explosion des performances de l’informatique. (Nicholas SEIERSEN, 2008)
67
standardisation des nomenclatures et procédures. Ses effets majeurs vont ainsi dans le sens de
la transversalisation, que recherche, précisément, la logistique (Pierre Veltz et Michel Savy,
1987). A l'inverse, les obstacles à l'informatisation (hétérogénéité des données et des
procédures) sont aussi les obstacles au développement de la logistique.
La relation la plus forte et la plus directe entre technologies d'information et la logistique est
sans doute celle qui concerne le "sous-système de distribution". A côté de formes classiques
d'informatisation de la gestion des commandes et des livraisons, apparaissent de nouvelles
formes qui tendent pour l'essentiel à réduire les délais et à élargir les champs de choix des
consommateurs (Pierre Veltz et Michel Savy, 1987).
Avec la complexité des marchés actuels, la necessité d’une reactivité rapide, les entreprises
ont plus que jamais besoin des TIC pour avoir une chaine logistique intégrée et performante.
Après avoir introduit le lien entre l’intégration logistique et les technologies d’information,
nous allons présenter quelques champs d’application des TIC au service de la logistique.
68
des échanges, envoi/réception des messages formatés (annonces et colisages, réception en
magasin, avaries et incidents, ordre d’expédition, niveau de stocks)
69
d’outils informatiques de travail en commun facilitent le suivi de la réalisation des activités en
temps réel. De plus, l’accroissement du maillage de l’information permet, à tous les acteurs
logistiques de l’entreprise, de travailler en mode connecté quelle que soit leur localisation.
70
1.4 Systèmes d’information logistique
Gérer des flux physiques, c’est aussi et de plus en plus gérer des flux d’information associés.
C’est pourquoi la logistique s’appuie sur des technologies matérielles et logicielles toujours
plus élaborées et qui contribuent pour une bonne part à son amélioration (Pascal EYMERY,
2008). Les systèmes d’information en gestion logistique (SIGL) collectent, organisent et
présentent des données pour la prise de décisions relatives aux systèmes logistiques (Manuel
de logistique USAID, 2011). Un système logistique est un groupe d’applications
(fonctionnalités) informatiques qui traitent des informations à caractères logistiques dans
l'objectif de manager et/ou d'améliorer sans cesse la "supply chain" (Rose Mysyrowicz et al.
2002).
Source : Fabbe-costes(1997)
71
Après avoir introduit le système d’information logistique, nous allons presenter par la suite les
Systèmes d’Information et de Communication et TIC utilisés dans la logistique d’une part et
d’autre part les systèmes d’information pour le SCM.
72
1.4.1.2 Problématiques actuelles de l’utilisation des TIC en logistique
L’intégration des technologies actuellement utilisées en logistique présente des risques
d’ordre technologique et organisationnel. Ces risques renforcent la nécessité d’une gestion
stratégique des systèmes d’information et de communication logistiques (Fabbe-Costes,
1997). De nombreuses entreprises ont tendance à développer certaines technologies par
imitation (mimétisme technologique) ou parce qu’elles sont contraintes de les utiliser par un
donneur d’ordre (industriel ou distributeur) pour améliorer leur coordination et la
synchronisation des flux dans le cadre de démarches de SCM. Or, sans une véritable réflexion
stratégique, l’introduction de ces technologies peut s’avérer contre-performance à court terme
(dans la réalisation des activités logistiques) voire à plus terme en limitant la flexibilité
stratégique de la supply chain.
Les enjeux informationnels du pilotage du processus logistique sont à la base des principales
technologies développées pour répondre aux besoins des différents niveaux de décisions
logistiques (stratégiques, tactiques et opérationnelles) en assurant leur cohérence.
73
1.4.1.4 Les technologies de l’information et de la communication (TIC) en logistique
L’un des facteurs majeurs de mutation de la logistique des entreprises est l’utilisation
croissante des technologies de l’information et de la communication (TIC) qui conduit au
développement de nouvelles organisations logistiques et modifie en profondeur l’organisation
des entreprises (achats, production, stockage, distribution).
Cette évolution s’inscrit dans un mouvement de fond lié à des causes multiples telles que
l’évolution des produits fabriqués, la tendance des entreprises à externaliser les activités qui
n’appartiennent pas à leur « cœur de métier » et les exigences croissantes des consommateurs
en matière de délais et de qualité de service.
74
1) E D I (Electronic Data Interchange)
La technologie
Les applications
Dans le cadre de la gestion de la « Supply Chain », les documents concernés par l’EDI sont
des prévisions de commande, des bons de commande, des bons de livraison, des bons de
réception et des documents financiers ou de comptabilité, voire des fiches produits et tarifs.
2) Le Code à Barres
La technologie
Chaque article a un code qui lui est propre, représenté par un ensemble de barres foncées sur
fond clair, lisible automatiquement par des appareils de lecture comme les scanners (fixes ou
portables sous formes de « pistolet » ou « douchette »).
Les applications
La gestion des stocks et des inventaires, le suivi des produits en plate-forme, l’automatisation
des préparations de commandes, le suivi des lots et les rapatriements sélectifs, le contrôle des
expéditions et des chargements, et la traçabilité des palettes et des colis.
75
3) Les Puces Electroniques
La technologie
Comme pour les codes à barres, des outils de lecture permettent de transférer
automatiquement les informations contenues sur ces puces (transfert de base de données) au
système informatique de gestion de l’entreprise.
Les applications
Grâce aux étiquettes électroniques, les produits peuvent être « tracés » tout au long de leur
cycle de fabrication et de distribution. L’étiquette électronique vient donc concurrencer le
code à barres, notamment dans les applications, pour lesquelles le code à barres atteint ses
limites.
4) Fréquence Radio
La technologie
Basée autour d’une architecture réseau, la transmission radio permet de gérer des terminaux
de saisie dans une structure cellulaire
Les applications
La technologie
Le GPS est un système de localisation par satellite. Les transporteurs en équipent leurs
camions ou les conteneurs de façon à pouvoir en connaître la position précise en temps réel.
Les applications
6) Internet
La technologie
Internet est un réseau mondial, utilisant des moyens de communication modernes – lignes
téléphoniques, fibres optiques, lignes spécialisées à haut débit -pour mettre en relation les
ordinateurs dans le monde entier.
Les applications
Les applications d’Internet sont multiples. On peut mentionner notamment les suivantes :
Échange de courrier électronique (E-mail) et recherche d’information.
7) Progiciels
La technologie
Les progiciels sont des ensembles complets de programmes informatiques conçus pour une
application précise.
77
Les éditeurs de progiciels proposent depuis longtemps des outils de gestion comptable ou
financière, de gestion de la paie, de gestion commerciale ou encore de gestion de production
(GPAO). Les progiciels dédiés aux applications logistiques sont apparus sur le marché plus
récemment.
Les applications
79
fournisseur (SRM – Supplier Relationship Management) (Choy et al. 2004), qui permettent à
l’entreprise utilisatrice d’améliorer son mécanisme d’approvisionnement auprès de ses
fournisseurs (détermination et sélection des fournisseurs, négociation des conditions
d’approvisionnement…). Ces deux types d’outils permettent la gestion de deux des processus
clés du Supply Chain Management mis en évidence par Lambert (2004) ou encore Chopra et
Meindl (2007).
Nous pouvons distinguer ici les moyens d’identification automatique (codes à barres,
étiquettes radiofréquence…), qui vont permettre de caractériser de manière très précise les
flux physiques entre partenaires, des moyens techniques de transmission de l’information,
comme la technologie EDI (Echange de Donnée Informatisée) ou les outils de e-business. Ces
outils rendent possibles la mise en œuvre des méthodes actuelles de partenariat au sein de la
Supply Chain, comme les démarches de gestion partagée des approvisionnements (GPA), la
gestion mutualisée des approvisionnements (GMA), ou encore les solutions de prévisions
collaboratives (le CPFRCollaborative Planning, Forecasting, and Replenishment)…
80
Chapitre 2
TIC et externalisation logistique : impact sur les relations
interentreprises
La recherche d’une compétitivité de plus en plus grande dans les années 1980 et la
mondialisation des années 1990 ont amené les entreprises à externaliser nombre de leurs
activités et à délocaliser leurs unités de production. Le phénomène d’externalisation a eu pour
conséquence un déplacement des frontières des entreprises par la création de réseaux de
partenaires, dont l’articulation donne lieu à la formation d’une chaîne logistique ou supply
chain composée d’un panel fournisseurs et sous-traitants. Les partenaires de cette chaîne sont
à la fois de plus en plus sélectionnés, réduits en nombre, et de plus en plus éloignés
géographiquement de la firme « pivot » donneuse d’ordres. Cet éloignement pose un
problème de densité organisationnelle et fait émerger avec une plus grande intensité le
problème de la coordination-coopération entre chacun des maillons de la chaîne logistique.
La question générale posée dans ce chapitre est celle des critères qui fondent actuellement le
choix des fournisseurs ou des partenaires et donc la construction d’une chaîne logistique. Plus
spécifiquement, dans un contexte d’éloignement des sources d’approvisionnement et de
recherche de partenariat, cette étude cherche à évaluer l’importance des technologies de
l’information et de la communication (TIC) en tant que critère de choix d’un partenaire. Dans
ce chapitre, nous essaierons dans un premier temps de traiter le phénomène de
l’externalisation qui est l’un des facteurs déclencheur de la relation entre les chargeurs et les
prestataires logistiques et dans un second temps de voir la place des TIC dans cette relation
interentreprises.
81
2.1. L’externalisation
L’ouverture des frontières provoque, dans les entreprises, une définition de nouvelles
stratégies, une mise en place de nouvelles méthodes et procédures pour faire face aux défis de
la mondialisation. Depuis la fin des années 80, avec la concurrence plus en plus forte et de
l’émergence de nombreux prestataires dans les domaines, les entreprises ont commencé à se
focaliser sur leur cœur de métier et externalisé les activités secondaires afin de bénéficier
d’une réduction de coûts, de la productivité et de la performance.
L’externalisation est un contrat de service qui consiste à confier la totalité d’une fonction ou
d’un service de l’entreprise à un prestataire spécialisé, pour une durée pluriannuelle. Celui-ci
assume alors totalement le management de l’activité et s’engage sur la performance. Ce
contrat de service s’inscrit dans une perspective stratégique et implique un engagement
contractuel clair et équilibré, un partenariat: les deux entités travaillent ensemble dans le cadre
d’un accord gagnant/gagnant. En outre, elle sous-entend une culture partagée entre les acteurs
(Victor YZERD, 2008).
Une certaine confusion entoure le terme « externalisation » dans la littérature de gestion. Pour
certains auteurs, l'externalisation revient simplement à confier une activité à un prestataire ou
à un fournisseur plutôt que de la réaliser en interne. On parle dans ce cas d'impartition
(Barreyre, 1968) ou de « make or buy ». Pour d'autres auteurs, l’externalisation est définie de
manière plus dynamique comme la décision de confier à un partenaire externe une activité qui
était jusqu'alors internalisée. Il s’agit alors d'une forme de désintégration verticale (Foss,
1996), Dans cette perspective, l'externalisation peut impliquer un transfert de ressources
matérielles et/ou humaines vers un prestataire ou un fournisseur qui se substitue à des services
internes.
82
2.1.2 Externalisation/ Sous-traitance
L’externalisation doit être dissociée de la sous-traitance, et ce pour des raisons multiples.
Deux facteurs contribuent à expliquer cette évolution. D’une part, la nécessité de créer plus de
valeur pour l'actionnaire incite les entreprises à concentrer leurs ressources sur leur cœur de
métier en transférant un plus grand nombre d'activités vers des partenaires spécialisés (Quinn
et Hilmer, 1994). « Si la seconde révolution industrielle s’est caractérisée par l’émergence de
la grande entreprise oligopolistique, le plus souvent à intégration verticale, opérant dans un
secteur bien précis, les années 1990 ont vu la grande entreprise se rétrécir pour atteindre une
taille plus petite, articulée en structures plus autonomes qui concentrent leurs activités sur des
processus mieux définis. C’est dans ce contexte que le phénomène d’externalisation s’est
alors développé et multiplié » (Victor YZERD, 2008).
33
La maîtrise d’ouvrage formalise les besoins de la fonction utilisatrice et les termes de sa satisfaction en regard
du projet. Ce travail est souvent inséré dans un cahier des charges qui peut lui-même servir à faire un appel
d’offres ;
34
La maîtrise d’œuvre prend en charge la bonne fin du projet, notamment en réunissant les compétences et les
moyens nécessaires et suffisants à l’atteinte des objectifs fixés par la maîtrise d’ouvrage.
83
D'autre part, l'émergence de prestataires qualifiés et le raccourcissement des cycles de vie des
produits et des technologies poussent les entreprises à se demander si certaines activités
historiquement internalisées doivent encore être conservées en interne (Desreumaux, 1996). Il
en résulte alors une redéfinition des frontières entre les entreprises (Barthélemy, 2007;
Barthélemy et Gonard, 2003) ainsi que des nouvelles exigences en termes de gestion des
relations entre les partenaires (Donada et Dostaler, 2005).
Porter, (1985) suggère que l'externalisation touche aussi bien les activités opérationnelles
(production, logistique, marketing, etc.) que les activités de support (informatique, services
généraux, administration et finance, etc.). Depuis quelque dizaines d’années, on constate que
les activités les plus fortement externalisées restent la logistique, le transport, les activités de
support comme l'informatique, les télécommunications et les services généraux (Baromètre
Outsourcing en France, 2001). Cela n'est pas étonnant car il s'agit fréquemment de centre de
coûts qui ne contribuent pas directement à l’avantage concurrentiel.
35
D'après Barreyre (1992, p. 762): « Ii y a impartition lorsqu’une entreprise, placée devant le choix du faire ou
raire faire, opte pour le second terne de l’alternative et délègue à une firme partenaire une partie de son système
global d'activités. »
84
elle implique souvent la mise en place d’une relation durable et étroite entre
l'entreprise externalisatrice et son prestataire. Des durées supérieures ou égales à cinq
ans sont généralement nécessaires pour que les prestataires puissent amortir le
transfert initial de l'activité externalisée et investir dans du personnel et des
équipements propre, à chaque client ;
elle comporte une dimension organisationnelle non négligeable. Il ne s’agit pas d'une
simple cession car le prestataire est censé se substituer totalement aux services
internes. En outre, sa mission consiste souvent à réorganiser les activités qui lui sont
transférées.
Accès à des coûts de production plus bas, recherche de compétences, création de valeur
partenariale, variabilisation des charges fixes, diminution du niveau des stocks,
développement de l’agilité et de la flexibilité et émergence des TIC. A travers une politique
d’externalisation, l’entreprise se recentre sur son cœur de métier et doit faire le choix des «
actifs spécifiques » qu’elle décide de conserver, voire de développer (Oberoi et Khamba,
85
2005). Le choix des partenaires, fournisseurs et sous-traitants, et la coordination de la chaîne
logistique constituent deux compétences distinctives fortes des entreprises travaillant en
réseau (Boulay et Isaac, 2007).
Les frontières de l’entreprise sont donc le reflet d’une nouvelle rationalité économique et
cognitive qui repose sur l’éternel débat de la dualité différenciation-coordination. L’acheteur a
la responsabilité de la qualité du portefeuille fournisseurs, donc de la différenciation, le supply
chain manager (logisticien) celle de la coordination du réseau que constitue ce portefeuille. Si
les métiers sont fondamentalement différents, la coopération interne est indispensable car la
taille et la qualité du réseau constitué par les acheteurs seront déterminantes sur la capacité de
commande que pourra en avoir le logisticien.
Selon cette logique, les critères de choix des fournisseurs doivent refléter, au moins en partie,
les préférences du logisticien dont la mission est la gestion performante des flux (mesurée
principalement par le taux de service), du fournisseur le plus en amont au client final. Dans un
contexte de mondialisation, les TIC, outils de maîtrise de la communication distante,
deviennent l’un des leviers de l’efficacité du logisticien sur l’ensemble de la chaîne logistique
(Golicic, 2002). Plus encore, les TIC doivent lui permettre de mettre en œuvre différents
niveaux d’intensité de coordination (Baiman et Rajan, 2002). Elles doivent lui autoriser les
niveaux de coopération et de collaboration permettant de tisser des liens forts avec les
partenaires de son réseau.
Pour déterminer la forme d'organisation adéquate, trois attributs des transactions sont à
prendre en compte selon Jérôme BARTHELEMY(1999) :
la spécificité des actifs, déterminant sur lequel repose une grande partie du pouvoir
prédictif de la théorie des coûts de transaction (spécificité géographique, spécificité
physique, spécificité humaine, actifs dédiés, existence d'une marque et spécificité
temporelle)
86
2.1.3.2 La théorie de la ressource
La théorie de la ressource tire ses origines de l'ouvrage de Penrose de 1959: (The theory of the
growth of the firm)36. La firme y est définie comme une «collection de ressources
productives». La typologie des ressources présentée par Penrose (ressources physiques et
ressources humaines) sera ensuite affinée par Barney (1991), qui distingue les ressources
physiques, humaines et organisationnelles, puis par Grant (1991), qui distingue les ressources
financières, physiques, humaines, technologiques, organisationnelles et la réputation.
Généralement, on définira les ressources comme «les actifs tangibles ou intangibles possédés
ou contrôlés par la firme» (Mothe, 1996).
(Mahoney et Pandian, 1992). Dans les deux cas, elles résultent de l'existence «d'isolating
Si la théorie des coûts de transaction est particulièrement utile pour traiter les aspects
relationnels liés à l'externalisation (notamment tout ce qui concerne les liens avec les
prestataires), la théorie de la ressource est beaucoup plus fine dans son analyse interne.
36
La théorie de la croissance de la firme
87
La théorie des coûts de transaction suggère que la décision d’externalisation ou de ne pas
externaliser est fonction du niveau des quatre attributs des transactions: la spécificité des
actifs, l’incertitude, la fréquence et la difficulté de mesure de la performance. En outre, elle
montre que trois types de contrat permettent de gérer une opération d’externalisation : les
contrats classiques, les contrats néoclassiques et les contrats relationnels.
Après avoir introduit les deux grands outils théoriques de l’externalisation, nous allons traiter
dans ce qui suit les implications de ces deux outils théoriques dans la gestion du phénomène
d’externalisation.
88
élevés (Barthélemy, 2001b)37. Le niveau des coûts de transaction varie en fonction des trois «
risques contractuels » (contractual hazards):
On peut également noter que la théorie des coûts de transaction se centre sur la question de
l'internalisation d'activités externalisées et non sur la question de l'externalisation d'activités
internalisées. D’après la théorie des coûts de transaction, une activité ne doit être internalisée
que lorsque les risques contractuels deviennent trop importants38. En renversant ce
raisonnement, on déduit qu'il est possible d'externaliser une activité lorsque les risques
contractuels deviennent suffisamment faibles. C’est-à-dire lorsque l'activité:
Enfin, comme l’a souligné Williamson (1985), la spécificité des actifs est le déterminant
central de la décision d'internaliser ou d'externaliser. L'externalisation d'activités reposant sur
37
Les coûts de transaction Ont quatre grandes sources:1) recherche du prestataire, 2) rédaction du contrat, 3)
suivi du contrat et 4) mise en œuvre du contrat. Les deux premiers coûts sont des coûts de transaction ex-ante.
Les deux suivants sont des coûts de transaction ex-post. En toute rigueur, ils incluent également l'ensemble des
coûts résiduels qui résultent du choix d'un mode d'organisation plutôt que d'un autre (Hill, 1995, p. 120).
38
Williamson reste dans la droite lignée de Coase (1937), pour qui le marché est la forme efficiente par défaut
L'existence de la firme ne s’explique que par la défaillance du marché (Le., market failure). Si l’utilisation du
marché n’occasionnait pas de coûts, la firme n’existerait pas. La firme n’apparaît que lorsque les coûts de
transaction deviennent prohibitifs, c'est-,'i-dire lorsque la spécificité des actifs, l'incertitude et la fréquence des
transactions prennent des niveaux très élevés (Williamson, 1985). Le recours à la firme est une solution à
n’adopter qu’en dernier recours: «L’intégration verticale est la forme organisationnelle à utiliser en dernier
recours, à adopter lorsque tout le reste a échoué. Essayez le marché, essayez le contrat de long terme et les autres
formes hybrides et revenez à l’intégration verticale uniquement pour des raisons convaincants » (Williamson,
1991, p, 83).
39
- À l’inverse, un type d'incertitude favorise l'externalisation: l'incertitude technologique. Plus la technologie
qui sous-tend une activité est incertaine, plus il est recommandé de ne pas l'internaliser sous peine d'accumuler
des actifs qui risquent de devenir rapidement obsolètes (Balakrishnan el Wernerfelt, 1986).
89
des actifs fortement spécifiques est à éviter car elle implique deux risques majeurs pour
l'entreprise:
Le hold-up (Klein, Crawford et Alchian ,1978) : Plus les actifs transférés sont
spécifiques, plus il est difficile de changer de prestataire ou de réintégrer une activité
externalisée. Par conséquent, le prestataire pourra être tenté de se comporter de façon
opportuniste en augmentant ses tarifs (à prestation égale) ou en réduisant la qualité de
sa prestation (à tarif égal) ;
90
imparfaite et substituabilité imparfaite (Barney, 1991; Dierickx et Cool, 1989; Prahalad el
Hamel, 1990)40
40
Le recours à ces quatre critères permet d’éviter le risque de tautologie inhérent à la définition subjective du «
cœur de métier » (Bounfour, 1998).
41
On peut noter qu'il existe quelques exceptions, Les travaux de Leonard-Banon (1992 et 1995) sur les core
rigidities, par exemple, ont montré que les core compétences peuvent mener au déclin de l’entreprise car elles
consomment la quasi-totalité des moyens financiers de l’entreprise et empêchent le développement de nouvelles
compétences, destinées à les remplacer. Toutefois, les travaux de cc type sont rares.
91
certaines ressources, la durée et la complexité du processus, et le coût induit par la
constitution de celles-ci car il capitalise les rentes attachées à ces actifs (Quélin, 1996).
Notons enfin, que les entreprises peuvent alors être confrontées à un dilemme. Dans certains
cas, il est possible que le faible niveau de performance des services internes suggère
l'externalisation d’une activité (cf. théorie de la ressource) alors que le niveau des risques
contractuels est élevé (cf. théorie des coûts de transaction) (Nooteboom, 1992). Certaines
études empiriques suggèrent que les entreprises donnent alors la priorité au comblement du
différentiel de performance plutôt qu’à la maîtrise des risques contractuels. Comme le
résument clairement Combs et Ketchen (1999, p. 874): Une entreprise qui ne dispose pas des
ressources suffisantes pour exploiter certaines opportunités à travers l'intégration de certaine
est incitée à recourir à la coopération inter-organisationnelle indépendamment des coûts de
transaction qui peuvent en résulter. L’absence de ressources est suffisante pour empêcher le
recours à l'intégration même si elle semble préférable du point de vue de l'approche
organisation économique ».
Cette approche part du postulat qu’une entreprise ne possède pas nécessairement toutes les
ressources et les compétences dont elle a besoin pour assurer sa pérennité. Pour pallier ce
manque, trois possibilités s’offrent alors à elle:
42
Leiblein M., “The choice of governance form and performance : Predictions from transaction cost, resource-
based and real options theories”, Journal of Management, vol. 29, n° 6, 2003, p. 937-961.
92
L’approche ressources et compétences permet également de prendre en compte les questions
fondamentales de l'avantage concurrentiel et du cœur de métier. De nombreux chercheurs ont
montré combien l’externalisation d'activités qui ne contribuaient pas fortement à l’avantage
concurrentiel permettait à l’entreprise de se concentrer sur son cœur de métier et d’accroître
sa performance globale (Quinn et Hilmer, 1994)43.
L'approche « opportunisme »
Cette approche met l'accent sur les risques de comportements opportunistes qui peuvent être
anticipés ou observés dans certaines relations d’externalisation. Le principal facteur
susceptible de favoriser l’émergence de tels comportements est la situation d’une dépendance
asymétrique relative au « petit nombre» de prestataires ou de fournisseurs (Williamson,
1985). Une situation de dépendance asymétrique défavorable peut exister dès l’origine d’une
relation d’externalisation mais elle peut également apparaître après son démarrage, en
particulier lorsque les partenaires sont conduits à réaliser des investissements spécifiques.
Dans ce cas, l’entreprise externalisatrice est fortement dépendante des quelques prestataires
ou fournisseurs potentiels pouvant se révéler opportunistes. Ce risque augmente lorsque de
nouveaux besoins apparaissent. S’ils ne sont pas prévus dans le contrat initial, l'entreprise
externalisatrice est à la merci de son prestataire ou de son fournisseur.
L'approche « flexibilité »
43
Quinn J. B., Hilmer F., “Strategic Outsourcing”, Sloan Management Review, Summer, 1994, p. 43-55.
93
La gestion de la relation entre client et son prestataire a fait déjà l’objet de plusieurs études.
Parmi les méthodes les plus importantes de cette gestion, nous avons : - la théorie des coûts de
transaction ; la gestion par le contrôle ; et le relationalisme.
Les caractéristiques et les modalités d’utilisation des trois principaux types de contrats sont
les suivantes (MacNeil, 1974 et 1978);
les contrats classiques sont utilisés pour gérer des opérations d’externalisation simples.
Les risques contractuels sont faibles et l'entreprise externalisatrice a le choix entre un
grand nombre de prestataires. Les contrats sont de court terme car il est facile et peu
coûteux de changer de prestataire. L’accent est mis sur les documents formels et
l'aspect relationnel intervient très peu;
les contrats néoclassiques sont des contrats détaillés, utilisés pour gérer des opérations
d'externalisation complexes.
Les risques contractuels sont élevés et les contrats sont très détaillés. Ils comportent des
clauses nombreuses et détaillées (par exemple, mesure de performance, évolutivité de la
prestation, résolution des conflits, sortie du contrat, etc.). L'accent est mis sur les documents
formels plus que sur l’aspect relationnel;
En résumé, les relations contractuelles peuvent être organisées sur un continuum, plus les
risques contractuels sont élevés, plus les contrats sont détaillés. Au-delà d'un certain seuil
94
toutefois, le développement de normes relationnelles devient nécessaire pour pallier
l'impossibilité de tout prévoir dans le contrat.
Le contrôle par le marché repose sur la mise en concurrence permanente des partenaires
externes. L'offre du prestataire ou du fournisseur attitré est alors toujours comparée à celle du
marché. Concrètement, les entreprises externalisatrices passent régulièrement des appels
d'offres et le prestataire le plus compétitif en termes de prix, de délais et de qualité remporte le
marché. Cette modalité de gestion est particulièrement bien adaptée lorsque le nombre de
prestataires ou de fournisseurs potentiels est élevé et que les actifs et investissements
nécessaires à la réalisation de l'activité sont peu spécifiques. Les prestataires ou les fouisseurs
peuvent alors facilement être mis en concurrence.
La confiance correspond à la fois à une anticipation sur le fait que les attentes vis-à-vis du
partenaire ne seront pas déçues et que son engagement moral sera suffisant. La gestion par la
confiance n'est pas l'option spontanément privilégiée par les entreprises externalisatrices qui
préfèrent généralement contrôler leurs prestataires. Il s'agit pourtant d'une modalité de gestion
particulièrement efficace lorsque le contrôle est difficile (Donada et Nogatchewsky 2006).
96
2.1.5.2. Opportunisme et modalités de gestion
Lorsque le risque d'opportunisme est très élevé, il est fortement déconseillé de recourir à
l'externalisation. Toutefois, celle-ci peut être également motivée par un différentiel de
ressources et de compétences ou un besoin de flexibilité. Dans ce cas, le risque
d'opportunisme n'est pas toujours négligeable (Barthélemy et al, 2007).
- Lorsque le besoin de flexibilité est faible et que l'entreprise externalisatrice n'est pas en
situation de dépendance défavorable vis à vis d'un petit nombre de partenaires externes, le
contrôle par le marché est bien adapté. La mise en concurrence procure toutes les
informations nécessaires à la prise de décision et l'externalisation permet facilement « d'éviter
d'investir dans du matériel quand on en a l'usage que pour un certain temps » (entreprise de
récupération).
- Lorsque le besoin de flexibilité est fort et que l'entreprise externalisatrice n'est pas en
situation de dépendance défavorable, la gestion par le contrôle bureaucratique donne les
meilleurs résultats. Cette modalité de gestion permet d'évaluer en permanence le potentiel de
flexibilité des prestataires ou des fournisseurs.
97
relationnelles, la confiance -permet de dépasser les limites inhérentes au contrôle formel
(Barthélemy et al, 2007).
Une étude menée par ISLI44 en 1996 montre très clairement que les fonctions fortement et
anciennement externalisées sont les différentes formes de transports.
44
Institut Supérieur de Logistique Industrielle(ISLI), l’étude Publiée par le Groupe ESC Bordeaux, 1996.
98
simultanément des fournisseurs de plus en plus éloignés géographiquement et culturellement,
et des clients de plus en plus exigeants en terme de satisfaction. Elles sont au cœur du système
nerveux de la chaîne logistique globale (Cash et Konsynski, 1985 ; Bakos et Brynjolfsson,
1993 ; Sirkka, 1994) et peuvent devenir un avantage concurrentiel (Dyer et Singh, 1998).
L’importance des TIC dans la chaîne logistique amont traduit également un changement de
comportement de la part des donneurs d’ordres qui, grâce aux nouvelles technologies,
travaillent de plus en plus à distance, sont de plus en plus engagés dans une logique
d’externalisation (Clemons et Row, 1993). Elles constituent également pour les fournisseurs
une réelle opportunité dans la mesure où elles leur permettent de gagner du pouvoir de
négociation. Subramani (2004) montre à cet égard que l’utilisation d’outils TIC permet la
mise en place de relations collaboratives beaucoup plus approfondies et pérennes, dont le «
bénéfice » sera réparti entre l’ensemble des partenaires. Ainsi, le déploiement de TIC doit
permettre des gains substantiels dans les coûts de transaction dans les domaines de la
facturation et du paiement, de l’inventaire et du développement de nouveaux produits (Ghosh
et John, 1999; Mukhopadhyay et Kekre, 2002).
La place des TIC dans les entreprises est désormais incontournable et donne accès pour
l’entreprise à un réseau numérique. Les entreprises développent en effet leurs liens
électroniques au sein de l’entreprise (Intranet, progiciels de gestion intégrée du type ERP)
mais aussi avec l’extérieur (Extranet, EDI...). Le support numérique semble donc jouer un
rôle important dans les liens interentreprises.
En effet, les TIC favorisent les liens entre entreprises, mais elles ne constituent pas une
condition suffisante à l’établissement d’une relation interentreprises (Chaterjee et
Ravichandran, 2004).
99
Les technologies de l’information contribuent donc à la performance organisationnelle de la et
peuvent dès lors s’inscrire dans le schéma stratégique de l’entreprise. Les entreprises sont en
effet incitées à investir dans les systèmes d’information pour augmenter leur capacité de
traitement de l’information et réduire leurs coûts de fonctionnement. La question de la
coordination des flux d’information est donc centrale au sein de l’entreprise. La place de
l’information et donc des TIC dans les relations interentreprises apparaît alors évidente.
Cependant, la littérature émet des réserves sur le lien de causalité entre les apports des TIC et
le positionnement stratégique de la firme. L’adoption et la maîtrise des TIC ne sont en effet
pas nécessairement liées aux performances de l’entreprise mais elles permettent d’y
contribuer.
100
On introduit ainsi le concept de système d’information inter-organisationnel (SIIO), système
par lequel deux ou plusieurs organisations gérées de façon indépendante communiquent des
informations électroniques. Les tâches assumées par les SIIO45 vont de la simple transaction
(commandes électroniques, systèmes de facturation) à l’automatisation plus complexe des
processus d’échange entre les partenaires.
Les motivations des firmes pour l’adoption d’un SIIO sont diverses (Jaziri, 2004) :
L’amélioration des relations avec les fournisseurs. Pour faciliter les négociations sur
les prix, assurer un contrôle de la qualité, diminuer les coûts logistiques.
L’amélioration des relations avec les clients. La création et le partage d’une base de
données marketing ont pour but la satisfaction du client.
Les arguments développés par la littérature s’inspirent des théories de l’organisation déjà
existantes. Les auteurs établissent en effet un parallèle entre le développement des liens intra-
organisationnels et les liens inter-organisationnels.
La théorie des coûts est aussi largement citée pour justifier le recours aux SIIO par le besoin
d’optimiser les coûts de coordination entre les firmes, le partage des coûts d’investissement et
des risques et l’accès à des ressources complémentaires.
45
Système d’information inter-organisationnel
101
Il n’existe pas de typologie particulière des SIIO. Les besoins en termes de SIIO sont en effet
divers. Cependant la description de Reix (1992) a attiré notre attention. Cette approche
distingue trois types de SIIO en se basant sur la structure des liens entre les firmes. Dans le
mode centralisé, une firme étend son système d’information aux organisations partenaires.
Elle peut ainsi contrôler l’évolution du SIIO et définir les protocoles d’échanges. Dans le
mode coopératif, les partenaires combinent leurs efforts pour partager leurs ressources et leur
savoir-faire. Enfin, dans le mode externalisé, une entité indépendante est chargée de gérer les
liens entre les organisations partenaires.
L’EDI autorise le transfert d’informations d’un système à l’autre en s’appuyant sur la mise en
place d’un standard ou protocole d’échange. La diffusion des informations est donc facilitée
par l’adoption élargie de l’EDI et l’adoption de l’EDI doit être réalisée par le maximum de
partenaires pour en assurer la diffusion.
La normalisation: les données échangées doivent être représentées selon une norme
reconnue par les partenaires. L’intégration d’un nouveau partenaire peut alors s’avérer
difficile à gérer.
Le degré d’intégration: le choix d’une EDI peut se faire pour des échanges simples
(messages échangés) à plus compliqués (logistique) qui nécessité une coordination
plus poussée.
Plusieurs recherches ont tenté d’évaluer l’impact de l’utilisation de ces TIC dans un cadre
inter firmes. Ainsi, Clemons et Row, (1993) suggèrent que l’intérêt de la connexion
électronique inter organisationnelle réside dans les opportunités de création de réseaux
d’organisations “ intermédiaires entre marché et hiérarchie ” et de nouvelles structures de
canaux en tant que résultat de la réduction des coûts de communication.
Dans la même lignée, Holland et Lockett, (1997) ont exploré les formes organisationnelles
mixtes et ont illustré la manière avec laquelle marchés et hiérarchies peuvent coexister en
suggérant que les TIC facilitent et consolident le développement de ces formes intermédiaires.
C’est dans ce contexte que se situe le concept de l’intégration électronique qui a été repris par
Zaheer et Venkatraman, (1995). Ces auteurs la définissent comme une forme de quasi-
intégration verticale à travers le déploiement de systèmes de communication privés entre
acteurs pertinents dans des étapes adjacentes tout le long de la chaîne de valeur.
D’autres études telles que celle de Robey et Vijayasarathy, (1997) ont cherché à explorer les
effets des technologies de l’information sur les relations entre partenaires. Pour cela, ils ont
développé un modèle théorique pour prédire les effets de l’EDI sur des dimensions
spécifiques des relations dans des canaux de distribution. Cette recherche avait suggéré que
les systèmes inter organisationnels affectent significativement le degré de formalisme et
d’intensité des relations inter organisationnelles, et que ces aspects influencent à leur tour le
degré de coopération dans la relation inter organisationnelle.
Poursuivant dans la même lignée, Argyres,(1999) avait montré que les TIC rendaient la
gouvernance d’un projet inter-firmes plus efficace en mettant en place un langage technique
pour la communication qui aidait à créer des conventions sociales autour desquelles les
partenaires coordonnaient leurs activités limitant ainsi le besoin d’une autorité hiérarchique
pour promouvoir la coordination.
103
2.2.4 Apport des TIC dans la chaine logistique
En général, les entreprises rencontrent des difficultés pour évaluer avec précision l’impact des
TIC sur leur performance et leur rentabilité. Elles utilisent peu d’indicateurs pour suivre les
effets de l’implantation des TIC (Ridha DERROUICHE et al. 2006).
La révolution induite par les TIC a bouleversé les relations entre les acteurs d’une même SC,
avec une forte intégration des flux d’information et des flux physiques. Ceci entraîne un
changement fondamental dans les échanges de flux d’informations tout au long de la SC et
augmente la transparence de l’information. Ces bouleversements des processus s’articulent
autour de plusieurs concepts que nous analysons dans les points suivants :
L’EDI permet une réduction des coûts administratifs, une meilleure gestion des stocks et par
conséquent de la trésorerie, autant de moyens qui permettent d’améliorer les performances de
l’entreprise.
Avant, chaque donneur d’ordres avait sa propre façon d’exprimer ses besoins. Ce qui était
parfois source d’erreurs dès lors qu’il fallait ressaisir une commande dictée par téléphone,
transmise par télécopie ou par courrier. Un risque désormais écarté avec l’apparition de l’EDI.
Les TIC ont un impact sur le traçage des flux le long de la SC. Les entreprises utilisent des
applications relatives au traçage (codes-barres, RFID…). Ces méthodes permettent non
seulement de déterminer l’identité d’un objet, du matériel ou de son emballage, mais aussi de
définir les modalités de leur traitement avec des outils de lecture permettant de transférer
automatiquement les informations au système informatique de gestion de l’entreprise. Grâce à
ces applications les produits peuvent être « tracés » tout au long de leur cycle de fabrication et
de distribution en temps réel.
104
2.2.4.2. Compétitivité et organisation interne des acteurs de la SC
Les entreprises s’accordent à penser que les TIC permettent des économies substantielles sous
forme de temps gagné avec la suppression de certaines tâches jugées sans valeur ajoutée, de
tâches administratives simplifiées, de processus opérationnels automatisés (Ridha
DERROUICHE et al. 2006).
Les TIC ont permis de mieux s’organiser, par une amélioration de la coordination et de la
collaboration dans l’entreprise et en temps réel, et une capacité de traitement de l’information
de plus en plus importantes (ALLAB, S. et al. 2000)
Les infrastructures partagées entre concurrents : dans une logique de réduction des
coûts, des entreprises de distribution concurrentes partagent des infrastructures de
stockage (voire même des plates-formes de distribution) ;
Les places de marché qui sont développées de manière collaborative par des
concurrents, comme le montre l’exemple des quatre principales plates-formes
d’échanges électroniques dans la grande distribution. CPGMarket (Danone, Nestlé,
Henkel, etc.), WWRE (Auchan, Casino, etc.).
105
2.2.4.5 Elargissement du rôle des acteurs dans la SC
Nous assistons à un élargissement du rôle des acteurs dans la chaine logistique grâce à
l’utilisation des nouveaux outils technologiques.
Les opérateurs postaux (Deutsche post, British post office, Coli poste) sont d’ores et déjà des
acteurs essentiels de la logistique des entreprises commerciales. Du fait de leur envergure
financière et géographique, ils sont porteurs d’innovation en matière de services. Par exemple
les TIC ont permis à la Deutsche Poste qui utilise quasiment tous les types de TIC appliquées
à la Supply Chain de gérer et de développer son activité (transport EXPRESS, courriers,
logistique et services financiers) dans l’ensemble de l’Europe et partout au monde.
DHL a également développement dans ces dernières années tout une gamme de services
logistiques en plus de ses activités de base postales. DHL a même toute une filiale dédiée à
une large gamme de services logistiques au Maroc.
Ils couvrent un champ de plus en plus large grâce à l’utilisation des TIC.
Les fournisseurs logistiques tiers « Third party logistics » sont des prestataires qui gèrent la
totalité des approvisionnements et la distribution des produits finis. Plusieurs prestataires
comme Exel, Géodis, Hays, Kuhn & Nagel ont démarré très tôt dans ce processus de «
migration vers des prestations à forte valeur ajoutée ».
Les fournisseurs complets de services logistiques « 4th party logistics » gèrent une large
gamme de services logistiques pour le compte d’une société, en coordonnant les services de
plusieurs prestataires de services logistiques. Ils assurent la gestion globale des flux physiques
et des flux informations, allant jusqu’à des services types audit ou consulting, etc.
Les interfaçeurs offre-demande (bourse de fret) : ils ont pour objectif de mettre en
présence les besoins des chargeurs et les offres des transporteurs/logisticiens
(exemple : la bourse de fret Eulox.net).
Les fournisseurs de solutions logistiques (ou éditeurs de logiciels) : dans les processus
d’une SC, plusieurs métiers interviennent en même temps. Ceci se traduit par des
opérations de regroupements-partenariats entre sociétés de conseil, fournisseurs de
technologies et fournisseurs de services, car les clients sont de plus en plus
demandeurs de solutions globales
Avec l’utilisation des TIC, les entreprises ont pu développer des gestions collaboratives pour
faire face à l’exigence et à la complexité de marché.
D’après VICS46, les bénéfices des outils d’optimisation se traduisent par une amélioration de
la fiabilité des prévisions de 10% à 40%, une réduction des stocks de 10% à 15%, une
augmentation des ventes de 2% à 2,5% et une amélioration du taux de service de 0,5% à 2%.
46
Voluntary Interindustry Commerce Solutions, www.vics.org.(20/05/2013)
107
2.3 Conclusion chapitre2 :
Ce deuxième chapitre nous a permis tout d’abord d’appréhender la relation interentreprises
qui se manifeste actuellement sous plusieurs formes. Parmi ces formes, nous avons les chaines
logistiques ou supply chain. L’une des premières causes de la naissance et de développement
de la chaine logistique c’est le phénomène d’externalisation. Sous la pression de
l’environnement, les entreprises ont été peu à peu amenées à changer leurs modes
d’organisation (Desreumaux, 1996). L’externalisation est une composante importante de ce
mouvement. De nombreuses entreprises se rendent progressivement compte qu’elles ont
dépassé la taille optimale en intégrant des activités trop éloignées de leur « cœur du métier ».
L’externalisation leur apparait alors comme un moyen de remédier ce problème (Jérôme
Barthelemy, 2004). Pour gérer cette relation client et prestataire logistique, les TIC sont
devenues incontournables à cause de la complexité de flux d’information et l’éloignement des
acteurs de la chaine logistique. Dans la décision de choix de clients ou partenaires, les TIC
deviennent plus en plus de véritables critères.
Dans le chapitre suivant, il sera question de traiter l’impact de ces TIC sur la productivité des
entreprises.
108
Chapitre 3
Impact des TIC sur la productivité des entreprises
La productivité de l’entreprise est étroitement liée à la gestion efficace de l’information, qu’il
s’agisse de gestion des stocks, des achats etc. plus l'information circule rapidement,
s'enrichissant au fur et à mesure de son évolution, plus vite le besoin du client sera satisfait.
Le fait que l’information soit désormais sous un format électronique et non plus sous forme
papier, permet à l’entreprise de renouveler ses modes de travail afin de les rendre beaucoup
rapides et efficaces. L’enjeu est à la fois de gagner du temps, de réduire les coûts et
finalement d’être plus rentable.
Cette recherche de performance accrue dans les différentes fonctions de l’entreprise suppose
de mettre à plat les modes de travail actuels afin de les redéfinir au regard des nouveaux
moyens disponibles. Cette évolution des usages des TIC impacte toute l’entreprise et
l’ensemble de son personnel.
Pour les entreprises, les TIC se situent au cœur des questions managériales tant sur le plan
stratégique qu’organisationnel. Elles deviennent même une vraie arme de conquête des
marchés locaux et mondiaux dans un contexte où la tendance à la globalisation a marqué de
son empreinte tous les secteurs d’activités.
Mais paradoxalement, il persiste un sentiment diffus sur l’ambiguïté des performances des
TIC et, parfois, un scepticisme sur leur contribution réelle à la productivité. Il y a donc un
109
paradoxe entre l’omniprésence des TIC en entreprise et sa reconnaissance comme levier de
performance économique et de transformation des processus organisationnels.
En 1979, Stalk se focalisera sur le temps comme source d’avantages compétitifs. Il reste
difficile de parler de la performance de la SC aussi longtemps que les termes productivité –
flexibilité – qualité n’auront pas été précisés.
Confondu avec le rendement, il est le plus souvent défini comme un rapport entre le volume
produit et les moyens utilisés pour y parvenir.
110
gamme) et le réel. Aujourd’hui, le concept a évolué mais reste présent comme garant de la
maîtrise des coûts.
La productivité totale des facteurs est la mesure la plus complète de la productivité, car elle lie
la production à tous les facteurs de production (moyens mis en œuvre)
La productivité est également représentée par le quotient d’une production, durant une période
donnée, par l’ensemble des facteurs ayant contribué à créer cette production.
P : La production durant une période déterminée (heure, jour, semaine, mois etc...) ;
T : le travail ;
I : Les investissements ;
M : Matières premières ;
S : services ou prestations
Si l’on ne considère qu’un seul des facteurs de production, on parlera successivement de:
111
Productivité des investissements pour :
Si l’on considère l’ensemble des facteurs moins le facteur travail, on parlera enfin de la
productivité du capital.
Toute mesure de productivité nécessite, donc en vertu même des définitions, l’évaluation des
deux rapports retenus.
Par ailleurs, chacun de ces termes peut être mesuré en unité physique ou en valeur (les
méthodes de mesure de la productivité)
Cette liste n’est pas exhaustive, car les mesures de productivité uni factorielle peuvent aussi
être définies par rapport aux facteurs intermédiaires et la productivité multifactorielle travail-
capital peut en principe être évaluée à partir de la production brute. Pour simplifier, ce tableau
se limite aux indicateurs les plus répandus, c’est-à-dire aux mesures respectives de
productivité du travail et du capital, ainsi qu’aux mesures multifactorielles (PMF), qu’il
s’agisse de PMF capital-travail en termes de valeur ajoutée ou de capital-travail-énergie-
matières-services (généralement abrégé par l’acronyme anglais KLEMS) en terme de
production brute. Parmi ces statistiques, c’est celle de la productivité du travail en valeur
112
ajoutée qui est la plus fréquente, suivie des productivités multifactorielles capital travail et
KLEMS.
113
De suivre les variations de productivité de chaque élément d’une entreprise et de
contrôler ainsi des améliorations qui peuvent résulter des suggestions du personnel et
des recommandations des experts ;
De construire plus facilement les plannings et tableaux de charge ;
De fixer des normes de produit ;
De procéder avec rigueur et précision aux calcules économiques nécessités par
l’organisation de la production ;
Les mesures de productivité, sont une base de calcul des primes de productivité
La création d’une prime de productivité implique toute nécessité qu’elle que soit la
forme de prime adoptée, le calcule préalable des accroissements de productivité depuis
la période choisi comme référence.
« On voit des ordinateurs partout sauf dans les statistiques de la productivité ». À travers cette
phrase devenue célèbre, le prix Nobel d'économie 1987 évoque la contradiction qui existe à
cette époque aux États-Unis entre le décollage important de l'investissement en TIC
(technologies de l'information et de la communication) et la poursuite du ralentissement des
gains de productivité depuis le début des années 1970.
47
« on peut voir des ordinateurs partout sauf dans les statistiques de productivité »,New York Time Books
Review,12 Juillet 1987.
114
Plusieurs auteurs ont d’abord tenté d’expliquer ce paradoxe. Certains ont tenté de montrer que
les TIC ne contribuent pas à améliorer la productivité des entreprises car elles créent des
dysfonctionnements dans les organisations compte tenu de leur manque de fiabilité, nécessite
des investissements lourds en formation et génèrent un usage privé de la part de leurs
utilisateurs (Blinder, 1997). D’autres ont essayé d’expliquer le paradoxe de Solow en
indiquant qu’il existe un décalage temporel important entre le moment de l’apparition d’une
innovation et le moment où cette innovation se traduit par une amélioration de la productivité
(David, 1990).
La productivité pourtant s'accélère à partir du milieu des années 1990, la part des TIC
devenant de plus en plus déterminante dans la croissance économique. Le paradoxe de Solow
semble ainsi aujourd'hui lever.
Nombre de ces études étaient axées sur la productivité du travail, ce qui rendait ces
conclusions surprenantes dans la mesure où l’investissement dans les TIC accroît le stock de
capital productif et devrait donc, en principe, contribuer à la croissance de la productivité du
travail. Des études ultérieures ont bien révélé certains signes d’une incidence positive des TIC
sur la productivité du travail. Certaines ont également montré que le capital de TIC avait des
incidences plus fortes sur la productivité du travail que d’autres formes de capital, ce qui
tendait à suggérer qu’il pourrait exister des effets d’entraînement liés à l’investissement dans
les TIC. Des travaux pour certains pays de l’OCDE, par exemple les États-Unis et l’Australie,
ont montré de façon plus concluante la façon dont les TIC pourraient améliorer la productivité
du travail et la productivité multifactorielle (Gretton, 2004; Bosworth et Triplett, 2003).
Les études réalisées ces dix dernières années ont mis en évidence plusieurs facteurs ayant
contribué au paradoxe de la productivité. Tout d’abord, certaines retombées des TIC n’ont pas
été prises en compte dans les statistiques de productivité (Triplett, 1999). Ces problèmes se
posent surtout dans le secteur des services, dans lequel est réalisé l’essentiel des
investissements des TIC. Ainsi, le fait que les guichets automatiques de banque (GAB)
améliorent la commodité des services financiers n’est comptabilisé que comme une
115
amélioration qualitative des services financiers dans certains pays membres de l’OCDE. Des
problèmes similaires se posent pour d’autres activités comme l’assurance, les services aux
entreprises et les services de santé. Les mesures se sont améliorées dans certains secteurs et
dans certains pays membres, mais cela reste un problème important pour l’examen de
l’incidence des TIC sur les performances, notamment d’un pays à l’autre.
Une deuxième raison de cette difficulté à mettre en évidence les impacts des TIC est que les
retombées de leur utilisation pourraient avoir nécessité un temps considérable pour se
manifester, comme ce fut le cas pour d’autres technologies clés, par exemple l’électricité. La
diffusion des nouvelles technologies est souvent lente et les entreprises peuvent mettre
longtemps à s’adapter, par exemple pour modifier leur organisation, améliorer leur main-
d’œuvre ou inventer et mettre en place des procédés efficaces. De plus, dans l’hypothèse où
les TIC contribuent à l’amélioration de la PMF en partie grâce aux réseaux qu’elles rendent
possibles, il faut du temps pour édifier des réseaux suffisamment développés pour que cela ait
un effet sur l’économie. Les TIC se sont diffusés très rapidement dans de nombreux pays
membres de l’OCDE au cours des années 90 et des études économétriques récentes font
ressortir une plus grande incidence des TIC sur les performances économiques que ce n’était
le cas dans les études réalisées avec des données datant des années 70 ou 80. Toutefois, ces
incidences n’ont pas été observées dans une même proportion dans tous les pays, et elles sont
plus manifestes aux États-Unis que partout ailleurs. Cela pourrait indiquer que les autres pays
sont toujours engagés dans un processus d’ajustement aux TIC.
Une troisième raison est que beaucoup d’études antérieures visant à retracer l’incidence des
TIC au niveau de l’entreprise s’appuyaient sur des échantillons relativement réduits
d’entreprises, provenant de sources privées. Si l’incidence initiale des TIC sur les
performances était faible, ces études ne pouvaient faire apparaître que peu d’éléments, car
ceux-ci pouvaient être facilement noyés dans le « bruit » économétrique. Il se peut également
que ces échantillons n’aient pas été représentatifs de la population totale ou que les données
étaient de médiocre qualité. De plus, plusieurs études ont suggéré que l’incidence des TIC sur
les performances économiques pouvait varier selon l’activité, et il est donc important que
l’analyse distingue selon les secteurs. Des études plus récentes s’appuyant sur des échantillons
plus vastes de données « officielles » et couvrant plusieurs branches sont donc davantage
susceptibles que les études antérieures de mettre en évidence une incidence des TIC. Des
progrès considérables ont été réalisés au cours des années récentes dans la mesure de
116
l’investissement des TIC et dans la diffusion des TIC, ce qui implique que l’éventail des
données disponibles est plus vaste, plus robuste et statistiquement plus significatif
qu’auparavant.
Ces incidences peuvent être examinées à différents niveaux d’analyse, au moyen soit de
données macroéconomiques, soit de données par branche soit de données au niveau des
différents établissements et entreprises.
Depuis quelques années, la plupart des recherches menées sur ce thème n’ont pas pour
objectif d’expliquer le paradoxe de Solow mais tentent, au contraire, de démontrer son
inexistence au niveau microéconomique et macroéconomique.
C’est depuis les années 80 que l’on tente de cerner le lien entre les technologies de
l’information et la croissance de la productivité. À cette époque, l’intuition était que les TIC
avaient un effet positif sur la productivité à long terme. En effet, de par leur rapidité, leur
efficacité et leur plus faible coût, une utilisation intensive des TIC comme intrant devait
forcément mener à une production accrue pour une même quantité de travail. Toutefois, la
croissance de la productivité du travail au cours des années 80 fut anémique au Canada tout
comme aux Etats-Unis, et les premières études empiriques menées sur la question n’ont pu
117
trouver un effet significatif aux TIC sur la productivité. Le célèbre économiste Robert Solow
mentionnait même que les technologies de l’information et de la communication étaient
partout, sauf dans les données sur la productivité.
Cette difficulté à établir un lien entre la productivité et les TIC semblait toutefois davantage
reliée à des obstacles techniques qu’à une véritable absence de corrélation. Brynjolfsson
(1993) a pour sa part classé dans quatre catégories les raisons pouvant expliquer le paradoxe
de Solow. Brynjolfsson (1993) croit que les innovations rapides dans le domaine des TIC les
ont rendues susceptibles aux erreurs de mesures dans le changement de qualité et dans
l’évaluation des nouveaux produits. Ces problèmes de mesure seraient selon lui le cœur de
l’explication du paradoxe. Cependant, Brynjolfsson (1993) soulève également le retard entre
les investissements en TIC et leurs bénéfices. Cette problématique serait due aux changements
organisationnels et à l’apprentissage nécessaire à l’usage des nouvelles technologies. En effet,
Triplett (1999) a soulevé quelques raisons pouvant expliquer le paradoxe. Il mentionne entre
autre le manque de statistiques sur l’utilisation des ordinateurs, le délai entre les
investissements en TIC et leur effet sur la productivité du travail, la sous-estimation de
l’output dans les secteurs de la finance et du commerce où l’utilisation des TIC est la plus
forte, de même qu’un manque de mesure pour tout ce que les TIC produisent. Triplett (1999)
justifie cette dernière explication par le fait que la nouvelle puissance des ordinateurs est
souvent utilisée pour créer un environnement plus agréable à l’utilisateur mais qui n’ajoute
pas nécessairement de valeur à son travail. Premièrement, tout comme Tripplett (1999) il cite
des problèmes techniques, tels les erreurs de mesure de l’output et de l’input.
L’augmentation des investissements dans les TIC dans les années 90 s’est accompagnée d’une
augmentation de la croissance de la productivité. Ceci a poussé certains chercheurs à analyser
l’effet des TIC sur l’accélération de la productivité aux Etats-Unis à partir de 1995 (Marc
Bourreau et Chiraz Karamti, 2004).
118
Dans ce rapport, nous faisons le point sur ce débat, en nous appuyant sur les dernières études
publiées. Nous montrons que la thèse d’un impact important des TIC sur la productivité
semble l’emporter aujourd’hui sur celle de Gordon.
Malgré les nombreuses raisons avancées pour démystifier le paradoxe de Solow, les erreurs
de mesures du capital en TIC et de l’output que ce dernier génère semblent se définir comme
la pierre angulaire de l’explication. Ce n’est que plus tard et grâce à l’émergence de nouvelles
données et de meilleures méthodes d’analyse, que des économistes sont parvenus à mesurer
un impact des TIC sur la productivité. C’est d’ailleurs grâce au modèle de croissance élaborée
par Solow lui-même que les chercheurs ont réussi à renverser le paradoxe.
Brynjolfsson et Hitt (1994) ont été parmi les premiers à établir un lien entre la productivité du
travail et les nouvelles technologies de façon scientifique. Leur étude s’établissait au niveau
des firmes et couvrait la période 1988-1992. Brynjolfsson et Hitt (1994) ont utilisé une
fonction de type Cobb-Douglas pour mesurer l’impact des dépenses en ordinateurs et en main
d’œuvre reliées aux technologies de l’information sur l’output d’un panel de 367 grandes
firmes américaines.
Brynjolfsson et Hitt (1994) ont intégré à leur modèle un effet fixe qui faisait varier le résidu
technologique d’une firme à l’autre.
Gordon a mesuré l’impact des TIC sur la croissance de la productivité du travail dans le
secteur des entreprises non agricoles aux États-Unis. Gordon (2000) a utilisé aussi une
fonction de type Cobb-Douglas dans lequel il a introduit un effet cyclique et une tendance.
S’interrogeant quant à la performance des TIC dans différents pays, Schreyer (2000) a publié
un article dans lequel il estime l’apport des TIC dans les pays du G7. En utilisant lui aussi la
méthodologie néoclassique de Solow (1956), Schreyer (2000) a considéré la période de 1980
à 1996, étant donné les délais de disponibilité de données comparables entre les pays. Tout de
même, Schreyer (2000) conclue que les TIC ont joué un rôle important dans l’ensemble des
pays examinés, même si c’est aux États-Unis que la contribution a été la plus marquée.
Finalement, pour conclure cette analyse, Stiroh (2004) a réalisé une méta-analyse des études
sur l’élasticité des TIC dans la fonction de production afin de combiner les résultats de
plusieurs études et d’en tirer de nouvelles conclusions. Il a ainsi recensé les résultats de 20
papiers, trouvant une élasticité médiane de 0,046, et un domaine s’étendant de -0,060 à 0,177.
119
Stiroh (2004) explique la variation des estimées par les différences dans la méthodologie
économétrique utilisée par les auteurs, de même que par les périodes et les économies
étudiées.
Cependant, sur un plan macroéconomique, les études parues depuis les années 2000 sur le
Paradoxe de SOLOW semblent également montrer un consensus sur l’existence d’une
contribution positive des TIC à la croissance d’une économie. Aux Etats Unis,Jorgenson et
Stiroh (2000) évaluent la contribution des ordinateurs et des équipements périphériques à la
croissance américaine entre 1996 et 1999 à 0,5 point de croissance. Sur la même période,
Oliner et Sichel (2000), Whelan (2000) et Gilles et l’Horty (2001) estiment respectivement
cette contribution à 0,63, 0,82 et 0,69 point de croissance. En France, Mairesse et Kocoglu
(2000) évaluent la contribution des TIC au PIB à 0,27 point de croissance entre la période
1995 – 1999, Gilles et L’Horty (2001) estimant, quant à eux, la contribution des matériels de
traitement de l’information à la croissance française à hauteur de 0,08 point de croissance. Par
conséquent, le paradoxe de Solow semble aujourd’hui résolu au sens strict. Les TIC
contribuent effectivement à la croissance d’une économie, cette contribution étant plus ou
moins forte selon les pays.
120
3.2.2.2. Analyse micro-économique
Un certain nombre d’études ont proposé une synthèse des premières publications sur les TIC,
la productivité et les performances de l’entreprise (par exemple Brynjolfsson et Yang, 1996).
Nombre de ces premières études ne trouvaient aucune incidence ou une incidence simplement
négative des TIC sur la productivité. La plupart mettait également l’accent sur la productivité
du travail et le rendement de l’utilisation de l’informatique, et non sur d’autres incidences des
TIC sur la performance de l’entreprise. De plus, la plupart utilisait également des sources
privées, car les sources officielles n’étaient pas encore disponibles. Les impacts limités des
TIC observés dans ces premières études ont contribué à ce que l’on a appelé le « paradoxe de
la productivité ».
Selon Brynjolfson et Hitt (1995) et Greenan et Mairesse (2000), le paradoxe n’existerait pas
au niveau microéconomique, c’est-à-dire au niveau de la firme. Les études économétriques
réalisées par ses auteurs sur des panels d’entreprise montrent en effet que les entreprises
utilisatrices de TIC disposent d’une productivité du travail plus forte que les autres. Ces
études se confrontent néanmoins à un problème méthodologique puisqu’au niveau
microéconomique deux problèmes peuvent se poser (Greenan et L’Horty, 2002). D’abord, il
est possible que les firmes les plus performantes utilisent davantage les TIC sans pour autant
que les TIC contribuent à améliorer de la performance des entreprises. En effet, l’usage
intensif des technologies peut être une conséquence et non une véritable explicative de la
performance des entreprises. Ensuite, il est possible que le fait qu’une entreprise utilise
davantage les TIC attire dans cette entreprise des compétences rares. Sous cette hypothèse, les
firmes utilisatrices de TIC deviennent plus performantes, non pas parce que les TIC
contribuent en elles-mêmes à la performance de l’entreprise mais parce qu’elles constituent
un moyen d’embaucher des employés plus productifs. Dans ce cas, les TIC ne contribuent pas
à l’amélioration de la productivité des entreprises au niveau macroéconomique mais
entrainent une hausse de la productivité de l’entreprise au niveau microéconomique.
Des travaux récents menés par des chercheurs et offices de statistique, au moyen de données
officielles, ont apporté un grand nombre d’éclairages nouveaux sur le rôle des TIC. Ces
dernières années, l’OCDE a travaillé étroitement avec un groupe de chercheurs et de
statisticiens de 13 pays membres pour recueillir davantage d’indications sur le lien entre les
TIC et la performance des entreprises (OCDE, 2003, 2004).
121
Des études récentes au niveau de l’entreprise apportent des éléments montrant que
l’utilisation des TIC peut avoir une incidence positive sur la performance de l’entreprise. Les
conclusions de ces études varient.
Certains travaux montrent que les effets des TIC sur la productivité passent par un ensemble
de recompositions qui relient l’usage d’équipements nouveaux, l’organisation et les
qualifications. Ces effets indirects des TIC via des changements dans les produits, les
procédés, les manières de travailler, la mobilisation du capital humain seraient d’une ampleur
largement supérieure aux effets directs des TIC, considérées isolément, sur la productivité, la
structure des emplois ou la structure des salaires.
48
MILGROM P. et ROBERTS J, « The Economic of Modern Manufacturing: Technology, Strategy, and
Organization », American Economic Review, Vol. 80, N°3, June 1990, pp. 511-528
49
ATHEY S. ET STERN S.« An Empirical Framework for Testing Theories about Complementarity in
organizational Design », Working Paper du NBER, N°6600, juin 1998.
50
BRESNAHAN T. F., BRYNJOLFSSON E. and HITT L. M.), « Information Technology, Workplace
Organization and the Demand for Skilled Labor: Firm-Level Evidence », Quarterly Journal of Economics, Vol.
117, N°1, February, 2002, pp. 339-376
51
CAROLI E. et VAN REENEN J: « Skill Biased Organizational Change ? Evidence from a panel of British and
French Establishments », Quarterly Journal of Economics, Vol. 116, N°4, 2001, pp. 1149-1492
52
GREENAN N., « Innovation technologique, changements organisationnels et évolution des compétences »,
Économie et Statistique, n°298, 1996a, pp. 15-33
122
sectorielles américaines par ASKENAZY et GIANELLA (2000)53. Enfin, GOLLAC,
GREENAN et HAMON-CHOLET (2000) montrent, à partir d’une enquête auprès
d’entreprises industrielles françaises, que l’intensité de l’informatisation est étroitement liée
aux dispositifs organisationnels utilisés et que les changements à moyen terme de l’une et de
l’autre sont fortement corrélés. Mais il est possible d’identifier deux temps dans
l’informatisation des entreprises. Dans la première moitié des années quatre-vingt-dix, les
ordinateurs ont accompagné la tendance à la formalisation avec l’adoption de certains outils
de gestion comme les normes de qualité. Dans la seconde moitié de la décennie, ce sont les
entreprises qui développent le juste-à-temps, la sous-traitance et l’externalisation qui semblent
investir en TIC pour s’approprier la facilité accrue d’interconnexion des ordinateurs. Il reste à
tester si les effets en terme de productivité, de qualifications et de salaires sont homogènes
d’une sous-période à l’autre.
Une réponse possible, développée par plusieurs auteurs pour contribuer à éclairer la
controverse autour du paradoxe de Solow, consiste à étudier le lien entre TIC et performance
des entreprises à la lumière d’une troisième variable qui est le type d’organisation en vigueur
dans les entreprises. Les entreprises bénéficieraient de forts gains de productivité si elles
combinent l’introduction des TIC avec une organisation de leur processus de travail (National
Research council, 1994; Bakos, 1995; Chapman, 1997; Askenazy et Gianella, 2000;
Bresnahan, Brynjolfsson an Hitt, 2002). Autrement dit-il existerait une complémentarité entre
les innovations organisationnelles et l’introduction des TIC. Ce résultat est intéressant car il
propose une solution pour répondre aux questions qui découlent de l’énoncé du paradoxe de
Solow. A ce titre, il nous invite à réfléchir aux différentes solutions qui pourront être
envisagées pour limiter les différents effets négatifs associés à l’introduction des TIC tout en
conservant ses effets positifs. Nous pouvons prolonger cette initiative en essayant de
comprendre comment les entreprises pourraient profiter à plein des propriétés des TIC pour
améliorer de manière certaine de la qualité de leurs produits et leurs services, leur flexibilité,
leur capacité à innover et leur productivité.
53
ASKENAZY P. GIANELLA C,« Le paradoxe de la productivité : les changements organisationnels, facteur
complémentaire à l’informatisation », Economie et Statistique, N°339-340, 2000, pp. 219-237.
123
3.3 TIC et productivité logistique
La performance logistique est une mesure de rapport entre le service fourni au client et les
moyens consommés. Une logistique performante assure la satisfaction du client en
consommant moins de ressources.
Dans un environnement qui nécessite réactivité et flexibilité, les TIC représentent un atout
pour l'entreprise.
En interne, les TIC tendent à optimiser l'activité par une amélioration de la "supply chain
management": gestion des stocks, inventaires, préparation des commandes, contrôle des
expéditions, «traçabilité» des colis ...
Lorsque la logistique est externalisée, pour des raisons de coûts, de compétences ou par
simplicité, les TIC jouent un rôle prépondérant dans les relations avec les prestataires en
facilitant la circulation et l'accessibilité des informations.
Les TIC répondent ainsi aux attentes des différents acteurs économiques et décloisonnent
l'entreprise pour la rendre plus transparente.
L'utilisation des TIC en logistique a donc un impact non négligeable sur l'entreprise en terme
d'organisation, de fonctionnement et de coût.
La principale mission de ces différentes technologies tend à connecter les différents maillons
de la chaîne d’approvisionnement entre eux afin de produire et de délivrer la marchandise
dans les meilleurs délais et au meilleur coût.
124
3.4. Facteurs influant sur l’impact des TIC au niveau de l’entreprise
Les éléments développés précédemment laissent penser que l’utilisation des TIC a
effectivement des incidences positives sur les performances et la productivité de l’entreprise,
même dans les pays pour lesquels on ne dispose que de peu d’indications dans ce sens à des
niveaux d’analyse plus agrégés. Ces éléments suggèrent toutefois que ces incidences se
concrétisent principalement ou uniquement quand l’investissement dans les TIC
s’accompagne d’autres changements et investissements. Ainsi, selon de nombreuses études
économétriques (Brynjolfsson, 1993 ; Dirk Pilat, 2001, 2004), les TIC auraient surtout des
effets dans les entreprises dont les niveaux de qualifications ont été améliorés et dans
lesquelles des changements d’organisation ont été introduits. L’innovation est un autre facteur
important, dans la mesure où par leurs propres expérimentations et innovations, les utilisateurs
contribuent à rendre plus utiles les investissements dans des technologies comme les TIC.
Sans ce processus de co-invention, qui est souvent plus lent que l’innovation technologique,
l’incidence économique des TIC pourrait être limitée. Les données au niveau de l’entreprise
indiquent également que l’adoption et l’incidence des TIC varient selon les entreprises,
suivant la taille, l’âge, l’activité, etc. Dans ce qui suit, seront abordés les principaux facteurs
complémentaires qui sont associés à l’investissement dans les TIC.
3.4.1 Qualifications
Un nombre appréciable d’études longitudinales traitent de l’interaction entre la technologie et
le capital humain, et de leur incidence conjointe sur la productivité (Bartelsman et Doms,
2000). Bien que les bases de données longitudinales comportant des données sur les
qualifications des travailleurs ou sur leur profession soient peu nombreuses, beaucoup
prennent en compte le capital humain par le biais des salaires, selon le principe que les
salaires sont corrélés de façon positive avec les qualifications. Plusieurs de ces études au
niveau de l’entreprise confirment la complémentarité entre technologie et qualifications.
125
L’élément commun à toutes ces pratiques est qu’elles impliquent une plus grande
responsabilité des travailleurs quant au contenu de leur travail et, dans une certaine mesure,
un plus grand rapprochement entre l’encadrement et la main-d’œuvre. Comme ces
changements organisationnels varient en général selon l’entreprise, les études économétriques
indiquent en moyenne une incidence positive de l’investissement dans les TIC, mais avec des
variations considérables selon les organisations.
Plusieurs études ont examiné le lien entre les TIC et le capital humain, le changement
organisationnel et la croissance de la productivité. Black et Lynch (2001), par exemple ont
observé que l’introduction de nouvelles pratiques dans le domaine des ressources humaines
est importante pour la productivité, comme le fait de donner aux employés davantage de poids
dans la prise de décision ou l’introduction de mécanismes d’intéressement aux bénéfices ou
de nouvelles pratiques en matière de relations sociales. Ils ont également observé que la
productivité était plus élevée dans les entreprises comptant une forte proportion de personnel
non cadre utilisant des ordinateurs, ce qui tendrait à indiquer que l’utilisation de l’ordinateur
et l’introduction de pratiques en matière de ressources humaines vont de pair.
Plusieurs études sur le changement organisationnel sont également disponibles pour des pays
d’Europe. Pour l’Allemagne, Falk (2001) a constaté que l’introduction des TIC et la part des
dépenses de formation étaient des facteurs importants dans des changements organisationnels
comme l’introduction de la maîtrise totale de la qualité, d’une administration réduite, du
raccourcissement des chaînes hiérarchiques et de la délégation des pouvoirs. En ce qui
concerne la France, Greenan et Guellec (1998) ont observé que l’utilisation des technologies
de pointe et les qualifications de la main-d’œuvre étaient deux éléments positivement liés aux
variables organisationnelles.
3.4.3 Innovation
Plusieurs études relèvent un lien important entre l’utilisation des TIC et la capacité d’une
entreprise à innover. Le rôle de l’innovation a été soulevé par Bresnahan et Greenstein (1996),
qui ont fait valoir que les utilisateurs aidaient à rendre les investissements dans des
technologies comme les TIC plus utiles, grâce à leurs propres expérimentations et
innovations. Sans ce processus de co-invention, qui est souvent plus lent que l’invention
technologique, l’incidence économique des TIC pourrait être limitée. Par exemple, des
travaux concernant l’Allemagne et basés sur des enquêtes sur l’innovation ont montré que les
126
entreprises qui avaient introduit des innovations de procédés par le passé obtenaient des
résultats particulièrement positifs dans l’utilisation des TIC (Hempell, 2002); l’élasticité de la
production par rapport au capital de TIC dans ces entreprises était estimée aux environs de 12
pour cent, soit quatre fois plus que pour les autres entreprises. On peut penser de ce fait que
l’utilisation productive des TIC est étroitement liée à l’innovation en général, et notamment à
l’innovation dans les procédés. Les études dans d’autres pays confirment également ce lien.
Ainsi Greenan et Guellec (1998) ont noté que le changement organisationnel et l’adoption de
technologies de pointe augmentaient la capacité des entreprises à s’adapter à l’évolution des
conditions du marché, par le biais de l’innovation technologique.
C’est ce que montre par exemple la relation entre l’usage des TIC et l’année où les entreprises
ont adopté pour la première fois ces technologies.
Compte tenu de l’importance des investissements requis pour les TIC, l’idée d’appliquer à
leur évaluation les mêmes techniques d’évaluation que celles utilisées à d’autres types
d’investissements a fait son chemin, mais, d’aucun avancent que ces techniques
traditionnelles s’appliquent difficilement à l’évaluation des TIC, en raison notamment des
difficultés à identifier et à mesurer leurs coûts et impacts intangibles et non-financiers (Irani et
Love, 2002; Riel, 1998).
Ballantine et Stray (1999) ont mené une étude empirique pour voir cette particularité de
l’évaluation des investissements en TIC. Les résultats de cette étude montrent que :
L’étude empirique de Ballantine et Stray (1999) confirme donc que dans les faits, les
organisations n’évaluent pas les investissements TIC comme d’autres types d’investissements.
Carr (2003) fustige cette « exception TIC », qu’il considère comme l’un des facteurs
explicatifs du sur-investissement dans les TIC. Les organisations seraient ainsi amenées à
procéder à des investissements TI non nécessaires, et à la limite, contre-productifs.
54
Fitzgerald, G., Evaluation information systems projects : A multidimensional approach. Journal of Information
Technology, 13(1), 1998, p15-27.
128
3.5.2. Fondements théoriques de l’évaluation des TIC
L’évaluation des TIC trouve ses fondements dans un large éventail de théories. Nous
récapitulons dans le tableau 6 les principales théories que nous relevons dans la littérature et
nous présentons brièvement dans les lignes qui suivent celles repérées par SYLVESTRE
UWIZEYEMUNGU55 dans la littérature en (2008). Ces théories relèvent principalement des
disciplines de management/stratégie, de la finance, de la micro-économie, et accessoirement
du domaine socio-politique (SYLVESTRE UWIZEYEMUNGU, 2008).
Management/Stratégie Théorie de l’acteur rationnel (modèle des Markus et Tanis (2000) ; Sethi,
buts) Hwang et Pegels (1993).
55
UWIZEYEMUNGU Sylvestre, « l’évaluation de la contribution des progiciels de gestion intégrés à la
performance organisationnelle : développement d’une méthodologie processuelle », Thèse de doctorat,
Université Québec à Trois-Rivières, Département des sciences de la gestion, 2008.
129
3.5.2.1. Fondements théoriques en management/stratégie
Markus et Tanis (2000) regroupent les théories relatives à l’impact des TIC en trois
catégories: a) les théories de l’acteur rationnel, b) les théories du contrôle externe et c) les
théories des processus émergents. -Les théories de l’acteur rationnel sont centrées sur la
capacité des organisations et des décideurs à réaliser leurs objectifs, et le modèle de
l’acceptation de la technologie (technologyacceptance model ou TAM) en est une illustration.
-Les théories du contrôle externe mettent l’emphase sur les forces environnementales, telles
que la trajectoire du développement technologique ou les forces concurrentielles au sein de
l’industrie. -Les théories des processus émergents mettent l’accent sur les interactions,
souvent imprévisibles, entre les acteurs organisationnels et les forces environnementales.
Selon ces théories, les gens essaient d’atteindre des objectifs bien précis, mais les résultats
sont souvent différents de ceux attendus, à cause des interférences des facteurs externes.
Sethi et al. (1993) font état de deux modèles dans lesquels les mesures des TIC trouvent leurs
fondements: le modèle des buts (goal model) et le modèle des ressources (system resource
model), ce dernier correspondant à ce qu’on appelle par ailleurs la théorie des ressources et
compétences (Kalling, 2003 ; Mata, Fuerst et Barney, 1995). Les deux modèles sont présentés
comme deux paradigmes implicites de l’efficacité des TIC. Le modèle des buts sous-entend la
recherche des niveaux d’investissement TIC optimal, tandis que le modèle des ressources
sous-entend la recherche des catégories de dépenses TIC normatives (Sethi et al.,1993). Le
modèle des buts met l’accent sur la réalisation des buts, des objectifs, des fins, et l’efficacité
des TIC est censée se référer à des valeurs optimales des différentes ratios TIC. Les études qui
se basent sur ce modèle visent à déterminer les valeurs de référence (benchmarks) pour les
ratios sous différentes contingences (Sethi et al. 1993). Ainsi donc, le modèle des buts serait
très proche de la théorie de l’acteur rationnel: les décideurs organisationnels se fixeraient des
objectifs à atteindre en termes de ratios optimaux des TIC.
Le modèle des ressources privilégie la mesure des TIC en termes de présence et d’étendue des
différentes composantes TIC, et l’accent est mis sur les facteurs tels que l’utilisation ou non
de certaines technologies dans l’organisation, les capacités implantées, l’étendue de
l’utilisation actuelle, les domaines fonctionnels affectés, etc. (Sethi et al., 1993). Une vision
basée sur les ressources considère une entreprise comme un panier de capacités utilisées pour
servir la mission stratégique de la firme (Cotteleer, 2001, p. 76). Et comme en font foi les
études antérieures (Kalling, 2003 ; Mata et al. 1995), la théorie des ressources et compétences,
130
peut servir à déterminer dans quelle mesure et sous quelles conditions les TIC en général, et
les ERP en particulier, contribuent à la réalisation d’un avantage compétitif durable pour
l’entreprise.
Le comportement des coûts externes de coordination (appelés aussi coûts de transaction avec
le marché) est expliqué par la théorie des coûts de transaction. Les coûts de transaction sont
classés en deux catégories: a) les coûts contractuels associés à l’établissement et au maintien
des relations avec les tiers externes; b) les coûts opérationnels liés à la perte de l’efficience
consécutive au recours au marché externe (coûts de collecte d’information, de transport, de
tenue des stocks, de communication). Gurbaxani et Whang (1991) notent que les TIC peuvent
avoir un impact sur l’organisation en permettant de réduire les coûts opérationnels. Ils notent
également que les TI ont aussi le potentiel de réduction des coûts contractuels, dans la mesure
où elles facilitent le renforcement des liens inter-organisationnels.
131
production le plus souvent utilisée est celle de Cobb-Douglass (Kudyba et Diwan, 2002; Shin,
2006).
Nous avons regroupé dans le tableau 7 ces difficultés tant conceptuelles que méthodologiques
recensées dans la littérature.
132
Tableau 7: Difficultés d’évaluation des SI/TIC
Difficulté Auteurs
DIFFICULTES D’ORDRE CONCEPTUEL
Les biais liés au cadre théorique Markus et Tanis (2000) : Sethi et al. (1993).
La conceptualisation hétérogène des variables Markus et al. (2000a) ; Sethi et al. (1993).
(multiplicité et diversité des variables dépendantes et
indépendantes)
L’intangibilité d’une multitude de coûts et bénéfices Riel (1998) ; Ryan et Harrison (2000).
associés aux investissements TI
Les limites associées à la référence d’évaluation (le biais Baumard et Benvenuti (1998, p. 171) ;
d’ancrage aux objectifs préalablement définis. Markus et al. (2000a) ; Patel et Irani (1999)
DIFFICULTES METHODOLOGIQUES
L’inséparabilité des TI et des systèmes de travail et/ou de Alter (1999) ; Baumard et Benvenuti (1998, p.
leur contexte d’utilisation 172) ; Rai, Patnayakuni et Patnayakuni
(1997) ; Reix (2002).
La médiateté des effets TI (effets àLT) Brynjolfsson (1993) ; Kohli et al. (2002) ;
Markus et al. (2000a).
Le choix du niveau d’analyse approprié et le passage Peaucelle(2002, p. 231) ; Raymond (2002).
d’un niveau à l’autre
La première difficulté d’ordre conceptuel est liée au cadre théorique qui sert à la définition du
devis de recherche.
Les études d’évaluations des TIC font également face à des difficultés liées à la
conceptualisation des variables tant indépendantes que dépendantes. Il s’agit ici des variables
TIC et organisationnelles.
133
Une autre difficulté, non moins importante, porte sur la prise en compte dans l’évaluation des
TIC, d’une multitude de coûts et bénéfices associés aux investissements en TIC. Certains des
coûts et bénéfices sont non seulement difficiles à opérationnaliser, mais aussi et surtout à
identifier.
Dans les études d’évaluation des TIC, on fait face à une difficulté relative à la référence
pouvant servir de comparaison pour juger des performances réalisées avec le système.
Les TIC et système de travail sont tellement liés qu’il est très difficile d’évaluer l’impact des
TIC indépendamment du reste de système de l’entreprise. Il est ainsi très difficile d’évaluer
les bénéfices individuels d’un SI dans un environnement où la contribution unitaire d’un
système n’a aucun sens en dehors du système interopérable dans lequel ce SI s’intègre
(Baumard et Benvenuti, 1998, p. 172).
L’interférence des variables exogènes est une difficulté que les recherches sur l’évaluation des
TIC partagent avec bien d’autres domaines de recherche. Rai, Patnayakuni et Patnayakuni
(1997) notent par exemple que même si les TIC sont susceptibles d’améliorer la productivité
administrative et la performance organisationnelle, leurs effets sur ces deux résultats
pourraient dépendre d’autres facteurs tels que la qualité des processus managériaux et des
liens entre la stratégie et les TIC, facteurs qui varient significativement d’une organisation à
l’autre.
134
Le caractère non-immédiat des effets TIC
Les études d’évaluation des TIC éprouvent une difficulté liée au fait que beaucoup d’entre
elles sont transversales (cross-sectional) alors que les effets d’investissements en TIC
s’étendent sur une longue période (Brynjofsson, 1993). Ce serait là l’un des principaux
facteurs explicatifs des résultats mitigés (sinon négatifs) auxquels aboutissent les études
tentant de relier les investissements TIC à la performance organisationnelle. Il est essentiel
que la fréquence de collecte de données tienne compte du délai qui s’écoule entre le moment
où l’investissement se fait et le moment où les effets deviennent effectifs (Kohli et Sherer,
2002).
Une autre difficulté porte sur le niveau d’analyse le plus approprié pour juger de la valeur des
TIC. Diverses études recourent à différents niveaux d’analyse (Chan, 2000; Raymond, 2002):
individuel, de groupe, organisationnel, sectoriel (industrie) ou macro-économique (pays). Et il
n’est pas facile de comparer des évaluations qui se situent à des niveaux d’analyse différents.
Le passage d’un niveau à l’autre pose également quelques difficultés: comme le note
Peaucelle (2002,), d’une part, une influence incontestable à un niveau peut devenir difficile à
identifier à un autre niveau, et d’autre part, en montant du détail vers le global, l’agrégation
masque des effets élémentaires contraires.
Une autre difficulté peut être illustrée en prenant exemple sur le modèle de succès des SI
proposé par DeLone et McLean (1992). Ce modèle considère que la contribution des TIC sur
la performance de l’organisation passe par ses effets sur les utilisateurs (niveau individuel).
L’impact sur l’organisation sera ainsi déterminé par le degré de satisfaction des utilisateurs et
leur utilisation plus ou moins efficace des systèmes et applications mis à leur disposition. Le
passage d’un niveau individuel au niveau organisationnel dans les études empiriques, et c’est
là une difficulté supplémentaire, peut être conditionné par les biais idéologiques et théoriques
propres aux disciplines fondamentales sous-tendant chaque niveau de performance (psycho-
sociologie versus économique-finance) et par le danger d’inférer statistiquement des résultats
d’un niveau à l’autre (Raymond, 2002).
135
3.5.4. Différentes formes d’évaluation des TIC
Dans la littérature nous avons une panoplie de formes d’évaluation des TIC. Sylvestre
UWIZEYEMUNGU a classé en 2008 ces formes d’évaluation en fonction de plusieurs
dimensions qui sont :
Dans le cadre de notre travail de recherche, nous retenons quatre dimensions qui nous
paraissent importantes à savoir : celle de temporelle, le contenu de l’évaluation, l’intention de
l’évaluation et la méthodologie ou approche.
Evaluation ex-ante :
L’évaluation ex-ante se fait avant l’acquisition de TIC. Les études portant sur l’évaluation ex-
ante des systèmes ERP auront pour but d’identifier les facteurs clés qui interviennent dans la
décision d’acquisition, leur importance relative et leurs liens avec les performances futures
attendues (Sylvestre UWIZEYEMUNGU, 2008). Donc les stratégies d’évaluation ex-ante
visent ainsi à évaluer l’impact futur des TIC sur l’organisation et elles sont généralement
fondées sur des évaluations financières et sur des analyses de contribution à la rentabilité nette
de l’organisation (Baumard et Benvenuti, 1998). Cette évaluation est également appelée
prédictive (Remenyi et Sherwood-Smith, 1999).
136
Evaluation pendant l’implantation :
La phase d’implantation d’un ERP est cruciale pour l’organisation. De nombreuses embûches
caractérisent le processus d’implantation, et si l’on n’y prend pas garde, elles conduisent à des
bouleversements organisationnels aux graves conséquences (Sylvestre UWIZEYEMUNGU,
2008). Les résultats d’une étude effectuée en 2002 par HITT et al. ont montré que c’est durant
cette période de l’implantation que les entreprises enregistrent une plus grande performance
par rapport à la pré-implantation ou post-implantation.
Contrairement aux résultats de l’étude de HITT56 et al. (2002), l’étude de ROSS et VITALE57
(2000) a montré que la période d’implantation est marquée par une forte perturbation de
l’organisation, affectant négativement les performances enregistrées. Donc cette phase de
projet des TIC est ainsi importante pour les dirigeants dans l’évaluation de l’impact de leur
système d’information.
Evaluation ex-post :
L’évaluation ex-post intervient après l’implantation des TIC. Elle est appelée aussi évaluation
post-implantation, elle mesure l’impact du système sur la performance organisationnelle, et ce
faisant, elle vise principalement à permettre une meilleure gestion des bénéfices qu’on peut
tirer du système et à éclairer la décision d’amélioration (Sylvestre UWIZEYEMUNGU,
2008). Cette évaluation ex-post intéresse particulièrement les responsables de l’organisation et
utilisateurs du système, puisqu’ils sont préoccupés par l’apport du système dans la gestion de
leurs activités (Sylvestre UWIZEYEMUNGU, 2008).
Cette forme d’évaluation dimension temporelle qui intervient après l’implantation et lors de
l’utilisation des TIC fait l’objet de notre étude. Car elle vise à évaluer l’impact des TIC
pendant la période de leur utilisation sur la productivité des activités logistiques.
56
Hitt,L.M.,Wu,D.J. et Zhou,X., « Investment in entreprise resource planning : Business impact and productivity
mesures .»,Journal of management information systems,19(1), 2002,p71-98.
57
Ross,J.W. et Vitale,M.R. « The ERP revolution : Surviving VS. Thriving. »,Information systems Frontiers,
2(2),2000,P233-241.
137
3.5.4.2. Contenu de l’évaluation : qu’est-ce qu’on évalue ?
C’est la forme d’évaluation des TIC qui vise ce que les responsables d’entreprises souhaitent
évaluer comme impact. Pour cette forme d’évaluation, Sylvestre .W (2008) identifie cinq (5)
types d’évaluation : a) l’évaluation de la performance du système b) l’évaluation de la
performance de la fonction SI, c) l’évaluation du succès du système, d) l’évaluation de la
réussite du projet ou encore e) l’évaluation de l’impact du système sur l’organisation.
Il faut noter que le choix d’un type d’évaluation dépendra dans une large mesure de
l’observateur : différents observateurs, en fonction de leurs propres intérêts, valeurs ou
attentes, considéreront dans leur évaluation du système des variables hétérogènes, et
utiliseront des critères distincts pour une variable particulière (Alter, 1999).
L’objectif premier de l’évaluation des TIC c’est la performance et cette performance peut être
classée en deux catégories : la performance interne et la performance externe des TIC.
Pour Alter (1999), la performance de n’importe quel système de travail peut être divisée en
performance interne (dans quelle mesure le système en lui-même fonctionne-t-il
correctement) et externe (dans quelle mesure permet-il de rencontrer sa raison d’être). Selon
Sylvestre.W (2008), parmi les types d’évaluation ci-après, seul l’évaluation de la performance
du système, correspond à la notion de performance interne et la performance externe
correspondrait à l’impact du système, mais elle pourrait être étendue aux autres types
d’évaluation (performance de la fonction, le succès du système et la réussite du projet).
Dans cette perspective, l’intérêt de l’évaluation porte plus sur le système que sur
l’organisation adoptrice. C’est une évaluation du système en tant que tel : l’objet de
l’évaluation est l’artifact TIC lui-même (Cronholm et Goldkuhl, 2003).
138
Evaluation du succès du système :
Le succès d’un système d’information porte sur l’accueil de ce dernier dans son contexte
d’utilisation (Sylvestre.W ,2008), c’est l’interaction de l’usager avec le système qui est
évaluée (Cronholm et Goldkuhl ,2003). Le succès du SI est généralement mesuré en termes de
taux d’utilisation (Borovits et Giladi, 1993 ; Gelderman, 1998 ; Norman, 2002).
Pour le cas spécifique des systèmes ERP, Smyth (2001a, 2001b) a développé à partir d’une
étude de cas, un modèle de succès d’un ERP, dans lequel le succès est directement mesuré par
l’utilisation, la satisfaction des usagers et la compatibilité entre la technologie et la tâche.
C’est une évaluation du succès du projet d’implantation des TIC dans l’organisation. Quand
on évalue l’impact du projet plutôt que l’impact du SI, le focus est mis sur les moyens plutôt
que sur les fins ( Hedman et Borell,2004).
Cette évaluation vise à juger l’impact des TIC sur les activités de l’organisation. Les études
d’évaluation d’impact tentent d’établir la contribution des TIC à la performance
organisationnelle, mesurée soit en termes de productivité (Brynjolfsson et Hitt, 2000, Hitt et
al., 2002), soit en termes d’indicateurs ou de ratios financiers tels que le rendement sur actifs,
le rendement sur capitaux propres ou la rotation des stocks (Hitt et al., 2002 ; Shin, 2001),soit
en termes de réductions des stocks et d’augmentation des capacités de support à la prise de
décisions (Markus et al,2000a).
139
Evaluation par buts :
Comme son nom l’indique, l’évaluation par buts est axée sur les buts que se sont fixés
l’organisation par rapport à son SI. C’est une approche que l’on peut qualifier de formelle et
rationnelle, qui consiste à mesurer à quel degré le SI a atteint les objectifs clairs et spécifiques
prédéfinis. L’évaluation par buts est de nature déductive.
Evaluation inductive :
Contrairement à l’évaluation par buts qui se construit autour des buts visés, l’évaluation
inductive veut s’en détacher. L’évaluateur évite volontairement toute rhétorique relative aux
buts, ne tient avec personnel aucune discussion sur les buts, ne lit pas de documentation sur le
sujet, ne se limitant qu’aux résultats et effets mesurables (Cronholm et Goldkuhl 2003).
Pour l’évaluation basée sur les critères, des critères généraux explicites sont utilisés comme
références d’évaluation. Ce qui la distingue de l’évaluation par buts, c’est que les critères sont
généreux et non spécifiques à un contexte organisationnel donné (Cronholm et Goldkuhl
2003). Généralement, les critères qui servent à l’évaluation sont dérivés d’une ou plusieurs
théories et ou perspectives. Tout comme l’évaluation par buts, l’évaluation par critères est de
nature déductive (Sylvestre UWIZEYEMUNGU, 2008).
140
3.6 Conclusion Chapitre3 :
Ce troisième chapitre nous a permis d’analyser le lien entre les TIC et la productivité des
entreprises du point de vu de la littérature.Ce chapitre nous permettra de voir les positions
antérieures des différents chercheurs sur la question et qui nous sert de l’hypothèse de base
pour notre étude empirique.
Il y’a eu plusieurs études sur l’impact des TIC sur les entreprises, les résultats de ces études
sont très nuancés. L’étude de Wieder et al. (2006) entre les entreprises qui se sont dotées de
système ERP et celles qui n’en ont pas n’a pas trouvé de différences significatives entre les
deux groupes d’entreprises, tant au niveau de la performance globale que de la performance
au niveau des processus. Seules les entreprises adoptrices de système ERP qui ont également
adopté un système de gestion de chaine logistique, le SCM 58 ont enregistré des formances
significatives au niveau des processus.
On peut ici faire un rapprochement avec le résultat de l’étude de Shin (2006) menée auprès
des petites et moyennes entreprises (PME) coréennes pour mesurer l’impact de différentes
applications d’entreprise sur leur productivité. L’étude conclut entre autres que les
applications d’entreprise qui facilitent les relations inter-entreprises ont plus d’impact sur la
productivité que celles qui sont d’évolues à l’efficience interne.
Il apparaît évident que le paradoxe de Solow qui est l’élément déclencheur de cette
problématique de l’impact des TIC sur la productivité, est dorénavant devenu obsolète et que
les TIC ont un impact important sur la productivité des entreprises. Les auteurs ont donné
différentes explications à ce paradoxe, parmi celles avancées nous avons: Le temps
d’adaptation, problème de mesure ou d’évaluation, la qualification des utilisateurs,
organisation interne. Mais dans cette analyse on constate, que toutes les grandes études sur
la question, ont été effectuées dans les pays occidentaux. En se basant sur ces études, notre
objectif c’est de mener une étude sur le cas du Maroc dans le secteur de la logistique,
singulièrement les prestataires logistiques.
58
Supply Chain Management
141
Conclusion de la première partie
La revue de la littérature dans cette première partie traite les caractéristiques des TIC, de la
logistique et leur relation. Elle a permis de degager les questions du questionnaire de
l’enquête et les hypothèses issues du cadre théorique à verifier par l’etude empirique de la
seconde partie.
L’économie se repose de plus en plus sur une aptitude logistique de pilotage des flux en
amont (achat, conception, production etc.) par les flux en aval (marché). Ce pilotage
logistique exige à son tour un système d’information adapté et performant, d’où la nécessité
de développement des nouvelles solutions technologiques qui sont les TIC.
Face à des nombreux défis des consommateurs et n’ayant pas des compétences nécessaires en
interne, les entreprises développent des combinaisons en externe lui permettant d’atteindre ses
objectifs, cette relation interentreprises est appelée externalisation. Ce phénomène
d’externalisation a donné l’émergence d’un nouvel opérateur économique appelé prestataire
logistique (PL) qui offre des services logistiques aux entreprises externalisatrices.
L’utilisation des TIC facilite et renforce cette relation interentreprises. L’informatique
soutient depuis fort longtemps les opérations logistiques des entreprises. La nature de ce
soutien a évolué d’une part à cause des nouveaux besoins et des capacités logistiques, dus à la
sophistication accrue de cette branche de la gestion des entreprises, mais surtout grâce à
l’explosion des performances de l’informatique. (Nicholas SEIERSEN, 2008). Ainsi, la
convergence des TIC et logistique s’explique par les besoins en informations et son traitement
des industries, des prestataires logistiques et des clients finaux.
Cette première partie a mis en evidence la nature, les caracteristiques et la specificité des
differentes TIC utilisées par les entreprises en general et celles utilisées dans le domaine de la
logistique en particulier.Nous avons presenté le système d’information en tant que sous-
système du système entreprise et qui lie le sous-système de pilotage au sous-système opérant
de l’entreprise (J.L. LE MOIGNE, 1973). Dans cette partie il a été question de presenter
l’apport des TIC dans l’évolution du système d’information actuel afin de repondre aux
besoins du marché. Les caracteristiques du système d’information logistique ont été evoquées
et les TIC qui sont utilisées par ce système afin de faciliter la comprehention de la place de
ces TIC dans les activités des prestataires logistiques dans la seconde partie.
142
De la recension des recherches sur les TIC, il ressort que malgré les nombreuses études sur la
relation entre les TIC et son impact sur la productivité, très peu d’analyses ont porté
spécifiquement sur l’impact des TIC sur la productivité dans les activités logistiques, surtout
celle des prestataires logistiques. Ainsi, la seconde partie de ce travail de recherche
s’intéressera à ce volet de l’impact des TIC sur la productivité des prestataires logistiques au
Maroc.
143
SECONDE PARTIE
Etude empirique : Impact des TIC sur la
productivité des prestataires logistiques au
Maroc
L’objet de cette seconde partie est la jonction entre notre revue de littérature et les résultats de
l’enquête de la recherche.
Dans cette seconde partie, nous avons essayé de faire l’état des lieux de l’utilisation des TIC par les
entreprises et les prestations de services logistiques (prestataires logistiques) au Maroc (Chapitre4).
L’analyse de cet état des lieux, a permis d’avoir une connaissance sur ce phénomène d’utilisation des
TIC et le marché des prestataires logistiques au Maroc afin de mieux positionner notre étude
empirique par rapport au cas marocain.
Pour mener cette étude empirique, il a été développé dans cette seconde partie un cadre opératoire
portant sur la démarche et la méthodologie de recherche et d’enquête (chapitre5).L’objet de ce travail
de recherche nous a conduit à nous positionner dans une posture de paradigme épistémologique
« positiviste ».
L’analyse et les interprétations des résultats de l’enquête (chapitre6) a permis de tester les hypothèses
issues du cadre théorique et étude préliminaire, cette phase a permis également dans le cadre d’une
démarche hypothéticodéductive de confronter les hypothèses aux observations du terrain et d’opérer
des déductions sur l’impact des TIC sur le gain de productivité des prestataires logistiques au Maroc.
144
Chapitre4 :
Usage des TIC et prestations de services logistiques au Maroc
Ce chapitre vise à faire un état de lieux de l’usage des TIC, la pratique de la logistique au
Maroc. Le chapitre commence par une première section qui traite l’usage des TIC par les
entreprises au Maroc, il se poursuit dans un deuxième temps par une étude de logistique, des
prestations et prestataires logistiques au Maroc. Et enfin le chapitre se termine par une analyse
de l’état des lieux de l’usage et impact des TIC pour les prestataires logistiques au Maroc à
travers une étude préliminaire.
Les pays du Sud sont contraints d'organiser la logistique dans les activités liées au commerce
international. Cette organisation fait appel aux TIC pour rationaliser le système d'information.
L'échange de données informatisées(EDI) est essentiel pour maîtriser les mouvements de
marchandises (ou produits) et de documents vers l'amont et vers l'aval. Toutefois, à ce niveau,
le rôle du système d'information dans la chaîne logistique de distribution physique est crucial
afin d'organiser et de gérer la séquence des opérations. (EL KHAYAT Mustapha, 1994)59.
Les entreprises marocaines ne sont pas en marge de ce phénomène de recours aux TIC pour
faire face aux nombreux défis de l’économie actuelle. A l’instar des géants de l’économie
mondiale, les entreprises marocaines font de plus en plus recours au TIC pour la gestion de
leurs activités et de leurs communications internes et externes. Mais actuellement au Maroc, il
y’a peu d’étude sur ce phénomène de recours massif aux TIC par les entreprises en général et
à plus forte raison sur les prestataires logistiques en particulier. D’où l’intérêt et la motivation
de ce travail de recherche.
59
L'échange de données informatisées dans les activités d'exportation des pays du Sud : les passages portuaires
», In: Tiers-Monde. 1994, tome 35 n°138. pp. 359-374.
145
L’ANRT60 effectue des études annuelles auprès des entreprises et des ménages au Maroc
depuis 2005. Mais ces études se focalisent principalement que sur les Technologies de
télécommunication (téléphones, l’internet etc.).
L’ancien premier ministre A. Youssoufi a également, dans une déclaration faite devant les
deux chambres du parlement en 1998, indiqué que: "Le Maroc est plus que jamais condamné
à s'adapter, à s'ouvrir à la nouvelle société émergente de l'information et du savoir, à se
positionner dans les nouvelles technologies et créneaux économiques et à s'imprégner des
idées et valeurs universelles. Le gouvernement conduira une politique permettant l'entrée du
Maroc dans la société de l'information. Il définira et mettra en œuvre une stratégie nationale
globale et intégrée dans la poste, les télécommunications, l'informatique, l'audiovisuel et la
communication. Il s'attachera à généraliser l'utilisation des technologies de l'information; à
maîtriser la libéralisation du secteur en favorisant la concurrence; à garantir l'accès à
60
Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications
146
l'information et au savoir; à mettre en place un plan de déploiement des autoroutes de
l'information et à accélérer le programme d'équipement du pays".
Ses discours des responsables de l’Etat dans les années 90 montrent déjà la volonté du Maroc
à rentrer dans l’ère des TIC. Mais le Maroc avait emprunté le chemin depuis les années 50 qui
s’est manifesté par la création du Ministère des Postes et des Télécommunications en 1956,
suivi par la mise en place d’Office Nationale des Postes et des Télécommunications (ONPT)
en 1984. En effet, un contrat programme 1993-1997 conclu entre l'Etat et l'ONPT (Office
National des Postes et Télécommunications) a eu le mérite d'engager le Maroc dans un
processus d'extension et de modernisation de ses réseaux des télécoms. De plus, la réflexion
menée dès 1995 au sein de l'initiative « Maroc Compétitif », a abouti en 1996 à la définition
de stratégies de développement de la compétitivité pour quatre grappes, dont l'électronique et
les technologies de l'information. Cette réflexion a débouché sur la formulation de plusieurs
orientations concrètes pour la dynamisation de ce secteur.
Le tournant du progrès des TIC c’est l’année 1994, qui est marquée par l’explosion d'internet
avec le World Wide Web (WWW). Ce vent venant des Etats Unies est arrivé au Maroc en
1995 l’année de l’introduction de l'internet.
Il faut signaler également Promulgation de la loi 24-96 portant réforme du secteur des
télécommunications en 1997. Cette réforme a donné un coup de pouce au secteur des
technologies de l’information et de la communication.
En effet, la volonté du Maroc d'entrer dans l'ère des nouvelles technologies de l'information se
concrétise depuis 1998 avec sa stratégie nationale menée par le SEPTTI61 et qui vise à
l'insertion de l'ensemble de l'économie marocaine dans la société de l'information.
61
Secrétariat d'Etat auprès du premier ministre chargé de la poste et des Technologies des Télécommunication et
de l'Information
147
plus tard le rapport sur « Le Maroc et les technologies de l'information: bases d'une stratégie
».
En 2001 l’Etat a commencé à intégrer les acteurs du secteur privé avec la signature entre le
Gouvernement et l'Association des professionnels des TIC, l'APEBI, d'un contrat-progrès
appelant à une "rupture positive".
En 2004 le CSTI62 devient le Comité Stratégique des TIC organisé en plusieurs pôles;
Lancement du processus de libéralisation de l'Audiovisuel.
L’année suivante c'est-à-dire en 2005 est marquée par l’élaboration et lancement de la Cyber-
Stratégie nationale e-Maroc 2010. Elle s'articule autour de deux objectifs stratégiques majeurs
fortement liés: Réduction de la fracture numérique et Positionnement du Maroc au niveau
international dans le domaine des TIC.
Cette stratégie devrait être axée sur l’exploitation optimale des opportunités induites par la
mondialisation en matière de flux d’investissements. Outre la consolidation de l’entreprise
marocaine et l’encouragement de l’investissement industriel porteur d’une valeur ajoutée,
cette stratégie devrait avoir pour vocation d’ouvrir la voie devant l’économie marocaine, pour
qu’elle puisse investir de nouveaux créneaux industriels faisant appel à des technologies
novatrices et disposant de marchés prometteurs pour écouler ses produits et ses services.
Nous avons autant d’ambition que de détermination pour assurer l’insertion du Maroc, par ses
entreprises et ses universités, dans l’économie mondiale du savoir. […]»63
62
Comité public et privé de suivi des Technologies de l'Information
63
Extrait du Texte intégral du discours adressé à la Nation par SM le Roi Mohammed VI à l’occasion de la Fête
du Trône - 30/07/08
148
Cet extrait de discours de SM le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste, réaffirme la volonté et
l’engagement du royaume du Maroc faire les TIC une des armes de la compétitivité de son
économie.
Le Maroc a adopté une stratégie «E-Maroc» qui ambitionnait d’accélérer son positionnement
à l’échelle internationale et d’en faire une plateforme de TIC. Cette stratégie nationale et
volontariste dédiée aux TIC avait comme devise le développement d’une économie de savoir.
Le Contrat Progrès 2006-2012 comprend les mesures communes prises par le Gouvernement
et le secteur privé pour la mise en œuvre d’un plan de développement du secteur des TIC dans
sa première phase.
rendre accessible aux citoyens l’internet haut débit, rapprocher l’administration des besoins de
l’usager à travers un ambitieux programme d’e-gouvernement, inciter à l’informatisation des
PME-PMI et développer la filière locale des TIC, en favorisant l’émergence de pôles
d’excellence.
De ce fait, le taux de pénétration des TIC dans les entreprises, en particulier les PME et les
TPE, et leur utilisation répandue et effective jouent un rôle primordial dans le développement
149
d’une économie du savoir et dans la capacité des entreprises à produire une valeur ajoutée
supérieure et créer de nouveaux gisements d’emplois.
Au Maroc, le tissu économique est essentiellement constitué de PME et TPE qui présentent un
niveau assez faible d’informatisation. La productivité du travail s’en trouve ainsi freinée.
Pour rentabiliser les investissements TIC, l’entreprise doit avoir atteint une certaine maturité
et de disposer une organisation bien adaptée. Nombreuses des entreprises, surtout les petites,
ne remplissent pas ses conditions.
Beaucoup de petites entreprises au Maroc n’ont pas ou ne veulent pas changer leur manière de
travailler depuis plusieurs générations. Une bonne partie continue de travailler de manière
traditionnelle et ne pense pas aux TIC.
Pour dévier les règles de fiscalité, beaucoup de petites entreprises marocaines évitent
l’informatisation de leurs activités, notamment de leur comptabilité qui les oblige à davantage
de transparence.
64
Société de Services et d'Ingénierie Informatique
150
Cette stratégie vise à inciter à l’informatisation des Petites et Moyennes Entreprises pour
accroître leur productivité et améliorer leur compétitivité. En Sensibilisant, initiant et incitant
les entreprises à l’usage des TIC.
L’enjeu pour le Maroc dans le secteur des TIC pour les années à venir est non seulement de
pérenniser les avancées déjà réalisées, mais surtout de permettre l’insertion du Maroc dans
l’économie mondiale du savoir, via une intégration amplifiée et largement diffusée des TIC au
niveau de tous les acteurs de la société: État, administrations, entreprises et citoyens.(rapport
du Ministère de l’industrie du commerce et des Nouvelles Technologies, 2009).
Les TIC constituent des instruments clés pour le développement humain et économique grâce
notamment à:
Ainsi, développer une utilisation efficace des TIC dans tous les domaines de la vie
économique et sociale marocaine est une priorité pour assurer au pays une croissance et une
compétitivité durables.
151
Au XXI ème siècle, la capacité des entreprises à collecter, produire et gérer l’information est
devenue le vecteur essentiel de la croissance économique, de la productivité et de la
compétitivité.
De ce fait, le taux de pénétration des TIC dans les entreprises, en particulier les PME et les
TPE, et leur utilisation répandue et effective jouent un rôle primordial dans le développement
d’une économie du savoir et dans la capacité des entreprises à produire une valeur ajoutée
supérieure et créer de nouveaux gisements d’emplois.
Au Maroc, le tissu économique est essentiellement constitué de PME et TPE qui présentent un
niveau assez faible d’informatisation. La productivité du travail s’en trouve ainsi freinée.
Le suivi de ces actions gouvernementales et des acteurs des TIC fait cruellement défaut. A
notre connaissance il y’a pas encore de bilan disponible en 2015 sur le contrat progrès 2006-
2012, ni sur le Maroc Numeric 2013.
Ces grandes mesures concernent beaucoup plus aux TIC de communication que des TIC de
gestion pour les entreprises.
L’ANRT effectue annuellement plusieurs études et enquêtes sur les TIC au Maroc, mais elles
ne concernent que les TIC de communication (les téléphones, ordinateurs et internet)
Compléter les informations collectées auprès des opérateurs sur le marché des services
fixes, mobile et de l’Internet et traiter les questions d’usage et de comportement vis à
vis des TIC afin d’analyser des aspects qualitatifs, tels que les usages ou les freins.
Permettre d’alimenter les bases de données internationales (UIT 65, CNUCED, etc.) et
servir notamment pour le calcul des indices TIC qui classent les pays par rapport à
leur niveau de développement des TIC.
Pour les acteurs privés, nous pouvons mentionner l’APEBI66 , la CGEM67, l'Association des
utilisateurs des systèmes d'information au Maroc (AUSIM) et le Maroc Numérique Cluster
65
L’Union internationale des télécommunications (UIT, ou en anglais International Telecommunication Union
ou ITU) est l'agence des Nations unies pour le développement spécialisé dans les technologies de l'information et
de la communication, basée à Genève (Suisse). Elle compte 193 états membres et 700 membres et associés du
secteur. Il s'agit de la plus ancienne organisation intergouvernementale technique de coordination, puisqu'elle a
été créée sous le nom d’Union internationale du télégraphe en 1865. Le développement du téléphone aidant, elle
adopte son nom actuel en 1932 et se voit rattachée directement aux Nations unies en 1947.
66
l'Apebi est la Fédération marocaine des Technologies de l'Information, des Télécommunications et de
l'Offshoring, anciennement appelée Association des Professionnels de l’Équipementier et de la Bureautique
Informatique, est une fédération IT créé en 1989 dont les missions sont: la promotion des intérêts professionnels
collectifs de ses membres, une participation active au développement IT au Maroc et l'accompagnement du
développement du secteur et des opérateurs.
67
Créée en 1947, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc est une association privée regroupant les
entrepreneurs du Maroc. La CGEM représente des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs (industrie,
commerce et services) sur l'ensemble du territoire, 95% de ses adhérents sont des petites et moyennes
153
(MNC).Tous ses organismes interviennent dans la promotion des TIC et des systèmes
d’information au Maroc.
AUSIM est l’Association des Utilisateurs des Systèmes d’Information au Maroc. Elle
a pour but de contribuer à la promotion et au développement des systèmes
d’information au Maroc.
CETIC est une association à but non lucratif présidée par l’APEBI et gérée par les
différents intervenants en termes d’appui aux entreprises. Sur la base de sa conviction
que les TIC sont un puissant levier pour développer le business de l’entreprise, le
CETIC a comme objectifs la sensibilisation des entreprises marocaines aux usages et
enjeux des TIC et la concrétisation de leurs projets en la matière. C’est aussi de
promouvoir l’offre marocaine en lui permettant de s’adapter aux besoins des PME
marocaines.
entreprises. Elle constitue à ce titre, un interlocuteur de poids auprès des pouvoirs publics et des partenaires
sociaux.
154
Gouvernement en matière de Poste, de Télécommunications et de Technologies de
l’Information. De même qu’il est investi de la mission publique gouvernementale de
tutelle sur les Etablissements qui opèrent dans le secteur.
ASTEC est une structure associative destinée à représenter les entreprises membres de
la Communauté du Technopark. Elle vise à dynamiser la promotion de l’offre des très
petites entreprises (TPE) et PME afin de mieux mettre en valeur leurs offres auprès
des donneurs d’ordre nationaux et internationaux dans le domaine des TIC.
Un organisme qui publie des rapports annuels décrivant l’état des Technologies de
l’information et de la communication (TIC) dans le monde. FEM fait chaque année le
classement des pays en matière des TIC
Dans son rapport publié le 11 avril 2013 à New-York, ce classement est dominé par la
Finlande (1er), Singapour (2e) et la Suède (3e). Le Maroc affiche un assez bon levier des TIC.
Il se classe au 89e rang sur 144 pays, contre 91 l’année dernière, avec un indice de 3,64
points.
Il se classe au 89e rang sur 144 pays, contre 91 l’année dernière, avec un indice de 3,64
points. Il a ainsi gagné deux places dans ce classement établi sur la base du «Networked
Readiness Index» (NRI) qui permet d’évaluer la capacité des pays à exploiter les TIC pour le
développement du pays. Cette progression a été réalisée grâce notamment aux évolutions
remarquables enregistrées en 2011 au niveau des indicateurs «télécoms» du NRI. Dans ce
68
Le forum économique mondial (World Economic Forum) est une fondation à but non lucratif dont le siège est
à Genève. Ce forum est connu pour sa réunion annuelle à Davos, en Suisse, qui réunit des dirigeants
d’entreprise, des responsables politiques du monde entier ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de
débattre des problèmes les plus urgents de la planète, y compris dans les domaines de la santé et de
l’environnement. Le forum organise également la « Réunion annuelle des nouveaux champions » en Chine et
plusieurs réunions régionales qui se tiennent tout au long de l’année. Il a été créé en 1971 par Klaus M. Schwab,
professeur d’économie en Suisse1. Parallèlement aux réunions, le forum publie un certain nombre de rapports
économiques et implique ses membres dans différentes initiatives liées à des secteurs spécifiques dont les TIC.
155
sens, la meilleure performance réalisée par le Maroc a été enregistrée au niveau de son
classement pour le pilier «affordability » (accessibilité).
Ce bon résultat est dû, en particulier, aux efforts du gouvernement et des professionnels dans
le domaine de la qualification et au climat de transparence entre organisations
gouvernementales, non gouvernementales et le secteur privé.
Le rapport WEF ajoute cependant que le Maroc cumule encore plusieurs faiblesses vu qu’il
n’a pas encore réussi à créer les conditions requises pour combler le fossé le séparant des
économies avancées dans la compétitivité résultant des TIC: «le pays ne semble pas en
mesure de tirer pleinement parti des TIC pour stimuler le développement économique
souhaité», déplore l’organisme, soulignant l’insuffisance du système éducatif et sa faible
capacité d’innovation. Un avis qui rejoint le constat du chantier «Maroc Numeric 2013»
arrivé à échéance avec seulement 40% de réalisations du programme e-gouvernement selon le
rapport du Maroc export 2013. Un programme, pour rappel, doté d’un budget de 5.2 milliards
de dirhams, qui s’articule autour de quatre axes: favoriser l’accès à l’internet et à la
connaissance, développer le programme e-gouvernement, améliorer l’informatisation destinée
aux petites et moyennes entreprises (PME) afin d’accroître leur productivité et soutenir les
acteurs TI locaux et ceux exerçant en offshore.
C’est l'institution spécialisée des Nations Unies pour les technologies de l'information et de la
communication qui publie également des rapports annuels pour classer les pays du monde en
matière des TIC.
69
L’Union internationale des télécommunications (UIT, ou en anglais International Telecommunication Union
ou ITU) est l'agence des Nations unies pour le développement spécialisé dans les technologies de l'information et
de la communication, basée à Genève (Suisse). Elle compte 193 états membres et 700 membres et associés du
secteur. Il s'agit de la plus ancienne organisation intergouvernementale technique de coordination, puisqu'elle a
été créée sous le nom d’Union internationale du télégraphe en 1865. Le développement du téléphone aidant, elle
adopte son nom actuel en 1932 et se voit rattachée directement aux Nations unies en 1947. L'UIT attribue dans le
monde entier des fréquences radioélectriques et des orbites de satellite, élabore les normes techniques qui
assurent l'interconnexion harmonieuse des réseaux et des technologies et s'efforce d'améliorer l'accès des
communautés défavorisées aux TIC.
156
Elle utilise l’indice de développement des TIC (IDI) pour établir le classement des pays.
L’indice est établi sur la base de onze indicateurs, dont l’accès aux TIC, l’utilisation de ces
technologies et les compétences dans ce domaine.
Dans ses rapports du classement mondial c’est la Suède qui occupait la tête du classement
jusqu’ en 2009.Mais de 2010 à 2012 c’est la République de Corée qui occupe la tête et pour
la 3ème année consécutive, la République de Corée est en tête du classement dans le domaine
des TIC en 2012 sur un total de 157 pays. Le Maroc occupe dans ce classement la 89ème place
contre 97ème en 2008. Nous constatons une nette amélioration pour le Maroc au niveau de
classement général.
Figure 6: Classement selon l'indice de développement des TIC, sélection de pays, 2012
Les actions menées par l’Etat ne concernent pratiquement que des TIC de communications
(Télécom, internet etc.) dans tous les secteurs au Maroc, mais dans notre étude, nous allons
nous intéresser que les TIC dans les entreprises.
157
On peut dire que le Maroc fait un énorme progrès en matière des TIC de communication et
internet selon les rapports de FEM et UIT, mais quand est-il pour les TIC de gestion
d’entreprises (les progiciels de gestion) au Maroc ?
La diffusion des TIC dans les entreprises marocaines, qu’elles soient grandes, moyennes ou
petites, ne se feront donc pas sans créer de nombreux problèmes aux managers. Des
problèmes d’organisation, d’adaptations, de coûts etc….
Cela nous pousse à poser certaines questions: qu’en est-il réellement de la pénétration des
TIC dans les entreprises marocaines ? Quelles sont les applications utilisées ? Quelle est la
perception des TIC ? Ont-elles un rôle stratégique ? Quels sont les effets sur l’organisation et
les ressources humaines qui y ont recours ?
L’objectif de notre étude c’est de faire un état des lieux de la pénétration, diffusion et de
l’utilisation des TIC dans les entreprises marocaines en général et par la suite traiter le cas
particulier des prestataires logistiques au Maroc.
4.1.2 Analyse empirique de l’usage des TIC dans les entreprises marocaines
Comme annoncer ci-dessus, il y’a très peu d’études sur l’usage des TIC dans les entreprises
marocaines, notamment celles qui concernent l’impact des TIC sur la productivité et la
performance des entreprises marocaines. Toutes les études qui ont été menées sur le sujet lors
des dernières années parlent du degré d’usage des TIC par les entreprises marocaines et de
leur importance en général comme levier de développement. Ces études étaient réalisées soit
par des services et départements appartenant à l’État (ANRT, DEPTNT), soit par des
associations professionnelles (APEBI, CGEM).
Pour traiter cet volet d’analyse de l’usage des TIC dans les entreprises marocaines, nous
allons nous baser sur l’une des rares étude menée en 2010 par le CESEM70 (Centre de
recherche de HEM), avec le soutien de la CGEM, auprès de 299 entreprises, qui établit un
diagnostic nuancé par secteur et taille d’entreprise, du degré d’intégration des systèmes
d’information en leur sein et des transformations que les TIC engendrent en interne. Cette
analyse nous permettra de voir un peu d’une part les principales TIC utilisées, le degré de
70
Le Centre d’Etudes Sociales, Economiques et Managériales (CESEM) est un centre de recherche marocain,
dépendant de la direction Recherche et publications de l’Institut des Hautes Etudes Mangement (HEM).
158
pénétration des TIC dans les entreprises marocaines et d’autre part la conception des
dirigeants d’entreprises sur ses technologies.
L’absence des études auprès des entreprises marocaines peut s’expliquer en partie par le
manque de collaboration des entreprises car sur un échantillon de 2550 entreprises, les
enquêteurs n’ont reçu que 299 réponses soit 11,57% dans cette étude.
Selon les enquêteurs, l’échantillon de l’étude est constitué par une majorité de PME-PMI
(70%) et une part non négligeable de GE (30%). Cela est assez proche de la réalité du tissu
économique marocain qui demeure très majoritairement composé d’entreprises de petite taille.
En termes de secteur d’activité économique, les entreprises interrogées se répartissent de la
façon suivante :
159
4.1.2.1 Description du système d’information des entreprises marocaines
«Un système d’information est un ensemble organisé de ressources: matériel, logiciel,
personnel, données, procédures…. permettant d’acquérir, de traiter, stocker communiquer des
informations (sous formes de données, textes, images, sons, ...) dans des organisations»
(Robert Reix ,2000). Cette définition nous montre que le SI n’est pas que les TIC mais c’est
un ensemble d’éléments pour gérer flux d’information en interne et externe de l’entreprise.
L’étude a montré que quasiment toutes les entreprises (98% de échantillon) utilisent des
ordinateurs et ce, quels que soient le secteur d’activité et la taille d’entreprise. Autre fait
marquant, la majorité (96%) dispose d’un SI.
Selon, l’étude bien que les entreprises soient équipées d’un SI informatisé, la majorité (74%)
pensait réaliser un investissement en SI à court et moyen terme. Et c’est pour répondre à deux
principaux besoins: la modernisation de leur SI et l’amélioration de la flexibilité de
l’entreprise, viennent ensuite des besoins managériaux et organisationnels.
160
Figure 8: Les principales raisons d’investissement dans les TIC
Un ERP est un Progiciel de Gestion Intégré (PGI) qui se compose de plusieurs modules
pensés pour former un tout cohérent. Il permet l’intégration de toutes les données de
l’entreprise autour d’un référentiel unique et homogène. L’entreprise n’a pas à développer des
interfaces entre les modules. Grâce à sa base de données intégrée, l’ERP gère toutes les
données de l’entreprise en temps réel. Les possibilités de paramétrage qu’il offre permettent
aux entreprises de le configurer et de l’adapter à leurs modes de fonctionnement.
Les autres applications qui étaient visées par les entreprises de l’échantillon sont de types
CRM (Customer RelationshipManagement/Gestion de la Relation Client) et SCM (Supply
Chain Management/Gestion de la Chaine Logistique) et outils collaboratifs.
Ceci est une indication sur la volonté des entreprises de disposer d’un ensemble d’applicatifs
qui couvrent à la fois les processus back et front office. L’étude a montré également la
présence des applications décisionnelles et open source, mais moins prioritaires.
161
Quelles étaient les applications informatiques utilisées dans les entreprises marocaines d’après
l’étude ?
Désormais, les TIC sont bien présentes dans les entreprises marocaines. Comparés aux
résultats de l’étude du ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies
réalisée en 2003 qui affiche que «59 % des entreprises déclarent utiliser les NTIC contre 43 %
en 1999», les constats de cette étude confirment cette progression. L’ensemble des
technologies dont l’étude a cherché la présence et leur utilisation (ERP, CRM, SCM, E-
procurement, EDI, SI collaboratifs, E-mail, outils décisionnels et open source) tend à
transformer les processus traditionnels d’une entreprise en processus numérique dans la
mesure où les informations supportant ces processus sont essentiellement véhiculées grâce au
système informatique. La figure ci-dessous précise les principales applications informatiques
utilisées.
Figure 9: Fréquence d’utilisation des applications informatiques par les entreprises marocaines
Nous constatons le résultat suivant : L’ERP est relativement plus souvent utilisé (63%). La
messagerie électronique (48%), les outils collaboratifs de type intranet (40%) et le CRM
162
(37%) suivent très loin derrière. Notons que la messagerie électronique et les outils
collaboratifs sont davantage utilisés dans les GE71 que dans les PME-PMI. La taille et la
complexité des activités et des processus expliquent cette nette différence. Nous pouvons
remarquer que les applications open source et décisionnelles ont du mal à percer dans le
paysage applicatif des entreprises de l’échantillon.
Le phénomène ERP, qui a déferlé au milieu des années 90, a séduit plusieurs GE marocaines
et s’installe dorénavant comme une composante fondamentale du SI de gestion de
l’entreprise. Pour éviter le cauchemar des interfaces, les entreprises optent pour une
intégration globale autour d’un ERP. Cherchant à savoir s’il y avait une différence par taille et
secteur d’activités, nous remarquons que les ERP sont fortement utilisés par les GE dans les
secteurs suivants: BTP, informatique et services immobiliers. Dans les PME-PMI, ce sont
plutôt les secteurs de commerce et distribution, l’hôtellerie et l’informatique. Ces progiciels
ont connu un succès mondial tout en suscitant de nombreuses critiques et réserves: «Trop
complexes, trop coûteux, trop standards, trop longs à déployer». Malgré ces difficultés, la
ruée des entreprises vers ces fameux ERP ne s’est pas arrêtée car, bien maîtrisés, ils apportent
plusieurs avantages: l’ERP s’invite avec une approche orientée processus qui rompt avec le
mode de fonctionnement traditionnel de l’entreprise et permet de rationaliser les opérations,
de réduire les coûts et d’améliorer la vision métier. L’existence d’un référentiel homogène, à
la fois en termes de données et de règles de gestion, et partagé par tous les départements de
l’entreprise pourrait faciliter la coopération entre les différents services et entraîner une
communication transversale offrant ainsi un support potentiel d’amélioration des décisions de
gestion. Enfin, les fonctionnalités de paramétrage apportent un niveau de flexibilité
permettant aux entreprises de tester plusieurs configurations organisationnelles.
71
Grandes entreprises
163
Figure 10: Fréquence d’usage des principaux modules ERP
Cependant, un ERP est rarement déployé dans sa totalité. Selon cette étude, les entreprises
marocaines ont opté principalement pour les modules de support. Nous trouvons ainsi dans le
trio de tête, les modules de comptabilité (75%), de contrôle de gestion (65%) et de gestion
commerciale (55%). Les modules financiers sont les plus fréquemment déployés.
Vraisemblablement, les accords de libre-échange signés par le Maroc avec un bon nombre de
pays (USA, Tunisie, Turquie, Égypte etc.) et les nouvelles réglementations ont créé
l’opportunité d’un renouvellement des applications financières et obligé les entreprises
marocaines à rattraper leur retard en termes d’intégration et d’appropriation des SI. Ce constat
est le même dans d’autres pays tels que la France où les entreprises ont opté dans un premier
temps pour les modules de support (Bidan et al., 2002). Les modules d’achats (47%), de
gestion de production (40%) et de gestion des ressources humaines (38%) complètent le
classement. Pris séparément, ces modules sont moins performants. Les performances du
système global sont atteintes grâce à l’intégration des différents modules, d’où l’intérêt
d’élargir le périmètre d’intégration et d’inclure les modules métier pour augmenter les
niveaux de performance de l’ERP en place.
164
La spécificité des grandes entreprises réside dans le fait que les premiers déploiements ont
concerné principalement les modules de support de type financier, comptabilité et contrôle de
gestion, suivi par les modules commercial et achat.
Dans le cadre des PME-PMI, les modules implantés sont à la fois des modules de support et
des modules stratégiques (modules de production, de logistique pour les entreprises de
transport et du secteur industriel). Cette particularité s’explique en partie par le degré moins
élevé de la complexité des problématiques organisationnelles à traiter dans le cadre des
projets ERP des PME-PMI.
Comparée aux ERP, l’utilisation des applications CRM reste en retard et en phase
d’émergence par rapport aux autres pays européens et nord-américains. Cet outil vient
répondre tout d’abord à des besoins métiers à travers une gestion optimisée du portefeuille
clients. L’idée fondamentale d’un CRM est d’accompagner l’entreprise dans
l’individualisation et l’amélioration de la gestion de ses clients et plus généralement de ses
canaux de distribution. Dans les grandes entreprises, les secteurs télécom et activités
financières et assurance sont plus utilisateurs du CRM que les secteurs transport et industriel.
Cette faible pénétration du CRM vient du fait que ce type de pratiques n’est pas fortement
formalisé et répandu dans toutes les entreprises.
La messagerie électronique est bien présente dans les pratiques SI. Alors que les entreprises
disposent de moyens de communication de plus en plus diversifiés, la messagerie électronique
s’est imposée pour devenir incontournable. Ce fait marquant peut s’expliquer par l’effort de
généralisation et de démocratisation de ce média dans les entreprises marocaines. C’est un
support écrit de communication, rapide et répondant à un réel besoin de coordination et de
communication avec plusieurs acteurs internes et externes. L’utilisation croissante de la
messagerie électronique témoigne de l’intérêt du média pour les entreprises et ses managers.
Cependant, gare à l’abus. Tout en étant à l’origine d’une plus grande flexibilité, plusieurs
études ont montré l’accentuation de la surcharge informationnelle montrant ainsi l’incapacité
des salariés à traiter le nombre croissant de messages reçus. Ce fort usage peut être source
d’inefficacité et de perte de temps et de productivité pour les managers.
165
Mais contrairement aux autres outils technologiques, le commerce électronique est moins
pratiqué par les entreprises marocaines.
Paradoxalement, l’étude a révélé que seulement 70% des entreprises de l’échantillon déclarent
en avoir un site internet et 30% n’en disposaient pas. Ce sont plutôt les PME-PMI qui sont
moins enclines à en avoir, seulement 67% déclaraient en disposer contre 78% dans les GE. Ce
qui est surprenant, ce sont les 22% des GE qui n’en avaient pas. L’analyse sectorielle nous
montre que les activités de services telles que télécom, informatique, activités financière et
assurances sont les mieux équipées en site internet.
Plus que l’accès à internet qui est à la fois présent dans les foyers et les entreprises, c’est
l’examen des fonctionnalités disponibles dans les sites internet qui apporte un début de
réponse.
Si presque trois quarts des entreprises déclarent avoir un site internet, ce dernier demeure,
pour une large majorité d’entre elles et sans effet de taille, un site de présentation de
l’entreprise, de son activité, de ses produits et de ses services. C’est ce que l’on appelle
couramment des sites vitrines.
Le constat est donc celui d’un faible développement du commerce électronique puisque peu
d’entreprises offrent la possibilité au client de passer une commande et de la suivre en ligne.
La progression de l’utilisation d’internet est beaucoup plus sensible dans la société selon
l’ANRT (2009), mais sans infrastructure de sécurité suffisante et une généralisation des
moyens de paiement en ligne, le site internet restera un vecteur d’information sans réel
potentiel de développement de transaction en ligne. L’autre enjeu se situe dans les opérations
de mise à jour qui ne sont pas toujours respectées.
Actuellement le pourcentage des entreprises marocaines est beaucoup plus important que ce
qu’a montré l’étude en 2010.Car il y’a une tendance très forte, un engouement et une
nécessité qui imposent aujourd'hui aux entreprises l’usage des TIC. Le recours aux TIC est
devenu une question de survie pour assurer leur pérennité et leur compétitivité. L’étude que
nous avons mené dans le cadre de notre travail de recherche auprès des entreprises
prestataires logistiques au Maroc cette année 2014, va nous confirmer ou non cette tendance
166
de faire plus en plus recours aux TIC par les entreprises en général et celles du Maroc en
particulier.
4.1.2.3 La conception des dirigeants de l’impact des TIC sur les activités de l’entreprise
Cette étude à chercher à savoir auprès des responsables d’entreprises, l’impact de ses TIC sur
les activités et l’organisation de l’entreprise.
L’enquête a montré que les TIC améliorent la capacité de réaction de l’entreprise estime 73%
de l’entreprise de l’échantillon.
Sur le plan opérationnel, l’étude a montré que les informations fournies par le SI de
l’entreprise permettent aux utilisateurs de répondre facilement (69%), mais paradoxalement
moins rapidement (31%) aux sollicitations internes et externes.
167
dans les meilleurs cas, un ERP par exemple ne peut pas couvrir à lui seul plus de 70% des
besoins de gestion du SI d’une GE (CESEM, 2010).
En regardant de près l’effet taille, l’étude montre que 63% des grandes entreprises s’accordent
pour expliquer que les développements spécifiques sont un frein à l’évolutivité et l’ouverture
de leur SI, ce qui n’est pas le cas des PME-PMI (48%). Les DS sont présentés comme des
outils alourdissant le SI et contribuant à la perte d’une cohérence informationnelle, mais
contribuant toutefois à faciliter à court terme la lisibilité de l’application par les utilisateurs.
Les entreprises intègrent les DS au sein de leur SI en admettant et en reconnaissant leur
contribution négative à la flexibilité du SI dans sa globalité. Ce résultat confirme en partie les
conclusions du rapport du CIGREF72 (1999) à savoir que les développements spécifiques
engendrent non seulement des coûts et des retards importants dans les projets, mais annihilent
la capacité à intégrer les nouvelles versions de l’éditeur (type ERP par exemple) et réduit
l’intérêt de l’outil.
72
CIGREF : Club Informatique des Grandes Entreprises Française (www.cigref.fr)
168
La question de l’âge des applications TIC (ERP ou autres) dans les entreprises n’était pas
abordée dans l’étude. Mais elle suppose que la pénétration des TIC dans les entreprises
marocaines est assez récente expliquant ainsi ces constats. Rappelons aussi que l’alignement
signifie la mise en adéquation des décisions relatives aux TIC par rapport à la stratégie
globale de la firme (et inversement, par un principe de feedback), que l’entreprise soit
fortement, moyennement ou faiblement dotée en TIC. Aligner stratégiquement le SI ne se
résume pas à aligner une seule solution progicielle, mais une combinaison d’éléments: la
stratégie de l’entreprise, la stratégie TIC, les processus organisationnels et métiers et
l’infrastructure TIC (CESEM, 2010).
Par ailleurs, bien que les TIC soient plus présentes dans les GE que les PME-PMI, ce sont ces
dernières qui pensent que l’investissement en TIC est utile et apporte un avantage
concurrentiel relève l’étude. Par exemple dans l’étude, 67% des PME du secteur télécom sont
tout à fait d’accord que l’usage des TIC leur permet de répondre mieux et plus rapidement aux
exigences des donneurs d’ordre. En revanche, seulement 20% des GE du même secteur
déclarent avoir un avantage concurrentiel. En mai 2003, Nicholas Carr publie dans le
prestigieux journal Harvard Business Review un article provocateur intitulé «IT Doesn’t
Matter» (la TIC n’a pas d’importance), qui a suscité un vif débat dans les milieux académique
et professionnel. La thèse de Carr est simple: dans la mesure où les TIC deviennent une
commodité et véhiculent des normes et des processus standards, elles ne peuvent plus être
considérées comme un facteur stratégique différentiateur et surtout elles ne peuvent plus
procurer un avantage concurrentiel. Sans tomber dans une logique de déterminisme
technologique où les TIC déterminent tout et expliquent sans équivoque les performances
atteintes, précisons bien que ce ne sont pas les investissements en TIC en tant que tels qui sont
la source de différenciation vis-à-vis de la concurrence; ce sont plutôt le modèle économique
de l’entreprise et le degré d’adéquation de ces outils par rapport aux processus de
fonctionnement intra et inter-firmes. Le lien entre TIC et avantage concurrentiel n’est pas un
lien direct, mais les perceptions des managers peuvent expliquer ces conclusions souvent
rapides (CESEM, 2010).
Dans l’étude il a été constaté un changement organisationnel important au sein des services
financiers ayant mis en place un module de comptabilité et de contrôle de gestion (84% et
81%).
Lorsque les changements ont concerné la prise de décision, ils se sont orientés très nettement
vers la centralisation de la fonction comptable (53%), alors que les efforts de décentralisation
de la décision étaient très faibles (20%).
Même constat concernant les fonctions gestion commerciale (80%) et achat (75%), les
changements étaient significatifs. Ils s’inscrivent souvent dans une démarche globale
d’homogénéisation des processus et d’amélioration de la maîtrise des relations avec des
partenaires (fournisseurs et clients).
La certitude était acquise selon l’étude, les TIC remplissent les fonctions de coordination
entre les services. Pour 78% des entreprises de l’échantillon, l’utilisation des TIC a permis
une meilleure coordination entre les différents services. Cette recrudescence de coordination
est accompagnée par davantage de contrôle (64%), de responsabilisation (63%) et
d’autonomie (58%) pour les utilisateurs des TIC. Les caractéristiques d’intégration, de
traçabilité et d’interdépendance des TIC pourraient expliquer ces constats. Cette relative
170
autonomie peut découler aussi de la facilité et de la rapidité d’accès à l’information par les
utilisateurs, ce qui explique l’amélioration de leur niveau de réactivité (62%) qui réduit leur
degré de dépendance vis-à-vis des autres.
Ces constats pourraient susciter plus de controverses que de consensus, mais ils restent tout de
même exacts lorsqu’il s’agit des TIC. Ces dernières ont eu des effets paradoxaux cristallisés
par des aspects aussi bien positifs que négatifs sur l’organisation et le travail de ses acteurs.
Plusieurs travaux ont montré par exemple qu’elles ont renforcé d’un côté la souplesse de
fonctionnement de l’organisation en la décloisonnant et en créant plus de transversalité, et de
l’autre renouvelé la rigidité en introduisant des procédures centralisées et standardisées. La
variabilité des effets organisationnels des TIC dépend étroitement du contexte organisationnel
et social dans lequel évoluent ces technologies, des marges de liberté, des ressources et des
contraintes liées à la technologie elle-même. Les faits des cas d’entreprises suggèrent que les
conditions organisationnelles sont essentielles à l’orientation du potentiel offert par les TIC
qui sont avant tout des technologies d’organisation. Et la technologie en elle-même sans
adaptation de l’ensemble de l’entreprise n’est garante d’aucun succès d’autant qu’elle évolue
plus vite que l’aptitude des entreprises à les assimiler (CESEM, 2010).
En résumé, sans doute, la pénétration des TIC en entreprises marocaines est faite et elle se
faite de plus en plus. Mais la perception des TIC reste encore à discuter. Selon l’étude de
CESEM en 2010, 70% des entreprises avaient affirmé être en accord avec la proposition selon
laquelle les TIC constituent un enjeu stratégique pour leur DG, Alors que paradoxalement au
même moment seule 48% des entreprises considèrent les TIC comme une partie intégrante de
la stratégie de l’entreprise, 33% la considèrent encore comme une boîte à outil voire un mal
nécessaire (12%).
Ces perceptions nous donnent une indication sur le chemin qui reste à accomplir pour que les
TIC prennent leur place stratégique dans le fonctionnement des entreprises. Précisons par
ailleurs que la nature et la spécificité de certains secteurs d’activités pourraient éclairer
davantage ces retours. Par ailleurs, le niveau de satisfaction des entreprises quant à l’usage
des applications citées ci-dessus était important. 72% des PME-PMI sont satisfaites du
niveau d’adaptation de ces applications à la réalisation des missions et des tâches des
utilisateurs. Elles sont seulement 58% dans les GE. L’effet taille est significatif. Certes le
processus d’informatisation est bien avancé dans les GE, mais la multiplication des
171
applications, des procédures et des contraintes pourrait expliquer cette différence de
satisfaction. En revanche, au niveau des PME-PMI, le périmètre d’intégration et d’utilisation
des TIC est très restreint et surtout moins complexe.
Cette étude de CESEM nous a permis d’avoir une compréhension de la dynamique des TIC
dans les entreprises marocaines toutes tailles et tous secteurs confondus. Elle nous a permis
également de dresser un état des lieux sur la place qu’occupent les TIC au sein des
entreprises marocaines. Les résultats de cette étude nous donnent une idée sur le degré de
pénétration des TIC, leur usage et impact stratégique et organisationnel.
Désormais, les TIC sont bien présentes. Comparés aux résultats des études du ministère de
l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies réalisées en 2003 qui affiche que
«59 % des entreprises déclarent utiliser les TIC contre 43 % en 1999», les constats de cette
étude confirment cette progression. Cette étude met clairement en évidence la progression du
degré d’informatisation des entreprises marocaines. Car elle affiche un taux beaucoup plus
réconfortant de 96%. Selon cette suite logique de la progression de pénétration des TIC dans
les entreprises marocains, nous pouvons supposer qu’aujourd’hui en 2014, le taux est bien
plus supérieur que le précédent (96% en 2010). Cette généralisation des TIC reste tout de
même marquée par des niveaux de disparités fonctionnels et par secteur d’activité.
Aujourd’hui leur présence semble néanmoins perdurer. Mais, cela ne doit pas pour autant
cacher les grandes difficultés et contraintes à manager.
D’autant qu’il n’existe pas de chiffres et de retour d’expérience suffisamment complet des
entreprises utilisatrices de ce type de technologies au Maroc, notre objectif était dans un
premier temps à travers quelques études disponibles de faire un état des lieux de l’usage de
ces TIC dans les entreprises marocaines et dans un deuxième temps réaliser notre étude
empirique sur un secteur bien précis qui est celui de transport et logistique (prestataires
logistiques). Cette étude nous permettra d’affirmer ou infirmer cette progression des TIC dans
les entreprises marocaines précisément celles des prestataires logistiques, elle permettra
également de répondre à la problématique de ce travail de recherche.
172
4.2 Logistique et prestations de services logistiques au Maroc
La logistique et les activités logistiques au Maroc connaissent une grande mutation ces
dernières années. L’objet de ce sous-chapitre est d’étudier la logistique et les activités
logistiques au Maroc afin de faire un état des lieux sur celles-ci. Cette étude nous permet de
faire la transition vers l’objet principal de notre travail de recherche qui est l’utilisation des
TIC par les prestataires logistiques au Maroc. Pour cela, nous allons dans un premier temps
traiter la logistique au Maroc et dans un second temps traiter les prestataires de services
logistiques au Maroc.
Dans les années 90, la logistique s’est élargie aux flux entre entreprises, depuis les
fournisseurs initiaux jusqu’aux clients finaux. Aujourd’hui, la logistique s’est imposée comme
un élément de différenciation (respect des délais, conformité des commandes, SAV…).
Les prochaines années seront décisives pour le Maroc qui a choisi la voie de l’ouverture et de
la libéralisation. Toutefois, le diagnostic de situation permet de constater que le Maroc est
relativement en retard par rapport à ses concurrents directs sur le marché européen.
73
la logistique du commerce au Maroc : Etat des lieux et pistes de développement Direction des études des
prévisions financières. Ministère de l’économie et des finances. Juillet 2008.
173
Et pour bien saisir ses avantages compétitifs, les domaines d’amélioration de la logistique au
Maroc restent importants pour faire face aux contraintes multiples et complexes auxquelles
l’économie marocaine est confrontée.
L’Etat marocain a engagé plusieurs grands projets pour developpeler la logistique que nous
allons details par la suite.Il a egalement liberalisé ce secteur de la logistique et de transport en
impliquant le secteur privé materialisé par la signature du contrat programme.Il y’a aussi les
associations qui jouent un role très important, notamment l’AMLOG74 qui depuis 2005
occupe une place très importante dans la promotion de la logistique au Maroc.
Le Maroc possède une superficie de 710 850 km2 et une population de plus de 33millions
d’habitants en 2013. C’est le plus atlantique des pays du Maghreb et géographiquement
parlant le plus proche de l’Europe, dont il n’est séparé que de 14 km.
Depuis plusieurs dizaines d’années, le Maroc base sa compétitivité sur le moindre coût de sa
main-d’œuvre et la proximité géographique de l’Europe. C’est pourquoi il s’est spécialisé
dans des segments de production demandeurs de main-d’œuvre non qualifiée.
L’économie du Maroc ne reposant pas sur le pétrole, le développement des exportations est
pour lui une nécessité plus pressante que pour certains de ses voisins et concurrents
régionaux.
La quasi-totalité des industries marocaines sont implantées dans le quart nord-est du pays,
entre les côtes atlantique et méditerranéenne et l’Atlas. Les entreprises exportatrices sont
concentrées dans les villes et à la périphérie des grandes cités (notamment dans la région de
74
L’Association Marocaine pour la Logistique (AMLOG) créée en 2005, le present monsieur EL KHAYAT
Moustapha.
174
Casablanca et au nord du pays). Cette tendance est encore plus marquée dans le cas des
activités exclusivement exportatrices telles que la sous-traitance électronique et le textile75.
Les principaux centres de consommation coïncident avec les grands pôles industriels. Il existe
5 grandes aires métropolitaines. La plus importante, et de loin, est celle de Casablanca
(environ 4 millions d'habitants). Elle est suivie par Rabat- Salé-Kenitra, Fès-Meknès, Tanger-
Tétouan et Marrakech (CETMO, 2010).
Le principal partenaire commercial du Maroc est l’Union européenne, avec laquelle il a signé
le 13 octobre 2008, un accord de statut avancé. Il possède par ailleurs des accords de libre-
échange signés respectivement avec les États-Unis, la Turquie, l’Égypte, la Tunisie et la
Jordanie. L’Union européenne est la principale destination des exportations marocaines. Les
importations suivent un modèle similaire puisque 60 % d’entre elles proviennent des pays de
l’UE. La France, et à moindre échelle l’Espagne, sont les principaux pays d‘origine et de
destination du commerce extérieur marocain.
Le contexte économique des dernières décennies a été marqué par de multiples mutations qui
ne cessent de remettre en question les stratégies des entreprises marocaines. En effet, on
assiste à une ouverture des marchés, à une sévère concurrence en termes de prix, délais,
qualité, flexibilité et à des exigences de clients en perpétuelle évolution. Dans ce contexte de
75
CETMO (Centre d'Études des Transports pour la Méditerranée Occidentale), rapport sur Le secteur logistique
sur la rive sud de la Méditerranée Occidentale, Diagnostic et propositions pour améliorer l’offre de services
logistiques, 2010.
175
plus mondialisé, la logistique constitue un des chantiers prioritaires au niveau économique et
social.
Les entreprises doivent ainsi adapter leur logistique en permanence et ont besoin de la
logistique pour cela76.
Une fluidité des flux physiques et informationnelle: Celle-ci passe par un déploiement
judicieux de plate-forme et par l’adoption de technologies permettant la fluidité des
flux d’information et le suivi des flux de marchandises (commandes en ligne et suivi
des commandes), des réseaux informatiques (échanges de données), des systèmes
d’information en temps réel.
76
Les changements de lieux de production, l’augmentation du nombre de références, la diminution des surfaces
de stockage dans les commerces et les usines ou l’arbitrage entre les différents modes de transport disponibles
impliquent une réorganisation régulière des flux et, parfois, des implantations.
176
Une externalisation poussée de certaines activités: Afin d’augmenter leur
compétitivité, les entreprises marocaine sont incitées à repenser leur organisation. En
plus d’une recherche de réduction de couts, les entreprises marocaines devront
recourir à l’externalisation dans le but de se recentrer sur leur cœur de métier. Cette
tendance aboutit à la délégation d’activités à faible valeur ajoutée.
En 2003, Philippe Pillaud a déterminé certains facteurs clefs de la logistique au Maroc qui
sont:
Concentration des producteurs sur leurs métiers à plus forte valeur ajoutée.
Palettisation.
Le transport terrestre
177
véhicules/km/jour, et il assure ainsi 90 % de la mobilité des personnes et 75 % des flux de
marchandises (70 millions de tonnes), à l'exception des phosphates.
Le transport ferroviaire
Le réseau ferroviaire marocain est l'un des plus développés d'Afrique, il relie toutes les villes
principales du royaume. Le réseau ferroviaire est géré par l'ONCF, une entreprise publique
sous la tutelle du MT77. Elle est la seule entreprise ferroviaire à fournir des services de
transport de marchandises sur le territoire marocain.
La superficie du réseau ferroviaire, d'environ 2 000 km, assure le transport annuel de plus de
35 millions de tonnes de fret et de 25 millions de passagers. Le réseau ferroviaire marocain,
qui est l'un des plus développés d’Afrique, relie entre elles les principales villes du royaume.
La longueur de ce réseau est de 1 907 km, dont 1 022 km sont électrifiés, 1 489 km à voie
unique et 18 km à voie double. L’axe principal du réseau est Marrakech- Casablanca-Rabat-
Tanger, d'où part également une ligne en direction de Fès, Oujda, Bouarfa, qui bifurque vers
le sud vers Bouarfa. Les autres lignes, plus petites, conduisent à Safi, El Jadida et Oued Zem
et au bassin de phosphates.
L’office National des Chemins de Fer (ONCF) dispose de 6.386 wagons de marchandises
dont 70% du transport des phosphates et des autres minerais, des produits chimiques, des
engrais, etc. Les recettes de l’office sont constituées à hauteur de plus de 60% de produits du
trafic des marchandises. Le transport des voyageurs, quant à lui, en représente le tiers.
Le projet de ligne à grande vitesse (LGV) pour relier les principales villes du royaume avance
à grand pas et sera opérationnelle bientôt.
77
Ministère de Transport
178
Le transport maritime
Med). Ces ports sont répartis sur les 3 500 km du littoral qui s'étend de l'océan Atlantique à la
Méditerranée, ce qui permet un trafic annuel d'environ 60 millions de tonnes de marchandises
et le transport de 4 millions de personnes.
Il existe actuellement un vaste réseau de services directs réalisant du commerce avec l'Europe.
Le Maroc est bien desservi: une vingtaine de lignes permettent le transport de marchandises,
en particulier vers les ports européens. En outre, environ 30 lignes opèrent actuellement au
départ de Tanger Med.
Le transport maritime des marchandises revêt une importance cruciale dans la mesure où il
profite d’un littoral de 3500 km pour assurer le transit de plus de 95% du commerce extérieur
à travers 30 ports. Le port de Casablanca, qualifié de port polyvalent, s’accapare plus du tiers
du trafic global. Celui de Mohammedia (17%) s’est spécialisé dans le trafic pétrolier, celui
d’Agadir (5%) dans les produits de la pêche et les fruits et les légumes. Les ports de Safi
(6,5%) et de Jorf Lasfar (23%) dans les minéraux, celui de Tanger (6,5%) dans le transport
des passagers et de marchandises et le port de Nador dans l’acier, les mines et les industries
agroalimentaires.
Le transport aérien
Le Maroc possède également des infrastructures et moyens, qui sont adaptés à un trafic
spécialisé en transport urgent, de produits technologiques et de produits périssables, qui
exigent un traitement moderne et professionnel en matière de la logistique.
RAM Cargo, filiale de Royal Air Maroc, domine ce segment du transport aérien. En 2010,
elle revendique une part de marché de 55%, devant les compagnies du Golfe (30% du trafic),
suivies des intégrateurs (opérateurs qui font leur propre handling et offrent toute la chaîne
logistique) et des compagnies low-cost marocaines. Dans le journal économiste édition N°
3523 du 05/05/2011, nous pouvons lire les statistiques suivantes : Mis à part les intégrateurs,
50.000 tonnes de marchandises ont été traitées au cours de l’année 2010. Au départ du Maroc,
c’est l’alimentaire périssable (35%) qui arrive en tête des produits exportés, suivi de
l’électronique (12%) et de général cargo (10%). 60% des marchandises exportées vont en
Europe, Amérique du Nord (12%), Asie (12%), Afrique (12%).
179
L’import concerne l’équipement et les pièces détachées (15%), les produits hôteliers (5%), les
produits pharmaceutiques (5%). Leur provenance, c’est essentiellement l’Europe (60%),
l’Asie (16%), l’Amérique du Nord (10%) et le Moyen-Orient (7%).
Le Maroc possède également dans presque toutes ses grandes villes zones aéroportuaires
dotées installations dédiées aux activités logistiques. La zone principale est celle de la zone
technopole aéroport Mohamed V.
180
4.2.1.2.2 Formation dans le domaine de la logistique
Actuellement le secteur de la logistique au Maroc souffre de l’absence d’une ressource
humaine qualifiée et compétente. Il y’a beaucoup de personnes qui travaillent dans le secteur
sans formation et ni qualification à la matière. Il existait un décalage entre les attentes
nationales et les réponses proposées par les écoles, mais ça fait quelque années le
gouvernement a mis en place des politiques pour encourager et adaptées des formations à ce
secteur.
Le réseau des établissements publics de formation professionnelle est géré par l'Office de la
formation professionnelle et la promotion du travail (OFPPT). Ce bureau est le premier
opérateur public marocain en matière de formation professionnelle, et son activité couvre
l'ensemble du territoire via les principaux secteurs de l'économie nationale. L'OFPPT propose
environ 40 % des formations globales et plus des deux tiers de celles mises en place par le
public. L'OFPPT propose aux entreprises les services suivants :
Formation qualifiante. Cette formation destinée entre autres aux nouveaux recrutés des
entreprises permet de les rendre immédiatement opérationnels dans les postes
auxquels ils peuvent postuler.
Depuis environ une décennie, le gouvernement a introduit dans les universités du royaume
des formations en licence professionnelles et masters en logistique et transport. Parmi ces
universités, il y’a :
MUNDIAPOLIS
182
SUPTEM : Ecole supérieure des sciences techniques et de management-Tanger
Les exploitants de ses infrastructures, les formateurs et les formés, forment ensemble de ce
qu’on appelle les acteurs de la logistique nationale.
183
Les opérateurs de transport routiers
Les opérateurs de transport, c’est-à-dire les entreprises de transport public. Selon les données
fournies par le ministère marocain de l’Équipement et des Transports (MET), il y avait
environ 25 000 entreprises de ce type depuis 2010.
Ce secteur regroupe :
Opérateurs logistiques
Les opérateurs logistiques au Maroc regroupent, l’Etat, les opérateurs économiques privés, les
transporteurs et les prestataires logistiques.
Les entreprises logistiques nationales intervenant comme prestataires 3PL ne sont pas
nombreuses. Bon nombre d’entreprises de transport proposent des services de stockage, mais
de bas niveau et sans prestations complémentaires. De grands groupes internationaux tels que
Dachser, DHL, Geodis, Militzer & Münch - M&M Group et Schenker … sont par contre
présents.
184
4.2.1.4 La stratégie et politiques gouvernementales
Depuis quelques années le Maroc a entamé un vaste chantier qui vise au développement du
secteur logistique et transport.
Une volonté politique forte de développement du secteur logistique se traduit au Maroc par un
contrat-programme qui constitue un cas particulier au Maghreb entre l’État et le secteur privé,
visant à consolider le service de la logistique et à accompagner la structuration du marché
logistique intérieur en créant un réseau de plates-formes logistiques au niveau de toutes les
régions du Maroc, en aidant au développement des activités des opérateurs logistiques
marocains, en formant des compétences de tous niveaux et pour toutes les activités logistiques
et en préparant des personnels administratifs qui régulent le système logistique
marocain(Mustapha El KHAYAT, 2011)78.
Ainsi, si le Maroc a pu durant ces dernières années sous la Conduite Eclairée de Sa Majesté le
Roi Mohamed VI, Que Dieu L’Assiste, réaliser une véritable rupture dans le développement
des infrastructures de transport (autoroutes, ports, chemins de fer…) et franchir d’importantes
étapes dans le processus de réforme, de libéralisation et d’introduction de la concurrence dans
les différents modes de transport terrestre, maritime et aérien, comme dans le secteur
portuaire, le développement du secteur de la logistique apparaît aujourd’hui comme la
nouvelle priorité stratégique pour parachever le processus de renforcement de la compétitivité
de l’économie marocaine dans les secteurs de l’Equipement et des Transports.
En effet, tout développement des services logistiques ne peut se faire sans infrastructures
efficaces, ou sans l’élimination des entraves institutionnelles telles que les situations de
monopole ou de faible concurrence.
Pour arrêter les contours de la politique du Maroc dans le secteur de la logistique, le Ministère
de l’Equipement et des Transports en partenariat avec la Confédération Générale des
Entreprises du Maroc (CGEM) a lancé une étude visant la définition d’une stratégie et un plan
d’action pour l’amélioration de la compétitivité logistique du pays.
78
Mustapha El KHAYAT,Professeur aux universités, Président de l’Association Marocaine pour la Logistique
(AMLOG), Casablanca , « La logistique en Méditerranée : aperçu et perspectives », Économie et territoire |
Territoire et transports, Med.2011.
185
Cette étude a fait l’objet d’une convention de financement avec le Fonds Hassan II pour le
développement économique et social dont la signature a été présidée par SA MAJESTE LE
ROI Mohamed VI, Que Dieu l’Assiste, le 19 mai 2008 à Casablanca. En effet, elle a montré le
potentiel d’amélioration de la compétitivité de l’économie du Maroc, à l’export et à l’import
comme en interne, par le biais d’une logistique performante réorganisant et optimisant les
différents flux de marchandises.
Cette stratégie nationale logistique porte sur cinq grands axes de progrès pour la filière
logistique marocaine qui sont:
79
PF(Plateforme)
80
Transport Routier de Marchandises
187
De plus, partant de l’importance de la disponibilité des compétences pour accompagner le
développement du secteur logistique national et renforcer sa capacité d’attraction des
investissements, la composante ressources humaines est un axe fort de la nouvelle stratégie.
En effet, le marché de l’emploi se caractérise actuellement par une inadéquation entre l’offre
et la demande en termes de profils, en particulier pour les métiers des opérateurs. De plus, la
modernisation du secteur logistique marocain crée une demande de profils nouveaux, parfois
très spécialisés et peu ou pas disponibles sur le marché national. D’où la programmation et
mise en œuvre d’un plan intégré des formations dans le domaine de la logistique touchant
l’ensemble des niveaux de qualification: opérateurs spécialisés, techniciens spécialisés,
ingénieurs et managers.
188
189
4.2.2 Les prestations de services logistiques au Maroc
Le marché des prestations logistiques au Maroc est animé par les opérateurs logistiques, dont
fait partir les prestataires logistiques. Il est important de faire la distinction entre operateurs
logistiques et prestataires logistiques, pour cela, nous allons nous appuyer sur la définition de
chaque expression.
Le mot operateur logistique et prestataire logistique sont utilisés à tort et à travers, beaucoup
de gens font la confusion des deux mots. Ainsi, il est important de distinguer ces deux notions
afin de comprendre la place de chacune dans la sphère logistique.
Opérateur logistique:
Toute personne morale de droit public ou de droit privé qui se livre à une ou plusieurs
activités logistiques (transport, conditionnement, stockage, approvisionnement et des services
connexes) ou à des activités d’aménagement, de développement ou de promotion de zones
d’activités logistiques81. Tandis que le prestataire logistique peut être défini comme :
Prestataire logistique:
Acteur logistique réalisant un certain nombre d’opération logistiques pour le compte de son /
ses Client(s) (donneur d’ordre).
Les prestataires logistiques classiques sont des prestataires qui assurent l’exécution des
opérations de logistique physique (transport et entreposage) et dont le système de gestion se
limite au suivi de celle-ci pour le compte de l’entreprise cliente ;
3PL (Troisième partie Logistique): sont des prestataires logistiques à valeur ajoutée qui
intègrent à l’offre du prestataire classique un certain nombre de services allant de la prise en
charges d’opérations de manipulations complexes (co-manufacturing, co-packing), à la
gestion d’opérations administratives (facturation, commandes) et de gestion de l’information
(tracking-tracing…).
81
Loi N° 59-09, Bulletin officiel N° 5962-19 chaabane 1432(21-07-2011).
190
D’après Filser et paché (2008)82, trois familles de prestataires sont à distinguer en fonction de
la complexité de leurs offres de service :
Les Prestataires logistiques(PL) classiques : sont des PL qui gèrent et exécutent les simples
opérations physiques de transport ou de stockage. Ils sont communément nommés les 2nd PL
(second party logistic).
Les PL à valeur ajoutée : Des PL intègrent en plus des fonctions précédentes, des opérations
à caractère industriel (différenciation retardée), administratif (facturation) ou informationnel
(traçabilité) ou logistique (gestion des flux retour). Ils sont communément nommés les 3 PL
ou TPL (Third party logistic). Le terme 3PL83 s’utilise surtout lorsque des services à plus
forte valeur ajoutée sont inclus dans l’offre du prestataire.
Les PL dématérialisés: Sont des PL qui ne disposent pas d’actifs physiques en propre mais
ont la capacité de construire des offres sur mesure aux différents clients en mobilisant les
ressources d’autres prestataires et en assurant la cohérence du service global grâce à une
meilleure maîtrise des flux d’informations. Ceux-là sont communément nommés les 4PL84 ou
FPL (Forth party logistic) ou LLP (Lead logistics provider) (Selviadiris et Spring ,2007).
Les prestataires logistiques existaient déjà depuis les années 1900, mais sous une forme
différente de 3PL. Exemple: les groupes allemands M&M depuis 1880; DACHSER qui date
de 1930, DHL 1969 et le groupe français GEFCO 1949.
Le concept du 3PL (ou Third Party Logistics) s’est progressivement imposé dès le début des
années 90. La recherche d’une compétitivité de plus en plus grande dans les années 80 et la
mondialisation des années 90 ont amené les entreprises à externaliser un grand nombre de
leurs activités et à délocaliser leurs unités de production.
82
Cécile Cézanne et Laurence Saglietto, op cité.
83
Une étude réalisée par Accenture et la NortheasternUniversity met en évidence la place croissante des 3PL
dans le mouvement d’externalisation logistique aux USA : 2004 Annual 3PL .User and Provider Surveys,the
12th Annual US Fortune 500 Manufacturer User Survey…
84
Marque déposée par Accenture en 1996.
191
formation d’une chaîne logistique ou supply chain composée d’un panel fournisseurs et
prestataires logistiques. D’où l’apparition et le développement des prestataires logistiques.
La logistique au Maroc est un marché porteur, mais les prestataires locaux doivent faire face à
la concurrence européenne et présente une offre professionnelle.
Ils ne peuvent pas faire de l’amateurisme, sur ce marché les marges sont très faibles et les
investissements élevés.
D’ailleurs dans les grandes entreprises et des multinationales, nous avons des responsables
logistiques qui peuvent identifier rapidement les professionnels et selon Philippe Pillaud
(2003) c’est à travers les 8 points suivants :
Configurer un entrepôt ;
192
4.2.2.2 Prestataires et services logistiques au Maroc
Les prestataires logistiques tels que nous connaissons ont fait leur apparition au Maroc vers
les années 80 et 90 suite à la mondialisation et l’expansion de ce métier de prestataires
logistiques.
Aujourd'hui en 2015 au Maroc, il y’a plus d’une soixantaine des prestataires à travers le
royaume, mais ne sont pas tous des 3PL.
L’offre logistique est dominée par les prestataires internationaux entrés sur le marché vers les
années 80 /90. Parmi lesquels on peut citer: DACHSER, DHL, GEFCO, GEODIS, M&M ;
SCHENKER, IPSEN LOGISTICS …………
La prestation de services logistiques est relativement faible et peu diversifiée, les entreprises
qui proposent une large gamme de services de logistique sont rares, environ une quinzaine sur
l'ensemble du territoire marocain.
Les prestataires qui proposent une gamme complète de services de logistique sont presque
tous des filiales de grands groupes européens qui ont comme clients, dans la plupart des cas,
des entreprises multinationales.
Les entreprises logistiques nationales intervenant comme prestataires 3PL ne sont pas
nombreuses, la plupart des prestataires proposent de service de transport de stockage, mais de
bas niveau et sans prestations complémentaires. Parmi ces prestataires logistiques nationaux
on peut citer: la Voie express, ONCF logistique, SNTL: SNTL DAMCO, SDTM, TIMAR
Maghreb Solutions Logistics ……
Le marché marocain de la sous-traitance logistique de type 3PL (stockage, gestion des stocks,
préparation des commandes, organisation de la distribution physique, services d’information
et à valeur ajoutée) est bipolaire: les demandes de prestations logistiques émanent
majoritairement d'entreprises étrangères ou d’entreprises orientées vers le commerce
international, alors que les ressources des entreprises marocaines sont tout juste suffisantes
pour le transport ou le simple stockage85.
85
Etude de CETMO dans le cadre du Forum Euromed Transports et des travaux du GTMO 5+5 « Le secteur
logistique sur la rive sud de la Méditerranée Occidentale »,2010).
193
Le marché se heurte à la même difficulté que dans les pays européens lors de l’apparition des
opérateurs logistiques: la réticence des clients à confier à des tiers des informations détaillées
concernant leurs processus et leurs clients, et l'idée que l'opérateur logistique peut se
transformer en distributeur commercial grâce aux informations et aux contacts obtenus86.
Pour organiser et structurer le marché des prestations logistiques au Maroc, il serait important
de définir ce qu’un opérateur logistique et ce qu’un prestataire logistique et établir la
distinction. Il faut également situer le rôle de chaque opérateur qui exerce sur le marché.
Les prestataires logistiques marocains ont longtemps axé leurs activités logistiques sur la
commercialisation de solutions de transport plus ou moins complexes. Mais depuis un certain
nombre d’années les entreprises telles que SNTL, La Voie Express SDTM sont toutefois
devenues de véritables intégrateurs logistiques. Leurs clients sont majoritairement marocains
et elles disposent d’entrepôts dans les principales villes de province, où elles peuvent fournir
des services logistiques diverses.
La messagerie se développe de plus en plus, ce secteur de la logistique était dominé par des
filiales de multinationales telles que DHL, mais depuis quelque année les prestataires
nationaux tels que la voie express ou ONCF par sa filiale Carré ont commencé à s’imposer
comme l’un des leaders dans ce secteur de la logistique.
86
Idem
87
Dahir n°1-11-85 du 29 rejeb 1432 (02 juillet 2011) portant promulgation de la loi n°59-09 portant création de
l’Agence marocaine de développement de la logistique.
88
La stratégie Nationale pour le développement de la compétitivité logistique du Maroc.signé en avril 2010, sous
la Présidence effective de Sa Majesté le Roi Mohammed VI
194
Cependant, certains opérateurs sont devenus des véritables prestataires logistiques et des
clients nationaux mais également des internationaux.
Par ailleurs, il y’a des grands groupes marocains qui ont développé les activités logistiques,
même si celles-ci ne sont pas leurs activités principales mais une extension de leur marché
initial, parmi ces grands groupes nous pouvons citer : l’ONCF, la SODEP et la SNTL. La
SODEP, quant à elle, propose à ses clients des plates-formes logistiques dans différents ports,
notamment à Casablanca et Mohammedia. Enfin, la SNTL poursuit une stratégie de
diversification des activités; elle dispose pour cela d’un patrimoine très important dans ce
domaine de la logistique, notamment de terrains et de locaux. Depuis 2011, la SNTL exploite
en collaboration avec DAMCO une des plus grandes plates-formes logistiques en Afrique
pour ne pas dire la plus grande, qui se situe à la zone industrielle de Mohammedia.
La stratégie de l’ONCF consiste à encourager ses clients industriels et les grands chargeurs à
s'installer dans des espaces de son domaine afin d’accéder plus facilement à la voie ferrée.
L’ONCF s’est doté depuis le 29 juillet 2008, d’un port sec sous douane à Casablanca, sur une
superficie de 8 ha, constituant la première phase du projet intégré de plate-forme logistique
MITA de 40 ha. Ce projet rentre dans le cadre du programme de construction d’un réseau de
plates-formes logistiques qui couvrira les principaux centres économiques du pays.
Le Maroc, pour enclencher une nouvelle dynamique du secteur, a adopté plusieurs politiques
de développement du secteur logistique et transport, parmi lesquelles nous avons celle du 21
avril 2010, une stratégie nationale pour le développement de la compétitivité logistique, basée
sur des études de flux d’échanges et un benchmark international.
195
4.2.3 Analyse du secteur logistique au Maroc
Le secteur logistique au Maroc est en voie de développement, ces dernières années l’Etat et
les autorités locales ont pris beaucoup de mesures pour accompagner le secteur. Pour le
moment ses mesures n’ont pas eu assez d’effet, il faut donc plus d’implication et de
mobilisation de tous les acteurs pour avoir les résultats attendus. Le Maroc a un énorme
potentiel en matière de logistique, il faut donc dynamiser le secteur pour exploiter ce potentiel
qui est un vecteur majeur de développement du pays.
Comme nous l’avons vu, le secteur de la logistique est étroitement lié aux différents secteurs
qui alimentent l'économie d'un pays. La proximité du Maroc avec le marché européen a
encouragé les autorités marocaines à promouvoir le secteur au moyen du développement des
industries manufacturières faisant partie de la chaîne de production. Les industries automobile
et électronique en ont été les principales bénéficiaires. Par ailleurs, cette proximité constitue
un véritable atout pour les secteurs soumis aux changements importants et rapides de la
demande, qui exigent une grande réactivité que le Maroc peut assurer. Afin de développer le
secteur, les autorités ont été sensibles aux réformes logistiques nécessaires et ont investi dans
les ports, les autoroutes, les zones logistiques et les douanes.
Pour les professionnels du secteur logistique, le Maroc présente certains avantages par rapport
aux autres pays de la région dotés d’une économie similaire. Ces avantages sont: la facilité et
l'accessibilité dans l'organisation des transports internationaux, la qualité des infrastructures
fixes du transport et la qualité des infostructures servant à gérer les opérations logistiques.
Toutefois, malgré ses efforts, le Maroc n'a pas encore récolté le fruit des mesures mises en
œuvre pour développer le secteur de la logistique. Selon les professionnels du secteur, les
principales raisons de ce retard seraient liées aux aspects suivants: les coûts de la logistique
interne (transport routier et stockage), la capacité de suivi et de localisation des expéditions, la
faible concurrence des opérateurs locaux de services de logistique (capacité à générer de la
valeur ajoutée), la non collaboration des industriels, la cherté du foncier.
Ainsi, la logistique au Maroc est chère, ce qui constitue un point négatif pour un pays qui
entre peu à peu dans la concurrence internationale. Le Maroc est confronté à des continents
tels que l’Asie, qui fournit de meilleures prestations en termes de coûts de production sur des
segments de marché similaires et peut donc lui prendre des parts de marché.
196
Le potentiel des marchés liés aux produits manufacturés n’a pas été pleinement exploité en
raison, entre autres, de l'absence de prestations directes d’expédition de conteneurs vers des
destinations plus lointaines que l’Europe. Alors que les importateurs et les exportateurs
marocains dépendent presque entièrement du transport maritime pour accéder à leurs
fournisseurs et aux marchés d’exploitation, l'existence de liaisons logistiques maritimes
efficaces et économiques vers les marchés d'exportation et les sources d'approvisionnement
(la plupart des matières premières utilisées pour la fabrication sont importées) est un élément
essentiel pour préserver la compétitivité globale des exportations marocaines.
Les prestations logistiques au Maroc commence à évoluer mais encore peu diversifiées. Il
n’existe aucune donnée à propos du volume que représente le marché de la sous-traitance ou
d’externalisation logistique nationale.
Beaucoup d’industriels et autres opérateurs économiques sont encore réticents à confier à des
tiers des informations détaillées concernant leurs processus et leurs clients, et l'idée que
l'opérateur logistique peut se transformer en distributeur commercial grâce aux informations
et aux contacts obtenus. Cette réticence est l’une des entraves au développement du marché de
prestations logistiques au Maroc.
Cette évolution est due à plusieurs facteurs: l’évolution du contexte économique, l’ouverture
des marchés, l’augmentation des pressions concurrentielles, les changements relationnels
entre donneurs d’ordre et prestataires logistiques, l’intégration progressive des nouvelles
technologies.
197
Pour faire face à tous ses défis, les prestataires logistiques ont développé des systèmes
d’information puissants en intégrant des TIC. Les TIC permettent aux prestataires de maitriser
les flux physiques par les flux informationnels pour mieux répondre aux besoins de leurs
clients.
Comme toute activité de pilotage, la logistique repose sur l’exploitation de bases de données
traitées par les SI (VALLIN Philippe, 1999)89 et ses systèmes d’information s’appuient
également sur les technologies de l’information et de la communication.
Il ne serait pas possible de garantir les tâches que doit accomplir un SIL dans le SCM sans le
soutien et le développement des TIC, qui sont considérés comme des facteurs clés, qui
permettent la croissance et le développement de la logistique (DHIBA.Y, 2010).
Les TIC ont contribué à déclencher et accélérer l’évolution des dispositifs logistiques et
surtout la mise en acte d’innovations (Fabbe-Costes et al. 2000). L’évolution de la logistique
est due en grande partie à l’avènement des TIC.
Il est légitime de considérer que les actuels modes de gestion des flux ne seraient pas ce qu’ils
sont sans les TIC et les SICLE qui les mettent en œuvre (Abecassis .C et al, 1999).
L’évolution des besoins des clients, a impacté le mode de gestion des prestataires logistiques,
qui a son tour a évolué avec les outils informatiques.
DARRAS en 2004, nous montre cette évolution de mode de gestion et des courants de pensée
à travers la figure ci-dessous.
Figure 12: Evolution de mode de gestion et outils technologies
89
Philippe Vallin, « LA LOGISTIQUE. Modèles et méthodes du pilotage des flux »,4 édition, ECONOMICA,
1999
198
S’intéresser au SCM ne peut faire l’économie d’une étude du rôle que joue l’information dans
les relations au sein et hors de l’organisation, plus encore lorsque les organisations se meuvent
dans un espace sans frontières (Milliot, 1998).
Au Maroc les TIC ont fait leur rentrée dans le secteur des prestations logistiques vers le début
des années 90 par les prestataires internationaux et par la suite les prestataires nationaux ont
également commencé à les utiliser. L’ouverture de l’économie marocaine oblige à toutes les
entreprises marocaines d’être au niveau international en matière de l’usage des TIC pour être
compétitives. Actuellement à notre connaissance, il n’existe pas d’études, ni de données, ni de
statistiques en matière de l’usage des TIC par les prestataires logistiques au Maroc. Donc pour
établir un état des lieux de l’usage des TIC par les prestataires logistiques, nous avons opté
par une enquête auprès des prestataires logistiques au Maroc.
Les objectifs de cette étude sont : De faire un état des lieux de l’usage des TIC chez les
prestataires logistiques au Maroc, préparer le terrain au mieux pour l’enquête, compléter et
valider notre modèle de recherche et nos hypothèses.
L’étude préliminaire a porté sur les questions principales suivantes issues de l’etat de l’art
dans la première partie et la rencontre avec les professionnels du domaine (voir tableau 9) :
199
Tableau 9: Les principales questions sur le SIL des prestataires logistiques au marocain
Questions Objectif
Votre entreprise est –elle organisée autour Identifier les prestataires logistiques(PL)
d’un système d’information logistique ? susceptibles d’avoir un système d’information
logistique
Votre système d’information est-il Identifier les PL susceptibles d’utiliser les TIC et
informatisé ? le degré d’informatisation de leur SI
Quelles sont les TIC utilisées dans votre Identifier et recenser les différentes TIC utilisées
entreprise ? par les prestataires logistiques au Maroc
Pourquoi utilisez-vous les TIC ? Déterminer les raisons et les contraintes qui
poussent les prestataires logistiques à utiliser les
TIC.
Quels sont les objectifs attendus de votre Déterminer les finalités que cherchent les
système d’information ? responsables PL de leur SI en utilisant des TIC.
Avez-vous organisé une formation dans les Savoir si les responsables des PL intègrent une
trois dernières années pour développer ou stratégie de formation en TIC dans leur stratégie
améliorer les compétences des personnels de globale.
votre entreprise dans le domaine des TIC ?
Selon vous qu’est ce que les TIC apportent à Dégager l’apport attendu de l’usage des TIC par
votre entreprise ? les responsables des prestataires logistiques
Elle nous a permis de compléter et valider notre modèle et nos hypothèses, de les appliquer au
cas marocain.
200
4.3.2 Présentation de l’échantillon de l’étude préliminaire
L’étude a ciblé les prestataires logistiques au Maroc, sur cette base, nous avons procédé à une
enquête par voie de questionnaires adressés aux responsables système d’information ou
logistique des prestataires. Pour cette étude préliminaire, nous avons adressé le questionnaire
à quarante-trois prestataires logistiques, il y’a eu trente-cinq réponses, soit 81% de taux de
réponse. Nous avons eu également des entretiens avec certains responsables pour compléter
les réponses recueillies par questionnaires. L’enquête a été réalisée entre Janvier et Mars
2014.
Avant toute présentation et interprétation des résultats obtenus, nous tenons à souligner
d’abord que le choix de l’échantillon repose principalement sur le critère d’avoir un SI
informatisé partiellement ou totalement. Car nous avons estimé que seuls les prestataires
logistiques dont les systèmes d’information sont informatisés sont susceptibles d’avoir et
d’utiliser les TIC.
Aujourd’hui au Maroc, il y’a plusieurs TIC qui sont utilisées par les prestataires logistiques
pour réaliser leurs activités et faire face aux exigences des clients et des donneurs d’ordre.
Parmi ces TIC, nous vous présentons les principales recensées :
201
Figure 13: Liste des principales TIC utilisées par les PL au Maroc
Nb % obs.
Non réponse 2 5,3% 5,3%
ERP(Entreprise Resource Planning ou progiciel de Gestion Intégré) 13 34,2% 34,2%
WMS(Warehouse Management System ou system de gestion des Entrepôts) 19 50,0% 50,0%
TMS(Transport Mnagement Systm ou Système de sgestion des Transports) 13 34,2% 34,2%
EDI(Echange de Données Informatisé) 20 52,6% 52,6%
RFID( Radio Frequency Identification) 12 31,6% 31,6%
AOM(Advanced Order Management System ou Gestion des Dépôts) 2 5,3% 5,3%
APS(Advanced Planning and Scheduling ou Système de planification Avancvée) 2 5,3% 5,3%
YMS(Yard Management system ou application pour la gestion des quais et des parcs) 1 2,6% 2,6%
Autres à préciser:... 12 31,6% 31,6%
A travers les résultats de l’enquête dans le tableau ci-dessus, nous constatons un recours très
avancé à l’EDI qui est le SI le plus utilisé par les PL de notre échantillon avec 52,6%, suivi
par WMS 50% et avec 34,2% pour ERP et TMS.
Les principaux modules utilisés par les PSL dans les ERP sont :
Par ailleurs, l’enquête a permis également de dégager d’autres TIC utilisées par les
prestataires logistiques au Maroc, qui sont listées dans le tableau ci-dessous:
202
Tableau 10: Autres TIC utilisées par les prestataires logistiques au Maroc
Ces TIC sont parametrées en interne par les prestataires logistiques et qui sont utilisées pour
la gestion de certaines activités.
4.3.3.2 Raisons qui poussent les prestataires logistiques au Maroc à utiliser les
TIC
Plusieurs raisons poussent les prestataires logistiques à faire recours à l’utilisation des TIC.
Les résultats de cette étude illustrent certaines de ces raisons (voir figure 13).
203
Figure 14: Raisons de l’utilisation des TIC
D’après les résultats de cette partie de l’enquête, les prestataires logistiques font recours aux
TIC pour diverse raisons :
Les raisons de l’usage des TIC selon 85% des PL, c’est de se conformer aux exigences
de leurs partenaires ;
52% des prestataires logistiques font recours aux TIC pour répondre à leurs besoins
internes (Gestion des RH90, communication interne, gestion des flux logistiques,
gestion du parc de véhicule etc.)
Pour se conformer aux exigences de leurs clients, 78% des PL font appel aux TIC ;
L’utilisation des TIC par les concurrents pousse 68% des PL à utiliser également les
TIC ;
42% des PL utilisent des TIC de faite qu’elles sont à la mode actuellement.
90
Ressources humaines
204
4.3.3.3 Réalisation des gains de productivité grâce à l’usage des TIC
La position des prestataires logistiques de l’étude préliminaire par rapport à l’apport des TIC
sur la productivité. C’est à travers leurs differents indicateurs sur le volume de production de
service et le capital de production de service, les PSL ont estimé le gain de productivité
qu’apportent les TIC.Aucun PSL n’avait un indicateur specifique pour évaluer le gain de
productivité des TIC.
84% estiment que l’utilisation des TIC leur a permis de réaliser un gain de
productivité,
10% déclarent n’avoir pas d’avis sur l’éventuel impact des TIC sur la productivité de
leur entreprise : Absence d’indicateur
Et 6% sont des prestataires qui viennent de démarrer les activités en janvier 2014 :
Donc pas de données disponibles pour évaluer l’impact des TIC sur les activités.
205
4.3.3.4 L’apport des TIC sur les activités des PSL
Cette partie de l’étude nous donne une idée sur l’apport des TIC sur l’entreprise et ses
activités.
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Un gain de Un gain de Un meilleur Une meillere Une Une visibilité Une meilleure
temps productivité service organisation amélioration sur les flux collaboration
interne dur service avec les
client partenaires
Selon les répondants, les TIC ont eu diverse apports sur leur entreprise et à des degrés
différent :
50% des prestataires, estiment que l’introduction des TIC a permis un gain de temps
pour leur entreprise.
Un gain de productivité a été constaté grâce à l’usage des TIC selon 52% des
prestataires.
Les TIC ont permis un meilleur service interne pour 10% des prestataires (ce resultat
de 10% veut dire que les TIC n’apportent pas automatiquement une amelioration de
service interne, il faut dabord une structure adequate pour atteindre ce objectif avec le
soutien des TIC)
Une meilleure organisation a été observée par 45% des prestataires après
l’introduction des TIC dans l’entreprise
206
Le service client de 80% des prestataires a été amélioré garce aux TIC
Les TIC ont permis à 90% des prestataires d’avoir une visibilité sur leurs flux
Et 20% des prestataires estiment avoir une meilleure collaboration avec leurs
partenaires grâce à l’utilisation des TIC (ce resultat de seuelemnt 20% veut dire que
les TIC n’assurent pas automatiquement une bonne collaboration avec les partenaires,
il faut au depart une volonté de collaborer et de la confiance entre les parties
prenantes.Les TIC ne sont que des outils pour faciliter cette collaboration)
4.3.3.5 Le niveau d’appréciation sur l’impact des TIC sur le gain de productivité
de l’entreprise
Le niveau d’appréciation des responsables des PSL sur l’impact des TIC sur la productivité
est peu partagé.
Tableau 11: Niveau d’appréciation des dirigeants des PSL sur l’impact des TIC sur la
productivité
Dans cette étude tous nos répondants estiment que les TIC ont un effet positif sur la
productivité de leur entreprise, parmi eux 38% ont un niveau d’appréciation assez élevé et
68% un niveau d’appréciation très élevé.
Cette appreciation des dirigeants des PSL repose principalement sur les indicateurs du
volume de production de services et les indicateurs sur le capital de production. Ces resultats
peuvent etre influancés par le contexte actuel qui est caracterisé par le succès et le recours
massif aux TIC dans le monde et au Maroc en particulier.
207
4.4 Conclusion chapitre4
Le secteur de la logistique et de la prestation de services logistiques a considérablement
évolué ces dernières années. Depuis les années 80 les prestataires logistiques internationaux
ont fait leur apparition au Maroc, qui a donné une impulsion au marché de prestations
logistiques, cela a obligé également les prestataires nationaux de relever leur niveau de
professionnalisme afin d’être compétitifs au même titre que les internationaux européens pour
résister à la concurrence. Les prestataires logistiques marocains offrent de plus en plus des
services logistiques diverses et diversifiés, mais ils ont encore du chemin à faire pour
convaincre d’avantage les industriels à externaliser plus d’activités afin de bénéficier de leurs
expertises. Depuis une dizaine d’année, les autorités marocaines œuvrent pour le
développement du secteur de la logistique et du transport à travers des différentes stratégies
nationales et des politiques de grands chantiers d’infrastructures.
Les resultats de la première phase de l’enquête, nous indiquent que presque tous les
prestataires logistiques au Maroc font recours à des TIC actuellement, mais à des degrés
différents. Elle nous donne également une idée sur l’impact de l’utilisation de ces TIC sur les
activités logistiques des prestataires au Maroc.L’intuition et le constat de la plus part des
responsables des prestataires logistiques est que les TIC ont un impact conséquent sur leurs
activités. Par ailleurs le degré d’impact de ses TIC varie d’une activité à l’autre, les
prestataires ne font pas forcement appel aux TIC pour un souci de productivité, mais pour
répondre aux besoins et aux exigences de leurs clients et partenaires. Il serait nécessaire pour
les prestataires logistiques au Maroc d’avoir une bonne politique d’utilisation des TIC afin
d’en tirer profit.
« Mais il faut se garder d'un certain scepticisme à l'égard des TIC, car force est de constater
qu'elles sont entrées dans les faits, et aujourd'hui il s'agit moins de s'y opposer que d'essayer
208
de les contrôler et de les maîtriser » (EL KHAYAT Mustapha, 1994)91. L’objectif de notre
etude empirique, est d’essayer de comprendre la place des TIC dans les entreprises
prestataires logistiques, notamment dans leur productivité au Maroc.
Après avoir réalisé un etat de lieux de la prestation logistique et l’usage des TIC au Maroc
afin de mieux preparer le terrain pour l’etude empirique, nous allons aborder le cadre
operatoire de cette recherche dans le chapitre suivant (Chapitre5).
91
« L'échange de données informatisées dans les activités d'exportation des pays du Sud : les passages portuaires
», In: Tiers-Monde. 1994, tome 35 n°138. pp. 359-374.
209
Chapitre 5 :
Ce principe nous a conduit à réaliser une démarche quantitative permettant d’appréhender des
relations causales entre entités principales de notre recherche.
210
5.1 Les choix méthodologiques, modèle, hypothèses et la démarche de
recherche
Cette partie du chapitre5 vise à présenter le modèle et les hypothèses de recherche ainsi que
la démarche et la méthodologie que nous avons adopté pour ce travail de recherche.
211
Nous décrivons d’abord les trois postures épistémologiques afin de donner et justifier notre
positionnement parmi les trois paradigmes.
Selon le paradigme positivistes, il existe une seule réalité concrète (hypothèse réaliste) qui
possède une essence propre (hypothèse ontologique92) dont le chercheur tentera de restituer la
plus grande partie de manière la plus neutre et la plus objective possible. Ce principe
d’objectivité découle de l’hypothèse de neutralité: la réalité (l’objet) est indépendante du sujet
(observateur) qui l’observe ou l’expérimente (Perret et Séville, 2003). En postulant que la
réalité a une essence propre et une indépendance sujet/objet, les positivistes admettent que
cette réalité a ses propres lois. Selon Lapointe (1996, p.10), cette posture suppose «
l’existence d’une réalité stable, extérieure et indépendante du sujet. Cette réalité peut être
appréhendée par l’expérience scientifique ou la méthode expérimentale. La connaissance qui
en résulte est alors considérée comme étant le miroir de la réalité. Le critère de fidélité entre
les savoirs ainsi générés et la réalité extérieure devient l’indicateur de validité ou de
scientificité de la connaissance ». Ainsi, l’observation s’effectue en captant les composantes
observables et mesurables de l’objet qui selon ce cadre théorique, ont des relations
déterminées et prévisibles entres elles (Bénédicte ALDEBERT, 2006).
Notre travail de recherche s’inscrit dans cette logique, qui vise à observer des faits en captant
des composantes mesurables de la relation entre l’utilisation des TIC et la productivité des
prestataires logistiques. A partir de ces composantes, nous désirons mettre en évidence des
liens de causalité entre les faits observés dans un but explicatif et évaluer l’impact des TIC sur
la productivité des prestataires logistiques. Cet objectif, ainsi que la démarche adoptée, nous
amènent convenablement à nous positionner selon une posture positiviste.
92
La réalité, une fois établie par le principe ontologique, sera « connaissable par les lois éternelles qui régissent
son comportement » (Le Moigne, La modélisation des systèmes complexes, Afcet systems, Dunod, paris,1990,
p. 2).
212
objectives (Miles et Huberman, 1991), d’autres pensent que le chercheur interprète des
données issues des représentations subjectives des individus qui interprètent eux-mêmes le
phénomène étudié (Bénédicte ALDEBERT, 2006).
D’après les auteurs les plus radicaux (Glasersfeld, 1988) à titre d’exemple, la réalité n’existe
pas, elle est inventée. Pour les auteurs plus modérés, l’hypothèse d’existence d’une réalité en
soi n’est ni rejetée ni acceptée (Perret et Séville, 2003). L’interaction entre le sujet et l’objet
repose sur l’intentionnalité du chercheur. On passe ainsi d’un monde « câblé » chez les
positivistes, soumis à des lois éternelles, à un monde « construit » par le sujet connaissant.
Cette approche renvoie à l’idée que tout est possible, dans la mesure où chaque chercheur
peut prétendre à une vision de la réalité qui est la sienne.
En effet, tout au long du processus de recherche, nous avons opéré un arbitrage continuel
entre des postures positivistes et interprétativistes, ceci dans un but de compléter les résultats
quantitatifs par les informations qualitatives. La démarche hypothético-déductive a contribué
à éclaircir la position pour une approche positiviste. Cependant, en voulant renforcer nos
premiers résultats d’enquête par une étude qualitative, nous avons dû nuancer la posture
initiale le « paradigme positiviste », pour intégrer partiellement le « paradigme
interprétativiste ».
213
5.1.3 Démarche et type de recherche
L’approche qualitative a été longtemps marginalisée, mais elle a actuellement acquis ses
lettres de noblesse, et trois principaux facteurs pourraient expliquer ce retournement tendance
: a) tout d’abord la prise de conscience des limites associées aux méthodes quantitatives
(Benbasat et al., 1987; Guba et Lincoln, 1994), b) ensuite la prise de conscience du potentiel
des méthodes qualitatives, et enfin c) la clarification et la systématisation des techniques de
recherche qualitative par les travaux des chercheurs comme Huberman et Miles (1991) et Yin
(1994).
On peut se référer à Guba et Lincoln (1994) et à Benbasat et al. (1987) pour les critiques
adressées aux méthodes quantitatives. On pourrait dire que les critiques formulées par Guba et
Lincoln (1994) se situent à un niveau théorique, tandis que celles relevées par Benbasat et al.
(1987) touchent les aspects pratiques. Guba et Lincoln (1994) relèvent les critiques tant
internes (ou intra-paradigmatiques) qu’externes (ou extra-paradigmatique) adressées aux
méthodes quantitatives. Les critiques internes concernent la dé-contextualisation (context
stripping), la perte de signification et d’objet, la disjonction entre les grandes théories et le
214
contexte local (le dilemme etic/emic)93, la non application des données générales aux cas
individuels (la disjonction nomothétique/idiographiques), et l’exclusion de la dimension de
découverte dans la recherche. Les critiques externes quant à elles remettent en question les
présuppositions mêmes sur lesquelles reposait la domination des méthodes quantitatives
(Guba et Lincolon, 1994).
Benbasat et al. (1987) notent une insatisfaction générale par rapport au type d’information de
recherche fournie par les techniques quantitatives. Pour eux, cette insatisfaction vient de
multiples sources: la complexité des méthodes de recherches multi-variées, les restrictions
distributives (distribution restrictions) inhérentes à l’utilisation de ces méthodes, la large taille
des échantillons que ces méthodes exigent, et les difficultés à comprendre et à interpréter les
résultats des études dans lesquelles les méthodes quantitatives complexe ont été utilisées.
Toutes ces limites inhérentes aux méthodes quantitatives laissent déjà entrevoir tout le
potentiel que recèlent les méthodes qualitatives qui sont censées en venir à bout. Mais, les
méthodes qualitatives ont aussi leurs limites. Pour Carrol et Swatman (2000), les bénéfices
que l’on peut tirer de la richesse méthodologique de la recherche qualitative sont
contrebalancés par les difficultés à utiliser la diversité des approches tout en répondant aux
exigences y relatives pour la qualité, la validité et la rigueur. Une autre critique, et non des
moindres, formulée à l’endroit des études qualitatives est le potentiel limité de généralisation
de leurs résultats. Les chercheurs qualitatifs avancent cependant qu’à défaut d’une
généralisation au sens statistique du terme, avec une approche qualitative on peut prétendre à
une généralisation dite empirico-analytique ou à une généralisation théorique (Pires, 1997).
Un autre problème de la recherche qualitative est de démontrer le lien entre les données
recueillies et les conclusions tirées (Carol et Swatman, 2000). Kerlinger (1986, p. 348: cité
par Gable, 1994) identifie quant à lui trois principales faiblesses de la recherche qualitative: a)
l’incapacité à manipuler les variables indépendantes, b) le risque d’une interprétation erronée,
et c) l’absence du pouvoir d’échantillonnage aléatoire.
Les recensions des écrits dans le domaine de l’étude de l’impact des TIC (Chan, 2000; Sircar
et al., 2000) montrent que l’approche quantitative est largement dominante. Ceci s’explique
par le fait que les chercheurs ont d’une part, privilégié une vision économique et financière de
93
Point de vue externe/point de vue interne. Pour plus de détails sur l’histoire et la signification du dilemme
etic/emic, voir Harris (1976).
215
la performance des entreprises, et d’autre part adopté des modèles causals avec l’objectifs
d’établir des corrélations statistiques entre les mesures financières et économiques de
performance et les investissements en TIC. Plusieurs auteurs soulignent cependant les limites
associées à l’utilisation des mesures économiques et financières (Roseman et Wiese, 1999;
Sedera, Roseman et Gable, 2001; Stefanou, 2001; Wright et al., 1999) et ce faisant, ils
proposent de leur associer d’autres types de mesures plus qualitatives. On peut noter qu’avec
la prise en compte de mesures de performance autres qu’économiques et financières, et avec
l’utilisation des modèles processuels et de contingence, les méthodes qualitatives vont être de
plus en plus utilisées.
En considérant ce qui a été développé dans les précédentes lignes au sujet d’une part, de
la distinction entre les méthodes quantitatives et qualitatives, et de leurs limites
respectives d’autre part, nous avons adopté idéalement un devis de recherche combinant
les méthodes quantitatives et qualitatives. Cette approche hybride est d’ailleurs fortement
recommandée par de nombreux auteurs dans le champ des SI ou TIC (Byrd et Marshall, 1997;
Gable, 1994; Mingers, 2001). Nous avons cependant opté pour un devis de recherche qui met
en valeur les deux méthodes qualitatives/quantitatives. Tout d’abord, comme nous l’avons
déjà vu, les méthodes quantitatives ont dominé dans les études antérieures, et la conviction
des devis de recherche qualitatifs gagne du terrain actuellement. Ensuite, quand les
phénomènes sous étude sont très complexes et qu’on veut tout de même en acquérir une
compréhension approfondie dans leur contexte réel, une méthodologie qualitative est le mieux
indiquée (Bourlakis et Bourlakis, 2006). Enfin, compte tenu de la littérature sur le sujet, nous
nous attendons à ce que de nombreux et importants effets des TIC soient intangibles et
relativement difficiles sinon impossibles à quantifier.
Ci-dessus la figure illustrant les distinctions entre ces quatre (4) recherches différentes
216
Figure 17: Différents types de recherche selon leur orientation théorique/pratique
La recherche fondamentale est celle qui est résolument tournée vers l’avancement de la
science, sans nécessairement se préoccuper de l’applicabilité des connaissances développées.
Il semble cependant que cette définition étend la notion de recherche appliquée au concept de
recherche-action. Or il y a une nuance entre les deux. Un chercheur peut mener une recherche
appliquée sans pour autant qu’il prenne une part active dans la mise en application des résulta
de sa recherche, ce qui est une condition essentielle caractéristique de la recherche-action.
L’essence de la recherche-action est contenue dans son appellation même: c’est la
juxtaposition (voire même l’interdépendance) de l’action et de la recherche, autrement dit de
la pratique et de la théorie (MacKay et Marshall, 2001). La consultation se situe à l’extrême
du pôle pratique, dans la mesure où elle s’attaque à un problème pratique concret, sans aucune
ambition théorique.
217
Notre étude s’inscrit dans le cadre de recherches appliquées.
La présente recherche s’inscrit dans une démarche abductive: elle devrait aboutir à des
conceptualisations (modèles hypothèses, théories) sur l’utilisation des TIC et leur impact sur
218
la productivité des prestataires logistiques. Et pour tester nos hypothèses, la démarche adoptée
est hypothético-déductive.
Robson (2002) précise que, traditionnellement, mais pas nécessairement, les explications
prennent la forme de relations causales ou prédictives. Dans cette catégorie de recherche,
questions de recherche sont souvent de la forme comment ? Pourquoi ? (Pettersen, 2005) ?
219
Parmi les études explicatives sur les PGI, on peut citer celle de Xue,Liang,Boulton et
Snyder(2005).
220
5.1.4 Etapes de la recherche
Figure 19 : Etapes de la recherche de thèse
Revue de littérature :
Etat de l’art de TIC et Logistique ;
ETAPE 1 TIC et relation interentreprises
Impact des TIC et paradoxe de productivité -Problématique de recherche.
-Méthodologie de recherche
-Modèle de recherche
Test des
ETAPE 4
Collecte, traitement et analyse des données
hypothèses
221
La première étape a consisté à une recension des écrits sur la nature, l’évaluation et
l’impact des TIC dans le domaine de la logistique. Cette étape a permis de clarifier la
problématique de recherche et de la situer par rapport aux recherches déjà existantes.
Elle a débouché sur un modèle de recherche et sur la définition d’une méthodologie jugée
pertinente pour l’étude empirique.
La deuxième étape a consisté à effectuer une étude empirique, qui a pour but
d’assurer la pertinence de la problématique, du modèle, des hypothèses et de la
méthodologie de notre travail de recherche. Cette étape vise également à répondre à la
problématique de cette thèse.
222
5.1.5 Modèle conceptuel de recherche
Il est important de donner une définition du modèle de recherche scientifique avant d’élaborer
le notre.
Selon Roussel et al (2002), un modèle de recherche est un ensemble de relation proposant une
explication cohérente et compréhensible d’un phénomène de gestion.
Chaque relation entre les variables du modèle est soutenue par une hypothèse qui s’appuie sur
un cadre théorique et/ou des observations empiriques tirées d’études antérieurs ou au cours
d’une phase exploratoire.
Notre modèle est issu de la combinaison d’une étude de littérature et d’une étude empirique. Il
est composé de :
L’identification des TIC utilisées, l’apport des TIC sur la productivité des prestataires
logistiques (3PL) à travers l’organisation logistique interne, la visibilité sur les flux, la
collaboration avec les partenaires, la relation client (besoin des clients) et la nature des flux
(activités).
Le modèle de recherche stipule que les TIC ont un apport positif sur la productivité des 3PL.
Cet apport est conditionné et influencé par un contexte spécifique et un contexte global. En se
basant sur la revue de littérature et l’étude empirique qualitative, ce modèle suggère que la
productivité des TIC est conditionné et influencé par : l’organisation logistique interne, la
nature et le volume de flux logistiques (activités), relation client (besoins des clients).
223
Figure 20 : Modèle conceptuel de recherche
Etude
empirique
(enquête)
Processus opérationnels et
managériaux :
L’organisation
interne,
Meilleure visibilité
sur les flux,
Gain de temps
Réduction de coûts
Adaptation à la
nature des flux
(activités).
Formation dans le
domaine de TIC
224
5.1.6 Les hypothèses de recherche
Cette section est consacrée à la présentation des principales hypothèses générées à partir du
cadre théorique et l’étude préliminaire de l’enquête, que nous allons confirmer ou rejeter à
travers l’analyse de l’enquête.
Hypothèse générale :
Notre étude teste l’hypothèse générale qui consiste à dire que les TIC ont un impact positif sur
le gain de productivité des prestataires logistiques (3PL) lorsque certaines conditions sont
respectées (les TIC utilisées sont adaptées aux besoins des clients, aux flux logistiques et à
l’organisation de travail interne et que le processus de production de services est également
adéquat à la stratégie générale).
Cette hypothèse générale est composée de l’ensemble des sous-hypothèses issues de cadre
théorique de notre travail de recherche et des observations empiriques. Nous présentons
l’ensemble de ces sous-hypothèses dans le tableau ci-dessous.
225
Tableau 12: Liste des hypothèses de thèse
226
5.2 Modèles d’évaluation de l’impact des TIC
Comme la présente recherche s’inscrit dans le courant des études de l’utilisation et de
l’impact des TIC, il est nécessaire de faire une brève présentation des modèles théoriques qui
sont généralement utilisés dans ce domaine. Le positionnement du chercheur par rapport à ces
modèles détermine dans une large mesure l’approche méthodologique qu’il va adopter.
Bakos (1987) a défini de façon simple et claire le champ des études d’impact des TIC (voir
figure N°20).
La figure illustre en fait deux principales conceptions de la recherche sur l’impact des TIC : la
première conception consiste en l’étude des impacts directs des TIC sur la performance
organisationnelle (1), et la deuxième conception consiste en l’étude des effets indirects des
TIC sur la performance organisationnelle, à travers l’effet sur les structures et processus [(2a)
et (2b)].
Figure 21: Champs de recherche sur les impacts des TI au niveau des entreprises
Les deux conceptions donnent lieu à deux types de modèles d’étude des impacts, les modèles
causals et les modèles processuels. Les deux modèles sont présentés ci-après.
227
5.2.1 Modèles causals
Les modèles causals (appelés aussi modèles de variance) essaient d’établir une relation de
cause à effet entre les investissements en TIC et une variation de performance
organisationnelle. Dans les études suivant le modèle causal (Byrd et Marshall, 1997; Sircar et
al., 2000; Thatcher et Oliver, 2001), les TIC sont considérées comme une variable
indépendante, et sont mesurées en termes de différents types d’investissements consentis par
l’entreprise, et la performance organisationnelle est considérée comme une variable
dépendante et elle est mesuré soit en termes de productivité, de qualité du produit ou
d’efficience de la production (Thatcher et Oliver, 2001), soit en termes de ventes réalisées, de
rendements des actifs ou de valeur sur le marché de l’entreprise (Sircar et al., 2000). La
simplicité et la parcimonie caractéristiques des modèles causals (Raymond, 2002) expliquent
leur grande fréquence dans les études d’impact des TIC.
Ainsi, les modèles de type causal tentent d’établir une corrélation statistique entre les
investissements en TIC et la performance organisationnelle, sans se préoccuper du processus
par lequel ces investissements produisent de la valeur pour l’entreprise, à travers leur impact
sur les structures organisationnelles et les processus opérationnels. L’entreprise (sa structure
et ses processus) est considérée comme une « boîte noire », et les seules variables observables
restent l’input et l’output (voir figure N°21).
Figure 22: modèles causals
Dans la même ligne des modèles processuels, la figure ci-dessous présente le modèle de Soh
et Markus (1995) qui décrit la conversion des TIC en valeur organisationnelle comme une
série de trois processus successifs et inter-reliés: a) le processus de conversion des dépenses
TIC en actifs TIC, b) le processus d’exploitation des actifs TIC (au travers d’une utilisation
appropriée ou non des TIC), et enfin c) le processus compétitif par lequel les impacts de
l’utilisation appropriée ou non des TIC se traduisent en une plus ou moins bonne performance
organisationnelle. Les résultats d’un processus deviennent les conditions de départ du suivant.
Notre travail de recherche s’inscrit dans ces modèles processuels, qui sont les plus pertinents
dans le cadre de ce projet de recherche.
230
5.3 Techniques ou méthodes d’évaluation des TIC
Une technique ou une méthode d’évaluation des TIC consiste une séquence bien définie
d’opérations élémentaires qui, si elles sont bien exécutées, permettent l’atteinte de certains
résultats (Livari, Hirschheim et Klein ,1998). Livari et al. (1998) distinguent aussi la méthode
de l’approche définie comme étant un ensemble de buts, de principes directeurs, de concepts
fondamentaux qui sous-tendent les interprétations et les actions. Ainsi on définit le concept
d’approche correspondrait à celui de paradigme d’évaluation des TIC .Une méthodologie est
un ensemble structuré de directives ou d’activités qui aident à générer des résultats de
recherche valides et fiables (Mingers, 2001). Il s’agit là d’une combinaison cohérente d’un
ensemble de méthodes ou techniques.
Dans la littérature, nous avons deux principales méthodes d’évaluation à savoir : l’évaluation
ex-ante et l’évaluation ex-post que nous avons traité dans le chapitre3 (3.5.1).
Nous commençons par la présentation des techniques ou méthodes d’évaluation ex-ante des
TIC. Nous poursuivrons par une présentation des méthodes qui s’appliquent à l’évaluation ex-
post, et pour terminer nous essaierons d’identifier parmi ces méthodes, celles qui seraient les
plus appropriées pour l’évaluation de l’impact des TIC dans notre étude.
231
d) Les techniques intégrées: analyses multi-attributs/multi-critères, analyse par scénarios
(scénario planning and screening) économie de l’information (information economics),
tableau de bord équilibrés.
Le présent travail de recherche fera recours aux méthodes d’évaluation ex-post, comme ça été
déjà mentionné dans le chapitre3 (3.5.1), car dans notre étude vise à évaluer comment
l’utilisation des TIC impacte la productivité des prestataires logistiques. Donc après leur
implantation dans l’entreprise prestataire logistique.
94
Analytical Hierarchy Process
232
5.4 Etude sur le terrain: enquête
La présente étude sur terrain s’est déroulée en Cinq phases que nous exposons. La première
phase concerne la population cible, la deuxième concerne l’échantillon de l’enquête, la
troisième concerne l’élaboration des outils de collecte de données, la quatrième phase c’est la
collecte de données et en fin la cinquième phase le traitement et analyse de données
recueillies.
Recenser les différentes TIC utilisées par les prestataires logistiques au Maroc
La population ciblée par notre enquête est les prestataires logistiques au Maroc. Vu que notre
travail de recherche porte sur l’impact des TIC sur la productivité des acteurs de la chaine
logistique et que les prestataires logistiques se trouvent au cœur de cette chaine, il nous a paru
important de porter notre étude sur ces prestataires logistiques afin de cadrer également notre
travail. Parmi cette population nous avons privilégié les prestataires qui sont susceptibles
d’avoir un système d’information logistique informatisé totalement ou partiellement. Nous
avons recensé une population de cinquante-quatre (54) prestataires logistiques sur laquelle
l’enquête a été effectuée.
233
5.4 .3 Echantillon d’enquête
L’échantillon est un sous ensemble de la population cible et son choix est déterminant pour la
pertinence des résultats de l’enquête.
Les critères et la procédure de sélection des cas sont critiques pour la qualité de la recherche
(Benbassat et al., 1987 ; Eisenhardt, 1989 ; Miles et Huberman, 2003). Il existe deux grande
familles de stratégies de sélection d’un échantillon (Patton, 1990 ; Robson, 1993) qui sont :
l’échantillonnage probabilité et échantillonnage non probabilité. L’étude de cas multiples
requiert la constitution d’un échantillon non probabiliste (Hlady-Rispal, 2002).
-Les procédures aléatoires ou probabilistes : sont basées sur le tirage au sort et sont
susceptibles de permettre les résultats les plus pertinents. Toutes fois ces méthodes ne peuvent
être utilisées que si l’on dispose de la liste exhaustive de la population cible qui fera l’objet
ensuite du tirage au sort. Cela est possible que pour les populations dont la liste des unités de
sondage est connue sans ni omission ni répétition.
-Les procédures non probabilistes ou empiriques : nous avons trois méthodes qui
appartiennent à cette catégorie :
La méthode de quotas : elle consiste à fixer l’échantillon en respectant des quotas sur
des critères prédéterminés. Il reproduit dans l’échantillon les caractéristiques de la
population sur la base des critères. C’est la méthode la plus utilisée dans les études de
marché.
Elle consiste à fixer un itinéraire que l’enquêteur doit respecter et qui lui permet de se
disperser géographiquement. Ainsi on peut créer un « hasard artificiel » en vue d’une
représentativité meilleure.
234
La méthode arbitraire :
Pour cette méthode, il y’a absence d’une méthode particulière si n’est que
l’échantillon est fixé de manière raisonnable, le chercheur choisit l’échantillon en
fonction de sa capacité à lui fournir une information fiable95.
Pour notre enquête, nous avons opté pour cette méthode. L’échantillon a été ainsi
déterminé de manière arbitraire en respectant un certain nombre de critères issus de
l’objectif global de notre travail de recherche. D’autant que notre population est
moins large, nous avons ciblé toutes les entreprises prestataires logistiques
susceptibles d’avoir un système d’information logistique.
Ainsi la population de notre étude est déterminée par l’ensemble des prestataires logistiques
au Maroc. Dans cette population, nous avons relevé un échantillon de cinquante-quatre (54)
entreprises prestataires logistiques en tenant compte de deux grands critères : -Avoir un
système d’information logistique informatisé totalement ou partiellement et être un prestataire
logistique proprement dit (réalisant un certain nombre d’opération logistiques pour le compte
d’un ou plusieurs clients). Au départ de l’étude, nous avons répertorié plus de soixante
entreprises dans le secteur de transport et logistique. Mais après le tri, en tenant compte des
deux critères, nous avons retenu cinquante-quatre prestataires logistiques comme population
d’étude.
Les documents, les dossiers d’archives, l’observation directe, l’observation participante, les
objets physiques.
95
Kotler et Dubois Marketing Management édition française réalisée par Delphine Manceau édition Pearson
Education 2004 page 155.
235
questionnaires semble bien adaptée à notre projet de recherche. Cependant, il y’a plusieurs
types d’entrevues : entretien non structuré, entretien semi-structuré et entretien structuré).
Nous pouvons regrouper ces informations préalables à la collecte de données en six axes :
236
L’analyse documentaire
Nous avons consulté et analysé les différents documents disponibles des prestataires
logistiques de notre échantillons (sites web, les catalogues etc.)
Des entretiens ont été conduits auprès des responsables système d’information, responsables
logistiques ou directeurs de certains prestataires logistiques. Il nous a semblé nécessaire
d’avoir accès à plusieurs points de vue et pour valider également les informations recueillies
dans les documents.
Nous nous somme muni d’un guide d’entretien pour chaque visite pour mieux cadrer
l’entretien.
Comme c’est une étude de terrain et que les activités logistiques sont opérationnelles, nous
avons jugé nécessaire de visiter les plates-formes ou les entrepôts de certaines entreprises de
notre échantillon. Ces visites nous ont permis de mieux comprendre les explications qui nous
ont été fournies et surtout voir les différentes TIC utilisées et comment elles sont utilisées.
Le questionnaire d’enquête
Nous avons opté principalement pour le questionnaire d’enquête comme outil de collecte de
données que nous avons jugé le mieux pour atteindre facilement l’ensemble des entreprises de
notre échantillon et des informations pertinentes. D’ailleurs plusieurs responsables nous ont
demandé d’envoyer le questionnaire d’enquête ou de le déposer pour de motif de manque de
temps de nous recevoir.
Les questions de notre questionnaire tournent autour des six grands axes que nous avons
préétablis au niveau des informations dont nous avons besoin pour notre étude. En effet le
questionnaire est composé de six modules pour recueillir le maximum d’informations
nécessaires pour notre étude (voir annexe2).
237
5.4.5 L’élaboration et administration du questionnaire d’enquête
Le questionnaire de cette étude empirique a fait l’objet d’une longue consultation entre le
directeur de thèse, les professionnels et moi-même pour son élaboration. Il était question de
préétablir l’ensemble des informations nécessaires et pertinentes à cette étude afin de
constituer le questionnaire. Après validation du questionnaire par le directeur de thèse, son
administration a été lancée auprès des prestataires logistiques.
Le questionnaire est défini à partir des besoins des informations nécessaires pour le teste du
modèle et des hypothèses de recherche déterminés lors de la première phase de notre travail
de recherche. Il a été élaboré d’une manière simple et concise pour faciliter la compréhension
et la repose aux répondants et également les insister à coopérer à notre étude.
Dans ce questionnaire, plusieurs types de questions ont été utilisés pour avoir le maximum
d’informations pertinentes.
D’une manière générale, nous pouvons avoir plusieurs types de questions dans un
questionnaire :
Il s’agit d’une question pour laquelle la réponse attendue est constituée de mots. Elles se
distinguent par la liberté donnée à l’enquêté quant au contenu de la repose et quant à son
étendue.
238
Ouverte numérique:
Une question numérique est une question qui donne la possibilité de donner les réponses sous
forme de variable numérique (valeur entière ou décimale).
La question ouverte codée ou date est un type de question permet de donner les réponses
ouvertes sous forme d'un "code" à définir (par exemple: date, score, n° département, etc.).
Il s’agit d’une question fermée (oui / non), ou d’une question à éventail de réponses pour
lesquelles on n’attend qu’une réponse et elle n’admet qu’une repose précise.
Il s’agit des questions à éventail de réponses pour lesquelles on attend plusieurs réponses.
Elles se distinguent par la facilité de répondre puisque les réponses sont déjà prévues. Leurs
traitement aussi facile, mais elles ont l’inconvénient de limiter le choix de réponse de
l’enquêté.
Il s’agit d’une échelle d’attitude de type Likert. Elles permettent à l’enquêté de situer sa
réponse sur une échelle de réponses. Il existe plusieurs échelles : Echelle
d’importance, échelle de jugement, échelle très connue de likert (très favorable à très
défavorable) etc.
Nous avons utilisé dans le cadre de notre enquête tous ces types de questions cités ci-dessus
afin de collecter le maximum d’informations pertinentes.
Nous nous sommes inspirés de certains questionnaires des enquêtes menées en France et au
Maroc sur les TIC et les systèmes d’information afin d’élaborer un questionnaire adapté à
notre étude empirique.
239
5.4.5.2 Structure du questionnaire
Notre questionnaire d’enquête comporte six modules (voir annexe2). Chaque module contient
un ensemble de questions dont les réponses sont nécessaires à la compréhension de la
problématique.
Modules Eléments
Module 1: Données de cadrage de l’entreprise Données caractéristiques de dimension de l’entreprise pour
prestataire logistique. 2013
Module 2 : Moyens et infrastructures logistiques de Les moyens matériels mobiles et immobiles, les
prestataire logistique infrastructures logistiques
Module 3: Système d'information logistique de La nature du système d’information logistique de
l’entreprise prestataire logistique l’entreprise ;
Informatisation de système d’information de l’entreprise ;
Les fonctions du système d’information ;
Typologie des systèmes d’information ;
Système d’information, structure et environnement de
l’entreprise ;
Module 4 : Nature et date d'installation des outils Les différentes TIC utilisées dans l’entreprise ;
technologiques (progiciels) de l’entreprise. La date d’installation de chaque TIC ;
L’usage de chaque TIC ;
Et la finalité des TIC
Module 5 : Les outils de traçabilité des marchandises Le système de traçabilité dans l’entreprise ;
Module 6 : Impact des TIC sur la productivité de La structure de l’entreprise et les TIC utilisées ;
l’entreprise Le comportement des personnels de l’entreprise face à
l’introduction des TIC ;
Changement des activités de l’entreprise suite à
l’introduction des TIC ;
Impact des TIC sur la communication interne de l’entreprise
;
La perception des responsables d’entreprise sur l’usage des
TIC.
240
5.4.5.3 Administration du questionnaire
Le questionnaire a été administré auprès d’une population de 54 prestataires logistiques au
Maroc.
De Janvier au Mars 2014 : nous avons finalisé, testé et validé le questionnaire auprès des
professionnels.
Lors de cette administration, plusieurs circuits ont été utilisés afin d’augmenter au maximum
le taux de réponse.
Ainsi nous avons fait également de porte en porte, c'est-à-dire adressé le questionnaire
physiquement aux prestataires logistiques, plus de 90% de questionnaire a été administré
physiquement. Cela nous a permis de faire l’entretien face à face avec les responsables de
certains prestataires logistiques au moment de déposer le questionnaire.
Tous questionnaire déposé auprès des prestataires logistiques a fait l’objet d’un suivi jusqu’ à
son retour, chaque deux ou trois jours nous relançons par téléphone la personne possédant le
questionnaire afin de répondre au questionnaire ou de décrocher un rendez-vous.
Pour encourager les prestataires logistiques à coopérer en répondant au questionnaire, nous les
avons adressé un questionnaire simple, compréhensif, concis et qui ne demande pas assez de
temps pour répondre (10 à 20 min par questionnaire).
Ensuite, un climat de confiance s’est installé en précisant que cette enquête est conduite dans
le cadre d’une recherche universitaire pour l’élaboration d’une thèse de doctorat en sciences
de gestion et que les informations qui seront fournies par l’entreprise, seront strictement et
exclusivement utilisées dans le cadre de cette thèse de Doctorat et elles seront tenues
confidentielles.
241
Enfin, il a été affirmé que les résultats seront communiqués à la fin de l’enquête aux
entreprises coopératives et que les résultats de cette étude seront pour elles un outil de
diagnostic et de benchmarking en matière de l’utilisation des TIC dans le domaine de la
logistique et du transport.
Tous ses efforts, nous a permis d’avoir un taux de réponse très élevé de 38 réponses sur une
population totale de cinquante-quatre 54, soit un retour de 70,37%.
Des répondants qui ont répondu le questionnaire à notre absence, d’où l’incertitude sur
l’identifié du répondant et sur la fiabilité des informations fournies.
C’est un logiciel d'enquête et d'analyse des données. Il permet d’assister dans chacune des
quatre grandes étapes de réalisation d'une enquête (hors phase de collecte):
La réalisation du questionnaire
242
Pour approfondir notre analyse, nous avons utilisé d’autres logiciels à savoir : Excel,
XLSTAT et SPSS.
Les recherches qui tentent d’évaluer l’impact des Systèmes d’information ou TIC adoptent
différents niveaux d’analyse : Certaines études évaluent cet impact sur le plan macro-
économique c’est le cas de Robert SLOW (1989) ; d’autres prennent pour unité d’analyse un
secteur économique (secteur industriel par exemple) ; l’organisation ; le groupe ; les processus
ou les individus.
243
Même si le principal niveau d’analyse pour notre cas est prestataire logistique, l’objet et le
modèle de notre étude nécessitent une considération des niveaux d’analyse plus locaux, c’est-
à-dire principalement les processus, et accessoirement les individus et les groupes. C’est à ces
niveaux que les effets des TIC se font sentir surtout, et donc il est important de saisir les effets
à ces niveaux avant de considérer leur impact au niveau organisationnel (entreprise).
Le choix des méthodes d’analyse dépend d’un certain nombre de critères, selon Vedrine, J-P
(1991), ces critères sont au nombre de trois :
La nature des variables impliquées: le problème étudié peut mettre en jeu des
variables nominales, ordinales ou quantitatives. Il existe des méthodes de traitements
de données adaptées à chacune de ces catégories de variables. Etant donné que la
plupart de nos variables sont nominales, nous utilisons les outils statistiques adéquats
pour ce type de variables ;
244
Le nombre de variables traitées simultanément: on distingue les méthodes
d’analyse univariées, bivariées et multivariées en fonction du nombre de variables
impliquées.
Pour conforter notre démarche d’analyse, nous avons fait recours à plusieurs types d’analyse
afin d’avoir des résultats fiables et approfondis. Nous présentons ces différents types
d’analyse dans ce qui suit :
2) Analyse tris croisés ou tableau croisés (croisement entre deux variables, relations entre
variables prises deux à deux)
3) Analyses factorielles
Ces trois premières analyses nous ont servi à décrire la population d’enquête à travers ses
principales caractéristiques, puis à sélectionner les variables dont nous pouvons supposer
qu’elles auront quelque chose à avoir avec le sujet d’étude. Ça permet de mettre en évidence
la variabilité de l’échantillon, ainsi que les premiers liens entre les variables de l’enquête. Si
les variables sont beaucoup plus nombreuses, ce travail est pénible. Alors l’ACM (Analyse
des Correspondances Multiples) en revanche, permet en quelque sorte d’automatiser cette
étape, sans qu’il soit nécessaire d’émettre la moindre hypothèse préalable concernant les
associations éventuelles entre les différentes variables. La technique ACM est fondée sur le tri
à plat et tri croisé simple.
La régression est une méthode statistique visant à analyser la relation (association) entre une
variable dépendante quantitative particulière et une ou plusieurs variables indépendantes
quantitatives.
245
Y= f(Xk) K= 1,2,……
Objectif: Nous souhaitons expliquer les variations de la variable Y à partir des valeurs
observées pour la variable x.
Y = variable à expliquer ou réponse, supposée aléatoire
x = variable explicative ou covariable ou régresseur, supposée fixe
Modèle :
Y = f (x) + E où E est un terme résiduel aléatoire ou erreur.
Ou ; La variable aléatoire u désigne le terme
d'erreur.
5) Analyse de régression logistique
Dans le cas particulier où la variable Y observée est une variable binaire (0 ou 1, succès ou
échec), le modèle de régression linéaire ne s'applique pas vraiment. Mais plutôt une autre
méthode qui est mieux adaptée, c’est la régression logistique. L’une des variables principales
à expliquer (variable indépendante) de notre étude est binaire en l’occurrence la variable gain
de productivité (Oui ou Non) avec Oui=1 et Non=0. Nous avons également d’autres variables
qui sont nécessaires pour notre analyse et qui sont binaires. D’où la nécessité de faire recours
à cette analyse de régression logistique.
246
Tableau 14: Les types d'analyse utilisés et justifications de leur choix
La présente étude propose et teste un modèle d’évaluation de l’impact des TIC sur la
productivité des prestataires logistiques, ce modèle de recherche stipule qu’il est raisonnable
de mesurer la valeur des TIC au niveau des processus de production plutôt qu’au niveau
organisationnel.
L’étude sur terrain (enquête) de ce travail de recherche s’est déroulée en Cinq phases : La
première phase concerne la détermination de la population cible, la deuxième concerne
l’échantillonnage, la troisième concerne l’élaboration des outils de collecte de données, la
quatrième phase c’est la collecte de données et en fin la cinquième phase le traitement et
analyse de données recueillies.
Ce cinquième chapitre est en quelque sorte la partie exploitation de ce travail de recherche
scientifique pour avoir des résultats escomptés afin de répondre à la problématique.
248
Chapitre 6 :
Présentation, interprétation et analyse des résultats de l’enquête
Le présent chapitre porte sur la présentation, interprétation et analyse des résultats. Nous
avons commencé par une présentation de l’analyse tris à plat des données de l’enquête,
ensuite celle de tris croisés (croisement des variables deux à deux) pour statuer les relations
qui existent entre elles. Cette première phase de l’analyse nous a permis de mettre en évidence
la variabilité de l’échantillon, de comprendre sa tendance centrale et ses dispersions. Cette
phase a permis également de mettre en évidence la relation entre les variables étudiées et de
retenir celles qui sont pertinentes pour notre étude.
Pour approfondir notre analyse, la deuxième phase présente l’analyse de régression linéaire et
celle de régression logistique de certaines variables retenues.
Il est extrêmement difficile d’évaluer l’impact direct des TIC sur la productivité des
entreprises, car leurs apports ne sont pas tangibles, non quantifiables, difficilement
dissociables des autres facteurs de production d’une part et d’autre part les TIC sont utilisées
pour soutenir une stratégie d’affaires donnée dans le processus de l’entreprise, et leur valeur
ne devrait être jugée qu’en fonction de leur capacité à soutenir ladite stratégie et non sur le
succès de la stratégie pour l’entreprise.
Dans notre cas, un certain nombre de variables ont été retenues parce qu’elles semblent les
plus pertinentes pour analyser les résultats de l’enquête afin de mieux répondre à la
problématique. Nous avons formulé nos hypothèses intermédiaires sur la base de certaines de
ses variables. La validation de ses hypothèses, nous permettra non seulement de confirmer
notre modèle de recherche et également l’hypothèse générale.
249
Les variables indépendantes ou explicatives : la variable utilisation des TIC, l’organisation
interne (une stratégie qui augmente la productivité démontré par F. W. Taylor à la fin du
XIXe siècle) ; meilleure visibilité de flux (permet aux prestataires logistiques une
optimisation de l’ensemble des activités) ; gain de temps et réduction de coûts de production
de services. Nous avons choisi ces variables parce qu’elles nous paraissent plus concernées et
importantes dans la notion du gain de productivité d’une entreprise. Le gain de productivité
étant défini comme une situation qui permet à l’entreprise de produire plus avec moins de
coûts et de temps. Nous retenons d’autres variables susceptibles d’influencer soit la variable
gain de productivité ou soit certaines variables retenues.
250
Tableau 15: Principales variables qualitatives de l'analyse
251
Tableau 16: Principales variables quantitatives de l'analyse
Etant donné que nous nous sommes engagés à sauvegarder la confidentialité des données
recueillies vis-à-vis des entreprises, les noms des entreprises ainsi que ceux des répondants ne
seront pas divulgués et seront remplacés par des noms fictifs.
252
6.2 Analyse Tris à plat des variables
Pour chacune de nos variables, nous avons réalisé une analyse de tris à plat qui permet de
décrire les caractéristiques d’une ou plusieurs variables mesurées sur notre échantillon ou
population. Cette analyse nous a permis de dégager la tendance centrale (indique la
caractéristique la plus représentative) et la dispersion (l’étendue de la variabilité des
observations).
Nous avons nommé les prestataires logistiques de notre échantillon de façon anonyme (de
PL1…à...PL38) par principe de confidentialité. PL: Prestataire Logistique.
Nb % cit.
SARL 20 52,6% 52,6%
SA 17 44,7% 44,7%
Organisme public à caractère industriel et commercial 1 2,6% 2,6%
Total 38 100,0%
L’échantillon est exclusivement composé des prestataires logistiques dont la forme juridique
est soit SARL (52,6%) ou SA (44,7). La majorité des PL au Maroc opte pour la SARL, c’est
pour limiter la responsabilité, avoir la facilité de mettre en place des partenariats et l’avantage
pour le gérant qui peut être rémunéré comme un travailleur.
253
STRUCTURE-ORGANISATIONNELLE
Nb % cit. 5,3%
La moitié des prestataires logistiques sont organisés sous la forme structure hiérarchique,
36,8% sous forme de structure hérarchico-fonctionnelle et les autres moins de 10% sous
forme de structure fonctionnelle ou autres formes.
La plus veille entreprises de notre échantillon a été créée en 1945 et les plus jeunes datent de
2013.
EFFECTIF SALARIE
Nb % cit.
2,6%
moins de 10 personnes 1 2,6%
34,2% 26,3%
De 11 à 50 10 26,3%
De 50 à 100 14 36,8%
Plus de 100 13 34,2%
36,8%
Total 38 100,0%
L’effectif salarié des PL de l’échantillon est assez varié, il y’a 34,2% des PL qui avaient plus
de 100 employés en 2013, 36,8% en avaient entre 50 et 100, 26,3% de 11 à 50 et un seul avait
moins de 10 personnes.
254
CA 2013
Nb % cit.
Inferieur à 1 0 0,0%
26,3%
De 1 à 20 10 26,3% 39,5%
De 20 à 50 7 18,4%
De 50 à 100 6 15,8% 18,4%
15,8%
Plus de 100 15 39,5%
Total 38 100,0%
En 2013 près de 40% des PL avaient plus de 100 000 000 Dh de Chiffre d’affaires. Aucun
PL de notre échantillon n’avait un CA inferieur à 1 000 000dh. Cela explique l’importance de
ce secteur au Maroc qui est la logistique et transport.
ACTIVITES
18,4%
21,1%
Nb % obs. 94,7%
Logistique(entreposage, manutention......) 36 94,7%
Transport National 21 55,3%
63,2%
Transport International 23 60,5%
Messagerie 7 18,4%
Magasin et aire de dédouanement(MEAD) 24 63,2%
Distribution 8 21,1%
Autres à préciser: 7 18,4%
18,4%
Total 38
55,3%
60,5%
Les activités principales des PL de l’échantillon sont : logistique (Près de 95%) ; MEAD
(63,2%) ; transport international (60,5%) ; transport national (55,3%) ; enfin distribution et
messagerie respectivement (21,1%) et (18,4%).
Plus de la moitié des PL de l’échantillon est 100% de nationalité marocaine soit 52,6% et
près de 29% sont des PL étrangers implantés au Maroc, le reste 18% sont des PL de double
nationalité marocaine et étrangère.
255
6.2.3 Moyens et infrastructures logistiques des prestataires logistiques
Cette analyse tris à plats mets en évidence le potentiel en matière d’infrastructure et moyens
des PL de l’échantillon.
Nb % cit. 23,7%
Nb % cit.
Oui 29 76,3%
Oui 38 100,0%
Non 9 23,7%
Non 0 0,0%
Total 38 100,0% 76,3% Total 38 100,0%
100,0%
Une large majorité des PL de l’échantillon assurent le service transport par leur propre moyen
de transport illustrer par un taux de 76,3% des PL qui ont un parc véhicule.
EXISTENCE_PLATEFORME
Nb % cit.
2,6%
Non réponse 1 2,6%
36,8%
Oui 23 60,5%
Non 14 36,8%
60,5%
Total 38 100,0%
Plus de 60% des PL de notre échantillon possèdent une plateforme logistique. Mais près de
37% n’en possèdent pas. Ainsi la majorité des PL de l’échantillon offrent une gamme de
services logistique large à travers leur plateforme logistique.
256
6.2.4 Système d’information des prestataires logistiques
Les caractéristiques des systèmes d’information de l’ensemble des prestataires logistiques de
l’échantillon données par l’analyse. Tous les prestataires logistiques de l’échantillon ont pour
système d’information informatisé partiellement ou totalement.
NIVEAU ORGANISATION
Nb % cit.
Global 17 44,7% 44,7%
55,3%
Partiel 21 55,3%
Total 38 100,0%
OBJECTIFS_SIL
Nb % obs.
Amélioration de la productivité et maitrise de coûts 28 73,7% 47,4% 73,7%
Facilité la communication interne de l'entreprise 33 86,8%
Facilité la communication externe de l'entreprise 27 71,1% 71,1%
Aide à la décision et évolution vers un environnement globalisé 18 47,4% 86,8%
Total 38
Plus de 86% des PL affirment que l’objectif de leur SIL est de faciliter la communication
interne de l’entreprise, l’objectif de SIL est l’amélioration de la productivité et maitrise de
coûts pour 73,7%, le SIL de 71% a pour objectif de faciliter la communication externe et seul
47,4% des SIL a pour objectif l’aide à la décision. La plus part des prestataires logistiques au
Maroc utilisent les TIC pour des raisons opérationnelles et non pour des raisons stratégiques.
D’après les résultats de cette partie de l’enquête, les prestataires logistiques font recours aux
TC pour diverse raisons :
Les raisons de l’usage des TIC selon 85% des PL, c’est de se conformer aux exigences
de leurs partenaires ;
52% des prestataires logistiques font recours aux TIC pour répondre leurs besoins
internes (Gestion des RH96, communication interne, gestion des flux logistiques,
gestion du parc de véhicule etc.)
96
Ressources humaines
258
Pour se conformer aux exigences de leurs clients, 78% des PL font appel aux TIC ;
L’utilisation des TIC par les concurrents pousse 68% des PL à utiliser également les
TIC ;
42% des PL utilisent des TIC de faite qu’elles sont à la mode actuellement ;
FORMATIONS
Nb % obs.
31,6%
Formation pour des spécialistes dans les technologies de l'information et de la communication 12 31,6%
Formation pour les autres personnes employées 7 18,4%
65,8%
Aucune formation. 25 65,8%
18,4%
Total 38
Plus de 65% des PL n’ont organisé aucune formation entre 2010 et 2014 pour développer ou
améliorer les compétences des personnes employées dans le domaine des TIC, seulement
31,6% des PL l’ont fait pour les spécialistes dans le domaine des TIC. Ainsi, il est évident que
nombreux prestataires logistiques au Maroc n’intègrent pas la stratégie de formation en TIC,
ce qui est facteur déterminant rentabilité l’utilisation des TIC.
6.2.5 Impact des TIC sur les activités des prestataires logistiques
D’après les résultats de l’analyse, Les TIC apportent énormément aux prestataires logistiques
que nous allons voir quelques apports dans ce qui suite.
GAINS DE PRODUCTIVITE
5,3%5,3%
Nb % cit.
Non réponse 2 5,3%
Oui 34 89,5%
Non 2 5,3%
Total 38 100,0%
89,5%
Près de 90% des prestataires logistiques estiment que l’utilisation des TIC les a permis de
réaliser un gain de productivité. Par ailleurs seulement 5% des PL affirment que les TIC
n’apportent pas de gain de productivité. En effet, il est évident d’admettre l’impact positif de
l’utilisation des TIC sur la productivité des PL au Maroc.
259
POURCENTAGE-GAINS-PRODUCTIVITE
Moyenne = 35,29
Médiane = 30,00
Min = 8 Max = 80
Nb % cit.
Moins de 10 1 4,8% 4,8%
De 10 à 19 4 19,0% 19,0%
De 20 à 29 4 19,0% 19,0%
De 30 à 39 4 19,0% 19,0%
De 40 à 49 2 9,5% 9,5%
50 et plus 6 28,6% 28,6%
Total 21 100,0%
Les résultats indiquent l’impact positif des TIC sur le gain de productivité, 28,6% des PL
constatent un gain de productivité de plus 50% et seulement 4,8% des PL ont réalisé un gain
de productivité de moins de 10%. Cela veut dire le degré d’impact des TIC sur la productivité
est élevé chez les prestataires logistiques.
Tous les prestataires logistiques répondants affirment que les TIC améliorent la
communication, soit 34 prestataires logistiques sur un échantillon de 38. Alors les TIC sont
des facteurs facilitant la communication pour les prestataires logistiques.
APPORT-TIC-ENTREPRISE
Nb % obs.
Non réponse 2 5,3%
73,7% 5,3%
Un gain de temps 33 86,8% 86,8%
Pour les apports des TIC aux prestataires logistiques, nous avons 86,8% des PL qui affirment
avoir le gain de temps grâce à l’utilisation des TIC, il y’a 81,6% des PL qui ont bénéficié de
gain de productivité de suite à l’utilisation des TIC, il y’a eu une meilleure organisation de
260
78,9% des PL avec l’utilisation des TIC et 73,7% des PL estiment que les TIC permettent une
meilleure visibilité sur les flux.
Dans cette analyse, près de 90% des PL estiment réaliser des gains de productivité grâce à
l’utilisation des TIC et 15% estiment que leur gain de productivité a augmenté de plus 50%
de suite de l’utilisation des TIC. Plus de 80% des PL affirment que les TIC améliorent la
communication. D’après l’analyse, les TIC ont apporté aux PL de l’échantillon un gain de
temps (86,8%), un gain de productivité (81,6%), une meilleure organisation (78,9%), une
visibilité sur les flux (73,7%), une amélioration du service client (71,1%).
La tendance de cette analyse montre que les TIC ont un impact positif sur la productivité des
prestataires logistiques sans pourtant expliquer les facteurs et causes de cet effet positif. Vu
que la productivité est liée à un certain nombre de facteurs de processus de production de
l’entreprise en l’occurrence l’organisation interne, une meilleure visibilité des flux, un gain de
temps et une réduction de coûts et que l’analyse montre un fort impact des TIC sur ses
variables. Nous pouvons déduire que les TIC ont un impact positif sur le gain de productivité
des PL par l’intermédiaire de ses variables. Nous allons alors approfondir l’analyse par
d’autres méthodes afin de dégager les facteurs de cet effet positif des TIC sur le gain
productivité des PL par l’intermédiaire des certains variables de processus de production.
Pour cela, nous allons réaliser une analyse tris croisés afin de déterminer la relation entre les
variables deux à deux. Ensuite l’analyse de régression simple et celle de la logistique.
261
6.3 Tris croisés
Cette analyse nous permet d’étudier les corrélations et dépendances entre variables
statistiques 2 à 2. Une variable explicative X et une variable à expliquer Y
Variable explicative X
Variable à
expliquer Y
Quantitatif Qualitatif
Quantitatif - Régression simple Analyse de la variance
- Corrélation simple à un facteur
262
6.3.1 corrélation entre pourcentage-gains-productivité et budget informatique
Cette analyse de corrélation permet d’étudier la relation de dépendance entre l’augmentation
de gain de productivité et le budget informatique.
POURCENTAGE-GAINS-PRODUCTIVITE
7,70
3,30 %_CA_BUDGET_INFORMATIQUE
La dépendance n'est pas significative du point de vue statistique. Ce qui nous permet de dire
que le gain de productivité des prestataires logistiques ne dépend pas de leur budget
informatique.
263
6.3.2 Ccorrélation entre CA 2012 et budget informatique
La dépendance entre le chiffre d’affaires annuelle 2012 et le budget informatique des
prestataires logistiques.
CAA 2012
26730000,00
3,30 %_CA_BUDGET_INFORMATIQUE
La dépendance n'est pas significative du point de vue statistique. Cela se traduit par une
absence de dépendance entre l’investissement en TIC et l’augmentation de chiffre d’affaires
des prestataires logistiques.
264
6.3.3 Corrélation production_logistique_2013 et budget informatique
L’étude de la relation de dépendance entre les prestations de services logistiques et le budget
informatique.
PRODUCTION_LOGISTIQUE_2013
3300000,00
3,30 %_CA_BUDGET_INFORMATIQUE
265
6.3.4 Test de Chi-2(Khi-deux) entre certaines variables qualitatives deux à
deux
Les résultats de l’analyse de tris croisés à travers le test de Chi-2, nous permettent de voir que
la dépendance entre les variables qualitatives deux à deux. Cette dépendance est ou très
significative entre certaines variables et non significative entre d’autres variables.
Tableau 18: Tris croisés des variables qualitatives deux à deux (Test de chi2)
Tris croisés des variables deux à deux Dépendance entre les variables (2 à 2)
L’analyse test de chi2 montre une très forte dépendance entre la variable TIC utilisées et celle
de l’apport des TIC (processus de production), entre variable apport des TIC et variable gain
de productivité et enfin entre variable TIC utilisées et variable gain de productivité. Par
ailleurs il n’existe pas une dépendance significative entre formation en TIC et gain de
productivité. Ces résultats permettent de déduire qu’il existe une forte dépendance entre les
TIC et gain de productivité et que cette dépendance est également liée à la variable apport des
266
TIC. Les investissements et les formations en TIC impactent positivement la rentabilité de
l’utilisation des TIC sur le gain de productivité des prestataires logistiques. Il serait important
et nécessaire d’approfondir ses résultats par d’autres analyses afin de conforter cette première
conclusion sur l’impact des TIC sur le gain de productivité des prestataires logistiques.
Axe 2 (1.29%)
Aut res
ERP
W MS AOM
EDI APS YMS
RFID
Axe 1 (3.19%)
TMS
La figure27 montre une dispersion des TIC AOM, APS et YMS par rapport aux autres TIC.
Ce qui veut dire que ces technologies (AOM, APS et YMS) sont moins utilisées par les
prestataires logistiques de l’échantillon. L’ensemble des prestataires sont regroupés autour de
Cinq TIC : ERP, EDI, WMS, TMS et RFID. Cela nous permet de conclure que ces 5 TIC sont
les plus utilisées par les prestataires logistiques au Maroc. La majorité des PL au Maroc
267
n’offrent pas une large gamme de services logistiques, ces cinq TIC les permettent alors
d’assurer la gestion leurs différentes activités.
Axe 2 (0.68%)
La figure28 montre une dispersion des apports service interne et la collaboration avec les
partenaires par rapport aux autres modalités des apports TIC. L’ensemble des individus sont
regroupés autour des six modalités des apports TIC (Gain de temps, gain de productivité,
meilleure visibilité des flux, amélioration de service client, meilleure organisation, réduction
de coûts). Pour les prestataires logistiques au Maroc, l’utilisation des TIC n’occupe pas une
place importante dans le service interne et la collaboration avec les partenaires.
268
6.4.3 Analyse des correspondances multiples Variables: Activités principales.
Axe 2 (1.88%)
Aut res à préciser:
Transport International
Transport National
Messagerie
Magasin et aire de dédouanement(MEAD)
Logistique(entreposage, manutention......)
Axe 1 (4.16%)
Distribution
La figure29 ci-dessus montre une dispersion des activités messagerie et celle de la distribution
par rapport aux autres activités des PL de l’échantillon. En effet, cela permet de dire que les
prestataires logistiques au Maroc font principalement de services de transport et de la
logistique. Les services comme la messagerie et la distribution sont moins offerts par les
prestataires logistiques. L’une des causes, pourrait être la complexité de ses services par
rapport aux autres services pour les PL au Maroc.
269
6.5 Analyse de régression linéaire
Cette analyse de régression simple concerne les variables quantitatives de l’étude, elle permet
d’expliquer une variable quantitative (variable dépendante) par une ou plusieurs variables
quantitatives (variables indépendantes).
Tableau 19: Modèle %gain de productivité (Budget Info et log production logistique)
270
L’équation de notre modèle à deux variables explicatives s’écrite comme :
Avec
Le coefficient de la production de services logistiques est validé d’un point de vue statistique
à risque de 4%.
Le coefficient du budget informatique est validé à risque de 19% du point de vue statistique.
D’après notre équation, lorsque le budget informatique varie de 1%, le gain de productivité
varie de 0,7%. Ce qui explique l’effet positif de l’investissement en informatique sur le gain
de productivité. Mais le gain de productivité varie moins que le budget informatique cela peut
s’expliquer par un facteur intermédiaire c'est-à-dire le processus de production.
La statistique t de la variable ‘’budget informatique’’ est 1,37 inférieure à 2, cela veut dire
que la variable n’est pas bonne du point de vu statistique et que la relation n’est pas
271
significative entre elle et la variable ‘’pourcentage productivité’’. Alors le budget
informatique n’a pas d’impact direct sur la productivité.
La constante a une valeur négative, ce qui explique les charges fixes supportées par
l’entreprise.
272
6.5.3 Modèle de régression de variable gain de productivité en fonction de
la variable budget informatique
273
6.5.4 Le modèle de la variable production logistique en fonction des variables TIC
utilisées et formation en TIC
L’analyse de régression simple entre la variable production et celle des TIC utilisées par les
prestataires logistiques.
L’équation du modèle est la suivante : Logpl = 2.90ERP + 3,30 WMS + 0,48 Formation S +
0,19 Formation autres employés. Avec respectivement (t=2,30 ; p= 0,030) (t=3,34 ; p=0,002)
(t=1,40 ; p=0,174) et (t=0,118 ; p=0,906).
274
Ces résultats nous permettent de déclarer que la variable production de services logistiques a
une relation significative avec les TIC ERP et WMS du point de vue statistique. Par ailleurs
sa relation n’est pas significative avec la formation en TIC.
Cela veut dire que l’utilisation de l’ERP et WMS influence positivement fortement les
prestations en matière de services logistiques des prestataires logistiques au Maroc.
275
Tableau 24: Rapport de l'analyse de régression linéaire variable GP (Budget
informatique, Capital et effectif salarié)
D’après les résultats dans le tableau24 ci-dessus, la Statistique t des variables budget
informatique et le capital-entreprise sont inférieures à 2, leur probabilité P est supérieure à
5% chacune. Cela se traduit du point de vue statistique que la relation entre variable gain de
productivité et les variables budget informatique et capital-entreprise n’est pas significative.
Par ailleurs la Statistique t de variable effectif-salarié compris entre 50 et 100 et de variable
effectif supérieur à 100 sont supérieures à 2 et la probabilité P de chacune est inférieure à
5%.Cela veut dire qu’à partir de 50 personnes, la variable effectif-salarié a une relation
significative avec la variable gain de productivité du point de vue statistique.
Nous pouvons en déduire que le budget informatique et le capital n’ont pas d’impact direct
sur la productivité des prestataires logistiques. Par contre, plus l’effectif-salarié des
prestataires logistiques augmente, plus l’impact des TIC sur la productivité des PL est
important. Il serait donc bénéfique pour les prestataires logistiques de faire recours au TIC
autant que leur effectif salarié augmente afin de réaliser plus de gain de productivité.
276
Figure 33: La relation entre l'utilisation des TIC, production logistique et gain
de productivité
Les résultats de l’analyse de régression linéaire nous indiquent que le budget informatique n’a
pas d’impact direct sur le gain de productivité des prestataires logistiques, ni sur le service
production logistique. Par ailleurs les TIC comme ERP et WMS ont un impact positif sur le
service production logistique qui également à son tour impacte positivement le gain de
productivité des prestataires logistiques. En effet, les prestataires logistiques doivent choisir
les TIC en fonction de l’activité pour rentabiliser leur utilisation.
277
6.6 Analyse de régression logistique
La régression logistique est une méthode très utilisée car elle permet de modéliser les
variables binaires ou des sommes des variables binaires.
Pour cette analyse de régression logistique, nous avons retenu trois principales variables qui
nous paraissent les plus pertinentes pour le traitement de la problématique de cette thèse. Elles
sont listées dans le tableau25 ci-dessous. Pour l’analyse de régression logistique de variable
gain de productivité en fonction de variable TIC utilisée et celle apports des TIC, les
modalités de chacune de ces deux variables indépendantes seront considérées comme des
variables. Cela permet d’étudier la dépendance entre la variable gain de productivité et
chacune des modalités de ces deux variables explicatives.
Variables Modalités
Gain de productivité Oui/Non (1/0)
TIC utilisées 1. ERP; 2. WMS; 3. TMS; 4. EDI; 5. RFID;
6. AOM; 7. APS; 8. YMS
Apports des TIC 1. Un gain de temps ; 2. Un gain de
productivité ; 3. Une meilleure organisation
4. Un meilleur service interne ; 5. Une
amélioration du service client 6. Une
visibilité sur vos flux ; 7. Une meilleure
collaboration avec les partenaires 8. Autres
(réduction de coûts …)
278
6.6.1 La régression logistique des modalités de la variable réponse (Gain de
productivité) en fonction des modalités de la variable (TIC utilisées)
Les résultats de la régression donnent les équations suivantes :
Statistiquement, les résultats indiquent qu’il n’existe pas de relation significative entre la
variable gain de productivité et celle des TIC utilisées. Cela confirme les résultats de la
régression linéaire, c’est-à-dire que les TIC n’ont pas un impact direct positif sur la
productivité des prestataires logistiques.
279
6.6.2 La dépendance entre les modalités de la variable apport des TIC et
celles des TIC utilisées
Chaque modalité de la variable apport des TIC est une stratégie d’affaire dans le processus de
production de services des prestataires logistiques. Parmi ces stratégies d’affaire, nous
retenons la variable réduction de coûts et celle de la meilleure visibilité des flux pour cette
analyse de régression logistique. Le choix de ces deux variables est du à leur pertinence dans
le gain de productivité des prestataires logistiques. Pour la variable TIC utilisée le choix porte
deux TIC, l’EDI car c’est la TIC la plus utilisée par les PL de l’échantillon et WMS qui est la
TIC utilisée dans les entrepôts pour la gestion des flux.
D’après les résultats, il existe du point de vue statistique une dépendance significative entre
variable réduction de coûts et celle d’EDI. Il existe également statistiquement une dépendance
significative entre variable meilleure visibilité de flux et celle de WMS.
A travers les modalités de la variable apports des TIC (meilleure visibilité des flux et
réduction de coûts), les résultats de cette régression logistique nous confirment l’existence
d’une relation très significative du point de vue statistique entre la variable apport des TIC et
celle des TIC utilisées.
Ils confirment également les résultats des tris à plat, qui disent que les TIC permettent aux
prestataires logistiques de réaliser un gain de temps, une réduction de coûts, d’avoir une
meilleure visibilité des flux et une amélioration du service client.
280
6.6.3 La dépendance entre variable gain de productivité et les modalités de
la variable apports TIC
Ce modèle de régression logistique étudie la dépendance entre la variable gain de productivité
et les différentes modalités de la variable apports des TIC(les stratégies d’affaire de processus
de production).
Equation du modèle :
P = 1 / (1 + EXP(-( -1,38629436111989 + 3,68887945411394*GT ))) avec Pr= 0,004
Equation du modèle :
P = 1 / (1 + EXP(-( 0,826678573184468 + 35,3762161985416*M.sce.interne ))) avec Pr=1
281
Modèle variable gain de productivité et meilleure organisation (M.ORGA)
L’équation du modèle :
P = 1 / (1 + EXP(-( 1,09861228866811 + 0,51082562376599*M.ORG ))) avec Pr= 0,592
Equation du modèle :
P = 1 / (1 + EXP(-( 1,17865499634165 + 0,613104472886409*M .Colla.Partenaires ))) avec
Pr= 0,469
Les résultats cette régression logistique entre la variable gain de productivité et les modalités
de la variable apports des TIC montrent qu’il existe du point de vue statistique une relation
très significative et positive entre certaines modalités de la variable apports des TIC et la
variable gain de productivité. Nous retenons les modalités gain de temps, réduction de coûts,
meilleure visibilité des flux et l’amélioration du service client, qui ont une relation très
significative avec la variable gain de productivité, pour confirmer l’impact positif des apports
des TIC sur le gain de productivité.
Cela veut dire que certaines stratégies d’affaire dans le processus de production permettent
aux prestataires logistiques de bénéficier un gain de productivité. Les prestataires logistiques
doivent donc choisir des bonnes stratégies les permettant de gagner du temps, de réduire les
coûts, d’avoir une meilleure visibilité des flux et une amélioration des services afin de
bénéficier le gain de productivité.
282
6.7 Test des sous hypothèses et hypothèse générale
Les résultats des différentes analyses effectuées permettent de confirmer ou non les
hypothèses de départ. Il a été réalisé pour le test de chaque hypothèse un type d’analyse
convenable. Dix sous hypothèses seront testées permettant de valider ou non l’hypothèse
générale de ce travail de recherche.
6.7.1 Hypothèse1 : Les TIC permettent aux prestataires logistiques de bénéficier des
réductions de coûts dans leurs processus de production de services.
Les analyses tris à plat donnent des résultats, qui montrent que 73,7% des prestataires
logistiques ont obtenu des réductions de coûts grâce à l’utilisation des TIC .Ce résultat a été
confirmé par les résultats de l’analyse de régression logistique, qui montent qu’il existe une
relation très significative entre la technologie EDI et la variable réduction de coûts du point de
vue statistique avec un seuil d’erreur Pr = 0,025≤ 5%.
Donc l’hypothèse1 est confirmée et les TIC permettent aux prestataires logistiques des
réductions de coûts.
Les résultats de l’analyse de régression logistique ont montré que seule la TIC EDI a un
impact positif significatif sur la réduction de coûts. Ainsi, les autres TIC apportent d’autres
choses que la réduction de coûts. Il y’a plusieurs TIC, chaque TIC doit être adaptée à une
stratégie donnée.
6.7.2 Hypothèse2 : L’utilisation des TIC permet aux prestataires logistiques d’avoir
une meilleure organisation.
Les résultats de l’analyse tris à plat montrent que 78,9% des prestataires logistiques de
l’échantillon estiment que les TIC apportent une meilleure organisation. Mais les résultats de
l’analyse de régression logistique montrent du point de vue statistique qu’il n’existe pas de
relation significative entre les TIC et la meilleure organisation des prestataires logistiques
avec un seuil Pr = 0,338≥ 5%.
Donc l’hypothèse2 est rejetée, cela veut dire que les TIC n’apportent pas forcement une
meilleure organisation aux prestataires logistiques. Malgré qu’une bonne partie des PL 78,9%
estiment que les TIC permettent une meilleure organisation, nous ne retenons pas cette
283
hypothèse car l’organisation interne des prestataires logistiques n’est pas liée qu’à l’utilisation
des TIC, elle est liée à d’autres facteurs.
6.7.3 Hypothèse3 : Les prestataires logistiques font recours aux TIC pour avoir une
bonne visibilité des flux.
D’après les résultats de l’analyse, 73,7% des prestataires logistiques de l’échantillon ont une
meilleure visibilité sur leurs flux grâce aux TIC. Cette tendance est confirmée du point de vue
statistique avec un seuil d’erreur de Pr = 0,038≤ 5% par les résultats d’une analyse de
régression logistique.
Sur la base de ses résultats, nous pouvons valider l’hypothèse3 qui dit que les TIC apportent
aux prestataires logistiques une meilleure visibilité des flux.
Une bonne technologie adaptée permet aux prestataires logistiques d’avoir une meilleure
visibilité de flux. C’est le cas de la technologie WMS qui gère les entrepôts et qui permet
d’avoir une meilleure visibilité de flux logistiques.
6.7.4 Hypothèse4 : Les TIC permettent aux prestataires logistiques d’avoir un gain
de temps
Dans l’échantillon, 86,8% des prestataires logistiques ont bénéficié de gain de temps avec
l’utilisation des TIC selon les résultats de l’analyse tris à plat. À travers la technologie EDI,
nous constatons une relation très significative entre certaines TIC et le gain de temps des
prestataires logistiques. Avec un seuil d’erreur de Pr = 0,034≤ 5%
Ces résultats nous permettent de confirmer l’hypothèse 4. C'est-à-dire que les TIC ont un
impact positif sur le gain de temps des prestataires logistiques.
Ces résultats signifient que l’utilisation des TIC peut permettre aux prestataires logistiques de
gagner du temps dans leur processus de production de services.
284
6.7.5 Hypothèse5 : les TIC apportent aux prestataires logistiques un meilleur service
interne
Dans l’échantillon, 39,5% des prestataires logistiques estiment que les TIC permettent
d’avoir un meilleur service interne. Mais résultats de la régression logistique montrent qu’il
n’existe pas statistiquement une relation significative entre variable TIC et variable service
interne, avec le plus faible seuil d’erreur de Pr = 0,288≥5%.
Alors l’hypothèse5 est rejetée, ce qui permet de dire que le meilleur service interne des
prestataires logistiques n’est pas lié à l’utilisation des TIC. En d’autres sens la qualité de
service interne des prestataires logistiques ne dépend pas de technologies utilisée, mais un
ensemble de facteurs dans l’exécution de service interne.
6.7.6 Hypothèse6 : Le recours aux TIC permet aux prestataires logistiques une
amélioration de leurs services clients
Les résultats indiquent que 71,1% des prestataires logistiques de l’échantillon estiment avoir
une amélioration de leurs services client de suite à l’utilisation des TIC. L’analyse de
régression logistique montre qu’il n’existe pas du point de vue statistique une relation
significative entre les TIC et l’amélioration de service client. Car le seuil d’erreur le plus bas
est Pr = 0,277≥ 5%
Ce qui nous amène à rejeter l’hypothèse6 et par conséquent déclarer que les TIC ne
permettent pas forcement une amélioration de service client des prestataires logistiques.
6.7.7 Hypothèse7 : L’usage des TIC permet aux prestataires logistiques d’entretenir
une meilleure collaboration avec les partenaires.
55,3% des prestataires logistiques entretiennent une meilleure collaboration avec leurs
partenaires grâce aux TIC selon les premiers résultats de l’analyse tris à plat. Nous
remarquons par la suite qu’il n’existe pas statistiquement une relation entre variable TIC et
variable collaboration avec les partenaires. Car le seuil d’erreur le plus faible est de Pr =
0,339≥ 5%
L’hypothèse7 est donc rejetée, les TIC à elles seules ne permettent pas aux prestataires
logistiques d’entretenir une meilleure collaboration avec leurs partenaires.
285
6.7.8 Hypothèse8 : Le gain de temps, la meilleure visibilité de flux et la réduction de
coûts (apports) sont des facteurs qui augmentent le gain de productivité des prestataires
logistiques.
Les résultats de l’analyse de régression logistique indiquent une forte relation entre chacune
des variables (gain de temps, visibilité des flux, réduction de coûts) et la variable gain de
productivité avec respectivement comme seuil d’erreur Pr = 0,004 ; Pr = 0,054 ; Pr = 0,008.
Nous retenons l’hypothèse8, qui permet de confirmer l’apport positif de ces trois variables sur
la productivité des prestataires logistiques.
Cela signifie que le gain de temps, la meilleure visibilité de flux logistiques et la réduction de
coûts sont des stratégies d’affaire dans le processus de production, qui permettent aux
prestataires logistiques de bénéficier un gain de productivité.
6.7.9 Hypothèse9 : Les TIC ont un impact positif direct sur le gain de productivité
des prestataires logistiques.
Equation : Pourcentage gain de productivité = 0,51 (BI) +30,82 avec t=0,881 et P= 0, 395
Ce résultat est confirmé par celui de l’analyse de régression logistique entre la variable gain
de productivité (binaire) et celle des TIC utilisées, qui indique également la non existence de
relation significative entre ces deux variables du point de vue statistique. Avec un seuil
d’erreur de Pr= 0,286.
Ces résultats nous amènent à rejeter l’hypothèse9 et à dire que les TIC n’ont pas un impact
direct sur le gain de productivité des prestataires.
286
6.7.10 Hypothèse10 : l’impact des TIC sur le gain de productivité des prestataires
logistiques est lié à leur processus de production de services
Nous avons vu précédemment que les résultats de l’analyse ont permis de valider
l’hypothèse1,3 et 4 qui disent que les TIC ont un impact positif sur la réduction de coûts, une
bonne visibilité des flux et un gain de temps lors de processus de production de services. La
question que nous allons vérifier dans cette hypothèse10, est de savoir si l’avènement d’une
réduction de coûts, d’une meilleure visibilité des flux et d’un gain de temps lors du processus
de production de service impacte positivement le gain de productivité des prestataires
logistiques.
Ces résultats nous permettent de valider l’hypothèse10 et de déduire que l’impact des TIC sur
le gain de productivité est lié à certains facteurs lors de processus de production de services
des prestataires logistiques. Parmi ces facteurs, nous avons le gain de temps, la meilleure
visibilité des flux logistiques et la réduction de coûts
287
Tableau 26: Synthèse des réponses aux tests des hypothèses
288
La validation des hypothèses1, 3, 4, 8 et 10 conforte notre modèle de recherche qui s’appuie
sur une évaluation de l’impact des TIC à travers les processus de production de services et
non sur l’organisation elle-même. L’acceptation de ses hypothèses nous permet également
d’accepter et de valider l’hypothèse générale qui dit que : Les TIC ont un impact positif sur le
gain de productivité des prestataires logistiques (3PL) lorsque certaines conditions sont
respectées (les TIC utilisées sont adaptées aux besoins des clients, aux flux logistiques et à
l’organisation logistique interne et que le processus de production de services est également
adéquat à la stratégie générale).
L’ensemble de ces résultats nous permet, à ce niveau de l’analyse, de ne confirmer que les
sous-hypothèses H1, H3, H4, H8 et H10. Ce qui nous conduit à valider empiriquement
l’hypothèse générale et le modèle de la recherche. Ainsi, les TIC ont un impact positif sur le
gain de productivité des prestataires logistiques au Maroc, cet impact positif est lié à des
stratégies d’affaire comme le gain de temps, meilleure visibilité des flux logistiques et
réduction de coûts réalisées dans le processus de production.
L’analyse de régression linéaire entre les variables quantitatives qui nous paraît pertinente,
cette analyse nous a permis de comprendre la relation de dépendance entre la variable à
expliquer (pourcentage de gain de productivité) et certaines variables explicatives (Budget
informatique, production annuelle de services logistiques….). Cette analyse nous indique,
qu’il n’existe pas de relation directe entre budget informatique et le pourcentage de gain de
productivité. Ce qui nous permet de dire que les investissements en matière informatique
n’augmentent pas forcement le gain de productivité des prestataires logistiques.
289
Par ailleurs à partir d’un seuil de 10 personnes comme salariés, l’utilisation des TIC a un
impact significatif sur le gain de productivité des prestataires logistiques.
Les résultats de ces différentes analyses ont permis dans un premier temps de consolider notre
modèle de recherche, de valider les hypothèses intermédiaires et dans un second temps de
valider l’hypothèse générale.
Figure 34: Impact direct et indirect des TIC sur le gain de productivité des PL
(1) : Les TIC ont un impact négatif direct sur le gain de productivité des prestataires
logistiques.
290
(2) : Les TIC ont un impact positif direct sur les stratégies d’affaires (réduction de coûts,
meilleure visibilité de flux, gain de temps) dans le processus de production.
(3) : Les stratégies d’affaires ont un impact positif direct sur le gain de productivité des
prestataires logistiques ;
(2+3) : Les TIC ont un impact positif indirect sur le gain de productivité (c'est-à-dire les
TIC ont un impact positif sur le gain de productivité des PL à travers les stratégies d’affaire).
Cela se traduit du point de vue managérial, que les investissements en TIC n’ont pas un
impact positif direct sur le gain de productivité. En effet, les dirigeants des prestataires
logistiques doivent tout d’abord mettre en place des stratégies d’affaire lors de processus de
production permettant de réaliser le gain de productivité, ses stratégies d’affaire seront ensuite
soutenues par les TIC.
Ainsi, pour les dirigeants des prestataires logistiques, il ne suffit pas de mettre en place des
TIC performantes mais plutôt une bonne stratégie d’affaire afin de réaliser un gain de
productivité.
291
Conclusion Générale
Cette thèse est une contribution à une meilleure compréhension de la dynamique des TIC et
son apport aux prestataires logistiques. Elle nous a permis de donner une photographie et un
état des lieux sur la place qu’occupent les TIC au sein des entreprises marocaines notamment
les prestataires logistiques. Les résultats contribuent ainsi à préciser le degré de pénétration
des TIC et d’évaluer leur usage et impact stratégique et organisationnel. Ce travail de
recherche met clairement en évidence la progression du degré d’informatisation des systèmes
d’information des prestataires logistiques au Maroc. Comparée aux chiffres publiés en 1999
par le ministère du commerce et de l’industrie qui montraient un taux de pénétration des TIC
de 43%, les résultats de cette recherche affichent un taux beaucoup plus réconfortant de 96%
pour les entreprises marocaines en général (CESEM, 2010), ce taux de pénétration des TIC
dans les systèmes d’information s’élève à 98% chez les prestataires logistiques en 2013.
L’enquête nous a montré que presque tous les prestataires logistiques au Maroc font recours à
des TIC actuellement, mais à des degrés différents. Elle nous a donné également une idée sur
l’impact de l’usage de ces TIC sur les activités logistiques des prestataires. Leur présence
semble néanmoins perdurer et qui est imposée par les caractéristiques de l’économie
mondiale. Mais, cela ne doit pas pour autant cacher les grandes difficultés et contraintes à
manager.
Malgré ce recours de plus en plus fort aux TIC, nombreuses entreprises marocaines en général
et prestataires logistiques en particulier n’intègrent pas l’acquisition et l’utilisation de ces TIC
dans leur stratégie globale. Comme les résultats de l’enquête nous le montrent, l’utilisation
des TIC est imposée aux nombreux prestataires logistiques au Maroc par leur environnement
et qui les font recours sans une stratégie cohérente avec leur stratégie générale.
292
Le constat de la plus part des responsables des prestataires logistiques est que les TIC ont un
impact conséquent sur leurs activités, mais ils ne font pas forcement appel aux TIC pour les
besoins nécessaires de l’entreprise. Dans l’utilisation des TIC, la majorité des prestataires
logistiques au Maroc n’ont pas une stratégie visant un environnement numérique intégré.
La rareté ou quasi inexistence des études portant sur des tests empiriques de modèles nous ont
permis de justifier l’intérêt scientifique de ce travail de recherche.
Pour répondre à la question de notre recherche, nous nous sommes basés sur un modèle de
recherche issu d’une recension documentaire, qui consiste à évaluer tout d’abord l’impact des
TIC sur le processus de production de services, ensuite évaluer l’impact de ce processus sur la
productivité des prestataires logistiques.
Plusieurs champs de connaissances ont été mobilisés, les recherches sur les TIC et logistiques,
les recherches sur la place des TIC dans les relations interentreprises, les recherches sur
l’évaluation et l’impact des TIC sur la productivité, l’analyse des études sur l’usage des TIC
par les entreprises marocaines.
Ensuite, nous avons opté pour une démarche hypothéticodéductive dans notre étude
empirique. Nous avons posé un certain nombre d’hypothèses issues du cadre théorique et de
97
Mohamed TALAL, Directeur général de la voie express(Maroc), lors du salon logismed2014 à Casablanca.
293
l’étude empirique, ces hypothèses ont été validées ou non par différentes analyses et par la
suite nous a permis de valider notre hypothèse générale de départ.
Le manque de données statistiques sur les utilisations des TIC par les prestataires logistiques
au Maroc nous a conduit à vouloir obtenir des données en mettant en œuvre une enquête
quantitative. Cela a consisté à administrer un questionnaire d’enquête auprès des prestataires
logistiques.
Le questionnaire d’enquête a été élaboré à partir des études préliminaires sur le terrain en
tenant compte du modèle de recherche. Ce questionnaire a été validé par des professionnels
expérimentés dans le domaine avant le lancement de l’enquête.
Cette thèse apporte un certain nombre de contributions à la recherche. Dans le domaine des
TIC peu de recherche s’intéressent à l’impact des TIC sur la productivité, la plupart des
recherches ont été conduites dans le contexte de l’usage des TIC par les ménages, les
entreprises et les établissements publics.
Cette thèse nous permet d’avoir une connaissance de l’usage et de l’impact des TIC dans le
secteur de transport et logistique.
Tout au long de cette thèse, la question de mise en œuvre des TIC dans les entreprises et de
son impact est apparue centrale pour les acteurs des entreprises, d’autant qu’il n’existe pas de
chiffres et de retour d’expérience suffisamment complet des entreprises utilisatrices de ce type
de technologies. Sans chercher à donner des outils d’évaluation de l’impact des TIC, ce qui
serait un exercice hasardeux dans des contextes où nous n’avons pas pu encore dissocier
l’impact des TIC à celui des autres facteurs de production, notre travail de recherche a le
mérite de fournir aux dirigeants, managers et acteurs de l’usage des TIC, un certain nombre
d’éléments d’analyse utiles et les moyens d’améliorer leurs interventions et actions futures au
sein de leurs organisations.
L’objectif de ce travail de recherche était de faire l’état des lieux de l’utilisation des TIC et
leur impact sur les activités des prestataires logistiques au Maroc, notamment leur impact sur
la productivité.
Ensuite l’étude empirique à travers les résultats des différentes analyses appropriées de
données, a permis non seulement de compléter et de valider notre modèle de recherche et nos
hypothèses, également de répondre à la question principale de cette thèse qui est la place des
TIC dans la productivité des prestataires logistiques. Les résultats sont satisfaisants du faite
que c’est une première dans le contexte marocain et c’est encourageant pour des études
futures.
Alors, les résultats de l’enquête de cette thèse, nous permettent de confirmer qu’il y’a bien un
impact positif des TIC sur la productivité des prestataires logistiques, mais cela se passe par
un processus de production de service bien adapté.
Les TIC ne sont pas une fin en soi, elles sont un moyen pour soutenir le processus de
production de l’entreprise. D’où la nécessité d’avoir une structure organisationnelle bien
adaptée pour tirer au mieux les effets positifs des TIC sur la productivité de prestataires
logistiques.
Les résultats de l’enquête indiquent également que plus de 65% des prestataires logistiques au
Maroc n’ont organisé aucune formation entre 2010 et 2014 pour développer ou améliorer les
compétences des personnes employées dans le domaine des TIC. Ce qui explique l’absence
295
d’une stratégie très importante et indispensable dans le domaine des TIC qui est la formation
surtout les cycles de formation en TIC. Sans la formation des utilisateurs des TIC, il sera très
difficile d’avoir une utilisation optimale des TIC pour les prestataires logistiques.
La majorité des prestataires logistiques de l’échantillon étudié n’ont pas encore mis en place
un système permettant de contrôler et de piloter l’usage des TIC. Il serait donc nécessaire
pour les prestataires logistiques marocains d’avoir un tel système, qui peut servir comme un
vrai outil de diagnostic et de contrôle en matière de l’usage des TIC et qui se repose sur une
stratégie visant un environnement numérique intégré.
Ce travail de recherche est un outil à la disposition des prestataires logistiques, permettant aux
managers logistiques de se positionner par rapport à l’usage et l’impact des TIC sur la
productivité de leurs activités d’une part et d’autre part l’apport des TIC sur les autres facteurs
de l’entreprise.
La nature des TIC utilisées par les prestataires logistiques doit dépendre au volume à la nature
de flux et de l’activité de prestataires. Car cela permet une rentabilité de l’investissement en
TIC. Certains prestataires n’exploitent que 5% de la capacité de leur TIC ce qui explique
l’absence de la cohérence entre l’investissement en TIC et le besoin de l’entreprise. L’une des
solutions à ce problème est de sous-traiter le service informatique en ne faisant recours qu’aux
services dont l’entreprise a besoin. Il y’a plus en plus des éditeurs qui proposent de services
cloud computing, littéralement informatique dans les nuages, désigne l'utilisation de serveurs
distants (en général accessibles par internet) pour traiter ou stocker l'information. L'accès se
fait le plus souvent à l'aide d'un navigateur Web.
Alors, il est nécessaire pour les prestataires logistiques d’avoir une bonne gouvernance des
systèmes d’information donc d’utilisation des TIC pour bénéficier de l’impact positif des TIC
sur leur productivité.
Bien que cette thèse contribue à améliorer notre compréhension sur le lien entre les TIC et la
productivité des prestataires logistiques, elle présente inévitablement certaines limites :
Les prestataires logistiques de l’échantillon ne gèrent pas tous les mêmes flux logistiques,
donc n’effectuent pas les mêmes activités. Cette différence des flux logistiques rend difficile
ou même parfois impossible certaines analyses et leurs interprétations.
296
Des recherches futures pourraient classer les prestataires logistiques en fonction de la nature
de leurs flux logistiques et de traiter les questions par catégorie de flux logistiques ou par
activités.
Notre démarche est insuffisante pour tester certaines hypothèses issues de cadre théorique.
Parmi ces hypothèses, nous avons trois qui sont nommées hypothèse A, hypothèse B, et
hypothèse C
Hypothèse A : L’utilisation des TIC n’est véritablement efficace que lorsque l’organisation du
travail est adaptée à cette technologie.
Hypothèse B : L’impact des TIC sur la productivité n’est considérable qu’après un temps
d’adaptation (le retard entre les investissements en TIC et leurs bénéfices).
Il serait donc important pour des travaux de recherches futures, de mener une étude
permettant de tester ces hypothèses afin d’apporter des connaissances supplémentaires en
matière d’utilisation des TIC et leurs impacts sur les activités des prestataires logistiques au
Maroc.
Pour certains prestataires logistiques, le questionnaire d’enquête a été rempli à notre absence,
et ce qui pose parfois de doute sur l’identité de la personne répondant, donc la fiabilité de
certaines informations fournies.
Les deux critères de sélection de l’échantillon qui existe que les entreprises qui le composent
soient des prestataires logistiques et doivent également avoir des systèmes d’information
informatisés partiellement ou totalement, restreint la taille de l’échantillon. Des études sur
l’ensemble des opérateurs logistiques, permettent d’élargir la connaissance de l’impact des
TIC sur les activités de transport et logistique.
297
Les avenues futures de ce travail de recherche sont nombreuses, nous pouvons également dire
que :
Le modèle de recherche pourrait être testé sur d’autres cas tels que : les prestataires
logistiques de même domaine d’intervention, dans d’autres secteurs d’activités.
D’autres méthodes qualitatives et quantitatives pourraient être menées sur les mêmes
questions pour permettre la comparaison des résultats.
298
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compris la 2ème édition avec Sauvage Th.
311
ROUX Michel et Tong LIU, « Optimisez votre plate-forme logistique », Quatrième
édition, Groupe Eyrolles, 2010.
312
ANNEXES
Annexe1 :
Guide d’enquête98
Cette enquête est conduite, dans le cadre d’une recherche pour l’élaboration d’une thèse de
doctorat en sciences de gestion (management logistique).
Merci de nous accorder quelques minutes de votre temps pour répondre à ce questionnaire
afin de collaborer à la réalisation de cette étude.
Objectif de l’enquête :
Confidentialité :
98
Enquête sur l’usage des TIC (Technologies de l’information et de la communication) par les prestataires
logistiques au Maroc.
313
Traçabilité des marchandises à transporter et les technologies de traçabilité de
l’entreprise ;
Impact des TIC sur la productivité de l’entreprise.
Annexe2 :
Questionnaires d’enquête
314
L'usage des TIC par les prestataires logistiques
Cette enquête a pour objectif d'une part d'évaluer l'importance de diffution et de
l'utilisation des technologies de l'information et de la communication(TIC) chez les
Identité de l'entreprise
prestataires de services logistiques et d'autre part d'évaluer l'impact de l'usage de ces
Quel est le nom de votre entreprise?
TIC sur leur productivité.
Données de cadrage.
Effectif salarié en 2013
1.moins de 10 personnes 2.De 11 à 50
3.De 50 à 100 4.Plus de 100
Si 'Autres', précisez :
315
L'usage des TIC par les prestataires logistiques
Cette enquête a pour objectif d'une part d'évaluer l'importance de diffution et de
l'utilisation des technologies de l'information et de la communication(TIC) chez les
Production services logistiques(entreposage, manutention,préparation de commande,...)
prestataires de services logistiques et d'autre part d'évaluer l'impact de l'usage de ces
Production services logistiques en 2010 TIC sur leur productivité.
Production services logistiques en 2011
lesquelles?
Pourquoi?
316
L'usage des TIC par les prestataires logistiques
Cette enquête a pour objectif d'une part d'évaluer l'importance de diffution et de
l'utilisation des technologies de l'information et de la communication(TIC) chez les
Quelle est la nationalité de votre entreprise?
prestataires de services logistiques et d'autre part d'évaluer l'impact de l'usage de ces
1.100% marocaine 2.100%étrangère
TIC sur leur productivité.
3.une partie marocaine et une partie étrangère.
Avez -vous évalué le budget informatique affecté à votre système d'information logistique ?
1.Oui 2.Non
317
L'usage des TIC par les prestataires logistiques
Cette enquête a pour objectif d'une part d'évaluer l'importance de diffution et de
l'utilisation des technologies de l'information et de la communication(TIC) chez les
Si 'Autres à préciser:...', précisez :
prestataires de services logistiques et d'autre part d'évaluer l'impact de l'usage de ces
TIC sur leur productivité.
Quand votre entreprise reçoit de bons de commande(par voie électronique ou non),l'information est-elle partagée?
1.Electroniquement 2.Automatiquement
3.autres à préciser:........
318
L'usage des TIC par les prestataires logistiques
Cette enquête a pour objectif d'une part d'évaluer l'importance de diffution et de
l'utilisation des technologies de l'information et de la communication(TIC) chez les
En 2013, des formations ont-elles été organisées pour développer ou améliorer les compétences des personnes employées par votre
prestataires
entreprise dans le domaine de services
des technologies logistiquesetetded'autre
de l'information part d'évaluer
la communication (TIC) ? l'impact de l'usage de ces
TIC sur leur productivité.
1.Formation pour des spécialistes dans les technologies de
2.Formation pour les autres personnes employées
l'information et de la communication
3.Aucune formation.
Utilisez-vous un GPS (Global Positioning System) dans le cadre de vos transports de marchandises ?
1.Oui 2.Non
Utilisez-vous d'autres Technologies de traçabilité dans votre entreprise? (Si oui lesquelles?) :
Comment l'introduction des progiciels a-t-elle été accueillie par le personnel de votre entreprise ?
1.Comme un outil permettant une plus grande performance 2.Comme un outil permettant une plus grande performance
individuelle collective
3.Comme un outil permettant une plus grande performance
4.Autres à préciser:...
individuelle et collective
319
L'usage des TIC par les prestataires logistiques
Cette enquête a pour objectif d'une part d'évaluer l'importance de diffution et de
l'utilisation des technologies de l'information et de la communication(TIC) chez les
Si 'Autres à préciser:...', précisez :
prestataires de services logistiques et d'autre part d'évaluer l'impact de l'usage de ces
TIC sur leur productivité.
L'utilisation des TIC(progiciels) a-t-elle permis de réaliser des gains de productivité pour votre entreprise?
1.Oui 2.Non
Quelles sont les fonctions qui ont été les plus touchées par cette réduction de l'effectif ?
1.Fonction financière 2.Fonction de production
3.Fonction commerciale 4.Autres à préciser:
Quel est l'apport des Progiciels de gestion logistique dans votre entreprise?
1.Un gain de temps 2.Un gain de productivité
3.Une meilleure organisation 4.Un meilleur service interne
5.Une amélioration du service client 6.Une visibilité sur vos flux
7.Une meilleure collaboration avec vos partenaires 8.Autres à préciser :
320
L'usage des TIC par les prestataires logistiques
Cette enquête a pour objectif d'une part d'évaluer l'importance de diffution et de
l'utilisation des technologies de l'information et de la communication(TIC) chez les
Si 'Autres à préciser :', précisez :
prestataires de services logistiques et d'autre part d'évaluer l'impact de l'usage de ces
TIC sur leur productivité.
Quel est votre niveau d'appréciation sur l'impact des TIC (progiciels)sur le gain de productivité de votre entreprise ?
1.Sans effet 2.Peu d'effet
3.Assez d'effet 4.Très important
Quelles sont vos activités qui ont été plus concernées par une augmentation de gain de productivité grace à l'usage des TIC?
1.Transport 2.Manutention
3.Préparation de commandes 4.Messagerie
5.Entreposage 6.autres à préciser
Les activités concernées par une augmentation de gain de productivité grâce aux TIC
Gain de productivité de l'activité transport
Qu'en pensez vous de l'usage des TIC dans votre entreprise d'une manière générale?:
321
Annexe3 :
Liste des prestataires logistiques
Prestataires logistiques Activités Adresse :
1-ALBATROS Prestations Logistiques Hangars,10-11-12 Lot At Tawfiq Rue
LOGISTIC Ibnou El Koutia Quartier industriel
Oukacha Casablanca
MAROC Tel : 05 22 66 62 33/34/35
Fax : 05 22 66 62 36
Site web : www.albatroslogistic.ma
2-ARAMEX Courier rapide, transport international, transit, 193, Angle Bd de la résistance et Rue
messagerie Hammada Arrouia Casablanca
Tel : 05 22 27 14 14
FAX : 05 22 27 80 57
Site web : www.aramex.com
3-BAMSARD Transport et Logistique Atlantic logistic Ainsebaa
MAROC Tel : 0522 66 67 06 20
Site : www.decoexsa.com
7-DB SCHENKER Transport et logistique Parc oukacha 3 Bat D01 et D02,Bd
Moulay slimane,20250 Casablanca.
Tel :
48-SONATRANS Transport de marchandises national et international, Espace Paquet Place Nicolas Paquet
(SARL) stockage marchandise, sous-douane Angle Rue Mohamed Smiha Et
Pierre Parent 6eme Etage-Casablanca
49-TIMAR Transport international, Transit et Togistique Immeuble1,Rue1,Quartier
OUKACHA Ain Sebaa 20250
Casablanca
Tel : 05 22 67 60 00/05 22 67 25 18
Fax : 05 22 67 25 75
Email : supportvente@timar.ma
Site web : www.timar.ma
50-TRANSPORT Transports Routiers de marchandises,Prestataire 95,Bd de la Gare Ain Sebaa 20250
CG Logistique. Casablanca
Tel : 05 22 34 04 13/14
FAX : 05 22 34 04 24
51-TST Transport international et logistique Espace Yousra 335 ,AV Mohammed
V Casablanca
52-UBRANOS Transport de marchandises, services logistiques et Bd Moulay Ismail et Route de
distribution express. rabat,Km 7,Ain Sebaa Casablanca
53-VECTORYS Logistique de transport. Entrepôt sous douane. parc d'activités Oukacha II, bat. B8 -
LOGISTICS 20250 Casablanca
325
Table des matières
Remerciement ______________________________________________________________ 2
Dédicace __________________________________________________________________ 3
Sommaire _________________________________________________________________ 4
Liste des abréviations, des sigles et des acronymes _________________________________ 6
Listes des tableaux et des figures : ______________________________________________ 7
Introduction générale _______________________________________________________ 10
PREMIÈRE PARTIE_______________________________________________________ 21
Revue de littérature cadre théorique et conceptuel ________________________________ 21
Chapitre1 ____________________________________________________________________ 22
Etat de l’art sur les technologies de l’information et de la communication et la Logistique _ 22
1.1 De la logistique au supply chain management (SCM) ______________________________________ 22
1.1.1 Origine historique de la logistique __________________________________________________ 22
1.1.1.1 La logistique d’entreprise : ____________________________________________________ 23
1.1.1.1.1 La phase de croissance (années 70’ et 90’) : ___________________________________ 26
1.1.1.1.2 La phase de maturité (Année 90 et 2000) : ____________________________________ 26
1.1.1.2 Les facteurs d’évolution de la logistique _______________________________________ 27
1.1.1.2.1 Mutations économiques et évolution du marché ________________________________ 27
1.1.1.2.2 Mutations technologiques : ________________________________________________ 30
1.1.2 Chaine logistique ________________________________________________________________ 31
1.1.2.1 Définitions de la chaine logistique (SC) : _________________________________________ 32
1.1.2.2 Caractérisation de la chaine logistique : __________________________________________ 35
1.1.2.2.1 Approche structurelle : ____________________________________________________ 35
1.1.2.2.2 Approche organisationnelle : _______________________________________________ 36
1.1.2.2.3 Approche fonctionnelle : __________________________________________________ 37
1.1.2.3 Acteurs de la supply chain_____________________________________________________ 37
1.1.3 Supply Chain Management (SCM) ou gestion de la chaine logistique : _____________________ 38
1.1.3.1 L’avènement de la gestion de chaine logistique(SCM) : _____________________________ 39
1.1.3.2 Définition du Supply chain management (gestion de la chaine logistique) :______________ 41
1.1.3.3 Niveaux décisionnels du SCM : ________________________________________________ 42
1.1.3.3.1 Niveau stratégique : ______________________________________________________ 42
1.1.3.3.2 Niveau tactique : ________________________________________________________ 43
1.1.3.3.3 Niveau opérationnel : _____________________________________________________ 44
1.1.3.4 Performances du SCM : ______________________________________________________ 44
1.1.3.5 Les technologies utilisées pour la gestion de la Supply chain (SCM) : __________________ 46
1.2 Evolution des systèmes d’information (SI) suite à l’émergence des PGI ________________________ 47
1.2.1 Concept de système d’information __________________________________________________ 48
1.2.1.1 La notion de système d’information _____________________________________________ 48
1.2.1.2 Typologie des Systèmes d’information___________________________________________ 50
326
1.2.1.2.1 Patchwork d’applications __________________________________________________ 52
1.2.1.2.2 Progiciels de gestion intégrée (PGI ou ERP) __________________________________ 52
1.2.1.2.3 SI structurants ou structurés ________________________________________________ 52
1.2 .2 Passage des SI hétérogènes aux ERP : vers des SI intégrés ______________________________ 53
1.2.3 Progiciel de Gestion Intégré (PGI) ou ERP : __________________________________________ 54
1.2.3.1 Evolution de MRP à l’ERP ____________________________________________________ 56
1.2.3.1.1 MRP : _________________________________________________________________ 57
1.2.3.1.2 MRP à boucle fermée : ___________________________________________________ 57
1.2.3.1.3 MRPII : ________________________________________________________________ 58
1.2.3.1.4 ERP :__________________________________________________________________ 58
1.2.3.2 L’ERP (Entreprise Resource Planning) __________________________________________ 59
1.2.4 Technologies de l’information et de la communication (TIC _____________________________ 60
1.2.4.1 Nature et définition des TIC: ___________________________________________________ 60
1.2.4.2 La genèse des TIC ___________________________________________________________ 61
1.2.4.3 Les catégories de TIC ________________________________________________________ 63
1.2.4.3.1 Les outils informatiques ___________________________________________________ 63
1.2.4.3.2 Les principaux progiciels dans la gestion logistique. ____________________________ 65
1.2.5 La place des TIC dans les SI des entreprises : _________________________________________ 66
1.3 Intégration logistique et technologies d’information ________________________________________ 67
1.3.1 Gestion de la logistique industrielle: ________________________________________________ 68
1.3.2 Amélioration de la manutention: ___________________________________________________ 68
1.3.3 Gestion de flotte: ________________________________________________________________ 69
1.3.4 Traçabilité des marchandises: ______________________________________________________ 69
1.3.5 Gestion des entrepôts: ____________________________________________________________ 69
1.4 Systèmes d’information logistique ______________________________________________________ 71
1.4.1 SIC et les TIC en logistique _______________________________________________________ 72
1.4.1.1 Caractéristiques du processus logistique et SIC ____________________________________ 72
1.4.1.2 Problématiques actuelles de l’utilisation des TIC en logistique ________________________ 73
1.4.1. 3 Systèmes d’information et de communication logistique ____________________________ 73
1.4.1.4 Les technologies de l’information et de la communication (TIC) en logistique ___________ 74
1.4.2 Systèmes d’information (Technologies d’information) pour le SCM _______________________ 78
1.4.2.1 Les technologies d’information type (entreprise étendue) ____________________________ 78
1.4.2.2 Les systèmes ou technologies d’information qualifiés « d’intégrateurs » ________________ 79
1.4.2.3 Les systèmes ou technologies d’information « facilitateurs » _________________________ 80
1.5 Conclusion chapitre1 : _______________________________________________________________ 80
Chapitre 2____________________________________________________________________ 81
TIC et externalisation logistique : impact sur les relations interentreprises ______________ 81
2.1. L’externalisation ___________________________________________________________________ 82
2.1.1. Définitions et contexte ___________________________________________________________ 82
2.1.2 Externalisation/ Sous-traitance _____________________________________________________ 83
2.1.3 Cadre théorique de relations interentreprises _________________________________________ 85
2.1.3.1 Théorie de coût de transaction _________________________________________________ 85
2.1.3.2 La théorie de la ressource _____________________________________________________ 87
2.1.3.3 Analogies entre théorie de la ressource et théorie des couts de transaction_______________ 87
2.1.4 Implications de la théorie des coûts de transaction et de la théorie de la ressource dans
l’externalisation _____________________________________________________________________ 88
327
2.1.4.1 Place de la théorie de coûts de transaction et celle de la ressource dans la décision
d’externalisation___________________________________________________________________ 88
2.1.4.1.1 Les apports de la théorie des coûts de transaction ______________________________ 88
2.1.4.1.2 Les apports de la théorie de la ressource ______________________________________ 90
2.1.4.1.3 Les approches explicatives de la décision d’externalisation _______________________ 92
2.1.4.2 Place de la théorie de coûts de transaction et celle de la ressource dans la gestion de la relation
entre donneur d’ordre et prestataire____________________________________________________ 93
2.1.4.2.1 La gestion par la théorie des coûts de transaction _______________________________ 94
2.1.4.2.2 La gestion par le contrôle __________________________________________________ 95
2.1.4.2.3 La gestion par le relationalisme _____________________________________________ 95
2.1.5 De la décision à la gestion d'une opération d'externalisation ______________________________ 96
2.1.5.1. Ressources, compétences et modalités de gestion __________________________________ 96
2.1.5.2. Opportunisme et modalités de gestion ___________________________________________ 97
2.1.5.3. Flexibilité et modalités de gestion ______________________________________________ 97
1.1.5 Evolution de l’externalisation et les prestations logistiques ______________________________ 98
2.2 Place des TIC dans la relation interentreprises ____________________________________________ 98
2.2.1 L’apport des TIC dans les échanges d’information _____________________________________ 99
2.2.2 L’apport des TIC dans les relations interentreprises ___________________________________ 100
2.2.3 Les TIC dans la relation prestataire logistiques /Clients ________________________________ 102
2.2.4 Apport des TIC dans la chaine logistique ____________________________________________ 104
2.2.4.1 Amélioration de la qualité et de la traçabilité de la SC grâce aux TIC _________________ 104
2.2.4.2. Compétitivité et organisation interne des acteurs de la SC __________________________ 105
2.2.4.3 Développement de la relation entre concurrents___________________________________ 105
2.2.4.4. Désintermédiation dans la supply chain_________________________________________ 105
2.2.4.5 Elargissement du rôle des acteurs dans la SC __________________________________ 106
2.2.4.6. Développement des plates-formes logistiques et des processus collaboratifs ___________ 107
2.3 Conclusion chapitre2 : ______________________________________________________________ 108
328
3.5.1 La particularité de l’évaluation des TIC _____________________________________________ 128
3.5.2. Fondements théoriques de l’évaluation des TIC ______________________________________ 129
3.5.2.1. Fondements théoriques en management/stratégie _________________________________ 130
3.5.2.2. Fondements théoriques en finance _____________________________________________ 131
3.5.2.3. Fondements théoriques en micro-économie _____________________________________ 131
3.5.3 Difficultés d’évaluation des TIC __________________________________________________ 132
3.5.3.1. Difficultés d’ordre conceptuel ________________________________________________ 133
3.5.3.2. Difficultés d’ordre méthodologiques ___________________________________________ 134
3.5.4. Différentes formes d’évaluation des TIC ___________________________________________ 136
3.5.4.1. La dimension temporelle : à quel moment l’évaluation est faite ? ____________________ 136
3.5.4.2. Contenu de l’évaluation : qu’est-ce qu’on évalue ?________________________________ 138
3.5.4.3. Approche de l’évaluation : ___________________________________________________ 139
3.6 Conclusion Chapitre3 : ______________________________________________________________ 141
329
4.2.2.3 Les avancées de certains opérateurs nationaux en matière de prestations logistiques _____ 194
4.2.3 Analyse du secteur logistique au Maroc _____________________________________________ 196
4.3 Utilisation des TIC par les prestataires logistiques au Maroc ________________________________ 197
4.3.1 Etude préliminaire de l’enquête ___________________________________________________ 199
4.3.2 Présentation de l’échantillon de l’étude préliminaire ___________________________________ 201
4.3.3 Résultats de l’étude préliminaire __________________________________________________ 201
4.3.3.1 TIC utilisées par les prestataires logistiques au Maroc _____________________________ 201
4.3.3.2 Raisons qui poussent les prestataires logistiques au Maroc à utiliser les TIC ____________ 203
4.3.3.3 Réalisation des gains de productivité grâce à l’usage des TIC _______________________ 205
4.3.3.4 L’apport des TIC sur les activités des PSL _______________________________________ 206
4.3.3.5 Le niveau d’appréciation sur l’impact des TIC sur le gain de productivité de l’entreprise _ 207
4.4 Conclusion chapitre4 _______________________________________________________________ 208
330
5. 4.8.2 Processus de traitement et d’analyse de données__________________________________ 244
5.4.8.3 Types d’analyse adoptés pour l’étude ___________________________________________ 244
5.5 Considérations éthiques _____________________________________________________________ 247
5.6 Conclusion chapitre5 _______________________________________________________________ 248
332