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RAJAB
Ces trois caractéristiques sont parmi les plus hautes de la foi. Quiconque
les complète trouvera certes la douceur de la foi et goutera sa saveur. Car
la foi possède une douceur et une saveur que les cœurs goutent tout
comme la bouche goute à la douceur de la nourriture et de la boisson. La
foi est l’aliment des cœurs tout comme la nourriture et la boisson sont les
aliments des corps. Comme le corps qui ne trouve la douceur de la
nourriture et de la boisson que lorsqu’il est en bonne santé, et lorsqu’il
tombe malade, il ne trouve pas la saveur de ce qui lui profite et peut
même trouver agréable ce qui lui nuit, de la même façon le cœur ne
trouve la douceur de la foi que lorsqu’il est préservé des maladies et des
maux. Et lorsqu’il est préservé de la maladie des passions égarantes et
des désirs interdits, il trouve dès lors la douceur de la foi. Et lorsqu’il
tombe malade, il ne la trouve pas mais plutôt il trouve agréable ce qui
contient sa perte comme passions et péchés.
1 La première caractéristique
Un salaf a dit : « Quiconque a connu Allah L’a aimé, et quiconque L’a aimé Lui
a obéi, car l’amour implique l’obéissance. »
Le premier degré est obligatoire : c’est l’amour qui implique le fait d’agir
selon Ses commandements obligatoires et de ne pas faire Ses
prohibitions illicites et de patienter sur Ses décrets (destin) douloureux.
Ceci est impératif dans l’amour d’Allah et celui dont l’amour n’est pas
ainsi est un menteur dans sa prétention d’aimer Allah.
Et ‘Umar Ibn ‘Abd Al ‘Aziz a dit : « J’ai débuté ma journée sans avoir d’autre
bonheur que ce qui arrive comme évènements prédestinés. »
Et un tabi’i a dit lors de sa maladie : « Fais-la moi aimer, fais-la moi aimer ! »
2 La deuxième caractéristique
« qu’il n’aime la personne que pour Allah »
L’amour en Allah fait partie des bases de la foi et de ses plus hauts
degrés. Et dans le Musnad d’après Mu’adh Ibn Anas Al Juhani que le
prophète ( )صلى هللا عليه وسلمfut interrogé sur le meilleur de la foi et il
répondit : « Que tu aimes pour Allah et détestes pour Allah et que tu
utilises ta langue dans le rappel d’Allah. » (NdT : par la voie de Zabbân qui
est faible. L’imam Al Albani a affaibli ce hadith.)
Et dans le Musnad d’après Al Barâ d’après le prophète ( )صلى هللا عليه وسلمqui
a dit : « Les anses les plus fermes de la foi sont que tu aimes en Allah et
détestes en Allah. » (NdT : dans sa chaîne se trouve Layth Ibn Abi Sulaym
qui est faible. Shaykh Al Albani a cité dans As Sahihah le hadith d’Ibn
Mas’ûd chez At Tabarani par deux voies, l’un d’elle a une chaine bonne
avec les termes : le messager d’Allah ( )صلى هللا عليه وسلمdit : « Ibn Mas’ûd ! »
Je répondis : « Me voici ! » trois fois. Il dit : « Savez-vous quelles sont les
anses les plus fermes de la foi ? » Je répondis : « Allah et Son messager
sont plus savants. » Il reprit : « L’alliance en Allah, l’amour en Allah et la
haine en Allah. »)
Et l’imam Ahmad et Abû Dâwûd rapportent d’après Abû Dharr que le
prophète (« : ( صلى هللا عليه وسلمLes meilleurs des actes sont l’amour en Allah
et la haine en Allah. » (NdT : dans sa chaine se trouve Yazîd Ibn Abî Ziyâd
qui est chi’i et faible et un homme de la chaîne n’est pas nommé. Shaykh
Al Albânî l’a jugé faible.)
Et d’après Abû Umâmah le prophète ( )صلى هللا عليه وسلمa dit : « Quiconque
aime pour Allah et déteste pour Allah, donne pour Allah et retient pour
Allah a certes complété la foi. » (NdT : dans sa chaine se trouve Al Qâsim
Ibn ‘Abd Ar Rahman qui est faible.) Ahmad et At Tirmidhî l’ont rapporté
d’après Mu’âdh Ibn Anas –qu’Allah l’agrée- d’après le prophète ( صلى هللا
)عليه وسلمet Ahmad ajouta dans une version : « et a marié pour Allah. »
(NdT : sa chaine contient Sahl Ibn Mu’adh Ibn Anas et Abu Marhûm qui
sont faibles. Et dans une version d’Ahmad, Zabbân Ibn Fâid le rapporte de
Sahl à la place d’Abû Marhûm et il est également faible.)
Cette caractéristique suit celle d’avant du fait que celui qui aime Allah et
Son messager plus que quiconque, son amour tout entier est dévoué à
Allah et ceci implique que sa haine soit pour Allah ainsi que son alliance
et son désaveu et qu’il ne reste plus une parcelle de passion en lui-même.
Et ceci nécessite qu’il aime ce qu’Allah aime parmi les paroles et les actes
et qu’il déteste ce qu’il déteste d’eux. Et ainsi en est-il pour les personnes.
Et ceci nécessite d’agir avec eux avec ce qu’implique l’amour et la haine.
Ainsi quelle que soit la personne qu’il aime pour Allah, il l’honore et agit
avec elle avec équité et mérite. Et celui qu’il déteste pour Allah, il l’avilit
avec équité.
De ce fait, Allah a décrit ceux qui aiment pour Lui par le fait qu’ils sont :
َّللا َو ََل يَ َخافُونَ لَ ْو َمةَ ََل ِئم َ علَى ا ْل ُمؤْ مِ نِينَ أَع هِز ٍة
َ علَى ا ْلكَاف ِِرينَ يُجَا ِهدُونَ فِي
ِ سبِي ِل ه َ ٍأَ ِذله ٍة
modestes envers les croyants et fiers et puissants envers les mécréants,
qui luttent dans le sentier d’Allah, ne craignant le blâme d’aucun
blâmeur.
3 La troisième caractéristique
« qu’il déteste retourner à la mécréance comme il détesterait être jeté
dans le feu »
Le croyant aime plus la foi que l’assoiffé aime l’eau fraiche dans la chaleur
torride. Et il déteste en sortir plus qu’il déteste être brûlé par le feu
comme dans le Musnad d’après Abû Razîn Al ‘Uqayli qu’il interrogea le
prophète (( صلى هللا عليه وسلمsur la foi. Il répondit : « Que tu témoignes qu’il
n’y a de divinité digne d’adoration à part Allah Seul et sans associé, et que
Muhammad est Son serviteur et messager et que tu aimes Allah et Son
messager plus que tout autre chose et que le fait que tu sois brûlé dans le
feu te sois préférable au fait que tu associes à Allah, et que tu n’aimes
ceux avec qui tu n’as pas de lien de parenté qu’en Allah. Lorsque tu es
ainsi, l’amour de la foi est certes entré dans ton cœur comme l’amour de
l’eau entre (dans le cœur) de l’assoiffé un jour de canicule. «
Et dans Sunan Ibn Majah que le prophète ( )صلى هللا عليه وسلمordonna ceci à
Abu d Dardâ et d’autres.
Et Allah nous a informés sur les gens d’Al Ukhdûd (NdT : dans la sourate «
les constellations »). Ils éprouvèrent les croyants et les croyantes et les
brulèrent afin qu’ils sortent de la foi et ils choisirent la foi au feu.
Et dans le Sahih le prophète ( )صلى هللا عليه وسلمa dit qu’une femme d’entre
(les croyants) fut amenée allaitant un bébé et elle restait en arrière pour
ne pas se jeter dans le feu à cause du bébé. Le bébé lui dit donc : «
Patiente, mère, car tu es sur la vérité ! » (NdT : ceci est une karâmah
(miracle) de la part d’Allah pour affermir les cœurs de ses serviteurs
croyants.)
Ceci malgré le fait qu’il est permis de mentir par la langue en ayant le
cœur empli de quiétude comme Allah ( )تعالىa dit :
Dhu n Nun fut interrogé : « Quand est-ce que j’aime mon Seigneur ? » Il
répondit : « Lorsque ce qu’Il déteste t’est plus amer que l’aloès. » (NdT : arbre
dont la sève est un remède mais est très amère)
Bichr Ibn As Sari (NdT : Al Basri, mort en 195, thiqah, orateur) a dit : « Ne
fait pas partie des signes de l’amour d’aimer ce que déteste celui que tu aimes.
»
De ce fait, Allah a vanté celui qui interdit à son âme les passions, et ceci
prouve que les passions penchent vers ce qui est interdit et que celui qui
désobéit à ses passions est loué auprès d’Allah ()عز وجل.
‘Umar fut interrogé au sujet de gens qui désirent les désobéissances mais
ne les font pas. Il répondit :
Ceux-là sont ceux dont Allah a éprouvé les coeurs pour la piété. Ils
auront un pardon et une énorme récompense
Est-ce que ceci est meilleur que le premier ou bien le premier est meilleur
?
Ceci est à lier à la divergence des savants au sujet de celui qui fait une
obéissance (à Allah) alors que son âme ne veut pas et qu’il la combat et
un autre que la fait et son âme est obéissante, désirant l’acte, lequel des
deux est meilleur ?
Il y a deux paroles connues des savants et ce qui a l’air plus correct est
que le deuxième est meilleur, et il apparait de la parole de l’imam Ahmad
le contraire.
Muslim rapporte d’après Anas le hadith (qui est expliqué ici) avec les
termes : « celui qui préférerait être jeté dans le feu plutôt que de
retourner à la mécréance après qu’Allah l’en ait sauvé. »
Et peut poser problème avec ces termes : que cela implique que se
trouve l’amour des deux choses ; le fait d’être jeté au feu et de retourner
à la mécréance, et que c’est l’amour du premier qui prévaut sur le second.
(NdT : l’utilisation des superlatifs, comme ici « préférerait « qui dans
l’original arabe est littéralement « plus aimé de lui que « ne signifie pas
nécessairement la présence de la base dans les deux choses, dans notre
cas ici l’amour. Ne vois-tu pas la parole d’Allah ( ص َحابُ ا ْل َجنَّ ِة يَ ْو َمئِ ٍذ َخي ٌْر
ْ َ )أ: (تعالى
َ ْ() ُم ْستَقَ ًّرا َوأَحles gens du Paradis seront, ce jour-là, en meilleure
ً س ُن َمق
ِيل
demeure et eu plus beau lieu de repos.) Les gens de l’enfer n’ont pas une
« bonne » demeure et celle des gens du Paradis est meilleure ni un bon
lieu de repos mais d’un bien moindre à celui des gens du Paradis. Ibn
Kathir a dit : « Allah a informé de la situation des bienheureux par rapport
aux malheureux (les gens de l’enfer) et qu’ils n’ont aucun bien de façon
absolue.») Et ceci se produit dans le Quran dans la parole d’Allah ()تعالى
citant Yûsuf (sur lui la paix) :
La réponse : est que celui qui a le choix entre deux choses détestables et
choisit l’une des deux du fait de la forte répulsion qu’il éprouve envers ce
dont il s’écarte, on dit qu’il aime ce qu’il a choisit et qu’il le veut même s’il
ne l’aime ou ne le choisit pour lui-même, mais il ne l’a fait que pour
repousser ce qui est pour lui plus repoussant et plus nuisible. A partir de
là, il a été rapporté ce qui a été rapporté au sujet de l’amour de la mort
lors des troubles et le fait de s’en échapper.
Il fut dit à ‘Atâ As Salîmî : « Si un feu était attisé et qu’on dit : quiconque y
rentre sera sauvé de l’Enfer. Y entrerais-tu ? » Il répondit : « Je craindrais
plutôt que mon âme sorte heureuse pour ce feu avant que je l’atteigne ! »
Et la réponse est qu’il est considéré comme l’ayant choisi, pas pour lui-
même mais pour se libérer de ce qui est plus détestable. Il a donc choisi
d’une certaine façon. Et ceci au contraire du croyant lorsqu’il fait des
actes d’obéissance par peur d’Allah, son acte n’est pas comme celui du
contraint car il est obligatoire au croyant de faire les actes d’obéissance
par peur du châtiment d’Allah, en espérant sa récompense et en L’aimant.
(NdT : et ceci est ce qui est juste en ce qui concerne ce sujet. Les soufis
eux affirment qu’il ne faut agir que par amour d’Allah sans désirer par cela
sa récompense ou être préservé de Son châtiment et ceci est un
égarement évident.) Voilà la différence avec le contraint.
A partir de là apparait le sujet que fuient les savants du fiqh et qui est :
lorsqu’un homme dit à sa femme : « Si tu aimerais qu’Allah te châtie en
enfer alors tu es divorcé. » Et elle de répondre : « J’aimerais cela. »
Il apparait de ceci : que celui à qui il est donné le choix entre deux choses
détestables et choisit le moins pire afin de repousser le pire, qu’il est
considéré aimer ce qu’il a choisi d’une certaine façon et Allah est plus
savant.
Source: dammaj-fr.com