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L'HISTOIRE DES

MADHAHIB


Séminaire du Samedi 10 Septembre 2022, de 9h à 20h, organisé
par Ustadh Mohamed Nadhir : @dinulqayyima

Ceci sont mes notes personnelles, après avoir vu et étudié le


cours 2 fois afin de garantir au maximum leur véracité.

J’ai veillé à être assidue, sérieuse et rigoureuse dans cette prise


de note. Néanmoins, il n’est pas exclu qu’il y ait une erreur ou
une coquille dans celles-ci. Je vous invite à me corriger si vous
voyez une erreur.

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SOMMAIRE
OUTILS : ÉCHELLE DE PROBABILITÉ/DU SAVOIR.........................4

DÉFINITION : LE FIQH..................................................................................................................7

Sous-Partie : "Les règles législatives"..................................................................................10

DÉFINITION : MADHAB...........................................................................................................12

DÉFINITION : IJTIHAD...................................................................................................13

Trois degrés principaux de l'Ijtihad.........................................................................................14

1. DE L'ENSEIGNEMENT DU PROPHÈTE.......................................................15

1.1. Son ‫ ﷺ‬enseignement...............................................................................................................16

1.2. Les compagnons du Prophète........................................................................................17

Largesse dans l'Ijtihad...........................................................................................................................19

Les jalons de l'Ijtihad..............................................................................................................................21

Conséquences de l'enseignement du Prophète..............................................................24

Question sur Son enseignement....................................................................................................25

Méthodologie de l'enseignement des compagnons et causes des


divergences entre eux...............................................................................................................................26

Causes principales des divergences entre les compagnons............................31


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1.3. De l'enseignement des Tabi'in.......................................................................................36

L'école de Sa'id Ibn Al Mussayib (Médine).....................................................................37

L'école de Ibrahim An-Nakha'i (Irak)....................................................................................38

2. NAISSANCE DES MADHAHIB...................................................................................39

13 Madhahib.....................................................................................................................................................42

Abu Hanifa (L'école de l'avis)........................................................................................................43

Malik Ibn Anas (L'école du récit)...............................................................................................45

Chaîne d'or de Malik...............................................................................................................................46

3. GENÈSE DE L'ÉCOLE DE L'IMAM MALIK..........................................47

3.1. Phase de naissance de l'école..........................................................................................48

Les sous-écoles Malikites....................................................................................................................55

3.2. L'évolution du Madhab........................................................................................................59

3.3. Phase d'établissement de l'école.................................................................................61

4. GENÈSE DE L'ÉCOLE HANAFITE......................................................................64

5. GENÈSE DE L'ÉCOLE SHAFI'ITE........................................................................67

6. GENÈSE DE L'ÉCOLE HANBALITE.................................................................68

Pourquoi choisir une école ?...........................................................................................................69


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OUTILS : ÉCHELLE DE PROBABILITÉ/DU SAVOIR :

Sûre à 100 % = Al Yaqin, Al 3ilm ➡ La certitude

De 51 à 99 % = Adh-dhan ‫ ➡ اﻟﻈﻦ‬Le plus probable, la présomption


quasiment sûre, « Je pense que.. »

Les deux catégories susmentionnées sont celles comprises dans le fiqh


et l’établissement des règles le composant.

50 % = Ach-chak ➡ Le Doute, ne pas savoir entre les deux

C’est à dire que la première proposition peut être correcte comme la


deuxième peut l’être aussi.

Ainsi, on devra chercher à en sortir, soit en suivant un savant (Une


école, afin de structurer son apprentissage , et d’avoir une pratique
plus structurée) soit en faisant un effort d’interprétation si on est
savant

De 1 à 49 % = Al-Wahm ‫ ➡ اﻟﻮھﻢ‬Peu probable, la faible probabilité


« Je ne pense pas que.. »

Le contraire de la présomption. Si on pense une chose, par conséquent


on pense que le contraire est peu probable.

0 % = Al-Jahl ‫اﻟﺠﮭﻞ‬ ➡ L’ignorance, ne pas savoir

En dessous de 0 % = Al-Jahl Murakkab ‫ ➡ اﻟﺠﮭﻞ ﻣﺮﻛﺐ‬Être dans


l’ignorance mais penser savoir. L’ignorance aggravée

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Al-Jahl Murakkab est encore pire que l’ignorance.. Reconnaître
que l’on ne sait pas est positif, alors qu’être ignorant et penser savoir
est une maladie. Au point où il est dit que l’ignorant aggravé ne doit
pas être approché.

Les savants se moquent d’une personne se nommant Tuma Al-


Hakim..

Il s’agissait d’un homme répondant au nom de Tuma, que l’on


surnommait Al-Hakim (Le sage, le philosophe, le savant).
C’était un homme totalement ignorant, mais qui s’était improvisé
savant. Il disait à tout le monde que c’était un érudit et ils finirent par
le croire.

Afin d’asseoir sa connaissance et de la légitimer, il acheta « Qanun


Ibn Sina » / « Les canons d’Avicenne », qui est un livre dans la
médecine. Il s’improvisa alors médecin et ouvrit un cabinet.

À toutes les personnes venant le consulter, il donnait un avis et un


remède à partir de cet ouvrage. Mais un jour, une personne vint se
plaindre de maux de tête. Tuma partit alors dans le chapitre relatif à
ceux-ci, afin de trouver le moyen de guérison.

Ibn Sina y avait écrit que la graine de nigelle (Al-Habbat Sawda) était
un remède contre les maux de tête. Mais, il y’avait une mouche
écrasée ou une erreur d’impression sur ce mot, qui rajouta un point
sur le livre et transforma le Bā (‫ )ب‬en Yā (‫)ي‬.

Tuma lu alors : Al-Hayyatu Sawda, la vipère noire (Qui est


venimeuse) et non Al-Habbatu Sawda, la graine de nigelle.
➡ Il prescrit alors à son patient de partir en chercher une, et de la
manger. Ce dernier alla donc capturer la vipère, se fit mordre, et
mourut

L’ignorance de Tuma l’avait non seulement fait dire de graves


propos, mais elle le fit également tuer quelqu’un.
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Un poète arabe du nom d’Abu Hayyan dit :

« L’ignorant pense que dans les livres il peut trouver une science qui
va le guider vers la compréhension des sciences. Mais cet ignorant
ne sait pas que dans ces livres, il y’a des choses qu’il ne va pas
comprendre et qu’il a besoin d’étudier avec un professeur qui va lui
clarifier.

Si tu essayes d’étudier les sciences sans professeur tu t’écarteras du


chemin droit, les choses te deviendront troubles et tu t’égareras
jusqu’à t’égarer encore plus que Tuma Al-Hakim »

➡ Certains pensent qu’ouvrir un livre ou regarder des vidéos sur


YouTube rend savant ou donne la possibilité de s’exprimer sur les
sujets religieux..

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Il est dit qu’un jour l’âne sur lequel montait Tuma Al-Hakim
s’exprima tant il en eut assez :

« Si les gens étaient juste avec moi, jamais ils ne laisseraient cette
personne monter sur mon dos

- Pourquoi, Ô âne de Tuma Al-Hakim ? Explique-nous

- Parce que moi je suis un ignorant, mais je sais que j’en suis un.
Celui qui monte sur moi, lui c’est un ignorant aggravé.
Normalement c’est moi qui monte sur son dos. »

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Quelques notions importantes autour desquelles tournera ce
séminaire :

DÉFINITION : LE FIQH
Le fiqh est la science de la pratique qui régit nos interactions, que ce
soit avec Allah ou avec les gens

Définition linguistique :

Faqiha (‫ ;)ﻓﻘﮫ‬Yafqahu (‫ ➡ )ﯾﻔﻘﮫ‬La compréhension / Compréhension


(Profonde)

‫ض ِعيفًا‬
َ ‫اك ِفينَا‬ ُ ‫ْب مَا نَفْ َق ُه َك ِثي ًرا مِّمَّ ا تَ ُق‬
َ ‫ول َو إِنَّا َلنَ َر‬ ُ ‫َقا ُلوا ْ يَا‬
ُ ‫ش َعي‬

Ô Chuaib, répliquèrent-ils, nous ne comprenons pas grand-chose à


ce que tu nous dis.
S11V91

Le mot fiqh signifiera des choses différentes en fonction de la racine


sur lequel il sera basé :

Faqiha : Comprendre (Schème de Fa'ila)


Faqaha : Comprendre mieux qu'autrui (Schème de Fa'ala)
Faquha : Avoir la compréhension comme caractéristique (Schème de
Fa'ula)

Définition terminologique :

« La connaissance des règles législatives pratiques* obtenue(s) de


leurs preuves détaillées »

* ≠ Croyance
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La définition même du fiqh inclue la notion de divergence

Le fiqh n’est pas basé sur la certitude mais sur l’effort d’interprétation,
la présomption. Qui est le fait d’être quasiment sûre d’une chose (Voir
échelle). Quand un savant enseigne le fiqh, il enseigne la
présomption.

Certains disent que la certitude est tout de même englobée dans le


fiqh.

(Les savants seuls ont la possibilité de faire cet effort d’interprétation,


les autres doivent se baser sur une école afin de structurer leur
apprentissage)

Si le fiqh était basé sur la certitude, il n’y aurait pas de divergences, ni


d'Ijtihad

Mais Allah a basé ceci sur l’Ijtihad (L’effort d’interprétation). Il ne


s’agit pas d’une science inée, mais elle s’acquiert après réflexion,
étude des preuves et inclue donc intrinsèquement la notion de
divergence

Ainsi, La volonté de faire du fiqh une certitude sans divergence est


une aberration.

Les sujets sans divergences, au sujet desquelles il y’a une certitude


se comptent sur les doigts d’une main.

Le reste du fiqh, est basé sur la présomption/l’interprétation


(Faites par les mujtahid !)
ٰ
L’Imam Ash-Shafi’i ُ‫ َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬disait (Sens rapproché) :

« Mon avis c’est la vérité (Pour moi) mais qui peut être faux. Et je
considère que l’avis d’une autre personne avec qui je suis en
divergence est une erreur (À mes yeux) qui peut être vrai »
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À savoir que si le savant qui a fait un Ijtihad se trompe, il a une
récompense. Si il ne se trompe pas, il en obtient deux

Chaque savant se base sur des preuves, mais chacun en fait une
interprétation différente

Ainsi, une tiers personne revendiquant suivre le Dalil quant à un sujet


de divergence entre les savants..

Pense-t-il que les savants divergeant sur ce sujet ne suivent pas de


dalil ?

Pense-t-il que les savants émettent des avis sans preuves


authentiques ?

Et ceci est une des nombreuses raisons prouvant l’importance de


suivre une école. Cela permet de ne pas se perdre entre les divergences
de la jurisprudence

Ces divergences sont une épreuve afin que l'on fasse des efforts, afin
de rechercher ce qu'Allah exige de nous..

Le Fiqh s’obtient à partir des preuves détaillées

Les preuves détaillées :

Des preuves qui vont avoir des portées précises.

Exemple : La preuve qu’il faut faire Takbirat Al I7ram pour démarrer


la prière, le sujet de la noix de muscade, la bière, le lait fermenté ou
autre détails de la pratique

Car ceux-ci concernent un point particulier, sur lequel il y’a des


preuves particulières.
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SOUS PARTIE : "LES RÈGLES LÉGISLATIVES"

➡ Al-Ahkam Al-Chari’a

Un Hukm (Singulier de Ahkam) est le fait d’attribuer une chose à une


autre :

Dire par exemple que l’eau mouille

LE HUKM SE DÉCLINE EN 3 CATÉGORIES :

Le jugement rationnel : ‫اﻟﺤﻜﻢ اﻟﻌﻘﻠﻲ‬

C’est le jugement après avoir étudié d’un point de vu rationnel.


(1 est plus petit que 2)

Le jugement usuel/empirique : ‫اﻟﺤﻜﻢ اﻟﻌﺎدي‬

C’est le jugement après avoir testé/vu/utilisé une chose. (Le feu brûle)

Le jugement législatif : ‫اﻟﺤﻜﻢ اﻟﺸﺮﻋﻲ‬

C’est le jugement obtenu à partir de la législation. (La prière est


obligatoire)

Et c'est ce dernier sur lequel est basée notre religion !

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Dans le jugement législatif se distingue deux sortes :

Jugement de la croyance : Il n’y a aucune pratique derrière, cela relève


de la croyance ➡ Le Paradis existe.

Jugement pratique : C’est tout jugement qui va se rapporter à la


pratique ➡ Affirmer qu’il y’a 4 unités de prière dans la prière de
Dhuhr..

Des jugements législatifs pratiquent découlent deux sortes de règles :

1. Règles relatives à la responsabilité individuelle, pour chaque


personne mukallaf (Chaque individu doué de raison et pubère)

Obligatoire, recommandé, autorisé, détestable, interdit

2. Règles relatives aux circonstances, placées par le législateur


(Allah ‫)ﻋﺰ وﺟﻞ‬, dans lesquelles l'individu n'a pas de rôle à jouer

Exemple : L'entrée du temps du Maghreb se fait au coucher de soleil,


et cela ne dépend pas de la volonté de l'individu, cela est relatif aux
circonstances

Ce que le législateur a placé comme signes pour déterminer le statut


des adorations

Et ces deux catégories sont davantage explicitées dans d'autres séminaires.

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DÉFINITION : MADHHAB

Définition linguistique : Aller/Marcher vers un endroit

Le mot Madhhab est un non-verbal sur le schème du mot "Maf'al", et


est issu du verbe dhahaba (Aller).

Ainsi, dans le mot "Maf'al" est inclu l'action (Désignée par le verbe),
le nom du lieu (Vers lequel on se rend/ Où on fait le verbe) et le nom
du temps (Quand on s'y rend/On fait le verbe)

Ainsi, les Madhahib sont appelés ainsi car faire parti d'un Madhab est
le fait de se diriger vers un avis

Définition terminologique : Désigne l'avis vers lequel est allé


("Déplacement") un Imam après un Ijtihad

Également, la notion de déplacement inclu l'effort, et c'est cela


l'Ijtihad..

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DÉFINITION : IJTIHAD
Définition linguistique :

Terme sur le schème de "L'ifti'al", qui signifie la difficulté, provoquer


une chose

Racine Ijtihad : Selon Ibn Faris, J-H-D (Jahada) est une racine
indiquant la difficulté et l'effort

En arabe les schèmes ont des significations propres, mais les racines
des mots (Communs à plusieurs mots) ont également leurs
significations

Ainsi, l'Ijtihad implique un effort qui fatigue, une difficulté

Définition terminologique (Plusieurs) :

1. L'effort donné par le juriste (Faqih) dans la recherche de la


connaissance ou de la présomption quant à un jugement législatif
(Ash-Shatibi)

2. L'Ijtihad est l'effort du savant prodigué son avis menant à ce que


le Législateur a fixé (Ibn-'Asim)

3. L'effort donné par le juriste (Faqih) dans la recherche de la


prépondérance par rapport à un jugement législatif de sorte à ce
qu'il sente ne plus pouvoir aller plus loin (Al-Amidi)

* Un savant mujtahid a l'obligation de suivre son avis et ne doit pas


suivre un avis autre que le sien
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TROIS DEGRÉS PRINCIPAUX DE L'IJTIHAD

A. Al-Mujtahid Al-Mutlaq (Le Mujtahid absolu)

L'Imam qui a toutes les pleines conditions de l'Ijtihad, qui maîtrise les
textes, les sciences, les outils..

- Le niveau des Imams des quatre écoles

Certains savants disent que ce degré n'est plus possible à atteindre de


nos jours (Notamment car l'avis le plus correct est que les sciences
sont cumulatives, pour atteindre ce degré il faudrait donc connaître
sur le bout des doigts 1400 ans de science)

B. Mujtahid Al-Madhhab (Le Mujtahid dans les avis)

Celui qui connaît la voie de l'Imam qu'il suit et est capable d'extraire
ce qu'il n'a pas stipulé à partir de ses bases et peut parler pour lui

- Les élèves des 4 grands Imams

Par exemple, l'Imam Malik ‫ح َم ُه ٱل ٰلَّ ُه‬ ِ ‫ ر‬n'avait pas autorisé le fait de
َ
donner la zakat avec des figues car elles ne sont pas stockables, elles
sont fraîches.
Cependant, en Andalousie était répandu les figues séchées. Ces
dernières sont donc stockables et rentrent dans les autres critères de
ce qui est éligible ou non à la Zakat.
Par conséquent, des savants de ce niveau ont pu s'exprimer à la place
ِ ‫ر‬, disant que si il avait eu connaissance des figues
de Malik ‫ح َم ُه ٱل ٰلَّ ُه‬ َ
séchées, elles auraient été éligibles à la Zakat et les ont donc rendus
éligibles

C. Mujtahid Al-Fatwa (Le Mujtahid dans l'école)

Celui qui connaît la voie de l'Imam uniquement et n'est capable que de


citer son avis ou choisir entre ses avis
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1. DE L'ENSEIGNEMENT DU
PROPHÈTE ‫ﷺ‬
➡ À l'époque, les arabes avaient pour habitudes de tout transmettre
à l'orale et ne notaient que les choses importantes (Contrats, pactes,
poésies illustres..)

C'est pourquoi, la science religieuse, les Hadith n'étaient transmis


qu'à l'orale et n'était ni écrits, ni travaillés (Formel).

- Le Prophète ‫ ﷺ‬l'avait même interdit afin que cela ne se mélange


pas avec les écrits du Qur'an*

* Certains compagnons étaient tout de même autorisés à le faire ('Abd


Allah Ibn 'Amr Ibn al-As et autres)

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1.1. SON ‫ ﷺ‬ENSEIGNEMENT
Son ‫ ﷺ‬enseignement était caractérisé par trois choses :

1. Il était simple

Il était direct : Il montrait par exemple

Par exemple : Il a fait les ablutions devant les gens et leur a dit de les
faire comme Lui

Et cela aussi pour la prière, le hajj..

2. Pratico-pratique

Le Prophète n'aimait pas les questions sur des choses qui n'étaient pas
encore arrivées. Et c'est un héritage que les gens de Médine ont gardés

Il ‫ ﷺ‬répondait aux questions pratiques des compagnons, directement,


de manière spontanée et non comme nous le faisons aujourd'hui

3. Spontané

Pas d'enseignement comme nous le faisons aujourd'hui ➡ Conseils et


jugements en aparté et adaptés

Nous ne pouvons plus le faire aujourd'hui et ne pouvons faire comme


Lui car Il n'est plus là et nous y sommes contraint. Ce dernier nous a
d'ailleurs laissé des outils pour faire un effort d'interprétation

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1.2. LES COMPAGNONS DU PROPHÈTE ‫ﷺ‬

En retour, les compagnons :

- Ne posaient pas excessivement de questions


- Se contentaient de questionner sur ce qui leur arrivait
- Pratiquaient les enseignements tels quels

Ibn 'Abbas dit : "Je n'ai vu personne de meilleur que les


compagnons du Messager ‫ ﷺ‬: Ils ne lui posèrent en tout que treize
questions jusqu'à sa mort, qui sont toutes dans le Coran. Parmi elles
: "Et ils te questionnent à propos du Mois sacré et du fait d'y
combattre" (2.217) " Et ils te questionnent à propos des menstrues "
(2.222) ils ne questionnaient qu'au sujet de ce qui leur était
bénéfique"

[Ad-Dārimī]

Car lorsque les compagnons demandaient, ils prenaient la réponse du


Prophète ‫ ﷺ‬comme un engagement, même si il ne s'agissait pas d'un
ordre

Une des épouses du Prophète ‫ ﷺ‬disait : " Ne multiplie pas les


preuves d'Allah contre toi." À propos de celui qui posait trop de
questions.

Et ce, car demander implique engagement, et si l'on n'accomplit pas la


réponse à notre question, cela est une preuve contre nous

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Il ‫ ﷺ‬faisait des remontrances à ceux qui exagéraient dans leurs
questions :

"L'excès de questions fit périr ceux qui étaient avant vous"

Et Allah ‫ ﷺ‬nous donne un bel exemple de cela dans le Qur'an :

َّ ‫ َع َل ْي ِه‬dit aux enfants l'Israël d'égorger une vache


Quand Moussa ‫ٱلس َال ُم‬
pour Allah (Sans préciser à son sujet)

Ces derniers se posèrent des questions quant à la sagesse de cet ordre


d'une part et ils demandèrent de plus en plus de renseignements au
sujet de la vache à égorger

Plus ils en posaient, plus les précisions se faisaient difficiles et ils ont
été éprouvés avec ça

Allah ‫ عز وجل‬n'oublie rien dans Ses ordres et nous laisse une marge de
manœuvre dans nos obligations

Ces derniers ont tellement posés de questions que L'ordre d'Allah ‫عز‬
‫ وجل‬fut si compliqué pour eux qu'ils ne trouvèrent qu'une seule vache
correspondant aux critères qui appartenait à des orphelins qui la leur
vendit à l'équivalent de son poids (À la vache) en or.

________________________________________________________

Le Prophète ‫ ﷺ‬a également dit aux compagnons de le laisser tant


qu'Il ne leur disait rien à propos d'un sujet

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LARGESSE DANS L'IJTIHAD

Cette largesse de l'enseignement du Prophète ‫ ﷺ‬s'associait avec une


largesse dans l'Ijtihād :

Le Prophète ‫ ﷺ‬laissait aux méritants la possibilité d'émettre des avis


juridiques et de juger dans la religion

Exemple 1 :

Le Hadith suivant prouve que le Prophète ‫ ﷺ‬laissait les Sahaba faire


un effort d'interprétation

Après la trahison des Banû Quraydha à Médine et la bataille des


coalisés, le Prophète ‫ ﷺ‬et les compagnons voulaient se rendre chez
eux rapidement afin de les avoir encore sous la main.

Ainsi, le Prophète ‫ ﷺ‬dit au groupe de Sahaba de prier la prière du


'Asr à Banu Qurayda afin de s'empresser. Mais, ces derniers
divergèrent :

"Doit-on faire l'obligatoire et prier le 'Asr afin de ne pas la faire


sortir de son temps bien que nous ne sommes pas arrivés à Banu
Qurayda ?"
Ou "Doit-on obéir au Prophète ‫ ﷺ‬dans cet ordre spécial du jour et
de ne prier le 'Asr qu'arrivé là bas même si la prière sort de son
temps ?"

Ils se sont donc séparés, un groupe a suivi le premier avis et l'autre


groupe a suivi le second avis.

Lorsque ce cas fut exposé au Prophète ‫ ﷺ‬Il n'a pas dit qui d'entre eux
avait forcément raison (Car l'un des deux avait raison) mais a dit que
tout deux, leur prière était valide. Et cela, car ils ont fait un effort
d'interprétation
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Exemple 2 :

Deux hommes sont partis en voyage. La prière est arrivée à son temps
alors qu'ils n'avaient pas d'eau. Ils ont fait les ablutions sèches et ont
prié.

Par la suite, ils ont trouvé de l'eau alors que le temps de la prière
n'était pas terminé. L'un des deux a fait ses ablutions et a refait sa
prière et l'autre ne l'a pas refait

(Chez les malikites, il est recommandé de la refaire)

Lorsque ces derniers sont allés voir le Prophète ‫ﷺ‬, il dit à celui qui
n'a pas refait sa prière qu'il avait accompli la Sunnah et que sa prière
était validée. Et il ‫ ﷺ‬dit à celui qui l'avait refait qu'il avait double
récompense

Rapporté par Abu Daoud dans ses Sunan

Exemple 3 :

Le Prophète ‫ ﷺ‬a laissé Saad Ibn Mu'adh prononcer le jugement aux


Banû Qurayda après leur trahison.

Le Porte parole de la religion d'Allah a laissé un compagnon juger à


sa place

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LES JALONS DE L'IJTIHAD

Le Prophète ‫ ﷺ‬a même placé les jalons de l'Ijtihad pour les


compagnons afin de leur enseigner cet effort

Exemple 1 :

Abu Daoud rapporte dans ses Sunan l'histoire d'un groupe


d'expédition envoyé par le Prophète ‫ﷺ‬. Durant le voyage, un d'eux se
blessa à la tête

Il alla dormir ainsi et se réveilla le matin en état de pollution majeure


(Après avoir eu une éjaculation nocturne) et demanda aux
compagnons avec lui (Qui n'étaient pas aptes à juger) ce qu'il devait
faire : Ses grandes ablutions ou Tayammum à cause de sa blessure ?

Ces derniers lui dirent qu'ils ne considéraient pas que le compagnon


en question avait une dérogation et qu'il devait faire ses grandes
ablutions. Il les fit, sa plaie s'affecta et il mourut

Ils rapportèrent cet événement au Prophète ‫ ﷺ‬qui dit "Ils l'ont tué,
qu'Allah les tue !" afin de montrer la gravité de leur acte.

Ils ont répondu par ignorance, et ont tué un musulman !

Le Prophète ‫ ﷺ‬compare l'ignorance à une maladie. Et cette maladie


doit être soignée en apprenant ou en demandant à quelqu'un de
science

Ce Hadith nous montre que la porte de l'Ijtihad est ouverte aux gens
de science, mais pas à n'importe qui
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Exemple 2 :

Un compagnon, 'Amr Ibn Yassir dans une expédition se retrouva en


état de pollution majeure avant que ne soit révélé la dérogation des
ablutions sèches.

Ce dernier se roula dans la terre, comme une bête le ferait (C'est lui
qui a fait cette comparaison) par symbolique, comme il n'avait pas
d'eau

Par la suite, il raconta cela au Prophète ‫ ﷺ‬qui lui enseigna le


Tayammum.

Dans ce Hadith, le Prophète ‫ ﷺ‬ne blâma pas le compagnon, il lui


montra simplement que ce qu'il a fait était une erreur

Exemple 3 :

Dans un Hadith : "Vous avez été envoyés pour faciliter, pas pour
rendre la tâche difficile"

Et ceci n'est pas une preuve pour le laxisme, mais simplement, il faut
garder cela en tête lorsque l'on fait un Ijtihad : Appliquer les
prescriptions religieuses tout en trouvant une manière de les rendre
praticables, faciles

On raconte qu'un bédouin urina dans Masjid An-Nabawi. Le Prophète


‫ ﷺ‬ordonna aux compagnons de laisser le bédouin terminer ce qu'il
était en train de faire et de ne pas l'interrompre.

Car le fait de le laisser terminer comporte plus d'intérêts que de


l'interrompre. On se souvient d'une règle dans Qawa'id Al Fiqhiyyat
de peser entre les intérêts d'une chose et les risques de son contraire
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Intérêts de le laisser :

- Ne pas éclabousser sur ses vêtements ou sur les vêtements des


compagnons

- Raisons médicales
- Pour ne pas le brusquer, car il ne savait pas

Etc.

Intérêt de l'interrompre :

- Préserver la sacralité de la mosquée

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CONSÉQUENCES DE L'ENSEIGNEMENT DU PROPHÈTE ‫ﷺ‬

Les fruits portés par l'enseignement du Prophète ‫ ﷺ‬se sont déclinés


en trois aspects principaux qui ont constitué l'héritage des
compagnons :

1. Ils blâmaient les cas supposés

Ils ne faisaient des jugements que sur les cas existants

2. Certains Hadith furent inconnus par certains compagnons

Étant donné qu'ils ne posaient pas de questions, des Hadith ne furent


pas connus de tous, de quoi résulta par la suite des divergences..

3. Apparition des premières formes d'Ijtihad

Cela car il n'y avait pas de preuves péremptoires sur certains sujets et
les compagnons devaient prendre des décisions eux-mêmes (Comme
on l'a vu dans les exemples susmentionnés)

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QUESTION SUR SON ENSEIGNEMENT

Comment le Prophète ‫ ﷺ‬faisait pour avoir la réponse aux questions


qu'on lui posait ?

L'avait-Il instantanément, juste après la question ? Connaissait-il déjà


la réponse ?

Beaucoup pensent que les questions posées au Prophète ‫ ﷺ‬ont eu des


réponses instantanées, mais ce n'était pas nécessairement le cas.

Parfois ça l'était, mais d'autres fois cela prenait plusieurs jours et


d'autres fois encore, il ne répondait pas avant d'avoir eu la révélation
par Jibril

Le Prophète ‫ ﷺ‬faisait lui-même des efforts d'interprétations à partir


des éléments qu'Allah ‫ ﻋﺰ وﺟﻞ‬lui révélait selon l'avis le plus correct
(Divergences)

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MÉTHODOLOGIE D'ENSEIGNEMENT DES COMPAGNONS
ET CAUSES DES DIVERGENCES ENTRE EUX

➡ De nombreux compagnons enseignaient et donnaient la fatwa,


même du vivant du Prophète ‫ﷺ‬

Au total ce sont 130 et quelques* d'entre eux qui ont été recensés
(Contre 120 000 compagnons au total, présents au pèlerinage
d'Adieu). Ibn Hazm, les divise dans "Al-Ihkam fi ussul Al-Ahkam" en
trois catégories :

* Ceux qui étaient connus pour faire des fatwa :

1. Les prolifiques :

Qui prononçaient beaucoup d'avis et étaient beaucoup sollicités

2. Les médians

3. Les moins actifs

Desquels peu d'avis sont rapportés

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➡ Le Prophète ‫ ﷺ‬a envoyé de son vivant, puis laissé derrière lui des
compagnons pour faire la fatwa et enseigner aux gens en les envoyant
à travers le monde et en agréant leur jugement

Ibn Jarir rapporte que ‘Ali Ibn Abi-Talib ‫ رﺿﻲ ﷲ ﻋﻨﮫ‬dit :

"Un groupe de gens du Yémen vinrent voir le Prophète ‫ ﷺ‬et


dirent : "Envoie-nous qui nous enseignera notre religion, nous
apprendra les Sunan, et jugera auprès de nous d'après le Livre
d'Allah,

Le Prophète ‫ ﷺ‬dit alors : "Va, Ô 'Ali, au peuple du Yémen,


enseigne-leur leur religion ainsi que les Sunan, et juge auprès d'eux
avec le Livre d'Allah."

[Je dis] : "Les gens du Yémen sont durs : ils me viendront avec des
sujets que je n'ai jamais entendus pour que je les juge."

Le Prophète ‫ ﷺ‬frappa alors de sa main sur ma poitrine et dit :


"Vas-y, car Allah guidera ton cœur et raffermira ta langue".

Je n'ai plus jamais douté dans le jugement entre deux personnes


depuis."

Le Prophète ‫ ﷺ‬encouragea donc ‘Ali Ibn Abi-Talib à émettre des


jugements, même sur ce quoi il n'aurait rien entendu

➡ Suite à la dispersion des compagnons que le Prophète ‫ ﷺ‬avait


envoyés dans les différentes contrées : Un héritage différent s'installa
dans les différentes régions du monde musulman de l'époque
27 sur 69
C'est pourquoi ‘Umar Ibn Al-Khattab voulu rassembler à Médine
tous les compagnons qui étaient partis enseigner aux autres contrées et
ne voulait pas que les autres compagnons partent afin de préserver
l'héritage du Prophète ‫ ﷺ‬et de garder tout le monde sur la même
lignée

- Du temps de Abou Bakr As-Siddiq, ‘Umar Ibn Al-Khattab demanda


à ce que Mu'adh ne quitte pas la ville.

- Il ordonna également par la suite à Zayd Ibn Thabit de rester à


Médine et de ne pas en sortir

Car certains partaient, mais entre temps, des hadiths furent abrogés,
des précisions ont été rapportés et autres actualisations.. ‘Umar Ibn Al-
Khattab voulait donc préserver une certaine unité, cohésion et
l'héritage du Prophète ‫ ﷺ‬en agissant comme cela

Et ces différences géographiques sont les prémisses des premières


écoles
28 sur 69
Lorsque les compagnons ont transmis aux générations suivantes, les
compagnons ont reproduit le modèle du Prophète ‫ﷺ‬. Ils ne jugeaient
ainsi qu'avec ce qu'ils avaient vu de l'époque du Prophète ‫ ﷺ‬et
blâmaient les excès de questions

Exemple 1 :

Ibn 'Umar dit : "Ne questionne pas à propos de ce qui ne s'est pas
passé parce que j'ai entendu ‘Umar Ibn Al-Khattab maudire celui
qui questionne à propos de ce qui ne s'est pas passé"

➡ Il ne parle pas ici d'anticiper des cas, mais d'exagérer et d'anticiper


des cas limites impossibles (Et si, et si, et si....)

Exemple 2 :

Al-Qasim dit (Sens rapproché) : "Vous questionnez à propos de


choses à propos desquelles nous ne questionnions pas les
compagnons et vous cherchez le détail de choses à propos desquelles
nous ne cherchions pas autant et vous questionnez à propos de
choses dont nous n'avons aucune connaissances.."

Exemple 3 :

'Amr Ibn Ishaq (Sens rapproché) : "Ceux que j'ai vu des compagnons
du Prophète ‫ ﷺ‬sont plus nombreux que ceux que je n'ai pas vu. Et
pourtant, je n'ai jamais vu des gens autant faciles à vivre qu'eux et
qui exagéraient moins qu'eux"
29 sur 69
Exemple 4 :

Il est rapporté de 'Ubadata Ibn 'Nusay qu'il a été interrogé à propos


d'une femme qui est décédée avec des gens dans un endroit où il n'y
pas de personne tuteur pour elle

Il répondit (Sens rapproché) : "J'ai rencontré des gens qui ne rendait


les choses aussi difficiles que vous et qui ne posaient pas autant de
questions que vous"

________________________________________________________

➡ Néanmoins, survenaient des sujets dans les pays où ils étaient


installés qu'ils n'avaient pas forcément vu à Médine, ce qui nécessitait
d'émettre de nouveaux avis

Et leurs avis divergeaient en fonction de ce qu'ils savaient, de l'endroit


où ils étaient, de la situation..

Les divergences se formalisèrent ainsi..

30 sur 69
CAUSES PRINCIPALES DES DIVERGENCES ENTRE LES
COMPAGNONS

1. Qu'un compagnon n'ait pas entendus le jugement du


Messager ‫ ﷺ‬qu'un autre aura entendu et se trouve poussé à
faire un Ijtihad

On peut distinguer quatre cas de figures :

A. Qu'il fasse un Ijtihad qui soit par la suite confirmé par un


Hadith

Ibn Mas'ud fut questionné à propos de la dot d'une femme et répondit


qu'il n'avait jamais vu le Prophète ‫ ﷺ‬s'exprimer à ce sujet. Le couple
revinrent pendant un mois pour poser la même question.

Ibn Mas'ud voulait éviter, mais il du prononcer un avis juridique à ce


sujet.

Un compagnon qui entendit cela, se leva et confirma cet avis par un


Hadith qu'il avait entendu. Ibn Mas'ud en fut vraiment heureux

B. Qu'il y ait un débat entre les deux qui fasse revenir celui qui
ignore

Abu Hurayra avait pour avis que la personne qui se lève en état
d'impureté majeure lors d'une journée de jeûne, son jeûne est invalide

Certaines parmi les épouses du Prophète ‫ ﷺ‬l'informa que cela


arrivait même au Prophète ‫ ﷺ‬et qu'il continuait tout de même son
jeûne. Abu Hurayra revint donc sur son premier avis
31 sur 69
C. Que le Hadith lui parvienne mais de sorte à ce qu'il en doute

Un compagnon frappa trois fois à une porte, puis partit. ‘Umar Ibn
Al-Khattab ‫ رضي اهلل عنه‬le rattrapa et lui en demanda la raison. Ce
dernier répondit un Hadith ou le Prophète ‫ ﷺ‬avait dit que si après
avoir toqué trois fois nous n'avions pas de réponses, il fallait partir

‘Umar Ibn Al-Khattab ‫ رضي اهلل عنه‬lui dit de lui ramener une autre
personne qui pouvait témoigner de ce Hadith sinon il le frapperait. Et
le compagnon pu effectivement faire témoigner de ce Hadith par un
autre compagnon

D. Que le Hadith ne lui soit pas parvenu du tout

Il est rapporté que lorsque Abou Bakr As-Siddiq et ‘Umar Ibn Al-
Khattab ne savaient pas l'avis du Prophète ‫ ﷺ‬à propos d'un sujet, ils
demandaient aux gens.

On questionna Abou Bakr As-Siddiq à propos de l'héritage de la


grand-mère et ce dernier demanda aux gens. C'est Mughira qui lui
répondit que le Prophète ‫ ﷺ‬avait dit que pour elle, 1/6 de l'héritage.
Abou Bakr As-Siddiq demanda par la suite si quelqu'un avait
également entendu cela, et un autre le lui confirma.

Abou Bakr As-Siddiq savait reconnaître qu'il n'avait pas connaissance


d'une chose et ce Hadith nous montre également que celui que le
Prophète ‫ ﷺ‬aimait le plus n'avait pas connaissance d'un Hadith dont
un autre compagnon avait connaissance, preuve qu'il est possible
qu'un compagnon ait connaissance d'un Hadith et pas un autre

Il arriva une histoire avec le même fond et ‘Umar Ibn Al-Khattab : Un


compagnon peut avoir connaissance d'un Hadith dont un autre ne l'est
pas (Dans cette histoire, Hadith à propos de la peste)

32 sur 69
2. Que les compagnons voient le Prophète ‫ ﷺ‬faire une chose et
divergent sur son statut : Est-ce obligatoire ou recommandé ?

➡ Les compagnons ont vu le Prophète ‫ ﷺ‬trottiner durant les trois


premiers tours de Tawaf..

La majorité des savants considèrent qu'il s'agit d'une Sunnah

Ibn 'Abbas dit qu'il ne s'agit pas d'un Sunnah mais que le Prophète ‫ﷺ‬
l'a fait afin de montrer sa vigueur aux polythéistes.

3. La divergence née de la supputation (Estimation) basée sur


l'observation des compagnons des actes du Prophète ‫ﷺ‬

Exemples :

A. Le Hajj du Prophète ‫ ﷺ‬était-il en Ifrad, Qiran ou Tamattu' ?

Qiran : Le fait de lier le Hajj et la ‘Omra (Façon de faire le Hajj chez


les Hanafites)

Chaque école considère qu’Il ‫ ﷺ‬fit Son pèlerinage d’Adieu de la


même manière que l’avis que chacune considère probant

Ifrad : Ne faire que le Hajj (Malikites)

Tamattu' : Faire la 'Umra puis le Hajj (Hanbalite et dans un des avis


les Shafi'ites)

B. D'où est-ce que le Prophète ‫ ﷺ‬a proclamé son entrée en rite


(Ihram) ? Après sa prière ? Ou en montant sur sa monture ? Ou en
montant sur la montagne ?
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4. La divergence née de l'erreur ou de l'oubli

Ibn 'Umar affirme que le Prophète ‫ ﷺ‬a effectué quatre 'Umra dont
une pendant le mois de Rajab. Entendant cela, 'Urwa questionna sa
tante ‘Aïcha ‫ رﺿﻲ ﷲ ﻋﻨﮭﺎ‬:

"N'étends tu pas ce que dit Abu 'Abd Al Rahman ? Et que dit-il ?


Lui répond elle. "il prétend que le Prophète ‫ ﷺ‬a effectué quatre
'Umra dont une pendant le mois de Rajab." "Qu'Allah fasse
miséricorde à Abu 'Abd Ar-Rahman ! Le Prophète ‫ ﷺ‬n'a pas fait
une 'Umra sans qu'il ne soit à ses côtés pour en attester, néanmoins
le Prophète ‫ ﷺ‬n'a jamais fait de 'Umra pendant Rajab"

Bukhari, Muslim

5. La divergence dans la mémorisation des récits

Exemple : Ibn 'Umar et son père (Ainsi que d'autres compagnons)


rapportent le Hadith du Prophète ‫ ﷺ‬qui dit : "Le mort est torturé par
les pleurs de ses proches"

‘Aïcha dit à ce sujet : "Qu'Allah fasse miséricorde à 'Umar, le


Prophète ‫ ﷺ‬n'a jamais dit cela, mais plutôt : " Le mécréant est
torturé pas les pleurs de ses proches" "

" Vous me parlez de deux rapporteurs qui ne sont pas des menteurs
ni ne méritent d'être démentis, mais l'ouïe peut se tromper"

"Qu'Allah fasse miséricorde à Abu Hurayra, il a mal entendu et


donc mal répondu"

On parle ici des lamentations, pas des larmes sur les joues et il s'agit
des mécréants ou des croyants qui auraient demandé cela avant leur
mort
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6. La divergence au sujet de la cause ('Illa) d'un jugement
législatif

'Illa : La cause précise qui légitime le jugement d'une chose (La raison
d'une action/d'une interdiction par exemple)

Exemple : Le Prophète ‫ ﷺ‬s'est levé devant un cortège funéraire

Les savants divergent sur la raison pour laquelle il a fait ça :

A. Par respect pour les anges. Et il est recommandé de faire cela,


même pour les non musulmans

B. Pour la terreur de la mort

C. Pour ne pas être en dessous du cortège funéraire

7. La divergence dans le rassemblement entre les textes opposés

Exemple : Le Prophète ‫ ﷺ‬a blâmé le fait de faire face ou donner le


dos à la Qibla pendant ses besoins ; Mais des compagnons (Djabir, Ibn
'Umar) l'ont vu se diriger vers un endroit pour faire ses besoins en
faisant face ou dos à la Qibla

Certains ont dit : L'interdiction de faire cela s'arrête au désert

D'autres : Cette autorisation (De faire cela) ne concerne que le


Prophète ‫ﷺ‬

D'autres encore : Cette interdiction est abrogée (Malikites


notamment)

35 sur 69
1.3. DE L'ENSEIGNEMENT DES TABI'IN
➡ Reprise du patrimoine des compagnons et développement de la
disparité

Les compagnons qui se sont installés dans les différentes contrées de


l'empire islamique ont eu des élèves qui ont reçu leurs avis ainsi que
leurs divergences en héritage

Les écoles de Kufa et de Médine se sont distinguées des autres dans le


nombre de suiveurs et le travail de compilation des différents avis
qu'ils ont reçu des compagnons

Qu'est-ce qui différencie un Madhab de l'avis propre d'un savant ? Un


Madhab est une méthodologie développée dans son ensemble

36 sur 69
L'ÉCOLE DE SA'ID IBN AL-MUSAYYIB* (MÉDINE)

* Un des 7 grands juristes de Médine

Sources principales sur lesquelles il s'est basé :

1. Savants des Mosquées sacrées (Sa'id avait étudié avec eux)

2. Avis de 'Umar, 'Uthman, Ibn 'Umar, ‘Aïcha, Ibn 'Abbas et des


juristes de Médine

3. Consensus des gens de Médine

4. Si il n'y avait pas les points susmentionnés : Avis le plus probant


(Nombre de ceux qui ont opté pour, conformité avec une analogie
forte, lien avec des textes..)

5. Si il n'y avait pas les points susmentionnés : Analogie avec les


avis existants

* Les 7 grands juristes de Médine étaient :

- Sa'îd Ibn Al Musayyib


- 'Urwah Ibn Az Zubayr Ibn Al 'Awwâm
- Abû Bakr Ibn 'Abd Ir Rahmân Ibn Al Hârith
- Al Qâsim Ibn Muhammad Ibn Abî Bakr
- 'Ubaydu Llâh Ibn 'Abdi Llâh Ibn 'Utbah Ibn Mas'ûd
- Sulaymân Ibn Yasâr
- Khârijah Ibn Zayd ibn Thâbit.
37 sur 69
L'ÉCOLE DE IBRAHIM AN-NAKHA'I (IRAK)

Sources principales sur lesquelles il s'est basé :

1. Avis de 'Abd Allah Ibn Mas'ud et ‘Ali Ibn Abi-Talib

2. Avis de 'Alqama, Shurayh et autres

3. Avis des savants de Kufa en général

4. Sinon : Avis le plus probant (Nombre de ceux qui ont opté pour,
conformité avec une analogie forte, lien avec des textes..)

5. Sinon : Analogie avec les avis existants

________________________________________________________

L'école de Médine se distingue car elle est beaucoup plus basée sur
les récits, au point où elle fut surnommée "L'école du récit"

À contrario, il est dit que l'autre école avait moins accès aux Ahadith
et s'est davantage basée sur la raison, bien que ce que cette école
deviendra par la suite (École hanafite) démentira cela

Ces écoles sont donc les prémisses des écoles Malikites (École du
récit) et Hanafites (École de la raison)

38 sur 69
2. NAISSANCE DES MADHAHIB

➡ Reprise du patrimoine des Tabi'in et structuration des écoles


juridiques

Le Prophète ‫ ﷺ‬a dit : "Cette science sera héritée par les personnes
intègres de chaque générations qui l'exempteront de la falsification
des exagérateur, des récupérations des négateurs et de
l'interprétation des ignorants"

AL-BAYHAQI

Et les Madhahib et leurs savants en font partis

À la suite de la génération des tabi'in vint la troisième génération :

Atba' At-Tabi'in qui se placèrent sur les jalons des anciens

Leurs fondements étaient similaires :

- Primauté au Hadith du Prophète ‫( ﷺ‬Musnad ou Mursal)

- Avis des compagnons


- Avis des Tabi'in
- Primauté aux avis des savants de la contrée* où ils étaient,
surtout si consensus

39 sur 69
* Exemples de savants :

Dans cette période, les savants ont pris l'initiative de mettre par écrit
les avis et les textes qu'ils se transmettaient. Ce qui fut la genèses des
Madhahib au sens formel

QUELQUES EXEMPLES :

École Médinoise : Malik Ibn Anas et Ibn Abi Dhi'b qui ont chacun
écrit un Muwatta

École Mecquoise : Ibn Jurayj, Ibn 'Unayna

École de Kufa : Sufyān Ath-Thawri

École de Bassora : Ar-Rabbi' Ibn Subayh

À cette période, des tentatives ont été faites pour réunir les gens sur un
seul et même ouvrage et Madhhab, mais n'ont pas abouti..

40 sur 69
Lorsque Al-Mansur fit son hajj, il fit une proposition à Malik Ibn Anas
suite à l'écriture de son Muwatta :

"J'ai réfléchis à prendre les livres que tu as écrit, à en faire des


copies et en envoyer à chaque recoin des pays musulmans. Puis, leur
ordonner de les pratiquer et de ne pas les délaisser pour d'autres"

ٰ
Il voulait ainsi uniformiser la communauté sur l'avis de Malik ُ‫َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬
décrit dans le Muwatta

ِ ‫ ر‬dit : "Ne fait pas cela, Ô Prince des croyants. Parce


Malik ‫ح َم ُه ٱل ٰلَّ ُه‬ َ
que les gens ont déjà reçu des avis, entendu des Hadith et rapporté
des récits, chacun d'entre eux a prit ce qui leur est déjà parvenu et
l'ont pratiqué parmi les divergences des gens.

Laisse donc les gens avec ce que les gens de chaque pays ont choisi
pour eux-même"

TABARI, SUYUTI

ٰ
L'Imam Malik ُ‫ َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬a donc trouvé que supprimer la divergence et
uniformiser la communauté étaient de mauvaises choses car de cela
résulterait la perte de la largesse de notre religion, et de ne plus avoir
ce travail de l'esprit dans la religion d'Allah ‫ﻋﺰ وﺟﻞ‬..

41 sur 69
13 MADHAHIB

➡ En tout, ce sont 13 Madhahib, écoles juridiques au sens propre du


terme qui se sont développées dans le monde islamique (Dans les trois
premières générations de l'Islam)

Pourquoi 4 furent sélectionnées ? Car ces dernières sont complètes


(Ou presque) et car leurs élèves ont continuer à travailler derrière

1. Al-Hassan Al-Basri (m.110h)

2. Al-Awza'i (m.157h)

3. Sufyan At-Thawri (m.160h)

4. Al-Layth Ibn Sa'd (m.175h)

5. Sufyan Ibn 'Uyayna (m.198h)

6. Ash-Shafi'i

7. Ahmad Ibn Hanbal (m.241)

8. Ishaq Ibn Rahawayh (m.238h)

9. Abu Thawr (m.240h)

10. Dawud Adh-Dhahiri (270)

11. Ibn Jarir (310)

12. Abu Hanifa (m.151)

13. Malik Ibn Anas (m.179h)

42 sur 69
Des deux ramifications susmentionnées (Écoles de Kufa et de
Médine) se sont distinguées deux écoles principales :

ABU HANIFA (L'ÉCOLE DE L'AVIS)

A. Légataire de l'école d'Ibrahim An-Nakha'i, directement tirée de ses


avis

B. Possédant une connaissance des 'Ilal (Cause de législation) ainsi


que des branches (Furu')

'Illa : Cause légiférante pour laquelle le législateur a placé un


jugement sur une chose

➡ Exemple : ´Illa de l'interdiction l'alcool ? L'enivrement. 'Illa de


l'interdiction du meurtre ? La préservation de la vie

Cette connaissance des 'Ilal leur vaut le fait de faire beaucoup


d'analogies et de les faire parfois passer avant les Hadith Ahad*

* Hadith Ahad : Hadith rapporté par peu de personnes

Abu Hanifa est le père fondateur du Madhab, mais derrière lui il y a


deux élèves fondateurs :

1. Al-Qadhi Abu Yusuf

- Qadi du temps de Harun Ar-Rashid


- Cause de la propagation du Madhhab en Irak, au Kharassan
43 sur 69
2. Ash-Shaybani

- Le plus régulier et le plus prolifique élève de Abu Hanifa

Abu Yusuf lui, a moins produits car il était occupé par son poste de
Qadi

- A étudié avec Abu Hanifa, Abu Yusuf ainsi que Malik ُ‫ ➡ َر ِﺣ َﻤﮫُ ٰٱﻟﻠﱠﮫ‬Il
rapporta de lui le Muwatta'

Abu Hanifa divergeait avec ses élèves dans l'application des paroles
d'An-Nakha'i et dans les différentes versions de ses avis

44 sur 69
ٰ
L'IMAM MALIK ُ‫( َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬L'ÉCOLE DU RÉCIT)

ِ ‫ ر‬était un spécialiste du Hadith et était le


➡ L'Imam Malik ‫ح َم ُه ٱل ٰلَّ ُه‬ َ
professeur des professeurs de Bukhari et Muslim

Il était également un spécialiste des avis des gens de Médine qui


étaient le nectar de la tradition prophétique restée de Son ‫ ﷺ‬héritage
(Ce que ‘Umar Ibn Al-Khattab voulait préserver lorsqu'il voulu
rassembler les savants de l'étranger à Médine)

➡ Il était doté d'une vaste connaissance et d'une solide chaîne


(Chaîne d'or)* et était un connaisseur des avis de ‘Umar Ibn Al-
Khattab, d'Ibn 'Umar, de ‘Aïcha et des sept grands juristes de Médine

➡ Il était respecté et suivi, au point où son école fut l'école d'état en


Andalousie de son vivant

Le Prophète ‫ ﷺ‬a dit : "Arrivera le jour où les gens essouffleront


leurs montures en quête de science et ne trouveront pas plus savant
que le savant de Médine" Tirmidhi
ٰ
Et l'avis probant est qu'il s'agit de Malik ُ‫ َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬dans ce Hadith car
des gens voyageaient d'Andalousie pour le voir. Et à l'époque, c'était
une distance conséquente

Au sein même de cette école, 5 écoles se subdivisent car Malik ُ‫َر ِﺣ َﻤﮫ‬
ٰ
ُ‫ ٱﻟﻠﱠﮫ‬laissa beaucoup d'élèves derrière lui :

L'école Médinoise, Irakienne, Andalouse, Égyptienne et Maghrébine


45 sur 69
ٰ
* CHAÎNE D'OR DE MALIK ُ‫َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬
ٰ
Malik ُ‫ َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬est issu de la chaîne de transmission en or

➡ Elle est nommée ainsi car il s’agit de la chaîne de transmission la


plus conservée qui existe (Parmi les autres chaînes d'or)

Le Prophète ‫ ﷺ‬ayant transmis à Ibn ‘Umar (Un des plus grands


compagnons) dans la mémorisation, la compréhension de la religion

Ce dernier fréquenta le Prophète ‫ ﷺ‬énormément de temps

➡ ‘Umar Ibn Al-Khattab ‫رﺿﻲ ﷲ ﻋﻨﮫ‬, son père, vit que son fils avait
une grande mémoire. Alors qu’il était encore très jeune et petit, il lui
dit de ne pas laisser le Prophète ‫ ﷺ‬et de le fréquenter de jour comme
de nuit

Ibn ´Umar eu un étudiant, nommé Nafi’ qui lui-même était doté


d’une grande mémoire et d’une grande intelligence. Il faisait partit des
Tabi’ines ayant eu la meilleure réputation dans le domaine de la
science, de la mémorisation, de la piété…

ٰ
L’Imam Nafi’ fut le professeur de l’Imam Malik ُ‫َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬

ٰ
➡ Malik ُ‫ َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬commença à enseigner à la sortit de son
adolescence et n’a pas commencé cela avant d’obtenir des éloges et
autorisations de ses professeurs (Qui furent près de 70). Et il y avait
unanimité à son sujet dans le monde entier (Dans tous le monde, les
ٰ
gens voyageaient afin de rencontrer Malik ُ‫) َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬

Et ainsi de suite car il fut professeur de l’Imam Ash-Shafi’i qui fut


le professeur de l’Imam Ahmad etc
46 sur 69
3. GENÈSE DE L'ÉCOLE DE
L'IMAM MALIK

1. Naissance

ٰ
Fondation de l'école par Malik ُ‫ َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬jusqu'au troisième siècle

➡ On rappel que fonder une école résulte d'un héritage et non pas de
l'imagination. Malik en est simplement le représentant

2. Évolution

Formalisation, écriture de beaucoup d'ouvrages clés..

Du 4e au 7e siècles (Décès d'Ibn Shas)

3. Établissement

Au début du 7e siècle (Mukhtasar d'Ibn Al-Hājib) jusqu'à maintenant

47 sur 69
3.1. PHASE DE NAISSANCE DE L'ÉCOLE

ٰ
Les savants ayant observés les analyses de l'Imam Malik ُ‫ َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬, ont
notés qu'il s'appuyait sur plusieurs fondements :

Nombre de fondements : Sujet à divergence. Nous n'allons en citer que


19 ici

DANS LE QUR'AN :

1. L'énoncé (Nass)

Dans Al-Fiqh : Une partie d’une parole.

- Une partie d’un verset du Qur’an, un Hadith, une parole de


compagnon ou de savant etc

Dans Ussul Al-Fiqh : La parole, la prononciation qui va indiquer un


seul sens et non plusieurs (Impossible linguistiquement parlant)

Jugement du Nas : Comprendre la parole selon le seul sens qui est


acceptable

Par exemple : Le mot « Jumu’a » n’a pas d’autres sens ou


interprétation, il s’agit d’un nom propre et il est impossible de
comprendre autre chose

« Ô vous qui avez cru! Quand on appelle à la Salat du jour du


Vendredi, accourez à l'invocation d'Allah et laissez tout négoce .
Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez ! »

S62V11
48 sur 69
Les nombres aussi sont des Nas. Lorsqu’il est dit dans les textes un
nombre précis, il ne peut avoir un autre sens

Également, les noms propres. Quand il est cité « Muhammad », cela


ne peut désigner « Abu Bakr » etc

Ainsi, les savants ne divergent pas à ces sujets puisqu’aucun autre


sens ne peut être donné

➡ Cependant, les Nas dans le Qur’an et dans la Sunnah sont rares.


Sinon, il n’y aurait pas de divergences

2. La généralité de son sens apparent (Adh-Dhahir

Dans la linguistique, ce mot signifie la chose apparente, très visible,


claire

Dans la terminologie des gens du Ussul, Adh-Dhahir :

Chaque mot a deux catégories : Ce qui est prononcé et ce qui est


compris. Certaines fois, ces deux seront les mêmes et cela nous
renvoie à la première preuve : An-Nas

Cependant la formulation, la prononciation d’un mot nous informe


généralement sur un sens et sur un autre sens (≠Nas)

Premier sens : Ce qui correspond au Dhahir. Le sens apparent, le


premier sens qui nous vient à l’esprit

49 sur 69
➡ Autre sens : Sens second ou troisième ou quatrième etc. Tous les
autres sens, excepté le premier sens apparent

Ceux-ci peuvent varier en fonction de l’utilisation, du contexte etc

Et ceci est l’inverse du Dhahir : At-Ta'wil

Exemple de Dhahir :

« que seuls les purifiés touchent »


S56V79

➡ On comprend directement ici qu’il s’agit de celui étant en état


d’ablutions

Le Prophète ‫ ﷺ‬a dit : « Que seuls ceux qui sont purifiés touchent le
Qur’an »

Le deuxième sens pourrait être la purification du cœur, de l’intention,


des actes..

Et certains savants ont eu cette compréhension et pensent que le mot


purifiés signifie ici le fait d’être musulman, de ne pas être hypocrite

➡ Une école de jurisprudence se nomme d’ailleurs Adh-Dhahiriya,


qui ne se base que sur le sens apparent et nient la contextualisation

Elle est considérée comme la cinquième école de jurisprudence

Mais les paroles sont différentes les unes des autres et certaines nous
demandent de prendre le côté Dhahir et parfois cela ne sera pas
possible au vu de certains arguments, du contexte etc
50 sur 69
3. La déduction de l'inverse (Mafhum Al-Mukhalafa)

➡ La compréhension de l'inverse, le fait de comprendre l'inverse d'un


texte qui nous informe d'une chose

- "Viens on se voit jeudi" implique de comprendre que l'on va se


voir jeudi, pas mercredi, ni vendredi

- "Assieds-toi là" implique de ne pas s'asseoir ailleurs

Le Prophète ‫ ﷺ‬nous a dit qu'Allah n'accepte pas la prière de celui


qui prie sans ablutions. Ce qui implique qu'Allah devrait accepter la
prière de celui qui les a faites

Et ceci est un exemple vulgarisé !

4. La compréhension à fortiori (Tanbih Al-Khitab)

Par exemple, dans le verset où Allah nous interdit de dire "Ouf" à nos
parents, cela nous fait comprendre que faire une chose de ce genre ou
pire est également interdit

Et ceci est un exemple vulgarisé !

5. La compréhension par implication (Dilalat Al-Iqtida')

Dans le fiqh, quand Allah nous dit d'accomplir la prière, cela veut dire
que nous devons la faire n'importe quand/comment ? Non, cela
implique de faire ses ablutions, de se diriger vers la Qibla etc

Et ceci est un exemple vulgarisé !


51 sur 69
DANS LA SUNNAH :

Comme dans le Qur'an :

6. L'énoncé (Nass)

7. La généralité de son sens apparent (Adh-Dhahir)

8. La déduction de l'inverse (Mafhum Al-Mukhalafa)

9. La compréhension à fortiori (Tanbih Al-Khitab)

10. La compréhension par implication (Dilalat Al-Iqtida')

AUTRES SOURCES :

11. Le consensus (Tous les savants d'une époque se mettent d'accord


sur un point)

12. L’analogie

Par exemple : Le Prophète ‫ ﷺ‬a interdit de parler à deux en laissant


de côté un troisième afin de ne pas blesser son cœur.

Par analogie, parler en une autre langue en le laissant de côté a le


même jugement
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13. 'Aml Ahl Al-Madinah : La pratique des gens de Médine

Et celle ci est une preuve propre aux Malikites

14. Qul As-Sahabi (Avis du compagnon tant qu'il ne s'oppose pas au


Qur'an/Sunnah/Autre avis de compagnon..)

15. Al-Istihsan (Considérer un avis probant, la primauté..)

16. Muraatu Al-Khilaf (Prise en compte de la divergence)

ٰ
Malik ُ‫ َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬faisait attention aux avis autour de Lui.

➡ Au point où certaines choses qu'il aurait autorisées de base, ont


reçues le jugement de l'interdiction ou de la détestabilité par
considération des divergences

17. Al-Istishab (Continuité d'un jugement pré-établi)

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18. Sad Adh-Dhari’at : La prévention du risque de la voie
préjudiciable

➡ Bloquer la voie à ce qui peut constituer un moyen conduisant à un


préjudice, pour se protéger de celui-ci (Voir Qawa'id Al-Fiqhiyyat)

19. Al-Masalih Al-Mursala (L'intérêt général)

20. La législation de ceux qui nous ont précédés

Mais aussi Al-Khabaru Al-Ahad, Al-‘Urf et Char’ Man Qablan


(Divergences)

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LES SOUS-ÉCOLES DE L'ÉCOLE MALIKITE

De cet héritage sont nées plusieurs écoles à l'intérieur même de l'école


ٰ
de l'Imam Malik ُ‫ َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬avec une application différente des
fondements et ce, à cause de trois facteurs :

1. Types de récits différents utilisés par l'Imam

➡ Comme l'école d'Égypte qui va principalement se baser sur les


récits du Prophète ‫ﷺ‬

Tandis que d'autres se basent aussi sur les récits d'autres que lui ‫ﷺ‬
(Parole des compagnons et actes des gens de Médine)

2. L'alliance du Madhhab entre le Hadith et le Fiqh

Prédominance au Hadith sur les actes : Ibn Al-Majishun, Ibn Wahbi

Prédominance des actes sur le Hadith moins probant : Ibn Al-Qasim

3. Le contexte géographique

➡ La différence entre le contexte Médinois (Traditionnel) et le


contexte Irakien (Friction avec l'école de l'avis Hanafite) donna des
méthodologies différentes

Nécessité pour les malikites Irakiens de recourir à la raison afin de


pouvoir répondre aux Hanafites et de pouvoir argumenter avec eux

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On comptabilise ainsi dans l'école Malikite 5 sous-écoles :

ÉCOLE DE MÉDINE : École-mère qui est caractérisée par la


prédominance des textes

Représentants : Ibn Kinana, Ibn Al-Majishun, Mutarrif, Ibn Nafi', Ibn


Maslama

Soutiens des autres écoles : Ibn Wahb d'Égypte et Ibn Habib


d'Andalousie

➡ Cette dernière a disparue de nos jours mais avait faillit disparaître


bien avant du à un conflit avec les fatimides jusqu'à Ibn Farhun (8 eme
siècle)

ÉCOLE D'IRAK : Première annexe, propagée par l'élèves médinois


(Al-Qa'nabi), renforcée par Al-Qadi Isma'il et qui se distingue par le
raisonnement

Représentants : Al-Qadi Isma'il, Ibn Al-Qassar, Ibn Al-Djallab, Al


Qadi 'Abdul-Wahhab, Al Ach'ari

Disparition avec le départ du Qadi 'Abdul-Wahhab car ils ne l'ont pas


estimé à sa juste valeur..

ÉCOLE D'ÉGYPTE : L'école dominante sur le Madhhab maliki


(Donnant ensuite l'avis Mashhur) et caractérisée par la prédominance
des actes sur les textes

➡ Influencée d'Ibn Al-Qasim

Représentants : Ibn Al-Qasim, Ibn Wahb, Asbagh, Ashhab, Ibn 'Abd


Al-Hakam

Disparition avec les fatimides (Chiites) jusqu'au 6 eme siècle


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ÉCOLE DU MAGHREB :

- Équivalente de l'école d'Égypte

Elle est principalement basée à Tunis/Kairouan puis au Maroc (Fez)

Elle est basée sur le Muwatta' principalement axée sur la vérification

Représentants : Ibn Abī Zayd, Ibn Al-Qābisī, Ibn Al-Labbād, Al-Bājī,


Al-Lakhmi, Ibn Mahraz

➡ Difficulté avec les fatimides mais stabilité

ÉCOLE D'ANDALOUSIE :

- Annexe de l'école du Maghreb


- Initiée par Shatbun, renforcée par Yahya Ibn Yahyā
- Renforcée par le pourvoir politique ('Abdur-Rahman Ibn 'Abd Al-
Hakam)

Représentants : Shatbun, Yahya Ibn Yahya, (Souvent associée à l'école


du Maghreb sans distinction)

✅ Stabilité politique et soutien

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La production de cette période de naissance était axée sur les
ٰ
fondements et le regroupement des avis de l'Imam Malik ُ‫ َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬et de
ses élèves

Les principales références étaient ainsi :

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3.2. L'ÉVOLUTION DU MADHAB

Au 4e siècle, l'état des différentes écoles malikites est comme suit :

1. Affaiblissement dû aux conditions politiques

- Attaques fatimides sur les écoles de Médine et d'Égypte


- Début de l'affaiblissement de l'école Irakienne (Disparition avec le
départ du Qadi 'Abdul-Wahhāb, 5 ème siècle)

2. Stabilité et résistance

➡ Résistance de l'école du Maghreb malgré les pressions fatimides

➡ Stabilité et soutien de l'école Andalouse par le pouvoir en place

Les écoles du Maghreb et d'Andalousie résistent. De quoi résultera


une certaine prédominance de leurs courants dans l'école Malikite :
Courant Andalous / Maghrebo-Andalous
________________________________________________________

Néanmoins, restera dans l'école :

- La Justification des avis de la Mudawwana et rattachement aux


analyses rationnelles comme le voulait la méthode irakienne

- La vérification et la sélection des différents avis rapportés dans les


références et unification des terminologies

Également : Interconnexion des écoles : Voyages, contacts


épistolaires, échanges d'ouvrages, de question-réponses
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Dans cette phase les ouvrages se sont axés sur le développement et
l'application de l'école et surtout du jugement (Qada), plus
particulièrement sous trois thèmes :

1. L'écriture des actes et contrats

Mise à l'écrit, formalisation et structuration

2. Les actes répandus

Annexe des actes des gens de Médine et Importance des Us

Formalisé à partir du 5 ème siècle : Exemple d'Al Baji

3. Les fatawa sur les nouveaux cas (Nawazīl)

Deux catégories principales : Les livres écrits par les juges compilant
les cas leur étant arrivés et les livres compilant des réponses aux
questions par celui qui y répond ou ses élèves

C'est dans cette phase que l'écriture fut la plus prolifique dans l'école.
Quelques exemples des références les plus connues de cette période :

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3.3. PHASE D'ÉTABLISSEMENT DE
L'ÉCOLE

➡ Déterminée par la fin du 7e siècle, l'ouvrage final d'Ibn Shas qui


clôtura sa génération ainsi que l'écriture de l'épître d'Ibn Al-Hadjin
"Djami Al-Ummahat" surnommé "Al-Mukhtasar"

Cette phase fut marquée par le tri dans le grand patrimoine et la


recherche approfondie entre les différents avis

C'est dans ce contexte qu'est apparue une nouvelle terminologie pour


trier entre ces avis et les distinguer :

Masshur : Avis le plus probant, il s'agit soit de :

A. L'avis le plus prononcé par les savants

B. L'avis prononcé par Ibn Al-Qasim dans la Mudawwana

C. Synonyme de Rajih*

Mashhur est le contraire de Shadh

*Rajih : Avis le plus fiable, basé sur la preuve la meilleure preuve

Contraire de Da'if : Avis basé sur une preuve faible

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Se pose ainsi la question : Qui est le plus apte à déterminer le Mashhur
ou le Rajih ?

Si les sous-écoles divergents :

- Si l'école Médinoise diverge avec l'égyptienne, on devancera


l'égyptienne

- Si l'école Médinoise diverge avec la maghrébine, on devancera lq


Médinoise

- Si l'école égyptienne diverge avec la maghrébine on devancera


l'égyptienne

- Si l'école maghrébine diverge avec l'irakienne on devancera la


maghrébine

Si les Imams divergent :

- On avancera en premier à titre égal les Imams Ibn Rushd, Al-


Mazari et le Qadi 'Abdul-Wahhab

- Ibn Rushd prime sur Ibn Baziza, Ibn Yunus et Al-Lakhmi

- Ibn Yunus prime sur Al-Lakhmi

Al-Lakhmi était un savant qui avait toujours un avis différent des


autres et fut surnommé "Celui qui déchire le Madhab de Malik"

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Dans cette phase, les livres de clôture et d'enseignement de l'école.

Quelques exemples les plus connus de cette période :

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4. GENÈSE DE L'ÉCOLE
HANAFITE

➡ École de l'avis et du raisonnement

FONDEMENTS DES HANAFITES :

1. Le Qur'an

2. La Sunnah

Abu Hanifa autorise le Hadith Ahad à trois conditions :

A. Qu'il ne soit pas contredit par son narrateur, car s'il le contredit, on
prend sa pratique

Que celui qui rapporte ce Hadith le mette en pratique.

B. Qu'il ne fasse pas partie des choses répandues

Car si le Hadith Ahad est sur une chose répandue, il ne peut


réellement être Ahad

Comme par exemple si un Hadith Ahad nous interdisait l'utilisation de


l'or et de l'argent comme pièce de monnaie alors que cela était
répandu à l'époque..

C. Qu'il ne s'oppose pas au Qiyas (Analogie) et que celui qui le


rapporte soit Faqih

Et cela, car les hanafite font passer l'analogie avant les Hadith Ahad.
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3. Le consensus des savants

4. Les paroles de compagnons

Tant qu'elles ne s'opposent pas à ce qui est plus authentique : Qur'an


etc

5. Le Qiyas (L'analogie)

Par exemple : Le Prophète ‫ ﷺ‬a interdit de parler à deux en laissant


de côté un troisième afin de ne pas blesser son cœur. Par analogie,
parler en une autre langue en le laissant de côté a le même jugement

6. Al-Istihsan (La primauté)

7. Al-'Urf, l'usage

8. Les ruses (Al-Hiyal)

Il s'agit des manières afin de sortir des points problématiques, les


Hanafites sont connus pour user de cela.

Ils se divisent en 3 catégories :

- Ceux qui sont annulés dans l'absolu : Ruse de l'hypocrite qui


laisse apparaître l'Islam

- Ceux qui sont autorisés chez tout le monde : Prononcer des


paroles de mécréance lorsque l'on est menacé

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- Ce qui ne fait pas partie des deux précédentes catégories

Partir en voyage afin de pouvoir rompre son jeûne/ne pas jeûner un


jour de Ramadan si l'on ne s'est pas réveillé pour le Suhur

Ceci est un exemple vulgarisé afin de comprendre. Cela est en réalité


plus complexe que cela

Livres principaux : Al-Mabsut d'As-Sarakhsi, Al-Jami' Al-Kabir et


As-Saghir d'Ash-Shaybani...

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5. GENÈSE DE L'ÉCOLE
SHAFI'ITE
Fondements de l'école :

1. Le Qur'an

2. La Sunnah

3. Le consensus dans ce dans quoi il n'y a ni texte du Qur'an et


ni Sunnah

4. Les paroles des compagnons

5. Le Qiyas

Livres principaux : Al-Mukhtasar d'Al-Muzani, At-Tanbih, Al-


Muhaddhab d'Ash-Shirazi, Al-Wasit et Al-Wajiz d'Al-Ghazali, les
livres d'Ar-Rafi'i et d'An-Nawawi

L'Imam Ash-Shafi'i a connu deux phases dans son école :

1. Ancienne école : Lorsqu'il était en Irak avec certains avis

2. Nouvelle école : Lorsqu'il partit en Égypte et changea certains de


ses avis

Et la base est de prendre les avis de la nouvelle école sauf dans 14


sujets
ٰ
À savoir : Ash-Shafi'i était un des élèves de Malik ُ‫َر ِﺣ َﻤﮫُ ٱﻟﻠﱠﮫ‬
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6. GENÈSE DE L'ÉCOLE
HANBALITE
Les fondements de l'école :

1. Le Nass

2. Le consensus

3. L'avis du compagnon qui n'a pas de contradicteur

4. Accepter le Hadith Mursal et faible s'il n'y a rien qui s'y


oppose

5. Le Qiyas

6. L'istihsan (La primauté)

7. L'istishab (Présomption de continuité)

8. Sadd Adh-Dhara'i'

L'école Hanbalite fut la dernière à être formalisée et Ahmad était


considéré comme un savant du Hadith : C'est pourquoi elle ne fut pas
citée à l'époque dans certains ouvrages de Fiqh comparé

Livres principaux : Les Masa'il rapportées de l'Imam Ahmad, Al-Jami'


d'Al-Khallal, Mukhtasar Al-Khiraqi, les livres d'Ibn Qudama ('Umdat
Al Fiqh, Al-Muqni', Al-Kafi, Al-Mughni..)

➡ L'Imam Ahmad était un élève d'Ash-Shafi'i

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POURQUOI CHOISIR UNE ÉCOLE ?

- Pour ne pas suivre ses passions et suivre ce que l'on veut


- Afin de garder une certaine logique dans sa pratique
- Car la vérité s'y trouve
- Afin d'être apaisé en suivant les gens de science
- C'est suivre les plus grands savants de la communauté et 1400 ans
de science

Car regrouper les avis différents dans une même adoration est
invalide et même si ce sont dans des adorations différentes cela reste
problématique

Ibn Taymiyya a dit :

" Le consensus des Imams des 4 écoles est une preuve indubitable et
leur divergence est une vaste miséricorde. Celui qui ne suit aucun de
ces 4 Imams est complètement dans l'erreur car concernant la
chari'a toute entière, la vérité ne se trouve pas ailleurs que dans les
4 écoles"

Ibn Taymiyya a dit en page 263 du 14e volume de son ouvrage


"Majmu' Al-Fatawa" :

"Ceux qui suivent les écoles (Ahl Al-Madhahib), c'est-à-dire les


Hanafis, les Malikites, les Shafi'ites, les Hanbalites, leur religion est
une."

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