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Abû Hanîfa

juriste musulman

Abou Hanîfa
Biographie
Naissance5 septembre
Koufa (Califa
omeyyade)
Décès 18 juin 767 (
67 ans)
Bagdad (cal
abbasside)
Sépulture Bagdad
Nom ‫و َح ِن يَف َة الُّنْع َم اُن‬
dans la
langue
maternelle
Nom de ‫َم اِن ْب ِن َث اِب ٍت ْب ِن‬
naissance‫َم ْر ُز َبان الُكوِف ّي‬
‫الَّت ْي ِم ّي ِب اْلَو اَل ء‬
Surnoms ‫اإلمام األعظم‬, ‫ه‬
‫العراق‬, ‫قيه المَّلة‬
‫عالم اُألَّم ة‬, ‫ألئَّم ة‬
‫الُف قهاء‬
Activités Ouléma,
marchand, fa
Autres informations
Maîtres Hammad
ibn Abi
Sulayman,
Abd-al-Aziz
ibn Rafí ( ), d

Alqamah
ibn Marthad
( ), Muharib
d

ibn Diththar
( ), Nâfi’
d

Mawlâ ibn
’amr ( ),
en

Samak ibn
Harb ( ), d

Muhammad
al-Bâqir,
Abdul Malik
bin Omair
( ),
d

Muhammad
ibn
Munkadir,
Ibn Shihab
al-Zuhri, Ata
ibn al-Saib
( ), Talha ibn
d

Nafi ( ), Abd
d

al-Rahman
ibn Húrmuz
( ), Ja'far al-
d

Sâdiq, Zayd
ibn Ali, Ata
ibn Abi
Rabah ( ), en

Amr ibn
Dinar ( ),
en

Anas ibn
Malik,
Tawus ibn
Kaysan ( ), en

Al-Sha'bi,
Jabalah ibn
Suhaim ( ), d

Hishâm Ibn
'Urwah
Titre honorifique
Imam ( )
d

0:04
Prononciation
Œuvres principales
Musnad Abou Hanîfa,
Al-Fiqh al-Akbar ( )
d

Vue de la sépulture.
Nuʿmān ibn Thâbit ibn Zūṭā ibn Marzoubān (en arabe : ‫نعمان بن ثابت‬
‫)بن زوطا بن مرزبان‬, connu sous la kunya d'Abū Ḥanīfa (en arabe : ‫أبو‬
‫)حنيفة‬, ou respectueusement sous le nom d'Imam Abū Ḥanīfa[1] de
« plus grand imâm » (en arabe : ‫اإلمام االعظم‬, al-Imâm al-A'zam),
« lampe des Imams » (sirāj al-aʾimma) dans l'islam sunnite[2],[3],
était un théologien du iie siècle hégirien et du viiie siècle du
calendrier julien, ainsi qu'un juriste d'origine perse[2], qui devint le
fondateur éponyme de l'école de jurisprudence sunnite hanafite.

Celle-ci est demeurée l’école de droit musulman la plus suivie


dans la tradition sunnite[2]. Aujourd'hui, un tiers des musulmans
dans le monde suivent l'école de jurisprudence hanafite[4].

Biographie
Né en 699 dans une famille musulmane de Koufa[2], un des
centres d'apprentissage islamique de l'époque, il y a vécu presque
toute sa vie. Il est néanmoins connu pour avoir voyagé dans la
région du Hedjaz en Arabie lors de sa jeunesse. Là-bas, il a étudié
sous l'autorité des enseignants les plus renommés de La Mecque
et Médine à cette époque[2].

Origines et enfance

Son ascendance est généralement reconnue comme étant


d’origine persane, comme le suggère l’étymologie des noms de
son grand-père (Zouta) et de son arrière-grand-père (Mah).
L'historien Al-Khatib al-Baghdadi rapporte une déclaration du petit-
fils d'Abou Hanifa, Ismaïl ibn Hammad  (ar)
[5] allant selon lui dans ce
sens[3],[6]. La divergence dans les noms du grand-père et de
l'arrière-grand-père d'Abou Hanifa, tels que cités par Ismaïl, sont
considérés comme étant dû à l’adoption par Zouta d'un nom
arabe (Nou'man) après sa conversion à l'islam et que Mah et
Marzouban sont des titres ou des désignations officielles en
Perse. Le dernier désignant un margrave, se référant ainsi à
l'ascendance noble de la famille d’Abou Hanifa comme étant celle
des Marzoubans sassanides. L’opinion largement acceptée est
donc qu'il est très probablement d’ascendance persane[3],[6]. Le
Hadith des Persans, dans lequel Mahomet dit : « Si la science était
attachée à la plus haute étoile, un homme parmi les Persans
l’atteindrait », se réfèrerait explicitement à Abou Hanifa. Le faqîh
shâfi'îte As-Soyouti allant jusqu'à affirmer qu' « il a été
unanimement communiqué que cet hadith concerne et réfère à
Imâm-ı a’zam »[7].

Quant aux sources historiques, la plupart rapportent que ses


ancêtres venaient de Kaboul : lorsque les armées du califat des
Rachidoune pénètrent dans le Khorassan, son grand-père Zouta
est fait prisonnier et emmené comme esclave de Kaboul à Koufa
dans l'actuel Irak, où il est libéré contre le paiement d'une faible
rançon. Il choisit comme protecteur (mawlâ) la tribu arabe des
Banu Taym.
À Koufa, Zouta rencontre Ali[8], le cousin du prophète Muhammad,
qui en avait fait sa capitale en rajab 36 AH. Les deux hommes se
lient d'amitié. Thabit, un des enfants de Zouta, devient également
un proche d'Ali et de sa descendance et, avant de mourir en
martyr (chahid), le calife aurait fait des invocations à Allah pour
qu'il bénisse la progéniture de celui-ci et lui accorde de Sa
miséricorde[9]. Sa demande fut exaucée et Abou Hanifa[10] naquit
dans cette même ville de Koufa[11],[12] sous le règne du calife
omeyyade Abd al-Malik qui avait pour gouverneur local Al-Hajjaj
ben Yusef. Thabit ibn Zouta avait alors 40 ans.

Âge adulte

Durant son enfance, Abou Hanifa faisait déjà preuve d'une


certaine sagacité. Fakhreddine ar-Razi rapporte ainsi dans son
tafsir que Qatadah  , de passage à Koufa, fut interrogé par le
(en)

jeune Abou Hanifa, qui lui demanda de quel sexe était la fourmi
qui prévint ses congénères de l'arrivée de l'armée de Salomon
dans le 18e verset de la 27e sourate (An-Naml) du Coran. Qatadah
ne sut répondre à sa question. Abou Hanifa déclara alors qu'il
s'agissait d'une fourmi femelle. Lorsque Qatadah lui demanda sur
quoi il se basait pour affirmer cela, Abou Hanifa répondit qu'il se
basait sur le Coran qui emploie l'expression Qalat namla, alors que
si la fourmi avait été un spécimen mâle l'expression aurait été
Qala namla selon les règles de la grammaire arabe[13].
Élevé dans la religion musulmane (il mémorisa le Qor'ān), parlant
persan et arabe, le jeune Abou Hanifa était destiné à suivre les
traces de son père, commerçant à Koufa. C'est ainsi qu'avant sa
vingtième année, il fonda et fit prospérer un atelier de tissage de
la soie[14] (du khazza) ainsi qu'un commerce de vêtements. Il
possédait un grand bâtiment avec des ouvriers et des artisans et
ses ressources lui permettaient d'être indépendant et pouvait
concentrer ses énergies sur le savoir.

Un jour, Abou Hanifa croisa la route du célèbre imam Ach-Cha'bi


qui, voyant en lui des signes d'intelligence et de vivacité d'esprit,
l'incita à chercher la science religieuse auprès des ouléma et de
leurs cercles. Il s'initia d'abord à la philosophie et au kalâm avant
de les délaisser au profit de la littérature, la généalogie, l'histoire
de l'Arabie, et surtout à la science du fiqh et du hadîth.

Il eut l'occasion de rencontrer des tabi'îne et des savants[15],[16]


tels que les chi'ites Ja'far al-Sâdiq et Zayd Ben Ali[17] ou l'Imam
Mâlik ibn Anas au cours de ses nombreux voyages qui avaient
pour but de parfaire sa connaissance.

Théologie et droit.
La mosquée de Koufa en 1915

Au début de sa carrière, Abū Hanīfa se consacre à la théologie.


Dans ce domaine, il a rapidement gagné en notoriété et en
prestige à Kufa et a rassemblé son propre cercle d'étudiants
autour de lui. Il influence grandement un des premiers courants de
théologie musulmane, le murjisme. Son œuvre est le Musnad
Abou Hanifa, une collection de hadith. Plus tard, il s'est consacré
à la loi islamique. Son mentor était Hammad ibn Abi Sulaiman,
après qui Abu Hanifa a nommé son fils aîné. Il aurait également
entendu des conférences d'Ata ibn Abi Rabah à La Mecque. Il a
également fait la connaissance du 5ème et 6ème Imam des
Douze Chiites, Muhammad al-Bāqir et Jafar as-Sādiq, qui ont
également fondé l'école de droit jafarite. Parmi ses étudiants les
plus importants figurent Abu Yusuf, al-Shaybani et, après ceux-ci,
Zufar Ibn al-Hudhayl.

Il est ainsi établi qu'Abu Hanifa obtint sa connaissance


principalement de son maître Hammad ibn Abi Sulayman, qui
succéda à Ibrahim an-Nakha'i, qui succéda à son oncle Alqamah
ibn Qays an-Nakha'i, qui succéda à Abdullah ibn Masud, envoyé à
Koufa par le deuxième calife de l'islam Omar ibn al-Khattâb[18]. Ou
comme le veux la métaphore : « Le Fiqh a été planté par Ibn
Masud qu'Allah soit satisfait de lui, arrosé par Alqamah, récolté
par Ibrahim an-Nakha’i, broyé par Hammad, moulu par Abou
Hanifa »[19].
Il étudia pendant 18 ans sous la direction de Hammad, et bien
qu'il devint compétent pour enseigner, il resta son humble étudiant
jusqu'à sa mort en 737 date à laquelle il reprit le flambeau à l'âge
de 40 ans. Il tenait d'ailleurs ses cours au même endroit que ses
prédécesseurs depuis Abdullah ibn Masud.

Il avait une méthode d'enseignement originale qui était basée sur


la choura. Confronté à une question juridique, il ne donnait pas la
réponse directement mais exposait la question à ses disciples
pour que chacun propose une solution argumentée. Puis, il
commentait les propos de ceux-ci, en rectifiant ce qui méritait de
l'être, et enfin, au terme de la discussion, il montrait les différents
aspects du problème et donnait alors seulement les éléments de
réponse qui étaient alors enregistrés. Cette approche interactive
est caractéristique de l’école hanafite. En effet, Abou Hanifa s’est
fait connaître pour avoir favorisé l’utilisation de la raison dans ses
décisions juridiques (faqīh dhū raņy) et même dans sa théologie[2].
L’école théologique d’Abou Hanifa est ce qui deviendra plus tard
l’école maturidite de la théologie sunnite[2] même si des savants
hanafites tel qu'Ibn Abi al-Izz  (en) aient pu adhérer au dogme
atharite qui rejette la théologie islamique rationaliste (kalâm).
Mort

Tombe d'Abu Hanifa, 5 juin 1997

Le 15 Rajab 150 AH / 15 août 767, Abou Hanifa mourut en prison.


La cause de sa mort demeure incertaine. Abou Hanifa aurait émis
un avis juridique appelant à l'insurrection contre Al-Mansour qui
l'aurait empoisonné en retour. Une autre tradition raconte qu'en
146 AH / 763[20], al-Mansour, le deuxième monarque abbasside
offrit à Abou Hanifa le poste de juge en chef de l’État. Celui-ci
déclina l’offre, préférant rester indépendant.

Son élève Abou Yoûsouf a ensuite été nommé Qadi Al-Qudat (juge
en chef de l’État) par le calife Hâroun ar-Rachîd[21]. Entre-temps,
Yazid ibn Omar al-Fazari  , le gouverneur omeyyade de l'Irak, avait
(en)

reitéré la demande d'al-Mansour à Abou Hanifa, qui la refusa à


nouveau[22]. Il est rapporté qu'en réponse à al Mansour, Abou
Hanifa rétorqua qu'il ne se sentait pas de taille pour le poste ; et Al
Mansour, sachant pour quelles raisons il lui avait proposé ce
poste, se mit en colère et l'accusa de mentir. Ce à quoi Abou
Hanifa répondit : « Si tu dis vrai (c'est-à-dire au sujet du fait que je
suis un menteur), alors il est évident que je ne suis pas compétent
pour le poste de juge. Et si c'est moi qui suis dans la vérité, alors
je confirme que je suis incompétent. » Outré par sa réponse, le
monarque le fit arrêter, emprisonner et torturer[22]. Il ne fut jamais
nourri ni soigné[23], mais, même dans ces conditions, il continua
d'enseigner à ceux qui étaient autorisés à le voir.

La tradition dit aussi qu'il y avait 50 000 personnes qui ont assisté
à ses funérailles que la prière funéraire a du être répété six fois
avant qu’il ne soit enterré. Selon l'historien Al-Khatib al-Baghdadi,
des gens lui ont récité des prières funéraires pendant vingt jours
entiers. Plus tard, après de nombreuses années, la mosquée Abou
Hanîfa a été construite en son honneur dans le quartier
Adhamiyah de Bagdad, non loin de sa tombe. De son vivant, Abou
Hanifa a soutenu la cause de Zayd ibn Ali et d'Ibrahim ibn
Abdoullah ibn al-Hassan  , tous deux a'immah zaydites.
(ar)

En 914 AH / 1508[24], la tombe d'Abou Hanifa et celle d'Abd al


Qadir al-Jilani ont été détruites par Ismaïl Ier, le chah des
Séfévides[25] et en 941 AH[26] / 1534, les Ottomans qui
reconquièrent Bagdad l'ont reconstruite[27].

L'école hanafite
Article détaillé : Hanafisme.
Mosquée Abou Hanîfa

Abou Hanîfa est le premier à avoir « défini un ordre légal sur la


base d'une interprétation des sources qui fait appel au jugement
humain (en arabe : ‫رْأ ي‬, râ'y), non pour se substituer à la révélation,
mais pour faire un emploi plus complet des sources révélées. Sa
méthode n'est pas seulement exégétique, mais spéculative »[28].
En d'autres termes, dans le cadre de la charia, l'école hanafite
admet l'opinion personnelle du juge, que l'on appelle aussi le
« jugement préférentiel » (en arabe : ‫استحسان‬, istihsân), lorsque les
sources fondamentales traditionnelles (Coran, sunnah, ijma' et
opinions des sahaba et qiyas) ne permettent pas d'élucider un
cas. Cette démarche, ainsi que la décision qui en résulte, doit
toutefois « avoir pour base un élargissement de la troisième
source du droit, le qiyâs, ou raisonnement analogique »[29].

Cette école est aussi connue pour discuter des problèmes


hypothétiques de fiqh, à visée de pouvoir résoudre un problème
avant qu'il ne se pose. Les hanafites furent ainsi nommés les gens
de la raison.
On prête à tort à cette école un éloignement à la science du hadith
du fait qu'Abu Hanifah était incompétent dans ce domaine, or son
statut dans la science du hadith est attesté par de nombreux
spécialistes[30].

Parmi les continuateurs les plus connus de Abou Hanîfa, figurent


Abou Yoûsouf, Zufar Ibn al-Hudhayl et Mouhammad Al-Shaybânî,
ce dernier étant l'auteur du Grand recueil (Al-Djâmi Al-Kabîr)
rapportant les traditions de l'imâm.

Statut générationnel parmi les salaf


Abou Hanifa est considéré par certains comme l’un des Tabi‘un, la
génération d'après les Sahaba, qui étaient les compagnons du
prophète de l'islam Mahomet. Cela est basé sur des rapports
affirmant qu’il a rencontré au moins quatre Sahaba, dont Anas ibn
Malik. Certains rapports vont même jusqu'à dire qu’il a transmis
des ahadith de lui et d’autres compagnons de Mahomet[31],[32].
D’autres sont d’avis qu’Abou Hanifa n’a vu qu’une demi-douzaine
de compagnons, peut-être à un jeune âge, et qu’il n’a pas rapporté
directement leurs ahadith[31].

Abou Hanifa naît 67 années juliennes / 69 années hégiriennes


après la mort de Mahomet mais à l’époque de la première
génération de musulmans, dont certains vivaient jusqu’à la
jeunesse d’Abou Hanifa. Anas ibn Malik, le servant de Mahomet,
mourut en 93 AH / 711 et un autre compagnon, Abul Tufail Amir
bin Wathilah, mourut après 100 AH / 718, lorsqu'Abou Hanifa avait
20 ans. En outre, Ibn Hajar al-Haytami mentionne jusqu'à 17
sahaba qu'Abou Hanifa aurait rencontré : Anas ibn Malik, 'Amr ibn
Hurayth  , 'Abdullah unays al-Juhani, 'Abdullah ibn al-Harith, Jabir
(en)

ibn Abdullah, 'Abdullah ibn Abi Awfa  , Wathilah ibn al-Asqa', (en)

Ma'qil ibn Yasar, Abut Tufayl 'Amir ibn Wathilah, 'Āʾisha bint Ajrad,
Sahl ibn Sa'd  , Saib ibn Khallad, Saib ibn Yazid, 'Abdullah ibn
(en)

Busrah, 'Abdullah ibn Ja'far  , Mahmoud ibn Rabi', Abu (en)

Umamah  (en)
[33],[31].

Selon un des hadîths qu'il transmit via Anas ibn Malik : « Chercher
la connaissance est l'obligation de tout musulman »[34].

Accueil

Carte du monde musulman. L'Hanafisme (vert herbe) est l’école sunnite prédominante en Turquie, dans les Balkans, la Ciscaucasie, le Moyen-Orient du Nord et de nombreuses parties de
l’Égypte, en Asie centrale ainsi que dans la plupart du sous-continent indien.

Abou Hanifa est l’un des plus grands fuqaha de la civilisation


islamique et l’un des grands philosophes juridiques de
l'humanité[35]. Il acquit un statut très élevé dans les divers
domaines de la connaissance sacrée et influença
considérablement le développement de la théologie musulmane.
Au cours de sa vie, il a été reconnu par le peuple comme un faqih
de la plus haute éminence[36].

En dehors de ses réalisations savantes, Abou Hanifa est connu


parmi les musulmans sunnites comme un homme aux plus
hautes qualités personnelles : un homme accomplissant les
bonnes œuvres, remarquable pour son abnégation, son esprit
humble, sa dévotion et sa pieuse admiration d'Allah[37].

Sa tombe, surmontée d’une coupole érigée par des admirateurs


(parmi lesquels Abou Saad al-Khwarizmi ou al-Moustawfi, le grand
vizir de l'empereur seldjoukide Alp Arslan) en 459 AH / 1066, est
encore un sanctuaire pour les pèlerins[35]. Elle fut restaurée en
941 AH / 1535 par Soliman le Magnifique après la conquête
ottomane de Bagdad  (en)
[27].

Le titre honorifique d'al-Imâm al-A'zam ("le plus grand guide") lui a


été accordé[38] tant dans les communautés où sa théorie juridique
est suivie qu’ailleurs. Selon John Esposito, 41% de tous les
musulmans suivent l’école hanafite[39]. Sami Aldeeb mentionne
pour sa part qu'« environ la moitié des musulmans la suivent »[40].

Abou Hanifa avait aussi des détracteurs. Le savant zahirite Ibn


Hazm cite le tabi‘ at-tabi‘in Sufyan ibn `Uyaynah  (en) à son propos :
"Les affaires des hommes étaient en harmonie jusqu’à ce qu’elles
soient changées par Abou Hanifa à Koufa, Othman al-Batti à
Bassorah et Mâlik ibn Anas à Médine"[41]. L'ancien juriste
musulman Hammad ibn Salamah  (en) a raconté une fois l’histoire
d’un bandit de grand chemin qui se faisait passer pour un vieil
homme afin de dissimuler son identité; il a ensuite fait remarquer
que si le voleur était encore en vie, il serait un adepte d’Abou
Hanifa[42].

Ses œuvres
Beaucoup d'entre elles ont été perdues[17].

Kitaab-ul-Aathaar compilé par ses deux élèves Abou Yoûsouf et


Mouhammad Al-Shaybânî et contenant près de 70 000 hadîths.
Al-Fiqh al-Akbar. L'attribution de cet ouvrage à Abou Hanîfa est
contestée par certains hanafites et autres [Par qui ?]. Son contenu
fait appel à des notions qui n'étaient pas connues à son
époque [précision nécessaire].
Kitaabul Rad ala-l-Qaadiriyah
Al-'Âlim wa'l-Muta'allim, qui se présentait sous la forme de
dialogues. L'ouvrage semble perdu.
Musnad Abou Hanîfa, recueil de hadiths réunis en un seul
volume par Abou al-Mu'yid Muhammad ben Mahmûd al-
Khwârezmî (m. en 665 H). Pour composer cet ouvrage, l'auteur
s'est appuyé sur une douzaine recueils de hadiths dans la
tradition d'Abou Hanîfa [43].

Notes et références
1. ABŪ ḤANĪFA, Encyclopædia Iranica (http://www.iranicaonline.o
Ḥ , y p ( p
rg/articles/abu-hanifa-noman-b)  [archive]
2. Pakatchi, Ahmad and Umar, Suheyl, "Abū Ḥanīfa", in:
Encyclopaedia Islamica, Editors-in-Chief: Wilferd Madelung
and, Farhad Daftary.
3. S. H. Nasr (1975), "The religious sciences", in R.N. Frye, The
Cambridge History of Iran, volume 4, Cambridge University
Press. pg 474
4. Jurisprudence and Law – Islam (http://veil.unc.edu/religions/i
slam/law/)  [archive] Reorienting the Veil, University of North
Carolina (2009)
5. Celui-ci a donné la filiation patrilinéaire (nasab) suivante à
Abou Hanifa : Nou'man ibn Thabit ibn Nou'man ibn Marzouban.
6. Cyril Glasse, "The New Encyclopedia of Islam", Published by
Rowman & Littlefield, 2008. pg 23
7. Ahmet Djevdet Pacha (trad. du turc), L’Islâm et la voie de
Sunna, Istanbul, Hakîkat Kitâbevi, septembre 2013, 13e éd.,
112 p. (ISBN 1530501040 et 978-1530501045, lire en ligne (htt
p://www.huseyinhilmiisik.com/kitaplar/1islam.pdf)  [archive]),
p. 53
8. Qaṭṭān, Mannāʻ Khalīl. et ‫ مناع خليل‬،‫قطان‬., Tārīkh al-tashrīʻ al-
Islāmī : al-tashrīʻ wa-al-fiqh, Maktabat al-Maʻārif,‎1996
(ISBN 9960804372 et 9789960804378,
OCLC 51866282 (https://worldcat.org/fr/title/51866282) , lire
en ligne (https://www.worldcat.org/oclc/51866282)  [archive]),
p. 268
9. Mostafa Brahami, Évolution historique du fiqh : Les six grands
imams : Abû Hanîfa, Mâlik, Zayd, Ja'far, Shâfiî, Ahmad et les
autres..., Lyon, Tawhid, 2014, 431 p. (ISBN 978-2-84862-235-4
et 2-84862-235-0,
OCLC 1033470062 (https://worldcat.org/fr/title/1033470062)
), chap. 2 (« L'imam Abû Ḥanîfa »), p. 82
10. Bien qu'il n'ait pas eu de fille dénommée Hanifa, cet adjectif
épithète signifie le pur dans la croyance monothéiste.
11. (en) Josef W. Meri, Medieval Islamic Civilization: An
Encyclopedia, Routledge, 31 octobre 2005
(ISBN 9781135456030, lire en ligne (https://books.google.co
m/books?id=BFZsBgAAQBAJ)  [archive]), p. 5
12. Hisham M. Ramadan, Understanding Islamic Law: From
Classical to Contemporary, (AltaMira Press: 2006), p.26
13. (ar) Faḫr al-Dîn al-Rāzī, Tafsīr Faḫr al-Rāzī, vol. 24, Beyrouth, Dar
al-Fikr  ,‎1981, 272 p. (lire en ligne (https://books.google.fr/bo
(ar)

oks?id=f4ZMCwAAQBAJ&pg=PT186)  [archive]), p. 187


14. (en) M. Hadi Hussain (trad. de l'arabe), Imâm Abu Hanifah : Life
and work [« Allamah Shibli Nu'mani's Sirat-i-Nu'man »], Lahore,
Institute of Islamic Culture, 1972, p. 12
15. Al khayrat ul hissân
16. Tahdhîb ul Kamâl
17. Hervé Bleuchot, Droit musulman. Chap. II, section I, §5,
Presses universitaires d’Aix-Marseille, 2000 (lire en ligne (http
s://books.openedition.org/puam/979?lang=fr)  [archive])
18. M. Hadi Hussain, op. cit., p. 16. Certains auteurs assurent que
Abou Hanîfa aurait recueilli les traditions de certains
compagnons de Mahomet
19. (ar) Abd al-Ghani al-Ghanimi al-Hanafi / al-Maydani, al-Lubāb fī
sharḥ al-Kitāb : wa-huwa sharḥ mukhtaṣar al-Qudurī fi al-Fiqh
al-Ḥanafī, Dar Al-Kotob Al-Ilmiyah, 2016, 800 p.
(ISBN 978-2-7451-8496-2 et 2-7451-8496-2,
OCLC 1120750964 (https://worldcat.org/fr/title/1120750964) ,
lire en ligne (https://www.worldcat.org/oclc/112075096
4)  [archive]), p. 32
20. (en) Sümeyye Eryılmaz, « Imam Abu Hanifah » (https://www.aca
demia.edu/5268411/Imam_Abu_Hanifah)  [archive], sur
Academia.edu (https://www.academia.edu)  [archive]
(consulté le 12 août 2019)
21. « Oxford Islamic Studies Online » (http://www.oxfordislamicst
udies.com/article/opr/t125/e40?_hi=0&_pos=10)  [archive],
sur Abu Yusuf, Oxford University Press
22. Abou Hanifah (ra) aurait-il été châtié sévèrement par le calife
de son époque ?" (http://www.muslimfr.com/modules.php?na
me=News&file=print&sid=454)  [archive]
23. Al-Yaqubi, vol. III, p.86; Muruj al-dhahab, vol. III, pp. 268–270.
24. The Modern Part of an Universal History: From the Earliest
Account of Time, vol. 2, p. 287
25. Encyclopedia of the Ottoman Empire (https://books.google.co
m/books?id=QjzYdCxumFcC&pg=PA71&lpg=PA71&dq=hanifa+
tomb+destroyed+safavids&source=bl&ots=PdV5MaKFs9&sig=
0UhW6VaXCVVo0jFhkItxRPp_yC4&hl=en&ei=5gCuTeLqKIjagAf
x6ITsCw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=4&ved=0C
CUQ6AEwAw#v=onepage&q=hanifa%20tomb%20destroyed%2
0safavids&f=false)  [archive]
26. (en) Syed Ali Shahbaz, « Baghdad seized from Iran and annexed
to the Ottoman Empire » (https://www.imamreza.net/old/eng/
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27. Guy Burak, The Second Formation of Islamic Law: The Ḥanafī
School in the Early Modern Ottoman Empire, Cambridge,
Cambridge University Press, 2015, 1 p.
(ISBN 978-1-107-09027-9)
28. Louis Milliot, Introduction à l'étude du droit musulman, Paris,
Sirey, 1953, p. 12.
29. Louis Gardet, Islam, religion et communauté, Desclée de
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Annexes

Liens externes

Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :


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Hrvatska Enciklopedija (http://www.enciklopedija.hr/Natuknica.aspx?
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Swedish Nationalencyklopedin (https://www.ne.se/uppslagsverk/enc
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Hanîfah (http://www.ecolehanafite.com/index.php/al-fiqh-al-akb
ar/)  [archive]

Articles connexes

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