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Points: de Vue Initiatique S
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DE VUE
INITIATIQUE S
Pages
L'Etoile Flamboyante 13
Poèmes
Espérer 18
Rester jeune 20
L'Utopie 21
L'Hérésie de Manès 40
Les livres 55
Le Sérénissime Grand Maître de la Grande Loge de
France vient de publier à la Librairie PION, un important
ouvrage « LA FOI D'UN FRANC-MAÇON ». li a bien voulu
répondre à quelques questions et nous sommes heureux
de publier dans « POINTS DE VUE INITIATIQUES «, l'entre-
tien qu'il a bien voulu nous accorder.
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Réponse Je commencerai par vous répondre qu'elle est diffici-
lement traduisible dans une sorte de discours rationnel. Très
souvent on l'aborde en procédant de l'extérieur vers l'intérieur
et l'on aboutit à une dénaturation, à une méconnaissance totale
de ce qu'est l'ascèse initiatique. Il faut, au contraire, si l'on
veut la comprendre dans son authenticité, se placer au centre
du cercle, aller de l'intérieur à l'extérieur, privilégier l'existentiel
par rapport au rationnel, au didactique. Ce qui est avouer que
toute description, aussi fidèle soit-elle, en trahit l'esprit
véritable.
Question : Quel est d'après vous alors le but, la finalité de cette
ascèse initiatique «, pour reprendre une expression qui
vous est chère ?
Réponse : C'est exact. Mais l'histoire n'est pour moi ici qu'un
u
Question : Vous êtes, Sérénissime Grand Maître, Franc-Maçon et
Franc-Maçon écossais. Que signifie ce terme écossais ? Quel
est l'originalité, la spécificité de la Franc-Maçonnerie écos-
saise ?
Réponse : Toutes les Francs-Maçonneries du monde sont issues
d'un tronc commun, c'est-à-dire des loges de Francs-Maçons
opératifs dont on a tracé depuis le début du XIVe siècle (voir
Manuscrit Régius de 1350) Les Loges Ecossaises procèdent
donc de cette Franc-Maçonnerie opérative mais elles pro-
cèdent également de confréries chevaleresques. Cela on ne
peut le comprendre qu'en se reportant à la légende des
Templiers, persécutés par Philippe le Bel, c'est-à-dire à un
ordre chevaleresque. C'est ainsi que la Franc-Maçonnerie
écossaise est à la fois opérative et chevaleresque, qu'elle
fait appel aux outils des compagnons et aux armes des che-
valiers.
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Réponse r Selon moi, c'est l'essence même de la loi cosmique qui
permet à ceILli qui a su la pénétrer, grâce à l'initiation, de
retrouver l'éternel et d'accéder à l'universel. C'est l'identi-
fication du moi « avec le non-moi «, qui nous permet de
participer activement à la vie universelle.
L'initiation passe par trois stades : exploration, construction,
participation.
Et c'est la prise de conscience de la solidarité, de ' l'amitié «,
dLI microcosme avec le macrocosme, de la partie avec le tout,
de l'individu avec la collectivité, de l'homme enfin avec l'âme
universelle, que nous symbolisons dans le vocable de Grand
Architecte de l'Univers.
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Discours moral,
prononce le 23 Août 1765,
par l'Orateur de la loge
'
des Amis réunis (1)
7
ce double sentiment que j'appellerais mieux l'exercice géminé
d'une vertu qui se reproduit sous mille formes agréables et avan-
tageuses.
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des passions violentes, qui peut-être étoufferaient un sentiment
plus tranquille, plus doux, celui de l'amitié, le seul que nous
désirions, et qui nous convienne : les fatales équivoques que la
calomnie du profane a semé à ce sujet sur la conduite des Frères,
ne peuvent nous nuire ni nous affecter ; la honte en retourne sur
ses auteurs, et tandis que, hors de loge, nous rendrons toujours
à la Reine d'Amathonte le culte pur qui lui est dû ; tandis que le
Maçon laborieux, actif et sage, multipliera ses offrandes, sans
mêler jamais aux roses de l'amour des fleurs indignes d'être unies
à ses guirlandes ; qu'il borne ses hommages dans le temple de
la vertu à la Déesse du sentiment que l'amitié seule y règne
despotiquement pour sa gloire et son bonheur.
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est un lâche, l'auditeur un complaisant indigne. Ce commerce de
critique, de censure, de médisance, souvent de calomnie, est le
plus grand fléau de l'humanité. Ces monstres odieux guidés par
l'envie, soutenus par l'ignorance, foulent aux pieds l'innocence
et la vérité triste et abattue ne peut jamais réparer entièrement
le tort que lui font ces ennemis cruels. De leur bouche impure
coule un fiel, qu'elle répand à son gré, et qui laisse toujours après
lui quelques traces des impressions qu'il a faites : en vain pour
légitimer cette méthode barbare ose-t-on avancer que la charité
elle-même exige que l'on corrige les hommes, et que le moyen
le plus sûr est de leur faire apercevoir leurs torts sous l'enveloppe
du badinage, de la plaisanterie, et même de la satyre : la charité
des Maçons n'a pas ce caractère ; elle est doLice, compatissante,
tranquille, patiente elle éclaire ses frères, les instruit, les corrige,
mais sans jamais les flétrir, les choquer, les aigrir ; indulgente
sur leurs fautes, autant qu'attentive à leurs besoins, son rôle
est de ramener par la persuasion, et de secourir par une assis-
tance secrète, honnête, généreuse, qui n'humilie ni ne chagrine.
A la noblesse de ces procédés, mes chers Frères, pourrait-on
méconnaître celle de notre institution ? A la beauté de nos pra-
tiques, à leur utilité, n'aperçoit-on pas le prix de l'union et de
l'ensemble ? Aux charmes de notre morale, au sérieux de nos
travaux, ne devine-t-on pas faci!ement le but de notre association ?
Il n'est énigme que pour ces génies lourds, esclaves des surfaces,
et malheureusement fixés dans les limites que nos crayons
semblent circonscrire ; génies étroits qui jamais ne s'élancent
hors de la sphère des images que l'on met sous leurs yeux t
l'amour des vertus qu'elle prescrit, qu'elle fait faire aimer, et dont
la pratique et l'habitude s'amalgament avec notre propre existence.
Peut-être, mes vénérables Frères, dans ce faible essai vous ai-je
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mieux exprimé ce que l'Ordre doit être que ce qu'il est effective-
ment; mais condamneriez-vous la pureté d'une doctrine, d'un culte
quelconque, d'après l'abus et les torts de quelques-uns de ses
Ministres : les erreurs particulières de quelques Maçons qui nous
avilissent peut-être, qu'il faudrait connaître, convaincre, ou expul-
ser, ne nuisent point à l'Ordre en général, ses principes n'en sont
pas altérés, et j'ai la satisfaction particulière de les voir maintenus
avec pureté dans cette respectable loge. C'est sur la conduite
de ceux qui la composent que j'ai calqué les préceptes de morale,
que ce discours d'instruction m'a permis de vous détailler : puis-
siez-vous, toujours fidèles à des devoirs que vous connaissez et
que vous remplissez si bien, ne jamais oublier le nom des trois
principales colonnes qui soutiennent l'édifice. Entreprenons avec
force tout ce qui conduit au bien ; conduisons-nous avec prudence
et sagesse dans toutes les actions de la vie. La beauté de notre
Ordre dépend de la perfection de notre oeuvre. Daigne, ô grand
Architecte, protéger toujours les ouvriers de paix que je vois
réunis pour la reconstruction de ton auguste temple ; répands sur
eux la prospérité dont l'intarissable source est en toi. Fortifie leur
zèle, échauffe leur coeur, anime leur esprit, soutient leur courage,
décide leLir succès. Enfants de la mère commune le limon qui
les forma fut pétri par tes mains bienfaisantes ; ouvre-les avec
profusion en leur faveur, et sans jamais permettre qu'ils abusent
de tes graces, dirige l'emploi des trésors que tu leur réserves,
aux fins indiquées par ta sagesse infinie, pour ta gloire, pour le
bien de l'humanité, pour leur bonheur particulier, et pour l'accrois-
sement de l'empire de la vertu, dont ils renouvellent à ton nom
et en ta présence le voeu solennel, d'être sans relâche les plus
zélés spectateurs. Houzé, houzé, houzé.
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L'ÊTOILE FLAMBLOYANTE
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ce halo que l'usage religieux donnait, abusivement parce que trop
extensivement, aux visages des saints.
Il faudrait toutefois se garder de rapprocher l'aura et l'auréole
car nous aboutirions, je le crains, à une piste sans issue. D'autre
part la définition classique est fausse car l'aura n'enveloppe pas
seulement certains êtres, elle enveloppe tous les êtres... Sans
exception.
Mais avant d'aller plus loin, il me faut à présent vous livrer
quelques banalités de la physique moderne. Tout ce qui existe
vibre et l'homme n'est guère qu'une masse de molécules gravi-
tant à grande vitesse, Il n'y a pas de différence d'organisation
entre l'animal, le végétal, le minéral, le gazeux, ce qu'Hermès
Trismégiste, dans sa lumineuse sagesse avait déjà traduit par
Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas «. Notre corps
est un amas de soleils et de nébuleuses, un univers qui contient
à son tour des milliers, des millions d'univers.
Tout mouvement engendre l'électricité et notre cerveau, qui
fonctionne comme émetteur-récepteur, produit un courant qui a
pu d'ailleurs être mesuré. Notre corps entier en fait est électrisé
et entouré d'un champ magnétique celui-là même qui enrobe
les planètes et accompagne les molécules. Et ce champ magné-
tique peut être vu, détecté, dans certaines conditions :depuis
longtemps les ésotéristes l'on baptisé l'éthérique «. Cet éthé-
rique s'apparente à certains phénomènes qui intriguaient fort
jadis nos grands-pères, tels le feu Saint Elme que les marins
voyaient dans certaines conditions transfigurer la coque et les
mâts de leur bateau. Il s'apparente aussi au phénomène bien
connu des ingénieurs d'EDF. : celui de la « couronne «qui
entoure parfois les fils de haute tension. li a même eu une appli-
cation toute récente dans un fait divers que vous avez pu lire
dans la presse une explosion de gaz provoquée à l'extérieur
:
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Mais j'ai peur ici d'aller un peu loin... Alors, ramenons la
chose à ses proportions toutes simples, à des faits que tout le
monde connaît. Vous avez tous ressenti pour telle personne une
attraction irrésistible - vous direz presque à présent magné-
tique une sympathie ou une antipathie, au contraire, irrai-
sonnée. Souvent vous avez fait cette réflexion le bleu lui va
bien, ou au contraire le jaune ne lui convient pas... Ainsi, l'aura
:
persuadant qu'il voit des points lumineux il suffit d'un aimant ma-
noeuvré dans sa nuque pour que les points lumineux lui paraissent
se déplacer dans la direction indiquée par l'aimant. Les savant les
plus autorisés en sont arrivés à cette conclusion qu'on peut modi-
fier le champ de force qui entoure le corps humain de façon à
agir sur les centres du cerveau ».
Mais dans tout cela où est l'Etoile flamboyante, chère au
coeur de tout maçon [et que le compagnon, le jour de son élévation
au second degré a vu en son universalité], centre unique d'où
part la vraie Lumière. Eh bien précisément, c'est un catéchisme
hermético-maçonnique, celui du baron de Tschoudy, collecté par
Stanislas de Guaita, qui nous permet d'établir le lien, déjà suggéré
par O. Wirth. Commentant ce catéchisme Stanislas de Guaita en
effet déclare En fait c'est tout l'électro-magnétisme de la
personne (ce que nous avons, nous, nommé l'aura) que symbolise
l'Etoile
L'Etoile flamboyante qui était chez les égyptiens l'image
du fils d'lsis et du Soleil, d'Horus, symbole de la materia
prima »', source de vie, étincelle du feu sacré, comme la qualifie
Ragon, l'Etoile, signe favori des pythagoriciens qui la définissaient
en rapport avec le Nombre d'or «, signifie très exactement
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l'initié en qui le feu est éveillé « Feu de la volonté, de la person-
nalité bien sûr O. Wirth parle du signe magique se rapportant
aux pouvoirs de la volonté humaine « qui associe l'homme à
l'astre, ainsi que le voulait cet autre initié Paracelse, parlant de
l'ambiance impondérable qui constitue notre sphère d'influence
mystérieuse ». Feu intérieur encore, bien connu des adeptes de la
méditation yogique qui s'élève du niveau physico-chimique de la
calcination au niveau astral du feu solaire pour redescendre à la
quête du feu qui brûle en nous.
Les flammes du pentagramme dit encore O. Wirth, font allu-
sion à la puissance dont l'ouvrier dispose, si, maître de lui-même
et instruit des règles du grand Art, il sait extérioriser son feu
intérieur, afin de le mettre en oeuvre au bénéfice de son travail
désintéressé.
Ainsi s'expliquent les actions à distance, analogues en vérité
pour l'aura (ou l'Etoile flamboyante) à ce que sont les rayons de
la lumière ou les ondes de la chaleur.
Ainsi en arrive-t-on à cette mise en application d'une télégra-
phie sans fil, sans autre support matériel que les ondes que nous
émettons, à cette télépathie sur laquelle les savants russes et
américains poursuivent à l'heure actuelle, dans le plus grand secret,
des expériences qu'on dit passionnantes.
Mais ne flamboie pas qui veut. N'est pas étoile qui en rêve.
L'esprit a subi une profonde involution dans la matière et il est
difficile de s'en libérer. En fait la Franc-Maçonnerie est l'une des
rares voies où se trouve, dans son authenticité, la tradition la
plus pure. Mais si elle offre ses symboles il faut bien comprendre
que ce ne sont au départ que des outils. L'Etoile flamboyante n'est
rien, tant que l'on n'a pas décidé de la faire surgir de notre gangue
charnelle. Nous souvenant de la leçon de Platon, cet autre initié,
qui enseignait que les dieux étoilés avaient créé les hommes et
que ceux-ci devaient retourner à leur étoile après la mort.
Serions-nous donc ces étoiles éteintes qu'il nous appartient,
initiés, de faire à nouveau flamboyer ?.. Alors se vérifierait la
parole du Zohar « « Tout ici-bas se passe comme en haut. Sur
le firmament qui enveloppe l'univers, nous voyons de nombreuses
figures formées par les étoiles et les planètes. Elles révèlent des
choses cachées et de profonds mystères. De même sur notre peau
qui entoure l'être humain, il existe des formes et des traits qui
sont les étoiles de nos corps «...
16
Et quand un maçon apprend à manier ce feu intérieur, celui-là
même des vrais alchimistes de naguère, c'est sur son aura qu'il
agit. Son aura qu'il doit purifier, régénérer, jusqu'à la rendre rayon-
nante de force, de sagesse, de beauté. Mais alors, ce maçon-là,
c'est un saint. C'est le véritable apôtre de l'Eglise du Paraclet
dont ont rêvé beaucoup de nos maîtres.
Pour l'heure (certainement), il ne s'agit que d'une voie à suivre,
d'une forêt à défricher. Avec l'aide de la science, la clairvoyance
de nos symboles, la ferme volonté de nos coeurs. Car en ce
domaine, là encore les initiés ont précédé les savants, et peut-
être encore les techniciens. Mais tout vient en son heure. Et
demain des hommes, nos frères peut-être, parleront de l'aura
comme nous parlions simplement de l'esprit...
Ceux-là toutefois car ceci reste notre privilège ne
sauront pas que c'est l'Etoile flamboyante qui nous avait montré
le chemin.
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Espérer
Espérer, espérer. Ce mince filet d'eau
Qui coule au flanc de la montagne, humble ruisseau
Ou fleuve voyageur oublieux de la source,
N'a-t-il pas tout au long de sa chantante course
Le désir, l'espérance, hélas peut-être en vain,
D'aller grossir les flots d'un océan lointain ?
18
Tout vouloir,
Tout chanter...
J'ai voulu tout aimer, et je suis malheureux,
Car j'ai de mes tourments multiplié les causes.
(SULLY PRUDHOMME : La Vie Intérieure).
19
Rester Jeune
C'est vouloir que l'esprit conserve ses vingt ans,
Même si les cheveux sont plus rares et blancs.
C'est sourire au matin comme un enfant qui chante,
S'émerveiller des soirs. Si la lune est absente
La créer pour soi-même et d'un ciel étoilé
Illuminer la nuit et l'horizon voilé.
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L'UTOPIE
Le point de départ de l'Utopie est la chute telle qu'elle est
décrite dans la génèse car, c'est à partir de là que l'homme prend
conscience de sa nudité, de son imperfection et c'est là donc que
commencera sa quête incessante d'un infini, d'un paradis perdu.
Cette condition fondamentale de l'homme c'est l'intuition du poète
plus que le raisonnement du philosophe qui nous la dépeint borné
dans sa nature, infini dans ses voeux, l'homme est un Dieu tombé
qui se souvient des cieux '. Lamartine. Cette dichotomie naturelle
chez l'homme déchiré entre deux pâles, Jean Servier, en Socio-
logue, la trouve dans un examen de la société : la cité tradition-
nelle ayant été construite sur le plan mythique de l'univers, sa
pureté, c'est-à-dire sa fidélité au mythe, ne peut que s'altérer dans
le temps malgré la répétition des rites de consécration. La Société
traditionnelle cherche à se rapprocher de la perfection des origines
et à prolonger le moment primordial de sa fondation.
21
k
Cette réflexion qui débouche sur l'utopie n'est possible qu'en
temps de crise spirituelle, sociale ou économique. Chez Platon
et les philosophes grecs en pareille période, c'est e désir de
restructuration « de la Cité afin d'être plus fort à l'avenir. On
ne songe pas à la cité parfaite dans l'univers connu E OIKOU-
MENE qui engloberait Grecs et Barbares, comme plus tard Saint
Paul voudra abolir les barrières entre JLIifs et Gentils. C'est donc
le christianisme qui fait éclater le concept de la cité tradition-
nelle repliée sur elle-même en unissant les hommes dans un
même amour... Cette utopie comment peut-on aimer les Perses
quand on est Grec est fondée sur la fraternité humaine, le
mépris des richesses, c'est le règne nouveau que prêchent les
apôtres du christianisme primitif. Jean XXI!l qui reprendra cette
idée d'une OIKOUMENE tolérante et fraternelle où les Francs-
Maçons ne seraient pas exclus je le rappelle ne fait que rejoin-
dre l'Utopie initiale. Cette utopie qui est présente chez l'homme
d'Etat, le penseur, l'industriel, l'homme d'église, le révolution-
naire, chez tous ceux qui rêvent de transformation du monde
sans parfois savoir qu'ils ont un dénominateLr commun. Voici
comment Jean Servier décrit ce rêve utopique. «Elle est avant
tout une volonté de retour aux structures immuables d'une cité
traditionnelle dont ils se veulent les maîtres éclairés, une cité se
dressant par delà les eaux troubles du rêve, comme une île au
bout de l'océan, comme la cité de l'homme délivré de ses angoisses
au bout de la nuit «.
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signifie celui qui disserte à perte de vue, qui se perd dans les
nuages, d'où l'Utopie.
23
Revenons maintenant à la genèse au moment ou Libram/
Abraham reçoit la promesse de Dieu. Cette promesse n'est autre
que la terre promise vers laquelle lsraèl s'est mis en marche pour
ne jamais s'arrêter. Si cette marche est éternelle car l'homme
infini dans ses voeux reste borné dans sa nature, elle passe par
un mieux être social, par un bonheur terrestre dans un pays où
coulent le lait et le miel. Cette utopie spirituelle sera la force
d'Israêl dans les combats de tous ordres que ce peuple mènera
par la suite.
24
vous massacrez les uns les autres. Apaisez donc vos haines et
prenez la route du Saint Sépulcre (J. Servier)..
25
rêve qui reprend ses droits vers le Pays de Nulle part, ce seront
T. More et F. Rabelais.
26
Il me semble que dans toute analyse de l'Utopie de Sir Th. More,
on ne peut passer sous silence deux dominantes : premièrement que
c'est une oeuvre où la religion est présente car elle est écrite par
quelqu'un qui mourra martyr de sa foi et dont le nom figure en
martyroloçjie de l'Eglise Catholique et, deuxièmement, que la vision
politique du Chancelier d'Angleterre y est manifeste. Si certains y
ont vu la première oeuvre de polémique communiste, on comprend
pourquoi.
27
L
Raphaêl raconte à Th. More comment il visita l'Angleterre et
engagea une discussion avec un certain homme de loi sur la peine
capitale pour vol. Je pense qu'il n'est pas superflu de vous trans-
mettre son argumentation qui, on a peine à le croire, date du xvie
siècle. Sous ce rapport, vous autres anglais, comme la plupart
des autres nations, me rappelez les pédagogues incompétents qui
préfèrent donner des coups de canne à leurs élèves plutôt que de
les enseigner. Au lieu d'impliquer ces punitions horribles, il serait
plus indiqué de donner à chacun quelque moyen de subsistance
de sorte que personne ne se trouve dans l'affreuse nécessité de
devenir d'abord tin voleur et puis un cadavre.
En d'autres mots dit Raphaél vous créez des voleLirs que vous
punissez après pour vol ! Comme remède à ce mal social, Raphaêl
propose un système inspiré du droit romain. Il cite cette forme de
servitude pénale qu'est le travail dans les mines et carrières où
les prisonniers étaient logés et nourris [2). Une sorte de libérali-
sation des peines judiciaires. Il semble bien que l'Angleterre de
ce début du XVl siècle ignorait ou passait sous silence cet aspect
du droit romain.
Le problème des clôtures, des fils barbelés qui ont illustré beaucoup
de « westerns
Au lieu d'être tout simplement soumis à la peine capitale.
28
L'entretien entre Raphaêl et Th. More se poursuit et ils abor-
dent une autre question brûlante d'alors la propriété privée. Voici
comment Raphaêl voit les choses ...à dire vrai, mon cher More,
je ne vois pas comment vous obtiendriez une vraie justice ou la
prospérité aussi longtemps que la propriété privée existe et tout
est évalué en terme d'argent «. L'argument de Th. More qui fait
l'avocat du diable est de lui opposer l'absence de motivation qui
résulterait d'un système où la propriété privée serait abolie et où
chacun compterait sur son voisin pour travailler à sa place. A
ceci, Raphaèl ne donne pas une réponse directe car peut-être
il n'y en a pas, mais il cite l'Utopie car, dit-il, si vous m'aviez
accompagné en Utopie vous auriez constaté que c'est possible I
29
Membres des prétendus ordres religieux quelle quantité de
travail fournissent-ils ? Ajoutez les riches, particulièrement les
propriétaires fonciers communément appelés nobles et gentils-
hommes. Incluez leurs domestiques... finalement ajoutez à la liste
les mendiants qui sont en parfaite santé mais qui prétendent être
malades afin de faire excuser leur paresse. Quand vous les aurez
comptés, vous serez étonnés de constater combien peu de gens
produisent ce que le genre humain consomme
30
nous a créés et à qui nous devons notre vie et notre capacité
d'être heureux et ensuite que nous devons vivre aussi aisément
et joyeusement que possible en aidant notre prochain à faire de
même.
31
où il allait être décapité, il demanda à l'officier de l'aider « Je
:
I
vous prie, Messire Lieutenant, aidez-moi à monter je me chargerai
de descendre tout seul «, humour qui est le reflet d'une très
grande sérénité.
32
de la Solidarité
L'interlocuteur
Vous n'en voudrez pas, j'en suis sûr, à un interlocuteur de bonne foi de
poser, à vous-même et à vos Frères de la Grande Loge de France, une question
qui peut paraître embarrassante, voire même insidieuse...
Le Franc-Maçon
Je vous écoute avec le plus grand intérêt
Merci, Monsieur! Vous n'ignorez pas qu'à l'heure actuelle, à travers le
monde, on invoque à tort et à travers le principe de la Solidarité, en tant que
règle de conduite entre peuples plus et moins favorisés, plus et moins déve-
loppés.
Comment pourrions-nous l'ignorer ?
Or, il se trouve que certains Etats en détresse en appellent aux pays nantis
en faisant valoir l'intérêt de ces derniers à accorder leur assistance -
intérêt qui peut se traduire par des transactions commerciales et financières,
par des crédits, des emprunts, des missions éducatrices, des stages de forma-
tion, en somme par des échanges profitables aux deux parties. D'autres peuples
sous-développés se réclament du principe humanitaire, de la solidarité : au
fond, ils demandent exactement les mêmes services que ceux que j'ai décrits
en premier, mais avec une motivation différente. Un troisième groupe se fait
menaçant : si on ne nous aide pas, cela se traduira finalement par la guerre
ou quelque autre phénomène violent. Trois solidarités différentes sont ainsi
évoquées : celle des intérêts, puis la solidarité humaine, enfin la solidarité
devant un péril mortel. Quelle attitude ado ptez.vous, en tant que Francs-Maçons,
vous qui avez depuis des siècles pratiqué un genre de solidarité inspiré avant
tout par des considérations éthiques et morales ?
En effet, votre question embarrasserait bien des gens Essayons donc,
ensemble, de voir plus clair. J'ai l'impression que sous un même vocable, on
entend des comportements fort différents les uns des autres. Ce que nous
pouvons tenter avec quelques chances de succès, c'est de clarifier les idées,
ainsi que les termes employés pour les exprimer. La solidarité pratiquée
par les Francs-Maçons pourrait nous servir d'étalon de mesure et d'évaluation.
Ce serait déjà fort utile
Alors commençons par déblayer le terrain posons les jalons d'une
structure logique ;et voyons l'édifice que nous pouvons y construire.
35
L
Vous considérez donc vos méthodes traditionnelles comme aptes à être
appliquées à un problème très moderne ?
En lui-même, le problème ne comporte rien de fondamentalement neuf
ce qui a changé avec le temps, c'est la technique à laquelle on peut avoir
r
recours pour lui apporter des solutions. Constatons d'emblée que nous avons
affaire à quelque chose de typiquement humain aux autres paliers de la
;
nature, nous trouvons bien ce qu'on appelle l'instinct grégaire, l'action com-
mune d'un certain nombre d'unités de la même espèce - non structurée
chez les animaux vivant en troupeaux, excepté peut-être pour le chef de file
qui sert de guide ou de veilleur davantage organisée chez les insectes
de la ruche, de la termitière ou de la fourmilière, mais où le système de
reproduction est principalement sinon exclusivement en cause. Chez les
hommes, par contre, un acte conscient intervient dès les premières mani-
festations de la vie à deux ou à plusieurs appelons cela provisoirement
l'interdépendance le couple, puis la famille, plus tard la tribu, le clan, le
t
36
Faites-vous allusion à la solidarité entre Francs-Maçons ?
Non si vous entendez par là une limitation quelconque au profit des
membres de notre Ordre oui si nous procédons du simple au complexe,
du microcosme représenté par la Loge jusqu'au macroscosme représenté par
l'humanité tout entière.
37
F
prétends pas que nous soyons déjà arrivés à des résultats spectaculaires et
mirifiques :nous croyons seulement nous être engagés dans la voie qui
correspond le mieux à nos principes.., en même temps qu'à vos préoccupa-
tions.
C'est-à-dire ?
Nous avons constaté que le terme même de « solidarité « ne réussit pas
à entraîner une action assez puissante ni à inspirer les responsables dans ce
qu'ils doivent entreprendre. A qui la faute ? Ou encore, à quoi attribuer cette
carence ? Que vous preniez les exhortations pontificales ou les recomman-
dations du secrétaire général des Nations Unies, les programmes politiques
des gouvernements de toutes tendances, ou encore les oeuvres généreuses
des auteurs jouissant de l'audience la plus large,
déclarations faites maintes et maintes fols par les Francs-Maçons eux-mêmes
il se produit toujours ceci : on demande aux hommes, à tous les échelons
-
et je n'oublie pas les
civiques et à tous les niveaux philosophiques, de faire quelque chose qui n'est
pas inscrit dans leur nature profonde. Vous n'avez pas besoin de dire : Mange
à ta faim « Chacun le fera dans la mesure de ses possibilités. Mais vous
dites « Au lieu de manger à ta faim, partage avec celui qui n'a pas de
quoi se nourrir ou encore Au lieu de gaspiller ou de laisser chômer tes
moyens, donne-les à celui qui n'en dispose pas l « Et on ne vous écoute
pas Inutile de dire « Aime tes proches ! Tu te sacrifies volontiers pour
ta famille. Mais suggérer Aime ton prochain « ne rencontre qu'un écho
faible et insuffisant. Pourquoi, mon ami ? Pourquoi ?
Vous me prenez au dépourvu...
Eh bien, parce que vous ne savez pas vous ne savez pas, ou vous ne
voulez pas savoir, que les hommes se conditionnent les uns les autres vous
oubliez en quoi chacun dépend des autres et vous ne vous rendez pas compte,
de ce fait, que les autres dépendent de vous Vous préconisez la liberté,
soit mais vous oubliez les liens, les rapports obligatoires Vous vous compor-
tez comme des enfants pour qui la vie est faite de jeux et de contraintes
d'apprentissage, sans prendre conscience de ce que cela impose à leurs
parents et leurs éducateurs
Et vous en concluez ?..
Quand une branche tombe de l'arbre ou qu'une automobile renverse un
piéton, vous avez recours aux lois de la physique pour vous l'expliquer -
vous allez même mettre en garde vos enfants contre les périls matériels
qui les menacent. Quand un homme meurt de faim ou qu'un autre est privé de
toute affection, vous incriminez.., quoi exactement ? les lois de la société I
Mais cette société, c'est vous-même, c'est Toi et Lui et Elle et Moi qui agissent
à tort ou pèchent par omission.., ou qui ignorent comment se comporter en
tant que membres de la société ! A mesure que notre vie devient plus complexe,
notre interdépendance s'accroit, et nous ressentons avec de plus en plus
38
1.
d'acuité les carences humaines qui causent les souffrances des autres êtres
humains ! Cela durera-t-il éternellement, ou peut-il y avoir un changement?
Dites-le moi
Vous ne m'avez pas encore convaincu
Vous devez vous en convaincre vous-même. Croyez-vous qu'il existerait
une Franc-Maçonnerie si elle n'avait pas reconnu les lois de l'interdépen-
dance des hommes ? Croyez-vous que nous préconiserions et pratiquerions
la Fraternité si elle ne nous paraissait pas comme une nécessité ? Croyez-
vous que la notion même de solidarité subsisterait parmi nous si nous n'étions
pas convaincus de ses vertus, au sens le plus élevé du terme ?
Est-ce à dire que vous donnez une forme et un contenu nouveaux à des
nécessités humaines que la plupart des hommes ne reconnaissent pas comme
telles ?
Soyons modestes : disons que nous allons dans cette direction, mais
qu'il nous reste encore beaucoup de chemin à faire. Je ne tiens absolument
pas à ce que la Franc-Maçonnerie se pare de vertus qu'elle n'a pas assez
nettement définies et suffisamment approfondies jusqu'ici. Aucun miracle ne
se produira, vraisemblablement. La seule promesse réside dans l'effort.
J'en reviens donc à ma question initiale : la Franc-Maçonnerie croit-elle
pouvoir agir efficacement dans le sens de la solidarité entre les hommes et
les peuples, /es races et les classes ?
Vous la jugerez selon les hommes qui la composent et selon l'accom-
plissement de l'oeuvre à laquelle ils se sont voués.
SEPTEMBRE 1975
39
t
p
L'HRSIE DE MANÈS
Connaissez-vous MANES ? Ce nom ne vous dit rien ?
40
MANES posait en postulat l'existence de deux principes contraires
le bien et le mal synthétisés par la lumière et les ténèbres, l'esprit et la
matière, le Dieu bon et le Diable.
Un combat sans merci s'engagea entre ces deux forces antagoniques et
les ténèbres étaient sur le point de triompher de la lumière lorsque le bon
Dieu imagina de créer l'Homme. Celui-ci, doté de toutes les perfections, allait
combattre à ses côtés pour le triomphe du bien sur le mal.
Hélas, cet homme créé fLit vaincu par ses besoins naturels la concupis-
:
41
Les démarches de progrès sont ruinées par le défaitisme, les préjugés
et le désordre des esprits.
Pourquoi ?
Est-ce parce que durant ce XX siècle nous avons été trop combles ou
au contraire trop malheureux, trop nantis ou trop pauvres, parce que les inéga-
lités sont trop criantes ou le nivellement excessif, parce que nous avons trop
de liberté ou pas assez ?
- Qui est responsable de ce déplorable état de chose, /e système
ou le psychisme, la société ou l'homme, la collectivité ou l'individu, la fatalité
ou vous-même ?
Autrement dit, subissez-vous un état de fait imputable au monde extérieur
ou au contraire un état d'âme collectif dont chacun de nous est comptable ?
*
**
L'idée que je puisse insinuer que vous avez une parcelle de responsabilité
dans une attaque de banque, une agression ou une prise d'otage vous révolte,
dites-vous ?
Eh bien ! calmez votre indignation et réfléchissons ensemble.
Etes-vous bien certain d'avoir toLijours fait ce que vous pouviez, ce que
vous deviez pour maintenir un équilibre social dont la rupture mettrait en
péril votre liberté, vos conditions de vie et peut-être votre existence et celle
des êtres que vous aimez ?
N'avez-vous pas contribué par votre comportement de tous les jours à
créer ce climat de violence que vous dénoncez maintenant ?
Vous êtes libre, donc responsable. Vous êtes aLitonome, donc solidaire.
Votre responsabilité et votre solidarité dépassent largement le cadre de
votre famille, de votre cité et de votre nation. Elles s'étendent à tous les mem-
bres de la communauté humaine,
Si vous pouvez aller et venir, manger, dormir et faire l'amour c'est grâce
à l'énergie créatrice de milliers d'inventeurs, grâce aussi au travail de millions
d'hommes et de femmes qui, jour après jour, contribuent à votre confort et à
votre sécurité.
Dans votre travail, dans vos loisirs, dans votre vie familiale, dans vos
activités diverses, éprouvez-vous toujours un sentiment de gratitude et de
fraternité profonde à l'égard des êtres qui vous entourent et du bien-être qu'ils
créent continuellement pour vous ?
Ne vous insurgez-vous pas souvent in petto contre les multiples contraintes
que vous impose la promiscuité grandissante de la vie en société, et incons-
ciemment n'avez-vous pas fait vôtre cette amère boutade égoïste à prétention
philosophique L'enfer, c'est les autres » ?
En ronchonnant à tout propos contre les moindres événements qui vous
contrarient n'avez-vous pas contribué à créer ce climat d'aigreur et de défiance
qui empoisonne les rapports sociaux actuels ?
42
Bien mieux, n'avez-vous jamais détourné la tête et continué votre chemin
en voyant un passant attaqué dans la rue par un voyou, de crainte de prendre
un mauvais coup, alors qu'avec les dizaines d'indifférents pressés qui vous
entouraient il vous eût suffi de vous approcher pour mettre le malfrat en
fuite ?
N'avez-vous jamais, en voyant une voiture en panne sur l'autoroute,
appuyé sur l'accélérateur plutôt que de vous arrêter à un poste téléphonique
pour appeler un dépanneur, de crainte d'arriver à l'étape quelques minutes
plus tard que vous ne l'aviez prévu ?
N'avez-vous jamais fui lâchement à la vue d'un accident de crainte d'être
impliqué comme témoin dans une procédure ennuyeuse ?
*
**
Vous me dites que vous vous acquittez de votre devoir de charité en
cotisant régulièrement à telle, telle et telle oeuvre philanthropique. C'est bien,
mais ce n'est rien...
Les hommes ne vivent pas seLilement de pain, lis vivent aussi d'amour.
Eh oui ! d'amour.
Et c'est souvent lorsqu'ils ont trop de pain et pas assez d'amour qu'ils
deviennent méchants et violents.
Perdus dans une foule indifférente, ils surcompensent leur solitude par
un appétit boulimique de plus en plus dévorant pour les biens matériels.
Vous n'êtes pas un ange parce que vous n'avez jamais attaqué une
épicerie, et ceux qui prennent des otages pour se procurer à tout prix cet
argent par lequel ils croient follement acheter le bonheur qui les fuit, ne sont
pas des démons.
Ils sont faits de la même pâte que vous-même.
N'y avez-vous pas songé, quand avec stupéfaction vous avez appris que
le conducteur du stock-car meurtrier assassinant de sang-froid une innocente
jeune femme, n'était qu'un pauvre petit manchot probablement frustré d'affec-
tion ?
Seriez-vous étonné d'apprendre que le voyageur du métro que vous avez
laissé sanglant sur le quai après une attaque à laquelle vous aviez assisté
impavide, est sorti le lendemain dans la rue avec un revolver, pour tirer sur
tous ceux qui ressembleraient de près ou de loin à ses agresseurs de la
veille ?
*
**
Ne vous méprenez pas sur mon propos. Tenter d'expliquer ne signifie ni
accepter ni excuser. Les actes de violence sont injustifiables. Leurs auteurs,
quels qu'en soient les motifs ou les mobiles, en portent la responsabilité première
et on ne saurait y substituer celle d'une société, entité morale et abstraite,
dont on oublie trop volontiers que son climat général n'est que la résultante
des tendances des individus qui la composent.
43
L'hérédité et l'éducation ne sont, en vérité, que peu de chose face à la
volonté d'un être conscient et raisonnable. Prétendre le contraire aboutit à
priver l'homme de toute liberté, donc de toute dignité, à faire de chacun
de nous un irresponsable, donc un esclave,
Je voudrais simplement vous pénétrer de l'idée que, comme membre de
cette société, vous ne pouvez vous en abstraire et la juger de l'extérieur sans
démissionner de votre condition humaine, Vous ne pouvez à la fois tout attendre
d'elle et ne rien lui apporter.
Ma seule ambition est de tracer, face au portrait de l'homme objet, égoïste,
irresponsable, revendicatif et pleurnichard, la silhouette de l'initié, libre, éclairé,
présent et agissant.
Celui-là croit qu'en fournissant ses quarante heures de travail, en payant
ses impôts et en faisant la charité de quelques sous il est quitte envers la
grande famille des hommes. Celui-ci en revanche, sait qu'il n'a jamais fini de
s'acquitter de sa dette de reconnaissance envers ses semblables, ceux du
passé, du présent et du futur, et qu'il leur doit, non seulement son concours
matériel mais aussi sa présence cordiale, son sourire, son réconfort et son
amour. Un geste de compassion apporte mille fois plus qu'un don matériel,
si généreux, soit-il.
Car si parfois « l'enfer c'est les autres , on peut dire que, sans les autres,
le paradis lui-même n'est qu'un désert.
Il est grand temps que nous prenions tous nettement conscience de la
nécessité très actuelle de compléter l'adage négatif de la morale formelle
Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fît «, par ce précepte
positif qui constitue depuis toujours l'unique commandement de la morale
maçonnique : Commence par faire pour autrui tout ce que tu souhaiterais
que l'on fît pour toi-même.
OCTOBRE 1975
44
I
LA COMPRÉHENSION
DE L'AUTRE
ET LA TOLÉRANCE
Pour bien préciser le rôle de la Grande Loge de France dans les divers
aspects de la pensée contemporaine, il n'est sans doute pas inutile, sinon
de remonter à ses origines, du moins de s'arrêter un instant sur ses prin-
cipes fondamentaux dans leur plus récente rédaction, celle de 1968.
Dans notre Constitution, il est proclamé que la Franc-Maçonnerie a pour
but essentiel , l'amélioration constante de la condition humaine, tant sur le
plan spirituel et intellectuel que sur le plan du bien-être matériel «, et le
document ajoute Dans la recherche constante de la vérité et de la justice
les Francs-Maçons n'acceptent aucune entrave et ne s'assignent aucune
limite. »
45
Ce que nous appelons habituellement la vérité n'est donc que la descrip-
tion du réel dans un domaine donné, dans un temps donné et dans des
conditions données.
Et le réel est une vérité qui ne peut être que partielle ou provisoire
dans le temps et dans l'espace.
Nous devons donc être prudents dans nos affirmations et toujours prêts
à la critique. Car nos affirmations ne sont trop souvent que le résultat d'un
pari avec plus ou moins de probabilités de vérité.
D'où cette prudence dans nos jugements. De ce fait, très souvent, dans
nos Loges les jugements diffèrent de l'un à l'autre. Chacun respecte la
pensée d'autrui dans sa libre expression.
Chacun est libre de critiquer la pensée de ses frères mais doit surtout
remettre sur la sellette sa propre pensée.
Le Maçon, dans sa Loge, recherche la synthèse des diverses conceptions,
synthèse qui convient le mieux à élaborer une morale et une condition
d'action qui conduira au but envisagé.
C'est là, peut-être, la source vive des plus grands malheurs de l'humanité.
Les Grecs anciens, ces grands penseurs, ont bien médité sur les sophismes.
Rappelons Zénon d'Elée avec son exemple d'Achille et la tortue, Il montre
et prouve par un raisonnement qui semble impeccable qu'Achille, qui court
après la tortue, ne l'atteindra jamais, alors que la plus simple expérience nous
prouve immédiatement le contraire.
46
E
Combien de raisonnements honnêtes et scrupuleux sont du même type.
GALILEE a été condamné par le Pape et la curie, qui arguaient que son
raisonnement était contraire au bon sens, et cependant...
47
C'est pour cela que nous attachons une si grande importance à la tolérance
dans nos principes et c'est là que je voulais en venir.
C'est pourquoi nous nous efforçons d'avoir pour principe et règle absolus
de laisser à chacun la liberté d'exprimer ses opinions alors même que
nous ne les partageons pas toujours.
Cela consiste, non à renoncer à ses convictions, ou à s'abstenir de les
manifester, mais à s'interdire tous moyens violents, injurieux ou dolosifs,
en un mot à proposer ses opinions sans chercher à les imposer.
II
Mais alors se pose une question la tolérance a-t-elle des limites ? Je
réponds OUI, devant l'intolérance.
Et pour conclure, je ne peux pas m'empêcher de citer notre Frère
VOLTAIRE qui, dans son dictionnaire philosophique au mot Tolérance écrit
Qu'est-ce que la tolérance ? C'est l'apanage de l'humanité. Nous sommes
pétris de faiblesse et d'erreurs. Pardonnons-nous réciproquement nos sottises,
c'est la première loi de la nature.
Voilà pourquoi tous les membres de la Grande Loge de France font de
la tolérance leur principe absolu, et voilà pourquoi tous les Francs-Maçons
s'efforcent de s'entendre pour le plus grand bien de l'humanité.
Ainsi, les auditeurs qui nous ont fait l'honneur de nous écouter ce matin,
auront peut-être une idée plus claire de nos préoccupations dans les divers
aspects de la pensée contemporaine. I
NOVEMBRE 1975
48
--
LE VIEIL HOMME
ET L'ENFANT
C'était par une nuit très profonde. La fraîcheur avait progressivement
remplacé la chaleur torride de la journée. Les étoiles scintillaient par miriades
dans le ciel et la terre se rechargeait en énergie cosmique. Les hommes,
dans un calme absolu, goûtaient un repos bien mérité.
Dans le Temple qui se profilait sous la voûte céleste, régnait l'activité
fébrile des soirs d'initiation. Toutes blanches, les silhouettes des hiérophantes
glissaient le long des murs de porphyre noir vers les lieux sacrés. Encastrés
dans les murs, les lampes à huile répandaient leurs lumières blafardes sur
les bas-reliefs aux inscriptions cabalistiques.
A quelques pas de là, dans une petite salle annexe, le Vieil Homme,
philosophe, savant et érudit notoire attendait qu'on l'initiât. Les épreuves pré-
liminaires de son initiation devaient comporter l'exposé do son testament
philosophique, reflet exact de sa pensée. Tandis qu'il s'apprêtait à en donner
lecture, essayant dans l'obscurité de la pièce de scruter ses interlocuteurs, il
parvint à distinguer peu à peu les traits de l'un d'entre eux. C'étaient ceux
d'un enfant blond, au sourire angélique, aux yeux pétillants et aux cheveux
tout bouclés. L'enfant était absolument seul. Il n'y avait plus personne d'autre
Manifestement, il s'agissait là d'une erreur cet enfant ne pouvait rien
comprendre à son discours.. Le vieil homme appela, protesta, vociféra, puis,
comme personne ne venait, il se tut et se mit à réfléchir. Dans la pénombre
devant lui, l'enfant continuait à sourire. Ce fut la première épreuve du vieil
homme...
49
chemin de la vérité passe par celui des ténèbres. Accepte-les, deviens leur
enfant, l'enfant de la veuve noire, alors, seulement, tu deviendras le fils du
soleil. En acceptant la mort, tu accèderas à la vie, car l'une ne va pas sans p
l'autre. Mourir, c'est vivre et vivre, c'est mourir. C'est en acceptant la mort
que la vie comporte en elle que tu accéderas au couple de la vie et de la
mort, dont la symbiose constitue la vie éternelle. De même l'homme en
s'accouplant avec son opposé féminin, engendre la vie de l'enfant, cet enfant
blond auquel tu n'as pas su parler tout à l'heure.
Bois à présent de ce breuvage et accomplis ton voyage dans l'obscurité
révélatrice... Le silence régna à nouveau dans la pièce et le vieil homme
médita... La flamme de la lampe vascillait de plus en plus et projetait sur
le mur des ombres gigantesques et tourmentées. Bientôt elle s'éteignit et tout
plongea dans les ténèbres... Le viel homme eut peur un moment il regretta
;
50
enchaînait aussitôt). Le cercle, c'est le symbole de l'automatisme de la vie. II
concerne les réactions dont l'homme est le jouet son conditionnement par
:
le milieu qui l'entoure, son emprisonnement par les idées qu'il croit dominer
et qui le dominent, parce qu'il a peur d'en changer et enfin sa dépendance
d'autrui parce qu'il croit devoir s'affirmer par rapport aux autres et non par
rapport à lui-même.
51
vers le cycle sans fin du calendrier liturgique. C'est le choix entre le cercle
karmique des réincarnations successives et celui de la rédemption qui en T
libère. Souviens-toi bien, reprit le Grand Maître, que la nature et le cosmos
sont les éternels guides de l'homme. Chaque année, l'arbre qui suit le cycle
des saisons grandit et pousse vers le ciel. De même l'homme peut s'inspirer
de la nature pour progresser. C'est en toi que tu construiras le temple sacré
par l'observation des affinités naturelles de la coïncidence des gestes avec
les temps universels. La magie du sacré est de savoir faire le geste juste,
dans le milieu juste, au moment cosmiquement juste »'. Et le vieil homme
répéta pour mieux se souvenir La magie du sacré est de savoir faire le
geste juste dans le milieu juste au moment cosmiquement juste «. Le geste
du semeur serait inutile s'il ne s'accomplissait à la bonne saison.
Un bruit du vent emplit le temple. Le Grand Maître se retira. Au loin
les hiérophantes terminaient leur chant. A nouveau, le vieil homme se sentit
confronté à lui-même. A cet instant un curieux personnage fit son apparition.
Son costume tenait de la mascarade et son visage grimaçait. Oui
êtes-vous ? « lui demanda le vieil homme. Je suis le fou «, lui répondit le
personnage et il se mit à interprêter toute une série de rôles dont le cornique
ne manqua pas de faire sourire le vieil homme. Le fou était intarrissable ses
mimiques et ses gestes révélaient en lui le talent d'un grand comédien. Pour
terminer, il déclara avec le plus grand sérieux : Le grand sage, c'est moi
puis comme le visage du vieil homme exprimait le doute devant de telles
allégations, il éclata de rire et reprit ' Oui, je suis plus sage que toi car je
suis fou et tu vas comprendre pourquoi ma folie est plus proche de la
sagesse, que toute ta science. Si je joue sans cesse des rôles et en change,
comme on change de chemise, c'est que je sais que ma réalité se trouve tou-
jours en dehors des rôles que j'interprôte. Les interprétant tous, je sais que
tous, ils sont faux, tous artificiels et vides. « A cet instant, le vieil homme
comprit le sens profond des carnavals et leur portée initiatique. Il comprit
également pourquoi aux époques où le monde était encore gouverné par des
sages, les monarques s'entouraient toujours d'un fou, unique personnage de
la cour qui avait le droit absolu de tout dire à son monarque.
Les idées bourdonnaient dans la tête du vieil homme, Il pensait à la
réalité, à ce qu'elle devait être. A présent, il la sentait confusément, très
confusément poindre à l'horizon de sa conscience. Le fou avait disparu. Dans
la pénombre, la voix de l'hiérophante se fit entendre à nouveau « La réalitê
est toute simple, ouvre-toi à elle...
52
L.
leur savoir analytique se borne au domaine des conséquences et des causes
superficielles. Lorsque tu fais la planche sur l'eau, tu relâches tous tes muscles
pour pouvoir flotter, car si tu te crispais, l'eau cesserait de te porter. Il en
est de même pour ton esprit. Relâche-le et alors la réalité pourra y pénétrer
librement et spontanément. La réalité n'a pas besoin de définitions, d'ana-
lyses de synthèses ou de belles théories. Il faut la laisser venir à toi et non
aller vers elle : pour y parvenir, adopte une attitude mentalement neutre et
ouvre ton coeur aux émotions. L'émotion constitue le meilleur moyen de
confondement. En te confondant avec quelque chose soit par concentration, soit
par amour, tu quitteras la dualité et te rapprocheras de l'unité. Ne l'oublie
jamais : comprendre quelque chose, c'est s'identifier à elle et non l'analyser ».
DECEMBRE 1975
53
LES LIVRES
Raymond RUYER
Les nuisances idéoogques
(Colmann-Lévy)
55
de clé universelle qui permet de tout comprendre, par une seule idée,
par une seule « écriture sainte », souvent résumable en une formule
élémentaire et simpliste.
Ajoutons enfin que l'idéologie se présente d'abord comme une
intoxication, ensuite comme intimidation. R. Ruyer démontre avec beau-
coup de finesse ce qu'il appelle le « truc « des idéologues et en donne
quelques exemples. C'est ainsi que l'idéologie marxiste se donne d'abord
comme une science, un système général de déchiffrement social
les intérêts économiques entraînent des contradictions qui débouchent
sur la lutte des classes et seule la révolution socialiste peut absorber
ces contradictions. Ces intérêts économiques constituent des infra-
structures qui rendent compte de toute l'histoire de l'humanité. Cepen-
dant, le marxisme ne se limiterait pas là : il ajoute si vous n'adoptez
pas cette théorie et cette vision de l'histoire vous êtes un aveugle
ou mieux un complice de l'exploitation des hommes, c'est-à-dire en
définitive un « salaud «.
De la méthode psychanalytique admirable en elle-même découle
aussi une sorte d'idéologie freudiste « ou sexualiste, (dont faut-il
ajouter, Freud n'est pas plus responsable que Marx ne l'est de certaines
formes du marxisme). Le freudiste « nous donne un déchiffrement
de la vie psychique tout entière, à partir des seuls instincts sexuels,
une explication qui se veut exhaustive et totale. Et si vous n'acceptez
pas intégralement cette explication, c'est que là aussi, vous êtes vous-
mêmes aveuglés par vos propres complexes, complètement refoulé, et
soumis aux plus archaïques tabous (sic). Là encore, honte à vous -
homme d'un autre âge et d'un autre passé. Quant à l'idéologie de Nietzsche,
ce ' philosophe au marteau qui brise nous dit-il toutes les anciennes
valeurs, de justice, de bonté, de fraternité humaine, quant à l'idéologie
nietzschéenne, elle vous tient pour un esclave, « un pauvre type
attaché à la morale traditionnelle de « papa et de grand-papa «, et
digne donc du plus grand mépris.
A l'intoxication succède l'intimidation et à l'intimidation, le
terrorisme qui hélas dans certains cas, n'est pas qu'intellectuel voilà
le fond commun de nos morales à la mode, de nos snobismes intellec-
tuels, que véhiculent à qui mieux mieux, la télévision et la radio, le
cinéma et la presse écrite. Entreprise de culpabilisation universelle,
et de démagogie délirante. Démagogie de l'esprit plus dangereuse
encore que la démagogie politique. Celle-ci nous trompe pour conquérir
le pouvoir. Celle-là corrompt l'esprit de chacun pour être à la mode,
et se faire un réputation. Quelle réputation, seigneur mon Dieu
Cette démagogie idéologique qui s'attaque à toutes les règles tra-
ditionnelles, à toutes les valeurs, présentées au bon public archaïque
comme autant de préjugés dépassés et de tabous, entraîne néces-
sairement la fin de notre civilisation et la mort de l'homme lui-même.
La paranoïa de nos chers intellectuels est plus néfaste encore que la
folie des politiques.
56
R. Ruyer propose ironiquement de constituer une commission des
fraudes idéologiques ', une sorte de bureau veritas qui obligerait
les vendeurs de poisons cérébraux à mettre sur leurs livres « Dange-
reux pour la santé mentale et morale
Les idéologues stupéfient leurs adversaires en parlant sans cesse
du « sens de l'histoire « car il est évident que eux seuls la connais-
sent et savent l'interpréter. Et peut-être pendant un certain temps
peuvent-ils sembler avoir raison. Mais les autres, ceux qui n'ont que leur
simple bon sens, devraient aussi comprendre qu'il y a des lois plus
puissantes encore que le sens momentané et provisoire de telle partie
de l'histoire. Ce sont les lois de la vérité elle-même. Cet optimisme
à long terme doit aider l'honnête homme de notre temps à supporter
les erreurs et les nuisances innombrables et variées mais éphémères
des idéologies.
M. Raymond Ruyer a écrit là un beau livre qui rompt avec ce
néo-conformisme d'une certaine « intelligentsia à la mode un livre
franc, sain et tonique. Puissent tous ceux qui sont attachés aux valeurs
fondamentales de nos civilisations, et tous ceux qui veulent défendre
un authentique humanisme aujourd'hui plus que jamais menacé, lire
ces pages et les méditer.
HADES
Les mystères du zodiaque
Albin Miche! [CoIl. Les chemins de l'impossible 28 F).
Les mystères du zodiaque sont évoqués par Hadès (1) qui en cet
ouvrage fournit les notions capitales des signes zodiacaux. Dans d'autres
écrits l'auteur a montré comment s'établissait un thème ce n'est donc
;
pas un manuel pratique, mais une dissertation qui vise le plan spirituel
peut-être la Tradition révèle-t-elle ici un visage moins ésotérique tel que
celui évoqué par les ouvrages de Volguine qui e su lier l'homme au
Cosmos et en montrer les lois éternelles.
57
I
Christopher MCINTOSH
L'astrologie dévoilée
Fayard.
Roger CAILLOIS
La dissymétrie
(NRF)
(2) Fayard.
58
b
Luc BENOIST
Signes, symboles et mythes
PUF, Que sais-je ? n° 1605.
59
Les arts se rapprochent de pensées métaphysiques et la plasticité
des oeuvres denses, qui paraissent figées, parce que sans doute éter-
nelles. C'est ainsi que Jean Laude étudie avec minutie et grand esprit
Les Arts de l'Afrique noire (2). Il y a une pénétration spirituelle et
Jean Laude, en respectant la pensée d'un peuple qui reste mystérieux
a su montrer la valeur éternelle de cet art ésotérique, dont le message
nous émeut. D'abondantes illustrations montrent la beauté émouvante
de ces statuettes et de ces masques fascinants.
Jean-Michel ANGEBERT
Les cités magiques $
(Albin Michel)
P. KOLOSIMO
Planète inconnue
Albin Michel (coli. Les chemins de l'impossible).
60
Mer, lie de Paques ; mais il parle également du Prêtre Jean, de l'Agartha,
des monstres marins, comme le serpent de mer, les dragons. Un livre
riche d'aperçus, qui nous permet d'avoir une meilleure connaissance des
mystères qui nous entourent.
J.-P. BERTAUD
Bonaparte et le duc d'Enghien
(Robert Laffon. Coli. Les Ombres de l'Histoire).
Robert AMBELAIN
Symbolique des outils dans l'art royal
(ABI).
61
I
s'éloigne des commentaires souvent puérils de ses devanciers ; on y
voit d'étonnantes correspondances analogiques avec les qualités, les
vertus, les facultés spirituelles et bien entendu l'ensemble étant
contrôlé par les lois de l'astrologie et de l'alchimie. Les outils jugés
de cette manière entraînent vers de longs commentaires axés sur les
valeurs traditionnelles et la pensée spirituelle. Un livre vivant qui
mérite une lecture approfondie.
Roger COTTE
La musique maçonnique
et ses musiciens
(Ed. du Baucens).
62