Chapitre deux Modélisation et simulation d’un générateur thermoélectrique

Chapitre deux :

Modélisation et simulation d’un générateur thermoélectrique

Introduction :

La thermoélectricité a été découverte au début des années 1800. Une tension

est générée lorsqu'une jonction de deux matériaux dissemblables est
maintenue à une température différente. Les matériaux thermoélectriques
ont commencé à être fabriqués avec une structure de type n et de type p au
milieu des années 1900 en raison de la prévalence des matériaux semi-
conducteurs. Grâce au contrôle de la concentration du porteur,
l'optimisation de la bande interdite peut être réalisée pour le couple
thermoélectrique. De nombreux thermocouples sont ensuite interconnectés
électriquement en série pour augmenter la tension de fonctionnement et
thermiquement en parallèle pour augmenter la conductivité thermique,
formant un module thermoélectrique (TEM). Les dispositifs TEM peuvent
typiquement être classés en générateurs thermoélectriques (TEG) et en
climatiseurs thermoélectriques (TEC). Les TEG convertissent l'énergie
thermique d'un gradient de température en énergie électrique (effet Seebeck),
alors que les TEC convertissent l'énergie électrique en un gradient de
température (effet Peltier). Étant essentiellement des convertisseurs d'énergie
à semi-conducteurs sans pièces mécaniques et mobiles, les dispositifs TEM
peuvent offrir les avantages d'absence de bruit, de compacité, de fiabilité et
de stabilité. Cependant, ayant un faible rendement de conversion d'énergie,
les TEC et les TEG ont été largement considérés pour des applications de
niche en raison de leurs avantages uniques [17,18].
Dans ce chapitre, on va présenter le modèle du générateur
thermoélectrique, par la modélisation mathématique et la validation du
modèle se fera par le logiciel Simulink sous Matlab.

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2.1-Principe du module thermoélectrique :
La construction des TEC et des TEG (TEG est un ensemble de TEC) est
fondamentalement la même, et par conséquent le même circuit équivalent
peut être utilisé pour simuler leur comportement. L’unité de base d'un TEM
est un thermocouple constitué d'un couple de pastille de type p et de type n
interconnecté par du métal. Un TEM a la forme de thermopiles qui sont
connectées électriquement en série pour augmenter la tension de
fonctionnement et thermiquement en parallèle pour diminuer la résistance
thermique, et est pris en sandwich entre deux plaques de céramique pour
une dilatation thermique uniforme. Quatre processus énergétiques
principaux se déroulent dans les pastilles TEM: la conduction thermique, le
chauffage par effet Joule, l'effet de refroidissement /chauffage Peltier et l'effet
Seebeck [21].
L'effet Thompson additionnel, qui est décrit par le coefficient de Thompson
𝞃=dS /dT; est assez petit pour être négligé. Les plaques en céramique et les
métaux interconnectés ont une conductivité thermique élevée pour assurer
une température uniforme à chaque extrémité. En négligeant la contribution
des interconnexions métalliques et des plaques céramiques, l'analyse d'un
MET peut être effectuée en analysant une seule pastille ou un thermocouple
sans perte de généralité.
Le phénomène de conduction thermique est un processus de Fourier qui est

décrit par la conductivité thermique : Kth du matériau. Pour un TEM avec N

thermocouples, le transfert de chaleur de la conduction thermique dans un

TEM est décrit par [21] :
Q th =-ΔT. K th 2.1
Où :
K th : est la conductivité thermique du TEM ;
Et :
ΔT=TE–TA : Le chauffage par effet Joule est un processus physique de
dissipation de la chaleur dans un élément de résistance.
L'écoulement du courant électrique à travers le TEM provoquera en outre un
chauffage résistif des thermocouples.

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La chaleur totale de Joule dissipée dans un N-couple TEM est de :

Qj =I².R 2.2
Où : R est sa résistance électrique.
Indépendamment du gradient de température, la chaleur Joule peut être
considérée comme également répartie entre les deux côtés du TEM.
L'effet Peltier refroidissement / chaleur est un phénomène d'absorption /
dissipation de chaleur par une jonction entre deux matériaux dissemblables
lorsque le courant électrique circule à travers la jonction. La chaleur
absorbée / émise d'un couple N est [19] :
Q = S.I.T 2.3
Où : S est le coefficient Seebeck du TEM.
Lorsqu'un gradient de température est imposé à un conducteur dans une
condition de circuit ouvert, la création d'une différence de potentiel
électrique entre Les côtés froids du conducteur s’appelle l'effet de Seebeck.
La tension de Seebeck générée, appelée force électromotrice (EMF), dans un
TEM est exprimée en :
Us =S.ΔT 2.4
Appliquant le concept d'équilibre énergétique pour l'analyse en régime
permanent des deux côtés du TEM, la chaleur absorbée générée par le La
charge thermique, le QA et la chaleur libérée par le dissipateur de chaleur
QE sont respectivement donnés par :
QA = S.I.TA – 0,5.I².R – kth.ΔT 2.5
Et :
QE = S.I.TE +0,5.I².R –Kth.ΔT 2.6
La tension de sortie est alors :
V = Us + I.R 2.7
Un bon TEM doit combiner un grand coefficient de Seebeck S avec une faible
résistance électrique R et une faible conductivité thermique Kth. Le
paramètre (FOM) est alors défini comme :

ZT =S²/ R. K th 2.8

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2.2-Modélisation du générateur thermoélectrique :

2.2.1—Modèle thermoélectrique :
Le développement du modèle de calcule pour la conversion thermoélectrique
est basé sur les hypothèses [25].
 Les jonctions ont une résistance de contact thermique et électrique
négligeable.
 Le phénomène de rayonnement est négligé par rapport à la conduction
à travers l’élément actif et la convection.
 Les phénomènes thermiques ont lieu suivant une seule direction.
 L’effet Seebeck est prédominant par rapport aux effets Peltier et
Thomson.
 L’effet de l’espacement entre les semi-conducteurs est négligé pour
l’aspect thermique.
 Le coefficient de Seebeck, la résistivité électrique 𝜌 et la conductivité
thermique K th sont indépendants de la température.
 Les paramètres considérés pour le calcul sont les valeurs moyennes
des paramètres respectifs des semi-conducteurs de types P et N.
*Définition du modèle :
Le matériau thermoélectrique génère (via l’effet Seebeck) une tension
électrique lors d’une différence établie entre les faces de l’élément actif en
d’autres termes, la tension est créée par conversion d’un flux de chaleur
traversant l’élément thermoélectrique.
Le modèle comportemental de la partie électrique d’un générateur
thermoélectrique est illustré sur la figure :
V₀c =𝑆. ΔT 2.9
V₀c S.ΔT
IL = = 2.10
RTch +RL RTch +RL

ΔT est extraite du modèle thermique du générateur, elle est fonction de

THj etTCj .
Ou :
R T : est la résistance thermique.

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TH −THj
QH = 2.11
TT1
TCj −TC
QC = 2.12
RT2
1
ΔT
RT1
ΔTTEG = 1 2 2.S².Tm
2.13
+ +
RT1 RTEG RL +RTEG

Tm : Température moyenne.

Figure 2.1: Modèle comportemental de la partie thermique d’un TEG [25].

2.2.2--Modèle électrique :
Le circuit électrique équivalent du générateur thermoélectrique est constitué
d'un générateur de tension contrôlée et de deux résistances en série: la
résistance interne du générateur thermoélectrique et une charge.

Figure 2.2: modèle comportemental de la partie électrique [20].

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L'énergie électrique produite est donnée par:
Pprod = Q in -Q out = S⋅ (TH -Tc ). IL –R. I²L 2.14

En utilisant la relation Seebeck, la tension en circuit ouvert du générateur

thermoélectrique est donnée par:
V₀c = S⋅ (TH -TC ) 2.15

Ainsi, le courant IL circulant dans le circuit est:

V₀c S⋅(TH −TC )
IL = = 2.16
R+RL R+RL

Nous définissons le coefficient m comme le rapport entre la résistance de

charge .Et la résistance interne du générateur thermoélectrique:

RL
m= 2.17
R

Écrivons maintenant la tension, le courant et l'énergie électrique produite en

fonction du paramètre m:

RL m
VL =V₀c . =V₀c . 2.18
R+RL m+1

V₀c IL
IL = = 2.19
R+RL R.(m+1)

V²₀c m ΔT².S².A.TE m
Pprod = = . 2.20
R (m+1)² ρ.l (m+1)²

A partir de l'équation (2.18), en supposant que la géométrie du générateur et

la différence de température restent constantes, on peut définir le facteur de
puissance thermoélectrique comme:
𝑆²
P.F = = 𝑆²⋅σ 2.21
ρ

2.2.2.1-Calcul des paramètres du modèle :

Les fabricants de générateurs thermoélectriques fournissent généralement
les paramètres suivants pour définir les spécifications techniques de leurs
produits:

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•TH_max , Tc_max : Températures maximales auxquelles les côtés chaud et
froid du générateur thermoélectrique peuvent être soumis, généralement le
côté froid a une maximum température limitée par la température de fusion
de la soudure (nettement inférieure à la température du côté chaud) utilisée
pour connecter les jonctions pn aux câbles d'alimentation. Les valeurs
typiques sont [20]:
 Tc_max , De 50 ° C à 190 ° C ;
 TH_max , De 100 ° C à 800 ° C;
 PmL , Puissance maximale transférable à la charge dans des
conditions de charge couplées;
 VmL , tension maximal sur la charge dans les conditions de
charge couplées;
 V₀c , tension de circuit ouvert du générateur thermoélectrique;
 ηmax , rendement de conversion maximale (m = mη);
 ηmL , rendement maximale des conditions de transfert de
puissance (m = 1).
A partir de ces données, il est possible d'obtenir tous les paramètres
nécessaires au modèle de circuit présenté jusqu'à présent.
• Calculer la résistance interne du module thermoélectrique, en rappelant
que la condition de transfert de puissance maximum se produit lorsque la
résistance interne du générateur et la résistance de charge sont parfaitement
égales [20]:
R = RL 2.22
La résistance interne du module peut alors être calculée à partir de la
puissance maximale et de la tension du module aux conditions de charge
couplées:
V²mL
R= 2.23
PmL

• De plus, le coefficient Seebeck moyen du générateur thermoélectrique peut

être estimé à partir du circuit en conditions de charge de couple:
V₀c = 2⋅ VmL 2.24

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En le substituant dans l'équation (2.24) on obtient:
2.VmL
𝑆= 2.25
TH −Tc

• Pour calculer la résistance thermique R th du générateur thermoélectrique,

nous devons d'abord obtenir l'expression du facteur de mérite en fonction du
rendement.
Le rendement du générateur thermoélectrique peut être exprimé par le
rapport entre la puissance électrique générée et la puissance thermique
entrant dans la jonction à température plus élevée:

Pprod TH −TC m
η= = .[ (m+1)² 1TH−Tc
] 2.26
Qin TH m+1+ −
ZT.TH 2 TH

Le chiffre de mérite ZT peut être calculé de deux manières différentes:

S² S².R.TH
ZT= = 2.27
Kth .R R

• si nous substituons en (2.27) le transfert de puissance maximum à la

condition de charge (m = 1), nous obtenons:
2.ZT(TH −TC )
η (m = 1) =ηmL = 2.28
8+ZT.(3TH +TC )

Exprimant (2.28) en fonction de ηmL :

8. ηmL
ZT= 2.29
TH.(2−3 ηmL )−Tc.(2+ ηmL )

On peut trouver le rendement maximal ηmax du la générateur

thermoélectrique:
mη−1
ηmax = η(m=mη)= ηc . Tc 2.30
mη+
TH

Où
ηc :est l'efficacité du cycle idéal de Carnot:
TH − TC
ηc = 2.31
TH

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Et:
(TH−Tc)
mη = √1 + 𝑍𝑇.
2
2.32

Nous dérivons maintenant l'expression de la figure du mérite Z en fonction

de le rendement maximale:

2 ηc−TH+ηmax.Tc 2
ZT=(TH−Tc) . [( ) − 1] 2.33
(ηc−η max). TH

Une fois calculée la valeur du mérite ZT, la résistance thermique est calculée
à partir de son expression (2.33), [20]:
R
RT = . ZT 2.34
S²

2.3-Détermination des paramètres TEM:

En général, les fabricants TEC fournissent les paramètres suivants pour
spécifier leurs produits:
 ΔTmax, la différence de température maximale entre les côtés froid et
chaud du TEC;

 Imax etVmax , les entrées de courant et de tension pour produire Δmax

pour un niveau donné de TH.

La température du côté chaud d'un TEG actif est toujours constante et est
presque égale à la température du matériau utilisé dans le système de
refroidissement [21].
La différence de température peut être exprimée comme :
ΔT = (S.I.TH -0,5.I².R)/ (S.I+K th ) 2.37
La différence de température maximale peut être trouvée en prenant la
dérivée de DT par rapport à I et en mettant le résultat à zéro.

Le courant et la température maximaux peuvent être dérivés comme :

Imax = K th .[(1 + 2. ZT. TH)0.5 − 1]/S 2.38
Et :
ΔTmax = TH +[1 − (1 + 2. ZT. TH )0.5 − 1]/ZT 2.39
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En suite, la tension maximale peut être réécrite par :

Vmax = S.TH 2.40
Par conséquent, le modèle TEG peuvent être mis en œuvre en utilisant
Matlab / Simulink comme indiqué sur la figure 2.3 :

(a)

(b)
Figure 2.3 (a, b): modèle d’un TEG.
En prenant comme exemple le module de refroidissement TEC1-12710 (voir
l’annexe 1).

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Les paramètres du modèle ainsi calculés sont:

S=0,0513V/K, R=1 ,1909 Ω, Kth =0,8757 W/K et Z=0,0026 K −1 ; comme

montré sur la Figure 2.3(b).

Les caractéristiques de sortie de ΔT-I et ΔT-V pour le TEG sont indiquées sur
la Figure 2.4:

ΔT(K) 5 10 15 20 25 30

I(A) 0.1 0.21 0.32 0.43 0.54 0.64

V(V) 0.38 0.77 1.15 1.54 1.92 2.31

P(W) 0.01 0.05 0.12 0.22 0.34 0.5

Tableau 2.1 : Différent valeurs de courant, tension et la puissance pour

donnée les caractéristiques de le module TEG.

A partir des courbes des figures 2.2 et 2.3 on peut voir qu’il y a une
similitude avec les courbes données par le constructeur. Ou l’on voit que la
variation de courant et de la tension est proportionnelle au ΔT.

Figure 2.4: Les caractéristiques de sortie de ΔT -I et ΔT -V.

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*Les caractéristiques de sortie de ΔT-P pour le TEC sont indiquées sur la
Figure 2.5 :

ΔT = TH ­ TC °C ;

P : la puissance que nous allons trouves ; donnée par : P=I².R

Figure 2.5 : Les caractéristiques de sortie de ΔT -P pour le TEC.

Les résultats obtenus montrent l’efficacité du modèle puisqu’ils

correspondent aux valeurs procurés par le constructeur.

Conclusion :

Dans ce chapitre, une modélisation de l’élément thermoélectrique est conçue

permettant l’évaluation des grandeurs électriques. Les résultats obtenus
montrent que la tension varie de manière linéaire avec la différence de
température de même pour la puissance.

La présence du convertisseur DC/DC est requise pour d’une raisons

principale d’une part la tension fournie par un TEG est insuffisante pour
alimenter une charge, d’autre part une adaptation d’impédance électrique
est incontournable si l’on souhait optimiser la puissance générée à partir
d’un cahier de charge donnée. L’objet du chapitre suivant.
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