Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Convertisseurs thermoélectriques
P. JACQUES
Remarque introductive:
Production d’énergie électrique sur base des propriétés des
matériaux
L’effet Seebeck
Historique
Seebeck a découvert en 1821 qu’un circuit fermé constitué de deux métaux
différents produit un champ magnétique quand on chauffe une des jonctions. En fait,
ce champ est associé à un courant qui circule dans le circuit… ce que Seebeck n’a
pas accepté bien que la liaison courant-champ ait été découverte un peu plus tôt
(Oersted, 1819-1820).
Actuellement, on considère que ce courant résulte de l’apparition d’une force
électromotrice dans le circuit, et que c’est cette force électromotrice qui est reliée
aux températures.
Mise en évidence
Pour étudier cette force électromotrice, on réalise un circuit ouvert que l’on connecte
à un voltmètre.
La figure ci-contre
schématise un tel
dispositif.
Si T ≠ T0 et que le
circuit est ouvert, le
courant i est nul mais
une tension apparaît
entre P1 et P4 . Ce
phénomène porte le nom Bien que Seebeck, horloger de son état, ait
d’effet Seebeck …. utilisé un circuit fermé et a toujours considéré
l’effet comme thermomagnétique … d’où une
explication fausse du magnétisme terrestre.
Explication microscopique
Lorsqu’un conducteur est soumis à un gradient de température, les porteurs ont
tendance à se déplacer de la partie la plus chaude vers la plus froide. La force
électromotrice dans un tel conducteur n’est donc pas données uniquement par la
loi d’Ohm e = RI : elle comporte un terme thermoélectrique.
Observations
serait complètement définie si elle était connue avec une des deux
températures fixée à une valeur de référence. On a en effet
T2 Tref T2
E A (T2 , T1 ) A (T) dT A (T) dT A (T) dT
T1 T1 Tref
En effet, le voltmètre qui mesure la tension aux bornes d’un circuit est lui-même
constitué de conducteurs. Il n’y a un effet que si le circuit comporte plusieurs
conducteurs différents. En pratique, pour que le voltmètre donne une mesure
objective, il faut qu’il ne soit pas lui-même le siège d’un effet thermoélectrique.
Ce sera le cas si ses deux bornes sont constituées du même métal et que sa
température interne est uniforme.
Note : Si le circuit est à température uniforme, la tension obtenue est nulle.
Dommage, car il s’agirait d’un mouvement perpétuel de seconde espère (ce qui
est impossible selon les principes de la thermodynamique).
L’appareil de mesure de la tension EAB peut être relié au circuit par des
conducteurs ordinaires, pourvu que la température des points P1 et P4 soit
identique. La figure ci-dessous donne deux possibilités équivalentes.
E AB (T, T0 )
AB (T)
T
Le pouvoir thermoélectrique ne dépend que de T, pas de T0 .
Il peut lui aussi se décomposer
AB (T ) AC (T ) BC (T )
Pthermique AB I
Note 1 : la puissance thermique qui intervient dans cette formule ne doit pas être
confondue avec celle qui est transmise de la soudure chaude à la soudure froide
par conduction. Il s’agit d’une puissance qui est « emportée » par le courant
électrique.
Note 2 : dans le système SI, AB s’exprime en volts ! Ce fait est masqué quand la
puissance est exprimée dans d’autres unités (calories / heure, btu…).
L’effet Peltier est utilisé en réfrigération : petites glacières, refroidissement
de microprocesseurs, contrôle de la température dans des appareils de
mesure (par exemple pour mesurer la température de rosée, laquelle est liée
à l’humidité de l’air).
On doit aussi en tenir compte pour effectuer un bilan d’énergie correct dans
un générateur thermoélectrique.
Synthèse avec l’effet Seebeck
En 1851, William Thomson (le futur Lord Kelvin) montra que l’effet Peltier
n’est autre que le dual de l’effet Seebeck. Le coefficient Peltier est relié à
l’effet Seebeck par la relation
ab ab T
où T est la température absolue.
Structure d’un générateur thermoélectrique
Établissement du modèle
Pour établir le
modèle, il suffit
d’étudier une seule
cellule.
Nous appelons les
deux matériaux
utilisés n et p. En
pratique, il s’agit
souvent de deux
semiconducteurs.
R pn T
i I donc I i
pn T R
Le rendement peut alors s’écrire
2 2
pn T 2 pn T 2
i i2
R R
2 2
pn T 1 pn T 2
2
Tc i K T i
R 2 R
soit 2 2
pn pn
T i T i 2
RK RK
2 2
pn
1 pn
Tc i 1 T i 2
RK 2 RK
2
Posons pn
Z (facteur de mérite)
RK
L’expression du rendement peut s’écrire
Z T i Z T i 2
1
Z Tc i 1 Z T i 2
2
ou encore
T i i2
Tc 1 i 1 T i 2
Z Tc 2 Tc
où
T
n’est autre que le rendement de Carnot, toujours
Tc inférieur à 1 .
On sait que la valeur du courant qui donne la puissance électrique maximum est
celle qui correspond à l’adaptation, soit
pn T
I
2R
ce qui correspond à
1
i
2
Cette valeur n’est cependant pas forcément celle qui correspond au
rendement maximum. Examinons l’expression du rendement.
T 0.25
p
Tc 1 0.5 1 T
Z Tc 8 Tc
Si Z Tc est vraiment très petit, le rendement maximum devient égal à
p 0.25 Z T
et est aussi très petit dans ce cas. Si on arrivait à améliorer le
rendement, les simplifications ci-dessous ne seraient plus valides.
p 0.25 Z T
Cette expression approchée montre en tout cas que l’amélioration du
rendement passe par l’augmentation du coefficient Z, qui est donc le facteur
de qualité de la cellule.
Essayons d’écrire l’expression de Z en fonction des propriétés locales des
matériaux et des dimensions géométriques. Si p et n sont les
longueurs des deux tronçons, ap et an étant leurs sections, on a
p
n
R p n
ap an
où p et n sont les résistivités électriques, et
ap
an où p et n sont les conductivités
K p n thermiques.
p n
Le facteur de qualité de la cellule s’écrit alors
2 2
pn pn
Z
RK p an n ap
( p n )( p n )
ap n an p
Posons p an
x
ap n
On peut écrire
2
pn
Z
1
( p x n )( p n )
x
2
pn
Z
1
( p x n )( p n )
x
Z est maximum si son dénominateur est minimum, ce qui se produit si
1 1
p ( p n ) ( p x n ) p 2 0
x x
soit
1
p n n p 2 0
x
n p Les dimensions
p an n p
x optimum de la cellule
p n dépendent donc des
matériaux n ap p n
p an n p
n ap p n
Si les longueurs des deux tronçons sont identiques, on peut encore agir sur le
rapport des sections. Dans d’autres structures, les sections sont identiques et on
peut agir sur le rapport des longueurs.
A condition d’avoir choisi des dimensions optimum, on a
2
pn
Z
n p p n
( p n )( p n )
p n n p
Et finalement
2
pn
Z
( n n p p )2
Si on peut optimiser séparément les deux matériaux, on utilisera l’expression
( p n ) 2
Z
( n n p p )2
2
On définit le facteur de qualité des matériaux par i
Zi
i i
Si les deux matériaux ont le même facteur de qualité, mais avec des valeurs de
i opposées, on voit aisément que le facteur de qualité de la cellule est égal à
celui des matériaux. Attention: chaque i vaut seulement la moitié du pouvoir
thermoélectrique du couple !
Améliorer les matériaux est un casse-tête car, pour 2
éduire , il faut des matériaux à grande densité i
d’électrons … or les électrons contribuent à la Zi
conduction thermique de sorte que cela augmente .
i i
Une petite modification de composition ou d’état
métallurgique peut modifier fortement le facteur de
qualité. Les chercheurs doivent donc tester un grand
nombre de possibilités. Les matériaux obtenus doivent
encore pouvoir être mis en œuvre !
Une autre approche consiste à calculer les propriétés de
matériaux a priori, connaissant la composition et la
tructure cristalline du matériau. Il faut pour cela
utiliser des approximations de calcul car le calcul
igoureux, même des propriétés d’un seul atome, est
rop lourd numériquement.
Même avec ces approximation, on ne sait faire le calcul
que pour des mailles cristallines ne contenant qu’un
petit nombre d’atomes… on ne peut donc actuellement
aire ce calcul que pour les alliages où les rapports
entre les nombres d’atome sont faits de nombre entiers
petits, ce qui n’est pas toujours le cas en
hermoélectricité.
Paramètres intervenant dans l’optimisation d’un dispositif de conversion
Structure de base:
- Eléments p et n connectés en série par un dispositif de contact
Z: facteur de mérite
s = RL/R (RL: résistance de charge)
Rendement
de Carnot
Importance primordiale
du facteur de mérite
Paramètres intervenant dans l’optimisation d’un dispositif de conversion
2) Cas réel: prise en compte des résistances de contact (électrique et thermique)
N: nombre de thermocouples
: coefficient Seebeck
r = /c (valeur typique 0.2)
n = 2c / (valeur typique 0.1)
Paramètres intervenant dans l’optimisation d’un dispositif de conversion
Facteur de puissance
“The maximum power output per unit area is obtained at a conversion efficiency which is approximately half the value of the
attainable maximum conversion efficiency.”
“Because the construction cost is mainly related to the power output per unit area, while the running cost is dependent upon
the conversion efficiency, the optimisation of the thermoelement length to achieve the minimum total cost will be guided by
economic factor.”
Paramètres intervenant dans l’optimisation d’un dispositif de conversion
Coût de production électrique = “construction cost” (cm) + “running cost” (cr)
(8 / 2) 2 16
5W
3.2 3.2
Une puissance de 5 W est également dissipée sous forme de chaleur dans la pile !
Par ailleurs, la capacité calorifique du gaz de ville (extrait de la houille) était
d’environ 4500 kcal/m³, soit 4500 x 1.1625 Wh/m³ = 5.23 Wh / litre. La puissance
entrante était donc de 5.23 x 180 = 942 W, et le rendement valait
http://solarsystem.nasa.gov/rps/rtg