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C. Les thermocouples
Dans un circuit fermé constitué de deux conducteurs A et B de nature différente, il
circule un courant lorsqu'on maintient entre les deux jonctions une différence de
température.
Ce phénomène résulte de la superposition de plusieurs effets thermoélectriques dans les
métaux :

a) Effet Peletier (1834)


À la jonction de deux conducteurs A et B différents mais à la même température,
s'établit une différence de potentiel qui ne dépend que de la nature des conducteurs et
de leur température T (effet Peltier).
La f.é.m. de Peletier due au contact des métaux dissemblables sous l’influence de la
température est donnée par:

i. loi de Volta
Dans un circuit isotherme constitué de conducteurs différents :

Exemple :
Dans cette chaine de conducteurs on
a, en effet :

Remarque :

€ Lorsque deux conducteurs A et D sont séparés par des conducteurs intermédiaires,
l’ensemble étant isotherme, la différence de potentiel entre les conducteurs
extrêmes A et D est la même que si ces conducteurs étaient en contact.

b) Effet Thomson
Entre deux points M et N à température différente, à l'intérieur d'un conducteur homogène
A s'établit une force électromotrice qui ne dépend que de la nature du conducteur et des
températures aux points M et N. Cette f.é.m. est due au gradient de température le long du
conducteur homogène (cet effet est faible devant le précédent.

EA/B : la f.é.m. de Thomson,


hA : la constante de Thomson,
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i. Loi de Magnus
Si les extrémités d’un circuit constitué d’un conducteur unique et homogène sont à la
même température la f.é.m. de Thomson est nulle.

c) Effet de Seebeck
Seebeck a montré en 1921 qu’un circuit fermé constitué de deux conducteurs de nature
différente, dont les jonctions sont portée aux températures T1°C et T2°C est le siège
d’une f.é.m. dite de Seebeck qui résulte des effets de Peletier et de Thomson qui s’y
produisent. On a en effet :

• La f.é.m. entre a et b :
• La f.é.m. entre b et c :
• La f.é.m. entre c et d :
• La f.é.m. entre d et a :

Et si la température T1=0°C (par convention) la f.é.m. pour un couple de conducteur A, B donné ne


dépend plus que de T2.

1. Loi des métaux successifs

On montre :

Cette loi nous permet d’en déduire la f.é.m. de Seebeck du couple A/C lorsque l’on connait la f.é.m. que
délivrent les couples constitués des conducteurs A d’une part et C d’autre part associés à un troisième
conducteur B (Pb ou Pt)

2. Loi des températures successives

Si T1 = Tréf passe à T’1 la f.é.m. de Seebeck du couple A/B passe de la valeur à la valeur ,

Cette formule est utilisée en particulier lorsque la mesure ayant été faite avec la jonction de
référence à la température ambiante T’1 et ayant fourni la f.é.m. , on souhaite connaitre la valeur

de (T1=0°C) pour en déduire T2 à l’aide de la table du couple en question.


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3. Loi des métaux intermédiaires


Quand on introduit dans le circuit comprenant un couple A/B (un ou des) conducteur(s) de
nature différente(s), la f.é.m. dont le circuit est le siège n’est pas modifiée à condition que ce
conducteur ait ses extrémités à la même température. En effet :

4. Montages et mesures
On démontre que : donc

La température de référence :
On peut distinguer trois cas :
i. Tréf=0°C (eau + glace + vapeur à 1 atm), on déduit Tc directement de la table mais c’est une
mesure difficile à obtenir
ii. Tréf = cste : (Tréf= cste à l’intérieure d’une enceinte chauffée et régulée ;
iii. Tréf est variable généralement égale à la température ambiante.

i. Mesure des tensions de thermocouple


On ne peut pas mesurer directement les tensions des thermocouples car le simple fait de le
connecter directement sur un voltmètre crée des nouveaux thermocouples par les liaisons entre les
fils du thermocouple et les bornes en cuivre ou en laiton du voltmètre.
Afin de minimiser les erreurs, les fils en cuivre de liaison avec le voltmètre doivent être
connectés sur un bloc de jonction isothermique qui est un isolant électrique mais un très bon
conducteur de la chaleur. II sert à garder J3 et J4 à la même température Tréf. Mais du fait que :
V = a (Tj1 - Tréf)
Où a est le coefficient du thermocouple Fer/Constantan.
Nous allons mesurer directement la température du bloc isothermique et utiliser cette
information pour calculer la température Tj1.
Comme les deux jonctions J3 et J4 sont devenues maintenant des Jonctions de référence, nous allons
procéder selon le choix des manières suivantes :
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a) Compensation Logicielle
1. On mesure la thermistance RT pour calculer Tréf, puis on converti Tréf en tension équivalente de
jonction Vréf.
2. On mesure V auquel on soustrait Vréf pour obtenir V1, puis on converti V1 en température Tj1.
Cette procédure est appelée Compensation Logicielle (Software Compensation) car elle utilise des
calculs pour compenser l'effet induit par la jonction de référence.
La mesure de température du bloc isothermique peut être faite grâce à un capteur ayant une
fonction de transfert proportionnelle à la température comme une sonde platine, une thermistance ou
un capteur de température en circuit intégré.

b) Compensation matérielle (hardware compensation)


Plutôt que de mesurer la température de la jonction de référence et calculer sa tension
équivalente, nous pourrions mettre une pile (ou un générateur de tension) dans le circuit pour annuler
la tension de décalage de la jonction de référence afin de considérer celle-ci comme étant à 0°C.

La tension de compensation e est fonction de la température du capteur RT, La tension V est


maintenant référencée à 0°C et peut être lue et convertie directement par les tables standards.

c) Conversion Tension - Température


Maintenant que nous avons utilisé soit la compensation logicielle, soit la compensation matérielle, afin
d'obtenir une jonction de référence à 0°C, nous devons convertir la tension V mesurée en
température.
Malheureusement, les relations entre tension et température des thermocouples ne sont pas linéaires.

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