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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

Ce document rassemble des notes du cours d’électronique


fondamentale II, dispensé aux élèves ingénieurs de l’Ecole nationale
Supérieure d’Informatique (www.esi.dz). Certaines informations sont
tirées d’ouvrages référencés en fin du document. Si certaines
références venaient à manquer, je m’en excuse par avance auprès de
leurs auteurs et les invite à m’en faire part. Toutes les remarques qui
pourraient contribuer à l’amélioration de ce document sont,
également, les bienvenues.

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

Chapitre I : Amplificateur Opérationnel


Principe de fonctionnement, Montages de base

I. Objectifs du Chapitre : Après l’étude de ce chapitre vous serez capable de :


1/ Connaitre le fonctionnement de l’Amplificateur Opérationnel
2/ Savoir mettre en œuvre les principaux montages de base d’un Amplificateur Opérationnel,
et d’en déterminer les fonctions de transfert
3/ Déterminer la fonction de transfert de certains filtres actifs à base d’Amplificateurs
Opérationnels, et de tracer le diagramme de Bode correspondant

II. Principe de Fonctionnement :


II.1 Présentation et Définition :
L’Amplificateur Opérationnel est un composant actif qui permet d’amplifier une
tension ou un courant. Il peut être considéré comme une boite noire qui comporte deux
entrées, l'une dite non inverseuse (V+) et l'autre inverseuse (V), et une sortie VS, figure I.1. les
potentiels de ces différentes bornes (V+ , V , et VS) sont repérés par rapport à la masse M.
L’énergie nécessaire à l’amplification est apportée par une alimentation généralement
symétrique (+VCC ,  VCC).
l’AO peut également être vu comme une source de tension dépendante, figure I.2.

+VCC

V+ + +
V+
VS + ZS
Ze VS
V- - AdVd
V- -
-VCC Masse
Figure I.1 : Schéma bloc d’un AO Figure I.2 : Schéma équivalent d’un AO

l’AO est un amplificateur différentiel ou amplificateur de différence. La tension de sortie V S


est proportionnelle à la différence de potentiels Vd  V   V  entre les deux entrées.
En négligeant la chute de tension au bornes de Z S : VS  Ad  Vd  Ad  V   V   
Ad est le gain de l’AO, sa valeur typique est comprise entre 104 et 107.
Ze est l’impédance d’entrée de l’AO. C’est l’impédance entre les bornes + et . c’est souvent une
résistance dont la valeur s’échelonne de 100k Ω à 10M Ω.
ZS est l’impédance interne du générateur commandé AdVd. Sa valeur varie entre 10Ω et 100Ω.
lorsque l’AO est alimenté sous (+VCC ,  VCC), la fonction linéaire entre la sortie et l’entrée
différentiel ne peut être obtenue que sous réserve que VS satisfait la condition :
 VSat  VS  VSat , avec VSat  0.99VCC

II.2 Régime Linéaire et Régime Saturé : Le graphe donnant les variations de la tension de
sortie VS, lorsque la tension différentielle Vd varie, est représenté sur la figure I.3. On
distingue trois zones de fonctionnement suivant les valeurs de la tension d’entrée.

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 VSat
1. Une zone de saturation négative : lorsque Vd  , dans ce cas VS  VSat
Ad
 VSat
2. Une zone de saturation positive : lorsque Vd  , dans ce cas VS  VSat
Ad
 VSat  VSat
3. Une zone intermédiaire pour  Vd  . Cette zone est qualifiée de linéaire
Ad Ad
car VS  Ad  Vd .
Cette relation VS  Ad  Vd implique, en raison de la très grande valeur de Ad et VSat de
l’ordre de 10V, une tension différentielle quasiment nulle. Cette valeur sera ainsi négligée
pour le model idéal de l’AO.

VS
+VCC
+VSat

-VSat/Ad Vd
+VSat/Ad

-VSat

-VCC

Figure I.3 : Caractéristique de Transfert d’un AO réel

II.3 Amplificateur Opérationnel Idéal : La notion d'amplificateur opérationnel parfait, ou


idéal, permet de raisonner sur le fonctionnement théorique de l'amplificateur opérationnel en
s'affranchissant des phénomènes parasites et des limitations inhérentes à la réalité
technologique des composants. Les progrès réalisés depuis les premiers AOP tendent, par
l'amélioration constante des performances, à se rapprocher du modèle de l'AOP parfait.
Les hypothèses associées au model idéal de l’AO sont :
1. Un facteur d’amplification, Ad, infini.
2. Une impédance d’entrée, Ze, infinie. Ce qui suppose que les intensités des courants d’entrée,
i+ et i , soient nulles, figure I.4.
3. Une impédance de sortie, ZS, nulle.

La caractéristique de transfert de l’AO idéal est donnée en figure I.5.


À partir de la figure I.5, on distingue deux régimes de fonctionnement de l’AO idéal :
1. Régime de fonctionnement en Saturation : V   V 
Si V   V  alors VS  VSat l' AO fonctionne en Saturation Négative

  

 Si V  V alors VS  VSat l' AO fonctionne en Saturation Positive
2. Régime de fonctionnement linéaire : V   V  .

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On peut montrer que le fonctionnement en régime linéaire n’est possible qu’en présence
d’une contre-réaction négative. Le régime linéaire est stable si la contre réaction a lieu sur
l’entrée inverseuse (). En revanche, sur l’entrée non-inverseuse (+), une contre-réaction
conduit à un régime de saturation.

+VCC i+=0
i+=0 V+ +
V+ +
iS≠0 Ze + ZS iS≠0
VS VS
i-=0 AdVd
i-=0
V- - V- -

-VCC Masse

Figure I.4 : Amplificateur Opérationnel Idéal : (a) Symbole. (b) Schéma Equivalent

VS
+VSat

Vd

-VSat

Figure I.5 : Caractéristique de Transfert d’un AO Idéal

II.4 AO utilisé avec Contre-réaction ou en boucle fermée


A cause de l’amplification infinie (cas parfait) ou très grande (cas réel), il est impossible
d’obtenir un fonctionnement linéaire en boucle ouverte : en effet, avec une amplification
différentielle élevée, la moindre différence de tension entre les entrées (+) et () provoque la
saturation de la sortie. Par exemple, avec Ad =106 et une tension d’alimentation de 10 V,
seulement 0.01mV sont nécessaires pour amener l’AO à saturation.
D’autre part, On parle de contre-réaction lorsque la tension de sortie, ou une fraction de cette
dernière, est ramenée vers l’une des deux entrées de l’AO. La contre-réaction est négative si le
signal est ramené vers l’entrée inverseuse. Elle est positive dans l’autre cas.
rappelons que VS  Ad  Vd , avec Vd  V   V  .
si la contre-réaction est négative, V   kVS où 0  k  1 .
dans ce cas Vd devient Vd  V   kVS . Toute augmentation de VS entrainerait une diminution
de Vd ; et par conséquent une diminution de VS. Le montage à base d’AO est ainsi stabilisé,
 VSat  VSat
forçant Vd à satisfaire la condition  Vd  ; l’AO fonctionne en régime linéaire.
Ad Ad
Pour un AO idéal fonctionnant en régime linéaire, la structure interne de l’amplificateur
opérationnel force les tensions d’entrée à être égales, V   V  .

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Par contre, si la contre-réaction est positive, V   kVS , et Vd  kVS  V 


Toute augmentation de VS entrainerait une augmentation de Vd ; et par là même un
emballement du système. L’AO perd le contrôle sur ses entrées, V   V  n’est plus satisfaite.
L’AO fonctionne en régime de saturation.

III. Electronique Linéaire à base d’Amplificateurs Opérationnels : Montages de Base


III.1 Amplificateur Inverseur :Dans le montage inverseur représenté sur la figure I.6,
l’entrée non inverseuse est connectée à la masse, ce qui impose V   0 , et donc V   0 . Il
vient, puisqu’un même courant parcourt les résistances R1 et R2 :
V V V R
ie  e   S d’où GV  S   2
R1 R2 Ve R1
R2
ie

R1
ie i-=0
- iS≠0 VS
Ve i+=0
+

Figure I.6 : Amplificateur Inverseur

Notons que R1 représente l’impédance d’entrée du montage amplificateur suiveur.


V
Ze  e  R1
ie
III.2 Amplificateur Non-inverseur : Le montage amplificateur non-inverseur est
représenté sur la figure I.7. En utilisant la division de tension, il vient :
R1  R 
V  VS avec V   Ve et V   V  on en déduit : VS  1  2 Ve
R1  R2  R1 
V  R 
soit GV  S  1  2 
V e R  1 
i+=0
Ve +
iS≠0 VS
i-=0
-

R2
R1

Figure I.7 : Amplificateur Non-inverseur

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III.3 Suiveur de Tension ou Adaptateur d’Impédance : L’amplificateur suiveur de


tension, représenté sur la figure I.8, est le plus simple des dispositifs à rétroaction négative
puisque cette dernière se réduit à un simple fil de connexion reliant la sortie de l’AO à son
entrée insersuese.
Ve +
VS
-

Figure I.8 : Suiveur de Tension

Dans l’hypothèse d’un AO idéal, la tension différentielle d’entrée Vd est nulle :


Vd  V   V   0 avec V   Ve et V   VS . On en déduit VS  Ve
Ce montage simple est probablement l’un des montages les plus utilisés en électronique, en
raison de son impédance d’entrée pratiquement infinie et de son impédance de sortie
pratiquement nulle. Ces deux dernières propriétés permettent de connecter des systèmes
entre eux, sans chute de tension, et donc d’assurer une association des systèmes en cascade.
La fonction de transfert globale est alors le simple produit des fonctions de transfert de
chaque système. On dit que le montage suiveur est un adaptateur d’impédances.
A titre d’exemple, considérons une charge RL qu’on veut alimenter sous une tension Ve.

+ Re VS
Ve RL

Or de part la résistance interne du générateur Ve, une fraction seulement de la tension Ve


RL
alimente RL. La tension VS aux bornes de RL est, dans ce cas, donnée par : VS  Ve
RL  Re
Inséré un montage suiveur entre le générateur (Ve, Re) et la charge RL , assurera une
adaptation d’impédance, et donc le transfert de la totalité de la tension Ve vers la charge.

+
+ Re VS
Ve
-
RL

Pour ce montage VS  Ve

III.4 Sommateur :
Sur le montage de la figure I.9 où l’AO est câblé en sommateur, appliquons le
théorème de Millman aux deux entrées de l’AO, il vient :

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V1 R1
+
VS
V2 -
R2

R3

R4

Figure I.9 : Sommateur Non-inverseur

V1 V2 VS

 R1 R2 R3
V  et V   il en résulte, puisque V   V 
1 1 1 1
 
R1 R2 R3 R4
 R   R1 R2 
VS  1  3   V2  V1
 R4   R1  R2 R1  R2 

Pour R1 = R2, l’expression se simplifie, on voit que la tension de sortie est proportionnelle à la
somme des tensions d’entrée.
1 R 
VS  1  3 V2  V1 
2 R4 
Ce montage est dit Sommateur non-inverseur. Sur la figure I.10 on donne un exemple d’un
sommateur inverseur.
R k
Exercice I.1: Montrer que si R1 = R2 = … Rk, alors Vs s’écrit sous la forme VS   V j
R1 j 1
R

R1
V1 -
R2
V2 VS
+
R3
V3

Rk
Vk

Figure I.10 : Sommateur Inverseur

III.5 Soustracteur : Sur la figure I.11 on a représenté un AO dans un montage soustracteur,


fonctionnant en régime linéaire. Appliquons le théorème de Millman aux entrées inverseuse et
non-inverseuse. Il vient respectivement :

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V1 VS V2

R R2 R3
V  1 et V   il en résulte, puisque V   V 
1 1 1 1
 
R1 R2 R3 R4
R2

R1
V1 -
VS
V2 +
R3
R4

Figure I.11 : Soustracteur

R2 R1 R4  R  R4 R2 
V1  VS  V2 soit VS  1  2  V2  V1 
R1  R2 R1  R2 R3  R4  R1  R3  R4 R1  R2 
On fait apparaître la différence des tensions en imposant la condition suivante :
R4 R2
 soit R4 R1  R2   R2 R3  R4  ou R1R4  R2R3
R3  R4 R1  R2
 R  R2
On a alors VS  1  2  V2  V1  d’où la propriété de soustraction du montage :
 R1  R1  R2
R
VS  2 V2  V1  avec R1R4  R2R3
R1

III.6 Intégrateur :
C
ie

R
V e ie i=0
- iS≠0 VS
i+=0
+

Figure I.12 : Intégrateur

Le montage intégrateur présenté en figure I.12 réalise la fonction d’intégration d’un signal.
Comme l’AO est idéal, le courant qui parcourt la résistance R est aussi celui qui charge le
condensateur .

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On peut écrire, si q désigne la charge de l’armature proche de l’entrée inverseuse :


dq V V
ie  , soit donc q   ie  dt . Sachant que ie  e ; il vient q   e  dt .
dt R R
q 1
Ve t dt
RC 
Et comme VS  VC   , On en déduit VS  
C

Exercice I.2 : Dans l’intégrateur de la figure I.12, Ve est un signal carré défini par
 T
 A pour 0  t  2
Ve t    , T étant la période du signal Ve
T
 A pour t T
 2
Tracer VS(t), si le condensateur est initialement déchargé.

III.7 Dérivateur : La figure suivante représente un AO monté en dérivateur. Comme le


courant qui traverse le condensateur est le même que celui qui parcourt la résistance, puisque
l’AO est idéal, on a
dq dV
VS   R  ie , avec ie  , et q  CVe . il en résulte : VS  RC e
dt dt

R
ie
C
ie i=0
Ve - iS≠0
VS
i+=0
+

Figure I.14 : Dérivateur

Ainsi, la tension de sortie est proportionnelle à la dérivée de la tension d’entrée par rapport au
temps, d’où le nom du montage.

III.8 Réalisation d’Impédances à l’aide d’AO : On utilise souvent les AO pour réaliser des
impédances, ou des fonctions d’impédances très utiles dans la conception des filtres actifs et
des oscillateurs.
III.8.1 Réalisation d’une résistance négative : Sur la figure I.15, on a représenté un
système se comportant comme une résistance négative. On suppose l’AO idéal et fonctionnant
en régime linéaire.
En régime linéaire, la tension différentielle est nulle, d’où en utilisant l’additivité des tensions
et le diviseur de tension.
R R
Ve  R1ie  VS et Ve  VS soit Ve 2  R1ie
R2  R R

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

V R
On en déduit l’impédance équivalente du montage Ze  e   R 1 qui est réelle et négative.
ie R2
R1 ie

ie
Ve -
VS
+

R2

Figure I.15 : Résistance Négative

En choisissant R1 = R2 et R variable on obtient une résistance négative –R ajustable.


Physiquement, on aura compris ici le rôle essentiel de l’AO qui, comme élément actif, puise
dans les sources d’alimentation, l’énergie nécessaire pour compenser les pertes de puissance
électrique par effet Joule. Un des domaines d’application des résistances négatives est la
réalisation d’oscillateurs, dans lesquels on doit compenser les pertes par effet Joule.

III.8.2 Système se comportant comme une Impédance :

i2 Y2

Y3

Y1
Ve ie i1
-
VS

Figure I.16 : Emulateur d’Impédances

Le montage présenté sur la figure I.16 est un système qui se comporte comme une impédance.
Y1, Y2, et Y3 sont des dipôles passifs d’admittances. L’impédance qui résulte du montage est le
quotient Ze = Ve / ie .
L’AO étant idéal et travaillant en régime linéaire, l’application du théorème de Millman au
potentiel de l’entrée inverseuse donne :
V Y  VSY3 Y
V  e 1 avec V   V   0 d’où VS   1 Ve
Y1  Y3 Y3
La loi des nœuds donne ie  i1  i2 d’où ie  Ve  VS Y2  VeY1
En reportant dans cette équation l’expression de VS , on trouve

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 YY   YY 
ie  Ve Y2  1 2  Y1  d’où Ye  Y2  1 2  Y1 
 Y3   Y3 
Suivant la nature des admittances, le montage est un simulateur d’inductance ou de capacité
i) Simulateur d’inductance
1 1 1 1 1
Si l’on choisit Y1  , Y2  , et Y3  jCw , il vient Ye   
R1 R2 R1 R2 jR1R2Cw
1 1 RR
soit Ye   avec Re  1 2 et Le  R1R2C
Re jLew R1  R2
Ainsi, l’impédance d’entrée du montage est une résistance placé en parallèle avec une bobine d’inductance
Le de grande valeur.
Exemple : pour R1 = R2 = 1kΩ et C = 1μF, on trouve Re = 500Ω et Le = 1H, ce qui est énorme pour une
inductance.
ii) Simulation de Capacité
1 1
En choisissant Y1  jCw , Y2  , et Y3  , on trouve l’expression suivante de
R2 R3
1  R  1
l’admittance d’entrée Ye   jCw1  3  , ce qui se met sous la forme Ye   jCew ,
R2  R2  Re
 R 
avec Re  R2 , et Ce  C 1  3 
 R2 
L’impédance d’entrée du montage se présente donc sous la forme d’une résistance Re placée en parallèle
 R 
avec un condensateur de capacité Ce  C 1  3 
 R2 
Exemple : pour R2 = 1kΩ, R3 = 10kΩ, et C = 1μF, on trouve Re = 1kΩ et Ce = 11 μF.

III.9 Convertisseur Tension-Courant :


Les figures I.17 a et b, représente deux exemples de convertisseur tension courant. Dans les deux montages,
V
on utilise le fait que les courants dans la résistance R et la charge sont identiques. Comme I  e , ce
R
courant est donc indépendant de la nature et de la valeur de l’impédance de la charge. Le montage est
équivalent à un générateur de courant commandé par une tension. La réalisation pratique d’un tel
convertisseur s’écarte souvent de ce schéma de principe car le courant de sortie de l’amplificateur
opérationnel est limité.
Ve
+ VS

-
Charge
Charge

R
Ve
- VS
R
+

(a) (b)
Figure I.17 : Convertisseur Tension Courant
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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

Exercice I.3 : Pour le montage de la figure I.18, nommé Source de Howland, On demande :
1. Déterminer V en fonction de VS
2. Déterminer V+ en fonction de VS et Ve .
3. Calculer le courant i qui circule dans la Charge Z .
4. Montrer que l’on peut choisir les résistances R1 , R2 , R3 et R4 de sorte que ce courant ne
dépende pas de Z.
5. Dans l’hypothèse que la condition de la question 4 est satisfaite ; On suppose que Z est
une résistance pure, qu’on nommera RL. Quelle est la condition sur RL pour que le montage
puisse fonctionner en source de courant ?

R2

R1
- VS

+
R3 R4
Ve
Charge

Figure I.18 : Convertisseur Tension Courant Source de Howland

III.10 Amplificateur de Courant


Un exemple d’un montage utilisant un AO pour réaliser une amplification de courant, est
donné en figure I.19.
Considérons la maille : R1 I 0  R2 I L  Vd  0
 R1
Or, Vd  V   V   0 , car l’AO fonctionne en régime linéaire Il vient, donc : I L  I0
R2
R1
I0

i- = 0
-

i+ = 0
+
I0 R2

IL
Charge

IL
Figure I.19 : Amplificateur de Courant

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

III.11 Convertisseur Courant / Tension : La figure I.20 représente un exemple d’un tel
convertisseur.
R1 VX R3

R2
-

+ VS
I0

Figure I.20 : Convertisseur Courant / Tension

L’application du théorème de Millman à la tension Vx, donne :


Vs
R2 R R  R1 R3  R2 R3
Vx  En plus, on a : Vx   R1 I 0 , Il vient : Vs   I 0 1 2
1 1 1 R3
 
R1 R2 R3

III.12 Filtres Actifs à base d’AO : Un filtre est un dispositif électronique (amplificateur ou
atténuateur) dont le gain dépend de la fréquence. De ce fait il va laisser passer certaines
composantes spectrales (certaines fréquences) et en arrêter d'autres. Comme leur nom
l’indique, les filtres actifs diffèrent des filtres passifs par la présence d’éléments actifs,
généralement des amplificateurs opérationnels, lesquels apportent l’énergie auxiliaire qui est
nécessaire pour que la puissance des signaux en sortie soit supérieure, à celle des signaux
d’entrée.
Le filtrage est l’une des applications les plus importantes des amplificateurs opérationnels.
Cette dernière consiste à réaliser des filtres actifs à partir d’AO en utilisant uniquement des
résistances et des condensateurs. Cette façon de faire permet d’éviter d’avoir recours à des
bobines qui sont encombrantes, de prix de revient élevé et qui rayonnent un champ
magnétique nuisible au circuit.
Les filtres sont caractérisés par leur fonction de transfert, rapport de la tension complexe de
sortie sur celle d’entrée.
V w 
H  jw   S , où w et f  w 2π  étant respectivement la pulsation et la fréquence.
Ve w 
les filtres sont classés par leur ordre ou leur fonction. L’ordre d’un filtre est le degré le plus
élevé des polynômes qui permettent d’exprimer sa fonction de transfert H(jw). On distingue ;
également, quatre catégories principales de filtre :
(i) Le filtre passe-bas, qui privilégie les signaux de basse fréquence
(ii) Le filtre passe-haut qui, au contraire, transmet préférentiellement les signaux de grande
fréquence
(iii) Le filtre passe-bande qui ne laisse passer qu’une bande de fréquence

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

(iiii) Le filtre coupe-bande ou réjecteur de bande, qui atténue les signaux dont la fréquence est
située dans un intervalle spectral déterminé.

III.12.1 Filtre passe-bas : Un filtre passe-bas laisse passer les basses fréquences et arrête
les fréquences élevées. La figure I.21 montre la réponse d'un filtre passe bas idéal, c'est la
V w 
courbe qui représente le gain en tension H  jw   S en fonction de la fréquence.
Ve w 

Figure I.21 : Filtre Passe-Bas Idéal

fc s'appelle la fréquence de coupure. La bande passante est l'intervalle de fréquence


[0,fc]. La bande coupée est constituée de toutes les fréquences supérieures à fc. Toute onde
sinusoïdale à l'entrée du filtre et dont la fréquence se situe dans la bande passante apparaîtra
à la sortie du filtre. Mais toute onde sinusoïdale dont la fréquence est supérieure à fc est
complètement atténuée par le filtre, Figure 1.22.
La figure (I.23a) représente la réponse idéale d'un filtre passe-haut, sa bande passante est
constituée des fréquences supérieures à fc. Sur la figure (I.23b), on représente la réponse
idéale d'un filtre passe-bande, sa bande passante est constituée des fréquences comprises
entre fC1 et fC2 . Enfin, la réponse idéale de la figure (I.23c) est celle d'un filtre coupe-bande, ou
réjecteur de bande, qui a la propriété d'arrêter toutes les fréquences comprises entre fC1 et fC2.

Figure I.22 : Spectres des signaux d'entrée et de sorties d'un filtre passe-bas Idéal

Figure I.23 : Réponses des Filtres Idéaux

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

Dans la pratique, on ne sait pas réaliser un filtre idéal, c’est pour cette raison que des
structures de filtres analogiques on était proposées. Le plus souvent, on préfère représenter la
réponse du filtre par le gain en dB, H dB  20Log10  H  . Avec une échelle logarithmique pour
l'axe des fréquences. La fréquence de coupure correspond alors à une chute du gain
H Max
de 3 dB, ce qui correspond à .
2
La fonction de transfert la plus simple pour un tel filtre passe-bas, réel, est du type :
A
H  jw   ,
w
1 j
w0

Etude asymptotique :

HdB
[HdB]MAX
[HdB]MAX – 3dB -20dB/decade
Bande
Passante
log(w)
0
w0

φ[ °] w0 log(w)
0

-
45
-
90

Figure I.24 : Courbes de Gain et de Phase d’un filtre passe-bas

A
Le module de la fonction de transfert est donné par H 
2
w 
1   
 w0 
  2
 w  
il vient HdB  20 Log10  A   10 Log10 1    .
  w0  
 

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

L’argument de la fonction de transfert est donné par


 w  w 
φw   ArgH  jw   Arg A   Arg1  j    Arctg  . On a supposer, ici, A  0 .
 w0   w0 
Quand w  w0 , on a H dB  20 Log10  A   AdB = Constante. la courbe admet donc, pour
w  w0 , une asymptote horizontale à 20 Log10  A 
et φw  0
et quand w  w0 , il vient
w 
HdB  20 Log10  A   20 Log10    20 Log10  A   20 Log10 w0   20 Log10 w  , qui s’écrit
 w0 
H dB  K  20 x , avec K  20 Log10  A   20 Log10 w0   Cons tan te , et x  Log10 w 
pour w  w0 , le graphe admet une droite asymptote, H dB  K  20 x , de pente
 20 dB décade
π
et φw   
2
π
lorsque w  w0 , alors HdB w0   20 Log10  A   3dB  AdB  3dB , et φw0   
4
Finalement on obtient les diagrammes représentés sur la figure I.24.

Des exemples de réalisation de filtres passe-bas du premier ordre sont donnés sur les figures
I.25 a et b.
Les fonctions de transferts de ces deux montages sont données par :

 V 0 R
  2
R1
a   H  jw  
V   R1VS  R2 // ZC Ve 1  jR 2 Cw

 R1  R2 // ZC 

  R1  R 
V  V 1  2 
 S
R1 
b R1  R 2
1
 H  jw   
V   Ve 1  jRCw
 1  jRCw

R2 R2

C
R1
-
VS
R
R1 Ve +
Ve
-
VS
C
+

(a) (b)

Figure I.25 : Filtres passe-bas du premier Ordre


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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

III.12.2 filtre passe-haut : La fonction de transfert d’un passe-haut, peut se mettre sous la
w w 
Aj A  
w0 w
 0
forme : H  jw   . Le module de la fonction de transfert est donné par H 
w 2
1 j w 
w0 1   
 w0 
π w 
et l’argument de la fonction de transfert est donné par φw   ArgH  jw   n  Arctg 
2  w0 
 1 si A  0
avec n  
 1 si A  0

Diagramme de Bode (étude asymptotique) :

HdB
[HdB]MAX
[HdB]MAX – 3dB
+20dB/decade Bande Passante

0
w0 log(w)

φ[ °]
+90

+45

0
w0 log(w)

Figure I.26 : Courbes de Gain et de Phase d’un filtre passe-haut

  2
w   w  
H dB  20 Log10  A   20 Log10 
   
  10 Log10 1   w  
 w0    0 
Quand w  w0 , on a
w 
H dB  20 Log10  A   20 Log10    20 Log10  A   20 Log10 w0   20 Log10 w  , qui s’écrit
 w0 
HdB  K  20 x , avec K  20 Log10  A   20 Log10 w0   Cons tan te , et x  Log10 w 

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

pour w  w0 , le graphe admet une droite asymptote, HdB  K  20 x , de pente


 20 dB décade
π
et φw   n
2
Quand w  w0 , le gain devient :
w w
H dB  20 Log10  A   20 Log10    20 Log10    20 Log10  A  ,
 w0   w0 
la courbe admet donc, pour w  w0 , une asymptote horizontale à 20 Log10  A 
π π
et φw   n 
2 2
π π
Lorsque w  w0 , alors HdB w0   20 Log10 A   3dB  AdB  3dB , et φw0   n 
2 4
La figure I.26 représente le tracé de Bode du module et de l’argument du filtre passe-haut,
effectué dans l’hypothèse où A  0 .

Les figure I.27 a et b, représentent deux exemples de réalisation de filtre passe-haut du


premier ordre à partir d’AO.
Les fonctions de transferts des montages des deux figures I.27 (a) et (b) sont données par :

   R2Ve  R1  ZC VS   R1  jRCw


V  0 etV  R1  R2  ZC V  R  R VS V  1  jRCw Ve

  1 2

a  b
  R  jR1 Cw   R  jRCw
 H  jw     2   H  jw   1  2 

  R1  1  jR1 Cw 
  R1  1  jRCw

R2
R2

R1
C
R1 -
Ve VS
-
VS
+
+ Ve
C
R

(a) (b)

Figure I.27 : Filtres passe-haut du premier Ordre

III.12.3 Exemple de filtre passe-bande :


La figure I.28 représente le montage d’un filtre passe bande actif. Sa fonction de transfert est
 jRC1w
H  jw  
1  jRC1w 1  jRC2w 

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

w
j
1 1 w1
On pose w1  et w2  la fonction de transfert devient H  jw  
RC1 RC2  w  w 
1  j 1  j 
 w1  w2 
dans l’hypothèse où w1 < w2 . f1 est dite fréquence de coupure basse, et f2 fréquence de
w w
coupure haute. f1  1 et f2  2
2π 2π
Sur le tracé de Bode de la figure I.29, on remarque que le filtre passe bande laisse passer le
signal dont la fréquence est comprise entre une fréquence de coupure basse f1 et une fréquence
de coupure haute f2.

HdB log(w)
C2 w1 w2
0

C1
R
Ve
-
VS Pente Pente
+20dB/decade -20dB/decade
+
Figure I.29 : Réponse en fréquence du
filtre passe bande
Figure I.28 : Filtre passe bande actif

IV. Electronique Non-Linéaire à base d’Amplificateurs Opérationnels :


Dans cette partie, on s’intéresse à des montages contenant des Amplificateurs Opérationnels
fonctionnant en régime de saturation.

IV.1 Comparateur Simple :

Figure I.30 : Comparateur Simple

Un comparateur permet d’indiquer si l’amplitude d’un signal Ve est supérieure ou inférieure à


l’amplitude (prise comme référence) d’un autre signal VRef. Les signaux d’entrée sont
analogiques, et le signal de sortie est du type TOR (Tout Ou Rien). La fonction comparateur
est définie par les conditions suivantes :
Si Ve < VRef : l’AO est saturé à niveau bas : VS = − VSat ou 0 V selon le mode d’alimentation
(symétrique ou pas).
Si Ve > VRef : l’AO est saturé à niveau haut : VS = + VSat .

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

Plusieurs schémas peuvent réalisés cette fonction. Un exemple d’un comparateur est donné
sur la figure I.30. Il s’agit d’une configuration élémentaire, constituée d’un AO monté en
circuit ouvert. La caractéristique de transfert correspondante est donnée à la figure I.31.
Ce montage est dit Comparateur Non-inverseur. La caractéristique d’un comparateur
Inverseur est donnée sur la figure I.32. On peut obtenir cette fonction en permutant les
entrées Ve et VRef sur le schéma de la figure I.30.

VS VS
+VSat +VSat

Ve Ve
VRef VRef

VSat
VSat

Figure I.31 : Caractéristique de Transfert Figure I.32 : Caractéristique de Transfert


d’un comparateur Non-inverseur d’un comparateur Inverseur

IV.2 Comparateur à hystérésis ou bistable ou trigger de Schmitt : Le comparateur


simple présente l’inconvénient d’être sensible aux fluctuations dues au bruit qui accompagne
nécessairement toute tension de référence. Aussi lui préfère-t-on le comparateur à hystérésis.
C’est un système bistable car il présente deux états stables +VSat et  VSat , qui passent de l’un
à l’autre lorsque la tension différentielle d’entrée Vd varie faiblement autour de la valeur
nulle. Vd joue le rôle de déclencheur, d’où le nom anglais Trigger qui signifie gâchette. On
l’appelle aussi Trigger de Schmitt, du nom de son inventeur Otto Schmitt, en 1934, alors qu’il
était encore étudiant.
Ve

VRef

VS
+VSat
t

-VSat

Figure I.33 : Oscillations du signal de sortie d’un comparateur simple en présence d’un signal bruité

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

Le Trigger de Schmitt est donc une évolution du comparateur simple, destinée à améliorer ses
performances en présence de signaux entachés de bruit. En effet, avec un simple comparateur
de tension, des oscillations peuvent se produire sur le signal de sortie lorsque le signal
d’entrée varie, même faiblement, autour de la tension de référence, Figure I.33. On verra, par
la suit, comment on peut s’affranchir de ces oscillations en utilisant un Trigger de Schmitt.

IV.2.1 Trigger de Schmitt Non-inverseur : Le comparateur non-inverseur ; représentée


sur la figure I.34, est constitué par un AO, dont la tension de sortie est appliquée sur l’entrée
non-inverseuse à travers la résistance R2, ce qui permet d’effectuer une contre-réaction
positive, d’où le fonctionnement en régime de saturation. Afin d’analyser son fonctionnement,
exprimons les tensions d’entrées de l’AO en fonction de VS et Ve, à l’aide du théorème de
Millman
R2

R1
Ve
+ VS

Vref

Figure I.34 : Trigger Non-inverseur

R1VS  R2Ve
V  et V   Vref ;
R1  R2
Si initialement VS  VSat ; c.-à-d V   V  .
la sortie ne peut s’inverser que si V  devient supérieure à V  , la valeur de Ve pour laquelle

se produit le basculement est appelée VRe f.
On en déduit la définition du seuil de basculement supérieur

Définition : Pour un trigger non-inverseur, VRe f est la valeur de la tension d’entrée Ve qui
provoque, en augmentant, le basculement de la tension de sortie de  VSat vers  VSat

Méthode : Pour déterminer VRe f on procède de la manière suivante :
1/ On détermine l’expression des tensions V  , et V 
 V V

2/ On considère qu’à l’instant du basculement : Vs  Vsat
 Ve  V 
 Re f
  
3/ Enfin, pour déterminer l’expression de VRe f , dans l’équation V  V , on remplace VS

par –Vsat, et Ve par VRe f

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

  R1  R2 R
Ainsi, et pour ce montage VRe f est donnée par
VRe f  Vref  1 VSat
R2 R2
Si initialement VS  VSat ; c.-à-d V   V  .
la sortie ne peut s’inverser que si V  devient inférieur à V  , la valeur de Ve pour laquelle se

produit le basculement est appelée VRe f.
On en déduit la définition du seuil de basculement inférieur

Définition : Pour un trigger non-inverseur, VRe f est la valeur de la tension d’entrée Ve qui
provoque, en diminuant, le basculement de la tension de sortie de  VSat vers  VSat
Méthode : Pour déterminer VRe f on procède de la manière suivante :
1/ On détermine l’expression des tensions V  , et V 
 V V

2/ On considère qu’à l’instant du basculement : Vs  Vsat
 Ve  V 
 Re f
  
3/ Enfin, pour déterminer l’expression de VRe f , dans l’équation V  V , on remplace VS

par +Vsat, et Ve par VRe f

  R1  R2 R
Pour ce montage VRe f est donnée par VRe f  Vref  1 VSat
R2 R2
Sur la figure I.35 on à tracé la caractéristique de transfert du trigger non-inverseur.
Lorsqu’on part de la valeur VS  VSat obtenue pour Ve suffisamment grand, et que l‘on

diminue progressivement Ve, on voit que VS garde la valeur  VSat tant que Ve  VRe f

le basculement de VS vers  VSat se produit lorsque Ve passe, en diminuant, par VRe f.
Si on change le sens de variation de Ve en l’augmentant, VS garde sa valeur  VSat tant que
 
Ve  VRe f . il y a basculement de VS vers  VSat lorsque Ve atteint, en augmentant, VRe f .Le
graphe décrit donc un cycle dont le sens de parcours est le sens trigonométrique. On dit que
l’on a réalisé un comparateur à hystérésis, ce mot étant issu d’un mot grec signifiant retard de
la variation de VS par rapport à celle de Ve .
VS
+VSat

Ve

VRe f VRe f

VSat

Figure I.35 : Caractéristique de Transfert d’un Trigger Non-inverseur


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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

IV.2.2 Trigger de Schmitt Inverseur : Ce trigger diffère du précédant car la tension


d’entrée, ou une fraction de cette dernière, est appliquée sur l’entrée inverseuse. Un exemple
d’un trigger inverseur est donné sur la figure I.36. Comme précédemment, déterminons les
expressions des tensions d’entrée de l’AO.
R2Vref  R1VS
V  et V   Ve
R1  R2
R2

R1
+
VS
Vref
Ve -

Figure I.36 : Trigger Inverseur

Si initialement VS  VSat ; c.-à-d V   V  .


la sortie ne peut s’inverser que si V  devient supérieure à V  , la valeur de Ve pour laquelle
  
se produit le basculement est appelé VRe f . Comme Ve  V , VRe f sera définie par :
 
Definition : VRe f V
Vs  Vsat
  R2Vref  R1VSat
Qui devient pour le montage de la figure I.36, VRe f V 
Vs  Vsat R1  R2

+VSat

Ve

VRe f V Re f

VSat

Figure I.37 : Caractéristique de Transfert d’un Trigger Inverseur

Si initialement VS  VSat ; c.-à-d V   V  .


la sortie ne peut s’inverser que si V  devient inférieur à V  , la valeur de Ve pour laquelle se
  
produit le basculement est appelée VRe f . Comme Ve  V , VRe f sera définie par :

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel


Definition : VRe f
V
Vs  Vsat
  R2Vref  R1VSat
Qui devient pour le montage de la figure I.36, VRe f V Vs  Vsat R1  R2

la caractéristique de transfert du trigger inverseur est donnée en figure I.37. On obtient un


cycle d’hystérésis décrit dans le sens horaire.

Remarques : Les remarques qui suivent sont valables pour les deux types de trigger
1/ Les deux tensions de basculement du Trigger sont toujours liées par la relation
 
VRe f  VRe f
 
2/ Pour VRe f , le basculement de la sortie se produit lorsque Ve traverse VRe f en augmentant.
 
3/ Pour VRe f , le basculement de la sortie se produit lorsque Ve traverse VRe f en diminuant.
 
4/ Pour VRe f  Ve  VRe f , il excise deux valeurs possibles de VS .

Définitions :
 
1/ La largeur de l’hystérésis est définie par : ΔV  VRe f  VRe f
 
VRe f  VRe f
2/ La tension au centre de l’hystérésis est donnée par : VC 
2

IV.2.3 Les Applications des Trigger de Schmitt :

IV.2.3.1 Elimination des parasites superposés à un signal utile :

Ve

VRe f

VRe f

VS
+VSat
t

-VSat

Figure I.38 : Réponse d’un Trigger en présence de Bruits

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

Sur la figure I.38 on représente la réponse d’un trigger de Schmitt non-inverseur, lorsque le
signal d’entrée est une tension bruitée. On observe la disparition des fluctuations
intempestives de la tension de sortie. Contrairement au comparateur simple, le Trigger et
mieux immunisé face aux parasités superposés au signal d’entrée. Il faut noter que plus les
parasites ont une amplitude importante, plus les seuils du trigger doivent être éloignés. On en
déduit une propriété importante : l’insensibilité aux parasites est directement liée à la largeur
de l’hystérésis.

IV.2.3.2 Production de signaux carrés ou rectangulaires à partir de signaux de


forme quelconque :
Un exemple d’une telle transformation de signaux par un trigger non inverseur est donné sur
la figure I.39.
Ve

V Re f

VRe f
t
t1 t2 t3 t4
VS
+VSat
t
t1 t2 t3 t4
VSat
Figure I.39 : Transformation de Signaux quelconques
en signaux Carrés ou Rectangulaire

Définitions :
1/ Si le signal de sortie est un signal périodique de période T, on définit le rapport cyclique
Durée de l' état haut
par : Rcy 
Période T

2/ La condition à satisfaire pour que la tension de sortie soit de forme carrée, donc avec un
1
rapport cyclique Rcy  0.5 est donnée par : VC  Ve t moyenne   V t dt
e où VC est la tension
T T

au centre de l’hystérésis.

IV.2.3.3 Production de signaux Rectangulaires Retardés : Sur la figure I.40, on


choisissant les seuils des deux triggers de façon qu’ils aient les mêmes largeurs d’hystérésis,
   
et que VRe f 1  VRe f 2  VRe f 1  VRe f 2 , Les oscillogrammes correspondants sont ceux de la figure

I.41.

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

VRe f 1
1
VRe f 1

VRe f 2
2
VRe f 2

Figure I.40 : Production de signaux Rectangulaires Retardés


VRe f2

VRe f1


VRe f1

VRe f 2

Figure I.41 : Oscillogrammes Production de signaux Retardés

Exercice I.4 : Pour chacun des deux montages des figures I.42 et I.43, on demande :
1/ Donner les expressions des seuils de basculement du trigger
2/ Tracer la caractéristique de transfert du trigger
3/ Pour Ve t   VM Sinwt  , tracer l’allure de la tension de sortie. On suppose des seuils de
basculement inclus dans la plage de variation du signal d’entrée Ve t  .

Vref - Ve -
VS VS

+ +

R2 R2
R1
R1
+ Vref
Ve

Figure I.42 Figure I.43


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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

V. Effets des Paramètres Réels de l’AO :


Dans cette section, nous allons analyser l’impacte des paramètres réels d’un amplificateur
opérationnel, sur les performances globales des montages. Nous prendrons comme exemple un
montage suiveur réalisé à l’aide d’un AO de type μA741, caractérisé par :
1/ Un gain différentiel Ad  2105
2/ Une impédance d’entrée Z e  2 M
3/ Une impédance de sortie ZS  100 
Rappelons que lorsque le modèle idéal est considéré lors de l’étude du montage suiveur, on
obtient :

ie +
+ I0
Ve Ve=0
VS
- - +
U0

V V
VS  Ve , soit donc un gain de tension GV  S  1 , et une Impédance d’entrée Zin  e  
Ve ie
U0 V 0
et une impédance de sortie, ZTh   e  0
I 0 Ve  0 I 0 I 0
Examinons, maintenant, ces mêmes grandeurs lorsque le modèle réel est considéré.

ie + Ze -
+ Ve ie
VS
Ve Vd
Vd Ze + ZS ZS
VS
AdVd +
- AdVd
Masse

Ve AdVd

Ze ZS Z Ve  ZeAdVd
Le gain sera donné par : VS   S , et comme Vd  Ve  VS , il
1 1 ZS  Ze

Ze ZS
V ZS  ZeAd
vient GV  S 
Ve ZS  Ze 1  Ad  Ze I0
Ve=0 Vd
ZS +
Application Numérique : GV  0,999995
+ U0
AdVd
L’impédance d’entrée sera donnée par :
Ve  Zeie  ZS ie  AdVd , avec Vd  Zeie , d’où :
V
Zin  e  Ze 1  Ad   Z S
ie

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Chapitre I : Amplificateur Opérationnel

Application Numérique : Zin  0,4  1012 Ω


V
L’impédance de sortie, sera déterminée comme suit : ZTh  0 on a
I 0 Ve  0
U 0  AdVd U 0
I0   ,
ZS Ze
avec Vd  U0
I 0 1  Ad 1 Z S Ze Ze
  , il vient ZTh  
U0 ZS Ze Ze 1  Ad   Z S Ad
Application Numérique : ZTh  0,499mΩ
Le tableau suivant résume les résultats obtenus avec les deux modèles :

Modèle idéal Modèle Réel


V
GV  S 1 0,999995
Ve

Impédance d’entrée  0,4 1012 

Impédance de sortie 0 0,499m

On constate, donc, que l’erreur introduite par le modèle idéal est négligeable.

VII. Références Bibliographiques du Chapitre


1/ Perez, J., Lagoute, C., Fourniols, J. and Bouhours, S. (2012). Electronique Fondements et
applications. Paris: Dunod.
2/ Neffati, T. (2008). Introduction a l'électronique analogique. Paris: Dunod.
3/ Duveau, J., Pasquinelli, M. and Tholomier, M. (2017)..Electronique IUT 1re année. Paris:
Dunod.
4/ Rouabhia, A. Cours d'électronique fondamentale II, (Support de cours)
5/ Chateigner, G. (2007). Manuel de genie electrique. Paris: Dunod.

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