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Rossini, G.: Le Siège de Corinthe 8.

660329-30
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Gioachino Rossini (1792-1868)


Le Siège de Corinthe

Tragédie lyrique en trois actes


de Luigi Balocchi et Alexandre Soumet
World-Première: Paris, Théâtre de l’Académie Royale de Musique, 9 octobre 1826
Neuausgabe des Festivals von Florian Bauer.
Revision nach der Originalausgabe und den Aufführungsquellen von Jean-Luc Tingaud.

Mahomet II ...................................................................................................Lorenzo Regazzo


Cléomène, chef des Grecs et père de ..................................................................... Marc Sala
Pamyra ............................................................................................................ Majella Cullagh
Néoclès, jeune guerrier grec ........................................................................... Michael Spyres
Hiéros, vieillard, gardien des tombeaux ....................................................... Matthieu Lécroart
Adraste, confident de Cléomène ................................................. Gustavo Quaresma Ramos
Omar, confident de Mahomet ............................................................... Marco Filippo Romano
Ismène, confidente de Pamyra ......................................................................... Silvia Beltrami
Femmes greques, femmes turques,
Guerriers de la suite de Mahomet, guerriers de la suite de Cléomène,
Imans,
Soldats turcs, soldats grecs ........................................................ Camerata Bach Chor Posen

La scène est à Corinthe

CD 1 Parlez tous librement:


L’avis qui prévaudra sera ma loi suprême.

[1] Ouverture Quelques guerriers


En ce péril funeste à quoi sert le courage?
D’un horrible esclavage
ACTE PREMIER comment nous préserver!

Néoclès
Le théâtre représente le vestibule du Palais du Sénat. Guerriers, que la patrie
à nos bras se confie.
Au prix de notre vie,
nous devons la sauver.
[2] N° 1 – Introduction
Que ne peut le courage
quand on fuit l’esclavage!
Scène première
D’un conquérant barbare
Cléomène, Néoclès, Hiéros, Adraste,
il faut braver la rage.
guerriers grecs.
Le jour de la vengeance
enfin luira pour nous.
Plusieurs guerriers (à Cléomène)
Ta noble voix, seigneur, nous assemble en ces lieux
Hiéros
pour défendre l’asile où dorment nos aïeux.
Oui, combattez; le ciel veille sur vous.
Cléomène a l’air sombre et rêveur;
les guerriers le regardent et disent: Le glaive homicide
Mais, ô ciel!.. il garde le silence... du brave est l’égide;
Il hésite, il balance... l’honneur seul le guide;
et le trouble est peint dans ses yeux... d’un pas intrépide,
Ah! pour nous plus d’espérance: bravant le trépas,
le destin trahit nos vœux. il vole aux combats.
Et s’il succombe à la horde cruelle...
la palme immortelle
Cléomène
console ses regards.
Depuis longtemps du vainqueur de Byzance,
qui de toutes parts
assiège nos remparts, Cléomène
nous avons affronté la farouche arrogance. Le glaive homicide
Votre vaillance chaque jour du tyran du brave est l’égide,
sait braver la fureur. l’honneur guide
Mais l’avenir m’effraie... son bras intrépide.
Hélas! au champ d’honneur, Aux armes!
nos plus braves guerriers trouvent leurs funérailles;
des fléaux dévorants assiègent nos murailles... Néoclès
Le glaive musulman, le bronze des batailles, Aux armes!
moissonnent à l’envi le peuple et les soldats. Point d’effroi, point d’alarmes.
Mahomet furieux nous menace et nous presse;
des flots de sang vont inonder la Grèce... Hiéros
Pour fuir le joug du tyran, Aux armes!
ô ciel! quel parti prendre? Ah! bannissez votre effroi, vos alarmes!
Faut-il combattre encore, ou bien faut-il se rendre?
Ô terrible moment! Chœur
Le danger est extrême... Aux armes!
Notre âme intrépide

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sait braver le trépas. et du pied des autels, je vole au champ d’honneur.

Pamyra (à part)
Récitatif Ô douleur!

Cléomène
Cléomène Viens, suis-nous, la pompe est déjà prête.
Vaillants guerriers, votre noble courage
de la victoire offre le sûr présage. Pamyra
J’ai dû vous consulter, Quoi! dans ce jour de deuil?
mais j’admire votre courage,
dont jamais je n’ai su douter. Néoclès
Ah! sur l’autel de la patrie Pamyra!...
jurons tous de vaincre ou de mourir.
Qui de nous pourrait souffrir Cléomène
la honte, ou l’infamie? Qui t’arrête?
L’honneur nous est bien plus cher que la vie.
Pamyra
Tous Je vous donne mes jours, mon père,
Oui, jurons tous, par ces armes ils sont à vous,
de sauver la Grèce et ses remparts, mais cet hymen...
méprisant les dangers, les alarmes.
Rangeons-nous près de nos étendards. Cléomène et Néoclès
Qui, jurons, combattons, Grands Dieux!
et s’il faut qu’on succombe,
si le sort nous condamne au malheur, Pamyra
que Corinthe nous serve de tombe, J’embrasse vos genoux.
monument de gloire et d’honneur.
Adraste et les guerriers sortent.
Néoclès
Jour fatal!

Cléomène
Scène deuxième Coupable mystère!
Cléomène, Hiéros, Néoclès. Ton cœur a-t-il flatté les vœux d’un autre amant?

Cléomène Pamyra
La Grèce est libre encor; Almanzor, dans Athènes, a reçu mon serment.
nous vaincrons nos tyrans.
Ma belliqueuse ivresse a passé dans nos rangs. Cléomène
Allez, sage Hiéros... Quel est cet Almanzor, quel est ce téméraire?

Hiéros Pamyra
Oui, dans ce jour d’alarmes Pamyra lui garde sa foi.
intéressons le ciel au succès de nos armes.
Il sort. Cléomène
Bannis cet amour de ton âme.
Si tu ne renonçais à ta coupable flamme,
[3] N° 2 – Scène et Trio le courroux paternel retomberait sur toi.

Néoclès Pamyra
Ta fille m’est promise, et d’un hymen si beau Disgrâce horrible! Affreux tourments!
nous devions dans Corinthe allumer le flambeau. Ce coup terrible glace mes sens.
Tiendras-tu tes serments?
Cléomène et Néoclès
Cléomène Mystère horrible! Affreux tourments!
Oui, ma foi t’est donnée. Ce coup terrible glace mes sens.

Pamyra
Ciel! sois propice à ma prière!
Scène troisième Tu vois ma peine, en toi j’espère.
Les mêmes, Pamyra. Fléchis d’un père la juste colère,
du sort contraire suspends les coups.
Cléomène
Approche, Pamyra. Cette grande journée Néoclès
peut nous êtres fatale et doit fixer ton sort. Ciel! sois propice à ma prière!
Ton père en combattant peut rencontrer la mort. Tu vois ma peine, en toi j’espère;
La mort est préférable au malheur d’être esclave; Ah! mets un terme à ma misère,
pour être ton appui, j’ai fait choix du plus brave, du sort contraire suspends les coups.
de Néoclès...
Cléomène
Pamyra (à part) Ciel! sois propice à ma prière!
Qu’entends-je!... Tu vois ma peine, en toi j’espère;
Ah! mets un terme à ma misère,
du sort contraire suspends les coups.
Néoclès
Assure mon bonheur,

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Scène quatrième je brave la fureur!


Les précédents, des guerriers grecs et plusieurs femmes
grecques, entrent en désordre sur la scène. Cléomène
Ma fille! Rappelle-toi!...
Chœur (à Cléomène)
Dans les deux camps, un cri de mort s’élève. Pamyra
Déjà le fer brille de toutes parts. Ce poignard!...
Guidez nos pas, et prenons le glaive.
Les Musulmans montent sur nos remparts. Cléomène
Pamyra Sois digne de moi.
Ô jour de deuil! Un cri de mort s’élève...
Déjà le fer brille de toutes parts... Cléomène embrasse sa fille et sort ensuite avec Néoclès,
allant vers la citadelle. Pamyra, suivie de ses femmes, sort du
Cléomène et Néoclès côté opposé.
Guidez leurs pas, et reprenons le glaive,
courons défendre nos remparts.

Cléomène Le théâtre change et représente la place de Corinthe. Des


Marchons, guerriers, marchons! soldats musulmans traversent le théâtre, poursuivant des
soldats grecs; d’autres soldats turcs arrivent pêle-mêle.
Pamyra
Ô mon père! Ô douleur!

Cléomène [4] N° 3 – Marche et Chœur des Turcs


Si le sort trompe ma valeur,
si nous tombons frappés dans les champs du carnage,
de la honte des fers subiras-tu l’outrage? Scène cinquième
Chœur
Pamyra
Mon père! Chœur
La flamme rapide,
Cléomène le glaive homicide
(lui donnant un poignard) partout sèment l’horreur.
Que ce fer me réponde de toi. Corinthe enfin cède à notre valeur.
Image effroyable
Pamyra de deuil et d’horreur,
Je vous comprends... rassurez-vous, mon père. la ville coupable
maudit sa fureur.
Néoclès À la fin du chœur, Mahomet arrive, suivi de ses généraux et d’un
L’ennemi terrassé va mordre la poussière. corps d’élite.

Cléomène (à Pamyra)
Sois digne de ton nom, de la Grèce et de moi. [5] N° 4 – Récitatif et Air

Pamyra Scène sixième


Rassurez-vous, mon père. Les mêmes, Mahomet et sa suite.
En ce moment funeste,
je saurai braver leur fureur. Mahomet (à ses guerriers)
Si pour fuir l’esclavage Qu’à ma voix la victoire s’arrête!
un seul espoir me reste, Guerriers, relevez-vous. Au sein de ces remparts,
l’exemple de mon père respectez ces palais, ces prodiges des arts.
enflamme mon cœur. Je veux y graver ma conquête,
je veux à la postérité
Pamyra et Chœur de femmes qu’ils recommandent ma mémoire.
Ô dieu, toi que j’implore, et dont l’appui nous reste, Sans les arts, frères de la gloire,
protège la patrie en ce moment funeste, il n’est point d’immortalité!
seconde leur valeur. La gloire et la fortune à nos armes fidèles
de palmes immortelles
Cléomène, Néoclès et Chœur d’hommes couronnent nos travaux.
Ah, quel instant funeste!
Ce glaive seul me reste! Chœur
Je brave leur fureur! Hommage, gloire, honneur au plus vaillant des héros!
Protège la patrie,
enflamme notre cœur! Mahomet
Chef d’un peuple indomptable et guidant sa vaillance,
je vais à ma puissance
Chœur des femmes soumettre l’univers.
Protège la patrie, La Grèce sans défense
ô fortune ennemie! se courbe sous mes fers.
Fais trêve à la rigueur. Je vais à ma puissance
Pamyra soumettre l’univers.
Destin inexorable,
fais trêve à la rigueur! Chœur
Hommage, gloire, honneur au plus vaillant des héros!
Cléomène, Néoclès et Chœur d’hommes
Du sort inexorable, Mahomet

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Des palmes immortelles


couronnent nos travaux. Cléomène
Ils bravent ta haine.
Chœur Ils rejoindront leurs frères expirants.
Soumise à sa puissance Leur trépas héroïque est l’effroi des tyrans!
l’Asie est dans les fers. Regardant Mahomet.
Tu frémis!
Mahomet
Je vais à ma puissance Mahomet
soumettre l’univers. Gardes! qu’on l’entraîne.
De leur audace ils subiront la peine.
Que dans les fers ils soient précipités.
Scène septième
Les mêmes, Omar.

[6] N° 5 – Scène et Finale Premier Scène neuvième


Pamyra, les précédents, Ismène, femmes grecques.
Omar
Nous avons triomphé, mais de leur citadelle
les Grecs encor défendent les chemins. Pamyra
Un de leurs chefs est tombé dans nos mains, Arrêtez! écoutez!..
ordonnez-vous sa mort? Mahomet (aux gardes)
Allez, obéissez!
Mahomet
Qu’en ces lieux on l’appelle. Pamyra (à Cléomène)
Allez; je veux l’interroger. Mon père! Ô fortune cruelle!
Il fait signe aux gardes. Mes larmes du vainqueur fléchiront le courroux.
À Mahomet.
Omar Seigneur, je tombe à vos genoux.
Mahomet est vainqueur et craint de se venger?
Mahomet (reconnaissant Pamyra)
Mahomet Quelle voix!.. Pamyra!.. Dieu, c’est elle!
Ami, pardonne à ma faiblesse. Je sens désarmer ma fureur.
Avant d’y paraître en vainqueur,
sous le nom d’Almanzor, je parcourus la Grèce. Pamyra (reconnaissant Mahomet)
Ciel, que vois-je? Almanzor!
Omar
Sous le nom d’Almanzor? Pamyra
Mahomet Ah, l’amant qui m’enchaîne
Une jeune beauté mérite ma haine!
se montra dans Athènes à mon œil enchanté. Fortune inhumaine,
Je marche vers Athènes et mon bonheur commence. tu causes ma peine!
Ami, j’adore ses appas, Ô ciel, je t’implore
son souvenir m’ordonne la clémence. ah! brise la chaîne
Mais mon captif porte vers moi ses pas. qui fait mon malheur.

Chœur de femmes grecques


Scène huitième Fortune inhumaine,
Les mêmes, Cléomène au milieu des gardes. sa perte est certaine.
L’objet qui l’enchaîne
Mahomet mérite sa haine,
Chef des Grecs révoltés, ordonne à tes soldats Ô ciel, je t’implore
de déposer le glaive. ah! brise la chaîne
qui fait son malheur.
Cléomène
Ils n’obéiront pas, Chœur des musulmans
La Grèce à sa gloire est fidèle. Ses larmes, sa peine
désarment son cœur.
Mahomet Sa grâce est certaine,
On dit que vers la citadelle il plaint sa douleur.
tes bataillons s’empressent d’accourir; Quel charme l’entraîne!
sauront-ils s’y défendre? Il cède... Elle enchaîne
le noble vainqueur.
Cléomène Il plaint sa douleur.
Ils sauront y mourir.
Pamyra, Ismène, Cléomène, Omar
Mahomet Quel trouble!
Réprime les transports où se livre ton âme. Hélas, ô jour de douleur!
Veux-tu que sur ces murs mon bras lance la flamme?
Cléomène
Cléomène Quel jour de douleur!
Tu n’en as pas besoin.
Les Grecs, s’ils sont vaincus, t’épargneront ce soin. Mahomet
L’amour qui m’enchaîne
Mahomet désarmes mon cœur.
Téméraire! L’amour qui m’entraîne

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éteint ma furerur. Son amour me condamne au malheur.

Mahomet Mahomet entraîne Pamyra.


Pamyra m’est rendue!

Pamyra
En quel jour de douleur!
Mahomet ACTE SECOND
Ce jour peut se changer en un jour d’allégresse.
Qu’elle soit mon épouse et je sauve la Grèce.
Le théâtre représente le pavillon de Mahomet.
Pamyra
Ô mon père!
Scène première
Cléomène Pamyra, Ismène, femmes turques.
Ô contrainte! Ô fureur!
À Pamyra. [7] N° 6 – Récitatif et Air
Repousse un coupable hyménée!
Pamyra
Mahomet Que vais-je devenir? Destin inexorable!
Viens, suis-mois dans mon camp. Ah! comment me soustraire au pouvoir indomptable
d’un amant, d’un vainqueur?
Cléomène Le courroux paternel me poursuit et m’accable...
Suis ton père à la mort. Corinthe est dans les fers, jour de deuil et d’horreur!
À Néoclès tu fus donnée. Vos chants, vos jeux, ces fleurs, ces flambeaux, cette fête,
tout augmente ma douleur.
Pamyra et Mahomet De noirs cyprès l’on doit couvrir ma tête...
À Néoclès... La mort, oui, la mort seule est l’espoir de mon cœur.

Cléomène Pamyra
Lui seul dispose de ton sort. Du séjour de la lumière,
daigne hélas! ma tendre mère,
Pamyra accueillir ma prière
Non, jamais! et veiller sur mon destin.

Cléomène Chœur
Fille ingrate, opprobre de ton père, Ah! dissipe ton chagrin!
à ton front criminel, j’attache ma colère. Il vient… couronne sa tendresse,
Je te maudis... et ne verse plus de pleurs;
monte au trône, sauve la Grèce,
Tous, sauf Cléomène mets un terme à ses malheurs.
Affreux transport!
[Chœur
Pamyra Quel bruit!
Jour effroyable! Ah, contre leur furie
Le sort m’accable! rien ne peut nous secourir.
Ah! je succombe à ma douleur. Ô mes frères, ô ma patrie,
l’heure approche, il faut mourir.]
Cléomène
Fille rebelle à la voix de ton père, Pamyra
crains la colère Mais après un long orage
d’un dieu vengeur. à l’abri de l’esclavage,
ma patrie, ô doux présage,
Mahomet (à Pamyra) reverra ses plus beaux jours.
Viens, suis-moi... mon amour, ma puissance Chœur
vont bientôt désarmer sa vengeance. Tant de constance et de courage
Sa fureur, sa coupable arrogance, grand dieu, mérite ton secours.
livreront tout un peuple au malheur. À la Grèce, ô doux présage,
tu rendras ses beaux jours.
Femmes grecques
De l’amour la funeste puissance Scène deuxième
pour jamais lui ravit l’espérance. Les mêmes, Mahomet.
Rien ne peut égaler sa souffrance,
son amour la condamne au malheur. [8] N° 7 – Scène, Duo et Chœur

Chœur de turcs Mahomet (à Pamyra)


L’insensé croit dompter sa puissance. Rassure-toi... mon pouvoir t’environne;
Il nourrit une vaine espérance; je dépose à tes pieds l’orgueil de ma couronne.
Sa fureur, sa coupable arrogance La victoire a placé vingt sceptres dans ma main.
livreront tout un peuple au malheur. Ils t’appartiennent tous...

Cléomène Pamyra
Dieu puissant, viens punir son offense, Ciel!
sur sa tête accomplis ma vengeance.
Rien ne peut égaler ma souffrance, Mahomet

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Pourquoi ces alarmes? L’hymen lui donne


Tout reconnaît ici le pouvoir de tes charmes. une couronne,
et l’environne
Pamyra de sa splendeur.
Ah! de Corinthe en deuil reprenons le chemin. Mais la tristesse
Infidèle à mon Dieu, maudite par mon père... toujours la presse
et sa tendresse
Mahomet fait son malheur.
Nous apaiserons sa colère, Oui, la tristesse
et lui-même en ces lieux bénira ton hymen. toujours la presse,
Pamyra témoigne la plus vive douleur rien ne la charme
et verse des larmes. ni l’intéresse.
Ciel! de son père
Mahomet éteins la haine,
Que vois-je! Ô ciel, tu verses des larmes? ou romps la chaîne
D’où naissent tes alarmes? d’un tendre amour.
Dévoile-moi ton cœur.
Chœur
Pamyra Viens, jeune reine, calme ta peine,
Oui, la douleur me fait verser des larmes. sois souveraine de ce séjour.
Les plus vives alarmes Viens, jeune reine, calme ta peine
sans cesse agitent mon cœur. loin des alarmes goûter les charmes
Les plus cruelle alarmes d’un tendre amour.
agitent mon cœur.
À part.
Puis-je livrer ma flamme
sans l’aveu de mon père, ô serment trop coupable!
Le ciel inexorable
me punit et m’accable.
Ah, la mort, oui la mort seul
en ce funeste instant
peut terminer mon tourment.

Mahomet (à part)
Ciel! quel étrange délire,
interdite, agitée elle tremble et soupire.
Rien ne calme son tourment.
Mont pouvoir t’environne,
que peux-tu craindre encore?
Partage mon Empire
et calme ton tourment.
Scène troisième
Les mêmes, guerriers turcs, suite de Mahomet, Imans,
odalisques, etc.

Omar et Chœur
La fête d’Hyménée
nous assemble en ces lieux.

Pamyra
Ô comble de misère!
Ô malheureux transport.
Affreuse destinée,
le ciel maudit mes feux.

Mahomet
Calme ta peine amère,
partage un doux transport,
ô chaine fortunée,
le ciel comble nos vœux.

Omar et Chœur
Ô chaine fortunée,
transports délicieux,
quelle heureuse journée!
Tout sourit à ses vœux.
Pamyra s’assied à côté de Mahomet.

Mahomet
Triomphe, Pamyra, de l’effroi qui t’arrète.
Préside avant l’hymen à cette auguste fête.

[9] N° 8 – Ballade

Ismène

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CD 2 Néoclès
Je suis...
[1] Premier Air de Danse
[2] 2ème Air de Danse Pamyra
Il est mon frère.

[3] N° 9 – Hymne Mahomet (à Néoclès)


Son frère!
Chœur
Divin prophète, entends nos vœux; Pamyra
l’hymen s’apprête, bénis leurs nœuds. (De la mort j’ai dû le préserver.)
Ciel, sois propice, et sur leur tête
verse à jamais tes doux bienfaits.
Pendant le Chœur, on place un autel sur le milieu du théâtre,
et tout se prépare pour l’hymen. [4] N° 10 – Finale Second

Mahomet (descendant de son trône) Mahomet


Pamyra! Il est son frère! Sa voix si chère
de ma colère doit le sauver.
Pamyra (avec crainte)
Cet autel... Pamyra
Il est mon frère. Ma voix si chère
Mahomet de sa colère doit le sauver.
Quel bruit se fait entendre?
Néoclès (à part)
Qui, moi, son frère? Sa voix si chère
Scène quatrième de sa colère veux me sauver.
Les précédents, Omar, puis Néoclès enchaîné.
Mahomet
Qu’on détache ses fers.
Néoclès
Pamyra!... Néoclès (à part)
Ô contrainte, ô fureur!
Omar
À nous combattre encore un Grec osait prétendre. Mahomet
Un désespoir funeste égare sa raison. Tu seras le témoin de l’hymen de ta sœur.

Pamyra (à part) Néoclès


Que vois-je?... Néoclès. Qu’entends-je?

Néoclès (à part) Mahomet


C’est elle! Vois l’autel, la pompe est déjà prête.

Mahomet Néoclès
Jeune Grec, esclave rebelle, Je serais le témoin de cette horrible fête?
quel espoir aux combats a pu te rappeler? Non, la mort...
Seul, que prétends-tu?
Mahomet
Néoclès Insensé!
Mourir ou t’immoler. Pamyra
Voilà ce que des Grecs un tyran doit attendre, Mahomet!
et la paix qu’en leur nom je devais t’apporter.
Mahomet (à Pamyra)
Mahomet Calme-toi. Viens, l’autel est préparé.
Ils repoussent la main que je daignais leur tendre.
Pamyra
Néoclès Que résoudre, que faire?
Toi qui les vis combattre, en pourrais-tu douter?
Sais-tu qu’en ce moment, de notre mort jalouse, Mahomet
nous disputant l’honneur de garder ce rempart, Songe à tous nos serments.
nos vierges en deuil, nos épouses,
de la palme funèbre ont réclamé leur part? Néoclès
D’un beau trépas tout respire l’ivresse, Souviens-toi de ton père.
tandis que Pamyra par des chants d’allégresse, Il t’appelle, il t’attend.
accueille un vainqueur flétrissant
et sur le tombeau de la Grèce Mahomet
ose couvrir son front de fleurs teintes de sang. Pamyra, sois à mois.
Idole de mon âme,
Pamyra viens, l’autel te réclame.
Où fuir? Couronne enfin la flamme
d’un amant, d’un vainqueur.
Mahomet (à Néoclès)
À ma fureur, rien ne peut te soustraire. Pamyra
Qui es-tu? Qui es-tu? Le trouble est dans mon âme,
je rougis de ma flamme.

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Mon père me réclame;


ô remords, ô douleur! À Pamyra.
Tu l’entends... Tu peux seule apaiser ma furie;
Néoclès (à part) tu tiens entre tes mains le sort de la patrie.
Son père la réclame. Tous les Grecs vont périr sous le fer, dans les feux,
Dieu! faut-il qu’en son âme si ta main dans l’instant...
son père la réclame?
Ô vengeance, ô fureur! Pamyra
Qu’on m’immole avec eux!

Scène cinquième Mahomet


Le mêmes, Omar. Qu’oses-tu dire?

Omar Pamyra
Corinthe nous défie; elle a repris les armes. Oui, j’aspire comme eux aux lauriers du martyre.

Mahomet Néoclès
Corinthe!.. Quand je puis la livrer au trépas!... Je triomphe!...

Omar Mahomet
Entends au loin le cri d’alarmes. Mon espoir, tes serments,
Les vierges sur les murs se mêlent aux soldats. mes vœux seraient trahis!
Regarde... Pamyra
J’adorais Almanzor... Je meurs pour mon pays.
Le rideau du fond se lève, et laisse voir
la citadelle couverte de femmes Néoclès
et de guerriers armés. (avec joie)
Pamyra...
Néoclès
Quel spectacle! Mahomet
Sois à moi...
Pamyra
Ô remords! Pamyra
Plus d’hymen.
Mahomet
Ô délire! Mahomet
Néoclès Suis mes pas!
Pamyra!..
Néoclès
Pamyra Je triomphe!
Ah, je t’entends, et mon amour expire.
Mahomet
Chœur des grecs (du haut de la citadelle) Ô fureur!
Bravons son empire,
vengeons nos affronts. Néoclès
Palmes du martyre, Ô victoire!
ombragez nos fronts.
Pamyra
Néoclès Ô mon père!
Bravons leur empire,
vengeons nos affronts. Mahomet
Ô palmes du martyre, Vois l’autel.
ombragez nos fronts.
Pamyra
Chœur de femmes turques Non, la mort!
Funeste délire!
Souffrez vos affronts, Néoclès
devant son empire, Cette mort...
courbez tous vos fronts.
Pamyra
Chœur des hommes turcs C’est la gloire.
Reprends ton empire,
marchons, combattons! Mahomet
Ce peuple enfin expire, Je frémis!
combattons, marchons!
Pamyra
Pamyra, Ismène Viens, mon frère!
Vengeons nos affronts,
ô palmes du martyre,
Néoclès
ombragez nos fronts!
Oui, marchons.
Mahomet
Mahomet
Funeste délire!
Au trépas.
Ô comble d’affronts!
Funeste délire!
Devant mon empire,
Ô comble d’affronts.
courbez tous vos fronts.

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Devant mon empire,


courbez tous vos fronts. Adraste
Les destins ont trompé nos efforts téméraires
et la patrie, hélas, n’est plus qu’en ces tombeaux.
Eh bien! que le soleil, témoin de ma victoire,
demain cherche Corinthe et ne la trouve pas. Néoclès
De mon retour avertis Cléomène.
Mahomet, Omar et Chœur des turcs Sa fille revient parmi nous.
Aux armes! Ma fureur se ranime! Sa fille, qu’en ces murs Néoclès lui ramène,
Néoclès lui demande en pleurant d’embrasser ses genoux.
Oh transport! Sa fureur se ranime Adraste sort.
dans le fond de ce cœur frémissant!
Des combats je peux être victime,
l’héroïne est digne de mon sang. Scène troisième
Néoclès, seul.
Mahomet, Omar et Chœur des turcs
Aux armes! Ma/sa fureur se ranime! Néoclès
Dans le fond de ce cœur frémissant. Les destins ont trompé notre attente,
Tout un peuple sera ma/sa victime, un grand peuple périt opprimé.
ces flambeaux s’éteindront dans le sang. Mais fuyant une chaîne insultante,
chez les morts il descend tout armé.
Pamyra, Ismène On entend au-dessus de la voûte
De la mort je peux être victime. le chant des filles grecques.
Je souris au destin que m’attend. Ciel! Écoutons.
Ô transport! Tout mon cœur se ranime,
à l’espoir d’un trépas éclatant. Chœur
Ô toi que je révère,
Chœur des femmes turques vers la céleste sphère
Tout un peuple sera sa victime, j’élève ma prière.
Ces flambeaux s’éteindront dans le sang.
Néoclès
Chœur des grecs Qu’entends-je! Pamyra, du fond du sanctuaire,
De la mort je peux être victime. au ciel, avec ses sœurs, élève sa prière.
Je souris au destin que m’attend;
Ô transport! Tout mon cœur se ranime, Chœur
à l’espoir d’un trépas éclatant. Ô toi que je révère,
écoute ma prière.
À un signe de Mahomet, les gardes entourent Néoclès et Grand dieu, lance le tonnerre
Pamyra. Sortie tumultueuse. sur la race sanguinaire
de ces ennemis cruels
qui menacent tes autels.

[6] N° 12 – Air
ACTE TROISIEME
Néoclès
Grand Dieu, faut-il qu’un peuple qui t’adore
Le théâtre représente les tombeaux de Corinthe, éclairés par quitte à jamais ses foyers paternels?
des feux multipliés. Tout l’abandonne... Il t’appelle, il t’implore.
Laisseras-tu renverser tes autels?
Non, non, j’en crois ta parole immortelle.
[5] N° 11 – Récit et Prière Contre ta loi l’enfer conspire en vain.
Nous périrons, mais la race infidèle
Scène première paiera bientôt son triomphe inhumain.
Néoclès, seul. De Pamyra j’ai pu briser la chaîne
et du tyran mépriser le courroux.
Néoclès Ah! c’est le Ciel qui dans ces lieux l’amène
Avançons... Oui, ces murs... c’est ici... plus d’effroi. pour triompher ou mourir avec nous.
Salut, tombeaux sacrés! salut, dernier asile, C’est toi, grand Dieu, qui des bords de l’abîme,
où pour fuir l’esclavage un grand peuple s’exile. daigne sauver l’innocente victime.
J’arrive à temps, les Grecs ne mourront pas sans moi. Par toi l’espérance en mon cœur se ranime.
Des bords de l’abîme, sauvant la victime,
tu daignes combler mes vœux.
Près de l’urne de sa mère,
Scène deuxième en ce séjour ténébreux,
Néoclès, Adraste. soumise aux lois de son père,
elle fuit d’horribles nœuds.
Adraste (avec surprise) Près de son père,
Ciel! Que vois-je! Quels traits à mes regards offerts! elle fuit d’horribles nœuds.
Néoclès avec nous dans ces demeures sombres?
Néoclès
À la faveur du combat et des ombres,
j’ai trompé mes gardiens et j’ai brisé mes fers. Scène quatrième
Oui, sous ces voûtes funéraires, Néoclès, Cléomène.
à la lueur des sinistres flambeaux,
je viens joindre une offrande à celle de mes frères.

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[7] N° 13 – Scène et Trio au bout d’un fer sanglant verra passer nos têtes.
Va couronner ton front d’un opprobre éclatant.
Néoclès Fuis, quitte ces tombeaux ou j’en sors à l’instant.
Cher Cléomène...
Pamyra
Cléomène Mon père!...
Ô toi que je croyais perdu,
à notre dernier jour tu nous es donc rendu! Néoclès
Un fils me reste encor pour essuyer mes larmes. Ayez pitié de sa douleur mortelle.

Néoclès (avec hésitation) Cléomène


Pamyra! cet objet de vous tendres alarmes... Loin de ces murs sacrés qu’elle porte ses pas.

Cléomène Pamyra
L’infidèle a brisé nos plus sacrés liens. Qui vient pour y mourir ne les quittera pas.
Qu’elle épargne à mon cœur sa présence ennemie.
Cléomène
Néoclès Y mourir! La patrie exile une infidèle!
Elle a sauvé mes jours. Il faut pour le trépas des âmes dignes d’elle.
Esclave d’un tyran, de quel front oses-tu
Cléomène réclamer les honneurs gardés à la vertu?
Elle a flétri les miens. Ton exécrable amour...
Je descends au tombeau tout chargé d’infamie.
Pamyra
Néoclès Il expire en mon âme.
Si, conduite à vos pieds par un remords soudain... La patrie, en mourant, m’épure de sa flamme.

Cléomène Néoclès (à Cléomène)


Ce poignard, à tes yeux, lui percerait le sein. Eh bien!
Cléomène
Néoclès S’il était vrai... si digne encore de moi,
Sa douleur... tu jurais d’étouffer ta flamme criminelle...

Cléomène Pamyra
Et la mienne!.. Devant la tombe maternelle,
à Néoclès je viens donner ma foi.
Néoclès
Un père... Néoclès et Cléomène
Ciel!
Cléomène
Plus de grâce... Pamyra
Ciel! que vois-je?.. Trompons un tyran dans sa fureur jalouse.
Scène cinquième
Les mêmes, Pamyra. Cléomène
Mes enfants!...
Pamyra
Elle expire à vos pieds qu’elle embrasse. Néoclès
Pamyra!...
Cléomène
Il porte les mains sur son poignard, Pamyra
Néoclès le retient. Sans autels, ni flambeaux,
Que me veux-tu, perfide? Et quel est ton dessein? que j’emporte au cercueil le nom de ton épouse.

Pamyra Néoclès
Mon père!... Que son char vainqueur passe
entre nos tombeaux.
Cléomène
Quelle est ta famille? Cléomène
Je fus père autrefois; mais je n’ai plus de fille. Venez, venez tous deux. Que ma main vous bénisse,
Dans le camp d’un barbare, elle a porté ses pas. ce tombeau pour autel... qu’un père vous unisse.
Il les unit.
Pamyra
Elle est à vos genoux.
Pamyra, Cléomène et Néoclès
Cléomène Céleste providence,
Je ne l’aperçois pas. j’implore ta puissance.
Je n’y vois qu’un objet dont l’impure faiblesse, Termine la souffrance
d’une honte éternelle a couvert ma vieillesse d’un peuple malheureux.
et qui, pour me fléchir, feignant un vain remords, Jamais de l’innocence
vient jusqu’en ces tombeaux déshonorer ma mort. tu n’as trompé les vœux.
Fuis, nos tyrans te redemandent,
au sérail du vainqueur les voluptés t’attendent. Pamyra (à Cléomène et à Néoclès, prêts à sortir)
Embrasés par nos mains, nos palais, nos tombeaux Mon père!...
à ton affreux hymen serviront de flambeaux
et ton regard, demain, dans la pompe des fêtes, Néoclès

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Il faut partir. Ah! reçois nos adieux! Hélas!

Cléomène et Néoclès (à Pamyra) Hiéros


Nous nous reverrons dans les cieux. Il se réveille enfin! Peuples, séchez vos larmes.
Cléomène et Néoclès son prêts à sortir;
Hiéros les arrête. Chœur
Séchons, séchons nos larmes!

Hiéros
Ô patrie!

Chœur
Scène sixième Ô patrie!
Les précédents, Hiéros, suivi d’Adraste et d’Ismène, femmes,
jeunes filles et guerriers grecs. Hiéros
[8] N° 14 – Récit et Scène Tous tes fils se lèvent à ton nom!
Le vent fait voler sur leurs armes
Hiéros la poussière de Marathon.
Je viens de parcourir la belliqueuse enceinte.
Déjà les Musulmans s’avancent sur nos pas. Chœur
Nous n’avons plus d’espoir que dans un beau trépas. Marathon! Marathon!

Cléomène Hiéros
A cette mort auguste et sainte Comme un grand bouclier, Dieu protège nos villes,
les trois cents immortels ne se refusaient pas. notre cendre féconde enfante des soldats.
Ne leur cédons point cette gloire. L’écho sacré des Thermopyles
Je veux que devant nos tombeaux se souvient de Léonidas.
le Musulman troublé doute de sa victoire.
Vieillard, chéri du ciel, bénissez nos drapeaux. Chœur
Léonidas! Léonidas!
Hiéros
Les siècles à venir garderont la mémoire Hiéros
de ce noble trépas qui venge nos affronts. Répondons à ce cri de victoire,
Guerriers, prosternez tous vos fronts. méritons un trépas immortel,
Tous les guerriers se prosternent, Nous verrons dans les champs de la gloire
ainsi que les femmes. le tombeau se changer en autel.
Fermez-vous tous vos cœurs à d’indignes alarmes?
Tous ensembles
Chœur Répondons à ce cri de victoire,
Oui, tous. méritons un trépas immortel.
Nous verrons dans les champs de la gloire
Hiéros le tombeau se changer en autel.
Guerriers, reviendrez-vous avec ou sur vos armes? Marchons!
Tous sortent, excepté Pamyra et les femmes.
Chœur
Oui, tous! Nous le jurons!
Scène septième
Hiéros Pamyra, Ismène, femmes grecques.
Saurez-vous tous mourir pour la patrie en larmes?
[9] N° 15 – Récit et Prière
Chœur
Oui, tous! Nous le jurons! Pamyra
L’heure fatale approche... Il faut vaincre ou périr!
Hiéros Pour leur Dieu, pour la Grèce, ils sauront tous mourir.
Au nom de Dieu qui vous inspire, Voûtes paisibles et sombres, asile de la mort,
je bénis vos fronts glorieux, vous qui nous protégez et couvrez de vos ombres,
j’attache à vos drapeaux les palmes du martyre, ah, si le sort des Grecs trahit le noble effort,
levez-vous pour mourir; je vous ouvre les cieux. écroulez-vous! Que parmi vos décombres
Marchons. les vils esclaves du croissant,
Mais, ô transports, ô prophétique ivresse! affamés de carnage et de crimes,
Dieu lui-même commande à mes sens agités en cherchant leurs victimes,
et dévoile à mes yeux l’avenir de la Grèce. n’y retrouvent que du sang.
Avant de mourir, écoutez. Entourez-moi, mes sœurs,
victime volontaire,
Chœur Pamyra n’a plus rien qui l’attache à la terre.
Dieu dévoile à ses yeux l’avenir de la Grèce,
écoutez! Juste ciel! Ah, ta clémence
est ma seule espérance.
Hiéros Daigne plaindre ma souffrance,
Quel nuage sanglant a voilé ce rivage! mets un terme à ma douleur.
Tout un peuple s’endort du sommeil du trépas.
Je vois peser sur lui cinq siècles d’esclavage Chœur
et le bruit de ses fers ne le réveille pas! Juste ciel! De ta clémence,
ciel, nous implorons ta faveur.
Chœur Mets un terme à nos douleurs.
Et le bruit de ses fers ne le réveille pas!

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[10] N° 16 – Finale Troisième

Pamyra
Mais quels accents se font entendre?
Le sort trahit nos combattants.
Ils sont tous morts pour nous défendre.
Viens, fier vainqueur, viens, je t’attends.

Scène huitième
Les précédents, troupe de Musulmans.

Chœur de musulmans
Frappons, frappons sans plus attendre,
foulons aux pieds leurs corps sanglants.

Pamyra, Ismène et Chœur de femmes


Ils sont tous morts pour nous défendre.
Viens, fier vainqueur, viens, je t’attends.

Scène neuvième
Les précédents, Mahomet.

Mahomet
Que Pamyra soit ma conquête!
Qu’on la saisisse! Allez!..

Pamyra
Arrête,
ou ce poignard perce mon sein.

Mahomet (avec effroi)


Pamyra!..
Ciel! quelle tempête...
autour de nous mugit soudain!

Chœur
Ô patrie!

On entend éclater l’incendie, le mur s’écroule.


On voit Corinthe s’embraser.

La toile tombe.

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