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Notes de programme

Antonio Vivaldi (1678-1741) est un compositeur italien de l’époque baroque. Aîné d’une famille comportant neuf enfants, il sera le
seul à poursuivre une éducation en musique. Encouragé par son père, il se découvre rapidement un talent en violon, qu’il poursuivra
toute sa vie. Rapidement, il s’engage dans une carrière religieuse, qui lui permettra de développer davantage ses dons de compositeur.
Effectivement, c’est ce statut qui lui permet de devenir maître de violon à l’hospice, orphelinat et conservatoire de musique de haut
niveau : Pio Ospedale della Pietà, un établissement strictement réservé aux jeunes musiciennes. Il y enseigne à une myriade de
musiciennes talentueuses, avides de jouer les œuvres de leur professeur. C’est là qu’il entame sa création de concertos; ses œuvres les
plus abondantes. Il y est également un précurseur des concertos de soliste à trois mouvements, allegro, adagio, allegro, précédemment
composés de plusieurs solistes, et comportant quatre mouvements. Ce n’est que bien plus tard, en 1713, qu’il aborde la composition
d’opéras. De son vivant, il affirmait en avoir créé 94, mais malheureusement, seule une cinquantaine de titres survivra aux années, et
de ceux-ci, moins de vingt partitions subsisteront.

Dans ses premières années de composition lyrique, Teuzzone (1718) vit le jour. Il y est question du jeune empereur chinois Teuzzone,
et de maintes péripéties amoureuses et politiques entre lui-même, son aimée Zelinda, sa belle-mère et audacieuse admiratrice Zidiana,
ainsi que son Premier Ministre Cino et le Général Sivenio, tous deux sous les charmes de Zidiana.

L’aria Dille ch’il viver mio prend place au troisième acte, alors que Teuzzone est emprisonné par Zidiana. Il refuse son offre, selon
laquelle il resterait en vie s’il choisissait de l’épouser. Dans cet aria, il s’adresse à sa bien-aimée Zelinda, lui promettant qu’elle serait,
jusqu’à sa mort, l’élue de son cœur.

Quelques années plus tard, en 1723, c’est au tour d’Hercule de faire les grands titres dans Ercole su’l Termodonte, opéra racontant le
neuvième de ses douze travaux, au cours duquel il doit voyager en Thermodon, où il devra subtiliser l’épée de la Reine des Amazones,
Antiope. Dans sa quête, Hercule est accompagné par trois autres héros ; Theseus, Prince d’Athènes, Telamon, Roi d’Ithaca et Alceste,
Roi de Spartes. Dans leur première attaque contre les Amazones, ils capturent Martesia, fille d’Antiope, alors que les Amazones
prennent Theseus en otage. Lorsque la Reine planifie de sacrifier son prisonnier, sa sœur Hippolyte en tombe amoureuse. L’aria Vieni,
vieni o mio diletto, en est la preuve chantée : <<Viens, viens mon bien-aimée, que mon cœur, tout amour, vous attend et vous appelle
déjà.>>
Concernant Di due rai languire costante et La pastorella su’l primo albore, tous deux sont des arias classifiés sous le RV 749, avec
plusieurs autres arias provenant d’opéras non-identifiés ou perdus. Ainsi, jamais nous ne saurons qui soupire tant devant ces deux
yeux porteurs d’amour et de souffrance, ni quelle est l’histoire de la bergère, soupirant d’amour aux premières lueurs de l’aube,
pourtant aimée en retour.

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) est l’un des compositeurs clés de l’époque classique. Natif de l’Autriche, il développe très
tôt son talent pour la musique, et écrit son premier menuet alors qu’il a quatre ans. Bien qu’il débute sa carrière avec de la musique
essentiellement religieuse, il se diversifie rapidement et malgré sa courte vie, laisse derrière lui de nombreuses œuvres. Requiem,
symphonies, concertos et opéras s’amoncellent avant que le compositeur ne périsse à 35 ans. Fier représentant du classicisme musical,
Mozart use de thèmes clairs et efficaces, d’une harmonie simple et contrastée, tout en exploitant l’effet de surprise pour susciter
l’attention de ses auditeurs.

La Flûte enchantée, présentée pour la première fois en 1791, raconte l’histoire de Tamino et Pamina, alors qu’ils se battent pour le
droit de s’aimer. Pamina est d’abord maintenue prisonnière de Monostatos, serviteur de Sarastro. Trois dames de la nuit révèlent cela à
Tamino, prince égyptien et il se lance aussitôt à sa rescousse, accompagné de Papageno, l’oiseleur. Ils sont reçus par trois prêtres, leur
demandant de prouver leur valeur par trois épreuves. Pendant ces épreuves au cours desquelles les deux hommes doivent garder le
silence, Pamina apparaît, envoyée par sa mère, la Reine de la nuit, pour abréger les jours de Sarastros. Voyant son bien-aimé, elle lui
exprime sa joie de le revoir, mais le silence de celui-ci la taraude. Elle va donc chanter son désarroi dans l’aria Ach, ich fûhl’s, où elle
prétend que la joie ne sera plus jamais sienne, dû à l’abandon de Tamino. La vérité sera bientôt restaurée, mais pas avant que
Monostatos tente de tirer profit de la situation…

Ludwig Van Beethoven, (1770-1827) compositeur allemand qui fonda l’ère du romantisme musicale, démontra son talent au piano
dès son plus jeune âge. Son père, lui aussi musicien, voyant en lui le nouveau Mozart, le fit se produire à la cour jusqu’à ses 17 ans.
Élève de Mozart et Haydn, entre autres, ses premières années de composition prennent place au sein de la stylistique classique.
Cependant, le compositeur borné ne s’y satisfait pas. Le 19ème siècle voit Beethoven créer sa propre stylistique, de laquelle naquit le
romantisme. Dans ces 10 années, il diversifie son répertoire, autrefois limité au piano. Cette phase, surnommée phase héroïque voit
plusieurs œuvres plus grandes que nature naître sous sa plume. Or, les années 1810 amènent maints tourments à Beethoven : un
mal d’amour le conduit en dépression, il perd rapidement son audition et assiste également à un échec familial avec son neveu. C’est
donc avec une énergie de plus en plus tourmentée et délirante qu’il écrit son répertoire le plus complexe, jusqu’à sa mort.

En l’an 1810, donc vers la fin de sa phase héroïque, Beethoven reçoit une demande d’adaptation scénique pour Egmont, une pièce de
théâtre de Goethe (1749-1832) mettant en scène le compte d’Egmont, luttant pour la justice et la liberté contre le duc d’Albe.
Abandonné de tous sauf de sa maîtresse, Clärchen, il sera mis à mort. Dans son adaptation en musique de scène, c’est Clärchen, la
seule alliée du compte qui prendra la parole, en musique.

Augusta Holmès (1847-1903) est d’origine irlandaise et britannique, bien que la France l’ait vu grandir, ainsi qu’être nationalisée. Sa
mère étant contre la présence d’un instrument, Holmès doit attendre sa mort en 1858 pour commencer à étudier la musique. Malgré
cela, elle démontra de grandes aptitudes au piano. Liée d’amitié avec des peintres, des poètes, ainsi que des musiciens, elle se
développe dans ces trois sphères artistiques. Dès lors, elle écrit elle-même ses textes, qu’elle chantera également en s’accompagnant.
Ses premières œuvres sont publiées sous un pseudonyme masculin, par peur de misogynie, mais la mascarade ne durera pas
longtemps. En 1870, alors que la guerre franco-prussienne éclate, Holmès se fait ambulancière de campagne, tout en continuant
d’écrire, ses chants devenant de plus en plus patriotiques. Elle écrira, entre autres, de nombreuses mélodies, dont Soir d’Hiver, en
1892, et des poèmes symphoniques sur l’Irlande et la Pologne, ce qui ne l’empêchera pas d’admirer Wagner. La fin de sa vie sera
marquée par sa conversion au catholicisme, qui précède sa mort de seulement trois ans.

Manuel Rosenthal (1904-2003) est d’abord et avant tout un chef d’orchestre de carrière internationale. Il débute son apprentissage du
violon à ses six ans et étudie par la suite avec plusieurs grands maîtres, dont Jules Boucherit (1877-1962), Jean Huré (1877-1930) et
Maurice Ravel (1875-1937). Après une courte carrière radiophonique, et une autre, encore plus brève, dans l’armée, Auber devient le
chef d’orchestre permanent de l’Orchestre national de la Radiodiffusion française. Il démissionne en 1947 pour poursuivre sa carrière
aux États-Unis, où son goût pour la musique moderne se prononce.
Il continuera de séparer son temps entre les deux continents et la composition. Il dirigera jusqu’à un âge avancé et s’éteint quelques
jour avant ses 99 ans.

Les Chansons du Monsieur Bleu (1932) est un recueil de douze mélodies sur des poèmes de Nino, pseudonyme de Pierre Veber (1869-
1942). Je laisse Manuel Rosenthal vous présenter lui-même ses œuvres : << Car les petits garçons ont beaucoup de génie. Ils font ce
que les grandes personnes ne font pas ; ils regardent, ils écoutent et ils ont leur opinion à propos de ce qu’ils ont vu et entendu. J’ai
donc mis en musique, sérieusement, les paroles d’un petit garçon qui se moquait des grandes personnes et de bien des choses. >>

Daniel-François-Esprit Auber (1782-1871), est un compositeur Parisien pure laine. En effet, son père, artiste au compte du Roi
l’envoie travailler pour lui à Londres un an durant, suite à quoi Auber fils ne quittera plus jamais la capitale. Il y fait ses débuts de
composition avant même de partir à l’étranger. Son style y est alors très près de l’œuvre de Gioachino Rossini (1792-1868). Il parfait
son éducation musicale sous le mentorat de Ignaz Ladurner, au piano, ainsi que Cherubini, pour l’écriture. Son monde est bousculé en
1819, lorsque son père s’éteint, laissant un Auber trentenaire responsable financièrement de sa mère et de sa sœur. Il en profite pour
s’adonner davantage à la création d’œuvres et développe son propre langage, qui est beaucoup plus proche de la stylistique française.
Il génère quelques succès modestes, puis rencontre le librettiste Eugène Scribe (1791-1861), avec qui il travaille étroitement jusqu’à la
mort de celui-ci.
Ses opéras-comiques se succèdent, grandissant en lucrativité. Il ouvre les portes du monde de l’Opéra en 1828, avec La Muette de
Portici, premier de plusieurs succès. Ses nombreuses œuvres lyriques lui apportent une aisance financière, ainsi qu’une grande
renommée, qui lui rapporte, entre autres, le directorat du Conservatoire de Paris. Manon Lescaut est son dernier grand succès sur la
scène de l’opéra-comique.

Composé, comme plusieurs autres, sur un livret d’Eugène Scribe, Manon Lescaut (1856) est le premier opéra-comique de Paris à ne
pas avoir de fin heureuse. Il met en scène Manon Lescaut, femme aussi jolie que frivole, dans ses aventures romantiques avec son
amant, le Chevalier de Grieux, et le Marquis d’Hérigny, un riche admirateur. Ayant des problèmes de dettes, Manon et Des Grieux
doivent se résoudre à enrôler celui-ci dans l’armée afin de s’acquitter. Pendant que le Chevalier s’exécute, Manon tente de faire sa part
en se donnant en spectacle sur la place publique. Son Air de l’éclat de rire apporte un franc succès, et le Marquis d’Hérigny ayant
assisté au spectacle aux premières loges, paie une petite fortune à l’artiste. Cette somme étant suffisante à rembourser ses dettes,
Manon tente de le communiquer à Des Grieux, mais elle ne réussit pas à le voir avant que son engagement soit officialisé. Maintes
péripéties s’ensuivent au cours desquelles Grieux et d’Hérigny se disputent la pauvre Manon, qui finira, tristement, mise à mort.

*Sources sur demande

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