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Baccalauréat

accalauréat ES/ L

Session 2017

Épreuve : Histoire-Géographie
Géographie

Durée de l’épreuve : 4 heures

Coefficient : L 4/ ES 5

PROPOSITION DE CORRIGÉ

1
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Sujet 1 :
Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne des lendemains de la Seconde guerre
mondiale à nos jours.

thématique, semi-chronologique
Ici, un plan semi-thématique, semi chronologique s’impose et semble être le plus adéquat, il
s’agit de repérer les étapes qui jalonnent la période 1945-2017,
1945 2017, tout en montrant les évolutions
pour l’Allemagne de l’Est (RDA) et de d l’Ouest (RFA).

Introduction :
Après la 2nde guerre mondiale, l’économie allemande est dévastée, vaincue et sous
l’influence de l’Union soviétique et de l’autre de l’Occident, deux modèles se construisent.
Déjà depuis la fin du 19ème siècle, des modifications structurelles sont apparues avec une
nouvelle masse dominante : les ouvriers. La brutalité des mutations socio-économiques
socio
engendre aussi en Allemagne des oppositions. C’est dans ce contexte que l’idéologie
socialiste naît et se répand dans les milieux ouvriers suscitant l’espoir, investissant le champ
politique. Les mouvements ouvriers oscilleront pendant toute la période entre le socialisme,
le communisme, tout en créant des syndicats puissants. Ces idéologies et mouvements
s’intensifiant
tensifiant au gré de l’activité politique et des guerres (les deux guerres mondiales, ainsi
que la guerre froide).

1/ L’Après 1945 : le mouvement ouvrier et ses idéologies « coincés » entre les 2 Allemagnes jusqu’à
la réunification

Quelques mots clés :


Soviétisation : c’est la transposition des structures politiques, économiques et sociales d’un pays sur
le modèle soviétique. Cette transformation est plus ou moins brutale.
Erich Honecker (1912-1994) : il est emprisonné de 1935 à 1945, pour actes de résistance
rési contre le
régime nazi. Il exerce ensuite au SED et dirige la RDA de 1971 à 1989 ; il est l’un des acteurs de la
construction du mur de Berlin.
Willy Brandt (1913-1992) : de son vrai nom, Herbert Frahm. Il s’exile en Norvège et en Suède
pendant le IIIème
Ième reich. En 1945, il participe à la refondation du SPD, il en sera le président de 1964 à
1987 ; En 1969, il devient chancelier, il renoue le dialogue avec la RDA (raison pour laquelle il obtient
le prix Nobel de la paix en 1971).

A/ La voie est-allemande : l’influence soviétique


Dans la zone occupée par les soviétiques, la priorité est de liquider l’héritage social-démocrate.
social Le
trait d’union formée par la SED (Sozialistische
( Einheitspartei Deutschlands)) en avril 1946, qui
rassemble le SPD et le KPD estt un leurre. Puisque tous les éléments hostiles à la soviétisation du parti
sont éliminés. Après la création de la RDA en 1949, c’est Walter Ulbricht (député du KPD pendant
l’entre-deux-guerres),
guerres), puis par Erich Honecker dès 1971.
Une fois, le syndicat unique
ue sur le modèle soviétique imposé, plus de 90% des ouvriers y adhérent
(en 1962). Les ouvriers ont pourtant perdu de nombreux avantages : les grèves sont interdites et les
manifestations réprimées, les ouvriers mécontents le manifestent par l’absentéisme, une faible
productivité, le vol des outils et des produits. Pour autant la politique salariale est généreuse et
égalitaire.

B/ La voie ouest-allemande : vers les idées démocratiques

2
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Dans les zones occupées par les Occidentaux, le SPD et la Fédération syndicale
syndicale social-démocrate
social se
reconstruisent jusqu’en 1949. Ses partisans sont des militants qui ont déjà participé aux actions
d’après la 1ère guerre mondiale et qui réprimé pendant le régime nazi ont la volonté de reconstruire
la social-démocratie allemande.
Idéologiquement, le SPD s’éloigne du marxisme, cela lui permet de discréditer dans le même temps
les idéaux communistes. En 1959, le congrès de Bad Godesberg voit la refonte du parti ouvrier en
parti du peuple (Volkspartei), cela lui permet d’élargir son public, puisque le parti devient avec ce
nouveau nom ouvert à tous.
Quant au KPD, interdit en 1956, il se renouvelle en 1968 sous le nom de DKP (Deutsche
Kommunistische Partei) mais son électorat est anecdotique alors que les partis communistes italien
et français se diffusent très largement. Dans les années 1970, on voit reparaître une tendance à
l’extrême gauche (Fraction Armée Rouge) avec le terrorisme.
Le miracle économique de l’après-guerre
l’après guerre et surtout des années 1950/1960 profite aux salariés. Le
plein
n emploi et la croissance créent un contexte économique favorable aux satisfactions sociales
relancées par les syndicats et le SPD, notamment la cogestion (la loi de 1951 la fixe dans le secteur
minier et la sidérurgie).
Les syndicats s’organisent par secteur
secteur économique, cela leur permet de jouer un rôle central, inscrit
dans une logique de partenariat avec le patronat et de responsabilité partagée.
Le retour du SPD, sur le plan politique, est marqué par la nomination de Willy Brandt comme
chancelier en 1969.
969. Le retour de la gauche modérée marque sa bonne santé (la plupart des pays
européens, notamment la Grande-Bretagne
Grande Bretagne affiche ce retour), mais les disparités restent
persistantes.

2/ Le tournant des années 1990 avec la réunification

A/La fin de la RDA


La fin marquée de la RDA et la réunification sont des victoires d’apparat pour la social-démocratie
social
allemande, puisque le parti connaît une grave crise. Son programme n’est pas en adéquation avec les
mutations de la société allemande (la tertiarisation, le déclin du nombre d’ouvriers, la montée du
chômage, la masse de la classe moyenne qui grossit).
De même, l’intégration de l’ex--RDA a un coût pour l’économie ouest-allemande,
allemande, cela aggrave la
situation sociale ; de plus en 1998, quand le SPD revient sur le devant de la politique allemande avec
le chancelier Gerhard Schroöder, ce dernier déstabilise sa base électorale avec une politique
économique jugée trop libérale.
Ces mécontentements font naître des courants contestataires. En ex-RDA,
ex RDA, on parle d’Ostalgie, celle-
celle
ci est entretenue par le Parti du socialisme démocratique (PDS : Partei des Demokratischen
Demokratische
Sozialismus) qui est l’un des fragments de l’un de l’ancien parti unique.

B/ Le début du 21ème siècle


En 2007, le PDS s’associe avec d’autres formations de la gauche radicale de l’ex-Allemagne
l’ex Allemagne de l’Ouest
pour fonder Die Linke (La gauche). Lors des élections
élections législatives de 2009, Die Linke se positionne
comme la 4ème force politique du pays.
Au niveau des syndicats, le 21ème siècle s’affiche comme le tournant du renouveau, avec des
changements stratégiques : des grèves dures (notamment celles des employés du secteur public en
2006 et 2008). On voit aussi apparaître de nouvelles structures, comme Ver.di qui est le syndicat des
salariés du tertiaire fondé en 2001, à côté des anciennes comme IG Metall qui parvient à maintenir sa
prédominance.
Plus récemment (le 1er janvier 2015), Angela Merkel a instauré une évolution majeure pour les
salariés allemands : la fixation d’un salaire minimum, celui-ci
celui devrait être « appliqué » dans la plupart
des secteurs.

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Sujet 2 :
La Chine et le monde depuis 1949

Ici, le sujett est également vaste, vous ne deviez pas perdre de temps, en optant à nouveau pour
un plan semi-thématique,
thématique, semi-chronologique,
semi , qui permet de traiter efficacement le sujet.

Introduction

Avec une population de presque 1,4 milliards d’habitants, la Chine est devenue en 2014, la
première puissance économique mondiale, alors qu’en 1949, elle était exsangue. Meurtrie par
13 années de conflit avec l’envahisseur japonais (1937/1945), puis une guerre civile (qui a
causé 5 millions de morts) entre les deux principales
principales forces politiques : nationalistes et
communistes. En 1949, ce conflit a fait naître deux Chines : l’une communiste devient « la
République populaire de Chine », dirigée par Mao, l’autre : celle des nationalistes, dirigée par
Chiang Kai-shek qui trouve
ve refuge à Taïwan.
La question est donc de savoir comment la Chine est parvenue à relever ces défis et à
s’intégrer au monde ?

1. La naissance d’un géant économique


A/ Le relèvement de la Chine
Après la seconde guerre mondiale, et la capitulation japonaise
japonaise (après les bombes atomiques
d’août 1945), le Guomindang de Chiang Kai-shek
Kai shek s’assoit à la table des vainqueurs. Il réussit
à obtenir des avancées importantes : un siège de membres permanent au Conseil de sécurité
de l’ONU, ainsi que l’abolition des traités
traités inégaux, de même que la disparition de toutes les
concessions (excepté Hong Kong et Macao qui sont reconduites jusqu’en 1997 et 1999) qui
entretenait la domination de la Chine depuis le 19ème siècle.
Oppositions internes entre les nationalistes du Guomindang
Guomindang et le Parti communiste chinois
(PCC) de Mao Zedong : dès 1946, les positions des deux partis se radicalisent, et entraînent
une nouvelle guerre civile. Les Américains soutiennent alors les nationalistes, mais les
communistes gagnent la guerre, la République populaire de Chine est proclamée le 1er
octobre 1949 par Mao et Zhou Enlai, la Chine entre alors dans le bloc communiste.
Les nationalistes se réfugient sur l’île de Taïwan, les Américains ne reconnaissent que ce
gouvernement. À l'ONU, ce sont donc les nationalistes de Taïwan qui occupent le siège au
Conseil de sécurité. Pour protester, les Soviétiques cessent de siéger dans cette institution.
De même, alors que les représentants communistes n’ont pas de représentation dans les
instances internationales,
nationales, la Chine s’affirme comme un acteur régional, en intervenant
notamment dans la guerre d’Indochine (1946-1954)
(1946 1954) en soutenant les Viet-Minh
Viet contre les
Français, elle s’implique également dans la guerre de Corée (1950-1953).
(1950

B/ Le maoïsme : l’adaptation de la doctrine communiste


Après 1949, la Chine devient un pilier de la politique soviétique en Asie dans le cadre des
conflits limitrophes, les Chinois intervenant au nom du bloc de l’Est.
En 1950, la guerre de Corée débute : des milliers de « volontaires » lancent une grande
offensive sur le fleuve Yalou.
La Chine soutient également la lutte du Viêt-minh
Viêt minh au Vietnam dans la guerre d'Indochine
contre la France ;
- Prise de contrôle du Tibet, qu'elle occupe militairement en 1950.
- Hong Kong reste britannique et Macao, portugaise et aucune opération militaire n'est tentée
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contre Taïwan.
D’autant que Chang Kaishek, soutenu par les Américains se déclare toujours « maître » de la
Chine, il garde à Taipei des gouverneurs et des représentants de toutes
toutes les provinces
continentales, cela jusque dans les années 1990.

C/ La Chine s’affirme à la conférence de Bandung (1955)


La Chine (et son représentant Zhou Enlai) s’affirme à Bandung (en Indonésie en 1955), elle
est le porte-parole
parole des pays non-alignés,
non és, elle essaie de tirer le jeu de la guerre froide pour
revenir sur la scène internationale.
Arme atomique en 1964.
Politique étrangère plus pragmatique.
Elle amorce son rapprochement avec les Etats-Unis,
Etats Unis, en négociant en 1971 l’obtention du
siège « chinois
nois » à l’ONU (jusque lors détenu par les représentants du parti nationaliste
réfugiés à Taiwan). En l’échange de quoi, les Américains peuvent ébranler le bloc soviétique.
Cette ouverture et cette nouvelle stratégie, permettent le rayonnement du maoïsme : dans
certains pays en voie de développement, le modèle chinois est adopté. C'est notamment le cas
de la Tanzanie. En 1975, au Cambodge, les Khmers rouges, d'inspiration maoïste, prennent le
pouvoir (entraînant des massacres des opposants sans précédent).
Collaboration accentuée avec de nombreux pays africains avec des accords de collaboration
économique avec la Chine, sans suivre la voie communiste.
En Occident, les mouvements étudiants maoïstes sont nombreux lors du mouvement de mai
1968 et le Petit Livre
re rouge de Mao se diffuse.

2. La modernisation et le développement de l’économie


A/ Le bond de l’économie chinoise
La Chine s’est construite économiquement sur le modèle stalinien, soit un modèle basé sur
l’industrie lourde, sans l’acquisition de son autosuffisance
autosuffisance alimentaire – alors que sa
population est déjà très nombreuse (on l’estime à 583 millions en 1953, 649 millions en 1957,
830 millions en 1970, 1008 millions en 1982).
Le décrochage des relations sino-russes
sino russes dès 1956, ainsi que les mouvements contestataires
co
internes (notamment la Campagne des Cents-Fleurs
Cents Fleurs en 1957), permettent à Mao de poser le
lancement du « Grand bond en avant ».
Programme de grandes infrastructures, mais il va totalement désorganiser le fonctionnement
de l’industrie et surtout de l’agriculture : les communes ne parviennent pas à produire
suffisamment, elles s’effondrent, dans le même temps, les famines entraînent la mort de
millions de chinois (les estimations varient entre 20 à 40 millions).
Mort de Mao en 1976 : bond en avant avant de l’économie chinoise avec Deng Xiaoping, qui
devient le numéro un du régime. Il lance des réformes de modernisation calquées sur le
modèle sud-coréen.
La politique des « quatre modernisations » (soit l’industrie, l’agriculture, sciences et
technologie)) démarre en 1978, et signe l’arrêt de la planification.
Deng Xiaoping lance une économie sociale de marché : la Chine entre dans la mondialisation.

En 35 ans, la Chine est devenue la première puissance mondiale.


1er producteur de coton, de terres - surnom d’atelier du monde.
Développement des secteurs de pointe, notamment après son intégration à l’OMC, elle
investit beaucoup dans les hautes technologies, espérant devenir le laboratoire du monde.

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B/ La Chine est-elle
elle une grande puissance mondiale ?
La Chine a compris que sa modernisation intérieure, passait par le développement de son
rayonnement international.
Modernisation militaire : depuis 1964, elle détient la bombe atomique.
Développement du contrôle des mers.
En juin 2012, le premier taïkonaute
taïkonau (= astronaute - est Liu Yang (née le 6 octobre 1978, est
devenue la première femme astronaute chinoise le 16/06/2012) = première expédition spatiale
chinoise habitée, elle projette d’envoyer en 2020 un homme sur la lune.
Les Chinois se sont aussi orientés
orientés vers l’Afrique, multipliant leur investissement dès les
années 1980, ils ont accru leur présence depuis 2002, avec l'adoption par le gouvernement
chinois du mot d'ordre « Go Global ».
- Les entreprises chinoises se sont alors intensément internationalisées.
international
- Modernisation des médias : efforts ont également été faits, avec le développement des
instituts Confucius (lancés en 2004, il s’agit de centres de diffusion de la langue et de la
culture chinoises, ils ont les mêmes fonctions que l’Alliance Française
Française ou du British Council,
on en compte aujourd’hui plus de 500 dans le monde), ils participent à la diffusion du modèle
chinois.
Evénements internationaux : les jeux olympiques de 2008, ou encore l’exposition universelle
de Shanghai en 2010.

3. Un géant aux pieds d’argile


A/ Les déséquilibres du développement économique
Les autorités chinoises continuent à protéger leur économie.
De nouvelles règles sont entrées en vigueur début 2015 pour les empêcher de continuer à
payer le moins d'impôts possibles. LeLe gouvernement de Pékin lance aussi des actions coup de
poing. Il a infligé en novembre 2014 un redressement fiscal de 125 millions d'euros à
Microsoft.
Les investissements sont inégalement répartis sur l’ensemble du pays, ce qui engendre des
déséquilibres spatiaux.
Pour inverser les disparités, tant économiques que spatiales, le gouvernement chinois a mis en
place une stratégie de ZES dans l’aire urbaine de Chongqing, cela permet le développement
de la zone intérieure du pays afin de rééquilibrer la zone littorale hyper peuplée. Cela est
d’autant plus vital que ces déséquilibres entraînent des difficultés en ressources énergétiques
et des problèmes de pollution très importants.
Nouvelle politique de grands travaux avec par exemple en 2006, le plus grand barrage
hydraulique du monde fournissant 5% des besoins énergétiques du pays. De même, la
réalisation du plus grand réseau ferroviaire du monde (en moins de 10 ans) correspond à une
volonté de meilleure maîtrise du territoire.
Le développement est également
également inégal, le PIB par habitant augmente, mais reste encore très
inégal.

B/ Les faiblesses démocratiques


Développement économique oui, oui, mais socialement, les droits de l’homme ne sont pas encore
la préoccupation des dirigeants chinois.
chinois
En 2010, le prix Nobell de la paix a été décerné à Liu Xiabo, homme de lettres (écrivain et
professeur), il a participé à la rédaction de la Charte 08, qui réclamait la démocratie en Chine,
il a été condamné à 11 ans de prison.
Situation
tuation au Tibet depuis 1949, les soutiens au Dalai-Lama
D Lama sont nombreux. La Chine justifie
toutefois sa présence au Tibet avec deux arguments : « le Tibet aurait toujours fait partie
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intégrante de la Chine », et étant un Etat sous-développé,
sous développé, il fallait le « libérer » de la pauvreté.
La réalité est autre,, puisque le Tibet avant 1949, était un Etat depuis plus de 1000 ans, les
Chinois ont surtout été attirés par les richesses de son sous-sol,
sous sol, le Tibet est la plus grande
réserve minérale d'Asie.
Militants, opposants actifs, les internautes militants sont emprisonnés,
emprisonnés, torturés. Les affaires de
corruption des fonctionnaires et des dirigeants du parti viennent régulièrement entacher
l’image du pays.
lutte anti-corruption
corruption a été mise en avant.
avant
La peine de mort est toujours d’actualité.

L’ensemble de ces éléments contrarie l’accession de la Chine au statut de puissance mondiale


: son spectaculaire développement économique et l’affirmation de son hard power, viennent
contrecarrer la diffusion de son soft power, ainsi son accession en tant que première puissance
puiss
mondiale est contrariée par ces données.

Deuxième partie

Pôles et flux de la mondialisation

Avec les évolutions techniques, lel monde s’est rétréci.


Les hommes, les marchandises,
marchandises les capitaux, sont devenus très mobiles.
Les avancées technologiquess ont permis cela. L’aviation a connu un boum saisissant, de
même que les transports maritimes, les télécommunications (on peut appeler aujourd’hui de
n’importe quel lieu dans le monde). Les rapports humains virtuels se sont décuplés grâce aux
réseaux sociaux,
aux, mais aussi à la téléphonie, et aux logiciels gratuits permettant de
communiquer à moindre coût. C’est le développement de l’économie capitaliste à l’échelle
mondiale qui a favorisé l’expansion des flux mondiaux. Ces flux ont un impact sur les
territoires,
res, ils les modifient, les restructurent, mais aussi les mettent en concurrence : les
territoires vont tenter d’être plus attractifs que l’espace voisin, aménageant de nouvelles
structures, tout en créant des réseaux mondiaux.

1. La multiplication exponentielle
nentielle de tous les flux

A/ La mobilité humaine s’est accrue


Mobilité humaine : les migrations sont un phénomène ancien : aujourd’hui les motivations
sont plus hétéroclites : le tourisme et les conflits notamment.
En 2014, l’ONU a estimé les déplacements de population à 240 millions de personnes (ainsi
qu’environ plus de 40 millions de clandestins).
Les espaces de départ sont naturellement les pays pauvres qui émettent les ¾ des migrants :
l’Asie, l’Afrique, les paysys du Moyen et Proche-Orient
Proche Orient (Syrie, Irak, Lybie) les Caraïbes sont
les principales zones d’émigration.
Les espaces de transit sont situés sur les parcours migratoires, non loin des espaces d’accueil :
notamment la Méditerranée (île de Lampedusa), ou encore encore le Mexique, ou au Maroc
(l’enclave de Ceuta).
Les
es espaces d’accueil sont les pays les plus développés de la planète : la Triade qui est
constitué des trois centres d’impulsion économique qui domine le monde (Amérique du Nord,
Europe et Japon).
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Ces fluxx s’inversent pour le tourisme : les espaces de départ sont les espaces de la Triade vers
les pays en développement aux paysages exotiques, ils sont également riches entre pays de la
Triade (particulièrement pour l’Europe et les Etats-Unis,
Etats Unis, dont les espaces
espace culturels sont
riches). En 2014: environ 1,1 million de personnes se sont déplacées pour des motifs
touristiques (en 1950, on ne comptait que 25 millions de touristes).
Massification
assification de ses flux est liée à l’augmentation du niveau de vie de la population,
populatio mais
aussi au développement des moyens de transport plus accessible.

B/ Les échanges décuplés


La hausse du niveau de vie a aussi engendré une hausse de la consommation.
Cela est lié à :
- la libéralisation des échanges qui a fait chuter les barrières douanières et baisser les
tarifs de la valeur des marchandises (les accords étaient signés au sein du Gatt, puis de
l’OMC : les tarifs douaniers et les échanges peuvent prendre leur place dans la
diplomatie internationale : ex : lors du conflit ukrainien, Poutine a protesté en bloquant
l’importation de nombreux produits, dont les céréales),
- la division internationale du travail (DIT) a été réorganisée par l’évolution
l’évolutio technique
dans les transports.
L’intensification des échanges a créé des phénomènes d’interdépendance entre les territoires
et les économies : par exemple, le cacao fabriqué principalement en Afrique est à la base de
beaucoup de nos produits d’alimentation en Occident, lors d’événementsd’événement climatiques
(sécheresse), la production diminue, ou est détruite, cela créé une rupture de la production sur
toute la chaîne, en même temps qu’une flambée des prix pour le consommateur. D’où l’intérêt
de diversifier l’approvisionnement lorsque cela est possible.
possible. La hiérarchisation des territoires
repose sur le fait que 75% des échanges sont réalisés par 15 Etats.
Etats
Déséquilibre introduit par la Chine : les es pays de la Triade coordonnent et dominent ces
échanges, mais la Chine vient modifier le système (elle est devenue depuis 2009, le 1er pole
commercial mondial avec 20% des échanges mondiaux, 11% les Etats-Unis, Etats 8% pour
Royaume Uni), elle est aussi devenue la 1ère
l’Allemagne, 4% pour le Japon, la France et le Royaume-Uni),
puissance mondiale en 2014 (avec un PIB de 19236 milliards de dollar, contre 16045
milliards de dollar pour les Etats-Unis
Etats Unis qui sont la seconde puissance mondiale).
Les migrations pour le travail se sont aussi beaucoup développées, la migration des cerveaux
cervea
touche particulièrement les pays occidentaux, les populations jeunes et diplômés se tournent
vers les BRICS (acronyme pour Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud ou South
Africa), ou d’autres pays développés plus attractifs (Amérique du Nord).

C/ Les capitaux mondialisés


Sous l’effet de la déréglementation et la désintermédiation des années 1970, les capitaux ont
commencé à circuler avec beaucoup plus de facilité. Les grandes places boursières génèrent
des transferts colossaux de devises, de façons
façons quasi instantanées. Ces flux sont difficilement
contrôlables par les Etats, de ce fait, les pertes comme les gains peuvent être colossaux. La
circulation de ces capitaux est massivement générée par les pays développés (3/4 des flux
financiers sont destinés
inés à la Triade), ou les paradis fiscaux, ou la taxation et la fiscalité sont
faibles. En revanche, les fonds souverains circulent davantage dans le sens Sud-Nord.
Sud

2. Les interfaces : les espaces stratégiques des flux mondiaux

es et leurs hinterlands
A/ Les interfaces maritimes
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La croissance des échanges internationaux a favorisé le développement du transport maritime,
mais aussi des ports ainsi que leurs hinterlands. Les marchandises sont transportées à hauteur
de 2/3 des échanges en valeur et 3/4 en tonnage. On parle maintenant de « maritimisation de
l’économie », en même temps, les façades maritimes sont de plus en plus peuplées (par
exemple le littoral chinois).
La Chine littorale couvre les régions
ré très densément peuplées de la région de Shenyang au
Nord jusqu'à celle du Delta
ta de la Rivière des perles au Sud (sur plus 2000 km face).
Le littoral constitue son centre économique, l’interface
l’interface active accueille
accueill l'essentiel des
investissements étrangers (88 % des investissements étrangers en Chine) dans les principaux
centres urbains du pays ainsi que la majeure partie des
des activités industrielles.
Les principales interfaces sont celles d’Asie du Sud-Est,
Sud Est, de la Northern Range autour de
Rotterdam, ainsi que la côte est américaine.

B/ Les hubs portuaires, espaces relais des flux mondialisés


mondi
Les axes connectés aux grands axes maritimes sont valorisés par le transport maritime.
L’activité du transbordement de conteneurs a permis à certains carrefours de devenir des hubs
portuaire,, c’est par exemple le cas de Singapour (face au détroit de Malacca) qui voit transiter
25% du trafic mondial. L’Asie étant devenue l’usine du monde (particulièrement la Chine qui
fabrique plus
lus d'un ordinateur sur deux, plus de trois jouets sur quatre).

C/ Les interfaces terrestres


Les interfaces terrestres peuvent être des zones d’échanges ou espaces de transit (si elles sont
situées à côté d’une zone frontalière). Elles existent et se développent en tirant profit des
différents espaces en contact : par exemple autour de la Méditerranée
anée où les pays/frontières
limitrophes ne sont pas homogènes. C’est aussi le cas pour la frontière mexicaine avec les
Etats-Unis : les maquilladoras (les usines mexicaines), situées proches de la frontière,
fabriquent à moindre coût des produits qui sont commercialisés aux Etats--Unis. Le coût de la
main d’œuvre au Mexique étant nettement moins élevé, les profits engrangés sont plus élevés.

3. L’émergence de réseaux mondiaux


A/ Des flux polarisés
Les réseaux s’articulent autour de pôles émetteurs et récepteurs
récep : les villes mondiales, ces
villes polarisent des flux en interne et externe, de même leur aire d’influence tend à
s’accroître.
Elles sont situées au sein de la Triade et connectés entre eux grâce aux moyens de transport et
de communications. Les flux ux sont de toutes natures : humain avec les échanges de cerveaux,
les capitaux avec les places boursières, d’informations, etc.
Les villes mondiales telles New York, Londres, Tokyo, Shangai, et Paris ont une influence sur
le reste du monde dans de nombreux domaines.
D’autres
’autres villes mondiales sont intégrées à ce réseau compte tenu de leur spécialisation : par
exemple la bourse de Francfort, ou Los Angeles pour son port, ou encore Chicago pour sa
bourse agricole.

B/ Des flux redistribués


Les grands pôles développent également une redistribution des flux (en France, la politique
d’aménagement du territoire a mis en place dès les années 1960 « les métropoles d’équilibre »
pour désengorger la capitale, aujourd’hui la métropolisation se poursuit).
poursu Les flux sont
redistribués à des échelles géographiques inférieures, comme le pays ou la région. Cette
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redistribution est possible grâce aux hubs portuaires (le port de Rotterdam pour Amsterdam et
les Pays-Bas,
Bas, ainsi que le nord de l’Europe) et aéroportuaires
aéropo (Roissy-Charles
Charles de Gaulle qui
est la deuxième plus importante plate-forme
plate forme de correspondance aéroportuaire d'Europe, après
l'aéroport de Londres Heathrow, le TGV,TGV l’autoroute et le RER constituent des points de
jonction vers Paris et les autres régions).
régions). Ces zones constituent des plates-formes
plates
multimodales qui gèrent des flux provenant d’échelles différentes et associant une multitude
de types de transports, ainsi que de communication.

C/ Des réseaux inégaux


Les réseaux sont en effet inégaux, tout
tout en discriminant et spécialisant les territoires. Les flux
sont centrés sur la Triade et vers les grandes métropoles chinoises : Shanghai, ou Singapour.
Singapour
Ces flux s’orientent également de plus en plus vers les pays émergents, qui prennent le
chemin de l’intégration à ces réseaux grâce à une main d’œuvre nettement moins coûteuse et
des atouts en ressources naturels.
L’inégalité touche également les flux numériques,
numériques, soit Internet, la téléphonie mobile.
L’accès aux nouvelles technologies est totalement inégal pour ces pays émergents, mais
également pour certaines régions des pays développés, c’est le cas de la Creuse, du Limousin,
ou encore du Cantal, les habitants
habitants ne sont pas véritablement concernés par ces progrès,
puisque les investissements sont trop coûteux au regard de la sous- sous-population de ces
départements.

La mobilité humaine a intensifié les flux et les réseaux. Nous sommes maintenant beaucoup
plus connectés, interconnectés, tout est beaucoup plus rapide en Occident et dans les pays
développés. On peut toutefois se poser une question par rapport à l’intensification de ces
flux : l’intégration de tous les humains à ces flux est-elle
est elle possible autant que
qu nécessaire ? Ne
sommes-nousnous pas arrivés à un niveau où aller plus loin, aurait pour conséquence la rupture de
notre équilibre sur la terre ?

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