Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
phies de valeur, celle de R.Jansen (35) sur Georg von Vollmar et celle
du germaniste français P., Angel (36) sur Eduard Bernstein. L'intérêt
de ce dernier Ouvrage a été de signaler les influences qui se sont exer-
cées sur la pensée de Bernstein (Fabiens anglais, doctrinaires de la
« Chaire ») et l'apparition au milieu des aimées 1890 d'une nouvelle
conjoncture économique : tendances qui se sont trouvées libérées en
1896 par la mort d'Engels. Plus récemment, B. Gustâffson (37), mettant
en rapport la pensée de Bernstein avec celle d'Engels au cours des
dernières années de sa vie, a insisté sur le caractère européen du
révisionnisme, dont il montre les manifestations en Italie, en France
et en' Russie. Cependant, si l'on en croit G.A. Ritter (38), le meilleur
historien du mouvement ouvrier allemand dans le second Reich, c'est
beaucoup moins l'oeuvre théorique de Bernstein qu'il faut invoquer
pour comprendre le succès du révisionnisme, que la pratique réfor-
miste qui a été celle des secrétaires de syndicats, des élus, municipaux
où des députés aux Diètes provinciales : militants qui regardent l'orga-
nisation du mouvement ouvrier comme une fin en soi et qui perdent
dé vue l'action révolutionnaire, dont ils ne veulent plus entendre parler.
C'est sous leur influence que la social-démocratie est devenue dans les
années 1890 « un parti de praticiens colportant quelques formules
révolutionnaires que l'on ne prenait pas au sérieux ». Cette oligarchie
bureaucratique a été dénoncée depuis longtemps par R. Michels (39),
dont les oeuvres ont été rééditées et traduites récemment. L'influence
grandissante des syndicats, plus modérés que le Parti lui-même, s'est
constamment affirmée, comme l'a montré dans une remarquable étude
l'historien est-allemand O. Fricke (40) à propos de la grève des mineurs
de 1905. Le rôle de Bernstein et des intellectuels révisionnistes se serait
donc limité, comme l'a montré C. Gneuss (41) a vouloir faire coïncider
le programme politique avec la pratique quotidienne. Mais il demeure
difficilement discutable que le révisionnisme, malgré lès. condamna-
tions officielles dont il a été l'objet, en particulier au congrès de
Dresde (1903), se soit largement répandu dans la social-démocratie
allemande.
La question du révisionnisme est en étroite relation avec le pro-
blème agraire de la social-démocratie, soulevé par Vollmar en 1892.
Le problème a été entièrement repris, par H.G. Lehmann (42), qui a
démontré que la tentative pour intéresser le parti à la défense de la
petite propriété foncière, dont Vollmar et David étaient partisans, s'est
heurtée, outre les fluctuations de Bebel, à l'opposition de Kautsky,
qui fit triompher au congrès du parti à Breslau (1895) le principe de
la supériorité économique de la grande propriété foncière et qui écri-
(50) F. OELSSNER,
Rosa Luxemburg. Eine kritisché biographische Skizze, Berlin-
Est, 1951.
(51) P. FROELICH,Rosa Luxemburg, Gedanke und Tat, Hambourg, 1949; trad.
fr. chez Maspero, 1965.
(52) P. NETT, Rosa Luxemburg, Cologne et: Berlin, 1967; trad. fr. chez Mas
pero, 2 vol., 1972.
(53) G. BADIA,Rosa Luxemburg: Journaliste;, polémiste, révolutionnaire, Paris,
1975.Voir le compte: rendu plus loin.
(54.)A. LASCHITZA et R. GUENTHER, Rosa, Luxemburg. Ihr Wirken in der
deutschen Arbeiterbewegung, Berlin-Est, 1971
(55) CE. SCHORSKE,Germai Social Democracy 1905-1917, Cambridge Mass., 1955.
12 J. DROZ
(67) J., KUCZYNSKI,Der Ausbruch des Ersten Weltkrieges ind . die deutsche
Sozialdemokratie, Berlin-Est, 1957.Pour l'état actuel de la science historique en
RDA, cf. F. KLEIN(éd.), Deutschland im Ersten Weltkrieg, 3 vol., Berlin-Est, 1968-
1969.;
(68) G. BADIA,Le Spartakisme, Paris, 1967; du même, Les Spartakistes. 1918
l'Allemagne en révolution, Paris, 1960.;
(69) A. DECKER, «Die Novemberrevolution und die Geschichtwissensehaft in
der DDR», Internationale Wissenschaftliche Korrespondenz zur Geschichte der
Arbeiterbewegung, 1974.
(70) C. KLEIN,Weimar, Paris, 1968.
UN SIÈCLEDE SOCIAL-DÉMOCRATIE
ALLEMANDE 15
E. ANDERSON,
(80) A. Hammer und Amboss, Nuremberg, 1948. :
(81) WHEELER, « Die 21 Bedingungen und die Spaltung der USPD im Herbst
1920», Vierteljahrshefte fur Zeitgeschichte, 1975.Cf. aussi U. RATZ,Georg Lede-
bour, Berlin-Ouest, 1969. ,
(82) R.N. HUNT,Germon Social Democraçy 1918-1933,, Chicago, 1970. :
(83) H. MOMMSEN, « Die Sozialdemokratie in der Défensive : Der Immobilismus
derSPD und der Aufstieg des Nationalsozialismus », dans Sozialdemokratie...,
cité note 9. ...
(84) K. ROHE,Das Reichsbanner Schwarz Rot Gold, Dusseldorf, 1966.
(85) H.J. ADOLPH,Otto Wels und die Politik der deutschen Sozialdemokratie.
Eine politische Biograhie, Berlin-Ouest, 1971.
(86) C. BERADT,Paul Levi. Ein demokratischer Sozialist in der Weimarer Repu-
blik, Francfort, 1969. ,
(87) W. LINK,Die Geschichte des Internationalen Jungend-Bundes (IJB) und
UN SIÈCLE DE SOCIAL-DÉMOCRATIE
ALLEMANDE 17
(105) Pour une information générale, cf. The Germon Résistance to Hitler,
Berkeley et Los Angeles, 1970.
. (106) A. KADEN,Einheit oder Freiheit. Die Wiedergrûndung der SPD 1945/46,
Hanovre, 1964.
(107) F. MORAW,Die Parole der «Einheit» und die Soizal-demokratie. Sur
SPD in der Période der Illegalitdt und in der ersten Phase der Nachkrigszeit
1933-1948,Bonn et Bad Godesberg, 1973.
(108) IJ. EDINGER,Kurt Schumacher. Persônlichkeit und politisches Verhalten,
Cologne et Opladen, 1967.
(109) W. RITTER,Kurt Schumacher. Eine, Untersuchung seiner politischen
Konzeption, Hanovre, 1964.
UN SIÈCLEDE SOCIAL-DÉMOCRATIE
ALLEMANDE 21
collectif Die SPD in der Krise (125), qui permet de se rendre compte
des divisions et de la faiblesse des éléments hostiles à la ligne générale
du Parti.
A l'époque où se clôt le champ qu'embrasse ce bulletin critique
— la période qui correspond à l'accès du SPD au gouvernement de
grande coalition, puis à la direction de la République fédérale est trop
proche de nous, les personnalités politiques sont trop discutées, les
problèmes à résoudre trop en suspens pour que l'historien puisse s'en
faire une idée impartiale et sereine —, le programme de Godesberg
n'est pas sérieusement remis en question par la social-démocratie alle-
mande. Il n'est qu'à consulter les nombreux ouvrages qui ont paru en
1963 à l'occasion du centenaire de la fondation de l ' Allgemeiner
deutscher Arbeiterverein pour s'en convaincre. Une exception de poids
est constituée par les études que consacre W. Abendroth (126) au socia-
lisme tant allemand qu'européen, insistant sur cette double idée que
la polarisation de la société en deux blocs antagonistes se poursuit et
s'aggrave, et qu'en se refusant à constater le rôle grandissant du capi-
talisme monopolistique la social-démocratie renforce en fait l'influence
idéologique des classes dirigeantes sur les travailleurs. Mais, étudiant
« le problème de la liberté dans le socialisme », S. Miller (127) a cru pou-
voir démontrer que le programme Godesberg, par lequel la social-démo-
cratie s'est exprimée comme un parti de réformes, est l'héritié d'une lon-
gue tradition, dans laquelle le marxisme ne s'est introduit que passagère-
ment, et cela parce que l'Etat et la Société lui ont refusé l'intégration
souhaitée. Moins nettement exprimée, cette même orientation apparaît
dans l'ouvrage officiel : Cent ans de social-démocratie (128) ; préfacé
par Ollenhauer, témoignage éloquent des admirables sacrifices consent
tis par plusieurs générations de militants, et dont le dernier est sans
conteste l'unité allemande à la cause de la liberté. La tendance à voir
dans le socialisme un simple mouvement d'émancipation humaine est
plus sensible encore dans le livre sur le même thème de K. Anders (129);
qui déclare attendre de lui une « mission durable », et non la solution
ponctuelle d'une problématique économique et sociale. Il faut sans
doute songer que s'achève; vers 1963 dans le socialisme européen une
évolution qui n'est pas limitée au seul parti allemand, qu'on retrouve
en Autriche et en Suisse à la même époque, qui tente dé rejoindre
le Welfare State des Scandinaves et qui sert d'exemple aux travaillistes
anglais autour de Gaitskell (130).
(125) Die SPD in der Krise. Die deutsche Sozialdemokratie seit 1945 (ouvrage
collectif), Francfort, 1976.
(126) W. ABENDROTH, op. cit., note 5 ; du même, Histoire du mouvement ouvrier
en Europe, trad. de l'allemand, Paris, 1967.
(127) S. MILLER,op. cit., note 37.
(128) Cité, n. 4.
. (129) K. ANDERS,Die ersten hundert Jahre. Zur Geschichte einer demokra-
tischen Partei, Hanovre, 1963. Sur la critique de ces ouvrages, cf. S. NA'AMAN,
«Von der Problematik der Sozialdemokratie als demokratischer Partei. Zur
Jubilaumsfeier des Jahres 1863», Archiv fur Sozialgeschichte, 1965.
(130) Pour une vision générale de cette évolution, cf. G. LEFRANC, Le Socialisme
réformiste, Paris, 1971.
INTERNATIONAL REVIEW OF SOCIAL HISTORY
Edited by the Intemationaal
Instituut voor Sociale Geschiedenis, Amsterdam
Directors : Prof. Dr Fr. de Jong Edz and J.R. van der Leeuvv
EDITORIAL BOARD :
MA.H. Campfens, D.E. Devreese, T. Haan, R. de Jong, F. Kool
(Adviser), G. Langkau, J. Rojahn, LJ. van Rossum, M.W.H.
Schreuder, F. Tichelman, J.M. Welcker, A.V.N. van Woerden
(Secretary).
EDIT ADDRESS :
Herengracht 262-266,Amsterdam.
DISTRIBUTION :
Van Gorcum, Assen, The Netherlands. .
SUBSCRIPTION :
D.fl. 60 per annum.
SINGLE COPIES :
D.fl. 25.
PUBLISHED :
Three times per annum.
AU rights reserved.