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RICHARD WOLIN
1. Jürgen Habermas, « Learning by Disaster ? A Diagnostic Look Back on the Short 20th
Century » Constellations, 5(3), 1998.
2. Abbot Gleason, Totalitarianism : the Inner History of the Cold War, New York, Oxford
University Press, 1995, p. 16.
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3. Alastair Hamilton, The Appeal of Fascism : a Study of Intellectuals and Fascim (1919-
1945), New York, MacMillan, 1971, trad. de l’angl. par Magdeleine Paz, L’illusion
fasciste : les intellectuels et le fascisme (1919-1945), Paris, Gallimard, 1973.
4. Karl Dietrich Bracher, The German Dictatorship : the Origins, Structure and Effects of
National Socialism, New York, Washington, Praeger, 1971, p. 10, trad. de l’all. par Jean
Steinberg, La dictature allemande : naissance, structure et conséquences du national-socia-
lisme, Toulouse, Privat, 1986 (rééd. Hitler et la dictature allemande : naissance, structure et
conséquences du national-socialisme, Bruxelles, Complexe, 1995).
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5. La position de Carl Schmitt est mise en avant dans The Crisis of Parliamentary Demo-
cracy, Cambridge, Mass., MIT Press, 1985, trad. de l’angl. par Jean-Louis Schlegel, Par-
lementarisme et démocratie, suivi de La notion de politique de Carl Schmitt par Leo
Strauss, Paris, Le Seuil, 1988.
6. Cf. l’ouvrage prémonitoire de Carl Schmitt, Die Diktatur : von den Anfängen des
modernen Souveränitätsgedankens bis zum proletarischen Klassenkampf (1921), Berlin,
Duncker & Humblot, 1994, trad. de l’all. par Mira Köller et Dominique Séglard, La
dictature, Paris, Le Seuil, 2000.
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8. Roberto Michels, « Lineamenti di storia operaia nell’Italia degli ultimi venti’anni », Edu-
cazione Fascista, 1933, p. 356.
9. Parmi les études classiques de ces « non-conformistes » politiques, cf. Jean-Louis Loubet
Del Bayle, Les non-conformistes des années 1930 : une tentative de renouvellement de la
pensée politique francaise, Paris, Le Seuil, 2001 (coll. « Points. Histoire ») ; Zeev Stern-
hell, Ni droite ni gauche : l’idéologie fasciste en France, Paris, Le Seuil, 1983 ; Philippe
Burrin, La dérive fasciste : Doriot, Déat, Bergery (1933-1945), Paris, Le Seuil, 1986 (coll.
« L’Univers historique »).
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10. L’État hitlérien : l’origine et l’évolution des structures du Troisième Reich, trad. de l’all. par
Patrick Moreau, Paris, Fayard, 1998, rééd. (coll. « L’espace du politique »).
11. Hans Mommsen, « From Weimar to Auschwitz », trad. par Philipp O’Connor, Prin-
ceton, N. J., Princeton University Press, 1991.
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12. Omer Bartov, Hitler’s Army : Soldiers, Nazis and War in the Third Reich, New York,
Oxford University Press, 1991, trad. de l’angl. par Jean-Pierre Ricard, La Wehrmacht,
les nazis et la guerre, Paris, Hachette Littératures, 1999.
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13. Ian Kershaw, Moshe Lewin, Stalinism and Nazism : Dictatorships in Comparison, New
York, Cambridge University Press, 1997, p. 357.
14. Pour une bonne discussion des continuités entre léninisme et stalinisme, cf. Richard
Pipes, Russia under the Bolshevik Regime (1919-1924), New York, Vintage Books,
1995.
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15. Ernst Nolte, « The Past that will not Pass Away », dans Forever in the Shadow of Hitler,
Atlantic Heights, N. J., Humanities Press, 1993. Cf. aussi E. Nolte, François Furet,
Fascism and Communism, Lincoln, University of Nebraska Press, 2001, trad. de l’angl.
par Marc de Launay, Fascisme et communisme, Paris, Hachette, 2000 (coll. « Pluriel »).
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sont marquées par une forte culture de gauche. Mais elles sont bien
moins convaincantes lorsqu’il s’agit d’examiner d’autres traditions
nationales censées en être dépourvues (c’est-à-dire les États-Unis et
la Grande-Bretagne, où les horreurs du nazisme ont, au contraire,
laissé une empreinte indélébile sur la psyché nationale). Assurément,
dès qu’il est question d’évaluer la nature d’un fléau historique, le
jugement par les chiffres ne suffit pas.
Peut-on légitimement prétendre que tous les crimes répertoriés
dans le Livre noir furent commis par une entité monolithique bap-
tisée « communisme » ? Comment pourrait-on alors rendre compte
du fait qu’en Europe occidentale, l’idéologie marxiste, responsable
du communisme, donna aussi naissance à la social-démocratie, dont
l’attachement à l’État de droit et à la justice sociale ne fait pas
l’ombre d’un doute ? Comment pourrait-on expliquer que, dans un
grand nombre de cas, les régimes communistes se révélèrent capables
d’entamer une transition vers diverses formes de domination post-
stalinienne et post-totalitaire ? L’une des particularités des régimes
communistes que Courtois prend, à bon droit, en compte (l’Union
Soviétique, la Chine, Cuba) réside dans le fait qu’ils se présentaient
comme des « dictatures développementalistes », préoccupées, au pre-
mier chef, par la nécessité de passer d’une forme de société agraire
traditionnelle à une forme de société industrielle moderne. Ils se ser-
virent, avec brutalité, de l’idéologie communiste pour réaliser leurs
objectifs d’unification nationale et de développement économique 16.
Mais, si c’est bien le cas, alors le « communisme » ne possède pas le
poids explicatif que lui assigne Courtois. Dans bien des cas, les excès
politiques des régimes communistes ont autant à voir avec une poli-
tique autoritaire de « développement par le haut » qu’avec le com-
munisme en tant que doctrine idéologique.
On ne peut, en effet, discuter ni du communisme ni du fas-
cisme sans faire référence aux problèmes de la modernité politique.
Dans les pays sous-développés, le communisme incarnait une voie
brutale, répressive et statiste, de « modernisation ». Après la première
guerre mondiale, le fascisme naquit sous les traits d’un remède auto-
ritaire aux carences supposées du libéralisme politique et du laisser-
faire économique. Pourtant, il faut se rappeler que même si de nom-
16. Theda Skocpol, States and Social Revolutions : a Comparative Analysis of France, Russia
and China, New York, Cambridge University Press, 1979, trad. de l’angl. par Noëlle
Burgi, États et révolutions sociales : la révolution en France, en Russie et en Chine, Paris,
Fayard, 1985.
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17. Emilio Gentile, The Sacralization of Politics in Fascist Italy, Cambridge, Harvard Uni-
versity Press, 1995.
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RÉSUMÉ
18. Cf. la discussion dans Mark Mazower, Dark Continent : Europe’s Twentieth Century,
New York, Knopf, 1998.
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emphasize the similarities between totalitarian political regimes (Stalin’s Soviet Union
and Hitler’s Third Reich) or their differences ? By highlighting the thesis of "fraternal
enmity," and the political features these regimes shared, as Ernst Nolte has done in his
exchange with François Furet, one risks, in the case of Nazism, of lapsing into apolo-
getics. That Nazism took hold in one of the West’s most advanced industrial societies
and that Stalinism, conversely, took root in a context of underdevelopment, suggests
that, in the last analysis, the differences between these two totalitarian formations
outweigh their similarities.