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ÉGLISE CATHOLIQUE - 1957 - 2000

Introduction
I. Mainmise sur l’Eglise concordataire
1. Le politicien Duvalier et le chergé indigène
2. L’étau se resserre pour l’Eglise
3. Quand le clergé se réveille
4. La rechute de la hiérarchie. La furie populaire
5. Un pas vers les pouvoirs indépendants

II. L’Eglise d’Haïti à l’épreuve des besoins nouveaux du peuple haïtien


1. Inculturation et théologie de la libération
2. D’autres initiatives pastorales heureuses
3. De profondes inquiétudes subsistent
Conclusion : un regard sur l’avenir

Introduction
L’histoire de l’Église catholique d’Haïti a toujours été profondément marquée par les relations de
cette institution avec l’État. Déjà au temps de la colonisation le double projet de la Couronne
d’Espagne de conquérir de nouvelles terres et d’augmenter le nombre de chrétiens en faisant
entrer dans l’Église tous les habitants des territoires nouvellement occupés pose une
hypothèque sur l’évangélisation du Nouveau Monde. Pour Haïti cette situation se renouvelle
pendant les longues années de la colonisation française. Les monarques de l’époque exercent
ainsi leurs pleins pouvoirs sur l’Église d’Hispañola et de Saint-Domingue, gagnant à leur cause
la plupart des missionnaires, frappant de bannissement tous ceux qui s’évertuent à prêcher un
évangile libérateur. Les mêmes frictions se vivent après l’Indépendance. En l860 la signature
d’un concordat entre le Saint-Siège et la République d’Haïti finit par mettre d’accord les deux
parties. D’une part, l’Église d’Haïti s’en sert pour organiser son clergé et assurer sa mission
selon les normes de l’Église universelle, sans toujours cependant apporter l'attention
nécessaire aux réalités du pays. D’autre part, l’État va profiter des privilèges qui lui sont
accordés par ce pacte pour renforcer son pouvoir politique à l’encontre des droits de l’Église.
Cette imbrication des deux pouvoirs dans l’histoire de l’Église catholique d’Haïti ne s’est jamais
faite aussi forte qu’au temps des Duvalier, si bien que l’on peut caractériser la période allant de
l957 à l986 comme celle de la mainmise de la dictature sur l’Église concordataire. Au cours de
cette période il y a quand même des efforts de l’Église pour être présente dans le peuple. Mais
c’est surtout sur la fin de la dictature que l’Église s’engage aux côtés du peuple, si bien que la
période qui part de l980 et qui débouche sur le XXIe siècle peut être considérée comme celle
d’une tentative de libération lancée par l’Église pour répondre aux besoins d’un peuple qui
cherche à affirmer son identité et à satisfaire ses besoins élémentaires, tant matériels que
spirituels (Smarth, l977: l3-22), Smarth: l989: l39-l65.)
I. 1ère PARTIE: MAINMISE DE LA DICTATURE SUR L’ÉGLISE CONCORDATAIRE

1. Le politicien Duvalier et le clergé indigène


François Duvalier sait d’abord exploiter les retards du Saint-Siège à doter Haïti d’un
clergé indigène, en se gagnant une partie importante des prêtres haïtiens qui, après un siècle
de concordat, sont traités par le clergé breton comme des ministres de second ordre.
Reprenant une revendication vieille de plus de trente ans formulée par certains secteurs de la
société haïtienne, Duvalier, au cours de sa campagne électorale Duvalier promet la promotion
des clercs haïtiens et la constitution d’un clergé indigène. Beaucoup de prêtres, ne regardant
que la légitimité de leur aspiration et isolant le religieux du politique, donnent tête baissée dans
la bataille duvaliériste. Après son accession au pouvoir, François Duvalier, pour récompenser
les prêtres qui l’avaient appuyé, nomme l’un d’eux, le P. Jean-Baptiste Georges, Ministre de
l’Éducation Nationale. Et quand il l’aura révoqué après quelques mois de service, il le
remplacera par un autre prêtre, le P. Hubert Papailler.
En fait, Duvalier n’a cure du clergé, ni de l’Église. Il se cherche tout simplement des
citoyens qui l’aideront à établir son pouvoir despotique sur tout le pays et sur toutes les
institutions de la Nation. Très tôt, à l’égard de l’Église il se comporte comme les patrons du
Moyen Âge qui savent domestiquer les Églises avec lesquelles ils ont des accords. A la faveur
d’un nationalisme de mauvais aloi qu’il manie avec habileté, il s’emploie à expulser de
nombreux prêtres français et deux évêques: Mgr François Poirier en l960 et Monseigneur Paul
Robert en l96l. Mais dans la foulée il embarque aussi Mgr Rémy Augustin, le seul évêque
haïtien, auxiliaire de Port-au-Prince, qui avait pris position publiquement contre lui pendant la
campagne électorale de l957. L’Église brandit alors l’arme de l’excommunication, désormais
désuète en matière politique. Pour Duvalier, c’est raconter des sornettes. En février l964, il
ferme le Grand Séminaire de Port-au-Prince, expulse les Jésuites canadiens qui dirigent cette
institution et les autres Jésuites qui œuvrent en paroisse ou à la maison de retraites de
Manrèse et renvoie les séminaristes chez eux, manu militari .
Il a pris du temps à plusieurs pour comprendre qu’il s’agissait d’une domestication de
toutes les institutions et de l’Église aussi. Pourtant Duvalier avait déjà fermé l’Université en l96l
et il la rouvrira sous le contrôle d'étudiants asservis, devenus des espions du régime.. Il
contrôle le parlement en le réduisant à la seule chambre basse. Il débilite l’armée en lui
adjoignant la milice des Volontaires de la Sécurité Nationale, les tristement célèbres tontons
macoutes. Il terrorise la population par toutes sortes de violence, meurtres, exactions contre
les commerçants et les professionnels, viols, exil. En l963 il fait massacrer plusieurs familles
jérémiennes qui lui sont simplement opposées. Ainsi Duvalier a nettoyé le terrain pour se
nommer président à vie, le 22 juin l964. Tous ceux qui doutent encore de ses intentions n’ont
qu’à écouter son discours d’inauguration de la présidence à vie: il compare le peuple haïtien à
un corps qui « n’a qu’une âme, Duvalier, ne connaît qu’un seul chef, Duvalier, ne lutte que pour
un seul destin: Duvalier au pouvoir ». Comme pour dire au Vatican « voilà ce que l’Église n’a
pas compris », il prend soin de reproduire cette phrase dans son livre Mémoires d’un Leader
du Tiers-monde ou Mes relations avec le Saint-Siège. (Duvalier, l969: 324.). C’est à la sortie de
l’ancienne cathédrale de Port-au-Prince, où a été chanté un Te Deum d’action de grâce, ce 22
juin, qu’il fait arrêter Mgr Claudius Angénor, son ami intime, qui, pour rehausser la grandeur
d’âme du "chef incontesté", a maladroitement imploré la mise en liberté de prisonniers
politiques qui, il n’y avait pas fait attention, n’étaient plus de ce monde… Il le fait garder
militairement dans un hospice de Religieuses.
A ce stade, plusieurs pays réagissent et essaient d’isoler Duvalier. Ainsi le Vatican n’a
plus de Nonce, il n’a qu’un chargé d’affaires en Haïti. Les États-Unis coupent l’aide
économique au gouvernement haïtien. Duvalier va donc travailler à refaire son image. Il
accepte de rouvrir le grand séminaire, confié désormais par le Saint-Siège aux Clercs de Saint-
Viateur. Mais il entreprend surtout de rétablir des bonnes relations avec le Vatican qui, de son
côté, au lendemain du Concile Vatican II, se soucie de remplacer les deux évêques français
expulsés et Monseigneur Jean-Louis Collignon, évêque des Cayes, qui était décédé en l966.
Après de nombreuses démarches des deux côtés, les négociations aboutissent et, le l5 août
l966, François Duvalier est trop heureux d’avoir, aux termes du Concordat de l860, nommé
cinq évêques haïtiens. Il est donc sorti gagnant de la crise, moyennant une seule concession
d’importance: le retour en Haïti de l’évêque haïtien, Mgr Rémy Augustin, et sa nomination au
siège de Port-de-Paix. Cinq évêques haïtiens: Mgr François Wolff Ligondé, archevêque de
Port-au-Prince, Mgr Claudius Angénor, évêque des Cayes, Mgr Emmanuel Constant, évêque
des Gonaïves, Mgr. Jean-Baptiste Décoste, évêque auxiliaire de Port-au-Prince, Mgr Carl
Edward Peters S.M.M., évêque auxiliaire des Cayes. Voilà donc un ensemble de prélats qui
constituent un trophée pour le président concordataire. Cinq évêques haïtiens! Duvalier a fait
la leçon au Vatican. Il est fier de les appeler mes évêques , même si tous ne lui sont pas
également dévoués et il décerne un brevet de fidélité à Mgr Ligondé et à Mgr Angénor qui,
déclare-t-il, "ne trahiront jamais la révolution" duvaliériste (Duvalier, l969: l89.)
Les duvaliéristes ont si bien compris l’impact de cette victoire qu’un prêtre haïtien du
sérail a écrit, sans retenue, qu’en vérité, Duvalier a réédité la prouesse de l804. Ayant repris du
poil, Duvalier continue d’abattre tout ce qui s’oppose à lui. En l968 et l969 pour plaire au
gouvernement des États-Unis, il entreprend une opération de ratissage contre les
communistes. Et il en profite pour accuser des prêtres haïtiens de complicité avec les militants
communistes: le l5 août l969, troisième anniversaire de la signature des accords avec le Saint-
Siège, il se débarrasse des Spiritains haïtiens qui enseignent au Petit Séminaire-Collège Saint-
Martial et de quelques autres prêtres haïtiens ainsi que d'un laïc. Toute une équipe qui avait
refusé de courber l’échine. A la suite de cette expulsion, le Petit Séminaire-Collège sera enlevé
aux Spiritains qui quitteront Haïti et l’Institution sera confiée par Duvalier et Mgr Ligondé au P.
Joseph Attis, duvaliériste assermenté. Ainsi, Duvalier a accompli sa mission de mettre l’Église
au pas et de se faire passer aux yeux de plus d’un comme un grand nationaliste.

2. L'étau se desserre pour l'Église


A la tête de la République héréditaire, Jean-Claude Duvalier entretient de bonnes
relations avec l’Église. Plus préoccupé de ses plaisirs, de ses richesses, il n’attache pas autant
d’importance au choix des évêques et il nomme trois évêques connus pour leur indépendance
vis-à-vis du pouvoir: Mgr François Gayot, S.M.M., évêque du Cap-Haïtien (l972), Mgr Willy
Romélus, évêque de Jérémie (l977), Mgr Frantz Colimon, S.M.M., évêque de Port-de-Paix
(l978). Les relations entre l’Église et l’État se situent alors à un autre niveau. En l972 la
Conférence Épiscopale qui n'est plus sous la férule de François Duvalier publie une lettre
pastorale sur l'Église dans la Cité, un document assez confus, mais qui montre que les relations
de l'Église avec le pouvoir politique sont plus détendues.
En l980, Jean-Claude Duvalier épouse Michèle Bennett, cousine de l’Archevêque de
Port-au-Prince. Cette alliance raffermit les pouvoirs de l'Archevêque dans la politique du régime.
Mgr Ligondé n’a pas froid aux yeux: le 22 avril l97l, au Te Deum d’inauguration de la présidence
à vie, il présente Jean-Claude Duvalier, âgé de l9 ans, jouisseur et insignifiant, comme modèle
à la jeunesse. Le 27 mai l980, à la célébration du mariage de sa cousine avec le Président, il
reprend des propos analogues. A l'époque, il désapprouve les prêtres qui refusent de chanter
des Te Deum réclamés sans cesse par le gouvernement pour renforcer sa propagande
politique. Désormais l'Archevêque de Port-au-Prince est perçu comme un membre de la
camarilla du Président à vie de la République héréditaire.

3. Quand l'Église se réveille


Le 28 novembre l980, grand coup de théâtre: Jean-Claude Duvalier expulse un groupe
de journalistes et de politiciens qui avaient osé critiquer ouvertement son gouvernement. La
Conférence Haïtienne des Religieux profite de cette occasion pour condamner cet acte de
répression et réclamer publiquement le respect des droits de la personne humaine. C’est
l’entrée officielle de l’Église sur la scène de la résistance à la dictature. Il était temps. Pendant
tout le régime des macoutes l'Église avait gardé un silence coupable devant toutes les
violations des droits humains, devant les expulsions des membres du clergé, devant le pillage
des biens de la Nation; il a fallu le courage de la Conférence Haïtienne des Religieux pour
renverser la vapeur… La Nonciature fait écho à ce message et, enfin, à l’occasion de la Noël,
les évêques d’Haïti ne peuvent plus se complaire dans leur passivité: ils protestent, eux aussi.
Désormais l’Église ne se taira plus.
Elle a créé un espace à la prise de parole et aux revendications démocratiques; ses
organisations de jeunes, ses divers groupes de pastorale, les communautés ecclésiales de
base, les organisations paysannes qu’elle accompagne, se développent, s’enhardissent et
clament la Bonne Nouvelle de la libération partout où ils le peuvent et surtout à travers les
ondes de la voix de l’Église, Radio Soleil. Le pouvoir duvaliériste est mortellement blessé. Un
effort de cohésion se vit à l’intérieur de l’Église: les évêques sont forcés de sortir de leur
isolement, vont vers les prêtres et vers les religieux, et les laïcs; chacun veut apporter ses
charismes à la marche de l’Église.
La visite du Pape Jean-Paul II à Port-au-Prince, le 9 mars l983 arrive à la fin d'un
congrès eucharistique et marial où les catholiques ont fait un effort pour travailler ensemble. Le
Pape rassure les évêques, renforce l’audace du clergé, des religieux et religieuses, des
chrétiens en général, et donne courage à toute l’opposition. Deux mots célèbres de Jean-Paul II
vont se répéter en échos à travers tout le pays. Reprenant le thème du Congrès eucharistique
de l982 « Il faut que quelque chose change ici », le Pape acquiesce et renforce: « Il faut bien,
en effet, que les choses changent». Et l’autre non moins percutant: « Il faut que les pauvres de
toute sorte se reprennent à espérer. » Les chrétiens haïtiens de l’étranger, qui s’élèvent à près
de deux millions, participent activement à la lutte pour la démocratie. Ils ont fondé au cœur de la
diaspora, dans plusieurs pays, des communautés chrétiennes pour vivre leur foi dans la liturgie,
mais aussi dans leur engagement auprès des réfugiés haïtiens et dans l’action militante contre
la dictature, en solidarité avec tous les patriotes haïtiens. Ils ont joué leur rôle dans cette visite
du Pape et ils se réjouissent des résultats. L’assaut final contre les Duvalier sera donné deux
ans plus tard, le 28 novembre l985, quand l’armée tuera trois écoliers des Gonaïves, dont l’un
est élève d’un collège des Clercs de Saint-Viateur. La mobilisation générale aura raison de
Jean-Claude Duvalier qui se croyait ferme au pouvoir "comme une queue de singe".

4. La rechute de la hiérarchie. La furie populaire


Jean-Claude Duvalier est forcé de partir en exil, le 7 février l986. L’Église est en tête
des manifestations de la victoire. Mais de l986 à l99l, la hiérarchie catholique gère mal cette
entrée du pays dans la transition démocratique. Elle s’effraie, sans raison, d’une présence
communiste et crie gare. Désormais ses interventions seront ambiguës: tantôt elle lance une
parole de sagesse ou une initiative heureuse, tantôt elle se reprend et tombe dans la réaction.
On entend de moins en moins les évêques scander le cri qu'ils étaient fiers de dialoguer avec le
peuple dans les cérémonies: "Legliz se nou. Nou se Legliz". ( L'Église c'est nous! Nous
sommes l'Église!) C’est le temps de la création de la Mission Alpha et de sa fermeture; c’est le
temps de la fermeture de Radio Soleil. Les messages de l’enseignement social de l’Église
d’Haïti, qui ont commencé après la visite du Pape en l983, se font tantôt heureux, tantôt
fâcheux. La hiérarchie qui ne sait pas saisir les signes des temps se fait même une cible de
« l’Église populaire ».
En l987 et l988 elle ne trouve pas non plus le ton juste dans les difficultés qui opposent
la communauté des Salésiens au Père Jean-Bertrand Aristide. Elle se fait très réservée pendant
la campagne électorale de l990. Le ler janvier l99l cependant, à la messe anniversaire de
l’Indépendance, l’Archevêque de Port-au-Prince montre ses couleurs, lance des attaques
virulentes contre le président élu, en prélude à un coup d’état manqué des duvaliéristes qui
aura lieu le 7 janvier l99l. La population de Port-au-Prince se fâche; sa colère dépasse toute
mesure: le Nonce apostolique et son secrétaire sont molestés, humiliés et leur résidence
saccagée; l’ancienne cathédrale est brûlée; l’archevêché est pillé et l’archevêque doit se cacher
et s’enfuir pour échapper à la colère de la foule.
Pourtant le 7 février l99l, au Te Deum d’action de grâces qui est chanté, selon une
tradition concordataire, pour l’inauguration du mandat du Président Aristide, Monseigneur
Pétion Laroche, président de la Conférence Épiscopale, dans un discours au ton pacificateur,
rassérène les esprits. Les relations se rétablissent lentement entre les deux pouvoirs.
Malheureusement, la diplomatie vaticane s’égare, se fait revancharde. Dans un premier temps,
le Vatican rappelle le Nonce et, après le coup d’état de septembre l99l, au grand étonnement du
monde entier, il est le seul État à nommer officiellement son représentant auprès du
Gouvernement inconstitutionnel Nérette-Honorat, le 30 avril l992. Les catholiques surtout
ressentent profondément l’humiliation de cette gifle. Il faudra la mission diplomatique du
Cardinal Etchegaray en mars l995 pour panser la blessure et le Vatican nommera alors un
Nonce apostolique pour Haïti en octobre l995. Tout semble retourner au beau fixe.

5. Un pas vers des pouvoirs indépendants


Les relations de l’Église et de l’État se sont cependant quelque peu modernisées avec
la visite du Pape en l983: elles répondent mieux aux vœux du Concile Vatican II qui a tenté de
sortir l’Église de l’époque constantinienne, de rendre le pouvoir politique et le pouvoir religieux
plus indépendants l’un de l’autre. En effet, à cette occasion, le Président d’Haïti renonce
officiellement à son privilège concordataire de nommer les évêques. Les négociations
subséquentes vont apporter un changement substantiel à l’article 4 du Concordat: elles
établissent que seul le Pape est habilité à nommer les évêques en Haïti et que désormais seuls
les Haïtiens seront promus à cette fonction. De même, le serment prêté par « l'évêque
nommé », devant le Président de la République, aux termes de l’article 5 du Concordat, n’est
plus une profession de fidélité au gouvernement établi, mais l’engagement de respecter la
Constitution du pays. Dans le cadre d’une Église dont la liberté ne s’est jamais nettement
affirmée dans une prédication de l’Évangile libérateur, le changement est de poids. L’Église
devra se faire une nouvelle mentalité pour prendre ses distances d’un pouvoir politique
ensorcelant, comme de tout pouvoir, pour qu’elle puisse porter la bonne nouvelle aux pauvres
que le Christ l’a envoyé évangéliser et devenir signe du Royaume.

II. L’ÉGLISE D’HAITI À L’ÉPREUVE DES BESOINS NOUVEAUX DU PEUPLE HAITIEN


1. Inculturation et théologie de la libération en Haïti
Les circonstances historiques dans lesquelles l’Église est arrivée en Haïti et s’y est
développée n’ont pas permis au peuple haïtien de connaître une évangélisation libératrice. Avec
le Concordat, la pastorale de l’Église catholique, desservie par des missionnaires étrangers,
souvent dévoués, mais limités dans leurs connaissances de la réalité haïtienne et conditionnés
par leur appartenance à l’ex-métropole, a consisté en grande partie dans l’administration des
sacrements et dans une lutte acharnée contre le Vodou, marquée au coin de la désinformation
et du racisme. Le mouvement mondial de décolonisation qui a suivi la guerre l939-l945 invite les
prêtres haïtiens à s’interroger sur la place de leur culture dans la vie de l’Église. Leurs réflexions
et leurs initiatives sont renforcées par la théologie missionnaire du Concile Vatican II, et plus
tard par le mouvement d’inculturation au sein de l’Église (voir la période de la mise en
application du Concordat). Le créole trouve sa place dans la liturgie de l’Église catholique et le
peuple se met à prier et à chanter au rythme du tambour et selon des mélodies inspirées du
Vodou ou de la musique populaire.
La Constitution de l987, en reconnaissant la liberté de religion en Haïti, offre à l'Église
une possibilité de vivre l'universalisme de la mission de Jésus et de l'Esprit Saint. Elle donne
aussi à la Nation un des moyens de réalisation de la démocratie en Haïti. Laënnec Hurbon nous
en avertit avec beaucoup de sagesse: "La liberté du Culte vaudou ne signifiera pas une
préférence accordée à ce Culte par l'État. C'est pour l'instauration de la démocratie que cette
liberté reconnue à l'exercice des cultes est d'abord bénéfique, sous peine de reconduire et
d'encourager les pratiques d'isolement de la paysannerie et de terreur exercées contre ces
pratiques et croyances" (Hurbon, l987: l57-l58).
En même temps, la théologie des réalités terrestres, le contact avec le marxisme, le
mouvement « Économie et Humanisme», la Constitution pastorale conciliaire de l’Église dans le
monde de ce temps, autant d’incitants qui ont poussé missionnaires étrangers et prêtres
haïtiens à s’engager dans la pastorale du développement surtout dans les paroisses de
campagne, par exemple à Laborde et à Madian dans le diocèse des Cayes, à Papaye dans le
diocèse des Gonaïves (à l'époque). Plus tard, l'expérience se répétera dans le diocèses du
Cap-Haïtien et de Jérémie. Désormais l'Église, dans sa pastorale prêtera une plus grande
attention à la nature, à l'environnement.
Tout cela n’est que la préparation à la réflexion et à la praxis de la théologie de la
libération en Haïti. Après les grandes assemblées de l’épiscopat latino-américain de Medellín
(l968) et de Puebla (l979), les contacts réguliers se développent avec les Églises sœurs de
l’Amérique Latine, surtout par l’intermédiaire de la vie religieuse. Avec les communautés
ecclésiales de base qui avaient déjà commencé à poindre dans le pays, l’Église d’Haïti
entreprend l’expérience d’une nouvelle façon d’être Église: elle s’est établie dans les quartiers
des périphéries et des campagnes pour s’organiser en petites communautés de chrétiens alliant
leur foi à leur engagement pour le changement social de leurs milieux. La lecture continue de la
Parole de Dieu leur permet d’y découvrir la présence du Dieu libérateur des exploités, des
opprimés, des laissés-pour-compte, des petits. Voilà donc une explication à l’origine de la
résistance de l’Église à la dictature. La théologie de la libération inspirera Mgr Willy Romélus à
pousser son cri de déguerpissement (rache manyòk) contre les militaires qui ont accaparé le
pouvoir à la chute de Jean-Claude Duvalier. Elle apportera ses lumières également au P. Jean-
Bertrand Aristide, à plusieurs prêtres et à des laïcs qui ont compris que l'Évangile ne peut pas
s'accommoder d'une politique de déni des droits du pauvre.
Cette nouvelle orientation de l'Église d'Haïti sera renforcée par des institutions créées à
l'époque du Concile, telles que la Caritas, Justice et Paix, qui engagent l'Église dans des
actions concrètes pour subvenir à la soif de justice et de progrès du peuple haïtien.
2. D'autres initiatives pastorales heureuses
Cette période a connu un début de travail œcuménique entre catholiques et
protestants. On y a développé également d’intéressantes initiatives de catéchèse dans les
écoles secondaires, même publiques. Malheureusement, elles ont été trop vite discontinuées,
parce que le gouvernement de Duvalier avait communiqué sa peur des jeunes à certains
évêques. Plusieurs écoles catéchétiques pour la pastorale des campagnes surtout ont vu le
jour: dans l'Archidiocèse de Port-au-Prince, dans les diocèses du Cap, des Cayes et des
Gonaïves. On regrette que certaines aient eu le souffle court. Pendant ce temps les
associations d'apostolat familial, les œuvres de piété et de charité fonctionnent et soutiennent la
vie spirituelle de nombreux chrétiens.
Il est éclairant de rappeler ici que les vocations sacerdotales et religieuses ont
commencé à augmenter de manière sensible en Haïti avec l’arrivée, en l942, de Monseigneur
Louis Collignon O.M.I., évêque de nationalité américaine, et des missionnaires canadiens ou
franco-américains dans le diocèse des Cayes d’abord, puis dans le diocèse du Cap-Haïtien
avec Monseigneur Albert Cousineau C.S.C. Il est utile de rappeler le mot du Père Antoine
Adrien: cet événement constitue « la fin d’un monopole », signifiant ainsi que désormais le
clergé breton ne contrôle plus à lui seul l’Église d’Haïti. Contrairement aux pays du premier
monde, l’ouverture de séminaires, de noviciats et d’autres maisons de formation pour futurs
prêtres, futurs religieux et religieuses ne cesse d’accroître la confiance des jeunes Haïtiens et
Haïtiennes dans leur capacité à eux aussi, d’entrer dans le clergé et dans les Ordres.
Depuis le départ de Jean-Claude Duvalier les vocations ont encore connu une ligne
ascendante. Ici il convient de mentionner l’existence en Haïti, en l’an 2000, de huit
communautés religieuses fondées en Haïti pour des Haitiens, en premier lieu. Pour expliquer ce
phénomène, certains avancent que tout simplement les séminaires et les couvents offrent des
possibilités de se caser à des jeunes parmi les milliers de bacheliers qui trouvent des issues
très limitées d'études universitaires. L'hypothèse pourrait valoir pour de nombreux autres pays.
Mais il est aussi certain que dans le cas d'Haïti l'engagement de l'Église depuis l980 dans la
lutte de libération des pauvres constitue pour de nombreux jeunes un motif excellent de choisir
le sacerdoce ou la vie religieuse dans ce pays où les métiers et les professions n'invitent pas
toujours à un dévouement généreux, ne sont pas toujours porteurs de sens pour des jeunes
assoiffés d'idéal.
Que ce soit dit dès maintenant cependant: il est à craindre, par contre, aujourd'hui en
Haïti, que des jeunes n'entrent dans le clergé ou dans la vie religieuse qu'attirés par des appâts
du pouvoir politique ou dans l'intention d'établir des relations avec l'étranger. Il convient aussi de
mettre en garde contre un autre danger qui accompagne la croissance des vocations dans le
pays: en travaillant à acquérir son autonomie en personnel de la pastorale, l'Église d'Haïti doit
se défaire de toute servitude économique à l'égard de toute puissance quelconque, même à
l'égard du Vatican, si l'aide dont elle a besoin ne correspond pas à un vrai partage désintéressé
entre sœurs et frères chrétiens.

3. De profondes inquiétudes subsistent


L’accession d’Haïtiens aux postes de commande de l’Église d’Haïti est arrivée trop tard,
comme il est dit plus haut; mais plus on aurait attendu, plus il serait difficile d’espérer affirmer,
un jour, l’identité de cette Église et de trouver les voies d’une évangélisation adaptée à la
culture et aux besoins du peuple haïtien. On souffre néanmoins aujourd’hui des retards accusés
de l’épiscopat haïtien pour élaborer, à la lumière de l’Évangile, une pastorale qui réponde à la
soif de l’âme haïtienne. On se demande, non sans raison, si l’épiscopat de l’Église catholique
d’Haïti n’a pas bifurqué dans l’orientation fondamentale de sa pastorale de l980 à l986. Les
évêques auraient-ils choisi de cesser d’accompagner le peuple pauvre d’Haïti pour se lancer
dans la voie du mouvement charismatique? Il est certain qu’à la présence active de l’Église
dans les années 80 peut suivre un moment d’essoufflement. On comprend même que des
prêtres, des religieux et des laïcs qui, au nom de leur foi, ont pris des risques et des
engagements sérieux pour l’avancement de la démocratie, pour l’avènement de la justice et
pour la libération des pauvres se sentent déçus, en ce début du XXIe siècle, des égarements du
gouvernement haïtien et du pouvoir Lavalas. Mais l’Église a-t-elle le droit de s’engager dans les
voies faciles du piétisme, qui risquent d’éloigner le peuple haïtien d’une expérience de docilité à
l’Esprit qui oint le chrétien et l’envoie porter la Bonne Nouvelle de la libération aux pauvres? Ce
serait également inadmissible s’il s’agissait pour l’Église catholique de faire de l’œcuménisme à
rebours, de s’armer d’un esprit de prosélytisme pour augmenter le nombre de ses fidèles en
imitant la façon de prier de certaines sectes protestantes dont le message est pour le moins
aliénant.

CONCLUSION : UN REGARD VERS L'AVENIR


Il est difficile, sinon impossible, d’évaluer aujourd’hui le nombre de catholiques haïtiens: la
mobilité religieuse est telle que les critères d’appartenance à une confession quelconque ne
peuvent être sûrs. Il est certain que les Églises et les sectes protestantes ont beaucoup
augmenté en ces dernières quinze années. Mais au début de ce XXIe siècle, l’Église catholique
d’Haïti compte 9 diocèses avec des évêques haïtiens à leur tête et près de 250 paroisses à
travers tout le pays, plus de 500 prêtres dont 320 haïtiens, 2lll religieux et religieuses dont l522
haïtiens, de nombreuses confréries ou d’associations religieuses. En l985, donc avant la
répression de l989 et celle de l99l, on estimait à 5000 le nombre de communautés ecclésiales
de base ( CHR 2000: 5; M. Néréstant l999: l43-238; Y.Voltaire l992: 56) Les vocations
sacerdotales et religieuses sont nettement en hausse, comme on l'a déjà montré et, depuis
quelques années Haïti participe à la mission "ad gentes", en envoyant des prêtres, des religieux
et des religieuses travailler en terre étrangère, et parmi les Haïtiens de la diaspora et parmi les
peuples d'autres nations.
Depuis l998, la Conférence Haïtienne des Religieux a fondé un Centre Inter-Instituts de
Formation Religieuse, (le CIFOR), pour la préparation théologique des clercs, des religieux et
des religieuses et peut-être un jour, des laïcs aussi. En l996, la Conférence des évêques d’Haïti
a ouvert une Université Catholique dont les différentes branches de savoir s’établissent
progressivement dans divers diocèses; cette institution, si jamais elle peut échapper au danger
de créer des écarts encore plus profonds entre étudiants riches et étudiants pauvres, rendra
quelques services au pays. Religieux, religieuses, clergé diocésain ont fondé de nombreux
collèges secondaires qui accueillent des milliers de jeunes Haitiens et Haïtiennes. Plusieurs
centres de santé dirigés par l’Église offrent des soins quotidiens aux malades dans tout le pays.
Ici, le propos n’est pas de contempler des chiffres, mais de souligner une présence importante
de l’Eglise Institution au sein de la population haïtienne et de constater que cette présence se
fait sentir en partie parmi les catégories sociales les plus besogneuses.
L’Église d’Haïti de ce début du XXIe siècle montre donc des signes que l’on peut qualifier de
progrès par rapport à celle des années 50. Sa présence au milieu de la population est donc
bénéfique à plus d'un titre. Malgré des signes d'espérance que porte l'histoire de cette Église,
aujourd'hui, l'avenir est tout de même chargé de grosses inquiétudes. On s'est demandé
perplexe, par exemple, si l’épiscopat catholique d’Haïti n'a pas pris un tournant inquiétant vers
une pastorale piétiste. Mais la question fondamentale demeure celle-ci: l’Eglise catholique est-
elle décidée à s’engager pour de bon dans la réalité haïtienne pour accompagner le peuple
dans sa recherche de la libération spirituelle, sociale et matérielle, pour parler le langage du
peuple, et lui offrir des signes et des moyens de salut?
Ce choix comporte pour l’Église les exigences extrêmement lourdes, telles que celles de se
servir résolument du créole dans la liturgie, d’approfondir l’histoire du peuple haïtien, de
comprendre sa culture pétrie de Vodou, d'étudier la réalité économique du pays et d'inviter le
peuple haïtien à écarter de ses projets toute vision économique qui ne donne pas la priorité aux
besoins vitaux de la population pauvre, d'accompagner le peuple dans sa lutte contre toute
dictature, contre toute anarchie, dans ses efforts pour l'entrée en démocratie Exigence aussi de
préparer le laïcat des villes et des campagnes et de lui faire confiance, d’en appeler à sa
mission prophétique pour renoncer à tout avantage, à tout privilège, venant du pouvoir politique,
prendre ses distances de tout pouvoir politique et dénoncer toutes les forces qui sèment la
mort, le mensonge, la terreur et la division. Nécessité également de relancer la Conférence
Haïtienne des Religieux dans un effort unitaire d'accompagnement du peuple pauvre et dans sa
vocation d'être signe du Royaume de Dieu. Besoin impérieux d’adopter un esprit œcuménique
de respect du Vodou et de toutes les autres religions, de faire une évangélique option
préférentielle pour les pauvres, d’élaborer une théologie haïtienne qui plonge ses racines dans
la Parole du Dieu vivant, du Dieu libérateur.
Voilà donc des jalons d'une pastorale nationale, des conditions qui pourraient assurer la
crédibilité de l'Église d'Haïti, qui permettraient au peuple haïtien de croire que le Dieu de la vie
lui a envoyé son Fils incarné pour le libérer de toutes ses chaînes. Ainsi, ravivant sa mémoire, il
pourra croire que l'Église locale, aujourd'hui, est la messagère d’une société hostile à
l’esclavage, à l’injustice, à la corruption sous toutes ses formes. Ainsi il deviendra également
sensible au témoignage d’une Église qui s’engage de toutes ses forces à accompagner tous
ceux qui luttent pour le changement des structures d'oppression et de discrimination et pour
l'amélioration des conditions de vie de ce peuple pauvre et méprisé. Ainsi il pourra de plus
reconnaître dans l'Église la rassembleuse des hommes et des femmes dans le respect mutuel
de leur dignité et dans une solidarité sincère de fils et de filles de Dieu, de citoyens et de
citoyennes d’un même peuple. L’Église doit entreprendre aujourd’hui même de répondre à ces
défis, si elle tient à jouer son rôle d’évangélisatrice en ce troisième millénaire, à la veille du
deuxième centenaire de l'indépendance nationale d'Haïti.

William Smarth

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