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Carte à puce

petite carte plastique avec circuit intégré

Une carte à puce est une carte en matière plastique, en


papier ou en carton, de quelques centimètres de côté et
moins d'un millimètre d'épaisseur[1], portant au moins un
circuit intégré capable de contenir de l'information. Le
circuit intégré (la puce) peut contenir un microprocesseur
capable de traiter cette information, ou être limité à des
circuits de mémoire non volatile et, éventuellement, un
composant de sécurité (carte mémoire). Les cartes à
puce sont principalement utilisées comme moyens
d'identification personnelle (carte d'identité, badge
d'accès aux bâtiments, carte d'assurance maladie, carte
SIM) ou de paiement (carte bancaire, porte-monnaie
électronique) ou preuve d'abonnement à des services
prépayés (carte de téléphone, titre de transport) ; voir ci-
dessous. La carte peut comporter un hologramme de
sécurité pour éviter la contrefaçon. La lecture (l'écriture)
des données est réalisée par des équipements
spécialisés, certaines puces nécessitant un contact
physique (électrique), d'autres pouvant fonctionner à
distance (communication par ondes radio).

Un des premiers prototypes de carte à puce, réalisé par Roland Moreno en 1975. Il met en évidence le principe de fonctionnement de la carte à puce où chaque
"patte" du circuit intégré (au centre) est reliée à un contact (éléments dorés) qui la met en relation avec l'extérieur. Une fois miniaturisé, ce circuit intégré devient la
"puce" de la carte, recouverte par les connecteurs des contacts.

Première carte à puce fabriquée par Giesecke & Devrient en 1979

Carte Bull à micro-processeur monochip (1983).

Histoire
Dès 1947, une mémoire portative est décrite par un
ingénieur britannique : un substrat en bakélite sur lequel
sont imprimées de très fines pistes de cuivre qui, sous
l'effet d'un courant important, se volatilisent
irréversiblement, créant un effet mémoire. Il est question,
à l'époque, de 64 bits.

En 1968, Helmut Gröttrup et Jürgen Dethloff, deux


ingénieurs de l'entreprise allemande Giesecke & Devrient,
inventent une carte automatique dont le brevet ne sera
finalement accordé qu'en 1982.

En 1969, les Américains Halpern, Castrucci, Ellingboe,


notamment[2], contribuent à la genèse de la mémoire
portative [réf. nécessaire].

Le premier brevet concernant un dispositif de type carte à


puce (mémoire sécurisée) est déposé le 25 mars 1974
par le Français Roland Moreno, qui, par la suite, pour
exploiter ce brevet, transforme en SARL la SA Innovatron,
elle-même issue d'une association loi de 1901 homonyme
née en 1972.
En mars puis mai 1975, Moreno développe par plusieurs
certificats d'addition les moyens inhibiteurs revendiqués
dans le premier brevet et étend la protection
internationalement[3] :

comparaison interne du code confidentiel ;


compteur d’erreurs, qui provoque l’autodestruction de la
puce en cas de soumission répétée d’un code faux : un
code inexact provoque la destruction d'un fusible en
mémoire, d'où une surconsommation électrique
importante ;
moyens de traitement ;
lecture irréversiblement impossible de zones
prédéterminées, notamment code confidentiel, clés,
etc. ;
écriture, modification, effacement irréversiblement
impossibles de zones prédéterminées de la mémoire.

Ces moyens inhibiteurs prévus dès 1974 n'ont été


installés industriellement qu'en 1983. L'agencement d'un
circuit intégré ASIC est en effet une lourde opération
industrielle qui ne se justifie nullement en l'absence d'un
risque de fraude massive.
En décembre 1975, la Compagnie Honeywell Bull,
compagnie sous la tutelle de France Télécom, dépose de
son côté une demande de brevet pour une carte portative
du type carte de crédit également, comprenant au moins
un dispositif de traitement de signaux électriques disposé
à l’intérieur de la carte. Les Français Bernard Badet,
François Guillaume et Karel Kurzweil y sont désignés
inventeurs. La protection industrielle sera étendue à onze
autres pays[4].

En 1977, l'Allemand Dethloff dépose un brevet pour une


carte à mémoire portative dont les moyens inhibiteurs
seraient constitués par un microprocesseur. Ce
perfectionnement significatif autorisant un changement
de fonctions de la carte par simple reprogrammation
(fonderie sur la base d'un masque spécifique).
Aujourd'hui, plus des trois quarts des cartes à puce en
service sont dotées d'un microprocesseur ou d'un
microcontrôleur.

En août 1977, le Français Michel Ugon dépose pour le


compte de son employeur Bull un brevet sur une
technique comparable, nommée CP8, pour « Circuit
Portatif des années 1980 », comportant deux chips : un
chip processeur et un chip mémoire, Cette carte
intelligente, permet d'assurer un bon niveau de sécurité en
implantant des algorithmes cryptographiques. Mais dans
cette version bi-puces elle présente une faiblesse
évidente, un espionnage du contenu des informations
échangées entre le processeur et la mémoire.

En avril 1978, Michel Ugon dépose le brevet SPOM (self


programmable only memory) qui réunit en une seule puce,
le processeur et la mémoire, et résout le problème de
sécurité. Ce qui ne donnera lieu à une activité industrielle
qu'à partir du début des années 1990, tout en engendrant
le dépôt de plus de 1 200 brevets. Il s'agit de l'application
cryptographique la plus répandue dans le monde ce jour.

En 1978, la Direction générale des télécommunications


(DGT, qui deviendra France Télécom) organise elle-même
la mise au point des prototypes, la réalisation des cartes
et des terminaux points de vente, et elle impulse la
constitution la même année d'un groupement d'intérêt
économique (GIE) intitulé Carte à Mémoire et regroupant
autour d’elle dix banques françaises[5].
En 1979, le géant des services pétroliers Schlumberger
entre au capital d’Innovatron, pour 23 %, puis 34 % ; il
devient par la suite numéro 1 mondial de la carte à puce,
absorbant notamment ses deux plus lourds concurrents
français : Solaic en 1997 puis Bull CP8 en 2001. À
signaler cependant que, avant ces absorptions, via
Innovacom qui lui appartient, France Telecom était entrée
en 1989 dans le capital de la société Innovatron et
qu’alors l’augmentation de capital opérée lors de la fusion
des deux protagonistes avait multiplié par quinze celui-ci
(porté à 7,6 millions d’euros)[6].

Des moyens considérables ont été déployés à partir de la


fin des années 1970 par Philips, IBM et Siemens pour
tenter de faire annuler les brevets de Roland Moreno, en
vain.

En 1981, le GIE Carte à Mémoire lance trois


expérimentations de la carte à puce, respectivement à
Blois avec Bull, Caen avec Philips, et Lyon avec
Schlumberger.

La première diffusion massive de la carte à puce auprès


du grand public débutera en 1983 avec la mise en place
de la Télécarte, une carte à puce destinée à être utilisée
dans les cabines téléphoniques françaises.

À la fin des années 1980, le GIE Carte bancaire, qui a


succédé au GIE Carte à mémoire, commande 16 millions
de cartes CP8, lançant la généralisation de la carte à puce
en France en 1992. Ce délai de dix années s'explique par
un grave défaut de conception des cartes fabriquées par
Bull, qui commence par livrer plusieurs millions de cartes
dont le code secret est lisible avec un jouet du
commerce : sur ordre des banques, toutes ces cartes
(plusieurs millions) sont purement et simplement
pilonnées, afin d’éviter le discrédit public de l’ensemble de
cette technique.

Les premières puces sécurisées apparaîtront en 1982


(logique câblée) et 1983 (microcontrôleur).

En 1988, Marc Lassus crée Gemplus en France. Cette


société fut jusqu'à sa fusion avec Axalto (ex-
Schlumberger) en juin 2006, le numéro 1 mondial de la
carte à puce, ayant mis en circulation de 1980 à 2006 plus
de 6,8 milliards de cartes[7]. Le leader mondial de la carte
à puce est depuis Gemalto, devant Oberthur Card
Systems et Giesecke & Devrient.

En avril 1998, dépôt du brevet SPOM (Self Programmable


One Chip Microprocesseur) par Bull-CP8 inventeur Michel
Ugon, lequel couvre toutes les cartes à une seule puce de
type microprocesseur : cartes bancaires, carte vitale…

Les banques d'Amérique du Nord attendront, elles, la fin


de la période d'exclusivité pour équiper leurs clients (quid
de la concurrence ?), en dépit des problèmes de sécurité
rencontrés [réf. nécessaire].

Composition

Vue en coupe d'une carte à puce

Schéma d'une carte à puce radiofréquence


Schéma d'une carte à puce à contact, avec les découpes pour les formats mini-SIM et micro-SIM.

La puce d'une carte typique est constituée d'un


microprocesseur, le plus souvent en 8 bits et fonctionnant
à une vitesse de 4 MHz, d'une mémoire morte (ROM) de
taille variant entre quelques kilooctets et plusieurs
centaines de kilooctets, d'une mémoire vive généralement
très petite (256 octets dans le cas d'une carte bancaire
B0', 4 096 octets pour la carte d'identité électronique (eID)
Belge), et d'une mémoire de stockage de type EEPROM ou
Flash.

Les composants des cartes à puce suivent l'évolution


générale de l'électronique ; puissance des
microprocesseurs (2005 : 32 bits à plus de 10 MHz) et
capacité de mémoire (plus de 256 ko de mémoire non
volatile EEPROM, 512 ko de mémoire morte), diversité des
types de mémoire (mémoire flash de plusieurs
mégaoctets dès 2005).
La puce composant peut être accessible :

par contact : l'interface entre les contacts de la puce et


ceux du lecteur est le circuit imprimé doré très mince
appelé micromodule. Il est divisé en 8 parties, chacune
ayant un rôle précis permettant l'échange des données
entre la puce et le lecteur. La puce est quant à elle
située sous ces contacts et donc « cachée », c'est à tort
que l'on désigne le micromodule comme une « puce » ;
sans contact : par radiofréquence à courte ou moyenne
portée, via une antenne interne dont les spires sont
moulées dans l'épaisseur de la carte ;
par une combinaison des deux précédentes : on parle
alors de cartes « combi » ou « dual interface ».

Carte à puce et systèmes d'exploitation


Article détaillé : Système d'exploitation pour carte à puce.

L’évolution technologique a amené la venue des


microprocesseurs dont a bénéficié notamment la carte à
puce. Cela lui a permis d’exécuter des tâches plus
complexes à l’instar des ordinateurs, lui ouvrant de
nouvelles perspectives applicatives et surtout une
standardisation avec l'arrivée de système d'exploitation
pour carte à puce.

Fonctionnement
La carte à puce succède :

aux cartes embossées ;


aux cartes à codes barres ;
aux cartes plastiques à pistes magnétiques.

Quatre catégories de carte à puce sont référencées par le


Conservatoire National des Arts & Métiers[8].

Elles se différencient par les moyens de contrôle d'accès


et/ou par le mode de communication :

contrôle d'accès par microprocesseur ou par logique


câblée, celle-ci pouvant être élémentaire (moins de 50
portes)[9] ou complexe[10] ;
communication par contacts et/ou radiofréquences.

La logique à haute intégration est mise en œuvre dans la


TV payante, ainsi que dans certaines cartes RFID (multi-
application, cryptographie DES, triple DES et RSA).
Schéma des composants d'une carte à puce

Les cartes à microprocesseurs, largement les plus


répandues de nos jours, sont :

mono-applicatives, comme les cartes bancaires B0' ou


les cartes cryptographiques pour la sécurité
informatique exploitant la technologie PKI[11] ;
multi-applicatives, comme les cartes bancaires Europay
Mastercard Visa, ou les cartes SIM des téléphones
mobiles.

Actuellement, les cartes à puce comportent le plus


souvent un microcontrôleur les rendant actives et
permettant des fonctions plus élaborées, en particulier
des reconnaissances de clé. Elles comportent
principalement une zone mémoire, ainsi que plusieurs
dispositifs de calcul destinés (entre autres) à la
cryptographie. Ainsi, une fois insérées dans un lecteur,
elles se comportent en fait comme un microordinateur
capable d'effectuer des traitements d'information.

Un code confidentiel (mot de passe, en anglais Personnal


Identification Number) dans la puce, par principe
inaccessibles depuis l'extérieur de la carte, est garant de
la personnalité, tandis que le chiffrement assure la
confidentialité.

Elles sont aujourd'hui particulièrement répandues dans


des applications comme les cartes bancaires françaises,
les cartes Vitale, mais aussi les cartes SIM (Subscriber
Identity Module = Module d'identité d'abonné) utilisées
dans les téléphones portables pour l'identification du
propriétaire et la sauvegarde d'informations diverses
(numéros de téléphone et autres).

Avant d'être remise à la personne qui l'utilisera, une carte


à puce est normalement 'personnalisée' électriquement
(par l'organisme émetteur) via un encodeur de cartes et
un programme informatique (outil de personnalisation),
afin d'inscrire dans la puce les informations nécessaires à
son utilisation. Par exemple, on inscrira dans une carte
bancaire les références bancaires de l'utilisateur, ou dans
la carte d'un contrôle d'accès, les autorisations accordées
au porteur de la carte. La personnalisation physique de la
carte consiste quant à elle à imprimer des données
supplémentaires (nom de la personne, photo, etc) sur la
carte, par exemple à l'aide d'une imprimante à
sublimation, au-dessus d'une pré-impression offset.

On peut considérer à juste titre que les clefs USB,


récemment apparues, font partie de la famille des
« cartes à puce », en tant qu'objets portatifs dotés d'une
mémoire : mais une minorité de ces clefs intègrent une
circuiterie protégeant l’accès à la mémoire, contrairement
aux cartes à puce proprement dites, dont la
caractéristique principale est de protéger les données
qu'elles contiennent contre toute intrusion.

Il existe en outre des cartes à puce fonctionnant à


distance, par ondes radio. C'est le cas des cartes utilisées
dans la norme NFC (ou Cityzi en France). Certaines de
ces cartes fonctionnent aussi comme des cartes
« classiques » — c'est-à-dire qu'on peut accéder aux
données contenues dans la puce à partir d'un lecteur à
contacts. Dans ce cas ces cartes sont dites mixtes.
Les cartes à distance (RFID, NFC) possèdent une antenne
et un convertisseur de signal associés à la puce.
L'antenne perçoit le signal (alternatif) émis à distance par
le terminal, et le convertisseur transforme ce signal d'une
part en un courant continu qui alimente la puce, d'autre
part en un courant alternatif appelé horloge qui sert à
synchroniser les échanges de la puce et du terminal dans
le temps.

Les cartes de transport Navigo[12] sont un exemple de


cartes mixtes.

Sécurité
La sécurité des cartes à puce repose d'une part sur les
techniques matérielles propres, et d'autre part sur la
conception d'éléments logiciels spécifiques.

Sécurité matérielle

Article détaillé : Sécurité matérielle des cartes à puce.

Trois familles de vulnérabilités matérielles sont


distinguées :
Les attaques non invasives
Les attaques non invasives sont les attaques qui
n’entraînent pas la destruction du matériel (c’est-à-dire
la carte à puce). Il s'agit ici d'attaques matérielles par
exploitation de canaux auxiliaires. Il est par exemple
possible d'étudier le temps que met la carte à puce
pour traiter une commande particulière, ou la quantité
d'énergie qu'elle consomme pour en déduire de
l'information sur les données secrètes qu'elle traite.
les attaques invasives
les attaques invasives consistent par exemple à utiliser
des acides pour mettre à nu le circuit électronique au
cœur de l’activité de la carte à puce. Ainsi, il devient
possible, par exemple, d'appliquer des techniques de
rétroingénierie ou encore d'installer des sondes pour
obtenir une lecture des données manipulées (l'homme
de l'art parle de microprobing). Dans ce cas, l'attaque
opérée permet effectivement de voler l'information,
mais le matériel est détruit.
Les attaques semi-invasives
L'idée est, par exemple, de provoquer délibérément un
dysfonctionnement matériel, en perturbant
ponctuellement l'alimentation de la carte à puce, ou en
utilisant une lumière ultraviolette pour perturber le
fonctionnement des transistors. L'homme de l'art parle
alors d'une attaque par faute.

En réponse à ces problèmes de sécurité spécifiques, il est


possible de distinguer deux sortes de solutions, selon
qu'elles reposent sur des procédés entièrement logiciels,
ou qu'elles impliquent la conception et l'usage de
matériels spécifiques.

Sécurité logicielle

Article détaillé : Sécurité logicielle des cartes à puce.

Un simulateur de carte à puce, avec 2 EPROM, utilisé dans les années 1990 pour décoder les émissions de Sky Television.
Dans le contexte des cartes multi-applicatives, le plus
simple moyen d’introduire du code malicieux sur une
carte est de créer une application impropre et de l’installer
sur la carte. Le comportement malveillant de programme
permet ensuite d'extraire des données d'autres
applications, soit directement en vidant le contenu de la
mémoire, soit en dévoyant l'usage de données/objets
qu'elles partagent. Différentes techniques matérielles
et/ou logicielles peuvent être utilisée pour éviter ce type
de problème de sécurité, tel que la vérification de
bytecode Java Card, dans le cadre des technologies Java
Card.

Quelques utilisations
Monétique :
Carte bancaire : Groupement des Cartes Bancaires
CB, nouvelles cartes EMV, etc. ;
Porte-monnaie électroniques : Octopus à Hong
Kong, Moneo en France, Proton en Belgique,
Geldkarte en Allemagne, dont la particularité est de
servir à la certification de l'âge des clients des
distributeurs automatiques de cigarettes.
Identification :
Cartes d'identité nationales (eID en Belgique) ;
E-passeports (août 2006 en France) ;
Certains badges d’accès à des bâtiments : cartes
d'étudiant[13] et/ou de restauration, cartes de
lycéen, etc.
Téléphonie mobile :
Carte SIM.
Prépaiement de télécommunications ;
Secteur santé (par exemple carte Vitale en France,
carte SIS en Belgique) ;
Titres de transport ;
Sécurité informatique (authentification forte et
signature électronique) ; dans ce cas :
La carte contient un cryptoprocesseur pour la
génération des clés et le stockage de la clé privée ;
La technologie ICP (Infrastructure à clés publiques)
est utilisée :
Utilisation de la carte à puce pour
l'authentification forte au domaine Microsoft
(Kerberos PKINIT - Smart Card Logon),
applications Web (SSL), VPN ;
Signature de documents numérique, d'un flux
de données (workflow, etc.).
Transport routier : les cartes de chronotachygraphe
servent de support d'enregistrement des temps de
conduite, de travail et de repos et des vitesses sur les
véhicules lourds (camions, bus).

Entreprises dans le domaine de la carte


à puce
L'industrie de la carte à puce implique différents acteurs :

les fondeurs fabriquent le hardware (les puces de


silicium) ;
les encarteurs fabriquent la carte proprement dite en
intégrant la puce de silicium dans une carte plastique ;
les développeurs de système d'exploitation ou d'applets
conçoivent les logiciels qui s'exécutent dans la carte à
puce elle-même.

Enfin, les fabricants de lecteurs fournissent aux


intégrateurs et développeurs d'applications le matériel
nécessaire pour s'interfacer avec la carte à puce.

Marché
Depuis les années 1980, le marché de la carte à puce ne
cesse de progresser. En 2011, 6,3 milliards d'unités ont
été produites[14]. L'essentiel de la production (75 %) est
destiné au marché des télécommunications (dont les
cartes SIM pour les téléphones portables), 16 % au
paiement (cartes bancaires). On s'attend à une forte
croissance de la technologie sans contact (et "dual
interface") grâce au dynamisme de NFC.

Quelques données sur le marché français (données


Banque de France) :

On dénombre en 2010, 88,6 millions[15] de cartes à puce


à usage bancaire en France (47 millions en 2003) ;
Le nombre de paiements par carte à puce a dépassé en
2001 celui des règlements par chèque ;
En 2007, 41,5 % des paiements étaient effectués par
carte à puce (25,5 % par chèque).
L'observatoire de la sécurité des paiements de la banque
de France produit régulièrement des rapports à ce sujet.

Normes
Les principaux standards en matière de carte à puce sont
le fruit des travaux de l'ISO : la norme ISO/IEC 7816 (en) est
découpée en 15 parties[16], et est complétée par la norme
ISO/IEC 14443 (en) pour les communications sans contact.

D'autres technologies apparaissent rapidement, et


d'autres organismes de normalisation interviennent.
Citons :

ETSI : pour les téléphones mobiles ;


EMVCo : consortium bancaire regroupant Visa,
MasterCard et JCB ;
ECMA : pour la communication en champ proche (NFC),
depuis normalisée par l'ISO IEC 18092[17] et CEI
21481[18].

La capacité des cartes à puce évoluant (1 gigaoctet), des


protocoles de communication rapides apparaissent : USB
(dont USB-Inter chip) et MMC/SD.
Les besoins de communication sans contact des
téléphones mobiles ont pour leur part donné naissance
aux protocoles SWP (Single Wire Protocol[19] et NFC-
Wi[20], qui décrivent le lien entre la carte à puce (UICC) et
le composant chargé des communications sans contact
(contactless front end, CFE).

Notes et références
1. Les dimensions habituelles sont 85,725 × 53,975 mm
(soit 3,375 × 2,125 pouces) sur une épaisseur typique
de 0,76 mm (minimum : 0,69 mm, maximum :
0,84 mm)
2. …et nombre d'inventeurs divers: les Allemands Jürgen
Dethloff (1924-2002) et Helmut Gröttrup, le Japonais
Kunitaka Arimura, ainsi que Eyrat, Beausoleil, etc.
3. La faible capitalisation de sa société, Innovatron, ne lui
permet pas de protéger l'invention dans plus de onze
pays, dont États-Unis, Japon, France, Allemagne
fédérale, Italie, Suède, Belgique, Pays-Bas, Suisse.
4. « Brevet de 1975 de la compagnie Honeywell Bull »
(http://worldwide.espacenet.com/publicationDetails/o
riginalDocument;jsessionid=7AA76DE212C49CAFC93
B37CD68D8A7F7.espacenet_levelx_prod_4?CC=FR&N
R=2337381A1&KC=A1&FT=D&date=19770729&DB=EP
ODOC&locale=fr_EP) [archive] L’hebdomadaire
"Bulletin officiel de la propriété industrielle (BOPI)",
no 30 du 29 juillet 1977, a fait connaître cette
demande de brevet d’invention déposée le 31
décembre 1975 dont le numéro de publication est
2337381. Pour les États-Unis n°US4216577
http://www.freepatentsonline.com/4216577.pdf [arch
ive].
5. Livre intitulé « La politique industrielle française dans
l’électronique » de l’historienne Chantal Le Bolloc’h-
Puges docteur en sciences économiques, maître de
conférences à l’Université de Brest. © 1991 Éditions
l’Harmattan, (ISBN 2-7384-1072-3) ; En page 84,
s’agissant de la « carte à mémoire, carte permettant le
paiement électronique » : « la DGT décida de prendre
les choses en main, puis organisa la mise au point des
prototypes en instaurant une collaboration entre elle et
les principaux intéressés, les établissements
financiers : un GIE fut constitué regroupant les PTT et
dix banques françaises. Elle alla plus loin encore, en
organisant la réalisation des cartes et des terminaux
point de vente ».
6. Article intitulé "France Télécom dans le capital
d’Innovatron", hebdomadaire professionnel
Électronique Actualités, 21 avril 1989.
7. Gemplus Schlumberger pour les cartes, Schlumberger
pour les lecteurs et terminaux ainsi que le back office).
8. Cours de Samia Bouzefrane partie (1)[1] (http://cedric.
cnam.fr/~bouzefra/cours/cours_SEM/Cartes_Bouzefr
ane_partie1.pdf) [archive] « Copie archivée » (https://
web.archive.org/web/20180806131343/http://cedric.c
nam.fr/~bouzefra/cours/cours_SEM/Cartes_Bouzefra
ne_partie1.pdf) (version du 6 août 2018 sur Internet
Archive) et partie (2)[2] (http://cedric.cnam.fr/~bouzef
ra/cours/cours_SEM/Cartes_Bouzefrane_partie2.pdf)
[archive] « Copie archivée » (https://web.archive.org/
web/20180806131343/http://cedric.cnam.fr/~bouzefr
a/cours/cours_SEM/Cartes_Bouzefrane_partie2.pdf)
(version du 6 août 2018 sur Internet Archive).
9. Souvent appelées à tort "cartes à mémoire" ou encore
"cartes à mémoire simple"[3] (http://www.encyclonov
a.com/index.php/Moyens_inhibiteurs) [archive]
« Copie archivée » (https://web.archive.org/web/2018
0806131343/http://www.encyclonova.com/index.php/
Moyens_inhibiteurs) (version du 6 août 2018 sur
Internet Archive)
10. Dite aussi « intensive » ou encore « floue » (fuzzy)[4] (h
ttp://www.atmel.com/dyn/resources/prod_document
s/Crypto%20Products%20Portfolio.pdf) [archive] - [5]
(http://www.atmel.com/dyn/resources/prod_documen
ts/Crypto%20Products%20Portfolio.pdf) [archive] - [6]
(http://datasheet.eeworld.com.cn/html/AT50.shtm) [
archive] « Copie archivée » (https://web.archive.org/w
eb/20180806131343/http://datasheet.eeworld.com.c
n/html/AT50.shtm) (version du 6 août 2018 sur
Internet Archive).
11. Il est néanmoins possible en utilisant le même
masque que la carte B0', d'en faire une carte multi-
applications, multi-fonctions. Tout cela étant du
ressort des participants aux programmes. Exemple :
une carte d'élève servant à la cantine scolaire, à la
bibliothèque municipale et au système ramassage
scolaire.
12. Originellement étudiées (avec Swatch) sous forme de
montre-bracelet.
13. État des lieux et orientations des projets concernant
les cartes à puce et autres supports d'identité dans
l'Éducation Nationale et l'Enseignement Supérieur.
Launay. D. JRES, 2005.
14. Eurosmart : General Assembly, Brussels, 25 April 2012
15. Données Banque de France[7] (http://www.banque-fra
nce.fr/observatoire/telechar/dossier-statistique-rappo
rt-annuel-2010-observatoire-securite-cartes-paiement-
0711.pdf) [archive]
16. Parties de l'ISO/IEC 7816 (en) :
ISO-7816-1 : caractéristiques physiques de la
carte ;
ISO-7816-2 : emplacement des contacts
électriques ;
ISO-7816-3 : nature des signaux électriques et
protocole de transmission entre le terminal et la
carte ;
ISO-7816-4 : organisation des données et
sécurisation ;
ISO-7816-5 : procédure d'inscription des
applications ;
ISO-7816-6 : données communes et règles de
codage ;
ISO-7816-12 : principe de fonctionnement d'une
carte à puce USB.
17. ISO/CEI 18092 (http://www.iso.org/iso/fr/search.htm?
qt=18092&published=on&active_tab=standards) [arch
ive], sur le site iso.org.
18. ISO/IEC 21481 (http://www.iso.org/iso/fr/search.htm?
qt=21481&published=on&active_tab=standards) [arch
ive], sur le site iso.org.
19. ETSI TS 102 613 (http://webapp.etsi.org/workprogra
m/Frame_WorkItemList.asp?SearchPage=TRUE&qSOR
T=HIGHVERSION&qINCLUDE_SUB_TB=True&butSimpl
e=++Search++&qETSI_STANDARD_TYPE=%27TS%27&
qETSI_NUMBER=102613&qETSI_ALL=TRUE&qMILEST
ONE=&qACHIEVED_DAY=&qACHIEVED_MONTH=&qA
CHIEVED_YEAR=&qREPORT_TYPE=SUMMARY&optDis
play=10&qTB_ID=&includeNonActiveTB=FALSE) [arch
ive]
20. ECMA-373 (http://www.ecma-international.org/publica
tions/standards/Ecma-373.htm) [archive], sur le site
ecma-international.org.

Voir aussi

Bibliographie

La Carte à Puce, PUF, collection « Que sais-je ? »,


no 3492, 1999.
Patrick Gueulle, Plus loin avec les cartes à puce, Paris,
Dunod Editions techniques et scientifiques françaises,
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).

Articles connexes

Moyen de paiement
Télécarte
Mifare
Radio-identification
Authentification forte
Authentification unique
Payment Card Industry
Sécurité matérielle des cartes à puce
Sécurité logicielle des cartes à puce
Système d'exploitation pour carte à puce
Système de gestion de cartes à puce
Inventions françaises

Lien externe

(en) Spécifications PC/SC (http://www.pcscworkgroup.c


om) [archive]

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