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LA FRANCOPHONIE

Quand on parle de la francophonie, il faut distinguer la francophonie (avec le f minuscule) et la


Francophonie (avec le f majuscule). La première acception se réfère à toutes les personnes qui
parlent français et qui l'utilisent dans la vie quotidienne. La seconde se réfère à un dispositif
institutionnel voué à promouvoir la langue et la culture française grâce à une coopération
politique, économique et artistique avec les 88 États et gouvernements faisant partie de l'OIF
(Organisation Internationale de la Francophonie). Aujourd'hui, on compte 321 millions de
personnes parlant le français sur tous les cinq continents.
Le but de l'OIF n'est pas seulement celui de promouvoir la langue et la culture française, mais aussi
d'assurer une vie meilleure, c'est pour cela qu'elle s’occupe :

 Promouvoir la paix, la démocratie et les droits humains ;


 D’appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ;
 De développer la coopération économique au service du développement durable
Avec l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation, l’OIF cherche à accorder aux
jeunes une formation technique et professionnelle afin qu’ils soient insérés dans le marché
international. En ce qui concerne le développement durable, l’Institut de la Francophonie pour le
développement durable s’occupe de la lutte contre la pauvreté, des ressources exploitées par
l’homme et de la question du changement climatique en général.

En ce qui concerne la structure de l’OIF, il y a trois instances politiques :

 Le Sommet, l’instance suprême de l’OIF, est siégé par les chefs d’Etat de chaque membre
de l’organisation. Ici, on discute de l’avenir de l’organisation dans un cadre stratégique
décennal et on élit aussi le/la Secrétaire général(e) (aujourd’hui, elle est Louise
Mushikiwabo).
 La Conférence Ministérielle de la Francophonie (CMF) : elle est composée des États et
gouvernements membres ou observateurs de l’OIF. Elle se réunit une fois par an et a pour
rôles principaux : a) exécuter les décisions arrêtées lors d’un Sommet et préparer le
suivant ; b) gérer la coopération multilatérale ; c) décider le budget ; d) débattre des sujets
spécifique (la liberté, la démocratie, la paix, etc.)
 Le Conseil Permanant de la Francophonie (CPF) : siégé par le/la Secrétaire général(e), il est
à la fois coordonnateur, animateur et arbitre de l’Organisation.

L’OIF met en œuvre une coopération multilatérale avec :

 L’Assemble Parlementaire de la Francophonie, une assemblée consultative où l’on discute


des sujets généraux de la francophonie, comme la paix, la liberté et une gouvernance plus
démocratique.
 L’Agence Universitaire de la Francophonie, qui siège à Montréal et qui est le centre de
l’éducation, de l’enseignement et de la recherche
 TV5MONDE, née en 1984 par l’alliance avec d’autres chaînes, est la première chaîne
généraliste destinée aux pays francophones européens (France, Belgique, Suisse) et non
européens (Amérique Latine, l’Orient, Maghreb, etc.) Il y aussi une chaîne pour les enfants,
Tivi5MONDE, et une autre sur l’art de vivre à la francophone, TV5MONDE Style HD. Puis,
TV5 Québec-Canada est destiné à ce territoire. Mais cette chaîne n’est pas seulement
disponible aux francophones, en fait, grâce au sous-titrage en 14 langues différentes, elle
est disponible à tout le monde.
 L’Association Internationale des Maires Francophones, proposée par la première fois en
1979 par Jean Chirac (maire de Paris), suit le slogan « en changeant une ville, on peut
changer le monde ». Cette association promeut des politiques plus respectueuses de
l’environnement, des droits humains, de l’urbanité et des inégalités homme-femme. En
changeant un espace relativement petit, on peut par conséquent changer le monde entier.
 L’Université Senghor à Alexandrie s’intéresse à la question du changement climatique et du
développement durable en Afrique et en Haïti.

En ce qui concerne l’histoire de la Francophonie, les pères fondateurs sont Léopold Sédar Senghor,
Habib Bourguiba, Hamani Diori et le Prince Norodom Sihanouk du Cambodge. Ils ont souhaité
mettre le français au service de la solidarité, du développement et du rapprochement des
peuples. Le 20 mars 1970, 21 Etats signent à Niamey, au Niger, le traité qui porte à la création de
l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT). Avec l'ACCT, la coopération s’engage
dans les domaines de la culture et de l’éducation : il y a le Fespaco, le Festival panafricain du
cinéma et de la télévision de Ougadougou (Burkina Faso), l'Agence crée en 1988 son Fonds Images
qui aura aidé, à ce jour, à la réalisation de milliers d'œuvres de cinéma et de télévision. En 1986 est
inauguré le premier des Centres de lecture et d'animation culturelle (CLAC) qui permet aux zones
plus pauvres et aux zones rurales d’accéder à la culture. En 1993, le premier MASA, Marché des
arts du spectacle africain, est organisé à Abidja. En 2001, l’Agence crée un nouveau prix littéraire,
le Prix des cinq continents de la Francophonie, qui consacre chaque année un roman de langue
française.
En ce qui concerne la dimension politique, le premier Sommet a été organisé en 1986 à Versailles,
ici on a traité les domaines de coopération multilatérale, c'est-à-dire le développement durable,
l'industrie de la culture et de la communication, l'industrie de la langue et le développement
scientifique et technique. Ces domaines ont renforcé la place de l'OIF sur la scène internationale.
Avec le Sommet de Cotonou en 1995, on a pris la décision d'avoir un(e) secrétaire général(e), le
premier a été Boutros-Ghali jusqu’en 2002, année où l’on a adopté la Charte de la Francophonie,
le principal texte de référence. En 2000, au Mali, la Déclaration de Bamako, concernant la
démocratie, les droits et la liberté, est adopté. En 2002, avec Abdou Diouf, les actions politiques et
la coopération pour le développement deviennent les sujets principaux. En 2005, une nouvelle
Charte de la Francophonie rationalise les structures de la Francophonie et consacre l’appellation
d’Organisation Internationale de la Francophonie.
Avec les premiers Jeux de la Francophonie en 1989, la Francophonie institutionnelle prend une
dimension populaire et se met à l'écoute de la jeunesse : Le Maroc accueille 1700 jeunes de 31
pays francophones autour de concours hé culturelle et sportive.
Une Conférence francophone des organisations internationales non gouvernementales tenue en
1993 associe la société civile au processus d'élaboration, de réalisation et d’évaluation de la
coopération multilatérale francophone. En réunissant en 2000 la première Conférence des
femmes francophones à Luxembourg, la Francophonie s'engage pour promouvoir l'égalité femme-
homme auprès de ses membres et dans ses programmes.

Littérature francophone
Zineb Labidi est née en Algérie en 1946 et elle a été professeure de littérature francophone. À
cause du pouvoir islamiste et de la guerre civile (1990-2000), elle a dû quitter son pays pour
s'installer en France : elle en parle dans « Un jour il a fallu partir ». Dans l'extrait, on peut
remarquer son hésitation qui a duré deux années et la difficulté qu'elle a ressentie. Les Algériens
étaient considérés comme des relégués, des personnes qui n'ont pas de place dans le monde. Elle
parle en particulier de la situation des femmes : les hommes pensaient avoir le droit de les violer.
Pour ne pas vivre cette situation violente, il a fallu partir.

Léopold Sédar Senghor est né au Sénégal en 1906 d'une famille aisée. Il est un des pères
fondateurs de l'OIF (au début, ACCT) et il a même été élu membre de l'Académie Française. Il a
fondé avec d'autres étudiants africains et antillais (comme Césaire Aimé) le concept de négritude.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il est fait prisonnier, puis entre dans la Résistance. Dans le
poème « Spleen », s'inspirant de Baudelaire, il parle de la mélancolie.

Tahar Ben Jelloun est né à Fès, au Maroc, en 1944. Il a été professeur de philosophie mais il a dû
quitter son pays à cause de l'arabisation de l'enseignement en 1970, s'installant à Paris. Il a écrit de
différents romans, comme L'enfant de sable et La nuit sacrée et des essais, comme L'Islam expliqué
aux enfants et Le racisme expliqué à ma fille. Dans l'extrait présent dans le dossier « Partir », il
dénonce l'exploitation de jeunes filles, qui doivent décortiquer des crevettes jour et nuit dans une
salle obscure, sans pouvoir se reposer. Elles rêvent d'avoir un travail digne pour gagner de l'argent
et voyager, mais leurs rêves sont considérés dérisoires, parce que leur avenir est l'exploitation.

Yacine Kateb est né en Algérie. À l'âge de 16 ans, il a participé à une manifestation nationaliste à
Sétif, que la police a réprimée à sang ; il a été emprisonné pendant la manifestation. Il a écrit
plusieurs essais et pièces théâtrale en arabe dialectale. En particulier, dans la pièce « Boucherie de
l'espérance », il y a deux personnages (Moïse pour l'Israël et Mohamed pour la Palestine) qui se
disputent : il y a un coq, Moïse pense qu'il lui appartient, et Mohamed pense le même. Après la
dispute, un général anglais arrive et s'empare du coq. Cette histoire dénonce le colonialisme : les
deux personnages se disputent pour l'appartenance d'un territoire (représenté par le coq), mais à
la fin, c'est le colonisateur qui gagne.
Irène Némirovsky, née à Kiev en 1903, est issue d'une famille juive qui a fui la Révolution Russe en
1919 pour s'installer en France. Elle a été une auteure très prolifique, elle a écrit "Le Bal", "Le chien
et le loup", "La proie" et bien d'autres. Malheureusement, elle a été déportée en juillet 1942 dans
le camp d'extermination d'Auschwitz, où elle est morte le mois suivant. Dans « Suite française »,
elle parle de l'humiliation que le Nord-Ouest de la France a subie à cause du nazisme : il y a des
soldats allemands qui arrivent et qui disent de faire confiance au Reich, ils interdisent de sortir de 9
heures du soir à 5 heures du matin, de disposer des armes à feu et d'aider les évadés. Si on n'avait
pas respecté ces règles, ils auraient été tués.

Maryse Condé est une journaliste, professeure de littérature et écrivaine d’expression française.
Elle a publié beaucoup de romans historiques et semi-autobiographiques, dans ces derniers elle
parle de ses années guinéennes. Dans « Le Cœur à rire et à pleurer » elle parle de son enfance
guadeloupéenne.

Dany Laferrière est né en Haïti, mais pendant sa vie il a vécu à Montréal, à Miami (lieu très calme
pour pouvoir écrire) et à Paris. Dans son œuvre, il affirme d'avoir dû utiliser toujours la langue
française : pour penser, pour écrire, pour parler. Mais elle n'était pas sa langue maternelle. Pour
cela, il critique le colonialisme, qui l'a obligé à utiliser la langue du colonisateur. Il dit que son
esprit est plein d'idéologies coloniales desquelles il faut se débarrasser.

CURIOSITÉS
Au Bénin, il y a des motos-taxis, les zémidjans, composé par l’expression locale zémi (transporte-
moi) et djans, qui serait le bruit de la moto. Ce phénomène est dû à la grave crise économique des
années 80, où beaucoup de travailleurs ont été licenciés. Pour cela, ils ont commencé à utiliser
leurs motos comme des taxis, en offrant un service économique et en pouvant arriver là où les
voitures ne pouvaient pas. Ce service a même été réglementé par l’Etat, en effet, lors les cortèges
on accompagne les candidats sur les motos.

Au Burkina Faso, l’ethnie des Mossis est dirigée par un chef puissant, le moro naba. Il était à la fois
chef des armées, juge suprême et percepteur des impôts et taxes. Après l’indépendance de la
Haute-Volta, le moro naba est resté puissant mais ses pouvoirs sont circonscrits dans un cadre
républicain. L’histoire particulière des Mossis fait que la femme a toujours occupé une place
importante dans le royaume. La princesse Yennenga, mère du fondateur Ouédrago, combattait
comme un homme lors des guerres. Elle jouait aussi un rôle de premier plan dans l’administration.
En Côte d’Ivoire, en 1990, des étudiants ont créé le rythme musical du zouglou pour dénoncer les
difficiles conditions de vie dans les campus et résidences universitaires. Le mot « zouglou » est tiré
d’une langue vernaculaire ivoirienne, le baoulé, et veut dire « rassemblés comme des ordures »,
c’est ainsi qu’ils se sentaient dans leurs résidences universitaires. L’imitation d’un fou qui ramassait
des ordures dans une poubelle est la danse qui accompagne leurs messages. En effet, la danse
zouglou se présente comme un mélange de torsions du corps et d’agitations des mains improvisés.
Les chansons sont en nouchi, une langue constituée d’un mélange de français et de langues
locales. Depuis quelques années, le zouglou a dépassé les frontières ivoiriennes. De nombreux
groupes se forment et s’innovent tant au niveau de la danse que des textes.

En Algérie, le raï est à la fois une musique de poésie et d’improvisation, qui dénonce la misère
quotidienne des gens et qui exprime les aspirations des jeunes et les revendications politiques,
sociales, économiques, etc. Elle se répand dans l’ouest de l’Algérie à partir du XXe siècle. Au début,
elle est chantée par les femmes lors des mariages et des cérémonies de circoncision. A partir des
années 1950, le raï devient une musique de revendications Les chanteurs du raï appartiennent à
des générations différentes. S’ils sont jeunes, on les appelle des chsb ; s’ils sont plus âgés, ils sont
des cheickh. La star montante du raï est Faudel, né en France e 1987. Il a su mêler la chanson
française et le raï.

En Guinée, le football est le sport le plus célèbre. Cela surtout à partir des années 1970, quand
l’équipe nationale du pays, le Silly National, était l’une des meilleures équipes africaines. D’après ce
qui se disait à cette époque, avant chaque match, les joueurs du Hafia Club de Conakry allaient
chez le marabout, un homme qui était supposé communiquer avec les ancêtres, afin d’attirer toute
la chance de leur côté. Donc on se rendait dans les stades pour comprendre si cette légende était
vraie. Aujourd’hui, avec le recul, tout le monde sait que le marabout n’était qu’un fin psychologue.
En général, l’Afrique est une terre de football. Les jeunes jouent partout dans les rues, le ballon est
souvent fabriqué avec des herbes emballées dans un tissu et les joueurs jouent parfois les pieds
nus.

Maître de la parole, fidèle gardien de la tradition, conservateur incontesté des mœurs ancestrales,
le griot est un personnage qui joue un rôle social très important au Mali. Les griots transmettent
oralement l’histoire de l’Afrique de génération en génération. Ils montrent des qualités de
communicateurs, de musiciens et même de psychologues et chantent l’histoire du royaume et de
son roi et, lors des guerres, ils jouaient un rôle important dans la motivation des troupes. Ils jouent
aussi d’un instrument, la cora. Aujourd’hui, les griots exercent leur talent d’orateur lors des
mariages et d’autres évènements. Ils gardent la réputation de sages et disposent d’un certain
statut.

Les populations de la République Centrafricaine adorent consommer de la viande de brousse


(petits singes, buffles et antilopes). Pour chasser ces animaux, ils creusent un trou dans le sol et le
recouvrent de feuilles. La nuit, les animaux se retrouves dans ce piège. Le matin, les paysans se
rendent auprès de leur trou et achèvent ces bêtes. Les Pygmées sont des gens de petite taille qui
préfèrent vivre dans la forêt. Ils vivent dans les zones d’Afrique centrale et occidentale, près de
l’océan Atlantique. Ils s’y adonnent à des activités de chasse, de cueillette et de pêche. Ils
pratiquent la chasse depuis environ 5 mille ans. Ils échangent cette viande avec des intermédiaires
moyennant savon, vêtements ou huile de palme.

Au Rwanda, il y a les gacaca, des tribunaux en plein air où les accusés, les victimes et les témoins
doivent dire tout ce qu’ils savent sur le génocide de 1994. Les gacaca sont organisés sur quatre
niveaux :

 La cellule, le plus petit échelon administratif, qui juge ceux qui ont pillé ou volé ;
 Le secteur, qui juge ceux qui ont tué sans l’intention de le faire ;
 Le district, qui juge les « fidèles exécutants » ;
 Les tribunaux classiques, qui jugent les planificateurs et les grands responsables du
génocide.
En ce qui concerne le génocide, il s’est déroulé du 6 avril au 4 juillet 1994. En avril, l’avion du
président du Rwanda a été abattu en plein vol, cela a conduit les Hutus à massacrer les Tutsis.
Environ un million de personnes sont mortes.

Au Madagascar, il est très important de respecter une personne après sa mort pour éviter d’être
maudit et provoquer leur colère. Pour cela, on organise le famadihana, une fête où l’on déterre le
mort, on nettoie ses os, on change son linceul et on reste près de lui pour deux jours. Cette
célébration est si importante qu’elle peut paralyser les villes pour des mois. Cette occasion permet
aussi d’expliquer aux plus petits les origines de leur famille.

Les Seychelles sont un archipel de 115 îles au cœur de l’Océan Indien. Elles abritent une grande
variété d’espèces animales (amphibiens, reptiles, oiseaux, invertébrés), et en particulier il y a les
tortues géantes, dont 150000 vivent sur l’île d’Albadra, le plus grand atoll du monde et réserve de
la biosphère, patrimoine de l’humanité (UNESCO). Un phénomène particulier est le Coco de Mer,
aussi surnommé coco fesse pour sa forme suggestive. C’est un véritable emblème national, il s’agit
de la plante la plus célèbres des Seychelles, qui possède la plus grande graine au monde provenant
d’une plante. Les trois langues officielles sont le français, l’anglais et le créole, cela montre le passé
colonial et les vagues migratoires de ce pays.

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