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IPSIT

MODULE DE TRAITEMENT DE BASE


DE SIGNAL

FILIERE : TELECOMMUNICATIONS
NIVEAU : PREMIERE ANNEE

ENSEIGNANT : Adama COULIBALY


Ingénieur en télécommunications

Année académique : 2021-2022


PROGRAMME

MODULE : TRAITEMENT DE SIGNAL


VOLUME HORAIRE : 15heures
OBJECTIFS VISES :
Modéliser et représenter les signaux ;
Manipuler les signaux analogiques et numériques ;
Effectuer des opérations de traitement des signaux ;
Exploiter les techniques et outils de traitement des signaux.

CONTENUS

I Généralités sur le signal

II Filtrage analogique

III Modulation/démodulation

IV Représentation fréquentielle

V Système linéaire

VI Numérisation du signal

PREREQUIS : Mathématiques appliquées (intégration, dérivation,


trigonométrie, les complexes…).

Démarche pédagogique :
Cours théoriques ;
Travaux Dirigés.

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GENERALITES SUR LE SIGNAL

Introduction
La théorie du signal fournit la description mathématique (ou modélisation) des signaux. Le
traitement des signaux est la discipline technique qui, s’appuyant sur la théorie du signal et de
l’information, les ressources de l’électronique, de l’informatique et de la physique appliquée,
a pour objet l’élaboration ou l’interprétation des signaux porteurs d’information. Elle trouve
son application dans tous les domaines concernés par la perception, la transmission ou
l’exploitation de ces informations.

Le signal peut intervenir sous plusieurs formes dans la plupart des domaines de la technologie :
Télécommunication ; Reconnaissance de formes ;
Technique de mesures ; Traitement d'images ;
Etude de vibrations mécaniques ; Analyses biomédicales ;
Surveillance de processus Géophysique ;
industriels ; Astronomie ;
Radar ; etc.
Acoustique ;

I Définitions
1 Le signal
Un signal est la représentation physique de l'information, qu'il convoie de sa source à sa
destination. Il sert de vecteur à une information. Il constitue la manifestation physique d’une
grandeur mesurable (courant, tension, force, température, pression, etc.).

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La description mathématique des signaux est l'objectif de la théorie du signal. Elle offre les
moyens d'analyser, de concevoir et de caractériser des systèmes de traitement de l'information.

Exemple :
- un bip sonore : le son ;
- la lumière : onde lumineuse ;
- la photographie : image, portrait d’une personne ;
- la musique : acoustique, un morceau ou chanson.
Remarque : le rôle majeur du signal est la communication dans les disciplines telles que
l’automatique, l’électronique, l’informatique, etc.
La grandeur d’un signal peut être de différents types :
- information : par exemple le son qui est une variation de la pression de l’air

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- énergie : par exemple la tension du secteur ;
- matière : par exemple un débit d’eau en un point d’un canal d’irrigation ;
- signal numérique :

- signal analogique :

2 Bruit
Le bruit est défini comme tout phénomène perturbateur gênant la perception ou
l’interprétation d’un signal, par analogie avec les nuisances acoustiques (interférence, bruit de
fond, etc.). La différentiation entre le signal et le bruit est artificielle et dépend de l’intérêt de
l’utilisateur : les ondes électromagnétiques d’origine galactique sont du bruit pour un
ingénieur des télécommunications par satellites et un signal pour les radioastronomes.

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Remarque : Les notions de signal et bruit sont très relatives. Pour un ingénieur des
télécommunications qui écoute un émetteur lointain relayé par un satellite, le signal provenant
d’une source astrophysique (soleil, quasar) placée malencontreusement dans la même direction
est un bruit. Mais pour l’astronome qui s’intéresse à la source astrophysique, c’est le signal du
satellite qui est un bruit.

a Le rapport signal à bruit


Le rapport signal sur bruit mesure la quantité de bruit contenue dans le signal. Il s'exprime par
le rapport des puissances du signal (P S ) et du bruit (P N ). Il est souvent donné en décibels (dB).

En décibel :

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Signaux sonores :
RSB > 30 dB (téléphonie) ;
RSB > 70-80 dB (haute fidélité) ;
RSB > 47 dB en radio ;
RSB > 52 dB en télévision analogique.

b Le bruit d’origine externe


Bruit dû aux dispositifs créés par l'homme (compatibilité électromagnétique, commutation de
courants forts,...) ;
Bruit atmosphérique qui couvre tout le spectre du domaine radio. Son intensité est en 1/f, non
significatif pour f > 20 MHz ;
Bruit solaire cyclique tous les 11 ans ;
Bruit cosmique (ionosphérique) > 100 km d'altitude.

c Le bruit d'origine interne


Bruit thermique ;
Bruit de grenaille ;
Bruit de quantification ;
Echos.

d Le bruit d’origine interne


Il se manifeste sous forme d'une tension parasite se superposant au signal présent même en l'absence
de signal.
Distribution aléatoire qui obéit en général au modèle simple du bruit blanc additif gaussien.
Blanc : Sa densité spectrale gB ne dépend pas de la fréquence ;
Additif : Le bruit se superpose au signal indépendamment de celui-ci ;

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Gaussien : La loi de distribution de la tension du bruit est une loi gaussienne, à valeur moyenne
nulle.

e Le bruit thermique

f Le facteur de bruit

8
g La température de bruit

Dans un système, les températures de bruit s'additionnent.

Le bruit peut être quantifié par sa température de bruit équivalente Teq.

avec T0 = 290 °K (température de référence) ;


F, facteur de bruit (valeur linéaire).

h Bruit de grenaille
Dans les jonctions pn, bruit dû à la fluctuation du courant qui les traverse.

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Remarque : La puissance dépend du courant moyen dans le dispositif. En théorie, ce bruit n'est pas
indépendant du signal, mais en pratique, on peut considérer qu'il va se superposer au signal utile.

i Bruit de quantification

Remarque :
si les intervalles de quantification sont étroits, alors BQ diminue ;
La loi de quantification linéaire n'est pas optimale.

3 La théorie du signal
La théorie du signal est l’ensemble des outils conceptuels qui permettent de construire des
modèles théoriques basés sur les lois physiques exprimés en langage mathématique pour
fournir une représentation du signal. Elle a pour objectif fondamental la "description
mathématique" des signaux. Cette représentation commode du signal permet de mettre en
évidence ses principales caractéristiques (distribution fréquentielle, énergie, etc.) et d’analyser
les modifications subies lors de la transmission ou du traitement de ces signaux.

4 Le traitement du signal
Le traitement du signal est la discipline technique qui, s’appuyant sur les ressources de
l’électronique, de l’informatique et de la physique appliquée, a pour objet l’élaboration ou
l’interprétation des signaux. Son champ d’application se situe donc dans tous les domaines
concernés par la perception, la transmission ou l’exploitation des informations véhiculées par
ces signaux.

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5 Le traitement de l’information
Le traitement de l’information fournit un ensemble de concepts permettant d’évaluer les
performances des systèmes de transfert d’informations, en particulier lorsque le signal porteur
de message est "bruité". Cela inclut les méthodes de "codage de l’information" dans le but de
la réduction de redondance, de la correction des erreurs, de la confidentialité (cryptage).
L’ensemble des concepts et méthodes développés dans le traitement de l’information et du
signal forme la théorie de la communication.

II Principales fonctions du traitement de signal


Les fonctions du traitement du signal peuvent se diviser en deux catégories : l’élaboration des
signaux (incorporation des informations) et l’interprétation des signaux (extraction des
informations). Les principales fonctions intégrées dans ces deux parties sont les suivantes :
Élaboration des signaux :
synthèse ;
création de signaux de forme appropriée en procédant par exemple à une
combinaison de signaux élémentaires ;
modulation, changement de fréquence : moyen permettant d’adapter un signal aux
caractéristiques fréquentielles d’une voie de transmission ;
codage : traduction en code binaire (quantification), etc.
Interprétation des signaux :
filtrage : élimination de certaines composantes indésirables ;
détection : extraction du signal d’un bruit de fond (corrélation) ;
identification : classement d’un signal dans des catégories préalablement définies ;
analyse : isolement des composantes essentielles ou utiles d’un signal de forme
complexe (transformée de Fourier) ;
mesure : estimation d’une grandeur caractéristique d’un signal avec un certain
degré de confiance (valeur moyenne, etc).

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III Chaine de traitement du signal

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Objectifs du traitement du signal :
analyser l’information: estimer, détecter, classifier ;
transformer des signaux: décomposer, séparer, filtrer, moduler ;
synthétiser des signaux.

IV Classification des signaux


Les signaux peuvent être distingués en deux grandes catégories :

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Pour faciliter l’étude des signaux, différents modes de classification peuvent être envisagés :
la représentation temporelle des signaux ;
la représentation spectrale pour laquelle le signal est classé par le domaine de
variation de la fréquence moyenne ∆f :
∆f < 250 KHz : signaux basses fréquences (BF) ;
250 KHz < ∆f < 30 MHz : signaux hautes fréquences (HF) ;
30 MHz < ∆f < 300 MHz : signaux très hautes fréquences (VHF) ;
300 MHz < ∆f < 3 GHz : signaux ultra hautes fréquences (UHF) ;
∆f > 3 GHz : signaux super hautes fréquences (SHF).
Lorsque la fréquence du signal devient très grande, pratiquement supérieure à quelques Téra
hertz (1 THz=1012 Hz), la longueur d’onde λ est le paramètre de référence (λ = c/F avec
c : vitesse de la lumière 300000 Km/s) :
700 nm < λ < 0, 1 mm signal lumineux infrarouge ;
400 nm < λ < 700 nm signal lumineux visible ;
10 nm <λ < 400 nm signal lumineux ultraviolet.

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les signaux certains (ou déterministes) dont l’évolution en fonction du temps peut
être parfaitement décrite par un modèle mathématique. Ces signaux proviennent de
phénomènes pour lesquels on connaît les lois physiques correspondantes et les
conditions initiales, permettant ainsi de prévoir le résultat. Les signaux non
périodiques se composent d’une part des signaux pseudopériodiques formés d’une
somme de sinusoïdes de périodes différentes et d’autre part des signaux transitoires
dont l’existence est limitée dans le temps. Ces signaux "certains" peuvent en principe
être reproduits rigoureusement identiques à eux-mêmes.

les signaux aléatoires (ou probabilistes) dont le comportement temporel est


imprévisible et pour la description desquels il faut se contenter d’observations
statistiques.
caractéristique morphologique (signal continu ou discret) : le temps est un
paramètre important de classification. Le traitement numérique des signaux conduit à
faire la distinction entre les signaux dits à temps continus (signaux continus) et les
signaux dits à temps discrets (signaux discrets ou échantillonnés). Un autre paramètre
des signaux traités est à prendre en compte, c’est l’amplitude qui peut aussi être
continue ou discrète (quantifiée). Ainsi quatre formes de signaux, qui se retrouvent
dans un système numérique de contrôle d’un processus physique, peuvent être
distinguées.

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signal à amplitude et temps continus (signal analogique) : s(t) ;
signal à amplitude discrète et temps continu (signal quantifié) : Sq(t). Ce signal
correspond à celui qui est fourni à la sortie d’un circuit convertisseur numérique
analogique pour la commande d’un actionneur ;
signal à amplitude continue et temps discret (signal échantillonné) : s(nTe). Ce signal,
obtenu à l’aide d’un circuit échantillonneur bloqueur, est transmis à un circuit
convertisseur analogique numérique pour obtenir un signal numérique utilisable par un
ordinateur ;
signal à amplitude discrète et temps discret (signal logique ou numérique) : sq(nTe).

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La dimension :
Dimension 1 : le cas du temps s(t) ;
Dimension 2 : le cas des images s(x, y) ;
Dimension 3 : le cas des films s(x, y, t).

V Modélisation des signaux déterministes


L’évolution des signaux déterministes ou certains en fonction du temps peut être parfaitement
modélisé par une fonction mathématique. On l’utilise pour alléger la représentation
mathématique de certains signaux rencontrés souvent en théorie du signal.
1 Fonction signe

La valeur à l'origine (t =0) est arbitraire, située entre 1 et -1. Par convention et sauf cas
particulier et par souci de symétrie, on supposera que cette valeur est nulle.

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2 Echelon unité ou fonction échelon

La valeur à l'origine (t = 0) est ici choisie égale à 1 mais ce choix est arbitraire. Elle est parfois
fixée à 0,5. Ce signal particulier présente donc un saut (une discontinuité) pour t = 0.

3 Fonction rampe

4 Fenêtre triangulaire (ou de Barlett)

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5 Fonction porte ou fenêtre rectangulaire

Ce signal est souvent utilisé pour exprimer qu'un signal x(t) est observé sur un horizon fini de
durée T. On dira ainsi que l'on va appliquer un fenêtrage rectangulaire sur x(t) pour obtenir :
xT(t) = x(t) rectT (t). La fenêtre rectangulaire peut être définie à partir de l'échelon unitaire :
T T
rect T  u(t  ) - u (t  ) .
2 2

Ce signal est très utilisé en traitement du signal, notamment au travers des notions de filtrage,
de fenêtrage, d'échantillonnage,…

6 Impulsion de Dirac ou distribution de Dirac


Considérons la fenêtre rectangulaire représentée ci-dessous. L'aire est égale à 1. Une manière
pratique de définir l'impulsion de Dirac est de considérer la limite de cette fenêtre rectangulaire
lorsque T tend vers 0.
On appelle peigne de Dirac une succession périodique d’impulsions de Dirac. Si T est la
période du peigne, on a :

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7 Peigne de Dirac
Cette suite est parfois appelée train d'impulsions ou fonction d'échantillonnage. Ce type de
signal est principalement utilisé en échantillonnage.

8 Fonction sinus cardinal

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LE FILTRAGE ANALOGIQUE

I Généralités sur les filtres


Il n’est pas un système électronique qui ne fasse appel à, au moins, un filtre. La plupart en
comporte en grande quantité.
Le filtrage est une forme de traitement de signal, obtenu en envoyant le signal à travers un
ensemble de circuits électroniques, qui modifient son spectre de fréquence et/ou sa phase et
donc sa forme temporelle.
Il peut s’agir soit :
d’éliminer ou d’affaiblir des fréquences parasites indésirables
d’isoler dans un signal complexe la ou les bandes de fréquences utiles.

Applications :
systèmes de télécommunication (téléphone, télévision, radio, transmission de
données…) ;
systèmes d’acquisition et de traitement de signaux physiques (surveillance médicale,
ensemble de mesure, radars…) ;
alimentation électrique….

II Différentes familles de filtres


On classe les filtres en deux grandes familles : analogique et numérique :
1 Les filtres numériques
Ils sont réalisés à partir de structure intégrée microprogrammable (DSP). Ils sont totalement
intégrables, souples et performants. Ils sont utilisés chaque fois que c’est possible. Ils sont
pour l’instant limités à des fréquences pas trop élevées (< 100MHz).
On ne les utilisera pas si on doit limiter la consommation et ils nécessitent un pré-filtrage pour
éviter le repliement spectral avant la numérisation du signal et un post-filtre de lissage.

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1 Les filtres analogiques
Ils se divisent eux-mêmes en plusieurs catégories :
les filtres passifs qui font appels essentiellement à des inductances de haute qualité et
des condensateurs. Jusque dans les années 70, c’était les seuls filtres conçus. Ils sont
actuellement utilisés pour les hautes fréquences. (utilisation de quartz) ;
les filtres actifs sont constitués de condensateurs, de résistances et d’éléments actifs qui
sont essentiellement des AIL. Ils sont moins encombrants, faciles à concevoir et moins
coûteux que les filtres passifs mais restent limités en fréquence (< 1MHz à cause de
l’AIL). Ils consomment plus et nécessitent une source d’alimentation.
Remarque : depuis le début des années 80 sont apparus des filtres actifs à capacité
commutée. Ils permettent de programmer la fréquence de coupure et d’être intégrable.

3 Filtres à capacité commutée


Un des plus connus est le MF10.

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III Rappels sur la théorie du filtrage
1 La fonction de transfert
Le comportement d’un filtre est défini par l’étude fréquentielle de la fonction de transfert
entre la tension de sortie et la tension d’entrée du filtre

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2 Le gain en décibel (dB)
On définit le gain en décibel d’un filtre par :
G(dB)=20log (Av) ou 20log|T(w) |ou 20log (G)

3 La fréquence de coupure (pulsation de coupure)


On définit la fréquence de coupure fc (pulsation de coupure wc) d’un système comme celle
pour laquelle le module de la transmittance est égal à sa valeur maximale divisée par √2.
𝑻𝒎𝒂𝒙
|T(w)|= .
√𝟐

4 La fréquence d’accord f0 (pulsation d’accord w0)


On appelle fréquence d’accord (pulsation d’accord) celle pour laquelle la transmittance est
maximale c'est-à-dire que la transmittance complexe est un réel pur. Autrement dit sa partie
imaginaire est nulle à la fréquence d’accord.

5 La réponse en phase ou argument ϕus/ue(f)


Le filtre induit un déphasage entre le signal d’entrée et celui de la sortie qui est ϕ=arg (T(w)).

6 Diagramme de Bode
Le diagramme de Bode est la représentation du gain en décibel en fonction de la pulsation w
suivant une échelle logarithmique sur l’axe des abscisses.
a Convention de la représentation
Elles sont au nombre de deux :
l’échelle des fréquences ou des pulsations est logarithmique ;
la courbe de module est graduée en décibels :

b Graduation logarithmique de la fréquence


Dans ce type de graduation il y a autant de distance entre 1 et 2 qu’entre 2 et 4 et qu’entre 20
et 40. Dans ce type de graduation, le 0 n’apparaît jamais, il est rejeté à l’infini à gauche. On
peut graduer cet abscisse en fréquence, en pulsation, en pulsation réduite ou en p.

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c Représentation sur des échelles semi-log
Le module en décibel et l’argument sont représentés sur du papier semi logarithmique :
graduation linéaire en ordonnée et logarithmique en abscisse. Mais en réalité, le fait de tracer
la relation va conférer au système une représentation « log - log ».

d Représentation sur des échelles semi-log


Ce type de représentation représente un double avantage :
Elle permet de faire une compression des données en préservant la représentation des
faibles valeurs.
Tout monôme (f(x)=axn) se représente par une droite dont la pente dépend de son
degré.
On profite également des propriétés du log en ordonnée, le produit se traduisant par une
somme : les sommes graphiques sont très faciles à traiter.

e Caractéristique de l’argument
Elle n’est pas touchée en ordonné, l’abscisse est toujours logarithmique. La propriété de
l’argument (argument de A.B=arg A + arg B) se traduit par une somme graphique dans bode.

7 L’ordre du filtre
On définit l’ordre d’un filtre par la pente de la courbe du gain ou encore la plus grande
puissance de w dans l’expression de la transmittance complexe.
Un filtre est dit du premier ordre si la plus grande puissance de w dans sa fonction de transfert
est 1.
Pour les systèmes du second ordre la plus grande puissance de w est 2.

8 La bande passante
La bande passante d’un filtre est la plage ou l’intervalle des fréquences que le filtre laisse
passer. On la note BP. Elle peut être finie comme infinie.

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9 La fonction d’atténuation
Parfois, on préfère définir un filtre par rapport à l’atténuation qu’il amène sur la grandeur
d’entrée :

10 Le gabarit
Un filtre idéal présente :
un affaiblissement nul dans la bande de fréquence que l’on désire conserver (Bande
passante) ;
un affaiblissement infini dans la bande que l’on désire éliminer (Bande atténuée).
Il est impossible pratiquement de réaliser de tels filtres. Aussi se contente-t-on d’approcher
cette réponse idéale en :
conservant l’atténuation A inférieure à Amax dans la bande passante ;
conservant l’atténuation A supérieure à Amin dans la bande atténuée.
Cela conduit ainsi à définir un gabarit définissant des zones interdites et des zones dans
lesquelles devront impérativement se situer les graphes représentant l’atténuation du filtre en
fréquence.
Suivant le type de réponse que l’on désire obtenir, on est amené à définir 4 familles de filtres :

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11 La sélectivité et de bande relative
Au lieu de conserver explicitement les fréquences frontières comme paramètres de calcul, il
est plus simple et plus parlant de leur substituer les paramètres équivalents (mais sans
dimension) que sont la sélectivité k et la largeur de bande relative B.
Pour un filtre très sélectif, k tend vers 1.

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12 Le temps de propagation de groupe
Il est défini par :

Il caractérise le retard apporté par le filtre sur les différents harmoniques du signal d’entrée.
Pour ne pas apporter de distorsion, il faut que chaque harmonique soit déphasé de ϕ
proportionnel à ω.
Remarque : pour un signal audio, il faut qu’il soit constant

13 Le type ou la catégorie de filtre


On distingue deux catégories de filtres analogiques :
a Les filtres passifs
Un filtre passif est caractérisé par l’usage exclusif de composants passifs tels que les
résistances, les bobines et les condensateurs. Par conséquent leur gain (rapport de puissance
entre l’entrée et la sortie) ne peut excéder 1. Autrement dit, ils ne peuvent qu’atténuer en
partie les signaux mais pas les amplifier.

b Les filtres actifs


Les filtres actifs sont constitués non seulement d’élements passifs (résistances, condensateurs
et bobines) mais aussi d’élements actifs capables de fournir de l’énergie (AOP, transistors).
Ce type de filtre permet d’amplifier les composantes du signal que l’on souhaite conserver et
d’éleminer les autres.

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14 La nature du filtre
En fonction de leurs bandes passantes, on peut distinguer quatre (4) sortes de filtres.
a Le filtre passe bas
Le filtre passe bas permet d’atténuer (éleminer) les fréquences supérieures à sa fréquence de
coupure et dans le but de conserver uniquement les basses fréquences d’où son nom de filtre
passe bas. On dit aussi que ce filtre permet d’extraire la composante continue d’un signal
(f=0). Sa bande passante est :
BP = [0, fC]

b Le filtre passe haut


Il sert à atténuer les fréquences inférieures à sa fréquence de coupure pour ne laisser passer
que les hautes fréquences. Il sert donc à éliminer la composante continue du signal. Sa bande
passante est :
BP = [fC, ∞ [

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c Le filtre passe bande
Le filtre passe bande possède deux fréquences de coupure : une fréquence de coupure basse
notée fCB et une fréquence de coupure haute notée fCH. Il ne laisse passer que les fréquences
comprises entre les deux fréquences de coupure. Sa bande passante est : BP = [fCB, fCH]

d Le filtre coupe bande ou rejecteur de bande


Il possède aussi deux deux fréquences de coupure. Il permet d’éliminer les fréquences
comprises entre les deux fréquences de coupure. On peut supposer qu’il est fait à partir de
l’association d’un filtre passe bas avec un filtre passe haut. Sa bande passante est : BP=[-∞,
fCB] U [fCH, +∞]

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IV Filtre passif
A Filtre passif
1 Filtre passe bas
a Filtre passe bas du premier ordre
Constitution

Fonction de transfert :

Forme générale :

Module et argument :

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b Filtre passe bas du deuxième ordre RLC

Fonction de transfert :

Forme générale :

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m: coefficient d’amortissement et ω0 est la pulsation propre. On remarque que L et C règle
ω0 et que si R est variable de 0 à l’infini ω0 et m sont pratiquement indépendants.

c Filtre passe bas du deuxième ordre par la mise en cascade de 2


premier ordre

Fonction de transfert :

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2 Filtre passe haut
a Filtre passe haut du premier ordre

Fonction de transfert :

Forme générale :

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b Filtre passe haut du deuxième ordre

Fonction de transfert :

Forme générale :

3 Filtre passe-bande
Les filtres passe-bande sont constitués de deux parties :
une partie qui fait chuter la tension de sortie à basse fréquence ;
une partie qui fait chuter la tension de sortie à haute fréquence.

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On pourra avoir un passe-bande avec :
un circuit RLC ;
une association en cascade d’un passe-haut et d’un passe-bas ;
des montages spécifiques.

Fonction de transfert, forme générale :

a Sélectivité du filtre
Une grandeur importante pour un filtre passe bande est sa sélectivité. Elle est notée par le
coefficient de qualité :

b Passe bande RLC du premier ordre

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c Passe bande du premier ordre par association d’un passe haut et d’un
passe bas

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d Pont de Wien du premier ordre

e Filtre passe bande du second ordre

4 Filtre coupe bande ou réjecteur de bande


a Le circuit bouchon

40
b

B Les filtres actifs


1 Filtre passe bas actif

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2 Filtre passe haut actif

3 Filtre passe bande actif

4 Filtre actif sélectif

42
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MODULATION/DEMODULATION

Introduction
La modulation consiste à transformer un signal en bande de base (signal modulant) fourni par
un capteur, en un signal modulé dont le spectre est situé dans une bande étroite centrée sur
une valeur que l’on appelle fréquence porteuse. La méthode retenue consiste à modifier au
rythme du signal modulant l’un des paramètres d’un oscillateur sinusoïdal. Trois solutions
sont possibles. A partir du signal sinusoïdal v(t)= A. cos 𝝎0t:
On modifie l’amplitude, le signal est de la forme v(t)= A.s(t) cos 𝝎0t, s(t) étant le
signal modulant et 𝝎0 la pulsation de la porteuse : on a une modulation d’amplitude
(AM) ;
On modifie la fréquence au rythme du signal modulant autour d’une valeur moyenne :
c’est la modulation de fréquence (FM) ;
Le terme de phase est modifié : c’est la modulation de phase (PM).

I La modulation/démodulation d’amplitude
1 Modulation
L’amplitude est une grandeur essentiellement positive, la modulation d’amplitude d’une
porteuse de pulsation 𝜔0 par un signal modulant s(t) est représentée par l’équation :
v(t)= A (1+m.s(t)) cos 𝝎0t
Le coefficient m positif est choisi de façon que la somme 1+m.s(t) soit toujours positive.
Si s(t) est sinusoïdale de pulsation Ω, v(t)=A (1+m.cosΩt) cos 𝝎0t
M est appelé profondeur de modulation ou indice de modulation.
Dans ce cas v(t) peut se développer en :

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45
2 Méthodes de modulation
On peut classer les circuits modulateurs en deux groupes :
Modulation directe d’un oscillateur ;
Effectuer le produit entre les termes modulant et porteuse.
a Modulateur directe
Le niveau d’un oscillateur est fonction de sa tension d’alimentation. Pour certains oscillateurs,
c’est en particulier le cas de l’ECO, ce niveau est sensiblement proportionnel à la tension
d’alimentation, du moins à partir d’une certaine limite inférieure. Il est alors possible
d’obtenir une modulation en faisant varier la tension d’alimentation au rythme de su signal
modulant.

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b Modulateur par produit
Les multiplicateurs intégrés disponibles (MC1595-AD633) rendent actuellement cette
solution attrayante, elle est cependant limitée aux fréquences pas trop élevées. Il n’existe pas
de véritables multiplicateurs 4 quadrants au-dessus de 100MHz. Une solution voisine qui peut
être exploitée à toute fréquence est la modification du gain de l’amplificateur.

3 La démodulation
Dans un récepteur AM, le signal peut être démodulé une fois qu’on a sélectionné l’émetteur
que l’on désire capter . La sélection est faite à l’aide de la structure habituelle : oscillateur
local-mélangeur.

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Le signal AM à démoduler se trouve à la fréquence intermédiaire fi. On rencontre en AM
deux types de démodulateurs : le détecteur crête et le démodulateur synchrone. Le détecteur
crête a le mérite d’une simplicité apparente, mais à cause du seuil de la diode nécessite un
niveau suffisant avant démodulation, typiquement de quelques centaines de mV.
On utilisera de préférence une diode à pointe au germanium caractérisée par un faible seuil
(0,2V) et une faible capacité parasite.

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La constante de temps τ du circuit RC doit être grande devant la période de la porteuse et
faible devant la période de variation du signal modulant.
On pourra par exemple choisir une constante de temps telle que :

II La modulation de fréquence
1 Modulation de fréquence
Le message basse-fréquence s(t) à transmettre est inscrit dans la fréquence instantanée de la
porteuse. Sa fréquence dépend alors du temps et s’écrit :
f(t) = fo + k.s(t)
avec s(t) : signal modulant fo : fréquence de la porteuse non modulée
On passe aisément de la fréquence à la pulsation instantanée :
ω(t) = 2π.f(t) = ωo + 2πks(t) puis à la phase en intégrant la pulsation :
θ(t) = ∫ ω(t)dt = ωot + 2πk ∫ s(t)dt

Le signal modulé en fréquence est un signal sinusoïdal d’amplitude E et de fréquence f(t). Son
expression mathématique est donc la suivante :
e(t) = Ecos(θ(t)) = Ecos( ωot + 2πk ∫ s(t)dt )

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Si le signal modulant s(t) varie entre les valeurs extrêmes +Smax et –Smax, la fréquence
varie au rythme du signal modulant entre deux valeurs extrêmes :
fmin = fo - kSmax et fmax = fo + kSmax
La grandeur kSmax est appelée excursion en fréquence et notée ∆f = ± kSmax
En radiodiffusion, la valeur standard de l’excursion en fréquence est : ∆f = ±75 kHz

Indice de modulation et spectre :


Lorsque le signal modulant est sinusoïdal s(t) = acos(Ωt)
la fréquence instantanée s’écrit : f(t) = fo + k acos(Ωt)
et l’excursion en fréquence vaut : ∆f = ± ka
On définit l’indice de modulation m par :
Exemple : un émetteur modulé par un signal basse-fréquence à 1 kHz avec une excursion de
∆f = ± 4 kHz est caractérisé par un indice de modulation de :
m = ∆f / F = 4/1 = 4

50
2 Les démodulateurs de fréquence
Le discriminateur à quadrature (ou de phase ou à coïncidence) est un type de démodulateur
très utilisé en télécommunications.
Il est construit autour d’un multiplieur analogique qui multiplie le signal à démoduler e(t) par
le signal x(t) qui est le signal e(t) déphasé par un filtre constitué par C, Co, L et R.

51
REPRESENTATION FREQUENTIELLE

52
I Série de Fourier
1 Définition de la série de Fourier
Les séries de Fourier permettent de passer du domaine temporel au domaine fréquentiel pour
des signaux périodiques, dans le cas contraire, on utilisera la Transformée de Fourier.
En fait, la décomposition en série de Fourier permet de représenter un signal comme une
somme infinie de signaux sinusoïdaux et Co-sinusoïdaux.
Soit t->x(t) un signal périodique de période T, quelconque alors x peut s’écrire de la manière
suivante :

Avec :

, est la composante continue ;

Les coefficients an et bn sont appelés les coefficients de la série de Fourier, 𝜔p= 2π fp est la
pulsation avec fp=1/T.
On peut représenter l’équation par deux spectres, l’un représentant le spectre en cosinus et
l’autre le spectre en sinus :

Où les coefficients an et bn sont positifs ou négatifs.


On appelle le signal de pulsation 𝜔0 le fondamental ;
Les signaux de pulsation n. 𝜔0 sont les harmoniques de rang n ;

53
La valeur de a0 représente la valeur moyenne ou la composante continue de x(t)
On peut noter : 𝑉𝑛 = √𝐴𝑛2 + 𝐵𝑛2 , Vn est l’amplitude observée par l’Analyseur de spectre à
la fréquence nfp, fp=1/Tp la fréquence fondamentale. Par définition Vn est positif, mais an et ou
bn peuvent être négatifs.

2 Propriétés de la série de Fourier


a0 représente la tension moyenne, à la fréquence 0*fp donc il est représenté par l’amplitude de
la raie observée à la fréquence 0 de l’analyseur de spectre. La tension moyenne est aussi
appelée la composante Continue.
Notez bien que « Tout signal ayant une composante continue non nulle en temporel
présentera une raie à la fréquence 0 d’amplitude égale à la composante continue. »
V1 représente l’amplitude de la fondamentale, les amplitudes Vn, n>1 représentent l’amplitude
des harmoniques.
Vn pour n≥1 représente l’amplitude de la fondamentale et des harmoniques
En factorisant par √𝑎𝑛2 + 𝑏𝑛2 , on peut écrire :

Par conséquent substituant xn et yn dans la formule précédente par cette dernière relation, on
peut écrire :

ce qui peut encore s’écrire sous la forme suivante :

54
3 Calcul de la Série de Fourier
En règle générale, les coefficients sont déterminés à partir des équations d’intégrations
précédentes, formules que vous étudierez en mathématique. Nous allons maintenant nous
intéresser à la représentation spectrale unilatérale et bilatérale. Pour cela, nous allons
introduire la notion de signaux complexes.
a Représentation Spectrale Unilatérale
La décomposition en série de Fourier permet de représenter le signal sous l’une des deux
formes équivalentes suivantes :

ou

Dans le premier cas, on peut donc représenter le spectre en cosinus et en sinus, dans le
deuxième cas on peut représenter le spectre en amplitude et en phase, dans le domaine des
fréquences positives.
Comme le spectre n’est représenté que pour les fréquences positives, on parle de
représentation spectrale unilatérale.

b Représentation Spectrale Bilatéral


Passage en complexe : en appliquant les formules d’Euler, on peut écrire :

j représente l’imaginaire pur (j²=-1). En remplaçant les cosinus et les sinus par l’expression
précédente, on peut écrire l’équation de la manière suivante :

55
Avec j²=-1 donc 1/j=-j.
En regroupant les termes pour n positif et n négatif, on trouve :

On pose :

c-n est donc défini pour les indices négatifs.


On obtient alors :

On remarquera que les coefficients cn sont déterminés de –∞ à + ∞


Les coefficients cn peuvent être calculés de la manière suivante :

c-n est donc d’indice n négatif. c0=a0.

II Transformée de Fourier
C’est une généralisation de la décomposition de série de Fourier à tous les signaux
déterministes. Elle permet d’obtenir une représentation en fréquence (représentation spectrale)
de ces signaux. Elle exprime la répartition fréquentielle de l’amplitude, de la phase et de
l’énergie (ou de la puissance) des signaux considéreés .
1 Définition
Tout signal continue et périodique de période tp présente un spectre discret dont les raies sont
espacées par des multiples de fp.

Plus la période est grande, plus l’espace fréquentiel (entre deux raies) est réduit.

56
Lorsque le signal n’est pas périodique, on peut supposer qu’il est périodique à l’infini, dans ce
cas la période Tp est infinie et donc Fp=0.
Si le signal n’est pas périodique (ou périodique à l’infini), le spectre est continu.

La Transformée de Fourier s’obtient de manière équivalente à la série de Fourier, mais en


faisant tendre la période T vers l’infini. La sommation devient une intégrale.
Ainsi on obtient :

A partir de x(t) on peut calculer le spectre du signal par Transformée de Fourier.


Par conséquent, on peut écrire :

Mais, on peut aussi passer du domaine fréquentiel au domaine temporel : A partir de la


Transformée de Fourier X(f), on peut calculer le signal x(t) :

Il s’agit de la transformée de Fourier Inverse.


Notez bien le signe + devant le complexe par rapport au signe moins dans l’équation de la
Transformée de Fourier et la variable que l’on intègre.
2 Récapitulatif

57
Il est important de connaître les équations relatives aux Séries et Transformées de
Fourier.
Tout signal xp(t) périodique de période Tp peut se décomposer en une somme infinie
d’exponentiel complexe :

cn sont les coefficients de Fourier, c0 représente la tension continue (moyenne). Si le signal


x(t) n’est pas périodique, alors on utilise la Transformée de Fourier pour calculer le spectre du
signal : On peut ainsi obtenir le domaine fréquentiel X(f) à partir de la représentation
temporelle x(t).

On peut aussi passer du domaine fréquentiel au domaine temporel. En connaissant X(f) on


peut en déduire x(t) par la Transformée de Fourier Inverse :

3 Quelques propriétés de la transformée de Fourier


Linéarité : la TF est une opération linéaire :

58
Ceci entraîne :

Parité :
 Si x est paire alors : x (-t) = x(t) :

 Si x est impaire : x (-t) = - x(t) :

Similitude :

Translation :

Cette propriété de translation est évidement réciproque, c'est-à-dire :

Dérivation :

Convolution :

59
SYSTEME LINEAIRE

I Définition d'un système linéaire

Au signal d'entrée x(t), un système fait correspondre un signal de sortie y(t). Le système est
dit linéaire si à l'entrée x(t) =∑𝑖 𝑎𝑖 𝑥𝑖 (𝑡) correspond la réponse y(t) =∑𝑖 𝑎𝑖 𝑦𝑖 (𝑡). Et est dit
invariant dans le temps si à l'entrée x(t-τ) correspond la sortie y(t-τ).

II Réponse impulsionnelle d'un système linéaire


La réponse impulsionnelle h(t) d'un système linéaire est sa réponse à une impulsion de Dirac
δ(t) :

Cette réponse est théorique, en pratique on ne sait pas fabriquer des signaux ayant la forme
1
d'un Dirac. Le signal produit d'un signal porte ∏∆𝑡(𝑡) par ∆𝜏 possède une aire unité et se

rapproche d'un Dirac quand ∆t → 0. La réponse du système à ce signal étant ℎ∆𝑡(𝑡), on peut
𝑙𝑖𝑚
dire, si la limite existe, que h(t) = ∆𝑡 → 0 ℎ∆𝑡(𝑡).

60
III Réponse d'un système linéaire a un signal quelconque
Soit x le signal incident. Décomposons-le en une suite d'impulsions rectangulaires, centrées à
l'instant k. ∆t (k entier), ayant pour largeur ∆t et pour hauteur x(k.∆t).

La réponse d'un système linéaire à une entrée quelconque est la convolution du signal incident
avec sa réponse impulsionnelle.

61
IV Réponse harmonique d'un système linéaire
Soit x(t)=exp (j𝜔t) le signal périodique incident de pulsation ω. La réponse du système est :

Le signal de sortie est proportionnel au signal d'entrée x(t)=exp (j𝜔t) et le coefficient de


proportionnalité est la TF de la réponse impulsionnelle. Le gain H(ω) du système à la
pulsation ω est la réponse harmonique du système :

V Utilisation de la réponse harmonique pour calculer la réponse d'un système


1 Principe
Le système linéaire est défini indifféremment pour sa réponse impulsionnelle h(t) ou sa
réponse harmonique H(f) (c'est la même chose que H(ω), avec ω = 2 π f).
On a h(t) ↔ H(f) et la réponse du système est : y(t)=x(t)*h(t).
On sait que la TF d'un produit de convolution est le produit des TF : Y(f) = H(f).X(f) , donc
pour trouver y(t), il suffit de calculer Y(f) puis chercher la TF inverse de Y(f).

2 Application

62
63
NUMERISATION DU SIGNAL

Introduction
L’importance des systèmes numériques de traitement de l’information ne cesse de croître
(radio, télévision, téléphone, instrumentation…). Ce choix est souvent justifié par des
avantages techniques tels que la grande stabilité des paramètres, une excellente
reproductibilité des résultats et des fonctionnalités accrues. Le monde extérieur étant par
nature analogique, une opération préliminaire de conversion analogique numérique est
nécessaire.
La conversion analogique numérique est la succession de trois effets sur le signal analogique
de départ :
L’échantillonnage pour rendre le signal discret ;
La quantification pour associer à chaque échantillon une valeur ;

64
Le codage pour associer un code à chaque valeur.

I Echantillonnage
1 Définition
L’échantillonnage consiste à prélever à des instants précis, le plus souvent équidistants, les
valeurs instantanées d’un signal. Le signal analogique s(t), continu dans le temps, est alors
représenté par un ensemble de valeur discrètes :
Se(t)=s(n.Te)
Avec n :entier ;
Te : période d’échantillonnage.
Cette opération est réalisée par un échantillonneur souvent symbolisé par un interrupteur.

2 Echantillonnage idéal
L’opération d’échantillonnage consiste à prélever la valeur d’un signal continu à des instants,
régulièrement espacés la plupart du temps. En supposant les durées d’échantillonnage
infiniment brèves, cela revient à multiplier le signal par un peigne de Dirac δTe(t) où Te est la
période d’échantillonnage ie l’intervalle de temps entre 2 échantillons. A partir du signal
analogique x(t), le signal échantillonné xe(t)

Remarque : Entre deux instants d’échantillonnage, le signal échantillonné xe n’est pas défini.
Soit X(f) la transformée de Fourier du signal x(t). Calculons alors la transformée de Fourier
Xe(f) du signal xe(t) :

65
3 Théorème de Shannon
Supposons que le spectre du signal x(t) soit limité à ±fm. Soit la fréquence minimale de l’alias
n est supérieure à la fréquence maximale de l’alias n+1 et il n’y a pas recouvrement de
spectre, soit c’est le contraire et les spectres se recouvrent. Dans le premier cas, cela se traduit
par l’inéquation : fe ≥ 2fm.

66
4 Echantillonnage réel
L’opération d’échantillonnage n’est pas instantanée. Ainsi l’échantillonnage n’est pas
modélisable avec un peigne de Dirac, mais plutôt avec une suite d’impulsions rectangulaires
brèves, disons de durée τ , qui correspond au temps d’ouverture de l’échantillonneur. On a
alors :

I Quantification
1 Définition
La quantification consiste à associer à une valeur réelle x quelconque,une autre valeur xq
appartenant à un ensemble fini de valeurs et ce suivant une certaine loi : arrondi supérieur,
arrondi le lus proche, etc. L’écart entre chaque valeur xq est appelé pas de quantification. Le
fait d’arrondir la valeur de départ entraîne forcement une erreur de quantification que l’on
appelle le bruit de quantification.

2 Quantification uniforme
La loi de quantification uniforme utiliseun pas de quantification (∆) constant entre chaque
valeur xq

67
III Le codage
Le codage consiste à associer à un ensemble de valeurs discrètesun code composé d’éléments
binaires. Les codes les plus connus sont : code binaire naturel, code binaire décalé, code
complément à 2, code BCD, code Gray, code NRZ, code Manchester, code de Miller.
1 Code NRZ

68
2 Code NRZI
Le code NRZI ( No Return to Zero Inverted) est en fait une variante inversée du code NRZ.
Un bit 0 est codé par une tension positive, un bit 0 1par une tension négative. Il s’agit du type
de transmission utilisé sur une ligne RS232 avec des niveaux de tension de ±12V.

3 Code Manchester

4 Code Manchester différentiel

69
5 Code de Miller

TRANSMISSION DU SIGNAL

70
I Généralités
La transmission de signal a pour rôle de mettre en communication deux ou plusieurs systèmes
à travers d’une part un support physique et d’autres part des protocoles d’échange de données.
1 Mode d’exploitation
Une ligne de données peut être exploitée de différentes manières :
Transmission simplex : réalisée entre deux équipements. Elle ne se réalise que dans un
sens et à l’initiative de l’émetteur ;
Transmission duplex : réalisée entre deux équipements dansles deux sens
alternativement (non simultanée);
Transmission full duplex : réalisée dans les deux sens et simultanement.

2 Type de transmission
a Transmission analogique

71
b Transmission numérique

II Eléments de transport de l’information


1 Eléments de transport de l ’information : équipements voisins

72
2 Eléments de transport de l ’information : équipements distants

73
3 Nature de l ’information transportée

III Organisation d'une chaîne de transmission

Signal à transmettre :
signal analogique ( audio ou vidéo ) ;

74
signal numérique ( vidéo, téléphonie, données informatiques ).

Modulateur : Un signal ne peut se propager seul, il doit avoir pour support un signal
porteur qui sera modulé par le signal à transmettre.

Emetteur : C'est le dispositif qui permet la transmission, par une onde électro-
magnétique, du signal modulé ( exemples ci-dessus ) :
amplificateur + antenne ( propagation dans l'espace ) ;
diode émettrice ( propagation par fibre optique ).
Récepteur : Il reçoit des ondes électromagnétiques sélectionne et reconstitue le signal
modulé transmis par l'émetteur ( exemples ci-dessous ) :
antenne + amplificateur ( propagation dans l'espace ) ;
diode réceptrice ( propagation par fibre optique ).
Démodulateur : Il reçoit le signal modulé provenant du récepteur pour en extraire le
signal contenant l'information d'origine.

1 Milieux de transmission des ondes électromagnétiques


Air ou vide : Les champs magnétiques et électriques se propagent à la vitesse de la
lumière ( c ≈ 3.108 m.s-1) ;
Câbles : La vitesse de propagation dépend de la nature de l'isolant utilisé dans la ligne

Fibres optiques : Le signal porteur est une onde lumineuse qui se propage dans un
guide appelé " fibre optique ".

75
2 Grandeurs physiques liées à la propagation

Fréquence : C'est la fréquence f du signal porteur (sinusoïde) dont quelques exemples


sont mentionnés ci-dessous :
Canal TV 28 : 527,25 MHz pour l'image et 533,75 Mhz pour le son ;
Bande FM : de 87,5 MHz à 108 Mhz ;
Radio et TV satellite : de 10,7 GHz à 12,75 GHz.

IV Les supports de transmission

76
1 Transmission par câbles (lignes)
a Modélisation de la ligne

Soit une ligne de longueur l, alimentée à une extrémité par un générateur HF (hautes
fréquences) et fermée à l'autre extrémité sur une impédance ZR.
Remarque importante : la longueur l de la ligne est grande devant la longueur d'onde λ du
signal, la tension et le courant seront donc variables le long de la ligne.

Pour faire l'étude de la propagation le long de la ligne, il faut modéliser la ligne en la


décomposant en une suite de quadripôles mis en cascade.
Une très petite longueur dx de ligne sera équivalente au schéma ci-dessous :

Les grandeurs R et L représentent la résistance et l'inductance du conducteur par unité


de longueur (R en Ω/m et L en H/m).

77
Les grandeurs G et C représentent la conductance et la "capacité" de l'isolant par unité
de longueur (G en S/m et C en F/m).

b Impédance caractéristique
Lorsque le fil est infini (pas de réflexion en bout de ligne), on définit l'impédance
caractéristique ZC de la ligne :

Exemple : ZC = 50 Ω pour les câbles coaxiaux BNC de laboratoire (réseau informatique).

c Vitesse de propagation
Considérons ici que la ligne est à faibles pertes (R ≈ 0Ω/m et G ≈ 0S/m), on démontre alors
que la vitesse de propagation vP du signal dans la ligne est :

Exemple : pour un câble coaxial BNC on a mesuré L = 257 nH/m et C = 97,5 pF/m.
Ce qui donne ZC ≈ 51 Ω et vP ≈ 2.108
m/s

d Adaptation d'impédance
Supposons que le générateur HF ne transmet qu'une seule impulsion sur la ligne.
Ligne "ouverte" (ZR = ∞)
L'extrémité de la ligne est en "circuit ouvert" ce qui correspond à ZR = ∞.
On constate alors une réflexion du signal en bout de ligne, ce signal réfléchit va revenir vers
le générateur HF.
La réflexion "positive" est mise en évidence à l'oscilloscope branché aux bornes du générateur
(chronogramme ci-dessous) :

78
L'extrémité de la ligne est en "court-circuit" ce qui correspond à ZR = 0. On constate alors
une réflexion du signal en bout de ligne, ce signal réfléchit va revenir vers le générateur HF.
La réflexion "négative" est mise en évidence à l'oscilloscope branché aux bornes du
générateur (chronogramme ci-dessous) :

Ligne "adaptée" (ZR = ZC) : L'extrémité de la ligne est "fermée" sur son impédance
caractéristique donc ZR = ZC. On constate alors l'absence de réflexion du signal en bout de
ligne, on dit que la ligne est adaptée.
L'absence de réflexion est mise en évidence à l'oscilloscope branché aux bornes du générateur
(chronogramme ci-dessous) :

Remarque : La réflexion d'un signal mal maîtrisée peur entraîner la destruction de l'émetteur.
Il faudra donc adapter la ligne pour ne pas avoir de réflexion.

e Affaiblissement et distorsion
Observons la transmission d'une impulsion de largeur finie (chronogramme ci-dessous):

79
Durant la propagation dans la ligne, le signal se déforme. Les fréquences constituant le signal
sont atténuées et déphasées.
Le signal reçu en bout de ligne est représenté ci-dessous :

2 Transmission par fibres optiques


a Schéma d'ensemble d'une liaison optique guidée

 Le codeur adapte l'information numérique à transmettre (détection d'erreur,


modulation numérique) ;
 Le module d'émission transforme les signaux logiques en impulsions de courant
d'injection ;

80
 L'émetteur convertit les impulsions de courant en puissance lumineuse envoyée à
l'entrée de la fibre optique ;
 La fibre optique guide l'onde lumineuse ;
 Le récepteur reçoit la puissance lumineuse et la transforme en impulsions de courant
(photodiode ;
 Le module de réception transforme les impulsions de courant en signaux logiques et
élimine les distorsions dues à la propagation ;
 Le décodeur reconstitue l'information numérique (démodulation et détection d'erreur).
Avantages de la liaison optique
Isolation galvanique (pas de contact électrique entre émetteur et récepteur) ;
Immunité au bruit (insensibles aux perturbations radio …) ;
Très faible perturbation de l'environnement électromagnétique ;
Grand débit d'information (bande passante élevée).

b Notions sur la propagation de la lumière


Réfraction : L'indice n d'un milieu est définit par la relation :

avec c = 3.108 m.s-1 (vitesse de la lumière dans le vide) et v = vitesse de la


lumière dans le milieu.
Exemples : n = 1 ( vide ou air ) ; n ≈ 1,33 ( eau ) et n ≈ 1,5 ( verre ordinaire ).
Loi de la réfraction (Descartes) : un rayon incident se propageant dans un milieu
d'indice n1 vers un milieu d'indice n2 subit une déviation (rayon réfracté) définie par la
relation :

i1 est l'angle incident (angle par rapport à la normale); i2 est l'angle


réfracté (toujours par rapport à la normale).

81
Réflexion totale : Supposons que le rayon incident provienne du milieu d'indice le plus
élevé (n2 > n1). Augmentons l'angle i2 jusqu'à avoir i1 = π/2 et notons i2R cet angle. Si on
augmente encore i2, le rayon se réfléchit complètement sur la surface de séparation des
deux milieux. C'est le phénomène de réflexion totale (schéma ci-dessous).

c Emetteurs optiques

Diodes électroluminescentes (LED ou DEL) : Principaux semi-conducteurs


(classement en fonction de λ0 longueur d'onde) :
Si → λ0 = 1127 nm (infrarouge lointain)
GaAs → λ0 = 885 nm (proche infrarouge)
GaAs0,6 P0,4 → λ0 = 650 nm (rouge)
GaAs0,35 P0,65 → λ0 = 620 nm (orange)
GaAs0,15 P0,85 → λ0 = 564 nm ( jaune )
GaPN → λ0 = 540 nm (vert)
GaN → λ0 = 354 nm (bleu) mise au point récente.

Répartition spectrale de l'énergie


La courbe ci-dessous représente la répartition spectrale d'énergie pour une diode infrarouge de
type TIL32 utilisée, par exemple, dans les télécommandes.

82
On remarque que le spectre est large, ce qui veut dire que l'énergie est répartie sur une large
plage de longueur d'onde (la couleur n'est pas très "pure").

Diodes Laser (Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation) :


Principal semi-conducteur : Le semi-conducteur utilisé est du type Ga-
Al-As, il est monté en cavité résonnante. L'énergie est concentrée dans
la cavité et la lumière émise est assez pure et très directrice.
Répartition spectrale d'énergie : La courbe ci-dessous représente la
répartition spectrale d'énergie pour une diode laser de type 670 nm
(rouge) et 3mW utilisée, par exemple, pour des "visées laser".
On remarque que l'énergie d'émission est concentrée sur une plus faible plage de longueur
d'onde que pour une DEL, la couleur est donc assez "pure".

Utilisations :
Télécommunications ;
Lecteurs de CD ;
Lecteurs de code-barre ;
Pointeurs optiques.

83
d Récepteurs optiques
Photorésistances : La photorésistance est une résistance variable en fonction de
l'éclairement qu'elle reçoit. Le principe est basé sur l'effet photoélectrique dans un
semi-conducteur de type N.
Exemple : photorésistance VT 935 G
 Pointe de réponse spectrale : 550 nm (vert – jaune) ;
 Résistance pour E = 10 lux : ≈ 10 kΩ ;
 Résistance d'obscurité : ≈ 1 MΩ ;
 Temps de réponse : ≈ 20 ms.
Caractéristiques générales :
 Bonne sensibilité ;
 Inertie élevée (temps de réponse important) ;
 Bruit de fond important.
La photorésistance est en général utilisée pour le contrôle automatique de luminosité
(éclairage, appareils photo et caméra).
Elle est très peu utilisée dans les liaisons optiques à cause de son temps de réponse élevé.

Photodiodes : Ce sont des diodes à jonction PN avec la région P fortement dopée.


Elles sont branchées en inverse (sens bloqué ) et le courant négligeable dans
l'obscurité va devenir important sous éclairement de la jonction.
Exemple : photodiode Centronic AEPX 65 (grande vitesse)
 Plage de longueur d'onde : 400 – 1000 nm (visible + infrarouge) ;.
 Pointe de réponse spectrale : 800 nm (rouge) ;
 Sensibilité (U = 5V et λ = 820 nm) : 0,35 A / W ;
 Temps de monté du courant photo : 1 ns.
Caractéristiques générales :
 Bonne sensibilité ;
 Temps de réponse très faible (rapide).

84
La photodiode est en général utilisée dans les systèmes d'alarme, les codeurs optiques, la
détection de fluctuation de lumière et la détection d'impulsions lumineuses rapides (fibres
optiques).

Phototransistor : Même caractéristiques que les photodiodes, mais avec des gains en
courant compris entre 100 et 900.

e La fibre optique
Généralités : Une fibre optique est constituée par un premier milieu d'indice n1 (cœur)
entouré par un second milieu d'indice n2 (gaine ou manteau). L'indice n1 est supérieur
à l'indice n2. Lorsque la lumière est injectée dans le cœur elle se propage, soit en ligne
droite (monomode), soit par une succession de réflexions internes (multimode) comme
l'illustre le schéma ci-dessous :

La figure ci-dessous représente les trois principaux types de fibres :

85
Les fibres multimodes à saut d'indice :
o Diamètre du cœur : 100 à 600 µm ;
o Bande passante : 10 à 50 MHz.km ;
o Affaiblissement à 850 nm : ≤ 5 dB / km.
⇒ Utilisée pour des liaisons jusqu'à 2 km, avec un débit maximal de 50 M bits/s.
Les fibres multimodes à gradient d'indice :
o Diamètre du cœur : 100 µm.
o Bande passante : 500 MHz.km.
o Affaiblissement à 850 nm : < 5 dB / km.
⇒ Utilisée pour des liaisons longues, avec un grand débit : 150 M bits/s.
Les fibres monomodes :
o Diamètre du cœur : 10 µm.
o Bande passante : plusieurs GHz.km.
o Affaiblissement à 850 nm : 2 dB / km.
⇒ Utilisée pour des liaisons longues, avec un haut débit : 500 M bits/s.

3 Modulation d'amplitude et modulation de Fréquence

86
a Modulation d'amplitude (AM)
Expression temporelle du signal modulé en amplitude
Signal basse fréquence BF contenant l'information :

Signal haute fréquence HF (porteuse) :

Signal AM (porteuse modulée en amplitude par le signal BF) :

La modulation d'amplitude est essentiellement une opération de multiplication :

87
On a v(t) = p(t) + k s(t) p(t) = (1 + k s(t)) p(t) = (1 + k.S cos Ωt) p(t)
v(t) = (1 + m cos Ωt) p(t) avec m = k.S
Définition : Dans l'expression du signal AM : v(t) = (1 + m cos Ωt ) p(t) , la constante m est
appelée indice de modulation.

Spectre du signal AM
Expression de v(t) : v(t) = (1 + m cos Ωt) p(t) = (1 + m cos Ωt) P cos ω0t
v(t) = P cos ω0t + mP cos Ωt cos ω0t

Pour un signal BF sinusoïdal, il apparaît dans le signal AM, trois composantes spectrales de
fréquences respectives f0 ; f0 – F et f0 + F

Lorsque le signal BF est sinusoïdal, le spectre du signal AM est composé d'une raie à la
fréquence f0 (porteuse) et de deux raies latérales de fréquences respectives f0-F et f0+F.
La largeur spectrale du signal AM est donc égale à 2F.

88
Remarque : Le signal BF est en général un signal composé d'un grand nombre de fréquences
(spectre continu). La modulation a permis de déplacer le spectre du signal BF autour de la
fréquence de la porteuse pour permettre la transmission (figure ci-dessous) :

Principe de modulation
On peut effectuer une modulation AM par multiplication du signal modulant et de la porteuse.

89
Remarque : Ce procédé se nomme modulation d'amplitude à porteuse supprimée. La
puissance de l'émetteur sert uniquement pour transmettre le signal contenant l'information
(absence de la raie "porteuse" dans le spectre).

Démodulation d'un signal AM à porteuse supprimée


Le principe est simple, il suffit de multiplier le signal AM par la porteuse et ensuite effectuer
un filtrage passe-bas (figure ci-dessous) :

Reconstitution de la porteuse :
La difficulté consiste à reconstituer une porteuse absente dans le signal de réception. On
utilise pour cela une boucle à verrouillage de phase (PLL) dont le principe est résumé dans le
schéma ci-dessous :

90
Grossièrement, on peut dire que la PLL n'est sensible qu'à la phase (fréquence) et non à
l'amplitude. Le signal en sortie sera donc d'amplitude constante et à la fréquence de la
porteuse.

Démodulation par détection d'enveloppe


Dans le cas d'une modulation avec porteuse, la démodulation peut se faire à l'aide de
composants discrets : une diode de redressement rapide et un condensateur.

Les conditions nécessaires pour une démodulation correcte sont :


m<1;
ω >> Ω (au moins 100 fois plus grand).
En pratique, les réglages suivants sont utilisés :
f = fi = 455 kHz (fréquence intermédiaire) ;
m ≈ 70 % ;
FMAX = 5 kHz ;
La constante de temps τ = RC doit être petite devant T = 2π / Ω ;
Pour filtrer la haute fréquence, τ doit être grande devant Tporteuse = 2π / ω.

91
→ En pratique, on pourra prendre

b Modulation de fréquence FM
Expression temporelle du signal FM

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Spectre du signal FM

Remarque : Plus l'indice m est grand, plus l'encombrement spectral est élevé.
Règle de Carson : La bande passante B nécessaire pour transmettre un signal FM,
d'excursion de fréquence ∆f et modulé par un signal sinusoïdal de fréquence F, est donné par
la formule : B ≈ 2 (F+ ∆f ) = 2F ( 1 + m ).

La modulation de fréquence en pratique :


1 Emission dans la bande CB : f0 = 27 MHz ; F ≈ 4 kHz et B = 10 kHz (m ≈ 0,25).
⇒ Emission à faible excursion de fréquence (∆f ≈ +/- 1kHz).
2 Emission dans la bande FM : f0 = 100 MHz ; F ≈ 20 kHz et B ≈ 200 kHz (m ≈ 4).

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⇒ Emission à excursion de fréquence moyenne (∆f ≈ +/- 75 kHz).
3 Emission satellite : f0 = 10 GHz ; F ≈ 8 MHz et B ≈ 30 MHz (m ≈ 1).
⇒ Emission à excursion de fréquence élevée (∆f ≈ +/- 8 MHz).

Cas particulier : la modulation FSK


Définition : Le signal modulant s(t) est un signal numérique (Fréquency Shift Keying)
Expression temporelle : (TB sera la période du signal numérique)

v(t) = V sin [2π (f0 + m(t) ∆f) t ] avec m(t) = +1 bit 1 ou m(t) = -1 bit 0.
Donc si m = +1 v(t) = V sin [2π (f0 + ∆f) t] = v1 (t) et
si m = -1 v(t) = V sin [2π (f0 - ∆f) t] = v2 (t).
Spectre

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Démodulation (réception)

Le schéma de principe du démodulateur est représenté ci-dessus :


Le multiplicateur permet de "décaler" le spectre de v(f) ;
L'ADI monté en intégrateur sera initialisé au début de chaque motif (fermeture brève
de l'interrupteur K1) ;
L'interrupteur K2 joue le rôle d'échantillonneur bloqueur et termine la reconstitution
du signal numérique.

4 Transmissions a modulation digitale (MIC)

a Introduction

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Dans les modulations AM et FM déjà étudiées, l'information était véhiculée par un signal
haute fréquence sinusoïdal (porteuse).
Dans la modulation digitale, le signal transportant l'information sera de type impulsionnel
(digital).

b Transmission de mesures
Quand le capteur est éloigné du système d'acquisition, on transmet directement les données du
signal numérisé. Le signal est donc convertit par un CAN et ce sont les données numériques
qui sont transmises en série.
On parle alors transmission en bande de base ou PCM (Pulse Code Modulation).
Le schéma ci-dessous illustre une transmission de type PCM :

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c Exemple de transmission numérique : la liaison RS 485
La liaison série RS 485 s'effectue sur deux fils et peut atteindre plusieurs centaines de mètres.
L'oscillogramme ci-dessous correspond à la transmission d'un octet.

L'observation de l'oscillogramme nous permet d'en déduire les caractéristiques de la liaison


RS 485 :
Le "0" logique correspond à une tension de +3V ( ligne au repos ).
Le "1" logique correspond à une tension de –3V.
9 bits sont transmis, il y a donc un bit de start de niveau logique "1" (le plus à gauche)
La transmission d'un bit dure 50 µs, ce qui donne une fréquence de 20 000 bits/s .

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La valeur exacte est 19200 bits/s ou 19200 bauds.
Les valeurs normalisées de vitesse transmissions sont : 300 ; 600 ; 1200 ; 2400 ; 9600 ou
19200 bauds.
Une autre propriété de cette liaison est de transmettre en premier le bit de poids faible.
L'octet transmis dans notre exemple est donc : [ 1 0 0 1 1 0 1 0 ].

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