Vous êtes sur la page 1sur 16

INTRODUCTION À L ’ ASSAINISSEMENT

I- Concept de l’assainissement et ses objectifs


I-1 Définition
L’assainissement est un processus destiné à améliorer et à retrouver des bases saines. Dans
le domaine financier, l’assainissement vise à une meilleure structure financière d’une
entreprise et son équilibre financier à un niveau permettant de dégager un actif net
positif. Par contre dans le domaine comptable, l’assainissement vise la conformité des
soldes des comptes avec les existants réels détenus ou exigibles. Cette forme
d’assainissement n’a d’effet que sur les portes - feuilles des personnes morales ou
physiques.

Une autre forme d’assainissement qui est en relation directe avec le cadre de vie joue un
rôle prépondérant dans le développement des milieux urbains et ruraux.

Ensemble des techniques de collecte, de transport et de traitement des eaux usées et


pluviales d'une agglomération (Assainissement collectif), d'un site industriel (voir
établissement classé), ou d'une parcelle privée (Assainissement autonome) avant leur rejet
dans le Milieu naturel. L'élimination des boues issues des dispositifs de traitement fait partie
de l'Assainissement. Elle permet d’assurer un environnement vivable pour les populations.
Pour cela des moyens physiques, institutionnels et sociaux sont mis en place afin d’atteindre
les objectifs.

I-2 Objectifs
L’assainissement assure la protection de la santé de la population. Elle permet de
sauvegarder le milieu nature. Ainsi les maladies liées au milieu malsain peuvent être évitées.
L’eau dans le milieu naturel influe par sa quantité et sa qualité sur la santé de l’homme. Les
déchets solides et liquides engendrent des maladies par transmission fécale-orale (diarrhée,
typhoïde, hépatites, choléra), ou liées à un vecteur (paludisme, filariose, dengue). Le
mauvais assainissement de base, en particulier les latrines défectueuses ou inexistantes
provoquent la bilharziose, nématodes.

L’assainissement permet la collecte, l’évacuation et le traitement des déchets solides et


liquides afin de minimiser les risques pour la santé et pour l’environnement.

Les eaux de ruissellement peuvent entraîner, lors des fortes pluies, des inondations, des
éboulements et une détérioration des routes et des bâtiments. L'assainissement vise ainsi à
assurer la protection des biens et des personnes jusqu'à une certaine intensité de pluie.

Cours d’assainissement Page 1


En générale, l’assainissement s’applique à l’évacuation et au traitement des déchets solides,
déchets liquides, et des eaux de pluies de lavage de drainage. Elles ont différentes origines à
savoir les domiciles, les milieux agricoles.

II- Application de l’assainissement

II-1 Excréta

La collecte et l’évacuation des excréta sont des aspects important dans la vie domestique.
Les excréta doivent être collectée dans des lieux appropriés. La défécation non contrôlée
est une source importante de maladies et de gêne dans la vie quotidienne. L’évacuation se
fait soit à distance soit sur place. A distance la toilette est reliée à un réseau d’égout qui
évacue à la fois les solides et les liquides. Dans un autre cas, on utilise une fosse septique,
qui évacue les liquides et retient les solides. Dans les deux cas 25 litres d’eau par jour et par
personnes sont nécessaires. L’évacuation sur place consiste à utiliser des latrines avec une
fosse dans laquelle les excrétas sont déposés

II-2 Déchets solides


La gestion des déchets solides permet d’éviter la reproduction de moustique et des rats. Les
odeurs et la pollution de l’eau et de l’air peuvent être évitées. Les déchets non collecté
bloquent les canaux, les caniveaux et les voies d’accès. Une personne produit en moyenne
un 1kg de déchets solides par jour. La gestion des déchets implique la collecte et le
transport. Afin de permettre une réutilisation ou recyclage des déchets, le procédé de tri
sélectif s’impose. Le traitement des déchets provient de leur dépôt dans une décharge
aménagé ou non, par incinération ou par compostage.

II-1 Déchets liquides


Les déchets liquides sont différenciés en fonction de leur provenance. Il y a les déchets
liquides provenant des eaux usées domestiques (salle de bain, cuisine..) et les déchets
liquides provenant des établissements industriels et agricoles (usines agro-alimentaire,
usines textiles chimiques…..). Ces eaux usées proviennent des activités humaines. Source de
maladies, de nuisances olfactives, ces eaux doivent subir une épuration avant d’être rejetées
dans le milieu naturel.

II-2 Eaux de ruissèlement


Les eaux proviennent grande partie des eaux de pluie. Elles s’écoulent en surface et sont
source de problème dans les zones urbaines où le sol est imperméabilisé par les nombreuses
constructions de routes et de bâtiments. Parfois ces eaux stagnent et sont les lieux de
reproduction des moustiques. Ces eaux sont source d’inondation et de dommage
immobilier. C’est pourquoi le drainage des eaux est plus qu’important.

Cours d’assainissement Page 2


II-3 Eaux de drainage

Les eaux drainage permettent d’évacuer l’excès vers le milieu naturel. Les cours d’eau
peuvent servir d’exutoire pour l’acheminement de ces eaux. De même, les plans d’eau
comme les lacs naturels ou artificiel (bassin de rétention) peuvent également être utilisés.
Lorsque les difficultés en surface se posent, des zones d’infiltration sont les mieux indiquées
pour éviter l’inondation.

III- Système d’évacuation

Un système d’égout permet de drainer les eaux de ruissellement. Un système de caniveaux


collecte ces eaux afin de les acheminer vers les égouts souterrains. Les eaux provenant des
toitures des maisons sont acheminé par un système de gouttière.

Les bâtiments sont reliés à système de canalisation qui permet d’acheminer les eaux usées
vers les stations de traitement d’épuration. Grâce à un siphon, les retours d’odeurs sont
évités à l’intérieur du bâtiment.

Plusieurs autres systèmes existent, ils feront l’objet d’attention particulière dans la suite du
cours.

Le cours est deux parties :

• Assainissement pluvial
• Assainissement des eaux usées

Cours d’assainissement Page 3


Les bases de l’assainissement pluvial
I. Catégories de pluies
I.1 Formation de la pluie
La pluie naît du refroidissement de masse d’air dont la vapeur d’eau va se condenser. Ce
refroidissement est généralement issu d’une détente de l’air (baisse de sa pression) par
l’élévation de l’air (la pression diminue avec l’altitude)

I.2 pluie de frontogenèse


Pluie de frontogenèse : elles sont issues du déplacement sur de vastes étendues de masse
d’air qui vont donc rencontrer d’autres masses d’air et créer des fronts froids ou chauds
selon que l’air en déplacement est plus froid ou plus chaud que l’air en place.

Figure 1 : Front Froid et Front chaud

Ces pluies s’étendent sur des dizaines de kilomètres et peuvent durer, en un point donné,
plusieurs dizaines d’heures. Les pluies sont généralement peu violentes en intensité, sauf
pour les fronts froids qui peuvent parfois entraîner des précipitations plus violentes

I.3 Pluie de convection


Elles proviennent d’un réchauffement local et relativement rapide de l’air, qui, devenant
plus chaud que l’air ambiant, donc plus léger, monte et se détend au fur et à mesure. Ce
phénomène donne naissance à des nuages bourgeonnants, depuis les cumulus pour ce qui
est des convections faibles jusqu’au cumulonimbus pour les plus importantes. On assiste
alors à des orages plus ou moins violents qui peuvent générer des intensités
pluviométriques très importantes et dévastatrices. Un orage est d’étendue faible (cercle de
quelques kilomètres de diamètre) et dure au maximum quelques heures.

Figure 2 : Pluie convective ou Orage

Cours d’assainissement Page 4


II Conséquences des pluies

II-1 inondations
Tous ces types de pluies peuvent entrainer des inondations en milieu urbain.
Dans le premier cas (pluies de frontogenèse), les eaux proviennent du ruissellement sur des
bassins versants étendus et la ville est inondée par débordement des cours d’eau. Ces
inondations sont souvent prévisibles à moyen terme et la lutte contre ces phénomènes
commence souvent par l’aménagement du milieu rural et/ ou la construction de digues pour
Limiter l’envahissement des zones sensibles.
Dans le deuxième cas, la pluie touche directement la ville et /ou sa périphérie et le
ruissèlement se développe dans le milieu urbain. Les délais de prévision sont franchement
court, voire inexistants, et la lutte contre ce type d’inondation passe par les techniques
d’assainissement pluvial et d’aménagement urbain.

II-2 Caractères aléatoires de la pluie


Une discipline de plus en plus utile comme l’hydrologie statistique permet d’analyser les
données de pluies. La pluie est un phénomène aléatoire.
A partir des maxima annuels pour différentes durées, on bâtit des courbes dites ‘courbes
IDF’ (courbes Intensité-Durée-Fréquence) qui permettent d’estimer une intensité moyenne
(I), pendant une durée D, avec une fréquence F (donc une période de retour l/F).

Figure 3 : Courbe IDF

Des ajustements numériques sont possibles grâce à la formule de montana (formules très
utilisée).

 
,    

avec i(t, F) est l’intensité moyenne pendant la durée t avec une fréquence F
a F) et b(F) des coefficients d’ajustement

NB : b doit être toujours negatif afin d’assurer la decroissance de la courbe IDF

la courbe IDF peut être transformé en courbes HDF (Hauteurs Durée Fréquence)

,      

b’(F) des coefficients d’ajustement toujours positifs

Cours d’assainissement Page 5


     
,   , .     .       

b’(F)= b(F) + 1

Unités : i en mm/h et t en mn ou i en mm/mn et t en mn

Formule de Talbot :

,  
  

Formule de Keifer et Chu :



,      


III. Estimation de la pluie de projet


Il s'agit d'élaborer une pluie fictive contre laquelle on dimensionnera les ouvrages et réseaux
hydrauliques.

III.1 Pluie à intensité constante


Cette estimation est la plus simple qui soit. Elle consiste à choisir des fréquences
d’apparition (ou d’une période de retour) et d’une durée. A partir des courbes IDF, on
calcule l’intensité moyenne constante sur la durée choisie.

Figure 4 : Pluie de projet à intensité constante

III.2 Pluie de Keifer et Chu


La détermination de la pluie de projet consiste à considérer une pluie dont le maximum
d’intensité se produit au début de l’évènement pluvieux. Ensuite, pour chaque durée t de la
pluie, on associe une intensité moyenne calculée à partir des courbes IDF (ce qui implique
qu’on ait choisi une période de retour).

Cours d’assainissement Page 6


Figure 5 : 1ère étape de la pluie de projet de Keifer et Chu

'

III.3 Pluie double triangle


Selon Desbordes, elle est constituée de 2 parties triangulaires qui correspondent à une
période de pluie intense encadrée par une période de pluie plus faible. Ces 2 périodes
peuvent avoir des périodes de retour différentes et la pluie peut être symétrique ou non.
Cette forme est inspirée du fait que les pluies engendrant des dysfonctionnements dans les
réseaux d’assainissement sont généralement constituées d’une période de pluie intense,

Cours d’assainissement Page 7


période encadrée par une pluie moyenne de quelques heures, configuration qui contribue à
saturer les capacités de stockage du réseau avant l’arrivée de la pluie maximale.

Pluie de projet « double triange » de Desbordes ( à gauche) et Chocat (à droite)


Chocat a propose un calcul simplifié de cette pluie en prenant comme hypothèse :
- même période de retour tout le temps
- hyétogramme symétrique
Cette pluie est caractérisée par les valeurs :
- tr = instant du début de la période intense
- t2 = instant du maximum
- t3 = fin de la pluie
- it = intensité du début de la période intense
- iz = intensité maximale
Soit K le temps de retard (ou lag-time ; sur les fonctions de transfert) du bassin versant où on
simule la pluie, les temps caractéristiques du hyétogramme sont ainsi estimés :
t1=2.25 K , t2=2.5 K , t3=5 K

Cours d’assainissement Page 8


Cours d’assainissement Page 9
Technique de Maitrise des eaux
pluviales en milieu urbain
I- Influence de l’urbanisation sur les eaux de pluviales
I-1 Mise en mise par de la formule rationnelle
Formule rationnelle Q=C x i x A
appliquée à un bassin versant à un instant t.
Une urbanisation mal maîtrisée entraîne :
• une extension des surfaces raccordées, donc A augmente (en tout cas, la surface
raccordée directement au réseau augmente) ;
• une densification de l’urbanisation, donc C augmente ;
• une diminution des temps de concentration, donc i(t, T) augmente.
Tous les facteurs de la formule rationnelle augmentent, donc Q augmente en quelque sorte
trois fois plus vite.

I-2 Etude d’un hydrogramme de crue en milieu urbanisé

Figure 1 : Influence de l’urbanisation sur l’écoulement

Conséquence : Eloigner le plus loin et le plus vite possible les eaux pluviales

Contraire : Stocker et infiltrer les eaux pluviales (ou limiter les débits de pointe évacués)

Cours d’assainissement Page 10


Elles peuvent être conçues de façon totalement autonomes, on parle alors de techniques
alternatives, ou bien venir suppléer les insuffisances d’un réseau ’assainissement, on parle
alors plutôt de techniques compensatoires (mais il s’agit bien des mêmes techniques).

II- Bassin de rétention


Les bassins de rétention représentent une opportunité intéressante d’un point de vue hydraulique et
hydrologique :

• hydraulique car ils permettent de lutter efficacement contre les pointes de débits, donc de
protéger les ouvrages aval et le milieu récepteur contre les phénomènes d’érosion
notamment.
• hydrologique car ils permettent de constituer une réserve d’eau, soit dédiée à l’infiltration
(Alimentation de la nappe), soit à des usages tels que l’irrigation (maraîchages).

II-1 Bassin eau - bassin sec


Si l’eau est toujours présente dans le bassin, y compris hors période pluvieuse, on parle de bassin en
eau, de bassin sec dans le cas contraire. Dans le premier cas, le marnage de l’eau permettra de
stocker les eaux de ruissellement.

II-2 Bassin endiguer – dépression naturelle


Cette différentiation va influer en terme de génie civil, un bassin endigué entraînant des travaux plus
importants et des protections (déversoirs) de la (ou des) digue(s). Les coûts seront aussi plus
importants, toutes choses égales par ailleurs.
C’est la topographie des lieux et le volume à stocker qui permettront de choisir l’un ou l’autre type
de bassin. Dans tous les cas, il y a souvent un minimum de travaux de génie civil à réaliser
(surcreusement au moins).

II-3 Bassin étanche - bassin infiltration


Un bassin peut-être étanche (donc ne pas infiltrer) soit parce que le terrain en place est
imperméable, soit parce qu’on ne veut pas infiltrer. Ce deuxième cas se produit si les eaux de
ruissellement sont de mauvaise qualité et que l’on veut protéger le sous-sol et/ou la nappe.
On a intérêt à implanter un bassin d’infiltration quand cela est possible : sol perméable, nappe non
vulnérable. On rétablit ainsi un cycle de l’eau plus naturel par rapport à l’impact de l’urbanisation
(développement des surfaces imperméables). Notons qu’on peut augmenter les capacités
d’infiltration en y adjoignant d’autres techniques (puits d’infiltration essentiellement). Un bassin
peut-être étanche (donc ne pas infiltrer) soit parce que le terrain en place est

II-4 Bassin enterré - bassin ouvert


Les bassins enterrés se rencontrent en milieu urbain dense, où la place est comptée, et ils sont
généralement là comme une technique compensatoire, à l’appui du réseau d’assainissement, Par la
technologie qu’ils impliquent et les coûts très importants qu’ils induisent, ils ne sont pas adaptés aux
pays en développement où il est nettement préférable de développer des bassins ouverts.

Cours d’assainissement Page 11


III- Dimensionnement des bassins

III-1 méthodes simplifiées


Ces méthodes reposent sur deux hypothèses simplificatrices :
La vidange du bassin se réalise à débit constant. Cas du seuil flottant, vidange dépend de Hauteur.
La pluie parvient instantanément dans le bassin. il n’y a pas de fonction de
transfert pluie nette-débit, sinon une fonction ‘identité’. Cette simplification est
d’autant plus valide que le bassin versant drainé est petit (1 à 2 ha).

• La première hypothèse :
Sous-estimer le volume à stocker dans la retenue dans la mesure où on mènera les calculs avec un
débit de vidange correspondant au débit maximum.

• La seconde hypothèse :
Surestimer le volume à stocker puisque qu’en réalité, l’effet dynamique de la propagation des débits
va étaler dans le temps les apports à la retenue.

III-2 Méthode des pluies

Figure 2: Transformation de la courbe IDF en HDF

Soit Ca, le coefficient d’apport du bassin versant.


Le coefficient d’apport représente la part du volume ruisselé sur le volume précipité. Bien que de
même définition, le coefficient d’apport n’est pas toujours le coefficient de ruissellement qui peut
par exemple être assimilé au coefficient d’imperméabilisation en zone urbain.

Cours d’assainissement Page 12


Figure 3 : Calcul de la hauteur maximale à stocker

Le volume à stocker se déduit ensuite par la formule V = A x Hmax

Remarque
Cette méthode revient à considérer une pluie de projet de Kiefer et Chu totalement avancée.
On fait implicitement l’hypothèse que le bassin est vide quand arrive la pluie.

Cours d’assainissement Page 13


Cours d’assainissement Page 14
Cours d’assainissement Page 15
Cours d’assainissement Page 16

Vous aimerez peut-être aussi