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Texte 1 : François Rabelais, Gargantua, édition de 1542, traduction de Gérard Milhe Poutingon,

Hatier.

Prologue de l’auteur

Buveurs très illustres, et vous, vérolés1 très précieux (car c’est à vous, à personne d’autre, que sont dédiés
mes écrits), Alcibiade, dans le dialogue de Platon intitulé Le Banquet, au moment de faire l’éloge de son
précepteur Socrate, lequel était unanimement reconnu comme le prince des philosophes, dit entre autres
compliments qu’il était semblable aux silènes.

5 Les silènes étaient jadis de petites boîtes comme celles que nous voyons aujourd’hui dans les boutiques
d’apothicaires, le couvercle décoré de figures amusantes et frivoles telles que harpies2, satyres, oisons bridés,
lièvres cornus, canes bâtées, boucs volants, cerfs attelés et autres semblables peintures imaginées pour faire
rire les gens (Silène, maître du bon Bacchus, était ainsi fait). Toutefois, à l’intérieur, on conservait de fines
substances : baume, ambres gris, amomon3, musc, civette, pierreries et autres choses précieuses.

10 Tel était Socrate. Car, en jugeant son aspect et en l’estimant selon son apparence, vous n’en auriez pas donné
une pelure d’oignon, tant il était laid et ridicule : le nez pointu, le regard bovin, le visage d’un fou, simple
dans ses mœurs, rustique dans ses vêtements, pauvre, malheureux avec les femmes, inapte à toutes les
fonctions de la société, toujours riant, toujours trinquant à la santé de chacun, toujours se moquant, toujours
dissimulant son divin savoir. Or, en ouvrant cette boîte, vous auriez découvert à l’intérieur une substance
15 céleste et inappréciable : une intelligence surhumaine, une force d’âme incroyable, un courage invincible,
une sobriété sans pareille, une complète sérénité, une parfaite confiance en soi, un mépris absolu envers
tout ce pourquoi les hommes veillent, courent, travaillent, naviguent et bataillent.

A votre avis, pourquoi ce prélude et coup d’essai ? Pour que vous, mes bons disciples (ainsi que quelques
autres fous oisifs), lorsque vous lirez les joyeux titres de certains livres imaginés par moi, comme Gargantua,
20 Pantagruel, Fessepinte, La Dignité des Braguettes, Sur les haricots au lard cum commento, etc., vous ne
pensiez trop rapidement que leur contenu n’est que moqueries, folâtreries et menteries joyeuses, l’enseigne
extérieure de la boutique (c’est le titre) étant généralement interprétée, sans recherche plus approfondie,
comme un signe de dérision et de plaisanteries.

1 Vérolés : atteint de la vérole, maladie transmise par les voies sexuelles.


2 Harpies : monstres mythologiques ayant un corps de rapace et une tête de femme ; satyres : créatures mythologiques ayant des
pieds, des oreilles et une queue de bouc ; oisons bridés : expression désignant une personne stupide et innocente ; canes bâtées :
version déformée de l’expression « âne bâté », désignant une personne stupide et têtue.
3 Amomon : mot tiré du grec, « plante odorante » ; musc : matière brune et odorante d’origine animale ; civette : sorte de musc

tiré de la civette, animal ressemblant à un chat sauvage.


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Texte 2 : François Rabelais, Gargantua, extrait du chapitre 6 Comment Gargantua naquit d’une
façon bien étrange, édition de 1542, traduction de Gérard Milhe Poutingon, Hatier.

La nativité
A cause de ce contretemps, une partie du placenta se relâcha. L’enfant le traversa d’un sursaut, entra dans
la veine cave et, grimpant par le diaphragme jusqu’au-dessus des épaules (là où ladite veine se sépare en
deux), continua son chemin vers la gauche puis sortit par l’oreille de ce même côté.

Dès qu’il fut né, il ne cria pas, comme les autres bébés : « Mies ! mies ! mies ! » Mais, à haute voix, il s’écria :
5 « A boire ! A boire ! », comme s’il invitait tout le monde à boire. Et si fort qu’il fut entendu dans tout le pays
de Beuxes et du Bibarais.

Je suppose que vous ne croyez pas en cette étrange nativité. Si vous n’y croyez pas, je ne m’en soucie guère.
Mais un homme de bien, un homme de bon sens, croit toujours ce qu’on lui dit et ce qu’il trouve écrit.

Est-ce contre notre loi, contre notre foi, contre notre raison, contre les saintes Ecritures ? Pour ma part, je
10 ne trouve rien dans la sainte Bible qui s’y oppose. Et si telle avait été la volonté de Dieu, diriez-vous qu’Il
n’aurait pu mener à bien cette nativité ? Ha, de grâce ! n’emberlificotez jamais vos esprits avec ce genre de
pensées stupides. Car je vous dis que, à Dieu, rien n’est impossible. S’Il le voulait, les femmes auraient
dorénavant leurs enfants de cette façon, par l’oreille. Bacchus n’est-il pas sorti de la cuisse de Jupiter ?
Roquetaillade ne naquit-il pas du talon de sa mère ? Croquemouche de la pantoufle de sa nourrice ? Minerve
15 n’est-elle pas née du cerveau de Jupiter, par l’oreille ? Adonis par l’écorce d’un arbre à myrrhe ? Castor et
Pollux d’un œuf pondu et couvé par Léda ? Et vous seriez bien davantage ébahis et étonnés si je vous exposais
maintenant tout le chapitre de Pline sur les naissances étranges et contre nature. Or je ne suis point un aussi
fieffé menteur que lui ! Lisez le septième chapitre de son Histoire naturelle, chapitre III, et ne me cassez plus
les pieds.

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Texte 3 : François Rabelais, Gargantua, extrait du chapitre 57 Comment était réglée la manière
de vivre des Thélémites, édition de 1542, traduction de Gérard Milhe Poutingon, Hatier.

Toute leur vie était organisée non selon des lois, statuts ou règles, mais selon volonté et libre arbitre. Ils se
levaient quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand l’envie leur en
venait. Nul ne les réveillait, nul ne les forçait ni à boire ni à manger, ni à faire quoi que ce soit. Ainsi l’avait
voulu Gargantua. Ils n’avaient pour seule règle que cette clause : Fais ce que tu voudras. Car les gens libres,
5 bien nés et bien instruits, discutant en honnêtes compagnies, ont par nature un instinct, un aiguillon, qui les
pousse toujours vers les actions vertueuses et les écarte du vice. Ils nommaient cet instinct : honneur. Quand
une vile et contraignante sujétion les abaisse et les asservit, ils utilisaient ce noble penchant, par lequel ils
tendent librement vers la vertu pour se libérer du joug de la servitude (car toujours l’homme entreprend ce
qui lui est défendu et convoite ce qui lui est refusé).

10 Avec un louable esprit d’émulation inspiré par cette liberté, tous redoublaient d’efforts pour faire ce qu’ils
voyaient plaire à un seul. Si l’un ou l’une disait : « Buvons », tous buvaient. Si l’on disait : « Jouons », tous
jouaient. Si l’on disait : « Allons nous amuser dans les champs », tous y allaient. Si c’était pour chasser au vol,
les dames, montées sur de beaux chevaux, leurs élégants palefrois, portaient chacune sur leur poing joliment
ganté un épervier, un lanier ou un émerillon. Les hommes avaient les autres oiseaux de proie.
15 Ils étaient si bien instruits que tous savaient lire, écrire, chanter, jouer d’harmonieux instruments, parler cinq
ou six langues dans lesquelles ils composaient en vers ou en prose. Jamais on ne vit ailleurs chevaliers aussi
preux, galants, adroits à pied comme à cheval, vigoureux, alertes, habiles à toutes sortes d’armes. Jamais on
ne vit dames aussi élégantes, mignonnes, agréables, adroites aux travaux d’aiguille et à toutes les activités
convenant à toute femme noble et libre.
20 Aussi, quand le temps était venu de quitter l’abbaye, à la demande des parents ou pour toute autre raison,
chacun emmenait l’une des dames, celle qui l’avait choisi pour fidèle ami. Puis ils se mariaient. Et, s’ils avaient
bien vécu à Thélème, dans la fidélité et l’amitié, ils continuaient ainsi durant leur mariage et s’aimaient à la
fin de leur vie comme au jour de leurs noces.

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Texte 4 : Jean de La Bruyère, Les Caractères, Chapitre XI, "De l'homme", 1688.

Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s'ils
n'étaient point. Non content de remplir à une table la première place, il occupe lui seul celle
de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend
maître du plat, et fait son propre1 de chaque service : il ne s'attache à aucun des mets, qu'il
5 n'ait achevé d'essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout à la fois. Il ne se
sert à table que de ses mains ; il manie les viandes2, les remanie, démembre, déchire, et en use
de manière qu'il faut que les conviés, s'ils veulent manger, mangent ses restes. Il ne leur
épargne aucune de ces malpropretés dégoûtantes, capables d'ôter l'appétit aux plus affamés ;
le jus et les sauces lui dégouttent du menton et de la barbe ; s'il enlève un ragoût de dessus un
10 plat, il le répand en chemin dans un autre plat et sur la nappe ; on le suit à la trace. Il mange
haut3 et avec grand bruit ; il roule les yeux en mangeant ; la table est pour lui un râtelier4 ; il
écure5 ses dents, et il continue à manger. Il se fait, quelque part où il se trouve, une manière
d'établissement6, et ne souffre pas d'être plus pressé7 au sermon ou au théâtre que dans sa
chambre. Il n'y a dans un carrosse que les places du fond qui lui conviennent ; dans toute
15 autre, si on veut l'en croire, il pâlit et tombe en faiblesse. S'il fait un voyage avec plusieurs, il
les prévient8 dans les hôtelleries, et il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le
meilleur lit. Il tourne tout à son usage ; ses valets, ceux d'autrui, courent dans le même temps
pour son service. Tout ce qu'il trouve sous sa main lui est propre, hardes9, équipages10. Il
embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne, ne connaît de
20 maux que les siens, que sa réplétion11 et sa bile, ne pleure point la mort des autres,
n'appréhende que la sienne, qu'il rachèterait volontiers de l'extinction du genre humain.

1 son propre : le sien.


2 viandes : se dit pour toute espèce de nourriture.
3 manger haut : manger bruyamment, en se faisant remarquer.
4 râtelier : assemblage de barreaux contenant le fourrage du bétail.
5 écurer : se curer.
6 une manière d'établissement : il fait comme s'il était chez lui.
7 pressé : serré dans la foule.
8 prévenir : devancer.
9 hardes : bagages.
10 équipage : tout ce qui est nécessaire pour voyager (chevaux, carrosses, habits, etc.).
11 réplétion : surcharge d'aliments dans l'appareil digestif.
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Texte 5 : Marivaux, Les Fausses Confidences, Acte I, scène 2, 1737.

DORANTE. − Elle a plus de cinquante mille livres de rente, Dubois.


DUBOIS. − Ah ! vous en avez bien soixante pour le moins.
DORANTE. − Et tu me dis qu’elle est extrêmement raisonnable ?
DUBOIS. − Tant mieux pour vous, et tant pis pour elle. Si vous lui plaisez, elle en sera si honteuse,
5 elle se débattra tant, elle deviendra si faible, qu’elle ne pourra se soutenir qu’en épousant ; vous
m’en direz des nouvelles. Vous l’avez vue et vous l’aimez ?
DORANTE. − Je l’aime avec passion, et c’est ce qui fait que je tremble !
DUBOIS. − Oh ! vous m’impa entez avec vos terreurs : eh que diantre ! un peu de confiance ;
vous réussirez, vous dis-je. Je m’en charge, je le veux, je l’ai mis là ; nous sommes convenus de
10 toutes nos actions ; toutes nos mesures sont prises ; je connais l’humeur de ma maîtresse, je sais
votre mérite, je sais mes talents, je vous conduis, et on vous aimera, toute raisonnable qu’on est
; on vous épousera, toute fière qu’on est, et on vous enrichira, tout ruiné que vous êtes,
entendez-vous ? Fierté, raison et richesse, il faudra que tout se rende. Quand l’amour parle, il est
le maître, et il parlera : adieu ; je vous quitte ; j’entends quelqu’un, c’est peut-être Monsieur
15 Remy ; nous voilà embarqués poursuivons. (Il fait quelques pas, et revient.) À propos, tâchez que
Marton prenne un peu de goût pour vous. L’amour et moi nous ferons le reste.

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Texte 6 : Marivaux, Les Fausses Confidences, Acte II, scène 10, 1737.

DUBOIS. - C'est par pure colère que j'ai fait cette menace, Madame, et voici la cause de la
dispute. En arrangeant l'appartement de Monsieur Dorante, j'y ai vu, par hasard, un tableau où
Madame est peinte, et j'ai cru qu'il fallait l'ôter, qu'il n'avait que faire là, qu'il n'était point décent
qu'il y restât ; de sorte que j'ai été pour le détacher ; ce butor est venu pour m'en empêcher, et
5 peu s'en est fallu que nous ne nous soyons battus.
ARLEQUIN. - Sans doute, de quoi t'avises-tu d'ôter ce tableau qui est tout à fait gracieux que mon
maître considérait, il n'y avait qu'un moment, avec toute la satisfaction possible ? Car je l'avais
vu qui l'avait contemplé de tout son cœur, et il prend fantaisie à ce brutal de le priver d'une
peinture qui réjouit cet honnête homme. Voyez la malice ! Ôte-lui quelque autre meuble, s'il en
10 a trop, mais laisse-lui cette pièce, animal.
DUBOIS. - Et moi je te dis qu'on ne la laissera point, que je la détacherai moi- même, que tu en
auras le démenti, et que Madame le voudra ainsi.
ARAMINTE. - Eh ! Que m'importe ? Il était bien nécessaire de faire ce bruit-là pour un vieux
tableau qu'on a mis là par hasard, et qui y est resté. Laissez-nous. Cela vaut-il la peine qu'on en
15 parle ?
MADAME ARGANTE, d'un ton aigre. - Vous m'excuserez, ma fille; ce n'est point là sa place, et il
n'y a qu'à l'ôter; votre intendant se passera bien de ses contemplations.
ARAMINTE, souriant d'un air railleur. - Oh ! Vous avez raison je ne pense pas qu'il les regrette. (À
Arlequin et à Dubois.) Retirez-vous tous deux.
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Texte 7 : Marivaux, Les Fausses Confidences, Acte III, scène 12, 1737.

ARAMINTE. − Vous donner mon portrait ! Songez-vous que ce serait avouer que je vous aime ?
DORANTE. − Que vous m'aimez, Madame ! Quelle idée ! qui pourrait se l'imaginer ?
ARAMINTE, d'un ton vif et naïf. - Et voilà pourtant ce qui m'arrive.
DORANTE, se jetant à ses genoux. - Je me meurs !
5 ARAMINTE. − Je ne sais plus où je suis. Modérez votre joie ; levez-vous, Dorante.
DORANTE, se lève, et tendrement. Je ne la mérite pas ; cette joie me transporte ; je ne la mérite
pas, Madame : vous allez me l'ôter ; mais, n'importe, il faut que vous soyez instruite.
ARAMINTE, étonnée. - Comment ! que voulez-vous dire ?
DORANTE. − Dans tout ce qui s'est passé chez vous, il n'y a rien de vrai que ma passion, qui est
10 infinie, et que le portrait que j'ai fait. Tous les incidents qui sont arrivés partent de l'industrie
d'un domestique qui savait mon amour, qui m'en plaint, qui par le charme de l'espérance du
plaisir de vous voir, m'a, pour ainsi dire, forcé de consentir à son stratagème : il voulait me faire
valoir auprès de vous. Voilà, Madame, ce que mon respect, mon amour et mon caractère ne me
permettent pas de vous cacher. J'aime encore mieux regretter votre tendresse que de la devoir à
15 l'artifice qui me l'a acquise ; j'aime mieux votre haine que le remords d'avoir trompé ce que
j'adore.
ARAMINTE, le regardant quelque temps sans parler. - Si j'apprenais cela d'un autre que de vous,
je vous haïrais, sans doute ; mais l'aveu que vous m'en faites vous-même, dans un moment
comme celui-ci, change tout. Ce trait de sincérité me charme, me paraît incroyable, et vous êtes
20 le plus honnête homme du monde. Après tout, puisque vous m'aimez véritablement, ce que
vous avez fait pour gagner mon cœur n'est point blâmable : il est permis à un amant de chercher
les moyens de plaire, et on doit lui pardonner, lorsqu'il a réussi.

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Texte 8 : Victor Hugo, Ruy Blas, Acte I, scène 5, 1838.

UN HUISSIER DE COUR, au fond du théâtre. La reine approche.


Prenez vos rangs, messieurs.
Les grands rideaux de la galerie vitrée s’ouvrent. Les seigneurs s’échelonnent près de la porte, des gardes font
la haie. Ruy Blas, haletant, hors de lui, vient sur le devant comme pour s’y réfugier. Don Salluste l’y suit.
5 DON SALLUSTE, bas à Ruy Blas. Est-ce que, sans reproche,
Quand votre sort grandit, votre esprit s’amoindrit ?
Réveillez-vous, Ruy Blas. Je vais quitter Madrid.
Ma petite maison, près du pont, où vous êtes,
— Je n’en veux rien garder, hormis les clefs secrètes, —
10 Ruy Blas, je vous la donne, et les muets aussi.
Vous recevrez bientôt d’autres ordres. Ainsi
Faites ma volonté, je fais votre fortune.
Montez, ne craignez rien, car l’heure est opportune.
La cour est un pays où l’on va sans voir clair.
15 Marchez les yeux bandés ; j’y vois pour vous, mon cher !
De nouveaux gardes paraissent au fond du théâtre.
L’HUISSIER, à haute voix. La reine !
RUY BLAS, à part. La reine ! ah !
La reine, vêtue magnifiquement, paraît, entourée de dames et de pages, sous un dais de velours écarlate porté
20 par quatre gentilshommes de chambre, tête nue. Ruy Blas, effaré, la regarde comme absorbé par cette
resplendissante vision. Tous les grands d’Espagne se couvrent, le marquis Del Basto, le comte d’Albe, le
marquis de Santa-Cruz, don Salluste. Don Salluste va rapidement au fauteuil, et y prend le chapeau, qu’il
apporte à Ruy Blas.
DON SALLUSTE, à Ruy Blas en lui mettant le chapeau sur la tête.
25 Quel vertige vous gagne ?
Couvrez-vous donc, César. Vous êtes grand d’Espagne.
RUY BLAS, éperdu, bas à don Salluste.
Et que m’ordonnez-vous, seigneur, présentement ?
DON SALLUSTE, lui montrant la reine qui traverse lentement la galerie.
30 De plaire à cette femme et d’être son amant.

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