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International College

Ras Beyrouth – École secondaire


Département de français

Récapitulatif grammaire bac blanc 16 décembre


Classes de 1ères 1-2-3-4
2023-2024

Étudier les relations logiques dans les phrases


surlignées et proposer une manipulation que vous
expliquerez.

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Objet d’étude : La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
Parcours associé : Écrire et combattre pour l’égalité
O.I. 1 : Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791.

EXHORTATION AUX HOMMES

1 Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui
ôteras pas moins ce droit. Dis-moi ? Qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe ?
Ta force ? Tes talents ? Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans sa
grandeur, dont tu sembles vouloir te rapprocher, et donne-moi, si tu l'oses, l'exemple de cet
5 empire tyrannique. Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette
enfin un coup d'œil sur toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à
l'évidence quand je t'en offre les moyens. Cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes
dans l'administration de la nature. Partout, tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent
avec un ensemble harmonieux à ce chef d'œuvre immortel.
10 L'homme seul s'est fagoté un principe de cette exception. Bizarre, aveugle, boursouflé
de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité, dans l'ignorance la plus
crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles ;
il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l'égalité, pour ne rien dire de plus.

PRÉAMBULE
Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la Nation, demandent d'être
15 constituées en Assemblée nationale. Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des
droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des
gouvernements, [elles] ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les droits
naturels, inaliénables et sacrés de la femme afin que cette déclaration, constamment présente
à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs […].

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Objet d’étude : La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
Parcours associé : Écrire et combattre pour l’égalité
O.I. 3 : Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791.

POSTAMBULE

1 Femme, réveille-toi ! Le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ;


reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n’est plus environné de préjugés, de
fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les
nuages de la sottise et de l’usurpation. L’homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin
5 de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa
compagne. Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les
avantages que vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain
plus signalé. Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des
hommes. Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de
1 l’homme. La réclamation de votre patrimoine fondée sur les sages décrets de la nature !
0 Qu’auriez-vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du Législateur des
noces de Cana ? Craignez-vous que nos Législateurs français, correcteurs de cette morale,
longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n’est plus de saison, ne vous
répètent : « Femmes, qu’y a-t-il de commun entre vous et nous ? » — Tout, auriez-vous à
répondre. S’ils s’obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en
1 contradiction avec leurs principes ; opposez courageusement la force de la raison aux vaines
5 prétentions de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez
toute l’énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles
adorateurs rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l’Être
Suprême. Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de
les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir.
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0 il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir.

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Objet d’étude : La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle
Parcours associé : Écrire et combattre pour l’égalité
P.A. 1 : Jean de La Fontaine, Fables, « Les animaux malades de la peste », VII, 1, 1678.

1 […] Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons


J'ai dévoré force moutons.
Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m'est arrivé quelquefois de manger
5 Le Berger.
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
1 - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
0 Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d'honneur.
Et quant au Berger l'on peut dire
1 Qu'il était digne de tous maux,
5 Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire1.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
On n'osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,
2 Les moins pardonnables offenses.
0 Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins2,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance
Qu'en un pré de Moines passant,
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
2 Quelque diable aussi me poussant,
5 Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet3.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
3 Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
0 Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! Quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.

3 Selon que vous serez puissant ou misérable,


5 Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

1 S’imaginent plus puissants


2 Chiens de berger
3 Accusation publique contre quelqu’un

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Objet d’étude : La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle


Parcours associé : Écrire et combattre pour l’égalité
P.A. 2 : Jean de La Bruyère, Les Caractères, « L’injustice sociale », 1687

1 Il y a des misères sur la terre qui saisissent le cœur. Il manque à quelques-uns jusqu'aux
aliments ; ils redoutent l'hiver ; ils appréhendent de vivre. L'on mange ailleurs des fruits
précoces ; l'on force la terre et les saisons pour fournir à sa délicatesse : de simples bourgeois,
seulement à cause qu'ils étaient riches, ont eu l'audace d'avaler en un seul morceau la
5 nourriture de cent familles. Tienne qui voudra contre de si grandes extrémités ; je ne veux être,
si je le puis, ni malheureux, ni heureux ; je me jette et me réfugie dans la médiocrité.
Il y a une espèce de honte d'être heureux à la vue de certaines misères.
L'on voit certains animaux farouches, des mâles, et des femelles, répandus par la campagne,
noirs, livides, et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu'ils fouillent et qu'ils remuent avec
10 une opiniâtreté invincible ; ils ont comme une voix articulée, et, quand ils se lèvent sur leurs
pieds, ils montrent une face humaine ; et en effet ils sont des hommes. Ils se retirent la nuit
dans des tanières, où ils vivent de pain noir, d'eau et de racines : ils épargnent aux autres
hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi de ne pas
manquer de ce pain qu'ils ont semé.
15 Si je compare ensemble les deux conditions des hommes les plus opposées, je veux dire les
grands avec le peuple, ce dernier me paraît content du nécessaire, et les autres sont inquiets et
pauvres avec le superflu. Un homme du peuple ne saurait faire aucun mal ; un grand ne veut
faire aucun bien et est capable de grands maux. Le peuple n'a guère d'esprit, et les grands n'ont
point d'âme : celui-là a un bon fond et n'a point de dehors, ceux-ci n'ont que des dehors et
20 qu'une simple superficie. Faut-il opter ? Je ne balance pas : je veux être peuple.

l'on force la terre et les saisons pour fournir à sa délicatesse


je ne veux être, si je le puis, ni malheureux, ni heureux ; je me jette et me réfugie dans la médiocrité.
ils épargnent aux autres hommes la peine de semer, de labourer et de recueillir pour vivre
Un homme du peuple ne saurait faire aucun mal ; un grand ne veut faire aucun bien et est capable de
grands maux.
Le peuple n'a guère d'esprit, et les grands n'ont point d'âme

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Objet d’étude : Le Roman et le Récit du Moyen âge au XXIe siècle
Parcours associé : Les romans d’énergie : création et destruction
P.A. 1 : Milan Kundera, L’insoutenable légèreté de l’être, 1984.

Tereza et Tomas vivent à Zurich depuis six mois quand Tomas découvre brutalement que sa femme
est repartie à Prague. Ce retour prend un caractère définitif car, depuis la répression du printemps
de Prague par l’URSS en 1968, les frontières tchèques sont fermées.

1 Il alla déjeuner au restaurant. Il se sentait triste, mais pendant le repas son désespoir initial
parut se lasser, comme s’il avait perdu de sa vigueur et qu’il n’en restât que la mélancolie. Il jetait un
regard en arrière sur les années passées avec elle et se disait que leur histoire ne pouvait pas mieux se
terminer. L’eût-on inventée, on n’aurait pas pu la conclure autrement.
5 Un jour, Tereza était venue chez lui sans prévenir. Un jour, elle était repartie de la même
manière. Elle était arrivée avec une lourde valise. Avec une lourde valise elle était repartie.
Il paya, sortit du restaurant et alla faire un tour dans les rues, plein d’une mélancolie de plus en plus
délicieuse. Il avait derrière lui sept années de vie avec Tereza et voilà qu’il constatait que ces années
étaient plus belles dans le souvenir qu’à l’instant où il les avait vécues.
10 L’amour entre lui et Tereza était certainement beau, mais aussi fatigant : il fallait toujours cacher
quelque chose, dissimuler, feindre, réparer, lui remonter le moral, la consoler, lui prouver
continuellement qu’il l’aimait, subir les reproches de sa jalousie, de sa souffrance, de ses rêves, se
sentir coupable, se justifier et s’excuser. Maintenant, la fatigue avait disparu et il ne restait que la
beauté.
15 La soirée du samedi commençait ; pour la première fois il se promenait seul dans Zurich et
aspirait profondément le parfum de sa liberté. L’aventure guettait à chaque coin de rue. L’avenir
redevenait un mystère. Il revenait à sa vie de célibataire, cette vie à laquelle il était certain autrefois
d’être destiné car c’était la seule où il pouvait être tel qu’il était vraiment.
Il avait vécu enchaîné à Tereza pendant sept ans et elle avait suivi du regard chacun de ses pas.
20 C’était comme si elle lui avait attaché des boulets aux chevilles. À présent, son pas était soudain
beaucoup plus léger. Il planait presque. Il se trouvait dans l’espace magique de Parménide : il
savourait la douce légèreté de l’être.

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