#7 MARS - AVRIL 2019

CINÉMA
GAY & PAS TRISTE
POURQUOI LE
NOUVEAU FILM
EXCLUSIF DE FRANÇOIS
OZON FAIT
THE MORNING
AFTER UN POLÉMIQUE ?
PORTFOLIO
DE 14 IMAGES HOMMAGE À
SIGNÉES FRED KARL LAGERFELD :
GOUDON MORT D’UNE ICÔNE
PLANÉTAIRE
DOSSIER
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 ÉDITO

Gay, pas triste et printanier

Un numéro tout chaud pour un printemps radieux qu’on
espère le plus doux possible. Une formule qui évolue: FRIENDLY Magazine
N°7 – bimestriel
Plus de variétés, plus de people, plus d’humour, plus Mars - Avril 2019
d’évasion, moins de tabous et surtout plus de sexe. Le
premier Friendly de l’année 2019 se veut dans la
continuité des précédents, c’est à dire totalement dé-
complexé et ouvert à toutes les fantaisies, qu’elles soient
bonnes ou mauvaises à faire circuler... Nous vous souhai- Directeur de la Publication :
tons de passer un bon moment avec ce magazine que Jean-Christophe Florentin
nous avons mis beaucoup de soin à préparer. Notre Editeur :
lectorat étant toujours plus nombreux, adulte et ouvert Medialyd
22 rue de la prévoyance
d’esprit, nous avons osé aller au-delà nos craintes et libé- 94300 Vincennes
rer nos chakras pour vous proposer des sujets brûlants. Tél. : 01 53 66 00 01
Pourquoi les mecs préfèrent les mecs ? Une tribune ex-
Rédacteur en chef :
clusive en explique les différentes raisons. Si ces raisons Rei Angjeli
ne suffisent pas, il suffit simplement de vous référer à nos ralpheangjeli@gmail.com
fabuleux conseils sexo. Comment faire jouir un homme
en deux minutes chrono ? Comment lui rentrer trois Maquette :
Vincent Ruiz
doigts en même temps ? Pourquoi les meilleurs amants Distribution France :
sont les pires connards ? Vous saurez tout, tout, tout sur MLP
le zizi. Si cette rubrique vous émoustille, direction l’ef-
Distribution reste du monde :
feuillage chic et l’univers créatif dans lequel nous plonge Export Press
Fred Goudon, le meilleur photographe français. Après
Crédit couv :
le cul, l’actu ? C’est un peu l’idée. On dit souvent que la Fred Goudon
masturbation rend bête, alors Friendly tente de mêler
N° CPPAP :
l’utile à l’agréable avec des sujets polémiques poussés 0420k91060
en profondeur (on vous voit venir, petits coquins) : Ton
Imprimé par :
Valentin n’est pas le meilleur coup de ta vie ? Lettre à un Rotimpress
homophobe ? L’Europe de l’est se décomplexe et prend (en Espagne)
la direction d’une nouvelle ère LGBT ? Vous verrez que le Photo de couverture:
monde bouge plus vite à une vitesse folle. Ce n’est pas
Model: Antoine - @antoineptr
un numéro spécial, c’est un numéro vérité. Alors attachez
ceintures car ça va déménager. Photographie & direction
artistique:
Fred Goudon (tous droits reservés)
@fredgoudonphotographe
Bonne lecture.

Samuel, infographiste sur-motivé et heureux de son

récent coming out

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 Billet
doux

Recrudescence des actes homophobes : faisons de la lutte contre le

sexisme et les LGBTQI phobies la Grande cause nationale 2019 !

Comme beaucoup d’entre vous, j’ai observé avec consternation la multiplication inquiétante des agressions homophobes et
transphobes en France. Récemment, le président d’Urgence Homophobie a été brutalisé à la sortie d’un restaurant. Peu avant,
c’est un couple de femmes qui était agressé. Sans oublier le terrible meurtre d’une personne transgenre, Vanesa, à la fin de
l’été. Ces actes de déferlement de haine et de violence sont devenus des épisodes quasi quotidiens. Devant ces faits, nous ne
pouvons garder le silence. Nous devons condamner et agir sans plus attendre.

Nous constatons toutes et tous également que la parole homophobe et transphobe s’est généreusement libérée depuis l’ou-
verture du mariage aux couples de même sexe.

Tout ceci interpelle notre responsabilité à toutes et à tous, citoyens, élus locaux, parlementaires et Gouvernement, et nous
intime l’ordre de mettre la puissance publique au service de tous les citoyens. Nous avons, en effet, trop longtemps établi
une hiérarchie entre les discriminations. Être raciste et antisémite, c’est heureusement grave et intolérable. En revanche, être
sexiste, homophobe ou transphobe, c’est vu comme une forme de liberté d’expression ! Nous devons cesser avec ce deux
poids, deux mesures.

Cela passe par la mobilisation de la société dans son ensemble.

Il est donc aujourd’hui plus que jamais nécessaire de mettre la lumière sur ces comportements. Pour ce faire, j’ai proposé au
Premier ministre que la lutte contre le sexisme et les LGBT phobies soit déclarée Grande cause nationale 2019.

Avec Elcs, j’ai même lancé une pétition sur change.org et je compte sur vous pour la signer et la faire tourner !

Jean-Luc Romero-Michel
@JeanLucRomero

7
ACTUS

Actualités
1
The Bi Life : La nouvelle émission
de dating qui prône les valeurs et
la représentation LGBT
Février 2019, les téléspectateurs habitués des chaînes
câblées, auront l’honneur de prendre leur pied devant
un tout nouveau concept de télé-réalité. The Bi Life c’est
quoi? C’est très simple à comprendre. Plusieurs céliba-
taires, hommes et femmes, multiplient les rencontres
dans le but de trouver l’amour. Et parmi les candidats de
cette première édition, on trouve plusieurs prétendants
homosexuels. Cette tendance à l’affirmation et à l’exposi-
tion du couple homosexuel, est une volonté affichée par
les producteurs de l’émission. The Bi Life offre une visibilité
à laquelle les bis ont rarement droit et a l’ambition de
combattre les préjugés tenaces sur la bisexualité. « Les
personnes bisexuelles vivent une sorte de double peine et
se sentent rejetées tant par les gays que les hétéros. On les
affuble du même coup de tout un tas de défauts : on les
considère comme instables, peu équilibrées, infidèles… »,
affirme le président de S.0.S homophobie, Joël Deumier.

2 L’acteur américain Jussie

Smollett victime d’une
agression homophobe
Une fois n’est pas coutume, les agressions homophobes
se succèdent à travers le monde. Cette fois-ci, c’est une
agression très médiatisée à laquelle il faut faire face.
En effet, c’est au tour de l’acteur américain Jussie Smollett,
vedette de la série Empire, d’être mis à mal par des écer-
velés. L’acteur a été tabassé par deux jeunes personnes en
plein centre ville de Chicago. Selon l’enquête des policiers,
Jussie Smollett a tout d’abord été menacé verbalement
par des insultes racistes et homophobes. Il a ensuite été
frappé par ces deux assaillants qui ont déversé sur lui «
une substance chimique inconnue », a précisé la police.
« A un moment donné, l’un d’eux a enroulé une corde
autour du cou de la victime », poursuit le communiqué.
« Etant donné la gravité des allégations, nous prenons
cette enquête très au sérieux et la traitons comme un
possible crime motivé par la haine », a indiqué le Chicago
Police Department. Malheureusement, il s’agit là d’une
tentative moderne de lynchage. L’agression de cet acteur
noir et ouvertement gay a provoqué une vive émotion
et déclenché un torrent de condamnations. La sénatrice
démocrate de Californie, candidate déclarée à l’élection
présidentielle de 2020, Kamala Harris, a qualifié l’évène-
ment de « tentative moderne de lynchage. » « Personne ne
devrait avoir peur pour sa vie au regard de son orientation
sexuelle ou de la couleur de sa peau. Nous devons com-
battre cette haine », a-t-elle écrit sur Twitter. Comme elle,
nous invitons ces connards sans cœur à aller se faire...

8
 Actualités
Instagram censuré en Indonésie
L’homophobie a encore frappé
3

C’est encore une triste nouvelle qui nous arrive de l’autre
côté du monde. Les autorités indonésiennes ont encore
fait preuve de leur «bienveillance» naturelle en fermant le
réseau social d’un jeune homosexuel, uniquement parce
que ce dernier publiait des photos de sa vie et assumait
ouvertement son homosexualité. Horreur... Cette décision
est intervenue après une lettre du ministère indonésien
des Communications avertissant la plateforme que les
contenus «pornographiques» contrevenaient à une loi
sur l’information en ligne. «Instagram s’est conformé à
la demande du ministère», a indiqué mercredi dans un
communiqué le porte-parole du ministère Ferdinandus
Setu. Le jeune commençait tout juste à assumer son
homosexualité. Bien loin le temps où il écrivait, en
légende, en dessous d’une photo de lui en soirée : «Ma
famille est très religieuse. Je dois prier cinq fois par jour,
mais j’ai un secret». Comme l’Indonésie n’est pas un pays
qui interdit ou pénalise l’homosexualité, le jeune a donc
posté de plus en plus de photos de lui et se laissait aller,
progressivement, à un véritable coming out. Visiblement,
ce progressisme n’a pas plu à tous. Les autorités ont
donc fait pression. Et cela a marché. Les premiers
discours entendus depuis la fermeture du compte vont
dans le sens des oppresseurs : « «Non seulement il
blasphème contre l’islam mais il détruit la moralité». Pour
d’autres internautes, ce compte dressait au contraire un
portrait fidèle de la vie des homosexuels en Indonésie.
«Les musulmans gays existent. Les musulmans gays
persécutés par des gens de leur entourage et leurs
familles conservatrices sont une réalité», estime un
utilisateur de Twitter.

Mr Gay Europe 2018 élu en Pologne,

malgré l’hostilité ambiante
4
Malgré qu’il ne fait pas bon vivre pour les gays du côté continue de jouer un rôle-clé dans la société. Une étude
de la Pologne (en effet, de nombreuses agressions menée en Pologne en 2014, la plus récente à ce sujet
homophobes y sont recensés), les organisateurs de Mister par l’institut CBOS montre que 70% des personnes
Gay Europe ont élu Mister Pologne comme nouvel égérie interrogées pensent que les relations homosexuelles sont
de leur concours. Dans un communiqué, l’organisateur de inacceptables. (Belga)
l’évènement a écrit : «J’espère que cela nous aidera dans
notre lutte pour obtenir les même droits que dans le reste
de l’Europe». Le victorieux est donc Enrique Doleschy. Dès
remise du trophée, il affirme vouloir être altruiste et être
utile aux autres personnes. Il désire, entre autres, «faire
ressortir le meilleur des gens et les forcer à être meilleurs
les uns envers les autres». Juste avant le concours, une
mini GayPride avait eu lieu dans le but de mettre en
lumière la liberté et l’exaltation des homos. 200
personnes ont participé à l’évènement. «Il n’est pas juste
de donner des privilèges (aux personnes LGBT) ou de les
élever au niveau des familles», a estimé Maciej Wiewiorka,
un militant pro-vie hostile à la manifestation. «Leur
donner le droit d’adopter alors que ce sont des bêtes
curieuses est absurde et ne devrait pas se produire», a-t-il
déclaré à l’AFP. Les couples de même sexe ne peuvent
pas se marier ou adopter des enfants en Pologne, l’un
des pays les plus pieux d’Europe et où l’Église catholique

9 ACTUS
 La Belgique deuxième pays
ACTUS
le plus «gay-friendly» d’Europe

5
Malgré deux homicides à caractère homophobe, la Bel-
gique est classée parmi les pays les plus accueillants pour
les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres,
selon une ONG. La Belgique est, après le Grande-Bretagne,
le deuxième pays le plus « gay-friendly » d’Europe selon
une étude de ILGA-Europe, une ONG regroupant 408
organisations en faveur des droits des lesbiennes, gays, bis
et transgenres (LGBT). L’ONG souligne dans son rapport
que la Belgique a connu, ces derniers temps, deux homi-
cides à caractère homophobe « qui ont choqué le pays ».
Ceux d’Ihsane Jarfi et de Jacques Konik à Liège. La réponse
du Premier ministre Elio Di Rupo avait été, selon eux, à la
hauteur. Idem pour les réponses judiciares. ILGA-Europe «
regrette » néanmoins le manque d’actions en faveur des
personnes transgenres. Le rapport de l’ONG s’appuie sur pire environnement politico-législatif aux communautés
des critères législatifs, politiques et judiciaires pour établir LGBT. Le rapport reste en revanche évasif sur la manière
ce classement, dominé par les pays de l’ouest de l’Europe dont sont calculés les pourcentages servant à établir leur
(voir la carte ci-dessus). C’est la Bulgarie qui offrirait le hiérarchie.
ACTUALITÉS

Slow fashion par Jules & Jenn :

6
Made in France
par excellence
Pour vos chaussures du printemps, optez pour les Chelsea
boots, les desert boots ou les sneakers made in Jules &
Jenn. Idéale et adaptable à chaque saison, la palette de
couleurs de cette marque française moderne et stylée, en
cuir Homme permet d’habiller tous vos looks, des des matières. A rebours de la mode jetable, Jules & Jenn
plus formels aux plus décontractés. Conçues selon un propose des modèles de style intemporel, des produits
savoir-faire traditionnel, les bottines, richelieus, sneakers, durables par leur qualité et par leur style. Leurs accessoires
mocassins et chaussures bateau sont confortables et sont conçus pour vous accompagner pendant longtemps,
solides : la semelle intérieure est toujours en cuir, tout si vous en prenez soin. Dans un idéal de consommation
comme la semelle extérieure lorsque le style de la raisonnée, ils sont de fervents adeptes du Consommer
chaussure s’y prête. Les chaussures homme en cuir sont Moins, Consommer Mieux. Le slow fashion par excellence.
réalisées à la main dans un atelier familial qui perpétue https://www.julesjenn.com/
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Garrett Clayton : L’ex-star Disney va

épouser son chéri Blake Knight
Quelques mois après avoir fait son coming out, le jeune acteur américain
7
Garrett Clayton vient de dévoiler sur Instagram qu’il s’est fiancé avec son com-
pagnon, Blake Knight. Le mariage est donc au programme pour l’ex-star des
écuries Disney. «Voilà un an que @hrhblakeknight m’a demandé de l’épouser
en Islande lors du voyage le plus incroyable et magnifique que j’aie fait de ma
vie, jusqu’à présent. Je n’oublierai jamais ton visage à ce moment précis, quand
tu as posé un genou à terre. Amoureux, nerveux et surexcité (de toute évidence
j’allais dire oui). Chaque jour avec toi est rempli de joie et de rires (même quand
chaque nuit nous nous battons pour savoir qui va devoir sortir du lit pour aller
éteindre la lumière du couloir)», a écrit Garrett Clayton. L’acteur, révélé par
ses téléfilms Teen Beach Movie pour Disney Channel, avait fait son coming out
l’an dernier, mais il est en couple avec cet homme depuis huit ans. Avec son fu-
tur mari, Garrett Clayton veut que cela dure toute la vie. «Je lève mon verre aux
100 prochaines années, à voyager partout dans le monde, à voler tes chaus-
settes et à aimer nos bébés, que ce soit des bébés chiens ou de vrais bébés. Je
t’aimerai toujours», a-t-il ajouté en légende.

10
ACTUS

Avengers Endgame :
Le film plus attendu de l’année
S’il fallait désigner le film le plus attendu de 2019, le grand
gagnant serait sans conteste Avengers : Endgame. C’est
bien simple, après Infinity War, raz-de-marée mondial au
box-office de 2018, tout l’univers des super-héros Marvel
sera redéfini à l’issue de ce long-métrage qui mettra un
terme à la « phase 3 » des sagas interconnectées du stu-
dio. Autant dire qu’il y a beaucoup de péripéties, d’affron-
tements et d’événements à mettre en place dans un
seul et même bout de pellicule. Bonne nouvelle : le film
ne devrait pas faire dans l’économie et pourrait bien durer
trois heures, comme l’ont affirmé ses réalisateurs, les frères
Russo, dans un entretien au site spécialisé Collider.
En précisant qu’il y a encore du travail à faire sur le mon-
tage, les deux metteurs en scène expliquent que Disney,
qui détient Marvel Studios, serait parfaitement enclin
à ne pas couper le blockbuster et à le laisser s’étirer sur
trois heures si le rythme est bien maîtrisé. « Le film a cette
durée actuellement et il a été très bien accueilli
lors des quatre projections tests que nous avons réalisées.
8
Spider-Man, Black Panther, Docteur Strange, le Soldat de
l’hiver, le Faucon et la plupart des Gardiens de la galaxie
ont disparu. Pour ce nouvel opus, Captain America, Iron
Man, Thor et les justiciers vivants vont devoir redresser la
tête pour changer le cours des événements. Le filmnsi-
gnera avant tout la fin d’une ère – celle de la « phase 3 »
de l’univers cinématographique Marvel, mais aussi celle
des super-héros qui ont posé la première pierre de la
franchise, aujourd’hui âgée de dix ans. Chris Evans l’avait
annoncé en novembre dernier, il a fait ses adieux au per-
sonnage. Robert Downey Jr. (Iron Man), Chris Hemsworth
(Thor) ou encore Mark Ruffalo (Hulk) risquent aussi de
mettre leurs costumes au placard.

ACTUALITÉS
Lors des trois premières, pas une seule personne ne s’est
d’ailleurs levée pour aller aux toilettes », notent les frères
Russo. « Encore une fois, il s’agit de l’aboutissement de
22 films, il y a un certain niveau de narration. Quand vous
avez une histoire très compliquée et que vous voulez avoir
des moments émotionnels très forts avec les personnages,
cela requiert un certain espace. Celui-là, en particulier,
mérite son espace de trois heures. » Si le montage d’Aven-
gers: Endgame ne change pas d’ici à sa sortie, prévue pour
le 24 avril, le blockbuster deviendrait la production Marvel
Studios la plus longue proposée en salle, devant Infinity
War et ses 2 h 40 de métrage. Dans Avengers : Infinity
War, Thanos avait accompli son funeste plan : après avoir
récupéré toutes les pierres d’infinité, le Titan fou a
massacré d’un simple claquement de doigts la moitié des
habitants de l’univers, tous partis en poussière.

Blued, premier site de

rencontre gai en Chine.
Une grande première !
L’endroit ressemble à une salle de rédaction en pleine
ébullition. Alors qu’une centaine de personnes pianotent
devant leurs écrans d’ordinateur, d’autres se réunissent
pour discuter dans des locaux de verre. Au coeur de cette
cacophonie se trouve Geng Le, le créateur de Blued :
premier site de rencontre homosexuel en Chine.
« J’ai une centaine d’employés pour m’aider dans cette
mission très spéciale, explique-t-il. Nous voulons que les
gais en Chine cessent d’être discriminés. Nous tentons
de démystifier l’homosexualité et d’offrir un lieu pour
échanger. » Si Geng parle aujourd’hui de son orientation
sexuelle avec le sourire, le sujet est longtemps demeuré
enfoui au plus profond de lui-même. En fait, le Pékinois
a vécu une double vie durant presque toute sa vie
adulte. Il était policier dans une grande ville le jour... et il
tentait de trouver des partenaires la nuit. « Je me sentais
extrêmement perdu, indique-t-il. Je ne savais pas ce qui
9
clochait avec moi. Surtout que la première fois que j’ai
regardé le mot gai à l’ordinateur, tous les sites disaient
que c’était une maladie. Je me suis dit : «je dois voir un
docteur». Mais je ne voulais pas en rencontrer un dans
ma ville. » L’homosexualité est alors illégale en Chine. En
plus de contrôler l’information sur Internet, le régime
communiste propose aussi de traiter les patients atteints
de ce « vice » avec des électrochocs. C’est à ce moment
que Geng décide de raconter de façon anonyme son
histoire sur Internet. De dire qu’il est tout à fait normal
pour un homme d’en aimer un autre. Lorsque son patron
apprend l’existence du site web, il lui donne un ultimatum.
« Il m’a dit : «soit tu es policier et tu abandonnes ton site
Internet, soit tu démissionnes». Je ne savais pas quoi faire.
Mes collègues m’évitaient dans les couloirs. Plusieurs
d’entre eux parlaient dans mon dos. J’étais démoli. » Geng
choisit finalement d’être lui même et donne sa démission.

11 ACTUS
ACTUS
Eurovision 2019 : Bilal Hassani
provoque le scandale
C'est l'histoire d'un jeune chanteur qui
vit des jours sombres. Celui qui doit
représenter la France à l'Eurovision 2019,
qui se tiendra en mars prochain en Israël,
voit son rêve se transformer en cauchemar.
Premièrement, il essuie des insultes
homophobes et des menaces d'agressions
physiques tout au long de la journée sur
les réseaux sociaux. Deuxièmement, il
est victime d'une mauvaise campagne
médiatique. Une ancienne vidéo de
lui, portée sur Youtube, montre un Bilal
Hassani souriant et enjouée alors qu'il
évoque sans filtre les attentats qui ont
marqué la France. le jeune chanteur aura
beau affirmer qu'il s'agit d'une vidéo
humoristique dans laquelle il tourne en
dérision des propos tenus par un autre
youtubeurs, la tempête ne secalme pas.
Bien au contraire, Bilal est même obligé
de multiplier les interviews (notamment
celle où il est en face à face avec Cyril
Hanouna, dans l'émission Touche pas
à mon poste) pour dissiper toutes les
interrogations; Cette situation ridicule
montre simplement que lorsqu'on est
un jeune homosexuel, ou transgenre
en France, il faut encore montrer patte
blanche pour avoir la paix. Prenons deux
petites secondes et faisons-nous notre
propre avis. Qui est ce jeune homme
si clivant ? Bilal Hassani naît à Paris,
dans une famille marocaine originaire
! BREAKING NEWS
Un pénis géant
de neige
érigé près
d’une école
maternelle
12
de Casablanca. Sa mère est naturalisée
française et vit en France, tandis que
son père vit à Singapour. Il obtient son
baccalauréat littéraire et ce sont durant
les premières années scolaires qu'il tombe
amoureux des mots, des phrases et de la
langue française dans son ensemble. Pour
lui, c'était écrit. Il veut faire un métier
qui exalte ces mots et ces phrases bien
agencées...l'objectif est d'être chanteur.
Il débute le chant à l'âge de 5 ans devant
sa famille, puis débute ensuite des cours
de chant. En 2015, poussé par son ami
Nemo Schiffman, finaliste de la première
saison, Bilal Hassani participe à la deuxième
saison de The Voice Kids et se présente
aux auditions à l'aveugle en interprétant
Rise Like a Phoenix de Conchita Wurst,
une chanteuse qu'il admire. Il rejoint
l'équipe de Patrick Fiori. Il est éliminé lors
de l'épreuve des battles, face à Lenni-Kim.
Mais cela ne l'empêche pas de rêver ni
de continuer. Le magazine Têtu désigne
Hassani en 2018 comme faisant partie
des « 30 LGBT+ qui bougent la France ».
Le magazine le décrit comme « une icône
pour la jeunesse LGBT+ française". Le 6
décembre 2018, le chanteur est annoncé
parmi les 18 candidats participant à
Destination Eurovision, un concours de
chant, diffusé sur France 2, permettant
de choisir le représentant de la France au
Concours Eurovision de la chanson 2019,
"Un acte de vandalisme" s'alarme José, un
habitant de Chelles, qui a eu le malheur de
découvrir à sept heure du matin ce pénis
géant décorer le petit parc qui se trouve
à 25 mètres de l'école maternelle Gasnier
Guy. "Une honte" s'exclame Rachida, la
buraliste. Selon les premiers éléments de
l'enquête, les coupables seraient de jeunes
délinquants multi-récidivistes. Espérons
que les coupables seront rapidement
punis pour cette construction infâme et
immorale. C'est vrai quoi, un pénis de plus
de 2 mètres, en plein milieu de la ville on
serait au courant quand même....oulala
qui se déroule à Tel-Aviv en Israël du 14
au 18 mai 2019. Bilal est rapidement
sous le feu des projecteurs, car à peine sa
nomination pour l'Eurovision 2019 est-elle
annoncée, qu'il lance le premier extrait
de son album, un extrait de sa chanson
pour la compétition est dévoilé : le
morceau s'intitule Roi et a été écrit avec
le duo Madame Monsieur dans lequel il
est question de l'acceptation de soi. Le 4
janvier 2019, Roi est disponible sur toutes
les plateformes d'écoute, la lyrics vidéo
atteint 1,3 millions de vues en quatre jours.
Le 14 janvier, elle a dépassé les 3 millions
de vues. Le journal Le Monde écrit pour
l'occasion que Bilal Hassani « ne laisse
personne indifférent ». Comme prévu, il
remporte très largement sa demi-finale
pour sa participation à l'Eurovision en
récoltant 58 points sur 60 attribués par
le jury international, et en remportant 57
points (meilleur score) du public français.
Il totalise donc 115 points et se qualifie
pour la finale le 26 janvier, aux côtés de
Chimène Badi (66 points), Silvàn Areg (59
points) et Aysat (40 points). Il remporte la
finale le 26 janvier 2019, avec un total de
200 points dont 150 du public français,
alors qu'il n'est classé que cinquième du
vote du jury international avec 50 points.
Il peut donc poursuivre son rêve de
chanteur en essayant de remporter le
concours que la France n’a plus gagné.
!
ACTUS

Exclusif : Bilal Hassani

se livre comme jamais
Si le jeune chanteur et youtubeur Bilal
Hassani évoque régulièrement sa mère
adorée Amina, il est en revanche beaucoup
plus discret sur le reste de sa famille.
Pas facile tous les jours de se sentir bien
dans sa peau quand on est Bilal Hassani.
Le jeune chanteur de 19 ans, passé par The
Voice Kids, est la cible régulière d’insultes
et de menaces sur les réseaux sociaux.
Dans la vraie vie, il a mis du temps avant
de prendre son courage à deux mains et
de s’assumer comme il est, lui qui met des
perruques et porte du maquillage. De quoi
diviser ses proches ? Il répond.
Sa mère, Amina et son père, dont il ne
donne pas le prénom et qui a divorcé de
sa femme quand le jeune homme avait 2
ans et demi, n’ont pas cherché à le faire
changer. Idem pour son frère Taha. Si, à
l’école, il faisait attention et se sentait
mieux une fois rentré, au bout d’un mo-
ment, il en a eu assez. «Un jour, j’ai réalisé
que j’étais plus heureux quand je ne prêtais
pas attention au regard des autres,
et j’ai décidé d’assumer. J’ai commencé à
mettre des perruques et à affirmer mon
style», affirme t-il. Depuis qu’il se maquille
et porte des perruques – ce qui ne signifie
pas qu’il est transgenre, «je suis très à l’aise
avec ma masculinité» dit-il – sa famille ne
s’est pas déchirée mais ce n’est pour autant
un sujet de conversation. Ainsi, avec son
père, qu’il voit peu depuis le divorce et
qui a vécu dans plusieurs pays comme le
Maroc ou à Singapour, ils n’en parlent pas.
«Comme nous disposons de peu de temps
ensemble, lui et moi avons l’intelligence
et la finesse de ne pas encombrer notre
relation des discussions sur ‘la différence’. Il
m’accepte comme je suis», explique-t-il.
Et c’est le plus important !

Bilal Hassani a remporté

Destination Eurovision
Bilal Hassani a remporté Destination Eu-
rovision et représentera la France avec
son titre Roi, le 18 mai 2019 à Tel Aviv. Le
jeune artiste de 19 ans est victime d’une
campagne de harcèlement homophobe et
raciste sur les réseaux sociaux qui l’ont
conduit à déposer plusieurs plaintes no-
tamment contre X pour «injures, provoca-
tion à la haine et à la violence et menaces
homophobes». Deux vieux tweets dont
il serait l’auteur et une vidéo jettent de
l’huile sur le feu... Le chanteur exprime
son ras-le-bol : «Tout ça m’atteint, mais je
suis encore plus déterminé. Lâchez-moi,
laissez-moi tranquille, laissez-moi vivre.
Laissez-moi profiter d’un moment ma-
gique, je réalise le plus beau rêve de ma
vie à l’Eurovision.»
verim, association juive LGBT+ de France,
se sont associées pour soutenir le jeune
artiste : «Aujourd’hui le jeune Bilal Hassani
est attaqué et menacé parce que LGBT+,
attaqué parce que d’origine marocaine,
attaqué parce qu’il va se rendre en Israël.
(...) Nous tenons à manifester ensemble
notre soutien à ce jeune artiste qui va
porter haut nos couleurs, les couleurs de
la France au coeur de ce concours inter-
national si populaire et prestigieux qu’est
l’Eurovision et d’une seule voix, nous te
souhaitons Mabrouk, Bonne Chance et
Mazel tov !»

Bilal Hassani a reçu le soutien de nom-

breuses associations de lutte contre
l’homophobie. Dimanche, Shams France,
association pour les personnes LGBT+ du
Maghreb et du Moyen-Orient, et Beit Ha-

13 ACTUS
ACTUS
LES CHŒURS & LE MAESTRO !
En 1928, ils étaient douze... Treize en
comptant leur chef ! Puis, peu à peu,
musiciens et danseurs intégrèrent le
groupe. Aujourd'hui, l’Ensemble Officiel
des Chœurs de l’Armée rouge est riche de
350 membres ! Alexandre Alexandrov, le
créateur de cet ensemble mondialement
célèbre, avait eu la mission extrêmement
périlleuse d’écrire l'hymne soviétique. Le
drapeau rouge sonore de la dictature du
prolétariat, de la démocratie populaire
et du centralisme démocratique. En
écoutant ce chœur hommes, ces soldats
chantants, chacun pouvait revivre la prise
du Palais d'Hiver, la révolte des marins
du Potemkine. Ils étaient la voix de la
toute nouvelle URSS. La voix des Soviets.
La révolution terminée, le nouvel ordre
installé, les chœurs de l'armée rouge
voyaient leur mission évoluer. En 1937,
lors de l'Exposition Universelle de Paris,
ils remportent leur premier grand succès
international. Après le concert d'ouverture,
ils devinrent la coqueluche du Tout-Paris
artistique de l'époque. Mais, c'est lors de
la seconde guerre mondiale que le rôle
des Chœurs de l’Armée Rouge devint
déterminant.
14
En 1946, Le colonel Boris Alexandrov
remplace son père (mort à Berlin). Il sera
bientôt nommé général. Le général d'un
corps d'élite très spécial. Un corps d'élite
dont l'armée rouge ne saurait se passer
en ces temps plus que difficiles. Le front
est enfoncé. L'ennemi avance toujours plus
vite. Il faut résister. Il faut une arme plus
forte que les balles et les obus. Il faut du
rêve, de la joie, et de la musique pour faire
oublier le bruit sourd des déflagrations.
Alors, les voix des Chœurs de l'Armée
Rouge agissent comme des boucliers
contre les hordes nazies. Leurs voix font
oublier l'avancée inéluctable des Panzers.
En les écoutant, les soldats reprennent
confiance. Un sourire, peu à peu, éclaire
leurs visages. L'ardeur et le courage de se
battre, de vaincre, emplissent à nouveau
leurs cœurs. Leurs corps retrouvent force
et rage de vaincre. La peur s'est estompée
pour laisser place au courage et au désir de
liberté. Après la seconde guerre mondiale,
l’ensemble parcourt le monde pour remplir
toujours plus de théâtres ou de stades. En
1978, suprême reconnaissance pour leur
créateur, les chœurs de l'armée rouge
deviennent « l'Ensemble Académique des
Chœurs de l'Armée Rouge Alexandrov
». Plus qu'un unique hommage à leur
fondateur, c'est pour toute la troupe, une
consécration. Pour le public du monde
entier, ils demeureront les « Chœurs de
l'Armée Rouge ». Après la disparition de
l’Union Soviétique, l’Ensemble (qui
appartient seulement au Ministère de
la Défense de la fédération de Russie)
perdure. Même si de fausses troupes
venues de Biélorussie ou Bulgarie, tentent
d’utiliser leur nom ou de se baptiser «
ex-armée rouge ». Une appellation
trompeuse qui sera condamnée par la
justice française notamment qui indiquera
clairement aux faussaires que l’Ensemble
Alexandrov est le seul et unique ensemble
d’origine.
Cette liberté nouvelle leur ouvre de
nouveaux espaces. En 1995, les Chœurs
de l’Armée Rouge sortent le disque « Les
Chœurs de l’Armée Rouge chantent Noël»
(ref : 3700403506143) qui porte pour la
première fois le logo stylisé de l’ensemble
qui sera adopté ensuite sur ses affiches et
disques. Un logo crée à la demande de
Thierry Wolf par un designer
ACTUS
français: Fabrice Trovato. Avant cela (en
1992), il avait produit un album hommage
«Chants & Marches de la Grande Guerre
Patriotique» (référence 3483901011820)
qui comptait aussi un livre de témoignage
des vétérans de la guerre contre les nazis
qu’il avait interviewé un à un.
En 2003, Les Chœurs de l’Armée Rouge
enregistrent à Moscou, aux studios
Mosfilms, deux albums reprenant
les grands airs d’opéras, intitulé « Les
Grands Classiques » (ref Universal Music:
3700403510195). L’album conçu par
Thierry Wolf et Willy Wenger va être
un grand succès et rien que le Club Dial en
écoulera plus de 100.000 exemplaires (un
disque d’or est remis à cette occasion à leur
producteur). Depuis la mort de leur
tourneur historique à l’aube de l’an
2000, les Chœurs de l’Armée Rouge ne
s’étaient plus produits en France. Après
15
une absence de dix-sept années, ils sont
enfin de retour en France pour une tournée
française et deux concerts complets au
Casino de Paris les 16 et 17 décembre 2003.
Ce retour est produit par Thierry Wolf qui
pour l’occasion s’est associé au tourneur
Scherzo Productions. Entre 2010 et 2017,
ce producteur français va aussi produire
de nombreux autres ensembles russes,
avec lesquels il rencontre un grand succès
(notamment un triple disque de platine en
France en 2012). En décembre 2016, Le
Général Khalilov, qui a pris la direction
des Choeurs de l’Armée Rouge sept mois
plus tôt, lui écritune lettre à laquelle il
n’aura pas le temps de répondre : Soixante
trois artistes de l’Ensemble et leur Général
vont disparaître dans un terrible accident
d’avion. Mais l’un des cadres de l’Ensemble
reprend le flambeau : Gennadiy Sachenyuk,
sous la houlette de ce nouveau chef
d’Orchestre charismatique (surnommé
ACTUS
le « maestro » pour la grâce et l’élégance
de sa direction d’orchestre), l’Ensemble
est lancé dans une grande reconquête.
En 2018, Ils se produisent en Turquie, en
Israël ou en Chine. En 2019, ils arrivent
en France, Suisse, Belgique ou Angleterre
pour fêter leur 90ème anniversaire.«
Chaque personne vibre selon ses humeurs,
il en va de même d’un collectif comme
le notre, qui est une véritable entité
vivante. Nous pouvons exprimer toute
la dureté de la seconde guerre mondiale
enchantant « La Guerre Sacrée » puis vous
faire ressentir l’âme russe en jouant des
chansons populaires comme « Kalinka
». Lorsque vous ressentez cette énergie
positive du siège du théâtre où vous êtes
assis, c’est que nous avons exposé nos
âmes, que nos cœurs sont ouverts et que
nous communiquons avec vous, même si
ne parlons pas le même langage. »
Les Chœurs de l’Armée Rouge sont des
globe-trotters ! Comme le dit la chanson
russe, « lorsque des soldats chantent, les
enfants peuvent dormir tranquilles ».
Armés de leurs seules cordes vocales, les
Chœurs se produisent sur les territoires de
conflits où l’actualité les amène mais aussi
sur les scènes des plus célèbres théâtres
de la planète comme le Palais des Congrès
de Paris ou Le Palladium de Londres. Le
Colonel Sachenyuk travaille encore et
toujours plus car c’est un chef perfec-
tionniste !
« Nous travaillons très dur pour préparer
chaque programme de concert. Chaque
répétition est importante, nous travaillons
méticuleusement pour donner chaque
jour le meilleur de nous même. Nous
sommes à la recherche de grandes
réalisations artistiques. Nous somme
militaires, mais avant tout musiciens.
Notre parfaite discipline est au service
de notre créativité. Si nous chantons les
plus grands airs militaires de notre pays,
nous n’hésitons pas aussi à interpréter
les plus grandes œuvres classiques ou de
différentes nature. C’est là la quintessence
de nos prouesses artistiques » indique
Gennadiy Sachenyuk qui, outre son grade
de chef d’orchestre, est aussi le directeur
artistique du fameux ensemble.
Le maestro est un modèle de rigueur, les
concerts succèdent aux répétitions qui
succèdent aux spectacles... Les villes et les
pays défilent. Le succès reste le même, les
Chœurs de l’Armée Rouge sont universels.
Sous la baguette de leur maestro qui a tout
juste cinquante ans, le fabuleux Ensemble
a encore de belles pages de musique à
écrire !

Paris est une fête. Pour Hemingway, mais
pas seulement, les nuits de la capitale
ont longtemps été le lieu de tous les
amusements, transgressions, excès et
folies. Des nuits qui fascinent et qui
intriguent. Pourtant, depuis quelques
temps, ces dernières semble faire grise
mine... L’embourgeoisement de Paris,
le durcissement de la réglementation
préfectorale et l’interdiction de fumer
ont porté un coup sévère aux nuits
parisiennes. Discriminations, drogue,
sexe, violences,... Les night club sont les
victimes de réputations de plus en plus
déplorables, et sont souvent considérés
comme les lieux de toutes les
débauches possibles, devenant ainsi
les cibles privilégiées de nombreuses
plaintes et de scandales variés.
Résultat : entre 2000 et 2010, la moitié
des établissements de nuit ont fermé.
Un constat alarmant qui nous rend tout
à coup nostalgique quand on repense
aux folles nuits des années 80. Ce sont les
années Palace, nom du célèbre club de
la rue du Faubourg-Montmartre, ancien
temple des nuits parisiennes. Haut lieu
d’un éclectisme social,alors normal, où
tout le monde se mélangeait. Il était
alors possible de retrouver le dandy
branché , le punk fauché, la bourgeoise
pomponnée ou encore le travesti déjanté.
Cette époque semble maintenant à des
années lumières de la notre. Liberté,
diversité, fraternité... Des paroles en l’air
quand on repense à cette jeunesse dorée
faisant de la plupart des nights club leur
QG. Petit hommage au passage, à toutes
ces soirées loupées, lorsqu’ un vigile au
physique imposant nous gratifie de cette
douce réplique : « Désolé ça va pas être
possible ce soir ».
Autant d’éléments révélateurs de la
décadence des nuits parisiennes, vécue
par de nombreux noctambules comme
une crise terminale. L’euphorie des nuits
de la capitale est-elle un âge d’or révolu ?
Discriminations, drogue, sexe, débauche
: préjugés ou réalités ? Dans une société
où la culture « clubbing » a du mal à se
faire respecter, quelques établissements
tiennent pourtant le coup. Et à la rédac,
vu qu’on ne fait jamais les choses à
moitié, nous avons voulu en savoir plus
sur ces rares rescapés. Aller au delà des
apparences et des faux-semblants, tel a
été notre souhait durant cet entretien.
Je suis donc allé à la rencontre de
Loïc Berardengo et Laura Mazzolo, les
directeurs et directrices artistiques du
célèbre night club, l’ARC Paris. Dans une
grande et belle interview sans langue
de bois , ils nous dévoilent l’envers d’un
décor inconnu pour le grand public et
mettent fin aux nombreux préjugés qui
pèsent sur ce milieu. Témoignages
Hello Loïc, dans un premier temps,
pour ceux qui ne te connaissent pas,
peux-tu te présenter ?
Loïc : 40 ans ans, directeur artistique de
l’Arc Paris depuis trois ans. J’ai 20 ans de
nuit à mon actif. Je me suis occupé de
plusieurs endroits à Paris. J’ai commencé
à travailler aux Bains Douches avec
les Guetta. Ensuite je me suis occupé
d’endroits comme le Plaza Avenue
Montaigne, le Néo, la Maison Blanche...
J’ai été directeur des «Projets Monde»
du groupe Buddha Bar, donc je faisais
de la communication aussi pour eux.
J’ai ouvert d’autres affaires : le Bazar, le
Black Calavados. Donc j’ai pas mal tourné
dans cet univers. J’ai également travaillé
dans la musique et dans la mode, tout ce
milieu très artistique et qui finalement
converge vers un seul et même lieu qui
est celui de la nuit.
Comment te décrire ?
Loïc : (rires) Laura saura mieux te dire que
moi je pense !
Laura : Olala c’est hyper dur ! (rires) Avant
tout, créatif.
Loïc : Exigent.
Laura : Atypique aussi. Loïc est vraiment
quelqu’un de singulier. Il comprend plus
vite que les autres les attentes du monde
de la nuit.
Quelle est l’expression qui te
caractérise le mieux ?
Loïc : «À chaque problème sa solution».
Cette phrase symbolise parfaitement
notre état d’esprit. On ne lâche jamais,
on persévère toujours.
Tu es donc directeur artistique de
l’Arc, night club le plus branché de
Paris et lieu des évènements les plus
importants de l’année, comme la
Fashion Week par exemple. Durant ces
moments spéciaux, quelles sont tes
missions ? Ton rythme de travail est-il
différent durant ces événements ?
Loïc : Non, ça ne change pas vraiment.
Bien entendu, il y a plus d’intensité car
durant la Fashion Week, pour prendre
cet exemple, tous les projecteurs
sont tournés vers nous. On doit être
à la hauteur de l’Arc. On est souvent
sollicité. On doit gérer la venue de
stars internationales. Donc forcément,
l’intensité dans le travail et un stress
supplémentaire, se font ressentir. Mais
de manière générale, notre quotidien
reste le même. On est une vraie équipe,
on s’aide mutuellement. Laura, ma
collaboratrice, gère ses propres missions,
qui sont souvent en rapport avec la
programmation artistique. De mon
côté, j’essaie d’orienter mes équipes du
mieux possible. Logistique, partenariats,
organisation...Un établissement de nuit
est à l’image d’une marque de Haute
Couture. Il doit impérativement faire
honneur à son rang.
Depuis quand es-tu directeur
artistique ? Comment peut-on le
devenir ? Des études particulières ? Ou
simplement l’expérience du terrain ?
Loïc : (rires) Je vais être très clair, je n’ai
pas fait de grandes études. Disons, que
je me suis formé à l’école de la vie (rires).
J’ai vraiment été formé par le biais des
rencontres, amicales ou professionnelles.
Comme je travaille dans cet univers
de la nuit depuis maintenant 20 ans,
j’ai eu l’opportunité de rencontrer des
personnes qui m’ont appris le métier.
J’ai eu la chance, également, d’accumuler
é n o r m é m e nt d ’ex p é r i e n ce s e n
m’intéressant à diverses branches
artistiques, comme la mode et la
musique. Toute cette expérience m’aide
au quotidien.
Est-il possible, de nos jours, de vivre
la même ascension professionnelle ?
Loïc : Oui, je le pense. il suffit simplement
de rencontrer les bonnes personnes. Il ne
faut pas se mentir. Le monde de la nuit
est avant tout un métier de réseaux.
Après, une heureuse rencontre ne fait pas
tout. Il faut montrer de la détermination
dans son travail. De la passion. C’est
justement notre envie qui va donner
envie aux clients de venir s’amuser à l’Arc.
Tout est possible dans la vie, à condition
de se donner les moyens.
Quelles sont les qualités que doit
posséder un bon directeur artistique ?
Faut-il nécessairement être un habitué
de la «Night» ?
Loïc : C’est clair, il vaut mieux connaître
un peu la nuit et ses rouages pour ne
pas tomber dans certains travers...
Concernant le métier de directeur
artistique, il faut d’abord être créatif.
Etant donné qu’un directeur artistique
doit créer divers thèmes majeurs et
s’occuper de l’entière organisation des
soirées, il vaut mieux qu’il soit créatif
(rires). Ensuite, il faut avoir beaucoup de
hauteur et de distance avec son propre
travail. C’est de cette façon qu’on peut
se remettre en question de la bonne
manière. Toutes les semaines, il y a de
nouveaux thèmes à créer, des supports
de communication à améliorer, une
imagerie à perfectionner... bref, on est
toujours dans le désir de progression.
Etre créatif c’est donc une obligation
dans notre métier. Dernier point, qui me
semble aussi important : la patience. Il ne
faut jamais abandonner. Mais toujours
avancer avec ses propres convictions. Il
faut se dire que le travail, s’il est fait en peut être une source d’inspiration. Une
accord avec les valeurs de l’établissement couleur aussi. Le thème d’un film. Une
et en harmonie avec toutes les équipes, chanson.
portera ses fruits. Il y a beaucoup de
concurrence dans ce monde de la nuit,
il faut donc essayer de faire tout mieux
que les autres. Les meilleurs supports de
communication, les meilleurs accords,
les meilleurs partenariats, la meilleure
musique, les meilleurs thèmes...C’est
un travail de tous les instants, qui sera
possible uniquement à travers un
véritablement don de soi. Mon rôle, aussi,
est de ne jamais oublier, que tout peut
changer du jour au lendemain. je dois
donc faire attention à tous les détails.
Aux petites attentions qui peuvent faire
la différence. Faire en sorte que le client
ne se sente pas uniquement comme
un consommateur du monde de la
nuit, mais comme un acteur principal.
Un pièce essentielle de notre projet. En
définitive, un bon directeur artistique
doit, absolument, être polyvalent (rires).
Comment arrives-tu à te démarquer
des autres directeurs artistiques ?
Loïc : C’est simple, on est les
meilleurs ! (rires) Blague à part, je pense
qu’on a accès aux meilleurs partenariats,
aux meilleurs supports et qu’on travaille
peut-être un peu plus que les autres. On
a la chance d’être très bien entouré,
également. On a, à mon sens, la meilleure
équipe de graphistes, les meilleurs
photographes, les meilleurs DJ, et
on a réussi à contracter les meilleurs
partenariats à l’étranger comme en
France. Ce n’est pas un hasard si on
est l’établissement parisien qui reçoit
régulièrement la visite de stars inter-
nationales telles que Rihanna, Pamela
Anderson ou encore Leonardo Di Caprio.
Ils ne viennent pas simplement parce
que «tiens, c’est sympa ici» (rires). Avec
mes équipes, on fait un vrai travail en
amont, de networking notamment, qui
nous permet de nous positionner au
dessus de la concurrence.
Où puises-tu ton inspiration ?
Loïc : En ce qui me concerne, je puise
mon inspiration dans la vie de tous les
jours. J’observe énormement ce qui
m’entoure. Je me considère comme
un observateur. Que je regarde la télé,
les pubs, les émissions ou même les
inconnus qui marchent dans la rue,
tout est une source d’inspiration ! Les
magazines sont une source d’inspiration,
une voiture qui roule doucement et qui
laisse entendre une musique de fond
L’Arc est un lieu chic et branché,
reconnu comme étant la boite de
«l’élite». Es-tu d’accord avec ça ? Et
comment arrives-tu à fidéliser cette
clientèle « d’élite » ?
Laura : C’est une question très compliquée.
On n’est pas une élite. D’ailleurs, c’est quoi
une élite ? La définition même serait
trop vague. Disons qu’on revendique
une clientèle haut de gamme. On est
quand même un Club à Champagne
(rires). C’est vrai que la plupart de nos
clients viennent du Triangle d’or parisien
(16ème arrondissement, Saint-Germain,
Montmartre...) Mais de là, à parler
d’élite, il ne faut pas exagérer.
A travers vos choix artistiques, quelle
image souhaitez-vous renvoyer ? Est-il
possible de changer l’image ou de la
révolutionner, lorsqu’elle est autant
encrée dans l’esprit de tous ?
Loïc : Il y a toujours de nouvelles façons
pour innover.
Laura : C’est vrai, il y a toujours moyen
de faire mieux. Les contextes et les
environnements ne sont jamais les
mêmes et tout évolue dans la vie.
On est en recherche constante
d’évolution, pour rester l’un des plus gros
club de Paris, si ce n’est le meilleur. On ne
se repose jamais sur nos lauriers.Les gens
sortent pour s’amuser, donc on garde
toujours cette motivation dans un coin de
notre tête et on met les moyens pour que
cela soit une réussite. On veut que les
gens repartent avec des souvenirs plein
la tête. Qu’ils se disent que ce fut une très
belle soirée et qu’ils en ont profité au
maximum. C’est notre challenge. Avec en
plus de la bonne humeur et de la positive
attitude (rires).
Quand on pense à L’Arc, on pense
également à la jeunesse dorée. N’est-ce
pas, en quelque sorte, dévalorisant de
rester cantonné à cette seule image ?
Loïc : Pour être plus précis, on est dans
un lieu de vie dans lequel tout le monde
peut se rencontrer, du fils du PDG à la
« banlieusarde », même si j’ai horreur de
ce terme péjoratif. Les clients viennent
entre amis, bien habillés, et passent une
superbe soirée. Notre clientèle est très
large, donc ce n’est pas tout à fait juste de
la résumer à la simple « jeunesse dorée ».
Concrètement, au delà de l’investisse-
ment et de la bonne humeur, comment
L’Arc arrive toujours à se maintenir
au sommet et à se démarquer de la
concurrence d’après toi ?
Laura : Déjà par les partenariats qu’on
réalise. Cela englobe énormément de
choses. C’est tout ce qui concerne la
programmation sur l’année qui va
vraiment faire la différence. Cela passe
aussi par les célébrités qui vont venir à
nos soirées. Les artistes et les DJ’s qu’on L’Arc reste un haut lieu des Fashion
va réussir à faire venir le temps d’un Show Week parisiennes. Est-ce plus stimulant
Case. On propose toujours de nouvelles ou plus compliqué d’organiser et de
choses et on essaie constamment de promouvoir les événements durant
lancer de nouveaux projets. Des projets cette période ?
propres à notre club et qui surprennent
la clientèle. Laura : La Fashion Week c’est vraiment
notre moment phare, c’est notre
marque de fabrique. En tout cas, c’est
notre marque de fabrique depuis que
Loïc travaille ici. C’est super important
car cela requiert un grand effort au
niveau travail et organisation. C’est
deux semaines de préparation, avec en
point d’orgue, 6 jours et 6 nuits d’enchaî-
nements non-stop. En plus, la Fashion
Week représente parfaitement limage de
marque de l’Arc. Oui, c’est carrément plus
stimulant, mais c’est également assez
éprouvant (rires).
Comment se prépare l’arrivée d’une
célébrité internationale ? Sur le plan de
la logistique ou de la communication,
qu’est-ce-que cela change en termes
d’organisation ?
Laura : Pas grand chose pour nous car on
est en relation directe avec les managers,
donc on est prévenu à l’avance. Ca se
passe derrière, à l’abris des regards. C’est
pour ça qu’on a encore beaucoup de
célébrités qui viennent aujourd’hui, car
l’organisation est très fluide. Qu’ils soient
chez eux ou ici, je dirais que c’est presque
la même chose pour eux. Ils se sentent à
l’aise et compris. C’est Loïc qui gère cette
partie.
fonction des soirées organisées ?
Loïc : Évidemment, on s’adapte en
fonction des soirées ou des thèmes.
Mais disons simplement qu’on a réussi à
monter un vrai DJ’s Squad composé de 4
ou 5 DJ’s résidents qui se relaient dans la
semaine. La musique est assez généraliste
et elle parle à toute la clientèle dans toute
sa diversité. C’est d’ailleurs l’une des
raisons pour laquelle notre club demeure
l’un des plus importants de la capitale.
Est-ce toi qui décide des critères qu’il
faut « remplir » pour franchir la porte
d’entrée ? D’ailleurs, quels sont ces
critères ?
Quelles sont tes attentes pour l’année
2019 ? Que comptes-tu améliorer
pour une année encore plus festive et
branchée ?
Loïc : Renforcer les partenariats, trouver
toujours de meilleurs partenariats, de très
belles marques, des after show d’artistes,
avoir de beaux peoples qui viennent
au club, essayer de toujours faire mieux
sur tous les supports... La liste est longue
(rires). Il n’y a pas un angle en particulier
à améliorer, tout reste perfectible. Notre
graphisme doit être meilleur, nos vidéos
doivent être meilleures, tout doit toujours
être mieux. On ne se repose jamais sur
nos lauriers.

Beaucoup rechignent à se rendre
en boite de nuit, car ils ont peur de
l’insécurité. Le monde de la nuit
possède la réputation d’être le lieu de
tous les excès. Quelles sont vos normes
de sécurité pour qu’une soirée se
déroule de la meilleure des manières ?
Laura : Honnêtement il y a très peu de
débordements à l’Arc. Je ne suis pas
sûre d’ailleurs qu’il y en ai déjà eu. En
tout cas, je ne suis pas au courant. On
fait vraiment en sorte de limiter les
problèmes. Il est important de souligner
qu’on n’a pas une clientèle habituée aux
débordements. Les gens viennent pour
s’amuser. On a de la chance à ce niveau là.
Mais nous sommes, malgré tout, préparés
à ce genre d’éventualités. Si un dérapage
survenait, nos équipes interviennent
rapidement et apaisent la situation en
un clin d’œil.
Pour le cas de L’Arc, les réseaux sociaux
jouent-ils un rôle essentiel, ou la seule
renommée de L’Arc suffit-elle à générer
du buzz et ramener des clients ?
Loïc : Aujourd’hui les réseaux sociaux sont
essentiels pour tout le monde. Qu’on soit
un club ou un autre établissement. Qu’on
ai une image ou pas, on ne peut pas faire
abstraction des réseaux sociaux. Je crois
que les gens ont encore plus aujourd’hui
envie de voir comment vivre le truc. Ils ne
se contentent pas d’attendre le Vendredi
ou le Samedi soir et voir sur place. Ils
profitent des réseaux sociaux pour
s’immerger de l’ambiance et en apprécier
les effets bien avant d’être sur place.
C’est en quelque sorte une politique de
séduction.
La musique a une part importante
dans les clubs, comment choisis-tu à
ce niveau ? Est-ce que cela se fait en
Laura : Oui, je m’en occupe un peu, mais En tant que directeur artistique, as-tu
surtout les jeudi soirs, puisqu’on a une apprécié une soirée ou un événement
soirée qui s’appelle la House of Dolls, plus qu’un autre ?
soirée durant laquelle l’Arc est privati-
sée pour les filles de 22H à 0H00 avec Loïc : Oui, mon anniversaire, c’est toujours
des karaokés, un buffet... J’ai une hôtesse sympa ! (rires) Les fashion week sont des
qui gère ça, mais je suis en back up à la moments assez intenses. C’est épuisant et
porte. On a aussi un physio qui a 15 ans assez stressant mais quand tout se passe
ou 20 ans de métier derrière lui, qui a le bien, j’en suis fier. Il y a des stars, du beau
don et surtout l’expérience pour savoir monde, de beaux événements...oui, je
qui peut rentrer ou pas. C’est plus une dirais les soirées dédiées aux Fashion
question d’attitude et de look, c’est Week.
assez inexplicable. Bien sur qu’il y a une
partie basée sur le jugement du physique
(comme partout !) mais je pense que c’est
plus par rapport au ressenti, c’est ce que
la personne va dégager. Il y a des gens
très bien et très beaux que le physio n’a
jamais laissé rentrer. C’est un ensemble
de choses. Le look, l’attitude, l’éducation...
De manière générale, la discrimination
physique existe t-elle dans les clubs
branchés ou est ce un mythe ?
Laura : La discrimination elle existe
partout et pas seulement dans les clubs
branchés. Même au Macdo elle existe !
(rires) C’est pour ça qu’ils se fatiguent à
faire des pubs « venez comme vous êtes ».
C’est parce que un moment donné, la
discrimination elle est partout et présente
tous les jours.
En ce qui concerne le Dress code,
quels sont les impératifs ?
Loïc : Ne venez pas en jogging et en
baskets (rires). Pour les filles, c’est
talons. Après, je pense que c’est surtout
un mécanisme accepté et validé par
elles-mêmes. Elles veulent sortir donc
elles veulent être belles. Pour les garçons,
il faut être chic. Tout simplement (rires).
DOSSIER

Connaissez-vous l’homosocialité ? C’est un

fléau qui peut toucher nos enfants dès le
plus jeune âge. Parfois poussés par un·e
camarade, parfois par un·e aîné·e, voire
même par les parents ou les enseignant·es,
nos enfants sont tentés par l’homosocialité
à la maternelle ou avant. Dans les cours de
récré, dans les jardins d’enfant, à chaque
instant, on inculque à nos innocents chéru-
bins cette doctrine perverse pour souvent
les embrigader à vie.

Mais l’homosocialité, c’est quoi d’abord ?

C’est un terme sociologique pour décrire la
tendance à avoir une préférence pour les
personnes du même genre dans les rela-
tions non sexuelles. En clair, ça commence
avec les garçons qui jouent au foot entre
eux dans la cour de l’école pendant que les
filles jouent à la marelle, et ça se poursuit
avec femmes dans la cuisine pendant que
les hommes regardent le foot à la télé.

Si cela vous parait être un faux problème,

dites vous que ça ne s’arrête pas là. L’homo-
socialité, ça fait partie de tout un système
qui fait qu’on commence par trouver
normal d’être entre garçons dans la cour
d’école et qu’on continue sans se poser
de question à rester entre hommes dans
les conseils d’administration ou les gou-
vernements. Parce que oui, les inventeurs
de la non mixité, c’est nous, les hommes.
Et on la pratique encore très largement.

Maintenant, place à la séquence émotion

où je vous raconte un souvenir qui illustre
le sujet du jour. Dans ma tendre enfance,
je passais beaucoup de temps avec D, la
fille d’amis de mes parents. Comme il est
de bon ton dans une société hétéronor-
mative, on nous disait qu’on était amou-
reux. L’amitié entre les garçons et les filles,
même avant trois ans, c’est apparemment
impossible. Nous nous prenions tout à
fait au jeu et D et moi avions décidé de
nous marier.

Un jour cependant est venu la maternelle

et avec elle, le contact avec d’autres gar-
çons et filles de notre âge. Au début, c’était
cool, on chantait “Sur Le Pont d’Avignon”,
on se réveillait mutuellement pendant la
sieste et on jouait à se couper les cheveux
au lieu de faire nos découpages. Mais petit
à petit, j’ai joué de plus en plus avec les
garçons et elle de plus en plus avec les
filles. Nos centres d’intérêt divergeaient, et
nos fiançailles ont été rompues sans qu’il
fût nécessaire de dire un mot.

20
DOSSIER

Par la suite, il y a encore eu quelques ratés

dans mon apprentissage du genre, comme
la fois où D s’est moquée de moi parce
que ma couleur favorite était le jaune, une
couleur de fille, et que j’ai donc choisi de
la remplacer par le mauve. Globalement
pourtant j’avais fini par apprendre ma le-
çon : les garçons valent mieux que les filles
et il ne faut pas trop se mélanger. Peut-être
l’avais-je trop bien apprise ? Puisque les
filles étaient si nulles, j’ai proposé à mon
meilleur ami B d’être mon amoureux, et
je disais à qui voulait bien l’entendre que
nous nous marierions un jour.

Cette idylle fut hélas de courte durée.

Alors que j’envoyais des baisers à B dans
la cour de récréation, une institutrice dé-
barqua en trombe pour m’expliquer que
les garçons ça tombe amoureux des filles
et vice-versa et que c’était très mal ce que
j’étais en train de faire. Mon engagement
précoce pour le mariage pour tous s’arrêta
donc là, sous Mitterand, dans le silence
et la honte.
Je suis le résultat d’une expérience coerci-
tive destinée à m’enseigner une théorie du
genre. Et vous aussi. Si je suis aujourd’hui
le dégénéré que vous avez devant vous,
c’est la faute à la société.
Il m’aura fallut quelques années pour
cesser de refouler cet épisode qui m’em-
barrassait beaucoup et pour comprendre
tout ce qui s’était joué alors dans mon
apprentissage du genre et de la sexualité.
Entre 0 et 6 ans on apprend qu’il y a deux
catégories super importantes et qu’elles
ont des limites strictes. Oui tu dois cher-
cher la compagnie des hommes, mon fils,
mais pas comme ça.

L’homosocialité va souvent de paire avec

l’hétérosexualité. Un jour un mec gay m’a
dit “il n’y a rien de plus pédé qu’un hétéro”.
C’est vrai que tous ces mecs qui passent
leur temps entre eux, quand même, c’est
un peu pédé, non ? Ne vous inquiétez pas,
ils ont remarqué. C’est ce qu’explique Eve
Sedgwick dans “Between Men” : l’homo-
socialité et l’homosexualité existent selon
elle sur un continuum. Chez les hommes,
on est homosocial parce qu’on vit dans
une société misogyne et que le mascu-
lin et le viril sont valorisés au détriment
du féminin. Si les hommes sont les êtres
supérieurs, quoi de plus naturel que de
chercher
leur compagnie ?

Quand on passe son temps avec des

hommes, nos affections et rivalités, nos
hiérarchies et nos jalousies sont ce qu’il
y a de plus important. Se prouver à soi et
aux autres hommes qu’on a notre place

21
DOSSIER

dans cette société masculine prime sur
tout. Tout comme on attribue facilement,
erronément, le maquillage féminin au désir
de plaire aux hommes ; on se trompe sou-
vent en pensant que les hommes font ce
qu’ils font pour impressionner les femmes.
Même quand on croit faire les choses pour
séduire, bien souvent ce qui est en jeu
c’est notre place dans le grand concours
de bite qu’est notre vie.
Il y a évidemment une tension sous-
jacente dans cette impitoyable fête à la
saucisse. Fréquenter les hommes, admirer
les hommes, glorifier leurs corps musclés
dans l’effort sportif est tout à fait accep-
table et normal. Vouloir le toucher est
prohibé. Il faut absolument dresser un
mur entre nous et la suite logique de nos
affections. Parce que, pour faire court, l’ho-
mosexuel est le pénétré, donc le féminin,
donc l’inférieur.
Eve Sedgwick s’est donc attachée à mon-
trer comment les hommes utilisent stra-
tégiquement l’homophobie et l’hétero-
sexualité pour dresser des barrières entre
homosocialité virile et désirable et sa
voisine l’homosexualité. On passe notre
temps à se traiter de pédé et d’enculé et
à faire des blagues homophobes diverses
mais finalement pas très variées. C’est
notre moyen de casser la tension : plus je
fréquente les hommes, plus j’aime les
hommes, plus je dois crier haut et fort
que je ne suis pas un pédé, que je ne suis
pas une meuf.
Une fois qu’on a dit tout ça, qu’est-ce qu’on
fait ? La bonne nouvelle c’est qu’on a déjà
fait beaucoup au siècle dernier contre
l’homosocialité institutionelle. Aujourd’hui
on a des écoles très majoritairement
mixtes, une armée mixte, des quotas de
parité sur les listes électorales et on fait un
scandale quand un lieu est officiellement
interdit aux femmes. C’est un peu plus
compliqué quand l’homosocialité n’est pas
officielle mais de fait. Les stades de foot
ne sont interdits à personne, mais le fait est
qu’on n’y trouve pas beaucoup de femmes.
On pourrait aussi élargir les quotas à dif-
férents domaines : dans l’entreprise et les
conseils d’administration, dans les asso-
ciations, dans les écoles, ou même dans
les équipes de sport.
Est-ce que ça suffira ? Non. L’homosocialité
est à la fois une conséquence du système
de domination genré et une des causes qui
contribuent à son renforcement. Ce n’est
pas en rendant les écoles mixtes qu’on
est parvenu à une utopie féministe et on
n’y arrivera pas non plus si je demande à
chacun de mes lecteurs de se faire deux
nouvelles amies. Il ne peut pas y avoir de
solution individuelle quand on s’attaque
à un système, et il n’y a souvent pas non
plus un bon bout par lequel commencer.
Mais je suis sûr qu’ensemble on peut
vaincre l’homosocialité.

Dans le même temps on utilise les femmes

comme des pions sur un jeu d’échec pour
établir une hiérarchie entre nous. Si on
cherche à coucher avec une femme pour
prouver qu’on est un vrai mec (c’est à
dire prouver notre valeur dans un monde
misogyne), c’est en grande partie pour le
prouver aux autres hommes. Parce que ce
sont eux nos pairs, eux dont le jugement
compte pour nous. Au final les femmes en
tant que personnes ne comptent pas tant
que ça dans l’affaire.

L’homosocialité masculine est donc un

cercle vicieux où plus on est viril, plus
on glorifie le masculin, plus on doit être
misogyne et homophobe pour dissiper
la tension inhérente à l’injonction à l’hé-
térosexualité dans une société qui hait
les femmes.

On apprend à haïr les femmes mais on est

obligés de les aimer. On apprend à aimer
les hommes mais il est interdit de les dé-
sirer. Débrouillez-vous pour faire marcher
ce système violemment déglingué.

22
DOSSIER
PMA et GPA : les homosexuels ne
privilégient plus l'adoption...
Les couples homosexuels ne cachent plus
leur désir de parentalité. C'est ce qu'atteste
une récente étude réalisée par l'Ifop pour
l'Association des familles homoparen-
tales, révélée par Franceinfo et Têtu, ce
mardi 25 septembre. Menée auprès d'un
échantillon de 994 personnes issues de la
communauté LGBT, elle révèle que 52%
des sondés, vivant en France et en âge de
procréer, souhaitent avoir des enfants au
cours de leur vie.
Par quel moyen? C'est là que le sondage
est intéressant. Il démontre que l'adoption
n'est plus le moyen privilégié. En effet,
d'après l'étude, les techniques de pro-
création médicalement assistée (PMA et
GPA) sont les plus renseignées. Chez les
hommes gays, ils sont 44% à se dire en
faveur de cette modalité. Chez les femmes
lesbiennes, 73%. Alors qu'elles ne sont que
19% à opter pour l'adoption et 8% pour la
coparentalité.
Une autre donnée non négligeable se
dégage de ce sondage. Outre le fait que la
plupart des personnes sondées souhaitent
avoir un enfant, elles sont 35% à vouloir ce
dernier relativement bientôt, c'est-à-dire
dans les trois années à venir. En France, à
l'échelle de toute la population, ce chiffre
est inférieur. Il atteint seulement les 30%.
Les préjugés mis à mal
Comme l'explique François Kraus, le direc-
teur des études politique-actualité à Fran-
ceinfo, "ces résultats battent en brèche les
préjugés selon lesquels les homosexuels
et notamment les gays, ne se projettent
23
pas dans une perspective de
construction familiale".
De son côté, Alexandre Urwicz, le président
de l'ADFH, va encore plus loin. Interrogé
par Têtu, il évoque "une vague libératrice,
assez nouvelle, qui permet aux LGBT de
se penser à la fois LGBT et parent". Fort
de ce sondage, on ne peut que constater
une véritable attente derrière le besoin de
PMA pour toutes. "Si on devait continuer à
[l'interdire] aux femmes lesbiennes, toutes
ces femmes qui veulent être mères se ver-
raient privées de maternité", revendique le
représentant de l'association.
Comme le débat n'avance pas et n'en-
traîne pas le vote de cette mesure très
attendue, nombreuses sont les personnes
LGBT (75%) à se dire être prêtes à se rendre
à l'étranger pour recourir à la PMA ou à la
GPA [gestation pour autrui] dans des pays
où elles sont légales. "Dans les faits, cela
pénalise les catégories les moins aisées",
reconnaît François Kraus.
Bonne nouvelle pour elles, le Comité
d'éthique s'est dit favorable à l'exten-
sion de la PMA pour toutes, ce mardi 25
septembre. Il a toutefois réaffirmé son
opposition à la GPA. La publication de cet
avis devrait laisser la place à un processus
politique, puisqu'il doit nourrir les dis-
cussions parlementaires sur la prochaine
révision de la loi de bioéthique.
DOSSIER
Dans cette enquête qui examine ce que
signifie aimer quelqu’un, être aimés et
comment nous présentons notre amour
au monde, Catron déconstruit son propre
canon d’histoires d’amour. Elle remonte à
1944, lorsque ses grands-parents se sont
rencontrés pour la première fois dans une
ville minière des Appalaches, à Vancouver,
où elle a enseigné la psychologie, la
biologie, l’histoire et la littérature. Elle
utilise les recherches des biologistes sur
les déclencheurs de la dopamine pour
se demander si le besoin d’aimer est une
pulsion humaine innée. Elle nous exhorte à
remettre en question les scripts non écrits
que nous suivons dans nos relations
et à examiner d’où ils viennent. Et elle
raconte comment elle a décidé de tester
une expérience de psychologie menée il
y a une vingtaine d’année par le Dr Aron
dont le but est de créer une intimité
entre des inconnus en utilisant une liste
de 36 questions. Cette étude permet de
démontrer que deux parfaits inconnus
peuvent tomber amoureux en répondant
à ce questionnaire. Sceptique face à cette
théorie, elle raconte l’avoir elle-même
expérimentée il y a quelques années
avec un quasi-inconnu croisé à la salle
de sport… Celui qui partage aujourd’hui
sa vie.
Extraits :
7. Jurez-vous de dire toute La vérité?
Le fantasme de la rencontre idéale
J’avais 32 ans et j’étais célibataire depuis
environ un an et demi quand je suis sortie
avec un certain Scott, dont j’avais fait la
connaissance sur Internet. Ce rendez-vous
a beau être resté sans lendemain, il compte
parmi ceux qui m’ont le plus marquée.
On est allés boire un verre dans ce qui avait
tout l’air d’un pub clandestin. C’était un bar
que les habitués surnommaient la « benne
à ordures ». Dépourvu de devanture, il se
composait d’une pièce aveugle au rez-de-
chaussée, d’où partait un couloir sombre
qui donnait sur une sorte de terrasse, où
les clients – les « souris » – se retrouvaient
(« Les souris pullulent à cette période de
l’année », nous avait dit le serveur, en
24
affectant une décontraction savamment
étudiée). Comme dans tous les restaurants
de Vancouver cet été-là, on y servait de
savoureux tacos et de la bière artisanale.
Moi qui pensais avoir de l’expérience en
matière de rencontres virtuelles, j’ai vite
compris que Scott était un pro du genre.
Peu après notre arrivée, un couple nous a
rejoints sur la terrasse. Alors qu’il passait
devant nous, l’homme s’est arrêté et a
dévisagé Scott.
— Hé! On se connaît!
Scott a eu un sourire gêné.
— Ce ne serait pas vous, par hasard, qui
m’avez rattrapé dans la rue l’autre jour ?
J’avais laissé tomber un billet
de 50 dollars sur le trottoir. Manifestement
embarrassé, Scott a haussé les épaules.
— Si, c’est bien vous ! a insisté l’inconnu,
avant de se tourner vers moi. Vous en
connaissez beaucoup, vous, des types
qui auraient fait ça ? Rendre un billet de
50 dollars à son propriétaire!
— C’est remarquable! ai-je répondu.
— Allez, je vous offre un verre !
Scott a ri poliment avant de décliner la
proposi- tion. L’homme s’est finalement
dirigé vers sa table. Scott a souri,
avant de m’expliquer:
— Je dois t’avouer quelque chose : c’est
un copain à moi. Je suis tombé sur lui par
hasard dans la rue quand je t’attendais.
Comme je voulais me faire un peu mousser,
je lui ai demandé de raconter comment
j’avais sauvé un pauvre chaton en détresse,
mais il a pensé ça serait un peu too much.
Scott m’a plu. Il s’était donné la peine
d’élaborer une mise en scène et avait
aussitôt confessé la super- cherie. Une telle
honnêteté n’était pas si fréquente lors d’un
premier rendez-vous. La plupart du temps,
l’atmosphère était plutôt tendue: chacun
voulait paraître à la fois décontracté et
sincère, drôle et aimable, avant même
de s’être fait une opinion sur l’autre. Mon
comportement n’échappait pas à la règle,
mais toute cette mascarade commençait
à me fatiguer.
Scott et moi avons ensuite confronté nos
expériences des rencontres sur Internet
– et débattu des schémas étranges ou
prévisibles qui en ressortaient.
— Dans leur présentation, les hommes se
disent très souvent prêts à mentir à propos
des circonstances de la rencontre, ai-je
fait remarquer. Est-ce que tu as constaté
ça avec les femmes, toi aussi ?
— Non, je ne crois pas.
Cette tendance m’agaçait profondément.
Je mettais un point d’honneur à ne pas
sortir avec un type qui affichait sa volonté
de mentir, que ce soit par honte ou par
besoin de légitimer son couple à l’aide
d’une jolie petite histoire romantique.
Internet n’était déjà plus le terrain de
chasse privilégié des pervers et des
désespérés, et je savais d’expérience qu’un
heureux hasard ne présage en rien la
suite d’une relation. J’en avais eu, des
premiers rendez-vous charmants qui
n’avaient rien donné – comme la fois où,
dans un bar, mon prétendant et moi-même
nous sommes retrouvés assis à côté du
pianiste de Mariah Carey. On lui avait fait
croire qu’on était de jeunes mariés et il
avait passé la soirée à nous prodiguer ses
conseils pour une vie de couple épanouie.
En accordant autant d’importance à la
rencontre et au destin, on oubliait qu’il
fallait faire des efforts pour que la magie
opère entre deux inconnus.
— À ton avis, pourquoi certaines personnes
sont prêtes à s’inventer
une histoire de toutes pièces ? ai-je
demandé. Scott a bu une gorgée de bière
en réfléchissant à la question.
— Alors voilà : tu es célibataire – moi aussi.
Et je suppose que tu as une vie plutôt
sympa.
— C’est vrai.
Je lui ai ensuite avoué que malgré
mon envie d’entamer une relation avec
quelqu’un, j’appréciais tellement mon
indépendance que la perspective de
partager à nouveau ma vie m’effrayait.
— Alors, supposons que tu rencontres
un homme, que tu décides de l’épouser
et – qui sait ? – d’avoir des enfants avec lui.
À quoi devrais-tu renoncer ? J’ai d’abord
pensé à ma désorganisation vis-à-vis des
courses, puis aux heures passées chaque
semaine à faire de l’escalade, à écrire ou
à boire des bières en terrasse. J’aimais les
sorties de dernière minute et ne rendait de
DOSSIER

comptes à rendre à personne, en dehors se forment et l’approbation de leurs cercles en Indonésie.

de mon chien. En définitive, je devrais
renoncer à une grande partie de ce qui
me plaisait dans ma vie. À 23 ans, j’avais
de mon plein gré organisé ma vie autour
des désirs de quelqu’un d’autre, mais la
femme de 32 ans n’était pas prête à autant
de concessions.
— Ne serait-ce pas plus simple si tu pouvais
t’en remettre à une force supérieure ? Si
tu pouvais te dire que le destin en a voulu
ainsi ? La remarque de Scott a fait mouche.
Je ne l’ai jamais revu, pourtant je repense
souvent à notre conversation. Si on avait
décidé d’aller plus loin, cette soirée aurait
été une rencontre idéale. J’avais beau
fustiger cette manie de vouloir à tout
prix une jolie histoire, elle n’était pas si
infondée: les circonstances de la rencontre
amoureuse sont importantes
– et pas uniquement pour les partenaires
concernés.
Les sociologues Sharon Sassler et Amanda
Jayne Miller ont en effet montré une
corrélation entre la façon dont les couples
amical et familial. Les couples qui se sont
rencontrés par l’intermédiaire d’amis
communs, à l’école, à l’église ou dans un
club de sport, se sentent plus soutenus que
ceux qui se sont formés par le biais
de simples connaissances ou dans un
cadre plus anonyme, comme un site
de rencontres ou un bar. Le récit de la
rencontre ne revêt pas uniquement une
dimension romantique : sa répétition
permet de légitimer la relation auprès
de l’entourage.
Comme le regard que porte la société
sanctionne en partie la qualité de la
relation, quoi de plus normal que de vouloir
raconter une histoire séduisante? Il y a
quelques années, j’ai fait la connaissance
de Steve et Joey à une soirée. Steve était
américain, Joey indonésien. Ils s’étaient
rencontrés à Pittsburgh, où Joey terminait
sa thèse. Tous deux avaient fréquenté des
sites de rencontres, sans succès, avant
d’être présentés par des collègues et
amis communs. Une dizaine d’années
plus tard, Joey a perdu l’emploi qui lui
avait permis de s’installer aux États-Unis
après ses études. Ses démarches auprès
des services de l’immi- gration étant sur le
point d’aboutir, il avait supplié son ancien
patron de le garder encore quelques mois,
sans quoi il rentrerait en Indonésie et
peinerait à obtenir son statut de résident
permanent.
— Si sa famille avait appris sonhomo-
sexualité, elle l’aurait rejeté, m’a expliqué
Steve. Je n’ai donc pas pu lui rendre visite.
On est restés comme ça pendant un an et
demi, sans savoir si on pourrait se retrouver
un jour.
— Et maintenant ? ai-je demandé. Vous
prévoyez de rester à Vancouver?
Steve, l’air peiné, a répondu qu’ils
cherchaient toujours une solution.
— Tu oublies la partie la plus intéressante,
est intervenu Joey en levant les yeux au
ciel. Près d’une année s’était écoulée
depuis le début de leur histoire, quand
Joey a reçu un e-mail du site de rencontres
sur
lequel il était inscrit. Il ne le fréquentait plus
depuis longtemps et, dans l’espoir de l’y
attirer à nouveau, le message l’informait
que l’algorithme avait décelé une
correspondance parfaite entre son profil
et celui d’un autre utilisateur.
— C’est là que je suis tombé sur la photo
de Steve ! Pour la première fois depuis
le début de notre conversation, Steve a

— Il a fait gagner des millions de dollars à

sa boîte, m’a confié Steve, l’air grave. Mais
son patron n’a rien voulu entendre, alors
qu’il savait pertinemment qu’il devrait tout
abandonner : sa maison, ses amis, sa vie.
Le mariage gay n’étant pas encore autorisé
aux États-Unis, Steve et Joey ont décidé,
en désespoir de cause, de déposer une
demande de visa au Canada, où leur
relation serait officiellement reconnue. En
attendant la réponse, Joey est retourné
Instagram : @southernheresy
25
esquissé un sourire. Il avait reçu le même
message, accompagné de
la photo de Joey.
— Quand on se dispute ou que Steve
me fait la tête, je lui mets cet e-mail sous
le nez pour lui rappeler qu’il ne peut pas
m’en vouloir, puisque je suis son partenaire
idéal ! Je savais d’expérience que les sites
de rencontres se rappelaient fréquemment
au bon souvenir des utilisateurs qui les
avaient désertés depuis longtemps. Dans
mon cas, mon partenaire idéal était un
homme qui, comme moi, aimait aller à
la plage à vélo
– rien que ça !
– et qui obtenait un score d’attractivité
élevé. Avec ce parfait Apollon, le site
espérait m’appâter à nouveau sur mon
espace personnel. Pour ma part, je ne
prêtais guère attention à ces messages,
mais quand Joey a raconté son anecdote,
j’ai vu son regard s’illuminer d’une sorte de
gratitude envers le destin. Cette anecdote
atténuait quelque peu l’injustice dont ils
étaient victimes.

À l’échelle de l’histoire humaine, on

ne s’intéresse que depuis peu aux
circonstances de la rencontre. Moira
Weigel explique que les rendez-vous
galants ne sont apparus dans la culture
américaine qu’au début du xxe siècle et
se sont généralisés quand les femmes ont
accédé à la sphère publique. Auparavant,
les parents se chargeaient de désigner
des préten- dants pour leurs enfants. S’ils
les laissaient choisir eux-mêmes leur futur
mari ou future femme, ils encadraient
le processus de séduction, qui s’opérait
généralement dans l’intimité du foyer
familial.
« L’apparition des rendez-vous galants a
coïncidé avec l’émancipation des femmes:
en quittant leur foyer familial, ou celui
de leur employeur, pour aller travailler en
ville, elles se sont trouvées mêlées aux
hommes, écrit-elle. Avant cela, les jeunes
gens n’avaient aucune possibilité de faire
des rencontres sans être chaperonnés. De
plus, dans les villages, tout le monde se
connaissait ».
On pouvait désormais choisir son
partenaire de vie, et cette nouvelle
liberté rendait la méca- nique de la
rencontre amoureuse beaucoup plus
intéressante – d’où un intérêt grandissant
pour ces histoires). En même temps que
leur autonomie, les jeunes gens gagnaient
une nouvelle emprise sur leur destin –
une responsabilité sans doute aussi
grisante qu’intimidante. Les rencontres
improbables servent de point de départ
à de nombreuses intrigues hollywoo-
diennes. Elles donnent souvent lieu a des
scènes embarras- santes, comiques voire
burlesques: c’est ce qu’on appelle le «
meet cute ». Les comédies loufoques des
années 1930 et 1940 plaçaient ce procédé
scénaris- tique au cœur de la narration.
Selon le réalisateur Billy Wilder, le meet
cute est « l’essence même des comédies
romantiques de cette époque et consiste
en une rencontre insolite entre un garçon
et une fille, qui fait des étincelles »). Paul
Monaco cite le film New York-Miami
comme étant l’un des premiers exemples
du genre: des circonstances exception-
nelles rapprochent deux personnages qui
ne peuvent pas se supporter, mais finissent
néanmoins par tomber dans les bras l’un
de l’autre [4]. Dans ce cas précis, les routes
des deux protagonistes se croisent dans
un autobus : elle est une riche héritière
en route pour New York, où elle compte
épouser un homme que son père
désapprouve; lui est journaliste et espère
obtenir l’exclusivité de cette fugue
amoureuse. L’intrigue du film tourne
autour de la décision que va prendre Ellie
Andrews maintenant qu’elle s’est affranchie
de l’emprise de son père: épousera-t-elle
King Westley, le play-boy cupide, ou Peter
Wayne, le journaliste charismatique?
L’essor des comédies loufoques correspond
à une mutation culturelle plus large: on ne
se fait plus la cour sous l’œil attentif des
DOSSIER
chaperons, on se donne des rendez-vous
galants. Le meet cute est resté un
incontournable des comédies romantiques
tout au long du xxe siècle. D’un point de
vue scénaristique, il permet de plonger le
public dans l’intrigue dès les premières
minutes du film: deux personnalités
intéressantes entrent une collision – il
ne nous en faut pas plus pour avoir
envie de découvrir la suite. Il implique
toutefois l’intervention du destin, d’une
force supérieure qui place deux personnes
que tout oppose sur le même chemin.
Dans New York-Miami, la rencontre de
Peter évite à Ellie de conclure un mariage
voué au désastre. Rien ne prédisposait
pour- tant la riche héritière à croiser ce
journaliste espiègle et ambitieux. Notre
engouement pour les couples improbables
et les rencontres théâtrales témoigne de
l’importance que nous accordons aux
premiers rendez-vous. Quand j’étais ado,
je rêvais qu’un charmant jeune homme
pousse les portes du cinéma, juste après
le début des bandes-annonces, et vienne
s’installer sur le siège vide à côté de moi.
Un heureux hasard
– ou un petit miracle
– ferait qu’on tomberait amoureux
en regardant le film côte à côte, dans
cette salle obscure et silencieuse. Avant
le générique de fin, on se tiendrait la main.
Dans ma petite ville, je connaissais déjà
tous les garçons de mon âge et aucun
27
trouvait cette rencontre terriblement
romantique. Un Anglais plus vieux que
moi qui conduisait une voiture de sport
– il avait tout de l’homme idéal. Six mois
plus tard, elle s’installait en Angleterre
avec lui.
— J’ai compris tout de suite que c’était une
erreur. Je passais mes journées à pleurer.
On vivait dans un petit appartement froid
et impersonnel, à quarante minutes de
Londres – on était loin de nos débuts si
romantiques. J’avais du mal à admettre
que je m’étais trompée. Et puis tout le
monde autour d’elle trouvait leur histoire
magnifique, alors ça valait sans doute la
peine de continuer.
— Voilà comment je me suis convaincue
pendant huit ans de rester avec lui !
Dingue, non? a-t-elle ajouté en riant.
Mais c’est aussi grâce à lui que j’ai eu un
merveilleux garçon. Oui, c’était dingue,
mais ça ne paraît évident qu’après-coup.
Les comédies romantiques à gros budget
– le terreau du meet cute – semblent
en perte de vitesse depuis quelques
années. « Peut-on sauver les comédies
romantiques?» titrait un article du
magazine Vulture, en 2012. Le Hollywood
Reporter poursuivait, l’année suivante,
ne semblait s’intéresser à moi. Mais je
m’accrochais à cette douce rêverie: le
destin me réservait de belles surprises –
il me suffi- sait d’être patiente. Bien
évidemment, aucun jeune homme ne m’a
pris la main dans une salle de ciné, mais
l’idée qu’une force supérieure puisse agir
sur ma vie me mettait du baume au cœur.
On ne se rend pas toujours service en
attendant un signe du destin. Une belle
première rencontre peut être source de
grandes désillusions. Mon amie Maria a
rencontré son ex-mari dans les années
1980, à bord d’un avion entre Vancouver
et Londres. Elle avait 19 ans, lui 27. Elle
allait en Afrique du Sud pour rendre visite à
sa tante, lui rentrait d’un voyage d’affaires.
— Il m’avait repérée dès le terminal, alors
que moi, je ne l’ai remarqué que dans
l’avion. Il n’arrêtait pas de se lever. Alors
qu’il arrivait à ma hauteur pour la énième
fois, j’ai tendu le bras et je lui ai demandé
s’il cherchait quelqu’un. En réalité, il
cherchait le courage de l’aborder. Maria
a accepté de retrouver l’inconnu devant la
statue d’Éros, à Piccadilly Circus, pendant
son escale de sept heures.
— Il m’a emmenée déjeuner à Covent
Garden, et c’est là que nous avons échangé
notre premier baiser. À son arrivée chez sa
tante, une lettre l’attendait: il lui demandait
si elle voulait bien le revoir sur le vol du
retour.
— La jeune fille de 19 ans que j’étais
DOSSIER
dans le même esprit: « La mort des
comédies romantiques : Pourquoi Harry
ne rencontrera-t-il pas Sally en 2013 ? ».
En 2014, LA Weekly se demandait « Qui a
tué les comédies romantiques ? ».
« Les hommes et les femmes tombent
toujours amoureux, bien sûr, écrit Amy
Nicholson dans LA Weekly. Mais ils ne le
font plus sur nos écrans – ou bien il n’y a
pas de quoi en rire. Les comédies d’au-
jourd’hui mettent en scène des liaisons
d’un soir ou des couples déjà mariés.
Les coups de foudre ont cédé le pas à
l’exaspération. ». En ce qui me concerne,
les histoires exaspérantes me donnent de
l’espoir (sous réserve qu’elles ne mettent
pas uniquement en scène des couples
28
mono- games et hétérosexuels). À l’ère
de Meetic et Tinder, la question n’est
plus tant de savoir comment rencon-
trer quelqu’un, mais comment et quand
choisir – et quelle forme donner à notre
relation. Dans l’imaginaire collectif, tous
les hommes céli- bataires ne sont plus
nécessairement en quête d’une épouse.
Les récits romantiques les plus plébiscités
s’interrogent plutôt sur l’évolution de la
relation et sur ce que signifie « aimer »
aujourd’hui. Des séries télés comme
Transparent et des romans comme Les
Furies, de Lauren Groff, examinent les
mutations et les fluctuations de l’amour sur
le long terme. Ils cherchent à comprendre
comment deux partenaires parviennent
à surmonter (ou non) les trahisons ou le
manque d’attention, et à rester en couple
malgré leur ressentiment.
Les studios hollywoodiens ne semblent
pas comprendre pourquoi le meet cute ne
fait plus recette. Cela me paraît pourtant
évident: nous voulons des fictions qui
reflètent nos angoisses, or notre rapport
à l’amour a profondément changé depuis
l’avène- ment des comédies loufoques.
Peut-être qu’au lieu de raconter nos
rencontres, on devrait partager toutes
ces fois où l’amour nous a déçus, où il n’a
pas su apaiser
nos inquiétudes – toutes les fois où on a
décidé de garder le cap ou, au contraire,
de passer à autre chose. On n’a plus besoin
de mode d’emploi pour les rencontres : il y
a des apps pour ça. Si une belle rencontre
peut donner un certain élan à une histoire
d’amour, ces débuts prometteurs ne
laissent en rien présager sa durée. Après
mon inscription sur le site de rencontres
OkCupid, j’ai très vite constaté qu’un
premier rendez-vous exceptionnel peut
se muer en obligation mutuelle dès le
rencart suivant. La magie n’opère pas,
mais on persiste à se voir encore deux
ou trois fois parce qu’on veut y croire.
Personne ne peut deviner ce qui se trame
dans l’es- prit de l’autre, ni connaître
tout de son passé. Alors on s’invente des
anecdotes pour combler les blancs et on
imagine la possibilité d’un avenir commun.
Pour aboutir à un happy end – autrement
dit, pour que deux individus se mettent en
couple et le restent – une rencontre doit
comporter une part de chance, d’imprévu
et de destin. Elle doit avoir une aura
particulière.
Quand j’ai vu Kevin pour la première fois,
j’ai senti que quelque chose de spécial était
en train de se produire, sans trop savoir
quoi. J’ignorais à ce moment-là qu’on était
DOSSIER

sur le point de s’engager dans une relation Il me dévisageait. À ce moment précis, fami- lière
qui durerait dix ans. J’ai compris qu’on j’ai senti que notre histoire amorçait un – on sait ce qu’on est censés ressentir, ce
avait franchi un cap quelques mois plus tournant. J’ai marqué une pause pour qu’on pourrait dire ou faire pour lui donner
tard, quand il est rentré d’Amérique du Sud essayer de mémoriser tous les détails de du sens. Mais nous manquons encore de
pour assister à ma cérémonie de remise de la scène : la brume dans la lumière des scénarios pour le faire durer.
diplôme universitaire. Ça a été le début réverbères, le calme inhabituel du campus
d’une romance improbable en cette fin de semestre, son regard
– que je ne me lasserai jamais de raconter. perdu au loin, comme s’il observait un de Mandy Len Catron
Depuis plusieurs semaines, j’étais en proie des couchers de soleil andins qu’il m’avait
à une grande agitation intérieure. J’avais tant décrits dans ses lettres. Je me suis
postulé pour inté- grer divers programmes vue à plusieurs années de là, dans ma vie
d’enseignement supérieur et, à mesure d’adulte, en train de raconter ce moment
que les lettres de refus s’empilaient sur à mes amis, autour d’une bonne bouteille
mon bureau, j’accumulais les soirées de vin: « Et dire que je ne pensais
arrosées pour calmer mon angoisse. Je jamais le revoir ! » Enfin, j’ai pensé aux
ressassais chaque nuit les mêmes rêves: petits-enfants qu’on aurait peut-être, un
Kevin adossé à la porte de chambre; Kevin jour. Ils adoreraient cette histoire. J’ai
dans mon lit. Son visage était émacié et effectivement raconté cette nuit-là de
mal rasé, ses cheveux coupés courts. nombreuses fois autour d’un verre. Cela
Parfois, il restait à la porte et s’adressait me confortait dans l’idée que Kevin était
à moi en espagnol, une langue que je ne l’homme de ma vie, même si plusieurs
comprenais pas. Avant de l’accueillir dans signaux
mon lit, je voulais être sûre qu’il était bien – une vague anxiété, monincapacité
réel. Après m’être réveillée si souvent seule, grandissante à cerner mes propres désirs
j’avais appris à ne plus me fier à mes rêves. – m’alertaient du contraire. On peut
Mais il arrivait toujours à me convaincre. considérer la rencontre comme le point
Il m’attirait vers lui et posait son menton de départ d’une intrigue amoureuse.
râpeux contre ma joue. Il me disait qu’il Plus nos expé- riences se conforment aux
était rentré pour de bon et que je lui avais romances génériques, plus nous attendons
manqué plus que tout au monde. On se des étapes prévisibles
blottissait alors sous la couette, l’un contre – avec amour, mariage et bonheur à la
l’autre. Puis j’ouvrais les yeux. Un beau jour, clé. Nous insistons donc sur le début de
Kevin a fini par arriver en chair et en os, l’histoire en espérant qu’il préfigure sa fin.
comme il me l’avait annoncé par courrier. La naissance de l’amour est une étape
J’avais l’impression de me retrouver face
à un étranger – pas vraiment le Kevin de
mes rêves, ni celui que j’avais laissé des
mois plus tôt. Après un dîner avec mes
parents pour fêter son retour, on a dormi à
quatre dans ma chambre d’étudiante: ma
colocataire dans son lit avec son petit ami,
moi dans le mien, et lui sur un matelas par
terre. Je me repassais le film de la soirée et
revoyais Kevin fixer le chariot à desserts
comme si une bombe était dissimulée
entre les cheesecakes et les cannoli. Il
n’était plus habitué à l’opulence ordinaire
des pays développés. Je l’enten- dais se
retourner dans son sac de couchage: il ne
dormait pas non plus. Ce garçon que je
ne pensais plus jamais revoir était bel et
bien là, étendu sur le sol de ma chambre.
Je savais qu’il valait mieux que je dorme
– ma famille serait là à 8 heures du matin
pour la céré- monie – mais au lieu de ça,
j’ai chuchoté: « Ça te dirait d’aller prendre
l’air? » On a passé la nuit à déambuler dans
le campus. Il m’a décrit sa maison en
torchis, ses journées à parcourir la forêt,
les parasites intestinaux et les semaines
passées à se nourrir exclusivement de riz,
d’œufs et de haricots. Peu avant l’aube, on
s’est assis sur un banc.
— J’ai beaucoup pensé à toi.

29
SEXO

Comprendre l'homosexualité
avec des mots crus
L’homosexualité a été inventée par deux mecs dans la ville de
Sodome en 254 avant J.-C. Et depuis ce temps-là, des tonnes et
des tonnes de mecs couchent avec d’autres mecs. Et bien que
ce soit cool et normal, BEAUCOUP de gens ont un problème
avec ça. En fait, beaucoup de gens pensent que foutre une bite
près du cul ou de la bouche d’un autre homme, c’est comme la
frotter contre la brosse à dents de Dieu. Et puisqu’il vaut mieux
éviter d’aborder la question gay dans un contexte religieux ou
en présence de connards, on a décidé de vous montrer tout
ce que vous avez toujours voulu savoir à propos du monde
inverti sans jamais oser le demander.

L’anal c’est pas banal

Apparemment, une étude dit que 15 % des homos ne
pratiquent pas le sexe anal. Si ces 15 % lisent ceci, un conseil:
VOUS DEVRIEZ VRAIMENT ESSAYER ! Si vous ne vous êtes
jamais fait défoncer, vous ne savez pas ce qu’est le vrai plaisir.
Bien sûr, ça fera mal au début mais putain, il faut que vous
arriviez à faire en sorte que votre copain vous la mette dans
le cul puis jouisse, jouisse et jouisse encore. Il faut juste vous
prévenir d’un truc. Quand on descend dans le terrier d’un
lapin, on finit souvent par trouver un lapin. Dans votre cas, le
« lapin », c’est... ouais, enfin vous voyez, quoi.

30
SEXO

Gay : Peut-on passer outre le

folie coutumière ?
Le monde gay est super barbant. Genre, relou. Mais si vous
voulez vous envoyer en l’air, vous allez devoir le côtoyer. Il y
aura forcément un bar gay qui vous conviendra parmi tous les
bars Bear, les bars « Daddy », les bars de punks gay, les bars de
rappeurs gay, les bars gay de cowboys mexicains, les bars de
danse de salon et les bars gays pour les fétichistes des cheveux
roux (je tiens à signaler que ce sont tous de vrais bars, dans
lesquels j’ai été pour de vrai). Mais bon. Où que vous alliez,
vous allez entendre le même remix de « We Found Love »
quatre fois en une heure. Et vous allez vous faire chier à mort.
Vive l’égalité...sous la
couette
Désolé les mecs ! C’est pas pour aujourd’hui ! Puis bon, réflé-
chissez deux secondes : il existe tellement d’endroits où les
gays sont perçus comme de vraies sous-merdes : le Moyen-
Orient, l’Afrique, 50 % de l’Europe, une grande partie de
l’Amérique, 99 % de l’Amérique du Sud, 80 % de l’Asie. On
dit que toutes les personnes qui ont été sur la Lune sont
homophobes, donc ça non plus, on ne peut pas le faire. Bien
sûr, il y a eu des progrès mais même en étant optimiste et en
supposant que les gros beaufs qui détestent les gays vont finir
par se transformer en mecs intelligents, fabuleux et tolérants,
ce processus prendra tellement de temps que lorsque ce genre
de personnes existera, tous les lieux gay-friendly de la planète
seront sous le joug d’une religion despotique qui persécutera
les gays. Ça craint, hein ? Mais vous savez ce qui est cool ? Ce
sont ces moments où les gays thugs fans de moto se mettent
à tabasser les homophobes. Il faudrait faire ça plus souvent. Et
ne pas oublier de poster la vidéo sur YouTube!
coming-out ?
Je connais une fille qui a révélé à ses amis qu’elle était lesbienne
dans un bar, d’autres clients l’ont entendue, ils l’ont répété
à voix haute et ensuite elle s’est fait offrir des verres par des
inconnus toute la soirée ! Super ! Je connais un autre mec qui
a avoué qu’il était gay à sa famille et ses frères l’ont ligoté et
balancé dans une rivière ! Moins super ! La plupart du temps,
les histoires de personnes qui ont fait leur coming out sont un
peu entre les deux. Aucun parent n’applaudit son fils quand
il ramène son petit copain à la maison pour la première fois,
mais généralement, ils ne lui roulent pas non plus dessus
avec une voiture. La chose la plus importante à retenir sur le
coming out, c’est qu’IL FAUT LE FAIRE. Je sais que çapeut être
excitant d’avoir un grand secret qu’on cache à tout le monde
(genre ouais, Batman) mais chaque jour qu’un gay passe à
refouler sa véritable identité le rend un peu plus cinglé. Allez,
prenez votre courage à deux mains ou acceptez l’idée que
vous allez devenir le prochain Charles Manson. Ce conseil
ne vaut pas si vous habitez en Arabie saoudite ou un truc du
genre. Dans ce cas-là, n’avouez rien.

31
SEXO

Assumer sa transsexualité :
Mini guide de survie
On est souvent angoissé et peu confiant lorsqu’on cache notre
homosexualité auprès de nos proches. Quand on rencontre
une fille, et que celle-ci semble attiré par vous, vous devez
faire semblant auprès de vos amis pour entretenir l’idée
de votre hétérosexualité. Horreur. Imaginez maintenant, la
position de certaines personnes, qui non seulement doivent
assumer leur homosexualité refoulée, mais également leur
trouble identitaire. En effet, la question du genre est revenue
sur le devant de la scène avec les récentes transformations
physiques du chanteur autrichien Conchita Wurst et celle
de Caitlyn Jenner, le père des célèbres sœurs kardashian.
Selon un récent sondage, les personnes transsexuels, celles
qui désirent bientôt changer de sexe ou encore celles qui se
sentent d’un autre genre sans vraiment décider à sauter le
pas, se sentent mal dans leur peau et deviennent progressi-
vement asociales, se coupant inévitablement de leur cercle
professionnel ou même personnel (amis ou membres de la
famille qui s’éloignent). Le professeur Gonzague de Larocque,
médecin sexologue, dont les interventions sont souvent
éclairantes sur le site psychologie.com affirme que l’angoisse
est relative à une sorte de sentiment inachevé. Le fait de
refouler une émotion forte, de ne pas exprimer un sentiment
et de cacher sa véritable identité auprès de nos proches, amis
comme famille, provoque une instabilité morale maladive,
qui s’accentue au fil des années s’il elle n’est pas soignée d’un
point de vue médical.

Le docteur témoigne :
"L’angoisse peut-être à l’origine des différents symptômes «Une fois l’angoisse prise en charge, il sera ensuite temps de
que vous évoquait y compris ce qu’on appelle la déperson- reprendre votre travail psychothérapeutique pour trouver des
nalisation, c'est-à-dire tout ce questionnement autour de réponses à vos interrogations. Non des réponses magiques
votre identité. Votre problème n’est pas le transsexualisme, qui viendraient de l’extérieur, mais vos propres réponses, les
mais cette angoisse qu’il vous faut prendre en charge. Il me seules qui pourront vraiment vous correspondre». Vous savez
semblerait donc important, dans un premier temps, de faire donc ce qu’il vous reste à faire pour vous sentir au meilleur de
une évaluation de cette angoisse auprès d’un psychiatre afin votre potentiel et affirmer pleinement votre véritable identité.
de discuter avec lui de l’éventuel intérêt d’un traitement".
«Le transsexualisme, c’est autre chose. Comme le mot « trans-
sexuel » l’indique, il s’agit du franchissement d’une barrière
entre les sexes. On peut aussi parler d’une dissociation entre
son sexe biologique défini par les chromosomes (mâle ou
femelle) et son sexe social ou genre (masculin ou féminin),
c’est-à-dire ce que la société attend comme comportement
attaché à un sexe. Chez certaines personnes, il existe un
désir, voire un impératif, de traverser cette frontière entre les
sexes. Ces personnes se sentent quasiment étrangères dans
leur propre corps». Ce dépassement de soi, qui consiste à
changer de sexe, est permise aujourd’hui par les progrès de
la chirurgie esthétique. Mais les prix sont élevés. Évidemment,
ce changement n’est pas pris en compte par la sécurité sociale,
ni même par l’intervention des services d’assurances les plus
connus. A cause de cela, le transsexuel se sent ostracisédans
une société qui ne le considère pas à sa juste valeur. Il est mis de
côté financièrement, car dans l’impossibilité de répondre favo-
rablement aux devis reçus de la part des chirurgiens. Et il est mis
de côté par la morale actuelle, qui veut que cette question de
genre n’est encore traitée comme une priorité médicale. Mais
voir le médecin ne suffit pas. C’est ce qu’indique le docteur:

32
SEXO

Vrai ou faux...
tout savoir sur l’orgasme
Les secrets pour être un expert sexuel

L’orgasme, du grec «bouillonner d’ardeur», est la réponse physiologique qui survient au maximum de la phase d’excitation
sexuelle. Il est souvent synonyme de jouissance extrême et on peut joliment l’appeler «la petite mort». Il libère deux protéines
neurologiques, l’ocytocine et la prolactine, qui provoquent une profonde sensation de bien-être. Si la définition précise de
l’orgasme est encore assez floue (la revue scientifique «Clinical Psychology Review» en recense 26 différentes), et que les
sensations physiologiques éprouvées varient d’un individu à l’autre, les recherches tendent à s’accorder sur au moins deux
points : l’orgasme procure une sensation de plaisir intense et cette sensation n’est pas limitée à une localisation précise, mais
affecte l’ensemble du corps. Par ailleurs, l’orgasme peut être obtenu de deux façons : avec partenaire lors d’un rapport sexuel,
ou sans partenaire grâce à la masturbation.

FAUX. l’orgasme n’est pas et ne doit pas être un but en soi, une
finalité. Le plus important est de vivre l’instant présent et de
prendre le maximum de plaisir durant l’acte. C’est, du moins,
ce que conseillent la plupart des sexologues interrogés. `
FAUX. Les mecs, tout comme les filles, peuvent ressentir
plusieurs genres d’orgasme. Si du côté masculin le débat ne
se résume pas à une dualité «clitoris - vagin», comme chez les
nanas, on peut parfaitement ressentir du plaisir par différentes
voies, sans mauvais jeux de mots. La bouche, les fesses, les
aisselles (mais ça, c’est surtout pour les plus extravagants).
FAUX. L’homme ne prend pas uniquement plaisir à travers
l’anal. On connait tous la simplification : Un homme est soit
passif, soit actif. Cette réflexion renvoie à l’idée que l’homme
homosexuel est obnubilé par la pénétration; Si elle demeure
un aspect important du couple, ce n’est pas l’essentiel. Sans
tomber dans un romantisme exacerbé, l’amour et la sensualité
demeurent les priorités dans une couchette gay...
VRAI. La masturbation a des effets bénéfiques sur la vie
sexuelle d’un couple. Non seulement la masturbation est
un acte libérateur, permettant de donner du plaisir tout en
assumant pleinement son corps à travers sa redécouverte,
mais en plus, elle comporte des bienfaits prouvés scientifique-
ment par les médecins : la masturbation prévientle cancer de
la prostate, et peut même soigner le hoquet.
VRAI. La communication dans un couple est la chose la
plus importance. Au début, on aime refaire le monde à deux
pendant des heures, jusque tard dans la nuit. On partage avec
l’autre ses goûts, ses envies, sa vision de la vie, du couple…
Mais avec le temps, ces conversations ont tendance à se
faire de plus en plus rares, et il devient difficile de trouver ne
serait-ce qu’un moment pour se parler dans la course contre
la montre que nous menons au quotidien.
VRAI. La sensualité est l’aptitude à goûter les plaisirs de nos
5 sens et à être totalement présent à toutes nos sensations.
Nos 5 sens nous permettent d’entrer en relation avec nos
perceptions intérieures mais aussi avec ce qui nous entoure.
En effet, la vie serait bien fade sans ce que nous percevons
à travers notre vue, notre ouïe, notre odorat, notre goût et
nos sensations tactiles. En couple, quel délice et bonheur de
pouvoir : Plonger notre regard dans celui de notre chéri(e), se
réjouir de le voir se déshabiller, entendre les mots doux que
nous murmure notre partenaire à l’oreille, humer le parfum de
sa peau, Goûter de nos lèvres son corps, le caresser, l’enlacer,
sentir notre peau nue en contact avec la sienne. Vous avez
désormais toutes les cartes en main pour atteindre le nirvana
en deux secondes top chrono. A vos capotes, prêt, partez.

33
SEXO
La sensualité au-dela de la
sexualité
Nous parlons souvent de l’importance de
notre communication et de notre sexualité
dans l’épanouissement de notre couple.
Mais qu’en est-il de la sensualité ? Et puis,
c’est quoi la sensualité ? Comment se
ressent-elle et s’exprime-t-elle ? Quelle est
son importance pour notre vie de couple
? Est-ce un secret des couples heureux ?
La sensualité se ressent et se développe à
travers notre capacité à être présent dans
l’ici et le maintenant, à être à l’écoute de
toutes nos sensations. Elle demande à
détourner notre attention de nos pensées
pour pouvoir la porter sur nos sens afin
de se délecter de nos sensations. En effet,
lorsque nous sommes focalisés sur ce
que nous pensons, nous vivons en mode
automatique, nous coupant de la plupart
de nos sensations.
La sensualité n’a pas pour finalité la re-
lation sexuelle. Elle se savoure d’autant
plus intensément dans un contexte sans
attentes et sans objectifs. Sans aucune
intention de vouloir arriver quelque part
ou d’obtenir quelque chose. Même s’il est
tout à fait possible d’avoir une sensualité
épanouie sans sexualité, la sexualité ne
peut être pleinement et durablement
satisfaisante sans sensualité. La sensualité
pour s’exprimer demande de ralentir, de
suspendre le temps, de créer l’intimité. Ce
n’est qu’à partir d’une certaine présence à
nous-même puis à notre partenaire que
la sensualité révèle toute sa puissance,
toute son intensité, toute sa chaleur…
Quelle est l’importance de la sensualité
pour notre vie de couple ?
Il paraît évident que la sensualité, quand
elle est une attention au quotidien et
qu’elle est vécue pleinement, ouvre notre
corps et notre cœur à une dimension plus
riche, plus intense et plus épanouissante.
Tous les moments de sensualité, parta-
gés avec notre partenaire, participent
à notre réjouissance d’être ensemble, à
notre besoin de partage, de contact et
de connexion douce et parfois intense. La
sensualité est un langage de l’amour qui
contribue grandement à la qualité de
notre relation de couple. Elle vient nourrir
notre cœur et elle donne du sens à notre
vie de couple à travers les sens.
34
La sensualité au
quotidien : une clef
essentielle
Avec le développement de la sensualité,
nous quittons peu à peu notre mode de
vie automatique, intellectuel et routinier.
Nous apprenons à revenir dans notre corps
pour goûter tous les plaisirs que la vie
quotidienne nous offre à chaque instant.
aussi bien seul(e) qu’en couple. Alors oui, la
sensualité, de par sa capacité à nous faire
revenir dans le présent et dans nos sen-
sations, est un des secrets du bonheur
dans notre vie de couple dès lors que
les deux partenaires soient connectés à
leurs sensations. En couple, alors que nous
sommes affairés à gérer notre quotidien,
nous pouvons suspendre le temps et quit-
ter un instant nos occupations pour vivre
pleinement un moment de communion
avec notre partenaire. C’est ainsi que :
un regard partagé pendant une dizaine
de secondes, alors que nous préparions
le repas, fait passé l’importance de notre
relation de couple avant ce que nous fai-
sions durant un court instant, des mots
tendres et positifs viennent nourrir nos
sentiments, notre bien-être d’être en-
semble, des câlins qui nous permettent
de nous détendre, nous rassurer, l’un au
contact de l’autre comme si nous étions
en train de nous blottir dans un cocon,
cet espace de sécurité cher à nos yeux,
dans lequel nous pouvons nous délecter
du parfum et de la saveur de la peau de
notre chéri. Ainsi, chaque petit instant
partagé ensemble devient source de proxi-
mité et de communication de notre joie
d’être ensemble, de nos sentiments, de
notre désir…
Une porte d’accès au
désir
La sensualité d’amour, sans intention de
sexe, nous ouvre par la suite à une sensua-
lité plus sexuelle qui va attiser, entretenir,
voire enflammer notre désir sexuel. Une
sensualité plus sexuelle s’exprime avec plus
d’intensité que la sensualité d’amour. Ainsi,
les caresses douces et légères deviennent
des caresses plus appuyées, plus dirigées
vers nos zones érogènes (seins, tétons,
nuque, cuir chevelu, bas ventre, fesses,
intérieure des cuisses, zone sexuelle…).
Nos baisers doux et tendres deviennent
plus intenses et chauds jusqu’à dévorer le
corps de notre chéri. Nos messages doux
et positifs deviennent plus orientés sur nos
contacts physiques, sur nos envies et sur
ce que nous ressentons. Cette sensualité
réveille notre énergie sexuelle qui vient
réchauffer tout notre corps, qui nous fait
frémir de plaisir et qui amplifie notre
respiration. Elle attise, par nos ressentis,
l’intensité de notre désir et de notre libido.
Toutefois, cette sensualité plus sexuelle
n’est pas obligatoirement suivie d’une
relation sexuelle. Même si elle peut ma-
gnifiquement bien nous amener à entrer
dans des préliminaires sexuels par la suite.
SEXO
Apres 50 ans, on ne baise plus ?
La blague !
le sexe n’a pas d’âge
seuls l’amour et
la taille du sexe
comptent...
La sexualité masculine se modifie avec
l’âge. Pas de panique pour autant, elle
n’est pas bouleversée du jour au lende-
main, une fois fêtés les 50 printemps. Si
certaines évolutions sont physiologiques,
d’autres troubles nécessitent de consulter
pour conserver une sexualité épanouie et
riche en plaisirs… Après 50 ans, certaines
tendances se retrouvent dans des propor-
tions variables suivant les hommes. Les
modifications sont progressives, laissant
le temps de s’y habituer sereinement.
Le désir ne doit pas vieillir
Le vieillissement modifie habituellement
le désir et le comportement sexuel mais
dans des proportions variables d’un
homme à l’autre. Plusieurs facteurs entrent
en jeu dans l’appauvrissement de la vie
sexuelle : psychologique avec la façon
dont on vit l’avancée en âge, l’évolution
de la vie personnelle et de couple (avec
des stimulations sexuelles devenues rares
dans un couple ancien). Pour les plus âgés,
un facteur sociétal entre aussi en jeu, dans
une société qui peine encore à accepter
la vie sexuelle de ses «seniors». Enfin, la
survenue de maladie conditionne égale-
ment la sexualité, tout comme la prise de
traitement induisant parfois un trouble
sexuel. Bonne nouvelle, le désir reste pré-
sent ! Certes, parfois moins impérieux...
mais d’autres critères entrent en compte
: un couple qui se connaît depuis des an-
nées laisse souvent les étincelles du début
derrière lui. Souvent, la vie sexuelle
s’adapte aux contraintes du quotidien
et à l’intérêt que chacun porte, ou pas, à
la sensualité. Les érections surviennent
pour un seuil plus élevé de stimulation.
35
Autrement dit, si à 20 ans le pénis s’élève
rapidement à la moindre stimulation ou
vision érotique, il devient plus lent à réagir
et a besoin de stimulations plus intenses.
Elles ont tendance à être moins fermes et
plus difficiles à maintenir longtemps. La
période réfractaire, en d’autres termes
le temps entre deux érections, s’allonge.
Quant à l’éjaculation, elle peut être moins
puissante. Rien de grave, si vous constatez
ces évolutions, elles sont physiologiques !
Autres modifications plus fréquentes avec
l’âge, pouvant perturber la vie de couple:
les troubles urinaires, qui commencent à
survenir chez certains, la prostate s’hyper-
trophiant. Besoins pressants, réveillant
la nuit, fait d’uriner trop lentement ou trop
faiblement… «L’hypertrophie bénigne de
la prostate touche la moitié des hommes
environ, sans qu’il soit nécessaire d’opé-
rer pour autant», rassure le Pr Stéphane
Droupy, urologue. La production de tes-
tostérone baisse progressivement au cours
de la vie mais quand elle est importante,
on parle de «syndrome de déficit en tes-
tostérone lié à l’âge» (connue du grand
public sous le nom d’andropause). Ce
déficit augmente avec l’âge, avec une
fréquence de plus de 20% environ après
70 ans selon le Pr Droupy. Il provoque
parfois des troubles sexuels, notamment
une baisse de libido, des érections de
moins bonne qualité, mais aussi des
troubles variés comme une fatigue, des
insomnies, une diminution de la masse
musculaire, une ostéoporose, voire une
humeur dépressive.
«Il est à rechercher dans certaines populations à risque, en cas de
trouble du désir ou de l’érection : les diabétiques, les obèse, en cas
d’antécédent d’infertilité, d’opération du cancer du testicule», précise
le médecin. Lorsque le déficit androgénique lié à l’âge est objectivé
par une prise de sang, il peut se traiter par apport de testostérone.
D’après l’urologue, les médecins français sont toutefois très frileux
à prescrire cette hormone, en comparaison aux Etats-Unis.
SEXO
Les plaisirs de
l’anulingus...
Combattre le
crade par le
crade
L’anulingus est joliment appelé pétale
de rose. Le sexe se pratique avant
tout mais il faut aussi en connaître
certains termes... Enfin, ce n’est pas
comme si non plus vous alliez en
parler dans votre prochain dîner en
ville ! Quoi que...
On lèche mais on ne
laisse pas trainer
ses doigts...
Alors, c’est quoi l’anulingus ? C’est un
terme assez moche pour désigner la
stimulation par la langue de l’anus
ou du périnée. On l’appelle aussi de
façon plus poétique «le pétale de
rose» ou «lafeuille de rose». Ouf ! C’est
quand même plus facile à demander
ou à proposer à son chéri ainsi. L’anus
et le périnée sont des régions voisines
très riches en récepteurs nerveux,
donc hautement érogènes. S’ils
ne sont pas non plus aussi rapides
à répondre à la stimulation que
les organes génitaux masculins et
féminins, il leur faut un peu plus
de temps pour réagir. Un tiers de la
population pratiquant régulièrement
la sexualité anale pourrait atteindre
l’orgasme par cette voie, surtout s’il
y a pénétration anale. À part blocage
déterminant pour bannir l’anulingus,
cela vaut sans doute la peine d’être
essayé.
36
L’anulingus, une
pratique à risque ?
Bon, soyons clairs. L’anulingus, il faut
le sentir dans l’absolu mais aussi avec
son partenaire. Cette pratique laisse
supposer un contact d’une grande
intimité avec des parties qui servent
ordinairement à des choses un peu
moins glamour : autant dire que
nous vous conseillons une hygiène
impeccable de la zone sous peine de
dégoûter Jules ou Juliette de façon
rédhibitoire. Il faut aussi que vous
vous sentiez sûre de l’hygiène de
votre partenaire. Pour ce faire sans
pour autant lui demander tout de go
s’il a pris un bain dernièrement, vous
pouvez en proposer un avant vos
ébats. Voire carrément commencer
les ébats sous la douche ou dans le
bain.
On se protège !
Attention aux MST lors de la pratique
d’un anulingus, qui est une
relation sexuelle comme une autre !
On ne veut pas doucher votre
enthousiasme mais une bonne
douche, justement, ne permet par
l’éliminer toutes les sécrétions fécales
ni même un lavement d’ailleurs.
Or celles-ci contiennent des virus
et bactéries. La seule protection
efficace, c’est la digue dentaire, une
sorte de préservatif pour bouche. À
trouver dans tous les bons sex-shops,
en particulier sur Internet pour la
discrétion, si vous le souhaitez !
SEXO
Conseils prioritaires
pour un sexualité épanouie
Être heureux en couple, cela inclut
la sexualité, très importante pour
une raison simple : la sexualité fait
le couple. Vous pouvez partager les
loisirs, des vacances, un logement,
des pensées, des fous-rires. Si vous
n’avez pas de sexualité, on dira que
vous vivez comme frère et soeur.
Vous n’êtes pas un couple. Alors, faire
vivre et s’épanouir votre sexualité est
presque un devoir si vous souhaitez
que votre couple dure par plaisir, pas
seulement par décision.
Soyons attentifs
aux règles du jeu
N’importe quel animal peut se reproduire.
Aucun animal ne sait faire
l’amour. Les humains sont la seule espèce
capable de cultiver un art sexuel. Et un art,
ça s’apprend. Si vous débutez en amour,
vous saurez vous reproduire. Mais vous ne
saurez pas jouir immédiatement de tous les
plaisirs. C’est normal que vous vous sentiez
timide, limité, indécis, maladroit, anxieux.
Nous passons tous par ce stade. Puis, votre
sexualité peut monter en puissance, en
plaisir partagé. Cela demande du temps.
Surtout qu’à chaque nouvelle rencontre,
vous repartez à zéro. L’autre est tout autre
et ne ressemble à personne que vous avez
connu. Si vous croyez tout connaître de
l’autre sexe grâce à votre petite expérience,
vous aurez du mal à vous épanouir
vraiment ensemble… A 25 ans, Viviane
n’a jamais éprouvé d’orgasme en faisant
l’amour. « Je me suis résignée, je dois être
frigide. Alors, plus vite le rapport sexuel est
fini, plus je suis tranquille rapidement ».
Viviane est à côté de la plaque. L’orgasme
vient aux femmes parfois tôt, mais parfois
tard. Et ce n’est pas en évitant l’amour
qu’elle va vers le plaisir. Au contraire, elle
devrait apprendre à apprécier son désir,
le désir de l’autre, leur excitation et tous
les plaisirs des sensations. C’est cela la
sensualité. Et c’est ainsi que son orgasme
peut se construire et la surprendre un jour.
Pas en expédiant les rapports sexuels.
37
La force de l’action vive les préliminaires
collective
Regardez quels baisers, quelles caresses il Les préliminaires (tout ce qui se produit
(ou elle) vous prodigue. C’est le reflet de avant le rapport sexuel) sont l’élément clef
ce qu’il aime. Quand on est amoureux, d’une vie sexuelle épanouie. Et attention,
pendant l’amour, on cherche à faire plaisir. la fellation ou le cunnilingus sont des
Et l’on dispense ce qui nous semble le rapports sexuels et non des préliminaires
plus agréable, c’est-à-dire ce que nous ! Les préliminaires, ce sont les paroles,
apprécions le plus nous-même. S’il vous les regards, puis les baisers, les caresses
caresse l’épaule, les cheveux, s’il vous échangées, celles qui font monter le désir
embrasse les pieds ou le dos, sachez que et l’excitation et augmenter le plaisir. Or,
c’est ce qui lui sera très agréable. Osez les hommes jeunes et en bonne santé
vous exprimer, réclamer du temps plus éprouvent souvent peu de besoin de ces
long pour les préliminaires, davantage préliminaires qui leur semblent superflus.
de baisers, telle ou telle position. Si vous Ils ne savent pas ce qu’ils perdent : du
n’exprimez pas ce que vous aimez, l’autre plaisir en quantité tout simplement !
ne peut le deviner. Un des obstacles les Plus les préliminaires sont longs, et plus
plus fréquents à l’épanouissement sexuel, un homme ressent un plaisir intense et
c’est la croyance que « quand on aime, moins il risque de souffrir d’éjaculation
on doit se comprendre sans se parler ». précoce. Plus les préliminaires durent plus
C’est entièrement faux et source de mille une femme éprouve de désir et de plaisir
malentendus. Alors exprimez-vous et faites pendant la pénétration sexuelle et plus elle
davantage : demandez à l’autre d’exprimer a de chances de parvenir à l’orgasme. De
ce qu’il aime. plus, les préliminaires peuvent être très
variés, la surface de notre corps étant vaste
et ils permettent d’explorer toutes sortes
de sensations. Alors, sachez les explorer
et les varier.
Je n’arrive pas
à demander,
que faire ?
Un exercice permet d’apprendre à
exprimer ce que vous désirez et ressentez:
un massage corporel non sexuel à
pratiquer en couple. Utilisez de l’huile et
pratiquez tous deux nus. Massez votre
partenaire et demandez-lui ce qu’il aime
: « plus fort ou plus doucement ? », « plus
en haut ou en bas ? », « plus à droite ou à
gauche ? », « des mouvements plus
lents ou plus rapides ? ». Et ensuite, vous
échangez les rôles. A votre tour de vous
faire masser… Exprimez à votre tour vos
préférences et votre plaisir. Ce massage
permet de d’apprendre à écouter votre
corps, et à augmenter votre aptitude à
l’exprimer. Y compris par la suite dans la
sexualité.
 “La durée de sommeil nécessaire à chacun
est d'environ encore cinq minutes... de plus.”
Max Kauffman

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 “Le réveil commence comme un autre rêve.”
Paul Valery

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 The morning after ...
avec
Adrien Lizon - @zoomadrien
Antoine - @antoineptr
Antoine Morieult - @antoinemorieult
Aymeric Priou - @aymericpriou
James Gauduin - @james.gauduin
Jean Nicolas - @jn_mod
Maxime Collard - @ken_mode_photo
Samuel Rousseau - @samuelrousseau
Tommy - @tomgraaam

également en couverture
Romain Alegret - @romain_alegret

Photographie & direction artistique:

Fred Goudon (tous droits reservés)
@fredgoudonphotographe

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51
 Lituanie
Voyager en Lituanie, ce n’est pas seulement
visiter l’Est de l’Europe, mais c’est se rendre
au cœur du continent européen ! À 2h30 de la
France, la Lituanie est une destination aux
multiples facettes : mêlant avant-gardisme
et traditions ancestrales, le pays abrite quatre
sites inscrits au Patrimoine Mondial de
l’UNESCO – le centre historique de Vilnius,
l’Isthme de Courlande, le site archéologique
de Kernavė et l’arc géodésique de Struvė –
et accueille chaque année de nombreuses
manifestations populaires et artistiques
célébrant l’art, la culture et l’identité
lituanienne.

Saviez-vous que
les Lituaniens ne
pouvaient se
passer de café ?
Le centre d’art LOFTAS de Vilnius ouvre ses
portes début février aux curieux et célèbre
la culture du café lituanien. Durant trois
jours, les visiteurs pourront assister aux
championnats nationaux de préparation
de café, déguster les nombreuses prépara-
tions, en apprendre davantage sur les tech-
niques de préparation lituaniennes et
rencontrer les professionnels du secteur.

Le 16 février
marque la date
de la fête natio-
nale de la
Lituanie !
La fête nationale commémore la fonda-
tion de l’État lituanien, la signature de
l’acte d’indépendance et l’adoption de la
première déclaration d’indépendance en
1918. Chaque année, la date rappelle l’en-
trée du pays dans l’ère démocratique. Pour
les amateurs d’Histoire, la célébration est
l’occasion de se rendre en Lituanie pour
une escapade culturelle à la découverte de
l’histoire millénaire du pays !

52
VOYAGE
Lituanie
La fin du mois de février
célèbre en Lituanie Mar-
di-Gras,
connu sous le nom lituanien de «
Užgavėnės ». Hérité d’un passé aux
nombreux rites païens, Mardi-Gras donne
lieu à de nombreuses célébrations, danses
folkloriques, chants traditionnels et défilés.
Déguisés en personnages effrayants, les
habitants accompagnés de masques en
bois défilent pour repousser l’hiver et
accueillir, en dégustant les spécialités
locales, l’arrivée du printemps. Symbole du
retour du soleil, les gourmands pourront
notamment y découvrir les fameuses
crêpes lituaniennes à base de pomme de
terre !
Avis aux amateurs
de films !
Le Festival international du film de Vilnius
Kino Pavasaris est l’événement cinémato-
graphique le plus important de Lituanie, et
est devenu en plus de 20 ans l’un des festi-
vals culturels le plus fréquenté du pays. Or-
ganisé dans près de 11 villes pour l’édition
2018, le festival mettra à l’honneur lors de
cette vingt-quatrième édition une variété
de films d’auteurs internationaux, de nom-
breux courts-métrages,longs-métrages et
films documentaires. Précédant la Saint Ca-
simir, la foire de Kaziukas se tient annuelle-
ment au cœur de Vilnius, pour dévoiler les
trésors du pays. Les arts populaires et l’arti-
sanat lituanien sont fièrement représentés
à travers d’iinnombrables stands installés
pour l’évènement. Au programme : décou-
vrir les traditions lituaniennes, goûter aux
spécialités culinaires, apprécier la musique
et les représentations théâtrales, tout en
découvrant les rues du Vilnius.
53
Échappée au
coeur de la na-
ture lituanienne :
Idéale pour une escapade culturelle, La Li-
tuanie est également avec ses près de 0,5
hectares de forêt par habitant, une desti-
nation recommandée pour une échappée
ressourçante au cœur d’une nature préser-
vée. Avec près de 30 000 rivières et 6 000
lacs, ce pays situé au centre géographique
de l’Europe est doté de 5 parcs nationaux et
30 parcs régionaux, offrant de nombreuses
possibilités de loisirs en plein air. Entre ex-
cursions aquatiques à Trakai, randonnées à
travers le parc national de Dzukija, prome-
nades à cheval et balades à vélo le long du
Parc National de Courlande : il y en a pour
tous les goûts !
L’Isthme de
Courlande :
découverte de la
côte baltique
Classé au Patrimoine Mondial de l’UNES-
CO, l’Isthme de Courlande offre un paysage
rare avec ses dunes parmi les plus hautes
d’Europe. Ces dunes sont une création de
la nature et de l’homme, qui a lutté contre
leur avancement et l’ensevelissement
de villages côtiers. Les voyageurs se ren-
dront sur la dune de Pardinis – haute de
52 mètres et deuxième plus haute d’Eu-
rope – donnant sur la lagune de Courlande
etla mer Baltique. Entre natation, plongée,
excursions en bateaux, ou encore pêche
sous-marine, la côte baltique et le Parc Na-
tional de Aukštaitija et ses 126 lacs sont la
région parfaite pour les amateurs de sports
nautiques !!
VOYAGE
Parc national de
Dzūkija : randon-
nées au grand air
Pour les sportifs amateurs de randonnée,
direction le parc national de Dzūkija, le plus
grand parc de Lituanie, et le plus vert. Outre
les forêts de pin, les baies et champignons
en abondance, les aigles rares et nombreux
animaux sauvages, le lieu abrite des sen-
tiers aménagés pour explorer les pépites
d’une nature préservée. Ces dernières ne
sont pas moins nombreuses à Klaipèda où
l’on compte 200 kilomètres de pistes ba-
lisées permettant de visiter la côte et les
nombreux villes et villages typiques de la
région. Pour les randonneurs désireux de
découvrir une autre facette du pays, la ran-
donnée partant du port et allant jusqu’à
la frontière avec la Lettonie présente un
sentier riche en patrimoine et curiosités
historiques. Les 49 kilomètres de sentiers
traversent notamment la plus haute falaise
lituanienne, Olandų Kepurė, et le lac Plaze,
d’origine glaciaire.
54
De tous les pays
baltes, c’est sans
conteste en
Lituanie qu’on
mange le mieux.
On trouve actuellement deux cuisines très
différentes à Vilnius : la traditionnelle, qua-
siment inchangée depuis plusieurs siècles,
pas chère et revigorante, et la cuisine
moderne, ouverte et créative, décomplexée
et goûteuse, avec quelques jeunes chefs
au piano. Celle-ci a intégré les cartes des
restaurants à la mode depuis une dizaine
d’années, et rivalise de plus en plus avec
les toques du reste de l’Europe. Une cuisine
de tous les jours est venue compléter le
tableau : pizzas, burgers, etc. Malheureu-
sement, il faut désormais compter avec les
fast-foods et toute la malbouffe qui va avec.
Paysanne et parfois rustique, la cuisine
traditionnelle est généralement savou-
reuse, mais fortement chargée en calories.
Elle s’inspire largement du savoir-faire
polonais, sans négliger quelques apports
russes. C’est celle-ci que nous allons passer
en revue. Pour casser la croûte à moindres
frais, mettez de préférence le cap sur les
cafés (kavinė) ou les pubs. Après une bonne
bière et quelques oreilles de cochon gril-
lées, on y trouve toujours les classiques
du pays pour une petite poignée d’euros.
Les restoranas sont moins bon marché
mais offrent un choix plus vaste. Quant
aux užeiga (auberges) et autres smuklė (ta-
vernes), ils jouent le plus souvent sur une
note folklorique. La plupart de ces établis-
sements propose le midi des formules avec
des plats traditionnels très bon marché,
souvent servies jusqu’à 15-16h. Une soupe
et un plat dépassent rarement 5-7 € ! Et en
plus, c’est copieux.
VOYAGE

Les Lituaniens sont de vrais patatophiles.

Côtelettes de porc (kepsnys), grillées ou La Lituanie est officiellement
panées, veau (veršiena), paupiettes (zrazy),
langue de bœuf (liežuvis), brochettes à la
caucasienne (šašlykas)... Pas une viande
le premier pays à accorder
n’est servie sans sa dose de patates bouillies
ou ses galettes grillées arrosées de crème des visas aux gays et bis
aigre (blynai). Ces dernières peuvent incor-
porer jambon, champignons, hareng. Les
Lituaniens, comme les Polonais, ont même
persécutés en Tchétchénie
des plats conçus uniquement à partir de
pommes de terre : saucisses (vėdarai),
gâteau de pommes de terre (kugelis), mais Après des informations selon lesquelles
surtout ces curieux zeppelins (cepelinai) le Département d’Etat américain a refusé
farcis de viande. Pour diversifier, prenez du d’accorder des visas aux homosexuels et bis
chou farci à la viande et au riz (balandėliai), tchétchènes qui fuient la persécution dans
ou optez pour les raviolis à la viande et aux cette république de la Fédération de Russie,
champignons (koldūnai). Autres options: l’agence Baltic News Service affirme que la
le bœuf roulé au porc salé (zrazai), ail et Lituanie avait accordé des visas à au moins
graines de carvi, ou les saucisses (deš- deux de ces hommes.
relės), souvent épicées. Passons en revue
quelques autres recettes légères comme
tout, à base de patates et de porc : les
croquettes de pommes de terre (bulviniai
vėdarai), ou le gratin de pommes de terre Le ministre
au jarret de porc (bulvių plokštainis su
kiaulės koja). Sans doute un peu plus léger
(quoique !), le ragoût de porc aux légumes
Lituanien
(kiaulienos ir daržovių troškinys). Rien de Le ministre lituanien des Affaires étrangères,
mieux, pour finir le repas, qu’une de ces dé- Linas Linkevicius, a déclaré au Baltic News
licieuses petites crêpes (blyneliai, à ne pas Service: « La Lituanie a délivré des visas à
confondre avec les blynai) : à la banane, deux personnes de Tchétchénie qui ont été
aux pommes, à la confiture ou nappées persécutées en raison de leur orientation
d’un coulis de fruits. Et puis, tous les clas- sexuelle. Nous avons toujours soulevé ces
siques : glaces (ledai), compotes (kom- questions à la fois au sein de l’UE et dans
potas), gâteaux divers et variés (pyragai). les structures parlementaires du Conseil de
En Lituanie comme dans les autres pays l’Europe – en ce qui concerne la possibilité
baltes, tout tourne autour de la bière, d’aider et, le cas échéant, d’accorder l’asile.»
blonde (šviesus alus) ou parfois brune Linas Linkevicius a annoncé la délivrance
(tamsus alus). Le rendez-vous galant, la de visas par son pays lors de la Journée
fiesta avec les copains, le match de foot internationale contre l’homophobie, la
à la télé, la bonne cuite des familles... pas biphobie et la transphobie (IDAHOT). On
un rendez-vous ne lui échappe. Le choix ne sait pas si la Lituanie en accordera plus.
est vaste : Utenos, Kalnapilis, Švyturys,
Horn... ; les marques se multiplient comme
les petits pains à Pâques. De plus en plus
de petites brasseries locales voient le jour.
C’est la mode de la craft beer, que nombre
de bars spécialisés de Vilnius sortent de
leur cave comme on sort un trésor. Souvent
claire à l’œil et légère au gosier, la bière
locale n’est pas si innocente qu’elle y paraît.
Pour éponger, commandez donc quelques
snacks : pain frit à l’ail, fromage et oreilles
de porc fumées, etc.

55
VOYAGE
L’homosexualité
légale en Lituanie
L’homosexualité est légale en Lituanie,
les personnes LGBTQ peuvent servir dans
l’armée et jouir de protections contre la dis-
crimination dans tout le pays. Cependant,
le pays n’a pas encore légalisé le mariage
entre personnes du même sexe ni aucun
droit parental ou d’adoption pour les
parents LGBTQ. Le 17 mai, 100 militants des
droits LGBTQ ont tenu une manifestation
dans la ville russe de Saint-Pétersbourg
pour attirer l’attention sur les atrocités
en Tchétchénie. La manifestation s’est
terminée pacifiquement sans arrestations
ni perturbations majeures même si ces
manifestations non autorisées sont illégales
en Russie. De telles manifestations sont
également en contradiction avec la loi de la
nation interdisant la soi-disant «propagande
gay». La délivrance de visas par la Lituanie
suit des semaines de silence et d’inaction
par d’autres gouvernements. Les deux seuls
leaders mondiaux qui se sont prononcés
contre la campagne d’enlèvement, de
détention et de torture de la Tchétchénie
ont été la chancelière allemande Angela
Merkel et la Première ministre britannique
Theresa May. Trois organisations françaises
LGBTQ ont déposé une plainte contre la
Tchétchénie auprès de la Cour pénale inter-
nationale. Mais les militants du Russia LGBT
Network expliquent que la seule façon
d’arrêter la violence est l’intervention
directe de la Russie. Cependant, une telle
intervention semble peu probable. La
Russie a bien mené une brève enquête
mais celle-ci a nié les premiers reportages
d’information tout en ignorant de nouveaux
témoignages de persécutions de réfugiés
gays et bis.
56
En Lituanie, on
lutte pour vaincre
l’homophobie or-
dinaire
Des drapeaux contre les bigots. En
Lituanie, des activistes se battent contre les
LGBTphobies en pavoisant des centaines
de drapeaux LGBT+ dans tout le pays.
L’initiative, comme l’explique le Calvert
Journal, fait suite à un incendie criminel
qui visait un artiste à Vilnius.
Le réalisateur en question est ouvertement
gay et s’appelle Romas Zabarauskas.
L’homme a fait la une des médias lituaniens
la semaine dernière, après qu’un incendie,
d’origine criminelle, se soit déclaré dans son
immeuble, devant la porte de son voisin.
Pour l’artiste, la dimension homophobe
du crime ne fait aucun doute, un drapeau
arc-en-ciel trônant sur son balcon. Il faut
dire qu’un acte similaire avait été perpétré
sur les locaux de la Ligue Gay de Lituanie
en août dernier. Le pays balte est loin
d’être la nation la plus ouverte d’Europe
en terme de droits LGBT+. Certes, la Baltic
Pride y a par le passé été organisée et les
personnes LGBT+ y bénéficient de certaines
protections induites par l’appartenance de
la Lituanie à l’Union Européenne. Mais
selon Amnesty International, le climat
général reste propice à l’homophobie.
Revenons à cette histoire de drapeaux
arc-en-ciel. La police de Vilnius, qui enquête
en ce moment sur l’incendie criminel de Lituanie
l’immeuble de Romas Zabarauskas,
s’est permis de lui conseiller de retirer
son drapeau LGBT+ de son balcon. La
suggestion n’est pas tombée dans l’oreille
d’un sourd : quelques jours plus tard
l’artiste, avec l’aide de l’activiste Tomaš Ilja,
décide de lancer un « flashmob arc-en-ciel
». L’idée est simple : distribuer des centaines
de drapeaux rainbow dans tout le pays,
pour rendre visible les personnes LGBT+.
L’initiative a très bien fonctionné, selon
un post Facebook de Tomaš Ilja. « Nous
avons réussi à réunir près de 1 300 euros
en une seule nuit », écrit-il. « Nous allons
acheter 500 drapeaux arc-en-ciel et nous
les distribuerons GRATUITEMENT à ceux
et celles qui veulent les pavoiser sur
leurs balcons ou a leurs fenêtres. » De
nombreuses photos
VOYAGE
de participants et participantes sont
partagées sur les réseaux sociaux sous le
hashtag #LGBTdraugiškaLietuva (Lituanie
LGBT friendly).
Le soutien des Lituaniens et Lituaniennes a
fait chaud au cœur de Romas Zabarauskas. «
Je me sens très fier que nous ayons déroulé
le drapeau arc-en-ciel », explique-t-il
au Calvert Journal. « Je suis heureux de
voir ces drapeaux sur les bâtiments qui
entourent le mien. Je me sens réconforté,
en sécurité et fier. Il y a et il y aura des
criminels dans toutes les sociétés, mais
ce qui est important c’est la façon dont
nous leur répondons. »
La Lituanie vous offre
désormais une
nouvelle vie
Une fois n’est pas coutume, la Tchétchénie
est encore au cœur d’une actualité em-
prunte d’agressivité et d’homophobie. Une
violente répression s’est encore abattue sur
les membres de la communauté LGBT, qui
de plus en plus, craignent pour leur vie. En
effet, les forces de polices locales dépassent
le cadre de leur fonction et frappent les
manifestants LGBT qui organisent des ma-
nifestations. la plupart se réfugie au sein du
pays voisin, la Russie. Malgré des avancées
sociales progressistes, initiées par le pré-
sident Vladimir Poutine, les homosexuels
de tous bords sont encore persécutés par
les autorités russes et finalement, l’exode
tchétchène, qui devait être salvateur pour
les personnes LGBT s’est transformé en
véritable traquenard. En effet, aucun répit
ne leur est accordé. Pour cette raison, un
exode encore plus lointain a été envisagé.
Direction l’inconnu. Direction la Lituanie.
57
Bientôt un pays
LGBT ?
Ce départ a d’ailleurs été favorisé par Vla-
dimir Poutine lui-même. C’est l’information
LITUANIE
qui revient sans cesse de la part des ONG.
D’après ces mêmes organisations humani-
taires, les personnes n’ayant pu fuir la Russie
et la Tchétchénie ont été arrêtés, emprison-
nés et subi multiples actes de tortures. Oui,
nous sommes en 2019... Ces informations
glaçantes interviennent après le doulou-
reux épisode de la «purge homosexuelle»
qui a eu lieu dans certains pays d’Europe
de l’est. Le bilan, très lourd, n’a pas été
confirmé par les agences internationales,
car il est pratiquement impossible à être
précisé. D’ailleurs, les journalistes présents
sur place, ne bénéficient pas d’une liberté
totale dans la diffusion de la presse. Bien au
contraire, leur parole est totalement bridée
par leur direction, qui craint la répression
politique et policière, et surtout l’interdic-
tion pure et simple d’éditer leurs journaux...
La Lituanie, malgré son passé de pays ho-
mophobe, souvent classé d’ailleurs par les
ONG comme l’un des pays les plus homo-
phobes du monde, commence à changer
son fusil d’épaule et à développer une
pensée en faveur des homosexuels et de
l’homosexualité. S’il n’est pas encore ques-
tion de mariage mixte ou de loi permettant
l’adoption par un couple homo, le pays
ouvre volontiers ses frontières aux réfugiés
qui tentent de fuir la persécution.

Dernière routine à mettre en place
pour une peau parfaite mais aussi pour
s’accorder du temps de détente : les
masques beauté. Nous avons testé pour
vous une sélection de produits, selon
les différents effets souhaités, mais qui
seront tous aussi efficaces !
Première solution :
Les masques maison
A base d’argile, d’huile, de miel ou
encore de blanc d’œuf, on en trouve
des recettes plus ou moins simples à la
pelle sur Internet.
Pour vous simplifier la tâche, voici 3
idées de masques maisons aux diffé-
rents bénéfices. Masque au blanc d’œuf :
rien de plus simple, il suffit de récupé-
rer trois blanc d’œufs et de les étaler de
façon égale en une mince couche sur
votre visage, puis d’attendre que la tex-
ture soit totalement sèche. Ce masque
se décolle du visage en partant du
bas, comme un film. Cela peut sembler
étrange, mais ce blanc d’œuf va purifier
et resserrer vos pores, en absorbant les
impuretés tout en nourrissant la peau.
En effet, le blanc de l’œuf contient tous
les nutriments nécessaires au déve-
loppement du poussin, ainsi c’est un
concentré de protéines, de vitamines
et d’éléments nutritifs pour votre
peau !Évidemment, nous vous recom-
mandons fortement d’utiliser un œuf
bio, sans quoi vous risquez de ne pas
obtenir autant de bienfaits. Pour ne pas
gâcher, nous vous proposons de vous
faire une omelette aux champignons,
un petit brunch, avec les jaunes res-
tants. Ainsi vous bénéficierez de tous
les avantages de l’œuf à l’intérieur et à
l’extérieur.
58
Routine beauté
pour les hommes
Masque à l’argile et miel: Mélangez 3 Dernière routine à mettre en place pour
cuillères de miel à une cuillère d’argile une peau parfaite mais aussi pour s’ac-
verte jusqu’à obtention d’une pâte lisse et corder du temps de détente : les masques
homogène. Appliquez le masque maison beauté. Nous avons testé pour vous une
sur le visage en fine couche et laissez poser sélection de produits, selon les différents
20 minutes. Rincez à l’eau tiède, à l’aide effets souhaités, mais qui seront tous aussi
d’une éponge KONJAC si vous en avez une. efficaces !
Pensez à rincer abondamment pour ne
laisser aucune trace d’argile sur votre peau. A base d’argile, d’huile, de miel ou encore
Le miel nourrira votre peau, il est depuis de blanc d’œuf, on en trouve des recettes
longtemps connu pour ses vertus hydra- plus ou moins simples à la pelle sur Inter-
tantes et nourrissantes, tandis que l’argile net. Pour vous simplifier la tâche, voici 3
va absorber les impuretés et les excès de idées de masques maisons aux différents
sébum pour assainir votre peau. C’est un bénéfices. Masque au blanc d’œuf: rien de
masque à la fois purifiant et hydratant, plus simple,il suffit de récupérer trois blanc
ainsi il sera idéal sur les zones à tendances d’œufs et de les étaler de façon égale en
grasses du visage en multimasking (voir une mince couche sur votre visage, puis
encadré) Ses deux masques assainissants d’attendre que la texture soit totalement
permettront au dernier masque, hydratant, sèche. Ce masque se décolle du visage en
de mieux pénétrer et ainsi à votre peau partant du bas, comme un film. Cela peut
d’en bénéficier au maximum. sembler étrange, mais ce blanc d’œuf va
purifier et resserrer vos pores, en absor-
Masque à l’avocat et/ou banane: Ces deux
ingrédients sont connus pour leur proprié-
té nourrissante et saines. Utilisez soit de
l’avocat, soit de la banane et si vous le sou-
haitez même un mélange des deux !Il suffit
d’écraser un demi avocat bien mûr (ou une
petite banane mûre) que l’on mélange à
2 cuillères à soupe de crème fraîche et 1
cuillère à soupe de miel. Laissez agir 20
à 30 minutes puis rincez à l’eau tiède, si
possible à l’aide d’une éponge KONJAC. Le
bonus, c’est qu’on peut l’utiliser en masque
express en utilisant juste de l’avocat ou de
la banane écrasée, mais qu’avec l’action
renforcée du miel votre peau sera souple
et sublimée.

En effet, le blanc de l’œuf contient tous les
nutriments nécessaires au développement
du poussin, ainsi c’est un concentré de pro-
téines, de vitamines et d’éléments nutritifs
pour votre peau ! En revanche, inutile de
penser forcément au bio. Le bio n’est pas
une obligation. Vous n’allez pas le cuisiner
mais le traiter comme produit de beauté.
Donc pensez à votre portefeuille avant de
vous lancer dans le «Multimasking bio».
Masque à l’argile et miel : Voici un autre
masque qui peut vous rajeunir. Une étude
américaine montre que ce masque à l’ar-
gile et au miel permet de rebooster votre
teint, d’étirer les porcs naissants et bien sur
de redonner une vitalité supplémentaire à
votre peau. Très simple à réaliser. Mélangez
3 cuillères de miel à une cuillère d’argile
verte jusqu’à obtention d’une pâte lisse et
homogène. Appliquez le masque maison
sur le visage en fine couche et laissez poser
20 minutes. Rincez à l’eau tiède, à l’aide
d’une éponge KONJAC si vous en avez une.
Pensez à rincer abondamment pour ne
laisser aucune trace d’argile sur votre peau.
Le miel nourrira votre peau, il est depuis
longtemps connu pour ses vertus hydra-
tantes et nourrissantes, tandis que l’argile
va absorber les impuretés et les excès de
sébum.
Si vous n’avez pas le temps de vous
informer sur les différentes solutions qui
existent près de chez vous. Voici quelques
bonnes astuces :
Les masques frais de LUSH. Même s’il ne
s’agit pas d’une marque bio à 100%, Lush
sélectionne précautionneusement ses
ingrédients et ils sont pour certains issus
de l’agriculture biologique, mais égale-
ment du commerce équitable ou de la
permaculture l’opposé de la monoculture
qui permet un meilleur rendement sans
appauvrir les sols.
59
De plus, tous leurs produits sont
Nouvelle tendance pour personnali-
végétariens, c’est-à-dire dénués de
ser son soin au maximum ! Devenu la
composants issus d’animaux.
tendance depuis quelques mois sur les
réseaux sociaux et les blogs beautés,
Enfin, ils essaient d’éviter les produits
accompagné du lancement de produit
chimiques au maximum en les rempla-
coréens chez Sephora, le multimasking
çant par les composants les moins aller-
est en fait assez simple et logique que
gènes et moins agressifs pour la peau. Si
vous avez peut-être déjà pratiqué par
vous en doutez, vous pouvez vous référer
manque de temps, sans savoir à quel
à leurs étiquettes qui sont très claires et
point vous étiez «tendance ».
respectueuses de la nomenclature INCI
et ainsi vous reporter au site de l’Ob-
servatoire des Cosmétiques qui indique
très clairement l’action de chacun des
ingrédients. Par exemple sur une crème
de jour, 7 des ingrédients sur 20 ne sont
pas des extraits directs de plante, mais il
Il s’agit en effet d’utiliser différents
ne s’agit jamais des principaux actifs, et si
masques en fonction de la partie de
l’on regarde celui qui est le plus présent,
votre visage et du soin nécessaire. Un
l’acide stea- rique on s’aperçoit que c’est
soin anti-points noirs sur le nez, un
un acide végétal qui permet de donner de
masque régulateur de sébum sur la
la texture au produit. En ce qui concerne
zone T (milieu du visage et front) et un
les masques frais de Lush, ils sont à 100%
masque gommant ou plus hydratant
végans et d’origine végétale, ain- si vous
sur le reste du visage. Cela permet
pouvez vous y fier les yeux fermés !
d’éviter de passer 1 heure sur sa routine
masque, en effet on n’a pas forcément
On vous conseille CATASTROPHE COSME-
le temps !
TIC (11,45€ les 75g). A base d’argile et
de myrtille, il régule le grain de peau,
Il suffit de bien accorder les temps de
assainit, rafraichît et permettra, à terme,
pause, mettre en premier le masque
de réduire rougeurs et boutons.Un
qui doit poser le plus longtemps, pour
véritable allié en cas de peau abîmée,
ne pas avoir de problèmes au rinçage.
fatiguée, ternie par le stress et sensible
Cela permet d’adapter les masques car
aux agressions. A essayer aussi, le MASK
le visage est rarement uniforme : les
OF MAGNAMINTY (8,95€ les 125g), à la
peaux mixtes surtout alternent zones
menthe qui va assainir et gommer en
de sécheresse, de déshydratation et
douceur votre peau pour la rendre plus
zones plus grasses, et personne ne sait
lisse et plus fraîche. Ensuite ROSY CHEEKS
mieux que vous desquelles il s’agit !
(11,45€ les 75g), à la rose, combat les
rougeurs et mérite d’être intégré à une
routine sur plusieurs semaines pour
déployer véritablement son efficacité et
vous permettre de retrouver une peau
sans imperfections, naturellement.
Nous avons découvert à la rédaction le
site WishTrend qui propose une myriade
de produits coréens en France, avec des
conseils et des sélections de produits
très efficaces, issus d’un savoir millénaire
de la beauté. Vous pouvez également
trouver quelques produits coréens chez
Sephora, comme la marque TonyMoly qui
est reconnaissable par ses packagings
super mi- gnons. L’avantage des produits
de beauté coréens ? Ils combinent plusieurs
essences naturelles avec soin pour un ré-
sultat optimal et respectueux de la peau !
 Karl Lagerfeld, mort d
10 septembre 1933 -
Le couturier Karl Lagerfeld, surnommé
"le Kaiser de la mode", est mort
ce mardi 19 février à l'âge de 85 ans.
Il était depuis 1983 le directeur artis-
tique de la maison Chanel. Le 22 janvier
dernier, il était absent du traditionnel
défilé Chanel au Grand Palais, en pleine
Fashion Week parisienne. Invoquant la
HOMMAGE
"fatigue", il n'était pas venu saluer le
public, comme il avait
coutume de le faire.

Nommé directeur artistique des collec-

tions Haute couture, prêt-à-porter et ac-
cessoires de Chanel en 1983, il sauve la
luxueuse marque qui risquait pourtant de
fermer. Il oeuvre à dépoussiérer la
marque, fait signer un contrat d’exclusivité
au mannequin Inès de La Fressange pour
représenter la maison, remet au goût du
jour les codes du style Coco Chanel (le
tweed, le noir et blanc...). «J’ai gardé l’esprit
Chanel, mais je lui ai donné un petit côté
up to date», explique-t-il à l’époque de
son premier défilé. Stakhanoviste jusqu’au
bout de ses ongles manucurés, il lance en
parallèle, sa propre marque éponyme, en
et la plus proche collaboratrice de Karl
1984. Les auteurs du livre Le monde selon
Lagerfeld depuis plus de 30 ans, qu’il ap-
Karl, compilation de ses meilleures cita-
pelait son «bras droit et bras gauche à
tions, lui prêtent cette phrase: «Mon fond
la fois», qui va lui succéder à la création
de commerce a toujours été de travailler
des collections. Bernard Arnault, PDG du
plus que les autres pour leur montrer leur
géant du luxe LVMH, s’est dit «infiniment
inutilité». C’est Virginie Viard, directrice
attristé» et a rendu hommage à son «ami
du studio de création mode de Chanel
très cher» et son «génie créatif», dans une
déclaration transmise à l’AFP. «La mode et
la culture perdent un grand inspirateur.
Il a contribué à faire de Paris la capitale
mondiale de la mode et de Fendi l’une des
maisons italiennes les plus innovantes», a
encore souligné le dirigeant du groupe qui
compte la griffe italienne dans son porte-
feuille. Alain Wertheimer, copropriétaire
de Chanel, a rendu hommage au «génie
artistique de Karl Lagerfeld, sa générosité
et son intuition exceptionnelle», à qui il
avait «donné carte blanche au début des
années 80 pour réinventer la marque».
Lagerfeld avait vu sa santé considérable-
ment décliner ces dernières semaines, au
point de ne pas se présenter pour saluer

60
d'une icône planétaire
- 19 février 2019
le public à la fin du défilé de la collection
Printemps-Été 2019. Chose qu’il n’avait
jamais manqué de faire depuis ses débuts
chez Chanel en janvier 1983. La marque
du créateur a confirmé que ses souhaits
seraient respectés.

Aucune cérémonie ne sera organisée à la

mémoire de Karl Lagerfeld, selon les voeux
du couturier star mort mardi à 85 ans, a
annoncé mercredi une porte-parole de
la marque du créateur. « Ses souhaits se-
ront respectés », a-t-on indiqué de même
source. Le « Kaiser », qui affirmait avec
humour préférer « plutôt mourir » que
d’être enterré, avait plusieurs fois évoqué
sa volonté d’être incinéré. Comme il le vou-
lait donc, ses cendres devraient rejoindre
celles de sa mère et une partie de celles de
Jacques de Bascher, le dandy qui fut son
grand amour jusqu’à sa mort du sida en
1989. L’autre moitié des cendres avait été
remise à la famille de Bascher, dans une
urne réalisée toutspécialement, rappelle
Le Monde dans son édition de mercredi.
Le dernier des géants de la haute couture,
qui fut pendant plus de 35 ans à la tête de
la maison Chanel, justifiait son refus d’être
enterré, sur « Le divan» de Marc-Olivier
Fogiel en 2015: « Je trouve cela horrible. Je
veux juste disparaître comme les animaux
de la forêt vierge. C’est horrible d’encom-
brer les gens avec ses restes ». De funé-
railles publiques, Lagerfeld n’en voulait
pas plus, estimant dans Numéro que «
depuis ces sombres histoires de la famille
Hallyday, les obsèques à la Madeleine
ont tout l’air d’une farce », en référence à
l’immense hommage populaire rendu à
Johnny le 9 décembre 2017. S’il abhorrait
l’idée même d’un hommage, une pluie de
témoignages honorant sa mémoire n’a
cessé de tomber depuis mardi, provenant
de toutes parts, célébrités de la mode,
grands de ce monde, anonymes.

Pour plus d’informations

RDV : https://www.karl.com/fr

61
 Des personnalités du monde entier rendent
hommage au légendaire Karl Lagerfeld
Politique, mode, cinéma : des person-
nalités du monde entier et de tous
horizons ont tenu à rendre hommage
à Karl Lagerfeld, icône mondiale de
la mode et emblématique directeur
artistique de Chanel décédé mardi, à
Paris. Depuis l’annonce de la mort du
grand couturier Karl Lagerfeld à l’âge
de 85 ans, mardi 19 février, de nom-
breuses célébrités françaises et du
monde entier ont tenu à rendre
hommage à la star planétaire de la
mode. «Karl Lagerfeld était un gé-
nie», a déclaré Anne Hidalgo sur
Twitter. La maire de Paris dit éprou-
ver «énormement de tristesse» avant
d’ajouter que le couturier allemand
était «un immense artiste et un
ami d’une sensibilité rare qui a ac-
compagné toute sa vie les femmes
dans leur liberté et leur affirmation.»
Côté mode, Lily-Rose Depp, fille de
Vanessa Paradis et Johnny Depp et
ancienne égèrie de Chanel, a dit
avoir «le cœur lourd», dans un mes-
sage publié sur Instagram. La jeune
mannequin remercie Karl Lagerfeld
pour la confiance qu’il lui a accordé
avant de conclure :
«vous êtes éternel». La chanteuse
et ex-mannequin, Carla Bruni, a
elle aussi tenu à rendre hommage
à l’homme connu pour sa fine sil-
houette noire et ses cheveux blancs
poudrés. «Merci pour toutes ces
étincelles... merci d’avoir apporté
tant de beauté et de légèreté dans
ce monde si lourd, tant de couleurs
dans cette grisaille, tant d’esprit dans
cette époque éteinte, a déclaré la
femme de l’ancien président fran-
çais, Nicolas Sarkozy, sur Instagram.
Je crois que vous n’auriez pas aimé
trop de larmes, trop de fleurs ou de
couronnes mais vous allez beaucoup
manquer. À moi comme au monde
62
entier.» Victora Beckham, qui a éga-
lement connu Karl Lagerfeld, s’est dit
«profondement triste» d’apprendre
la nouvelle de sa mort. L’ancienne
Spice Girl a également salué son
«génie». Un homme «aussi gentil que
généreux (...) tant personnellement
que professionnelement», a déclaré
la mannequin sur Instagram. L’ac-
trice germano-américaine, Diane
Kruger, qui a connu le couturier dès
ses débuts en tant que mannequin,
a été l’une des premières a réagir
sur les réseaux sociaux. «Karl... Je ne
peux exprimer combien tu comptais
pour moi et combien tu vas me man-
quer». Sur Instagram, l’actrice assure
être venue à Paris cette semaine
pour présenter sa fille de 4 mois à
Karl Lagerfeld. «J’ai le cœur brisé de
savoir qu’ilbest trop tard. Repose en
paix. Je t’adore», a-t-elle regretté.
Dans l’après-midi, d’autres person-
nalités de renoms ont exprimé leur
tristesse parmi lesquels l’Américain
Marc Jacobs, pour qui Karl Lagerfeld
était «une inspiration» ainsi qu’un
«talent unique et extraordinnaire».
Dany Atrache, couturier libanais, a lui
aussi rendu hommage au styliste sur
France 24.
Jack Lang aussi est allé de son com-
muniqué, très touchant : «Karl La-
gerfeld, le Citizen Kane de la mode,
le démiurge de la haute couture ne
nous illuminera plus de sa majesté,
de ses folies créatrices ou encore de
ses sublimes shows hollywoodiens.
Pendant plus de soixante ans, le Kai-
ser Karl aura apprivoisé et fait scin-
tiller les tissus et les étoffes pour en
faire des œuvres d’art, des vestiaires
d’exception. Toujours à l’avant-garde
et reflet parfait de son temps, il fera
et défera les modes, imposera les co-
des. Telle Rose Bertin en
son temps, il était un authentique
ministre des élégances et des ten-
dances, dictant avec gourmandise,
finesse et humour ce qui devait se
porter ou pas ! Prolixe, génial et hy-
peractif surdoué, il ne s’arrêtait ja-
mais. Sa créativité comme son érudi-
tion étaient inépuisables. Rien n’était
trop grand, rien n’était trop beau
pour signifier son art même s’il s’est
toujours considéré comme un
simple artisan. C’était un homme à
la culture universelle qui ne cessait
jamais d’apprendre. Bibliophile ma-
niaque, tel un ogre gourmet jamais
rassasié, il dévorait les mots et se dé-
lectait de l’architecture et de la pré-
ciosité d’une phrase. Imperturbable
caustique, incontrôlable provoca-
teur, Karl Lagerfeld aimait choquer
pour faire bouger les lignes. En tac-
ticien minutieux, il voulait imprégner
ses visions novatrices de la société.
Souvent considéré comme un per-
sonnage futile et rétrograde, il était
tout le contraire, un être en avance,
un visionnaire à l’acuité presque dé-
moniaque.
ENQUÊTE
Votre partenaire actuel est-il le meilleur
amant rencontré dans votre vie ? Avez-vous
déjà mis fin à une relation car votre parte-
naire ne parvenait pas à vous faire jouir ?
Quel est l’ampleur du « Gap orgasm » entre
hommes et femmes ? A l’occasion de la
Saint-Valentin, le Département « Genre,
sexualités et santé sexuelle » de l’Ifop a réa-
lisé pour le site de conseil en séduction On-
line Seduction une enquête faisant le point
sur ce sujet ô combien sensible qui l’harmo-
nie sexuelle au sein du couple, l’ampleur du
fossé orgasmique existant entre les deux
sexes et l’importance donnée à la perfor-
mance sexuelle du partenaire dans le choix
du conjoint.
L’orgasme dans le couple : un tabou
de plus en plus pesant ?
La généralisation de modèles conjugaux
fondés sur le principe de réciprocité des
plaisirs entre partenaires ne s’accompagne
pas forcément d’une plus grande transpa-
rence sur le degré réel d’harmonie sexuelle
au sein du couple. La volonté de de prendre
plaisir, absolument, au lit est partagée par
tous les couples, que ce soit homosexuel
ou hétérosexuel. Dans tous les cas, les fran-
çais se disent regardant à propos de cette
pratique. Ils ne veulent rien négliger. Ils esti-
ment que cela est important dans le couple
et que si le côté sexuel est, et bien il y aura
forcément un manque.
Voici des chiffres plus en détail :
« Au contraire, la simulation constitue une
pratique de plus en plus répandue dans
la gent féminine : près des deux tiers des
Françaises (62%) admettent avoir déjà feint
d’atteindre l’orgasme dans leur vie, soit
une proportion qui a quasiment doublé en
vingt ans ».
63
Votre Valentin du moment
est-il votre meilleur coup ?
L’étude qui dérange
La proportion des personnes ayant Question : Au cours de votre
déjà menti à une question du type vie, vous est-il arrivé qu’un(e)
« t’as joui ? » partenaire sexuel vous de-
mande si vous aviez joui justre
La difficulté à assumer de ne pas coller au apres un rapport sexuel ?
modèle du couple « épanoui et équilibré
sexuellement » transparaît aussi dans le
nombre significatif de femmes (34%) ad-
mettant avoir déjà caché à leurs ami(e)s Réponse
qu’elles ne jouissaient pas avec leur parte- des hommes
naire, notamment dans les « jeunes couples
» (49% pour celles en couple de moins de 3 Jamais oui ! Et vous
ans). 32% avez toujours
dit la verité
49%
Là aussi, les hommes se sont pas épargnés
par le poids de la « norme de l’orgasme » :
un sur quatre (24%) admet avoir déjà caché
à ses ami(e)s qu’ils ne jouissaient pas avec
leur(s) partenaire(s) sexuel(s), sachant que
ce manque de transparence atteint des 19% ont
sommets chez les jeunes hommes de moins déjà menti
de 35 ans (72%), sans doute parce qu’ils
sont à un âge où la performance sexuelle
est fortement valorisée dans l’image que
l’on souhaite renvoyer de soi...
Réponse
des femmes
Le silence autour du manque de Jamais oui ! Et vous
perfomance du conjoint 28% avez toujours
dit la verité
34%
Le point de vue de François Kraus : Les effets
prescriptifs du discours sur l’importance de
la réussite sexuelle du couple semblent
avoir encastré la question de la réciproci-
té du plaisir dans la gestion de la relation
conjugale au point d’en faire un tabou de
plus en plus pesant. Malgré l’exigence crois- 38% ont
sante de transparence en matière d’émo- déjà menti
tions intimes, la place décisive accordée
à l’orgasme dans la réussite sexuelle du
couple freinerait donc la libre parole sur le
sujet, en particulier chez les sujets en phase " Offrir des fleurs pour la Saint-Va-
de construction de leur sexualité et/ou en lentin à ma bien-aimée, c’est un
début de relation. En cela, le succès d’es-
paces de discussions comme le compte manque de respect ! Il n’y a pas en
Instagram @tasjoui est sans doute le reflet ce monde une seule fleur qui ne
du besoin profond des femmes de pouvoir
libérer leur parole sur le sujet. puisse l’égaler, ni même une rose
aussi belle que sa beauté. "
Maxalexis
ENQUÊTE
Question : Vous est-il déjà arrivé d’avoir des difficultés à atteindre
l’orgasme avec un parteaire au cour de votre vie ?
L’orgasme gap : mythe ou réalité ?
Si cette étude montre qu’une partie de plus
en plus large de la gent féminine souffre
régulièrement d’anorgasmie (absence d’or-
gasme), les difficultés à jouir affectent aussi
un nombre significatif d’hommes.
Près de huit Françaises sur dix (78%) sexuel-
lement actives admettent avoir déjà eu
des difficultés à jouir, soit une proportion
en hausse significative (+13 points) par
rapport à ce que l’INSERM avait mesu-
ré en 2006 (65% [2]). Mais les difficultés à
jouir affectent aussi un nombre significa-
tif d’hommes : 57% des hommes sexuel-
lement actifs admettent avoir déjà eu du
mal à jouir, dont 62% avec leur partenaire
actuel.
Dans le détail des résultats, les femmes
rencontrant le plus ces difficultés - 52% en
moyenne en ont de manière « assez régu-
lière » - apparaissent surreprésentées dans
les rangs des jeunes de moins de 25 ans
(62%) et des cadres et professions intellec-
tuelles supérieures (60%) mais aussi chez
les femmes en couple depuis peu de temps
(54% chez celles depuis moins 3 ans) qui
n’ont pas forcément une sexualité conju-
gale encore bien ajustée à leur plaisir.
Indicateur plus précis du fossé orgasmique
entre les deux sexes, l’observation d’une ré-
action orgasmique lors du dernier rapport
sexuel confirme que l’absence d’orgasme
affecte sensiblement plus la gent féminine
que masculine : une femme sur quatre
(26%) déclare ne paffs avoir joui au cours
de son dernier rapport sexuel, soit une pro-
portion nettement plus forte que chez les
hommes (14%) et sensiblement en hausse
par rapport à ce que l’on pouvait observer
en 1992 (située alors à 12%).
64
" Je marche mieux quand ma main
serre la tienne. "
Alfred de Musset
Toutefois, le « gender gap » n’est pas aussi
large qu’on pourrait le croire si l’on en juge
par la proportion significative de femmes
ayant joui lors de leur dernier rapport : 74%,
soit un taux inférieur à celui observé chez
les hommes (86%) mais l’écart entre les
deux sexes (-12 points) n’est suffisamment
large pour que le terme de « fossé » semble
adéquat.
Pour les deux sexes, on observe une pré-
valence plus forte de l’anorgasmie chez les
personnes n’ayant pas de relation affective
stable, chez celles étant elles-mêmes peu
attentives au plaisir de leur partenaire et
chez les Français trouvant ce dernière moins
beau/belle qu’elles. Toutefois, les hommes
et les femmes n’ayant pas eu un orgasme à
cette occasion ne présentent pas le même
profil. En effet, alors que chez les femmes,
l’absence de jouissance touche avant tout
les jeunes (31% des moins de 30 ans) et les
CSP+ (38%), les hommes les plus touchés
sont, eux, surreprésentés parmi les seniors
(14% des 70 ans et plus) et les catégories
populaires (20%).
Contrairement aux idées reçues, les
hommes semblent mieux percevoir le dé-
faut de jouissance de leur partenaire : 20%
des hommes estiment que leur partenaire
n’a pas eu d’orgasme lors de leur dernier
rapport - alors qu’elles sont 26% en réalité
- tandis que le taux d’estimation du pro-
blème par la gent féminine est, lui, trois
fois inférieur (6%) a la réalité vécue par les
hommes (15%).
La performance sexuelle du conjoint :
Une exigence pas aussi forte que ça
Votre partenaire actuel est-il le meilleur
amant rencontré dans votre vie ? Avez-vous
déjà mis fin à une relation car votre parte-
naire ne parvenait pas à vous faire jouir ?
Diriez-vous qu’il est attentif au fait que vous
atteignez l’orgasme ? La réponse à ces ques-
tions tend à relativiser quelque peu l’impor-
tance donnée à la performance sexuelle
du partenaire dans le choix du conjoint. Les
Français sont en effet loin d’être aujourd’hui
tous en couple avec le/la meilleur(e)
amant(e) de leur vie : un tiers (38% des
hommes, 30% des femmes) ne considère
pas leur partenaire du moment comme le
« meilleur coup » de toutes les personnes
avec lesquelles elles ont fait l’amour. Ils sont
cependant deux fois moins nombreux à
considérer que leur partenaire du moment
n’est pas le plus attentif à leur plaisir.
ENQUÊTE

La proportion de personnes dont le
partenaire actuel n’est pas le meilleur
coup
L’importance relative accordée aux « quali-
tés sexuelles » du partenaire dans le choix
du conjoint transparaît aussi dans le
nombre relativement faible de personnes
ayant mis fin à une relation parce qu’elles
trouvaient leur partenaire insuffisamment
attentif à leur plaisir : 24% chez les femmes.
Les hommes donnent d’ailleurs moins d’im
portance que les femmes à la performance
sexuelle du partenaire dans le choix de leur
conjoint, ce qui tient sans doute au fait que
leur propre jouissance est moins un pro-
blème et donc moins un critère de choix.
" Bonjour ! C’est la Saint-Valentin.
Tous sont levés de grand matin.
Me voici, vierge, à votre fenêtre,
pour être votre Valentine. Alors il
se leva et mit ses habits, et ouvrit
la porte de sa chambre ; Et vierge
elle y entra, et plus jamais vierge
elle n’en sortit. "
William Shakespeare
La sanction du manque de perfor-
mance du conjoint
Enfin il est intéressant de noter que les
femmes sont sensiblement plus nom-
breuses (87%) que les hommes (76%) à
trouver que leur partenaire actuel est atten-
tif à leur plaisir, signe que l’attention portée
par les hommes au plaisir de leurs parte-
naires est soit plus élevée que ce qu’on
peut lire sur le sujet, soit sur-valorisée par
les femmes chez leur partenaire par rapport
à ce qu’elles supposent être chez le reste de
la gent masculine, soit les deux...
Question : Au fond de vous-même, diriez-vous que votre parte-
naire sexuel actuel est ou n’est pas... ?
Il est le partenaire que vous avez connu dans votre vie le plus attentif à
votre plaisir ?
RÉPONSES « NEGATIVES »
20 % 13 % 18 % 23
%
18
- 25 ans 25 - 50 ans + 50ans
%
Le point de vue de François Kraus : Si les
résultats de cette étude confirment que les
femmes ont toujours plus de difficultés à
jouir que les hommes, ils battent aussi en
brèche les idées reçues selon lesquelles
l’absence d’orgasme affecterait essentiel-
lement la gent féminine ou que la majeure
partie des hommes ne porteraient pas at-
tention au plaisir de leur partenaires. En
effet, il apparait non seulement que les
hommes sont loin d’être épargnés par les
problèmes existant autour de l’orgasme
dans le couple (ex : anorgasmie, simula-
tion...) mais aussi qu’ils sont très majoritai-
rement attentifs - aux dires des femmes
elles-mêmes - au plaisir de leur partenaire.
En cela, la résolution des inégalités d’accès
à l’orgasme entre les deux sexes semblerait
donc moins une question de volonté de la
gent masculine - exprimée par les hommes
autant qu’elle est massivement perçue par
les femmes - que de mise en œuvre et d’ap-
plication des scripts et techniques procu-
rant le plus facilement un orgasme féminin.

L’attention portée par son partenaire

à son plaisir

Cette plus forte attention de la gent mas-

culine portée à l’épanouissement sexuel de
leur partenaire transparaît d’ailleurs dans la
proportion non négligeable d’hommes (44
%, contre 17% de femmes) admettant être
déjà allés chercher des informations ou des
techniques sur le Web pour que leurs parte-
naires atteignent plus facilement l’orgasme
avec eux.

65
 "Grâce à Dieu" :
La parole se libère et
provoque le scandale

François Ozon revient avec un 18ème long métrage pas comme les autres.
En effet, le prolifique réalisateur français aborde un sujet délicat : les agressions
sexuelles au sein des Églises. Pour cela, il s'empare de la très médiatique affaire
Preynat , prêtre lyonnais qui sera prochainement jugé pour diverses agressions
sexuelles sur mineurs. Pour la réalisation de son film, François Ozon a agit comme
un véritable enquêteur. Avec rigueur et précision, il apporte un éclairage nouveau
sur cette affaire. Focus

Aux origines de ce film, il y a Alexandre, Emmanuel et François. Trois jeunes enfants

scouts. Trois enfants qui ne se connaissaient pas. Mais trois enfants qui sont triste-
ment liés par l'agression sexuelle qu'ils ont subi jadis. L'homme mis en cause est un
prêtre lyonnais très apprécié et très respecté du diocèse de Lyon : Bernard Preynat.
François Ozon est au plus profond de cette affaire sordide en remuant le passé et
en récoltant plus de 70 témoignages inédits. La parole libérée, association d'aide
du groupe scout saint luc victimes de pédophilie, a grandement participé à l'élabo-
ration de ce film, en aidant François Ozon dans toutes ses démarches d'investiga-
tion et en jouant le rôle d'intermédiaire auprès des proches des victimes. Bien évi-
demment, cette contribution renforce le réalisme du film et le nourrit d'une froide
puissance. Le prêtre Bernard Preynat, âgé aujourd'hui de 73 ans, a d'abord été mis
en examen en 2016, avant d'être officiellement placé sous contrôle judiciaire. Son
procès imminent (qui aura lieu dans les mois à venir) mettra fin à plus de deux ans
d'attentes interminables pour les victimes et leur famille. Dans le même temps, un
autre archevêque de Lyon, âgé de 68 ans, Philippe Barbarin, attend son verdict le 7
mars 2019. La justice reproche à ce cardinal de ne pas avoir dénoncé les
agissements de Preynat. François Ozon se mue donc en reporter. Ici, pas question
de créativité ou de fiction.

Seul le réalisme prime. Il retrace fidèlement l'histoire des trois jeunes enfants et
laisse voir le parcours de chacun jusqu'à leur vie d'adulte. Alexandre, François et
Emmanuel ont grandit de manière différente, chacun accepte le traumatisme
à leur façon. Le premier a tenu à rester un fervent catholique. Marié et père de
deux enfants, il est celui qui a porté l'affaire en justice. Plus que son cas personnel,
Alexandre souhaite enfin mettre fin à l'inaction de l’Église face au fléau de la pédo-
philie. François, lui, est un athée convaincu; son épouse le soutient également, au
contraire de son frère aîné, qui ne comprend pas son combat tardif et sa volonté de
médiatiser l’affaire. Si comme Alexandre il a réussi à surmonter le trauma, Emma-
nuel a, lui, été totalement brisé par Preynat. Engagé dans une relation toxique,
socialement en marge là où ses aînés ont des situations confortables,il est encore
tant psychiquement que physiquement profondément marqué par ce qu’il a vécu.
Rejoindre la bien nommée Parole libérée, se rendre compte qu’il n’est pas seul, va
être salutaire. Voir François Ozon s’emparer de l’affaire Preynat a quelque chose
d’étonnant. Car même s’il avait évoqué dans Jeune et jolie (2013) la question bien
réelle de la prostitution estudiantine, c’est bien la première fois en une vingtaine
d’années de carrière qu’il raconte des faits bien réels. De même qu’il n’avait jamais
construit un de ses films autour de personnages majoritairement masculins. Grâce
à Dieu est d’ailleurs né d’une envie de filmer des hommes fragiles. C’est finalement
en entendant parler de Preynat et en découvrant le site de La parole libérée qu’il a
décidé de raconter cette histoire, imaginant d’abord en faire une pièce de théâtre
ou un documentaire, avant d’opter pour une fiction. Mais le réalisateur refuse d'être
considéré comme un anti clérical.

66
 Il affirme à ce sujet dans les colonnes du Parisien : "Ce n’est pas un film contre
l’Église : c’est un film qui vise à aider l’Eglise à comprendre toutes les maladresses
et toutes les erreurs qui ont été commises. Il n’y a pas de jugement dans ce
long-métrage, juste des questions. L’idée est de créer un débat et de faire en sorte
que ces crimes ne se reproduisent plus et soient sanctionnés". Si le réalisateur fran-
çais se dit fier d'avoir pu apporter un éclairage dans ce film, il avoue tout de même
que la promotion a été très éprouvante, notamment à cause de la censure, des ac-
cusations de certains fidèles chrétiens ou encore à cause des plaintes déposées de
la part de certaines associations catholiques qui ne considèrent pas le film comme
une rétrospective objective de ce qu'il s'est passé jadis, mais plus, comme une ca-
ricature servant le buzz et l'hyper médiatisation. François Ozon confie : "La promo-
tion du film a été plus dure à faire que le tournage ! C’est quand même paradoxal…
A partir du moment où on a montré la première bande-annonce et annoncé une
date de sortie, on a reçu énormément de pressions de la part du père Preynat, de
Régine Maire, d’évêques… On a senti que certaines personnes n’avaient aucune
envie que le film sorte. Pourtant, le message de la religion catholique, c’est l’écoute
du plus faible, de la victime. Cela paraît donc incompréhensible que des gens
d’Église veuillent empêcher un film qui laisse la parole aux victimes. En même
temps, le fait que cette sortie ait été éprouvante montre à quel point « Grâce à Dieu
» est nécessaire. Et toutes ces résistances, ce n’est rien par rapport à celles qu’ont
vécues les victimes pendant des années…"

Si le film a pu exister, c'est en partie grâce au super travail de l'association "la parole
est libérée". François Ozon avait d'abord envisagé de faire un documentaire, mais
c'est l'association qui l'a convaincu d'en faire un film. Après plusieurs discussions,
le réalisateur a accepté de relever le défi et à écrit le scénario en à peine trois mois.
Pour donner du relief à son histoire et faire en sorte que son scénario ressemble le
plus possible à ce qu'il s'était passé, François Ozon a rencontré les victimes. Même
si chacun est allé de son témoignage, aucun n'a voulu être partie intégrante du
film et personne n'a participé à l'élaboration du scénario. Avec cette "fiction basée
sur des faits réels", Ozon utilise seulement les prénoms des victimes mais cite nom-
mément le cardinal Barbarin, le père Preynat et l’ancienne bénévole du diocèse
Régine Maire, dont les noms "étaient déjà dans la presse". Le cinéaste s’appuie lar-
gement, du moins dans sa première partie, sur les lettres et les échanges d’emails
avec l’institution religieuse de l’une des victimes, Alexandre Hezez-Dussot, incarné
par Melvil Poupaud. Le film s’approche de la réalité, mais c’est une œuvre artistique
de fiction. L’histoire n’a pas à être fidèle. "Dans ce film, tout est vrai et tout est faux",
estime Alexandre Hezez-Dussot. Quoi qu'il en soit, la dimension réaliste du film est
telle que François Ozon a eu peur que ce film ne sorte jamais au cinéma à cause
des critiques, des accusations et des éventuels recours en justice.

67
CONSEIL
Minute Tuto :
Comment séduire un homme ?
La clé pour séduire un homme c’est
la confiance. Gagnez son intérêt en
étant vous-même, préparez une
scène propice, puis créez petit à pe-
tit un contact.
S
oyez confiante. Les hommes sont at-
tirés par la confiance. En fait, la plu-
part des hommes sont plus attirés par
la confiance que par la beauté physique.
Soyez plus que sure de vos intérêts, objec-
tifs et idées. Cela attire plus les hommes.
Il est important que vous vous sentiez
confiante et attrayante lorsque vous es-
sayez de gagner l’intérêt d’un homme.
Autrement dit, n’essayez pas de vous faire
passer pour quelqu’un que vous n’êtes pas.
Soyez vous-même et soyez honnête à pro-
pos de vos intérêts et passions.
Cela fonctionne aussi pour les rencontres
en ligne. Bien qu’une belle photo de pro-
fil peut amener un homme à cliquer sur
" Ce qui séduit le plus les hommes, votre profil, il peut ne pas vous envoyer
c’est la beauté. " un message si les informations incluses
dans la section À propos sont génériques.
Paulo Coelho Montrez aussi votre personnalité, s’il s’agit
d’une rencontre en ligne. Habillez-vous
d’une manière flatteuse. Pour une première
rencontre, le physique est important. Si
vous essayez de séduire un homme, assu-
rez-vous de vous habiller d’une manière
flatteuse pour attirer son attention.
Souvenez-vous : le secret c’est la confiance.
Si vous ne vous sentez pas sexy, vous n’ap-
paraitrez pas sexy aux yeux de l’homme. Si
vous êtes plus à l’aise en jeans et t-shirts,
plutôt qu’avec des robes, essayez de choi-
sir une tenue décontractée, flatteuse et
sexy plutôt qu’une robe de soirée. Si vous
ne savez pas comment vous habiller d’une
manière flatteuse, demandez à un styliste
d’un département de magasin de mode
de vous aider à choisir des tenues qui vous
conviennent et qui vous mettent en valeur.
Créez un contact visuel. Pour obtenir l’inté-
rêt d’un homme, le contact visuel est très
important. Les hommes mesurent souvent
l’intérêt sexuel ou romantique selon les
yeux et l’expression faciale d’une femme.
68
Certaines études proposent cela, car les
femmes sont moins susceptibles de mon-
trer de l’intérêt pour leurs corps.
Maintenir le contact visuel durant la soirée
montrera à l’homme que vous êtes intéres-
sé par lui.
Utilisez un langage corporel. N’ayez pas
peur d’utiliser votre corps pour flirter. Cela
permettra au gars de savoir qu’il vous attire
sexuellement. Asseyez-vous droit et ne
baissez pas le menton. Cela vous fera pa-
raitre confiante en ce qui concerne votre
corps.
N’ayez pas peur de faire des attouchements
légers et doux. Touchez son bras ou son
épaule. Posez votre main sur son genou.
Ajustez sa coiffure.
Flirtez. Lors de la première rencontre avec
un homme, trouvez des moyens de flirter.
Un petit flirt peut le pousser à s’intéresser à
vous. Si vous vous trouvez dans un bar,
offrez-lui un verre. Soyez gentille avec le
barman et respectueuse avec les amis qui
sont avec lui. Essayez de le captiver en étant
coquette, mais aussi en étant vous-même.
Utilisez votre propre sens d’humour unique
et perspectif pour l’impressionner. Pensez à
une activité à faire ensemble.
Défiez-le à une partie de billard ou de Trivia
Crack et profitez-en pour converser avec lui
et mieux le connaitre. Soyez franche. Les
hommes préfèrent la franchise. Si vous êtes
physiquement intéressé par un homme,
essayez d’être ouverte. Posez-lui des ques-
tions coquettes à propos de son corps. Les
hommes répondent sexuellement à des
suggestions provocantes, ne soyez pas ti-
mide et exprimez ce que vous voulez.
Essayez de jouer à un jeu ensemble. Après
les introductions, essayez de jouer à un jeu
ensemble. Allez sur un court de tennis et
faites une partie. Jouez aux cartes ou es
 " La beauté séduit la chair pour
obtenir la permission de passer
jusqu’à l’âme. "
Simone Weil

sayez des jeux vidéos. La compétition peut

augmenter le niveau de testostérone chez
les hommes et chez les femmes,
entrainant un désir sexuel élevé. Utilisez du
jus de grenade.
Le jus de grenade est réputé pour ses ver-
tus érotiques. Si vous souhaitez séduire un
homme, essayez de lui offrir un cocktail de
jus de grenade. Offrez-lui un jus brut de
grenade comme boisson.

Faites-vous une nouvelle coiffure. Si vous

préparez une scène sexuelle ou roman-
tique, pensez à changer votre coiffure.
Les hommes peuvent ne pas remarquer le
changement de coiffure, mais remarque-
ront que vous êtes plus belle. Cela peut être
attrayant. Tout comme dans le choix d’une
tenue, choisissez quelque chose que vous
aimez, plutôt que de chercher à plaire au
gars.
Même si les hommes ont tendance à préfé-
rer les cheveux longs et lisses, si vous vous
sentez sexy avec des cheveux courts qui
vous conviennent, optez pour les cheveux
courts.
Essayez un massage. Si vous n’êtes pas sure
de la manière d’entamer un contact phy-
sique, essayez de lui proposer un massage.
Masser le cuir chevelu d’un homme, son
dos, ses épaules ou ses pieds, peut le mettre
de bonne humeur. Cela lui montrera aussi
que vous souhaitez plus de contact phy-
sique.
Touchez ses zones érogènes. Les hommes
ont des zones érogènes à différentes par-
ties de leurs corps. Ce sont des zones qui
répondent sexuellement lorsque vous les
touchez, embrassez, léchez, etc.
Si cela vous gêne d’aller acheter les linge-
ries toute seule, allez-y avec une amie. Vous
pouvez aussi acheter des articles en ligne,
mais le problème est que vous ne pouvez
pas les essayer avant l’achat.
Si vous faites des achats en ligne, assu-
rez-vous qu’il y ait une option de retour.
La plupart des magasins de lingerie ont un
personnel hautement qualifié qui est formé
pour aider les clients à faire de bons choix.
Bien que cela puisse paraitre maladroit de
demander de l’aide à un membre du per-
sonnel, il ou elle pourrait vous aider à
choisir quelque chose de flatteur qui vous
fera vous sentir confiante.
Ayez une confiance sexuelle en vous-
même. Parfois, les femmes pensent qu’elles
devraient être moins sexys pour ne pas ef-
frayer les hommes.
Cependant, plusieurs hommes s’excitent
lorsque leurs copines ou femmes de-
viennent sexys.

Le lobe de l’oreille et le cou sont des zones N’ayez pas peur de dominer la situation.
érogènes pour les hommes comme pour Initiez un contact sexuel. Essayez d’entrai-
les femmes. Essayez de vous focaliser sur ner votre homme dans cette ambiance
ces endroits lors du contact physique. sexuelle.

Le cuir chevelu est aussi une zone érogène Plusieurs hommes trouvent cela excitant et
très importante pourl’homme. Offrez-lui un adorent lorsque les femmes affichent une
massage du cuir chevelu et voyez l’effet que confiance sexuelle.
cela lui fera. Portez des lingeries. Les
hommes répondent positivement à la sti-
mulation visuelle. " Il se dégage de certains êtres une
Essayez de porter des lingeries, cela le met-
tra de bonne humeur. Une fois encore, choi-
séduction qui, favorisée par les
sissez quelque chose qui vous met à l’aise. circonstances, peut devenir
Si personnellement, vous ne vous sentez
pas sexy, vous n’apparaitrez pas sexy.
irrésistible tout à coup ! "
Sacha Guitry
69
CONSEIL
Vous pouvez vous demander si votre ami
est homosexuel pour plusieurs raisons,
mais il y a plusieurs choses importantes que
vous devez savoir avant d’aller plus loin. La
sexualité d’une personne est complexe,
privée et vous pourriez provoquer plus de
problèmes que vous n’en résoudriez en es-
sayant de le découvrir.
Sachez que l’orientation sexuelle est dif-
ficile à déterminer. En effet, il n’y a pas de
signes extérieurs qui indiquent celle d’une
personne donnée. Il n’existe aucun signe
visible qui prouve qu’une personne est ho-
mosexuelle à 100 %. Ni signes physiques ni
attitude : rien. Le seul moyen de le savoir est
que la personne vous le dise.
Certains comportements ou signespeuvent
être courants chez les personnes homo-
sexuelles, mais vous ne devrez pas les
prendre pour acquis ou vous en servir pour
définir si une personne est homosexuelle
ou non.
Les personnes ont de bonnes raisons de
rester réservées. Vous voulez réellement sa-
voir si votre ami est gay, mais il a probable-
ment de très bonnes raisons de ne rien dire.
En s’ouvrant, même à vous, vous pouvez
l’exposer à un danger. Par exemple, sa fa-
mille peut être homophobe et, en affichant
son homosexualité, vous pouvez acciden-
tellement provoquer un traitement diffé-
rent à son égard ou insinuer quelque chose
sans le vouloir. S’intéresser aux hommes
ne signifie pas qu’il ne s’intéresse pas aux
femmes. Si vous essayez de découvrir si
votre ami est gay ou non, parce que vous
souhaiteriez sortir avec lui (si vous êtes une
femme), souvenez-vous qu’il peut s’intéres-
ser aux deux. C’est pourquoi il vaut mieux
demander ou simplement voir comment
les choses évoluent entre vous, plutôt que
de décider par vous-même.
70
À coeur ouvert :
Comment savoir si votre
ami est gay ?
Même s’il est gay, cela ne devrait pas chan-
ger l’opinion que vous avez de lui. Une autre
chose importante à savoir est qu’il soit gay
ou non ne change rien. Cette information
ne devrait pas avoir d’impact sur ce que
vous pensez de lui ou votre attitude à son
égard. Comme cela n’a pas d’importance,
ce n’est donc pas utile de savoir et juger de
manière prématurée vous créera seulement
des ennuis.
La sexualité des autres relève du domaine
privé. Finalement, souvenez-vous que sa
sexualité est son problème. Tout comme
vous ne voudriez pas assister à ce qu’il fait
avec son partenaire (ou même observer des
scènes encore plus intimes), vous n’avez
pas à entrer dans cette sphère privée. Tout
ce que vous pouvez faire est demander et
le laisser décider s’il veut vous répondre ou
non.
Prêtez attention à la manière dont il parle
des hommes. Écoutez lorsque votre ami
parle des hommes et soyez attentif à ce
" Si un homme n’embrasse pas une
qu’il en dit. Évoque-t-il souvent d’autres femme au premier rendez-vous,
hommes comme étant des hommes ?
Manifeste-t-il un grand enthousiasme à
c’est un gentleman.
propos de ses personnages TV ou au sujet Au second, c’est qu’il est gay. "
du dernier ragot sur sa célébrité préférée ?
David E. Kelley
A-t-il la gorge nouée face à un sportif de
haut niveau ou un collègue musclé du bu-
reau ? Ces petites choses pourraient vous in-
diquer qu’il voue aux hommes un peu plus
qu’une simple admiration. Par exemple, s’il
dit quelque chose comme,
« ouah, j’ai passé le weekend avec Jacob.
Il était vraiment super et ça semblait telle-
ment naturel d’être avec lui ».
Songez à la manière dont il parle des
femmes. Recherchez un manque d’intérêt,
voire une absence de propos concernant
les femmes. Cela pourrait être un indice
de son homosexualité. Les hommes de-
viennent souvent timides et ont la gorge
nouée en présence des femmes qu’ils
apprécient. Si vous ne voyez rien de tel, alors,
il se pourrait qu’il soit gay. Par exemple, se
montre-t-il réticent ou vous semble-t-il mal
à l’aise si vous lui proposez un rendez-vous ?
Recherchez un comportement timide, em-
barrassé, secret. Lorsqu’une personne est
renfermée, il se peut qu’elle ait beaucoup
à cacher. Votre ami peut ne pas seulement
CONSEIL
se cacher de vous, mais de tous, ce qui si-
gnifie qu’il dissimule un pan entier de sa vie.
Recherchez les signes qui indiquent qu’il
cache quelque chose, qu’il semble honteux,
embarrassé à propos de quelque chose.
Par exemple, si vous l’invitez à aller faire
quelque chose durant le weekend de la Gay
Pride et qu’il refuse en prétextant être occu-
pé, cela pourrait être un signe.
Recherchez des signes physiques. L’une des
théories concernant l’homosexualité innée
évoque l’exposition à certaines hormones
avant la naissance. Le niveau d’exposition
se manifeste par certains signes physiques
qui seraient des indicateurs d’une homo-
sexualité. Notez une démarche féminine,
les courbes du corps, ou la longueur de ses
doigts. Cela pourrait être le signe qu’il a été
exposé à plus d’estrogène que la normale
in utero et aurait eu un effet sur le déve-
loppement du cerveau. Toutefois, il est très
important de se souvenir que cela n’est
pas prouvé à 100 %. Il existe de nombreux
autres facteurs qui contribuent à ces chan-
gements corporels, aussi, ne les prenez pas
pour acquis.
Chez les femmes, l’index et l’annulaire sont
de même longueur, alors que l’annulaire est
plus long chez l’homme. Les homosexuels
ont tendance à avoir l’annulaire et l’index
à la même longueur. Toutefois, il existe des
facteurs (comme avoir beaucoup de frères
plus âgés) qui rendent ces indicateurs tota-
lement hors de propos.
Envisagez d’autres alternatives. Vous de-
vriez aussi considérer quelles autres possi-
bilités ces facteurs peuvent désigner. Il est
possible que votre ami ne soit pas gay, mais
soit tombé quelque part dans l’échelle de
Kinsey des licornes et autres fantaisies. Il
pourrait être : bisexuel, ce qui veut dire qu’il
71
" Être gay n’est pas une invention
occidentale. C’est une réalité hu-
maine. "
Hillary Clinton
s’intéresse aussi bien aux hommes qu’aux
femmes, asexuel, ce qui signifie qu’il n’a pas
de désir sexuel, il se peut que vous ne l’in-
téressiez pas, si vous vous demandez pour-
quoi il n’a pas manifesté d’intérêt à votre
égard.
Ne vous fiez pas à une voix efféminée ou à
la façon de marcher. Bien que certaines per-
sonnes gays peuvent avoir une intonation
féminine ou une certaine manière de parler,
celle de votre ami, « efféminée », ne suffit
pas à juger. Certains hommes parlent na-
turellement de manière douce ou ont une
manière féminine de s’exprimer.
Par exemple, il est peut-être simplement ti-
mide ou a grandi proche de quelqu’un qui
parle de cette façon. Ne vous fiez pas aux
choses qu’il aime faire. Ce qu’un homme
aime faire n’est pas toujours le meilleur
moyen de juger s’il est gay ou non.
Chacun a ses gouts, tout comme une
femme peut aimer regarder un match de
foot, les hommes peuvent apprécier des
choses qui sont associées aux femmes ou
encore aux communautés gays. Exemples
d’activités qu’il peut aimer pratiquer sans
être gay : patinage artistique, danse, théâtre.
Ne vous fiez pas aux types de médias qui
l’intéressent. Les films qu’il regarde, la mu-
sique qu’il écoute ne sont pas des indica-
teurs fiables pour déterminer s’il est hété-
rosexuel ou encore plus gay qu’Elton John
et George Takei, réunis. Trouvez d’autres
signes que sa collection de mp3. Exemples
du genre culturel qui peut l’intéresser sans
être gay : Lady Gaga, les comédies musi-
cales, les films chics.
Ne vous fiez pas à son look. Vous ne devrez
pas aussi retenir sa manière de s’habiller ou
le fait qu’il prend soin de lui. Il y a ce stéréo-
type qui veut qu’un homme bien apprêté
ou qui passe du temps à se coiffer soit gay.
Toutefois, il est courant de nos jours, que les
hommes prennent soin de leur apparence,
rendant ainsi ce stéréotype une façon de
juger plutôt péjorative. De la même ma-
nière, ne pensez pas que son côté vraiment
macho et son incapacité à trouver le bon
côté du peigne font de lui un hétéro. Ne
vous fiez pas à ses relations. Parfois, vous
pourriez penser que le fait d’être constam-
ment en présence de femmes, ou que son
meilleur ami a l’air gay fait de lui un gay.
Ces signes ne sont pas fiables. Chacun re-
cherche différentes choses chez les autres
et en amitié et les personnes qu’il côtoie lui
font probablement du bien.
 Prenez un moment ensemble. Trouvez-vous
un moment de qualité pour vous deux.
C’est un sujet privé et délicat et vous ne
voulez pas l’aborder en public. Vous devriez
aussi réfléchir à la manière d’amorcer la dis-
cussion par d’autres sujets importants.
Il est important que votre ami se sente à
l’aise et qu’il sache que vous pouvez parta-
ger ensemble des sentiments profonds et
personnels. Par exemple, parlez de vos pro-
blèmes familiaux ou peut-être de politique
et de vos inquiétudes pour l’avenir.

Montrez-lui que vous avez des amis gays.

De manière subtile, amenez le sujet qui
indique que vous êtes ouvert et que vos
amis gays ne devraient pas avoir à cacher
leur vraie nature. Vous pouvez parler d’un
de vos amis qui est gay ou simplement de
quelqu’un qui a révélé son homosexualité
si vous ne connaissez personne ayant cette
orientation sexuelle.

Sachez maintenir la confiance autour de

" Si on est homosexuel, ce n’est pas
pour mimer les autres ! L’homo-
sexualité n’est pas une alternative
à l’hétérosexualité. C’est autre
vous si vous voulez qu’il se confie. Ne racon-
tez pas de ragots sur les autres. En effet, en
divulguant les secrets d’autrui, vous l’incite-
rez à penser que vous ne garderez pas les
siens.

chose, une autre forme d’amour. "
Nina Bouraoui
Par exemple, vous pouvez dire « j’admire
vraiment les Irlandais pour avoir voté oui au
mariage homosexuel et l’avoir inscrit dans
leur constitution. C’est le premier pays au
monde à l’avoir fait et j’espère que ça fera
avancer les autres dans la même voie ».
Parlez d’autres personnes qui ont révélé
leur homosexualité. Vous pouvez aussi par-
ler de l’expérience vécue par d’autres per-
sonnes qui ont révélé leur homosexualité.
Montrez-lui que vous vous sentez concerné
par les effets négatifs qui pourraient le per-
turber. Ce faisant, il comprendra que vous
êtes prêt à le soutenir s’il en a besoin. Dites
quelque chose comme « avant qu’Andie
n’en parle, j’étais vraiment inquiète pour
elle. Elle avait tellement l’air malheureuse…
comme si elle ne s’aimait pas. Et les autres
ont été si durs avec elle par la suite. Je ne
veux pas revivre une telle expérience ».
Posez-lui la question. Bien sûr, s’il ne dit
rien ou si vous ne voulez pas vous fier à sa
simple attitude, « posez-lui la question ». Ce
n’est pas grave de demander et c’est vrai-
ment le moyen le plus sûr de savoir si votre
ami est gay et bien moins agressif que de
faire vos propres suppositions.
Cela peut sembler bizarre, mais, si votre
ami vous fait confiance, il vous dira la vérité.
Dites quelque chose comme : « tu sais que
peu importe, tu es mon ami, mais j’ai besoin
de te poser cette question parce que je ne
veux pas me faire des idées ou me tromper,
alors, es-tu gay ? » Servez-vous de la « re-
vanche d’une blonde », qui peut résoudre
pas mal de choses si elle est bien utilisée.
Laissez tomber un objet, penchez-vous
pour le ramasser et relevez-vous en ayant la
poitrine en avant, tout sourire.
Voyez sa réaction.

Donnez-lui l’opportunité de se confier à

vous. Maintenant que vous avez établi un
précédent et montré que vous êtes sûr et
ouvert pour discuter, donnez-lui le temps et
l’opportunité de se confier. Il ne vous parle-
ra pas forcément dans l’immédiat ni dans la
semaine qui suit. Mais s’il est gay, il vous en
parlera probablement quand il se sentira suf-
fisamment à l’aise et en confiance avec vous.

72
 Sodoma, le livre «scandale» qui
ébranle l’Église catholique
Le livre de Frédéric Martel, traduit en
huit langues, sort dans une vingtaine de
pays. Le journaliste a enquêté pendant
quatre ans sur l'homosexualité au sein de
l'Eglise catholique. Franceinfo vous résume
l'essentiel de ces 630 pages.
Le livre de Martel, intitulé Sodoma,
bouscule la connaissance qu'on peut avoir
de l’Église catholique. Personne ne peut
ignorer que l’homosexualité tient une
place importante dans l’histoire deux fois
millénaire de l’Église, mais aussi à l’époque
moderne. Grâce à son enquête, Frédéric
Martel met en lumière l'ampleur du
phénomène et le niveau de responsabilité
des acteurs gays du Vatican.
Selon un ambassadeur du Vatican, encore
en poste mais qui a tenu à conserver son
anonymat, les gays sont majoritaires au
sein de l'Église catholique. Il affirme : "Au
Vatican, comme vous allez le voir, il y a
beaucoup de gays : 50%, 60%, 70%...
Personne ne le sait". L'auteur lui-même
est assez surpris devant cette majorité.
Andrea, un séminariste éminent de cette
question avoue : "Une grande majorité de
prêtres ont découvert qu'ils étaient
attirés par les garçons dans cet univers
homo-érotique et strictement masculin
que sont les séminaires".
73
Si cette situation est largement accepté par c'est que l'auteur ne s'est pas seulement
la plupart des intervenants de l'ouvrage, arrêté à l’homosexualité refoulée d’une
des prêtres jusqu'aux cardinaux, partie de l'Église catholique. Le livre
l'homosexualité ne doit jamais être dénonce aussi l'existence d'un réseau de
explicitement affichée. Ce qui constitue prostitution dont bénéficieraient,
une grande forme d'hypocrisie. En effet, toujours, des locataires du Vatican. Selon
"avant les années 1970, l'Église était un les informations récoltées par Frédéric
refuge pour ceux discriminés au dehors, Martel, cette sombre histoire débute sous
mais, depuis la libération homosexuelle, le pontificat du Pape Jean-Paul II. En effet,
elle est devenue une prison". un cardinal nommé "La Mongolfiera", avait
souvent recours à un réseau de prostitution
Pour endiguer ce mouvement, les étranger, qui se charge régulièrement
derniers Pape ont tout fait pour inverser d'employer des migrants qui ont besoin
la tendance. Frédéric Martel se montre d'un permis de séjour. Ce réseau de
très sévère à leur égard, en affirmant que prostitution prend fin, de manière formelle,
Jean-Paul II et Benoit XVI ont mené durant sous le pontificat de Benoît
leur élection une véritable "croisade
contre les gays". L'auteur décrit Benoit
XVI comme le meilleur représentant
de cette hypocrisie. Un Pape qui s'est
entouré "d'une armée d'homophiles et
d'homosexuels qui va partir en guerre
contre le mariage gay". Bien que cette
politique de fermeté était clairement
assumée de la part des deux Pape, les
sources concordent pour dire que leur
entourage était pour la plupart gay.
C'est ce que dit, toujours en anonyme, un
prêtre de la Curie : "La réalité, c'est qu'il y
a, au Vatican, une majorité de personnes
homosexuelles avec du pouvoir. Dans
ce genre de configuration, l'hypocrisie
laisse place à l'incompréhension. Il suffit
d'examiner l'une des conclusions de
Frédéric Martel : Plus l'homophobie d'un
prélat est fort, plus il est haut placé dans
la hiérarchie, plus celui-ci serait en fait
lui-même homosexuel".
Si la promotion de Sodoma a été autant
perturbée par des critiques et autres
accusations en provenance d'associations,
 XVI, mais certains prélats sont accusés
d'avoir toujours recours à des migrants
prostitués à Rome. Près de 60 d'entre
eux ont été interviewés dans le cadre de
cette enquête. Plusieurs expliquent que
les prêtres sont leurs clients les plus fidèles
et les plus discrets. "Ils nous envoient juste
un SMS !" assure l'un d'eux. "Je suis parti
trois jours avec un religieux. Il a tout payé.
Normal", témoigne un autre.

Comme on pouvait l'imaginer, la

prochaine sortie de Sodoma a provoqué
un déferlement médiatique. Tout le monde
y est allé de son commentaire. Si certains
estiment que cet ouvrage est un coup de
maître de l'auteur et peut-être même
l'enquête journalistique de l'année,
d'autres sont plus sceptiques et affirment
que l'auteur multiplie les confusions.
C'est notamment le cas de Thibaud
Collin, qui écrit ainsi sur L’Homme
Nouveau : "S’appuyant sur de nombreux
témoignages, l’auteur cherche à établir
juger la véracité des faits rapportés mais
que les cardinaux et les évêques de la
de comprendre à quoi tout cela mène".
Curie sont en majorité homosexuels. Par
induction, il conclut à l’existence d’un
système fondé sur l’hypocrisie. Celle-ci est
donc de nature personnelle et institution-
nelle. Martel, lui-même homosexuel, n’a
rien contre l’homosexualité des prélats; il
aborde même ce monde comme un
entomologiste fasciné par la découverte
d’une nouvelle sous-espèce d’insectes.
Vivant dans une société où l’homosexualité
est légitimée et l’homophobie pénalisée,
Martel découvre une communauté où
comme jadis « l’homophobie » est, au
contraire, la règle officielle et où l’homo-
sexualité ne peut être que sublimée ou
vécue dans le « placard ». Le principal sujet
du livre est la manière dont les intéressés
vivent cette contradiction et ce que celle-ci
engendre. Notons que l’enquête porte
principalement sur les turpitudes de la
Curie lors des règnes de Jean-Paul II et de
Benoît XVI ; il ne nous appartient pas de

74
 Frédéric Martel, auteur gay &
clivant qui tape là où ça fait mal
Pour d'autres, Martel utilise un simple
présupposé classique de l'herméneu-
tique gay qui consiste à dire que les
plus homophobes sont souvent ceux
qui sont gays. Une Tribune à l'encontre
de Frédéric Martel a même été mise en
place par des philosophes sur le site in-
ternet : Lesalonbeige.com. En voici un
extrait :
"Martel passe du niveau de l’enquête au
niveau de la doctrine en reprenant un
présupposé classique de l’herméneu-
tique gay : ceux qui critiquent le plus
fortement l’homosexualité manifestent
ainsi leur conflit intérieur concernant
leur propre homosexualité. Cette utilisa-
tion de ce que la psychanalyse nomme
formation réactionnelle (dont le person-
nage du baron de Charlus est un parfait
exemple dans À la recherche du temps
perdu) aboutit à des hypothèses infal-
sifiables et à des insinuations abjectes.
Ainsi Martel dit-il du cardinal Caffarra
75
qu’il fut « l’un des opposants tellement
outranciers au mariage gay que cette
obsession d’un autre temps ne peut
avoir qu’une seule origine. ». Cette psy-
chologisation de la doctrine chrétienne
permet à Martel d’insinuer tranquil-
lement que la plupart des opposants
au pape François ont une double-vie ;
ceux-là que le Saint-Père ne cesserait de
dénoncer lorsqu’il parle des pharisiens
et des hypocrites dans ses homélies.
De là à penser que l’anthropologie et la
morale sexuelle de l’Église sont une pro-
jection d’une homosexualité refoulée, il
n’y a qu’un pas que Martel amène déli-
catement ses lecteurs à franchir. Et c’est
là que se révèle la clef permettant de dé-
crypter le but de l’entreprise".
Frédéric Martel, lui, se défend. Il affirme
vouloir mettre fin à une omerta et à une
gigantesque hypocrisie. Lui-même ho-
mosexuel, il souhaite que son ouvrage
arrive à décomplexer certains hommes
d'Église gays. Avec humour, il renomme
le Vatican, le lieu du "5O shades of gay".
Il continue, cette fois, sans pointe d'hu-
mour : "La haine de soi est extrêmement
forte au Vatican". Cette cohabitation de
plusieurs sensibilités sexuelles va même
jusqu'à créer de fortes distorsions au
sein de l'Église.
Le point de départ de Frédéric Martel est
très facile à comprendre. En mettant un
terme à ce secret, les hommes d'Église
pourront enfin cohabiter sereinement
et ceux qui le souhaitent, pourront assu-
mer publiquement leur homosexualité.
Frédéric Martel pense que le bad buzz
qui entoure son ouvrage pourra finale-
ment être salvateur pour tout le monde.
Véritablement, Sodoma est le coup de
cœur littéraire de Friendly.
Sodoma: Enquête au coeur du Vati-
can (Livre de Frédéric Martel)
Date de publication originale : 21
février 2019
Auteur : Frédéric Martel
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 MODE
H a b i l l é
Déshabillé

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Men’s underwear
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87
HUMOUR

Déstockage de début d’année

Qui dit printemps, dit beaux mecs musclés prêts à vous offrir votre fantasme le plus salace sur un plateau
d’argent. Mais le printemps ne se résume pas seulement aux plans cul après une rencontre rapide dans
un bar gay qui empeste la clope et le lubrifiant bon marché. En effet, le printemps, c’est bien plus que ça.
On parle d’excitation, de sentiments naissants, de plaisirs profonds...bref, le printemps c’est la période où le
bonheur rentre dans notre vie. Dès les premiers beaux jours, nous profitons de cette vie subitement belle
et joyeuse pour nous rendre au cinéma, à la bibliothèque, ou dans les salles de concert pour se cultiver ou
s’amuser. Votre boutique préférée ouvre ses portes une énième fois afin de vous permettre une synthèse de
toutes ces sorties. Cette fois, on met le cinéma sur un piédestal. Vous verrez le Septième Art comme vous ne
l’avez jamais vu.

Ps : Pour être tout à fait honnête, il s’agit d’un art qu’il faut fuir
absolument. Alors courrez aussi vite que vous le pouvez...

88
HUMOUR

89
HUMOUR

90
 Une détente bien
méritée
Pour ma deuxième histoire, je ne peux m’empêcher de vous relater une
nouvelle histoire de massage très chaud, qui m’est arrivée il y a
maintenant 4 ans, et qui m’a permis de rencontrer un fabuleux amant,
que je continue à voir à chaque passage sur Paris. Pour ceux n’ayant
pas lu mon précédent récit, je suis Stéphane, 45 ans, 1M80 et 83 KG,
sportif, yeux bleus. Je vis dans le Pacifique et viens régulièrement pour
le boulot en Europe. Cette histoire démarre justement au cours d’un de
ces voyages. Après 2 Vols de 10H et 4 heures d’attente à Tokyo, j’atterris
à Roissy, fourbu malgré le confort de la classe affaire. Ayant eu la mau-
vaise idée de faire un parcours de golf juste avant de décoller, mon dos
était en vrac. Je n’avais qu’une hâte, rejoindre mon hôtel dans le Marais,
et me glisser dans un bon bain chaud puis dans un lit douillet.
Aussi dit aussi tôt fait. J’avais juste oublié que le décalage horaire
allait me jouer des tours, et que je n’étais pas près de m’endormir.
Ayant toujours les lombaires douloureuses, je me mis à surfer sur
internet, et à rechercher un masseur pouvant me soulager.
C’est là que je suis tombé sur l’annonce de Bruno, un masseur
naturiste qui proposait ses services. Son annonce était très bien
écrite, expliquant ses techniques de massage et donnait envie de le
tester. J’ai toujours aimé les massages professionnels et j’en avais
pour le coup bien besoin. Si en plus, cela était fait par un masseur
sexy naturiste, j’espérais, sans pour autant penser au sexe, profiter
de la vue sur ce corps nu, et de ce corps à corps à même la peau. Je
contactais donc Bruno, qui chance pour moi était disponible et se
proposait de venir me rejoindre à mon hôtel d’ici 1 heure.
Il installa une grande serviette sur le lit, mis son Ipod en marche,
diffusant une musique zen et me demanda de m’allonger sur le Ventre.
Je profitai de ma position pour l’étudier alors qu’il se déshabillait,
et me mis à saliver en voyant son corps musclé, et surtout son sexe
lourd et gros, laissant imaginer un membre très bien proportionné.
Comme moi, il s’épilait le sexe et les couilles, et j’avais déjà très
envie de passer ma langue sur cet appendice… mais ce n’était pas prévu
normalement, d’autant que nous n’avions pas évoqué notre sexualité,
mais juste mes gouts en termes de massage durant nos échanges
internet.
Après quelques secondes d’hésitation, je me retournai, dévoilant mon
excitation, un brin gêné. Bruno ne dit rien et ne montra pas
d’émotion, et très professionnellement commença à me masser
l’intérieur des mains et des bras. Je ne savais pas comment réagir et
rêvais de pouvoir attraper son sexe, que je voyais maintenant en plus
de le sentir se frotter à moi. En même temps je ne voulais pas risquer
de faire un geste déplacé, et casser la magie du massage et du moment.
Bruno, voyant mon érection, a dû comprendre mes gouts et envies. Afin
de pouvoir me masser les deltoïdes et le crâne, il vint se positionner
à genoux au-dessus de ma tête. Il glissa ses mains derrière ma tête
pour me masser le cou et, étant rasé, je pouvais sentir son sexe et
ses couilles caresser mon crâne. J’avais l’impression que son sexe
grossissait, mais peut-être n’était-ce qu’un désir de ma part, loin de
la réalité. Je fus fixé, quand après avoir massé le haut de mon corps,
Bruno commença à me masser les pectoraux, puis à descendre vers mon
ventre. Après 5 minutes de ce traitement où Bruno alternait les gorges
profondes et les effleurements de ma bouche avec sa queue, celui-ci
changea de position et vint se mettre à genou entre mes jambes qu’il
remonta, positionnant mes cuisses sur les siennes.

91
HUMOUR

Un vaut bien 1000 mots !
Il n’y a rien de mieux qu’un emoji quand les mots seuls ne suf-
fisent pas. Que ce soit par , ou , nous aimons trouver
et à partager l’emoji parfait tout au long de l’année. Voici
quelques idées provenant du monde entier:
l’emoji est le 4e émoji le plus populaire au monde, suivi du
cœur en 5e position. Parfois un emoji ne suffit pas, alors il
faut doubler. La moitié des duos d'emoji les plus populaires
(non répétitifs) parle d’Amour !
Certaines langues utilisent plus l’emoji que d’autres ! Cet
emoji est par exemple le plus populaire en Français, Portugais
et Néerlandais Bref, un nouveau langage est né et nous nous
devons d'apport modestement notre pierre à l'édifice. Sans
vouloir à tout prix être adoubés par l'Académie Française,
Friendly tient à apporter sa contribution à la progression de
l'amour universel. Mode d'emploi : scanner ces nouveaux
émois, photographiez-les et faites circuler. Votre vie amou-
reuse en sera toute chamboulée. SI vous ne finissez pas en
prison avec les cyberharceleurs de la ligue du Lol. Nous, c'est
la ligue du cul !

92
HUMOUR
Les émojis gays sont des émoticônes en version améliorée.
Ils sont capables de dynamiser vos messages, d’exprimer des
mots que vous ne pouvez prononcer et capter rapidement
l’attention de votre auditoire. Ils sont universels. En effet,
quelque soit la langue dans laquelle vous vous exprimez, les
emojis se comprennent d’un simple regard. Alors observons !
Qu’ils sont beaux les émojis de Friendly. Non seulement ils
remplacent les expressions du visage et les variations de la
voix impossibles à retransmettre à l’écrit, mais en plus ils sont
rigolos et complètement décalés. Pour les utiliser, rien de plus
simple, il vous suffit
93
simplement d’avoir un peu d’humour. Vous désirez exprimer
l’ironie ? L’hyperbole ? La colère ? Aucun problème, il y en a
pour tous les goûts. Les passifs peuvent utiliser les émojis
«fesses» pour désigner leur volonté de soumission, tandis
que les actifs peuvent souligner leur appétit sexuel grâce
aux émojis «kikis». Pratiques et amusants, les émojis made in
Friendly se chargent de donner à la phrase une signification
ou une nuance qu’elle n’avait pas. Découverte
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