Vous êtes sur la page 1sur 37

Université de Ziguinchor

UFR : Sciences et Technologies

---------------------
Département d’agroforesterie

Mémoire de licence

Plantes-hôtes et dynamique des populations de


Bactrocera invadens et Ceratitis cosyra dans la
périphérie du PNBC : cas des zones de Loudia,
Mlomp, Senghalène et Oussouye
Présenté et soutenu par :

Chérif Younouss CAMARA et Cheikh SARR


Pour l’obtention du diplôme du premier cycle à l’université de Ziguinchor

Option : Agroforesterie

Devant le Jury composé de : Tuteurs de Stage :

Dr Ngor NDOUR Ousmane NDIAYE

Dr Maguette KAIRE Mapathé DJIBA

Dr Balla DIEYE

Mr Mapathé DJIBA

Année universitaire 2009/ 2010

1
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
RESUME
La forte prolifération des Tephritidae surtout Bactrocera invadens et Ceratitis cosyra a causé
des pertes qui sont de l’ordre de 30 à 60% dans la zone des Niayes voir 80% dans la région de
Ziguinchor aussi bien sur la production que sur la qualité des fruits. Cette étude contribue à
l’identification des plantes hôtes et le suivi de la dynamique des populations de B. invadens et
C. cosyra en Basse Casamance. L’étude a été réalisée sur 6 vergers et dans les zones de forêts
du département d’Oussouye. Les résultats ont révélé que plus de 75% de l’ensemble des fruits
collectés proviennent des espèces végétales telles que Annona senegalensis, Icacina
senegalensis, Landolphia dulcis, Landolphia heudelotii et Nauclea latifolia. La dynamique
des populations de B. invadens et de C. cosyra dans la zone d’Oussouye a révélé des niveaux
de captures correspondant avec la période de maturité des mangues, anacardes et autres fruits
spontanés. Les captures sont beaucoup plus importantes dans les vergers mixtes comparés aux
vergers monospécifiques. Toutefois une variabilité est notée entre vergers de même type avec
une forte influence de la densité de plantation. L’inventaire floristique a révélé une diversité
importante de plantes fruitières spontanées, hôtes potentiels des Tephritidae avec de fortes
densités atteignant parfois plus de 400 pieds/ha. Par ailleurs les émergences de C. cosyra ont
été plus importantes avec 48% des effectifs comparées à celles de C. punctata 41% et celles
de B. invadens 11%. Cependant B. invadens a été notée sur une gamme de plantes hôtes
alternatifs plus large composée de Anacardium occidentale, Annona senegalensis, Landolphia
dulcis, Landolphia heudelotii et Nauclea latifolia. Chez Landolphia dulcis qui est un hôte des
trois Tephritidae citées, le nombre de points de piqûre est associé plus au poids qu’à la taille
du fruit et a un effet sur le nombre de Tephritidae et de parasitoïdes émergeant. Les relations
préférentielles entre plantes – Tephritidae et parasitoïdes obligent les femelles de parasitoïdes
à prospecter les mêmes gammes de plantes hôtes que leurs mouches-hôtes obligatoires.

2
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
DEDICACES

Nous dédions ce travail à :


Allah et son prophète Mohamed paix et salut sur lui qui nous ont permis
de faire ce travail.
A nos deux papas rappelés à Dieu au cours de nos études, vous serez
toujours pour nous une référence et des personnes à aimer. Que Dieu le
Tout puissant, le clément, le miséricordieux, vous accueille dans son
paradis ! Amen.
Il est aussi dédie à :
A nos mamans pour leurs soutiens durant tous nos cursus scolaires ;
A nos deux familles frères et sœurs pour le soutien tout au long de ces
longues années d’études ;
A tous nos camarades de promotion, et à travers eux tous les étudiants
du Département Agroforesterie.
A vous tous, ce travail est le votre.

3
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
REMERCIEMENTS

Nous remercions Allah le tout puissant, le miséricordieux pour la vie et la santé qu’il
nous a accordées pendant nos études et les travaux de ce mémoire ;
A son prophète Mohamed (PSL)
Nous tenons à présenter nos sincères remerciements à tous ceux qui nous ont
apporté soutien, encouragement et appui.
Nous voudrons nous adresser spécialement :
Au Professeur Omar SOCK, Recteur de l’Université de Ziguinchor
Au Professeur Salamon SAMBOU, le Vice-recteur, chargé des questions
pédagogiques ;
A Monsieur Alassane DIEDHIOU, Directeur de l’UFR sciences et technologies
Au Dr Maguette KAIRE, Chef du département d’agroforesterie, nous lui exprimons
également nos sincères remerciement pour avoir bien voulu contribuer à notre
formation et pour ses conseils et suggestions, nous exprimons notre profonde
gratitude à tous les professeurs du département à l’occurrence ;
Au Dr Ngor NDOUR, enseignant au département d’agroforesterie pour son
encadrement, ses conseils et sa rigueur scientifique.
Nos remerciement vont aussi à l’endroit de :
Monsieur Mapathé DJIBA, le conservateur du Parc National de Basse Casamance
pour son encadrement ;
Monsieur Ousmane N’DIAYE, conservateur Adjoint et notre tuteur de stage pour son
encadrement et sa rigueur scientifique tout au long de ce stage ;
A tout le personnel du Parc National de la Basse Casamance, en particulier Emanuel
CARVALOH, Diaheugh LAMBAL, Mamadou SANE,
A la 1ere promotion d’agroforesterie et vous tous, merci infiniment !

4
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
TABLE DES MATIERES
RESUME ................................................................................................................................................... 2
DEDICACES ............................................................................................................................................... 3
REMERCIEMENTS .................................................................................................................................... 4
LISTE DES ACRONYMES............................................................................................................................ 7
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 9
II. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ................................................................................................................. 11
2.1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ........................................................................................ 11
2.2. LOCALISATION ............................................................................................................................ 11
2.3. CADRE PHYSIQUE DU MILIEU ..................................................................................................... 12
2.3.1. LE CLIMAT ............................................................................................................................ 12
2.3.2. LE RESEAU HYDROGRAPHIQUE ........................................................................................... 13
2.3.3. LE RELIEF .............................................................................................................................. 13
2.3.4. LE SOL .................................................................................................................................. 13
2.3.5. LA VEGETATION ................................................................................................................... 13
2.3.6. LA FAUNE ............................................................................................................................. 14
2.4. CADRE HUMAIN ET SOCIO-ECONOMIQUE ................................................................................. 15
2.4.1. CADRE HUMAIN ................................................................................................................... 15
2.4.2. CADRE SOCIO-ECONOMIQUE .............................................................................................. 15
2.4.2.1.L’agriculture................................................................................................................... 15
2.4.2.2.L’elevage ........................................................................................................................ 16
2.4.2.3. La foresterie.................................................................................................................. 16
2.5. GENERALITES SUR LES MOUCHES DES FRUITS ........................................................................... 17
2.5.1. SYSTEMATIQUE.................................................................................................................... 17
2.5.2. BIOLOGIE ............................................................................................................................. 17
2.5.2.1. Cycle biologique ........................................................................................................... 17
2.5.3. ECOLOGIE ............................................................................................................................ 17
2.5.3.1. Relation mouches-bacteries et plantes hôtes .............................................................. 17
III. MATERIEL ET METHODES ................................................................................................................ 18
3.1. MATERIEL BIOLOGIQUE .............................................................................................................. 18
3.1.1. MATERIEL VEGETAL ............................................................................................................. 18
3.1.2. ENTOMOFAUNE................................................................................................................... 18
3.2. MATERIEL NON BIOLOGIQUE ..................................................................................................... 19
3.2. METHODES ................................................................................................................................. 20

5
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
3.2.1. SUIVI DE LA DYNAMIQUE DES POPULATIONS ..................................................................... 20
3.2.2. DIVERSITE DES PLANTES HOTES .......................................................................................... 21
3.2.2.1. Inventaire floristique des plantes fruitières ................................................................. 21
3.2.2.2. Recherche des plantes hôtes des mouches des fruits ................................................. 21
3.2.2.3. Influence du nombre de points de piqûres sur les infestations chez Landolphia dulcis
................................................................................................................................................... 21
IV. RESULTATS ....................................................................................................................................... 22
4.1. SUIVI DE LA DYNAMIQUE DES POPULATIONS ............................................................................ 22
4.1.1. EVOLUTION DES CAPTURES SELON LES TYPES DE VERGERS ............................................... 22
4.1.2. DIVERSITE DES TEPHRITIDAE CAPTUREES ........................................................................... 23
4.1.2.1. Selon le type de verger ................................................................................................. 23
4.1.2.1. Selon la zone................................................................................................................. 24
4.2. DIVERSITE DES PLANTES HOTES ................................................................................................. 24
4.2.1. INVENTAIRE DES PLANTES HÖTES POTENTIELS DANS LES VERGERS .................................. 24
4.2.2. RECHERCHE DES PLANTES HOTES ....................................................................................... 26
4.2.2.1. Quantité et nombre de fruits collectes selon la zone et la date de relevés................. 26
4.2.2.2. Nombre et poids de fruits collectés selon l’espèce végétale ....................................... 26
4.2.2.3. Niveau d’infestation des fruits collectés selon l’espèce végétale ................................ 27
4.2.2.4. Diversité des Tephritidae au sein des plantes hôtes .................................................... 28
4.2.2.5. Relation plantes hôtes- mouches des fruits-parasitoïdes ............................................ 29
4.2.2.6. Influence du nombre de points de piqures sur les infestations chez Landolphia dulcis
................................................................................................................................................... 30
V. DISCUSSION ....................................................................................................................................... 32
VI. CONCLUSION .................................................................................................................................... 34
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 36

6
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
LISTE DES ACRONYMES

AJAEDO : Association des Jeunes Agriculteurs et Eleveurs du Département d’Oussouye


ENSA : Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture

PNBC : Parc National de Basse Casamance

SRPS : Service Régional de la Prévision et des Statistiques


DDVP: 2,2 Dichlorovinyl diméthyle-phosphate
FADDO: Fédération d’Appui au Développement du Département d’Oussouye

7
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
LISTES DES FIGURES
Figure 1 : Localisation de la zone d’étude……………………………………….…………11

Figure 2 : variation de la pluviométrie de 2000 à 2010……………………………………..12

Figure3 : Mouches des fruits et parasitoïdes rencontrés…………………………………….19


Figure 4 : Evolution des captures sur les vergers d’anacardiers……………………………22

Figure 5 : Evolution des captures sur vergers mixtes………………………………………..23

Figure 6 : Diversité des Tephritidae capturées selon le type de verger……………………...23

Figure 7 : Diversité des Tephritidae capturées selon la zone d’étude……………………….24

Figure 8 : Nombre et poids des fruits collectés par zone et par date………………..……….26

Figure 9 : Cercle de corrélation des paramètres influençant les infestations chez Landolphia
dulcis…………………………………………………………………………………….………………30

Figure10: Regroupement des types de fruits en fonction des paramètres caractéristiques


influençant les infestations…………………………………………………………………..31

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1 : Plantes-hôtes potentielles inventoriées…………………………………….…….25

Tableau 2 : Nombre et poids de fruits collectés par espèce……………………………….….27

Tableau 3 : Niveau d’infestation des fruits collectés selon l’espèce végétale………….…….27


Tableau 4 : Diversité spécifique des émergences de Tephritidae au sein des plantes hôtes….28

Tableau5 : relation parasitoïdes- espèces fruitières et mouches des fruits……………………29

8
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
INTRODUCTION

Le Parc National de Basse Casamance représente de par sa biodiversité une des zones les plus
caractéristiques du climat guinéen au niveau des paysages sénégalais. L’aire protégée
comprend dans son emprise trois formations végétales dont la forêt secondaire, la savane
guinéenne et la mangrove. L’importance de sa biodiversité se manifeste également dans
l’abondance des plantes fruitières forestières aussi bien dans l’aire protégée qu’au niveau des
exploitations agroforestières des villages environnants. Cette diversité floristique est associée
à une entomofaune très riche avec une forte probabilité de présence de parasitoïdes et
auxiliaires utilisables dans la lutte biologique contre les mouches des fruits qui sont les
principaux ravageurs des productions fruitières.

La stratégie de conservation de la diversité biologique du parc est basée sur une approche de
cogestion locale des ressources qui impliquent les populations périphériques aux activités
d’aménagement et de suivi de la faune et de la flore. Le parc a toujours joué et devrait
continuer de jouer un rôle moteur dans le développement des économies locales de ces
communautés par les emplois qu’il offre. Cependant, avec les contraintes relatives à la crise
en Casamance, l’essentiel des activités économiques des populations sont réduites aux
productions agricoles et fruitières dans la périphérie. Ces dernières ont connu une baisse de
production notoire ces dernières années à cause des mouches des fruits qui occasionnent des
pertes de production et réduisent du coup fortement les revenus des producteurs. Alliant
conservation et développement durable des communautés, le PNBC a jugé bon pour
consolider son approche de cogestion et d’implication des communautés, de les accompagner
dans la lutte contre ce fléau qui peut avoir une influence négative dans la conservation durable
de la biodiversité du parc. Ceci est rendu possible par les travaux de thèse du Conservateur-
adjoint sur les plantes hôtes et parasitoïdes de Bactrocera invadens et Ceratitis cosyra en
basse Casamance. Ces travaux s’intéressent aux plantes hôtes, à la dynamique de ces
ravageurs, aux comportements relatifs à la cohabitation entre l’espèce envahissante et la
mouche endogène, et aux parasitoïdes natifs potentiellement efficaces.

En effet depuis 2004 année à laquelle, elle a été signalée au Sénégal et au Bénin, la mouche
des fruits Bactrocera invadens, (Diptera, Tephritidae) est associée à d’importantes pertes dans
la production nationale de mangue. Des études réalisées en 2007 par l’ENSA ont montré que
Bactroacera invadens dominait de loin le cortège des mouches des fruits autochtones surtout
pendant la période de maturation des mangues. Les populations de Bactrocera invadens

9
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
augmentaient rapidement avec l’humidité relative, la pluviométrie et la disponibilité des sites
de ponte (mangues avortées, mangues mûres…) (Ndiaye, 2008). Une étude portant sur les
plantes –hôtes réalisée dans la zone des Niayes et du plateau de Thiès a révélée que B.
invadens a infesté 37 espèces fruitières dans et autour des vergers étudiés dont 18 espèces
d’agrumes et 24 variétés de manguiers. La gamme de plantes hôtes de B. invadens englobe
des espèces des familles des Rutaceae, Anacardiaceae, Capparidaceae, Rhamnaceae,
Myrtaceae, Annonaceae, Caricaceae, Palmaceae, Sapotaceae, Cesalpiniaceae, Combretaceae
et Cucurbitaceae. (Anacardium occidentale, Capparis tomentosa, Ziziphus jujuba Gaula,
Psidium guayava, Eugenia uniflora, Annona muricata, Carica papaya, Cordyla pinnata,
Phoenix dactylifera, Terminalia catapa, Sclerocarya birrea, Achras sapota, Kedrostis hirtella
(Ndiaye, 2009). Au niveau national peu d’informations sont disponibles devant l’envergure
des dégâts et pertes occasionnés par ces ravageurs. Ces pertes sont de l’ordre de 30 à 60%
dans la zone des Niayes voir 80% dans la région de Ziguinchor.

Dans cette région, le département d’Oussouye détient une biodiversité fruitière plus
importante aussi bien en termes de fruits cultivés que de fruits forestiers sauvages. C’est ainsi
que cette étude s’inscrit dans le cadre global de la lutte contre les mouches des fruits. De
façon spécifique, elle a pour objectifs de :
• Etablir la dynamique des populations de Bactrocera invadens et Ceratitis cosyra dans
les vergers ;
• Dresser un répertoire de plantes hôtes de ces mouches des fruits;
• Etudier les éventuels parasitoïdes associés aux différentes Tephritidae rencontrées
pour assoir une lutte biologique;
• Etudier l’influence de certains paramètres comme la taille, le poids et nombre de
piqure sur les infestations chez Landolphia dulcis.

10
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
II. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

2.1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Figure 1 : Localisation de la zone d’étude

2.2. LOCALISATION

Le département d’Oussouye est situé au Sud du Sénégal dans la partie Ouest de la région de
Ziguinchor. Il est limité à l’Est par l’océan atlantique, au Nord par le fleuve Casamance, au
Sud par la république de Guinée Bissau et à l’Ouest par le département de Ziguinchor. Vaste
de 891 Km2, le département d’Oussouye est dans l’estuaire du fleuve Casamance au contact
avec l’océan. Il a la particularité d’être dans un système fluvio-marine caractérisé par des bas
plateaux qui abritent les implantations humaines, des zones dépressionnaires souvent
parcourues par des chenaux de marées, de petits marigots et des îles.

11
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
2.3. CADRE PHYSIQUE DU MILIEU
2.3.1. LE CLIMAT
Le climat est de type tropical humide à nuance subguinéen (Brigaud F., 1965). Il est marqué
par une saison de pluie dominée par des vents chauds et humides et par une saison sèche qui
couvre une grande partie de l’année avec des vents chauds et des vents froids.

La saison des pluies s’étale sur quatre à cinq mois (mai- juin à octobre), avec une moyenne de
1200 mm/an. L’évolution de la pluviométrie au cours de l’année fait remarquer un maximum
aux mois d’août et septembre. Les pluies fines l’emportent souvent sur averses ou pluies
orageuses isolées, qui interviennent essentiellement en début et en fin de saison.

La moyenne pluviométrie annuelle durant ces dix dernières années est partout supérieure à
1000 mm sauf pour l’année 2004. Le nombre moyen de jours varie de 49 à 84 jours/an (voir
fgure2).

2000 84 90
1800 77 76 73 80
73 75
1600 67 67 67 70
Pluviométrie (mm)

1400
49 60 nombre de jours
1200
50
1000
40
800
600 30
400 20
200 10
0 0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Année
pluviométrie(m/m) nb jours

figure2: variation de la pluviometrie de 2000 à 2009

(Source Agriculture Oussouye, 2010)

Les températures varient en fonction des saisons. Elles sont modérées par l’influence de
l’océan. La température moyenne annuelle est de 27°c. L’évolution des températures est
bimodale, avec un maximum principal en avril et un autre secondaire en octobre. Cette
situation s’explique par la forte insolation à ces périodes où le soleil prend une position
zénithale. Les minima sont enregistrés en août et en janvier. Ils sont respectivement dus à
l’effet atténuant des pluies hivernales et à la fraîcheur d’hiver, qui provoque une baisse
sensible de température et une augmentation de l’humidité atmosphérique.

12
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
2.3.2. LE RESEAU HYDROGRAPHIQUE
L’évolution du régime hydrographique et de la végétation est fortement influencée par la
pluviométrie. Le marigot de Kamobeul, affluent du fleuve Casamance sur sa rive gauche,
assure le drainage dans toute la zone couverte par le Département d’Oussouye. Ce
Département est ainsi sillonné par plusieurs marigots secondaires et bolongs qui incisent les
plateaux et forment un réseau anastomosé créant des îles ou îlots comme Carabane ou Pointe
Saint Georges, Wendaye, ... Le régime hydrologique connaît une phase de crue alimentée par
l’eau douce des pluies de juillet à octobre et une période de déficit entre décembre et mai avec
une prédominance des apports d’eau salée des marées.

Par ailleurs, le département possède des ressources en eau souterraine assez importantes
contenues dans la nappe phréatique peu profonde 5-15m du continental terminal et celle du
quaternaire sableux.

2.3.3. LE RELIEF
Le relief est généralement plat. Dans la frange maritime, la présence de basses terres se
trouvant à moins d’un mètre d’altitude facilite l’intrusion des eaux marines.

2.3.4. LE SOL
Les sols sont ferralitiques au niveau des plateaux, hydromorphes très riches en matière
organique au niveau des bas fonds (aptes pour la riziculture et le maraîchage), halomorphes à
pH acide prés des cours d’eau (tannes très riches en sels impropres aux activités agricoles) et
sablonneux le long de la côte atlantique et à l’intérieur des îles. Leur dégradation résulte
essentiellement de la salinisation, l’acidification au niveau de la mangrove et de l’érosion
pluviale au niveau des plateaux et terrasses mais aussi de l’activité anthropique.

2.3.5. LA VEGETATION
La couverture végétale est la plus riche du Sénégal. Selon qu’on situe en zone de plateau, de
bas fonds ou à bord des cours d’eau, les formations sont différentes. On distingue dans le
département :

 des formations végétales de basses vallées : elles sont constituées d’une part de forêts
de mangrove à Rhizophora et Avicennia et d’autre part de forêts marécageuses. La
mangrove borde le long des marigots, où on peut repérer trois espèces : Rhizophora
racemosa, avec des racines échasses ; Rhizophora mangle plus petite avec des

13
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
radicelles très nombreuses rendant le sol fibreux et Avicennia nitida à tronc unique.
Les forêts marécageuses quant elles parsèment les rizières.

Ces formations renferment aussi des espèces non exclusives du type de forêt comme
Ceiba pentandra, Parinari curatellifolia Planch.exBenth, qui peuvent croître hors des
marécages. La particularité de ces forêts est qu’elles renferment un nombre assez
important d’espèces endémiques de la zone comme Coelocaryon sp., Pycnanthus
boonei, Pandanus sp.(Adam J G 1961).

 Les formations végétales de plateaux : elles sont de type forestier. Dans les différents
plateaux d’Oussouye, les formations sont essentiellement :

- La forêt dense demi-sèche ; à flore guinéenne fortement représentée, composée


d’arbres atteignant 15 à 25 mètres de hauteur avec deux étages souvent très nets.
L’étage de futaie est principalement constituée d’essences sub-guinéennes dont les
plus représentatives Parinari curatellifolia (Mampato), Erythropleum guineense
(Tali), Detarium senegalensis (ditakh), Chlorophora regia (Tomboïro noir), Antiaris
africana (Tomboïro blanc), Ceiba pentandra (Fromager), Khaya senegalensis
(Caïlcédrat) et Daniellia oliveri (Santan) forment par endroits des peuplements purs.
Le sous bois (3 à 5 mètres de haut) et très dense, formé d’arbrisseaux sarmenteux de
lianes et de plantes herbacées. Par ailleurs, des reboisements sont initiés avec des
essences exotiques (Tectona grandis, Gmelina arborea, Anacardium occidentale et
Eucalyptus) au niveau des axes routiers, des forêts et des vergers.

Toutes ces formations se maintiennent grâce à la bonne pluviométrie. Cependant, certaines


espèces restent menacées par la pression anthropique et la salinisation.

2.3.6. LA FAUNE
La forêt abrite des espèces animales considérables notamment dans les aires protégées (Parc
National de Basse Casamance, forêts classées et forêts sacrées). Ces espèces sont constituées
de mammifères dont Panthera pardus (panthères), Hyaena hyaena (hyènes), et plusieurs
types de gazelles. Beaucoup de primates sont repérés : Cercopithecus aethiops, Erythrocebus
patas, Allenopithecus nigroviridis, Cercopithecus Galogo (Galagoides) demidovii, Colobus
(Piliocolobus) badius etc.

Plusieurs reptiles sont également connus de la zone (Varanus niloticus (varans), Python sebae
(pythons), Causus rhombeatus (les vipères)).

14
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
La faune aviaire est aussi représentative. Il a été inventorié des espèces comme Celato gymna
(calao), Stephanoetus coronatus (aigle couronné), Tigriormis leucoopha (héron tigré) etc.

De même la faune aquatique est caractérisée par une grande diversité (Dauphins, lamantins).

2.4. CADRE HUMAIN ET SOCIO-ECONOMIQUE


2.4.1. CADRE HUMAIN
Du point de vue administratif, le département d’Oussouye compte la commune d’Oussouye,
l’arrondissement de Loudia Ouolof avec la communauté rurale d’Oukout et celle de Mlomp et
l’arrondissement de Cabrousse qui est composée de la communauté rurale de Diembéring et
celle de Santhiaba Manjacque.

Selon le Service Régional de la Prévision et des Statistiques (SRPS), Oussouye comptait


38971 habitants en 2002, soient 18889 femmes et 20082 hommes. Actuellement la population
dépasse les 60000 habitants. La population est jeune et 88,56 % vivent en milieu rural. La
densité moyenne est de 44 habitants au Km2, elle est de l’ordre de 38 à Cabrousse et 39 à
Loudia ouolof. (Rapport AJAEDO, 2009).

L’ethnie majoritaire est le diola 82%. Les autres ethnies sont essentiellement le peul,
mandingue, wolof, sérère, manjacque, mankagne…

2.4.2. CADRE SOCIO-ECONOMIQUE


Les principales activités socio-économiques sont essentiellement l’agriculture (riziculture de vallée,
bas fond et de plateau), l’élevage intégré (petits ruminants, bovins, porcins, volaille), l’arboriculture
fruitière, l’exploitation des produits forestiers (bois, fruits etc.), la pêche artisanale et la collecte des
huitres.

2.4.2.1. L’agriculture
L’agriculture est la principale activité. Elle occupe une part importante de l’économie rurale et reste
tributaire de la pluviométrie. Les diolas possèdent en effet une grande ingéniosité culturale, avec le
« kadiandou » (instrument de culture bien adapté au milieu), et une ancienne civilisation rizicole de
bas fonds et de plateau. Le riz est l’aliment de base en milieu diola. Cependant, la riziculture est restée
à l’état artisanal avec priorité l’autosuffisance alimentaire à l’échelle des familles.

D’autres cultures se sont développées telles que l’arachide, le maïs, et le niébé. Le maraîchage est de
plus en plus pratiqué surtout par les femmes au niveau des bas fonds en saison sèche.

15
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
L’activité agricole reste dépendante des contraintes abiotiques. A l’actif de celles –ci figurent la
salinisation des terres cultivables, l’insuffisance des aménagements hydro agricoles et la baisse des
rendements…

2.4.2.2. L’élevage
Les espèces rencontrées dans le département sont les bovins type trypano-tolérant, les porcins, les
ovins, les caprins, les azins et la volaille. L’élevage est de type sédentaire. Cette activité occupe peu
d’individus. C’est généralement les enfants n’ayant pas encore l’âge pour cultiver et quelques rares
peuls qui assurent la garde des troupeaux. En hivernage, le pâturage s’effectue dans les espaces de
jachères, alors qu’en saison sèche, le cheptel est laissé en divagation juste après les récoltes, paissant
les chaumes des rizières.

Chez le diola, le troupeau constitue simplement un fait de richesse pour celui qui en possède. C’est un
élevage de prestige. Les bovins et les caprins sont vendus en cas de nécessité ou consommés à
l’occasion des cérémonies. Les porcins constituent une « carte de crédits » pour les femmes qui
pratiquent cette activité. L’élevage souffre encore de son caractère traditionnel. Le bétail connaît des
problèmes sanitaires et les éleveurs manquent souvent d’appui et de conseils.

Cependant, on note de nos jours de plus en plus des initiatives dans le secteur de l’élevage de poulets
de chairs qui occupent un bon nombre de groupements dans la zone de Cabrousse, Mlomp et dans la
commune de Oussouye, appuyées par AJAEDO et FADDO.

2.4.2.3. La foresterie
L’exploitation des ressources forestières constitue une activité fondamentale. Elle contribue pour une
grande part à la constitution des revenus des ménages. La récolte des fruits forestiers tels que
Landolphia heudelotii et Saba senegalensis est pratiquée par les femmes et les jeunes en début
d’hivernage et se poursuit jusqu’en mi-septembre.

La plupart de la population n’étant pas musulmane, la récolte de vin de palme constitue une des
activités essentielles et procure beaucoup de revenus. A cela s’ajoute la transformation des fruits de
palme en huile de palme.

La pomme et la noix d’anacarde sont aussi des ressources additionnelles pour l’économie des
ménages. La production de « vin d’Acajou » est assez importante dans la zone.

Les rôniers et les palétuviers sont utilisés comme matériaux de construction (charpente, plafonnage).
L’utilisation du bois mort comme combustible est le quotidien des ménages. La carbonisation est
encore timidement pratiquée.

16
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
2.5. GENERALITES SUR LES MOUCHES DES FRUITS
2.5.1. SYSTEMATIQUE

Les mouches des fruits appartiennent à l’embranchement des Arthropodes, à la classe des
insectes, à l’ordre des diptera et à la famille des Tephritidae. Cette famille comprend trois
sous familles (Phytalmiinae, Trypetinae et Tephritidae) et 4300 espèces reparties dans 500
genres (Norbomm et al., 1999 ; White, 2006). L’Afrique tropicale est le foyer d’origine de
915 espèces de mouches des fruits appartenant à 148 genres dont 299 espèces se développent
sur les fruits sauvages et/ou cultivés. Ces 299 espèces appartenant généralement aux genres
tels que Dacus, Ceratitis, Trirhithrum et Bactrocera (White et Elson-Harris, 1992 ; Tompson,
1998).

2.5.2. BIOLOGIE

2.5.2.1. Cycle biologique

Le cycle biologique comprend différentes étapes à savoir l’œuf, la larve, la pupe et l’imago
(Malavasi et al., 2000). Après l’éclosion des œufs déposés dans la cavité creusée sous
l’épiderme du fruit par l’ovipositeur de la femelle, les asticots libérés passent 3 stades
larvaires dans le fruit. Les larves creusent des galeries dans la pulpe et se nourrissent des
tissus et bactéries associées. A la fin de cette étape, les larves quittent le fruit et migrent dans
les premiers centimètres du sol pour passer à la phase de pupaison. Après émergence l’imago
du complexe Bactrocera dorsalis a besoin d’une alimentation riche en acides aminés,
glucides, vitamines, sels minéraux et de l’eau pour survivre et se reproduire (Fletcher, 1987).
Mâles et femelles doivent s’alimenter quotidiennement et visiter les plantes hôtes et non
hôtes. Leur régime alimentaire est composé de miellat, d’exsudats de plantes, de nectar,
pollen, de jus de fruit, de pulpe de fruit, de micro-organismes et de déjections d’oiseaux
(Hendrichs et Prokopy, 1994). Les deux sexes réagissent à l’attractif à base de protéine mais
la réponse est plus importante chez la femelle du fait des besoins de ponte (Malavasi et al.,
2000).

2.5.3. ECOLOGIE

2.5.3.1. Relation mouches-bactéries et plantes hôtes

Des bactéries associées aux adultes de certains Dacini et présent dans les plantes hôtes jouent
un rôle important dans l’écologie de ces insectes (Drew et Lloyd, 1989). Les « relations »
entre bactéries et mouches des fruits se feraient sous formes de trophobiose où les bactéries

17
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
apporteraient des acides aminés et d’autres facteurs de croissance tandis que le diptère assure
leur protection et leur dispersion (Drew et Lloyd, 1989). Les bactéries permettaient en outre
de neutraliser le système chimique de défense des plantes et d’éliminer les micro-organismes
pathogènes sur les fruits en décomposition.

III. MATERIEL ET METHODES

3.1. MATERIEL BIOLOGIQUE


3.1.1. MATERIEL VEGETAL

Le matériel végétal est constitué essentiellement des fruits des plantes de la famille des
Anacardiaceae (Mangifera indica, Lannea velutina, Anacardium occidentale, Lannea acida
etc .) ; des Annonaceae (Annona senegalensis, Uvaria chamea etc.) ; des Apocynaceae
(Landolphia heudelotii, Landolphia dulcis, Landolphia florida, Saba senegalensis etc.) ; des
Rutaceae (Citrus limon, Citrus aurantifolia, Citrus paradisi, Citrus reticulata, Citrus
sinensis,etc.) ; des Verbenaceae (Vitex madiensis, etc.) ; des Vitaceae (Cissus
araloides,etc.) ; des Chrysobanaceae (Parinari macrophylla,etc.) ; Rubiaceae (Nauclea
latifolia,etc.), que nous trouvons dans les vergers pris comme parcelles expérimentales et dans
les zones de forêt.

3.1.2. ENTOMOFAUNE

L’entomofaune concernée par l’étude est composée des mouches des fruits relevées des
pièges installés dans les vergers expérimentaux ou élevés dans les fruits collectés des vergers
et des forêts contigües. Ces Tephritidae sont :Bactrocera invadens White, Ceratitis cosyra
Walker, C. silvestrii Bezzi, C. fasciventris De Meyer, C. punctata (Wiedamann), C. bremii
(Guerin Meneville). A ses Tephritidae s’ajoutent les parasitoïdes issus des élevages (cf
Figure3).

18
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
Bactrocera invadens Ceratitis cosyra (Walker)

Ceratitis silvestrii (Bezzi) Ceratitis fasciventris (Bezzi)

Ceratitis bremii (Guerin-Meneville) Ceratitis punctata (Wiedemann)

Parasitoïde1 parasitoïde2 Parasitoïde 3 (non déterminés)


Figure3 : Mouches des fruits et parasitoïdes rencontrés

3.2. MATERIEL NON BIOLOGIQUE

Le matériel utilisé dans la recherche des plantes hôtes des mouches des fruits est constitué de :
 sachets en plastiques pour la collecte des échantillons de fruits au champ ;
 loupe manuelle et binoculaire pour identifier les émergences (mouches des fruits et
parasitoïdes) ;
 pots à couvercle pour incuber les échantillons de fruits sur sable de dune ;
 tissus en popeline pour couvrir les pots ;
 peson servant à déterminer la masse des échantillons de fruits ;

19
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
 pied à coulisse pour déterminer le diamètre des fruits ;
 sable grossier de dune tamisé pour servir de substrat de pupaison ;
 boites de pétri pour conserver les pupes jusqu’à leurs émergences ;
 tamis de 1mm pour préparer le lit de pupaison en vue de faciliter l’extraction ;
 eau de javel pour désinfecter le matériel avant et après utilisation ;
 seaux de 10 litres pour le tamisage du sable, les extractions et le nettoyage.

Dans la conduite des travaux d’inventaires un certain nombre de matériels ont été mis à notre
disposition :

 un ruban métrique de 50 mètres pour mesurer les dimensions des placettes ;


 quatre jalons pour la délimitation de la placette ;
 un carnet pour mentionner les plantes hôtes inventoriées dans la placette.

L’activité de suivi de la dynamique des populations de Tephritidae a nécessité l’utilisation


d’un dispositif composé de :

 pièges Tephritrap classiques et pièges locaux issus des emballages d’eau minérale,
 pastilles de paraphéromone telles que le méthyle eugénol et le terpinyl acétate;
 des plaquettes d’insecticide de DDVP (2,2 Dichlorovinyl dimethyl-phosphate).

Le terme « paraphéromone » a été créé par Payne et al. (1973) pour désigner des composés
chimiques qui ne sont pas naturellement utilisés dans les relations intra spécifiques mais qui
provoquent des réponses attractives similaires à celles induites par de vraies phéromones.
Parmi les espèces de Ceratitini économiquement importantes, les mâles de C. cosyra, C.
quinaria, C.silvestrii sont surtout attirés par le terpinyl acétate tandis que les mâles de C.
fasciventris, C. anonae répondent au méthyl-eugénol (Vayssières et al. 2004), de même que
C. bremii et C. punctata (Ndiaye, 2007). Le méthyle-eugénol attire ces mouches à de très
faibles concentrations sur un rayon de 1km (Qureshi et al., 1992).

3.2. METHODES
3.2.1. SUIVI DE LA DYNAMIQUE DES POPULATIONS

Le suivi de la dynamique des populations est effectué au niveau de deux types de vergers :
verger mixte et verger monospécifique. L’échantillon est constitué de quatre vergers mixtes
composés de manguiers, d’agrumes et d’anacardiers et deux vergers monospécifiques
d’anacardier. L’hypothèse à étudier est : « est-ce que le facteur « type de verger » a une

20
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
influence sur le niveau de capture de mouches des fruits ». Dans chaque verger est placé un
dispositif de 6 pièges dont trois à méthyle eugénol et trois pièges à terpinyl acétate. Dans
chaque piège, l’attractif est associé à un insecticide DDVP. Les deux sont renouvelés toutes
les deux semaines après prélèvement des mouches capturées. Les spécimens collectés des
pièges sont identifiés, comptées et répertoriés selon la fréquence de capture par espèce, par
piège et pour chaque date de relevés. Ces données sont consignées dans un tableau conçu à cet
effet et elles sont traitées avec le logiciel Excel, analysées grâce à XLSTAT.

3.2.2. DIVERSITE DES PLANTES HOTES

3.2.2.1. Inventaire floristique des plantes fruitières


Le relevé floristique concernant les espèces fruitières à drupes ou baies a été effectué sur huit
placettes de 15mX15m dans un verger mixte où le nettoyage est irrégulier. Ces relevés
floristiques sont destinés à fournir des informations sur la diversité des plantes fruitières hôtes
potentiels rencontrées dans les vergers et les forêts de la zone de Basse Casamance.

3.2.2.2. Recherche des plantes hôtes des mouches des fruits

L’étude sur les plantes hôtes concerne à la fois en forêt, à l’intérieur et aux alentours des
vergers où est installé le dispositif de suivi des populations. Pour déterminer la gamme de
plantes hôtes des ravageurs d’importance économique Bactrocera invadens et Ceratitis
cosyra, des fruits sont régulièrement collectées dans ces vergers et dans les forêts voisines.
Ces fruits sont pesés et la taille mesurée, la couleur et l’état physiologique sont mentionnés.
Puis les échantillons de fruits sont observés au laboratoire dans des pots sur sable de dune.
Après une quinzaine de jours on procède à l’extraction des éventuelles pupes ou mouches. Les
pupes obtenues sont mis en boîte de pétri jusqu’à émergence des mouches ou parasitoïdes.
Les mouches obtenues sont déterminées et comptées de même que les éventuels parasitoïdes.

3.2.2.3. Influence du nombre de points de piqûres sur les infestations chez Landolphia dulcis

Dans le cadre de la recherche de plantes hôtes des mouches des fruits, cette étude est axée
spécialement sur l’influence du nombre de points de piqûres chez Landolphia dulcis. Cela du
fait de la facilité de l’identification de la cicatrice laissée par l’ovipositeur de la femelle au
niveau du fruit. Cela pourrait nous permettre d’appréhender les phénomènes de compétition
au sein du fruit mais également de voir l’effet de la taille et du poids du fruit sur les
infestations et même le nombre de points de piqures.

21
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
Les données ainsi mentionnées sont enregistrées dans une feuille de données Excel. Des
analyses de données sont effectuées sur la base de ces feuilles enregistrées et des tests
d’analyse de variance et de comparaison sont effectués avec XLSTAT.

IV. RESULTATS
4.1. SUIVI DE LA DYNAMIQUE DES POPULATIONS
4.1.1. EVOLUTION DES CAPTURES SELON LES TYPES DE VERGERS

L’étude portant sur le suivi de la dynamique des populations de mouches des fruits s’est
déroulée du 23/06/2010 au 30/08/2010. Le type de verger a été un des paramètres pris en
compte. A cet effet l’étude a concerné deux types de vergers : vergers mixtes et vergers
monospécifiques.
 Vergers monospécifiques
La figure 4 présente l’évolution des captures sur les vergers d’anacardiers.

120

100
Nb Tephritidae/piège/j

80

60

40

20

0
7/7/10 14/7/10 21/7/10 28/7/10 4/8/10 11/8/10 18/8/10
7/7/10 25/7/10 8/8/10 23/8/10
AnaSenghalen l0X20 59,3 43,4 18,0 13,5
AnaMlomp 10X10 108,0 75,5 58,9 29,9

Figure 4: Evolution des captures sur vergers d'anacardiers

La figure 4 montre que les niveaux de populations sont importants en fin juin début juillet.
Ces niveaux ont diminué de plus de 3 à 4 fois en fin août. Nous constatons que le taux de
captures est deux fois plus important dans la parcelle d’anacardiers de Mlomp avec des
écartements de 10mx10m que dans la parcelle d’anacardiers de Senghalène avec des
écartements de 10mx20m.
 Vergers mixtes
La figure 5 présente l’évolution des niveaux de captures des Tephritidae dans les vergers
mixtes.

22
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
140
120

Nb Tephritidae/piège/j
100
80
60
40
20
0
12/7/10 19/7/10 26/7/10 2/8/10 9/8/10 16/8/10 23/8/10

12/7/10 28/7/10 14/8/10 29/8/10


Mixloudia fl 51,4 43,1 44,1 13,8
MixOussouye ou 74,6 46,3 43,7 11,2
MixSenghalen dj 139,7 94,7 44,9 30,5

Figure 5: Evolution des captures sur vergers mixtes


La figure 5 présente des niveaux de populations importants dans les vergers mixtes en début
juillet. Mais les captures sont deux à trois fois plus importantes à Senghalène où le verger est
à dominance anacarde que dans les vergers observés à Oussouye et Loudia. Entre juillet et
août les populations ont diminué de plus de 3 à 4 fois dans les trois vergers.

4.1.2. DIVERSITE DES TEPHRITIDAE CAPTUREES

4.1.2.1. Selon le type de verger


La prise en compte du facteur « type de verger » sur la diversité des Tephritidae a été mise en
exergue par la figure 6.
120
98,8
Nb de Tephritidae/piège/j

100 91,1

80

60

40

20
2,2 1,6 0,4 0,3 0,2 0,2 0,0 0,0
0
B. invadens C. cosyra C. punctata C. bremii C.sylvestrii
Anacarde Mixte

Figure 6: Diversité des Tephritidae capturées selon le type de verger

Les résultats obtenus sur la diversité des captures révèlent la présence de 5 espèces que sont
Bactrocera invadens, Ceratitis cosyra, C. punctata, C. bremii, et C. sylvestrii. La figure 6
montre que pour chaque espèce, les niveaux de captures de Tephritidae sont plus importants
dans les vergers monospécifiques d’anacardes que dans les vergers mixtes. B. invadens est
l’espèce la plus importante quelque soit le type de verger.

23
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
4.1.2.1. Selon la zone
La prise en compte de la diversité des Tephritidae par rapport à la zone d’étude a été mise en
évidence sur la figure 7.

B B
140
Nb de Tephritidae/piège /j

120
100 B
B
80
B
60 B

40
20
A A AA A A AA A A AA A A AA A A AA A A AA
0
AnaMlomp Kdj AnaSenghalen Mixloudia fl MixSenghalen dj MixSenghalen MixOussouye ou
lm lm

B. invadens C. cosyra C. punctata C. bremii C.sylvestrii


Figure 7: Diversité des Tephritidae capturées selon la zone d'étude

La figure7 montre une forte dominance de B. invadens sur les autres espèces C cosyra, C
.punctata, C. bremii, C. sylvestrii. L’analyse de variance portée sur la variable espèce en
fonction du facteur « type de verger » et zone de capture révèle une différence très hautement
significative entre B. invadens et les autres Tephritidae (P<0,0001) test de Fisher au seuil de
95% .Les lettres A et B sont les classes de regroupement du test de comparaisons multiples.

4.2. DIVERSITE DES PLANTES HOTES


4.2.1. INVENTAIRE DES PLANTES HÖTES POTENTIELS DANS LES VERGERS

Un inventaire des plantes hôtes potentiels a été réalisé dans un verger mixte à Senghalène où
les bonnes pratiques culturales n’ont pas été observées. En d’autres termes une compétition
était installée entre les plantes cultivées et les plantes adventices. L’inventaire a concerné huit
(08) placettes de 15mX15m. Dans les placettes, seules les plantes fruitières susceptibles d’être
des hôtes potentiels ont été prises en compte dans cette étude. Les résultats de cet inventaire
sont présentés dans le Tableau 1.

24
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
Tableau 1 : Plantes-hôtes potentielles inventoriées

Espèces Nb de pieds/ha
fruitières/Placettes P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 Somme Pourcentage
444,4
Sorindeia juglandifolia 13 19 12 9 10 2 8 7 80 18,6%
361,1
Lannea velutina 7 4 10 21 1 10 4 8 65 15,1%
294,4
Annona senegalensis 8 5 4 8 9 11 6 2 53 12,3%
250,0
Mangifera indica 3 12 8 3 10 9 45 10,4%
216,7
Icacina senegalensis 4 7 10 10 4 2 2 39 9,0%
177,8
Landolphia heudelotii 14 9 2 1 3 1 2 32 7,4%
144,4
Citrus reticulata 5 4 6 4 1 1 4 1 26 6,0%
100,0
Allophyllus africanus 6 12 18 4,2%
72,2
Anacardium occidentale 1 12 13 3,0%
61,1
Saba senegalensis 5 3 2 1 11 2,6%
55,6
Cnestis ferruginea 1 3 1 2 3 10 2,3%
44,4
Vitex madiensis 7 1 8 1,9%
33,3
Lannea acida 3 1 2 6 1,4%
27,8
Citrus sinensis 3 2 5 1,2%
22,2
Citrus limon 2 2 4 0,9%
22,2
Cissus araloïdes 4 4 0,9%
11,1
Citrus aurantifolia 2 2 0,5%
11,1
Landolphia dulcis 2 2 0,5%
11,1
Uvaria chamea 2 2 0,5%
11,1
Ficus sur 1 1 2 0,5%
11,1
Landolphia florida 2 2 0,5%
11,1
Nauclea latifolia 1 1 2 0,5%
2358,0
Total 73 72 47 58 40 33 42 66 431 100,0%

25
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
Le tableau 1 montre que ces types de vergers contiennent des densités importantes de plantes-
hôtes potentielles. Certaines espèces dépassent chacune une distribution de plus de 100 pieds
à l’hectare. C’est le cas de Sorindeia juglandifolia, Lannea velutina, Annona senegalensis,
Mangifera indica, Icacina senegalensis, Landolphia heudelotii, Citrus reticulata et
Allophyllus africanus.

4.2.2. RECHERCHE DES PLANTES HOTES

4.2.2.1. Quantité et nombre de fruits collectes selon la zone et la date de relevés


Les sept (07) sorties effectuées dans le cadre de la recherche des plantes hôtes nous ont
permis de collecter 615 fruits soit une masse de 16,554kg. Les quantités de fruits par zone et
par date de relevés sont représentées sur la figure 8.

200 4,5
4,1 182 4,0
180 4
3,8

Poids échantillon (kg)


160 170 3,5
Nombre de fruits

140 3
120 108 2,5
100 2,2
2
80
60 1,2 50 50 1,5
40 40 1,0 1
15
20 0,5
0,3
0 0
12/7/10 29/7/10 5/8/10 27/7/10 3/8/10 25/7/10 8/8/10
Loudia Loudia Loudia Mlomp Mlomp senghalène senghalène

Nombre fruits Poids échantillon

Figure 8 : Nombre et poids des fruits collectés par zone et par date

La figure 8 montre que plus de la moitié des fruits a été collectée dans la zone de Loudia au
sein des vergers et des zones de forêts. Les zones de Mlomp et de Senghalène ont
respectivement 26% et 10%. Suivant les dates de collecte, les fruits sont plus importants en
fin Juillet et début Août.

4.2.2.2. Nombre et poids de fruits collectés selon l’espèce végétale


Les fruits collectés ont été répertoriés par espèces végétales au niveau du tableau2 :

26
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
Tableau 2 : Nombre et poids de fruits collectés par espèce

Espèces fruitières Nombre fruits Poids échantillon (Kg) Pourcentage


Anacardium occidentale 43 1,600 10%
Annona senegalensis 105 2,111 13%
Clausena anisata 10 0,030 0%
Icacina senegalensis 88 0,753 5%
Landolphia dulcis 101 2,288 14%
Landolphia florida 39 1,606 10%
Landolphia heudelotii 90 1,896 11%
Mangifera indica 5 0,717 4%
Nauclea latifolia 75 4,807 29%
Saba senegalensis 2 0,462 3%
Vitex madiensis 57 0,284 2%
Total général 615 16,554Kg 100%

Le tableau 2 montre que 75% de l’ensemble des fruits collectés proviennent des espèces telles
que Annona senegalensis, Icacina senegalensis, Landolphia dulcis, Landolphia heudelotii et
Nauclea latifolia.

4.2.2.3. Niveau d’infestation des fruits collectés selon l’espèce végétale

Afin d’avoir une meilleure appréciation des taux d’infestations des différentes espèces
fruitières rencontrées dans la zone d’étude, les incubations ont été spécifiquement isolées. Les
quantités de pupes extraites et les émergences des Tephritidae sont présentées par espèce
fruitière dans le tableau 3.

Tableau 3 : Niveau d’infestation des fruits collectés selon l’espèce végétale


Espèces fruitières Pupes/kg Tephritidae/kg
Anacardium occidentale 17,1 15,5
Annona senegalensis 144,3 90,0
Clausena anisata 0,0 0,0
Icacina senegalensis 174,2 142,1
Landolphia dulcis 390,3 224,0
Landolphia florida 0,0 0,0
Landolphia heudelotii 18,3 2,7
Mangifera indica 0,0 0,0
Nauclea latifolia 247,1 132,0
Saba senegalensis 0,0 0,0
Vitex madiensis 0,0 0,0

27
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
Le Tableau 3 montre que les espèces les plus infestées par ordre d’importance (plus de 100
pupes/kg) sont Landolphia dulcis (390,3 pupes/kg), Nauclea latifolia (247,1 pupes/kg),
Icacina senegalensis (174,2 pupes/kg) et Annona senegalensis (144,3 pupes/kg).
Les espèces telles que Clausena anisata, Landolphia florida, Mangifera indica, Saba
senegalensis, Vitex madiensis ont révélé les plus faibles taux d’infestation. Généralement les
espèces qui ont présenté des nombres de pupes importants ont également révélé des niveaux
d’émergence de Tephritidae importants. Cependant Anacardium occidentale a présenté moins
de pupes (17,1) que Landolphia heudelotii (18,3) mais a donné le plus d’émergences de
Tephritidae que celle-ci (15,5 Tephritidae contre 2,7). Il en est de même pour Icacina
senegalensis comparée à Nauclea latifolia.

4.2.2.4. Diversité des Tephritidae au sein des plantes hôtes

Les relations entre plantes hôtes et Tephritidae sont étudiées au niveau des fruits incubés. Le
Tableau 4 présente la diversité spécifique des émergences au sein des plantes hôtes.
Tableau 4 : Diversité spécifique des émergences de Tephritidae au sein des plantes hôtes

Espèces fruitières B. invadens C. cosyra C. punctata


Anacardium occidentale 69,7
Annona senegalensis 251,3 255,1
Clausena anisata
Icacina senegalensis 319,8
Landolphia dulcis 181,3 25,5 318,4
Landolphia florida
Landolphia heudelotii 40,0
Mangifera indica
Nauclea latifolia 7,4 177,4
Saba senegalensis
Vitex madiensis
Les résultats montrent que parmi les spécimens ayant émergé, Ceratitis cosyra est la mouche
la plus importante en terme de taux d’émergence. En effet, sur la quantité totale de fruits
incubés les émergences de C. cosyra sont plus importantes avec 48% des effectifs comparées
à celles de C. punctata 41% et celles de B. invadens 11%. B. invadens qui a été moins
importante en nombre a une gamme de plantes hôtes la plus importante avec 05 plantes hôtes
telles que Anacardium occidentale, Annona senegalensis, Landolphia dulcis, Landolphia
heudelotii et Nauclea latifolia suivie de C.cosyra qui est présente chez 04 plantes hôtes telles
que Annona sengalensis, Icacina senegalensis, Landolphia dulcis et Nauclea latifolia.
Certaines plantes hôtes abritent 02 à 03 espèces de mouches des fruits. C’est le cas,
Landolphia dulcis [plante-hôte à la fois de C. punctata (61%), B. invadens (34%) et de C.

28
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
cosyra (5%)], de Nauclea latifolia (hôte de C. cosyra à 96% et de B. invadens à 4%) et de
Annona senegalensis (hôte de C. cosyra à 50,4% des cas et B. invadens à 49,6%).

4.2.2.5. Relation plantes hôtes- mouches des fruits-parasitoïdes

L’étude s’est intéressée sur les relations préférentielles existantes entre les plantes hôtes, les
mouches des fruits et les parasitoïdes. Cet aspect de l’étude permet de savoir quelle espèce
fruitière est plante-hôte de quelle espèce de Tephritidae ? Et quelle espèce de Tephritidae est à
son tour hôte de quel parasitoïde ? Les résultats sont présentés dans le Tableau 5.

Tableau5 : relation parasitoïdes- espèces fruitières et mouches des fruits

Espèces fruitières B. invadens C. cosyra C. punctata Parasitoide1 Parasitoide 2 Parasitoide3


Anacardium occidentale 69,7 187,5
Annona senegalensis 251,3 255,1 96,6 0,0 13,9
Clausena anisata
Icacina senegalensis 319,8 88,0 0,0 33,2
Landolphia dulcis 181,3 25,5 318,4 108,5 2,5 0,0
Landolphia florida
Landolphia heudelotii 40,0 20,0 0,0 0,0
Mangifera indica
Nauclea latifolia 7,4 177,4 179,2 89,0 11,4
Saba senegalensis
Vitex madiensis
Moyenne 183,0 215,6 318,4 118,3 34,2 13,0

Les résultats mettent en évidence l’émergence de parasitoïdes en plus de celle de Tephritidae


à partir des pupes extraites de fruits incubés. Ainsi, le Tableau5 montre que certaines espèces
fruitières sont à la fois plantes-hôtes de plusieurs espèces de Tephritidae et « hôtes-indirects »
de plusieurs parasitoïdes. C’est le cas Nauclea latifolia, Landolphia dulcis, Annona
senegalensis et dans une moindre mesure Icacina senegalensis. Cependant les espèces comme
Anacardium occidentale et Landolphia heudelotii ont hébergé chacune une espèce de
Tephritidae et une espèce de parasitoïde. Par ailleurs, les résultats ont révélé que les
parasitoïdes pourraient avoir un spectre de gamme de plantes-hôtes-indirects plus large que la
gamme de plantes-hôtes des espèces de mouches. Ces parasitoïdes auraient probablement
pour hôtes les différentes espèces de Tephritidae observées B. invadens, C. cosyra et C.
punctata. Le matériel dont nous disposons ne permet pas de distinguer exactement les espèces
de parasitoïdes observées.

29
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
4.2.2.6. Influence du nombre de points de piqures sur les infestations chez Landolphia dulcis

L’étude s’est intéressée sur l’influence le nombre de points de piqûres sur les infestations
(nombre de Tephritidae/kg). Il a été également étudié les effets des paramètres tels que la
taille et le poids du fruit sur le nombre de points de piqûres pour Landolphia dulcis du fait de
la facilité de l’identification de la cicatrice laissée par la piqûre de l’insecte. A cet effet, le
nombre de points de piqûres a été évalué sur chaque fruit de l’espèce. Une analyse en
composante principale (ACP) basée sur les paramètres tels que la taille, le poids, le nombre de
piqûres, le nombre de C. punctata, a été effectuée.

La figure 9 présente le cercle de corrélation des paramètres étudiés. Les paramètres les plus
proches de la périphérie du cercle exprime le plus le phénomène étudié.

Variables (axes F1 et F2 : 68 %)
1,5

1
Poids échantillon

Taille (cm)
0,5
nbr de piqûres
-- axe F2 (25 %) -->

0
C. punctata m
C. punctata
C. punctata f
-0,5
Parasitoides Pupes/kg

-1

-1,5
-1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5
-- axe F1 (43 %) -->

Figure 9 : Cercle de corrélation des paramètres influençant les infestations chez Landolphia
dulcis

La figure 9 montre que le nombre de pupes/kg, le poids de l’échantillon et le nombre de


femelles sont plus proche du cercle. Ainsi plus le nombre de pupes est important plus les
émergences de C. punctata sont importantes (la corrélation de Pearson n=0,807). Par ailleurs
le nombre de femelles (la corrélation de Pearson n=0,912) est plus important que celui des
mâles ((la corrélation de Pearson n=0,767). Le poids de l’échantillon est le plus corrélé au

30
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
nombre de piqûres (la corrélation de Pearson n=0,598) que la taille (la corrélation de Pearson
n=0,135). La taille du fruit est le plus corrélée au nombre de C. punctata (0,349) que le
nombre de piqûres (0,218) de même que le poids (0,183).

La figure 10 présente le regroupement des types de fruits autours des paramètres


caractéristiques des infestations chez Landolphia dulcis.

Variables et Individus (axes F1 et F2 : 68 %)


1,5

7
1 A
Poids échantillon
5 2
4 Taille (cm)
0,5 1 3 nbr de piqûres
-- axe F2 (25 %) -->

6 11 8
0 0 C. punctata m
C. punctata
14
C. punctata f
-0,5 10 9 Pupes/kg
15
D Parasitoides
12
-1
E
-1,5
13

-2
-1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5
-- axe F1 (43 %) -->

Figure10: Regroupement des types de fruits en fonction des paramètres caractéristiques


influençant les infestations

La figure 10 de répartition des variables et des individus autours des axes F1 et F2 portant
68% de l’information permet de distinguer cinq groupes d’échantillons de fruits :

 Le groupe A d’échantillons de fruits constitué par les individus 1, 6, 3 et 11


caractérisé par un taux d’infestation le moins important (190 C. punctata/kg), une
longueur comprise entre 3 et 5cm, un nombre de piqûres faible, un poids compris
entre 11 et 21g ;
 Le groupe B d’échantillons de fruits constitué par les individus 2, 4, 5 et 7 caractérisé
par une longueur importante (4,6 à 5,8cm), un nombre de piqûres très important (16
à79 piqûres), un poids important (25 à 32g) et un taux d’infestation important ( 440 à
655 C. punctata/kg) ;
 Le groupe C d’échantillons de fruits constitué par les individus 9, 8 et 12 est
caractérisé par un taux d’infestation très important (588 à 917 C. punctata/kg), une
longueur moyennement importante (4 à 5,4cm), un nombre de piqûres relativement
faible (12 à 14 piqûres) et un poids moyennement important (12 à 22g),) ;
 Le groupe D d’échantillons de fruits constitué par les individus 10, 14 et 15
caractérisé par une longueur faible (3,5 à 4,5cm), un nombre de piqûres très faible (6

31
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
à 10 piqûres), un poids très faible (11 à 12g), un taux d’infestation moyennement
important (182 à 500 C. punctata/kg) ;
 Le groupe E d’échantillons de fruits constitué par les individus 13 est caractérisé par
un taux d’infestation important à la fois en Tephritidae (364 C. punctata/kg) et en
parasitoïdes (364parasitoïdes/kg), une longueur faible (3,7cm), un nombre de piqûres
faible (11 piqûres), un poids très faible (11g).

V. DISCUSSION

Les résultats obtenus sur le suivi de la dynamique des populations montrent des niveaux de
captures importants en fin juin –début juillet coïncidant avec la période de maturation des
mangues, anacardes, agrumes et certaines plantes fruitières adventices. Les captures sont
beaucoup plus importantes dans les vergers mixtes en cette période et avec un taux de 2 à 3
fois plus important à Senghalène que dans les vergers observés à Oussouye et Loudia. En
effet l’écartement des plantations a joué un rôle fondamental dans cette différence des niveaux
de captures entre les types de vergers. Certains vergers ont un taux de recouvrement important
fournissant beaucoup d’ombrage favorable aux conditions de vie des Tephritidae. En effet
certaines femelles de Dacini préfèrent pondre sur les parties des fruits situées à l’ombre plutôt
que sur les faces ensoleillées (Syed, 1969)

Cependant, la forte diminution des captures de 3 à 4 fois observée entre juillet et août
s’explique par un déficit de ressources alimentaires et de sites de ponte correspondant à la fin
de la récolte des mangues et des pommes d’anacardes. Ces résultats confirment ceux de
l’étude réalisée dans les Niayes où les populations de B. invadens augmentent rapidement
avec l’humidité relative, la pluviométrie et la disponibilité des sites de ponte (mangues
avortées précocement, mangues mûres…) (Ndiaye, 2008). La dominance de B. invadens
(97,53%) sur les autres espèces capturées dans le dispositif de suivi dont C. cosyra (1,92%),
C. punctata (0,32), C. bremii (0,23%), C. sylvestrii (0,01%) a été confirmée par nos résultats
obtenus pendant la période d’étude.
Les résultats portant sur l’inventaire ont montré une prépondérance des plantes fruitières hôtes
potentielles telles que Sorindeia juglandifolia, Lannea velutina, Annona senegalensis,
Mangifera indica, Icacina senegalensis, Landolphia heudelotii, Citrus reticulata et
Allophyllus africanus avec chacune une densité spécifique de plus de 100 pieds à l’hectare.
Les densités de certaines plantes adventices dans les vergers mixtes et même les vergers
monospécifiques à grand écartement entre les pieds d’anacardes confirment leur manque

32
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
d’entretien. Cette observation renforce la justesse et l’importance des mesures d’hygiène du
verger dans la lutte contre les mouches des fruits (Verghese et al., 2003).
Ces plantes ayant des phénologies différentes offrent ainsi une période de disponibilité de
fruits plus longue du fait de leurs différentes périodes de maturation. La plus part de ces
espèces arrivent à maturité entre juin et juillet offrant des conditions favorables aux
Tephritidae.
La recherche des hôtes alternatifs s’est focalisée sur les autres plantes fruitières autres que la
mangue. B. invadens qui a été moins importante en nombre, a une gamme de plantes hôtes la
plus importante avec 05 plantes hôtes telles que Anacardium occidentale, Annona
senegalensis, Landolphia dulcis, Landolphia heudelotii et Nauclea latifolia. Ces résultats
viennent renforcer de 4 espèces la gamme de plantes hôtes de B. invadens déjà retrouvées par
Ndiaye (2009) dans la zone des Niayes et du plateau de Thiès constituée de Anacardium
occidentale, Capparis tomentosa, Ziziphus jujuba Gaula, Psidium guayava, Eugenia uniflora,
Annona muricata, Carica papaya, Cordyla pinnata, Phoenix dactylifera, Terminalia catapa,
Sclerocarya birrea, Achras sapota, Kedrostis hirtella.
Après B. invadens suit C. cosyra qui est présente chez 04 plantes hôtes telles que Annona
sengalensis, Icacina senegalensis, Landolphia dulcis et Nauclea latifolia comme elle a été
trouvée chez. Achras sapota, Cordyla pinnata, Kedrostis hirtella, Capparis tomentosa,
Mangifera indica, Citrus clementina (Ndiaye 2009), Annona senegalensis (De Meyer, 2002),
Butyrospermum parkii, Nauclea latifolia et Landolphia senegalensis (Noussourou et Diarra,
1995). Ceratitis cosyra a été considérée comme l’espèce dominante parmi les espèces du
même genre attaquant la mangue en Afrique subsaharienne (Labuschagne et al., 1996; Lux et
al., 2003) après C. rosa et C. fasciventris.
C. punctata a été trouvée dans une seule plante hôte Landolphia dulcis comme elle l’a été
avec Achras sapota (Ndiaye, 2009).
Le faible nombre de B. invadens dans les incubations serait lié aux phénomènes de
compétitions avec les espèces autochtones ayant déjà entretenu des relations trophiques avec
leurs hôtes préférentiels. En effet, la diversité des Tephritidae au sein des plantes hôtes révèle
une cohabitation de 02 à 03 espèces de mouches des fruits. C’est le cas, Landolphia dulcis
[plante-hôte à la fois de C. punctata (61%), B. invadens (34%) et de C. cosyra (5%)], de
Nauclea latifolia (hôte de C. cosyra à 96% et de B. invadens à 4%) et d’Annona senegalensis
(hôte de C. cosyra à 50,4% des cas et B. invadens à 49,6 %).
Au sein de ces plantes hôtes sauvages ou cultivées évoquées par nos résultats C. cosyra, C.
punctata, B. invadens rencontrent 3 espèces de parasitoïdes ovo-pupaux auxiliaires dans la

33
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
lutte biologique dont le cycle biologique intègre le passage obligatoire dans une larve de
Tephritidae jusqu’à son émergence. La recherche des points de pontes installés par les
femelles de Tephritidae oblige les femelles de parasitoïdes à prospecter les mêmes gammes de
plantes hôtes que leurs hôtes biologiques obligatoires. Des études complémentaires sont
nécessaires pour déterminer ces espèces de parasitoïdes qui demeurent un domaine méconnu
au Sénégal.

Chez Landolphia dulcis le nombre de points de pontes augmente avec le poids du fruit.
L’importante corrélation de paramètre au poids comparée à celle avec la taille du fruit trouve
son explication dans l’aspect fusiforme du fruit souvent 2 à 3 fois plus haut que large. Plus le
fruit est sphérique, plus son remplissage en réserve est important et plus son taux d’infestation
est important en Tephritidae et en parasitoïdes. C’est dans ce même ordre d’idée que les fruits
de taille comprise entre 5 et 10cm ont été les plus infestés comparés à ceux de taille plus
grande ou plus petite chez la mangue (Ndiaye, 2009).

VI. CONCLUSION

L’étude portant sur la dynamique des populations de B. invadens et de C. cosyra dans la zone
d’Oussouye effectuée du 23 juin au 30 Aout 2010 a montré la dominance de B. invadens
(97,53%) sur les autres espèces capturées dans le dispositif de suivi dont C. cosyra (1,92%),
C. punctata (0,32), C. bremii (0,23%), C. sylvestrii (0,01%). Les captures sont beaucoup plus
importantes dans les vergers mixtes comparés aux vergers monospécifiques. Toutefois au sein
d’un même type, il y a une variabilité entre vergers. Dans certains vergers, l’inventaire
floristique a révélé une diversité importante de plantes fruitières spontanées hôtes potentiels
des Tephritidae avec de fortes densités atteignant parfois plus de 400pieds/ha.
L’étude a révélé la présence de B.invadens sur 05 plantes hôtes telles que Anacardium
occidentale, Annona senegalensis, Landolphia dulcis, Landolphia heudelotii et Nauclea
latifolia. Pour les autres Tepritidae autochtone, C. cosyra a été élevée dans les fruits de
Annona senegalensis, Landolphia dulcis, Icacina senegalensis et Nauclea latifolia ; C.
punctata quant à elle a été rencontrée seulement au niveau Landolphia dulcis. A l’instar des
Tephritidae rencontrées les 3 types de parasitoïdes associés chacun à plusieurs plantes
fruitières et probablement aux trois espèces de mouches des fruits.
Chez certaines espèces comme Landolphia dulcis le nombre de points de pontes est plus
associé au poids qu’à la taille du fruit. L’étude a également révélé des phénomènes de

34
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
compétition entre B. invadens et les autres mouches autochtones C. cosyra et C. punctata au
sein des plantes hôtes alternatifs comme Annona senegalensis, Landolphia dulcis, et Nauclea
latifolia

A cet effet, il serait important de :

 élargir la zone d’étude pour mieux cerner les fruits hôtes de B. invadens dans les
écosystèmes cultivées et les écosystèmes sauvages sur une durée plus grande en vue
d’intégrer la phénologie des différentes plantes fruitières hôtes potentielles ;
 étudier la systématique des parasitoïdes des Tephritidae au Sénégal pour identifier ces
trois parasitoïdes rencontrés dans les hôtes alternatifs pour assoir une lutte biologique
conséquente ;
 instaurer les bonnes pratiques pour agir sur certains facteurs contrôlables favorisant le
développement des Tephritidae.

35
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
BIBLIOGRAPHIE

Adam J G 1961, La végétation en Afrique, Notes africaines, Dakar, Oct.1961, N° 91-92,


P93-99,5 ph.

Brigaud .F, Adam. J. G, CHARREAU. C. L, FAUCK. R et al., (1965), Connaissance du


Sénégal, F.3. Climat, sols, végétation, études sénégalaises, N° 9, saint louis du Sénégal, (65-
446)

De Meyer M., Copeland R. S., Lux S. A. et al., (2002), Annotated check list of host plants
for afrotropical fruit flies (Diptera: Tephritidae) of the genus Ceratitis. Documentation
Zoologique, Musée Royal de l’Afrique Centrale, 27, 1–91.
Ekesi S.and Billah M.K.(2007), A field guide to the management of economically important
Tephritid fruit flies in Africa (USAID,USDA,GTZ,FAO,AFFP,IFAD,ICIPE),second edition

Fletcher B.S. et Kapatos E., 1983. The influence of temperature, diet and olive fruits on the
maturation rates of female olive flies at different times of the year. Entomology
Experimentalis et Applicata 33, 244–252.
Labuschagne T., Brink T., Steyn W.P. et al., 1996. Fruit flies attacking mangoes – their
importance and post harvest control. Yearbook of the South African Mango Growers’
Association, 16, 17–19.
Lux S.A., Ekesi S., Dimbi S., et al., 2003. Mango-infesting fruit flies in Africa: perspectives
and limitations of biological approaches to their management. pp. 277–293 in
Neuenschwander, P., Borgemeister, C. & Langewald, J. (Eds) Biological control in IPM
systems in Africa. Wallingford, Oxon, CAB International.
Ndiaye O. (2009), Plantes hôtes et foyers de réinfestation des mouches des fruits : facteurs
phénologiques morpho-physiologiques déterminants sur les infestations de la mangue ; mémoire de
DEA, ENSA, université de Thiès, 72p

Ndiaye O., 2008. Contribution à la lutte contre les mouches des fruits: facteurs importants
affectant l’efficacité des méthodes de lutte dans la zone des Niayes et de Thiès. Mémoire de
Fin d’études du cycle ingénieur agronome, ENSA, Sénégal, 71p.
Noussourou M. et Diarra B., 1995. Lutte intégrée contre les mouches des fruits, Sahel IPM
6, 2–13.
Payne, T. L., H. A. Moek, C. D. Willson, R. N. Coulson, and W. J. Humphreys. 1973.
Bark beetle olfaction, II Antennal morphology of sixteen species of Scolytidae (Coleoptera).
International Journal of Insect Morphology and Embryology 2:177-192.
Qureshi, Z.A.; Siddiqui, Q.H.; Hussain, T. 1992. - Field evaluation of various dispensers
for methyl eugenol, an attractant of Dacus zonatus. Journal of Applied Entomology 113, 365-
367.
Syed R.A., 1969. Studies on the ecology of some important species of fruit flies and their
natural enemies in West Pakistan. CIBC, Commonwealth Agriculture Bureau, UK, 12p.
Vayssières J.F., Sanogo F. et Noussourou M., 2004. Inventaire des espèces de mouches des
fruits (Diptera : Tephritidae) inféodées au manguier au Mali et essais de lutte raisonnée.
Cirad/EDP Sciences Fruits, 2004, vol. 59, p. 1–14.

36
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010
Verghese A., Madhura H.S., Jayanthi P.D.K. et al., 2003. Fruit flies of economic
significance in India with special reference to Bactrocera dorsalis Hendel. In: Barnes, B.,
Addison, M. (Eds.), Proceedings of the Sixth International Symposium on Fruit Flies of
Economic Importance. Stellenbosch, South Africa, in press , pp.6–10.

37
Plantes hôtes et dynamique des populations de B. invadens et C. cosyra dans la périphérie du PNBC, Camara C. Y. & Sarr C., 2010

Vous aimerez peut-être aussi