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INTRODUCTION AUX OPERATEURS LOGIQUES

Opérations et fonctions booléennes

Tout le monde sera d'accord pour dire que la phrase « 3 est plus grand que 8 » est fausse.
Et qu'en pense Python ? Saisissez pour voir dans la console 3 > 8 :
Le langage Python attribue donc une valeur à l'expression 3>8, à savoir la valeur False.
Inversement, il va attribuer la valeur True à l'expression 3>1 (vérifiez-le en console !).

Définition d'une valeur booléenne, définition d'une variable booléenne


Il n'y a que deux valeurs booléennes : True et False (en Python).
Selon le contexte ou le langage utilisé, les deux valeurs booléennes pourront être notées :
 Vrai et Faux ;
 0 et 1, avec la convention fréquente que 0 = Faux et 1 = Vrai.
Quelque chose qui ne peut valoir que True ou False sera alors appelé une variable booléenne.
En Python, on crée une variable booléenne de la même manière que l'on crée n'importe que variable : en lui
donnant un nom et en lui affectant une valeur.
Par exemple, après l'affectation stupide = 3>8, la variable stupide vaut False : vérifiez-le en console !

Les fonctions booléennes sont utilisées dans les langages de programmation, en architecture des ordinateurs, mais
également dans certains algorithmes cryptographiques… Elles peuvent être décrites par des tables ou de manière
symbolique et nous verrons comment passer d’une représentation à une autre. L’étude des fonctions « non »,
« ou » et « et » permettent d’exprimer toutes les autres.

1) Mais au fait, d’où vient ce terme « algèbre de boole » ?


George Boole (1815-1864), mathématicien autodidacte anglais, a développé une algèbre permettant les
propositions logiques au moyen d’équations mathématiques où les énoncés VRAI et FAUX sont représentés les
valeurs 1 et 0, tandis que les opérateurs ET et OU deviennent des opérateurs algébriques de multiplication et
d’addition.
2) Retrouvez les Axiomes et postulats de base de l’Algèbre de Boole (de quoi est constituée une algèbre de
Boole ? Quels sont les 8 postulats ?)
Une algèbre de Boole est constitué de :
1. Un ensemble E,
2. Deux éléments particuliers de E : 0 et 1 (correspondant respectivement à FAUX et VRAI),
3. Deux opérations binaires sur E : + et • (correspondant respectivement au OU et ET logiques),
4. Une opération unaire sur E : (correspondant à la négation logique).

On acceptera les postulats suivant :


1. 0-0=0 5. 1+1 = 1
2. 0•1 = 1•0 = 0 6. 1+0 = 0+1 = 1
3. 1•1 = 1 7. 0+0 = 0
4. 0 = 1 8. 1 = 0
Ces postulats correspondent, à toute fin utile, aux définitions des opérations logiques sur les éléments 0 et
1 de E. On pourra noter que dans le cas des opérations binaires, (•) et (+), ces postulats correspondent aux
résultats de l’arithmétique

3) Fonctions Booléennes :
a) Sur quels ensembles prennent-elles leurs valeurs ? Sur l’ensemble {0;1}n.
b) Quels types d’images leur associent-elles ? Les images associées {0;1}.
c) Comment peut-on exprimer ou représenter une fonction booléenne ?
Ces fonctions ne peuvent pas s’exprimer par des courbes. Néanmoins, elles peuvent s’exprimer d’une nouvelle
manière : par des tables car, à la différence des nombres réels, les booléens sont en nombre fini.
4) Etablir les tables des fonctions « non », « et » , « ou ».
non(x) et(x,y) ou(x,y)
x non(x) x y et(x,y) x y ou(x,y)
0 1 0 0 0 0 0 0
1 0 0 1 0 0 1 1
1 0 0 1 0 1
1 1 1 1 1 1

On écrit parfois x + y le nombre que l’on devrait, en toute rigueur, écrire +(x,y), et on écrit souvent x et y le booléen
que l’on devrait écrire et(x,y).

Le nom de ces fonctions vient de la convention de lire 0 comme « faux » et 1 comme « vrai ».
• Ainsi, la fonction non transforme faux en vrai et vrai en faux : le booléen non(x) est donc égal à 1 si et seulement
si x est égal à 1 et y est égal à 1.
• De même, le booléen x et y est égal à 1 si et seulement si x est égal à 1 et y est égal à 1.
• Le booléen x ou y est égal à 1 si et seulement si au moins x ou y est égal à 1.
A noter que, lorsque x et y sont tous les deux égaux à 1, x ou y est égal à 1. Ce ou est donc inclusif ; c’est le ou qui
apparaît dans la phrase « Je viendrai à pied ou à vélo. » et non le ou exclusif qui apparaît dans la phrase « Dans ce
menu vous devez choisir fromage ou dessert. » Pour le distinguer du inclusif, ce ou exclusif sera noté oux.

Portes logiques
Les circuits d’un ordinateur (mémoire, processeur …) manipulent uniquement des chiffres binaires 0 et 1 qui sont
simplement représentés par des tensions électriques. Le chiffre 0 est associé à une tension basse et 1 à une tension
haute.

Les transistors
Les transistors, de l’anglais transfer resistor (résistance de transfert), que l’on trouve dans les circuits se
comportent comme des interrupteurs. De nos jours, le transistor est tellement miniaturisé que votre ordinateur ou
votre téléphone en contient plusieurs milliards sur une simple puce de silicium de la taille de votre ongle …

Fonctionnement
Le transistor (du type CMOS) comporte trois connexions externes :

— Le collecteur (C) est la sortie du transistor, et il est relié au fil d’où vient la tension Vcc (5 volts de
courant continu) de l’alimentation.
— L’émetteur (E) est relié à la masse (0 volt).
— La base (B) constitue la connexion d’entrée. Tout dépend de la tension Ve qui lui est appliquée.

— Si l’on n’applique aucune tension à la base (Ve = 0), le transistor bloque le courant entre collecteur
et émetteur, et la sortie passe à la tension Vs = 5 volts.
— Si l’on met sur la base une tension de Ve = 5 volts en entrée, le courant passe entre le collecteur
et l’émetteur, ce qui met la sortie à la masse, soit Vs = 0 volt.
Le transistor inverseur, avec blocage ou passage selon la valeur binaire de la tension Ve.
Ainsi le niveau haut de l’entrée donne un niveau bas à la sortie, et vice versa.
En termes logiques, 0 est transformé en 1, et 1 en 0. On obtient un inverseur, correspondant à la porte logique
baptisée NON.
Activité 1. Introduction aux notions de porte logique et table de vérité

On injecte de l’eau par la gauche dans un tuyau. Deux interrupteurs 𝐴 et 𝐵 contrôlent chacun une vanne en aval.
Lorsqu’un interrupteur est en position « on » (trait vertical) la vanne qu’il contrôle est ouverte. Lorsqu’un
interrupteur est en position « off » (cercle) la vanne qu’il contrôle est fermée. On note 𝑆 la sortie du tuyau. On a
représenté ci-dessous la Configuration III. Compléter les autres configurations possibles en s’aidant du tableau en
bas de page.

Configuration A B S
Compléter la table de vérité ci-contre en respectant les conventions choisies pour
la configuration IIII. I 0 0 0
II 0 1 0
Dans quel(s) cas l’eau peut-elle sortir à droite ? Lorsque les deux interrupteurs sont III 1 0 0
en position « on » c’est-à-dire lorsque les vannes sont ouvertes. IV 1 1 1

Le dispositif correspond à une porte logique de type ET (AND en anglais).


On a modifié le dispositif. En respectant les conventions précédentes, compléter ci-dessous les configurations
possibles en s’aidant du tableau en bas de page.

Configuration A B S
I 0 0 0
Compléter la table de vérité ci-contre en respectant les conventions choisies pour la II 0 1 1
Configuration III. III 1 0 1
IV 1 1 1
Dans quel(s) cas l’eau peut-elle sortir à droite ? Lorsqu’au moins un des deux
interrupteurs (l’un ou l’autre ou les deux) sont en position « on » c’est-à-dire lorsque les vannes sont ouvertes.

Le dispositif correspond à une porte logique de type OU (OR en anglais).

On propose ci-dessous un troisième dispositif. Compléter ses deux configurations possibles ainsi que la table de
vérité associée.

Le dispositif correspond à une porte logique de type (YES en anglais .


Configuration A S
I 1 1
II 0 0
On propose ci-dessous un quatrième dispositif. On a déjà complété la configuration II
pour laquelle l’eau ressort en bas. Compléter la configuration I ainsi que la table de vérité associée.

Configuration A S
I 1 1
Le dispositif correspond à une porte logique de type NON (NOT en anglais). II 0 0

Activité 2. Nomenclature des portes logiques et leur table de vérité.


Dans l’activité 1 on a étudié des dispositifs hydrauliques modélisant des portes logiques. On peut modéliser des
portes logiques avec d’autres dispositifs comme des circuits pneumatiques, électriques ou électroniques. C’est ce
dernier type de circuit qui est à la base du fonctionnement des ordinateurs ce que nous détailleront dans le
chapitre architecture des machines. Pour l’instant nous avons étudié quatre types de portes logiques élémentaires
mais il en existe quatre autres présentées ci-dessous.
Compléter les tables de vérité de chacune d’entre elles.

TYPE Schéma universel Table de vérité


Français Anglais Math Autre notation
OUI A S
YES
(Tampon A 0 0
(Buffer)
) 1 1
non (A) A S
NON NOT A ¬A 0 1
1 0
A B S
0 0 0
AND
ET A∩B 0 1 0
1 0 0
1 1 1
A B S
0 0 1
NAND
NON ET A∩B 0 1 1
(Not AND)
1 0 1
1 1 0
A B S
A+B 0 0 0
OU OR A∪B AvB 0 1 1
1 0 1
1 1 1
A B S
A+ B 0 0 1
NOR
NON OU A∪B ¬(A v B) 0 1 0
(Not OR)
non (ou(A,B)) 1 0 0
1 1 0
A B S
0 0 0
OU
XOR A⨁ B 0 1 1
Exclusif
1 0 1
1 1 0
A B S
0 0 1
NON OU
XNOR A⨁ B 0 1 0
Exclusif
1 0 0
1 1 1
Activité 3. Formules booléennes : lois de Morgan

On appelle formule booléenne toute formule comportant des variables booléennes et les opérateurs ET, OU et
NON.
On donne ci-dessous quatre exemples de formules booléennes. Déterminer la table de vérité associée à chaque
d’entre elles.

On en déduit A∩B = A ∪B

On en déduit ……………………………………
Activité 4. Formules booléennes : distributivité de ET sur OU
Déterminer la table de vérité associée à chaque formule booléenne ci-dessous.

On en déduit : A ∩ ( B ∪ C ) =( A ∩B ) ∪ ( A ∩C)

Remarque. Associativité et commutativité.

Bilan. Analogie avec la multiplication et l’addition.

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