Revue mensuelle | www.chassenature.

ch | N° 9 septembre 2018

FAUNE NATURE AGRICULTURE

Vision nocturne Arolla, Elevage du cerf

des animaux écrin des Alpes dans le Jura
 La photo insolite
Mues dissymétriques
N
ous vous proposons une nouvelle fois des images
de Léonard Lathion, notre correspondant valai-
san, qui nous raconte son étrange découverte du
printemps :
«Surprenante et étrange découverte dans la forêt
de Nendaz au moment où les grands cervidés rega-
gnent les hauteurs à la recherche de fraîcheur et de
calme.
Si la concurrence est rude au concours des plus
belles mues trouvées, le trophée en question se dis-
tingue par le fait qu’un seul bois s’est développé.
Envoyez vous aussi vos photos bizarres
ou insolites à : redaction@chassenature.ch.
Si leur qualité est suffisante pour l’impression,
elles seront publiées ici avec vos explications.
Imaginez une morille posée à côté d’un bois de
cerf. Approche faite, la morille n’est autre qu’un bois
de cerf donnant l’impression d’un champignon ! Le
bois gauche est accompagné d’un moignon, posé à
proximité, qui est en fait le bois droit et qui n’a vrai-
semblablement pas connu de développement.
Accident, blessure, défaillance génétique ? Ces ques-
tions demeurent sans réponses.
Seule certitude, si ce n’est certainement pas le plus
beau ou le plus grand trophée de la saison, c’est à
coup sûr celui qui laissera le plus d’interrogations.»
Appel aux photographes !
Toute photo proposée par un non-abonné
lui vaudra six mois d’abonnement gratuit
en cas de publication…
 no 9 septembre 2018 | CHASSE ET NATURE | 3

ÉDITO

Le vautour, les cerfs

et les libellules
| Vincent Gillioz, rédacteur de Diana Chasse et Nature

L’
oiseau qui figure ce mois-ci en couverture est
réputé pour son vol majestueux. Réintroduit il y
a quelques décennies dans le sud de la France,
le vautour fauve est observé de plus en plus souvent
dans nos montagnes où il semble apprécier passer ses
vacances d’été. Charognard par excellence – il n’est pas
conçu pour prendre une proie vivante – c’est un véri-
table éboueur des montagnes, et il peut nettoyer une
carcasse en quelques jours. Il constitue de ce fait un
excellent maillon de l’écosystème.
Une cinquantaine d’individus ont pu être comptés cet
été en Gruyère et Guillaume Débieux – photographe
animalier – n’a pas voulu manquer leur passage, en mon-
tant au-dessus de Jaun pour capturer ce «gros planeur»
avec son appareil photo. Il n’a pas été déçu, puisqu’un
groupe d’une quarantaine d’individus est passé à sa
hauteur alors qu’il était à 2000 mètres, une occasion qui
lui a permis de nous proposer cette magnifique image.

Reconversion
Quand le lait ne paie plus, la viande de cerf peut s’avé-
rer être une bonne alternative. Et ce n’est pas Robert
Cattin, agriculteur jurassien, qui va nous contredire.
Soutenu par l’Aide suisse aux montagnards pour se re-
convertir dans l’élevage de cervidés, il doit commencer
à vendre le fruit de sa production dès l’automne. Une
aubaine pour les amateurs de venaison et surtout une
excellente filière pour les restaurateurs qui proposent
du gibier en saison, et qui ne trouvent pas suffisamment
d’offres auprès des chasseurs. Produite localement,
cette viande, même si elle n’est pas sauvage, va sans
aucun doute intéresser les professionnels du goût, qui
n’auront plus à se tourner vers des produits d’Europe
de l’Est ou d’Asie, pas toujours très traçables. Cette
piste ne devrait pas manquer d’interpeller d’autres ex-
ploitants agricoles, en quête de diversification.
Retour des disparues
Si l’actualité n’est pas toujours réjouissante lorsqu’il
s’agit de l’évolution de la biodiversité, l’Etat de Vaud
nous apprend que plusieurs espèces de libellules reco-
lonisent des sites où elles n’avaient plus été vues depuis
des décennies. Enfin une bonne nouvelle ! L’information
mérite d’être soulignée car elle démontre que la rena-
turation porte ses fruits et débouche sur des faits me-
surables. Et si nous partageons l’idée qu’une nature en
bonne santé est une condition au bon développement
de la chasse, nous ne pouvons que nous réjouir de ce
constat.
En attendant de pouvoir apporter d’autres bonnes
nouvelles, nous souhaitons à toutes et tous une belle
ouverture de la chasse, et surtout une bonne lecture.
 4 | CHASSE ET NATURE | n° 9 septembre 2018

SOMMAIRE

Nature
7
Arolla, écrin Revue mensuelle fondée en 1883
Organe officiel de la Société suisse

des Alpes
des chasseurs «La Diana»
www.chassenature.ch

ÉDITEUR
Texte Narcisse Seppey, photos Georges Laurent Diana Romande
Les Crettets 21
1342 Les Charbonnières

ÉDITEUR DÉLÉGUÉ
Faune
AdVantage SA

Sanglier, des dents Editions & Régie publicitaire

Avenue d’Ouchy 18, 1006 Lausanne

qui causent RÉDACTION

12
Vincent Gillioz
Texte et photos Daniel Girod Tél. 076 370 83 91
redaction@chassenature.ch

ABONNEMENTS

17
AdVantage SA
Actualité Avenue d’Ouchy 18, 1006 Lausanne
Tél. 021 800 44 37

L’élevage du cerf abo.chassenature@advantagesa.ch

comme alternative
PUBLICITÉ
Marianne Bechtel
Tél. 079 379 82 71
Texte Vincent Gillioz mac@bab-consulting.com
et photos Aide suisse aux montagnards AdVantage SA
Tél. 021 800 44 37
regie@advantagesa.ch
Délai de réservation :
Cynophilie le 1er du mois pour parution
dans l’édition du mois suivant

Les responsabilités MISE EN PAGES

cynophiles
l’atelier prémédia Sàrl
Tél. 079 830 61 38

Texte et photos Alain Rossier

20 julia.dubuis@lapm.ch

IMPRESSION
Imprimerie Saint-Paul
Boulevard de Pérolles 38

27
Faune 1700 Fribourg

Capacité visuelle
des animaux Tirage : 4000 exemplaires

sauvages N° 9 septembre 2018

Photo de couverture :
Texte Eva Junker, photos W. Dubouloz Guillaume Débieux
www.enterrefribourgeoise.com

Recette de chasse

Bécassine sur toast

Les articles publiés dans Diana
Chasse et Nature n’engagent que
leurs auteurs. Les documents
au foie gras poêlé envoyés ne sont pas restitués, sauf
accord préalable avec la rédaction.

et sa sauce au vin
46
Tous droits de reproduction (articles
et illustrations) réservés pour tous
pays. La reproduction de tout ou
d’Antoine Patrick Caestecker
partie de textes et d’illustrations doit
faire l’objet d’un accord préalable
avec la rédaction.

2 La photo insolite par Léonard Lathion | 5 Les actus par Vincent Gillioz
15 Le coin du pêcheur : Paradis du saumon et du crabe par Vincent Gillioz
23 Poster : Le retour de libellules très rares texte source DTE-VD
26 Portfolio par Alain Maibach | 31 Les infos | 47 Jeu
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Internet

Epidémie
Maladie de Carré en Valais
La présence de la maladie de
Carré a été avérée dans plusieurs
régions du Bas-Valais. Canidés
et mustélidés sauvages en sont
les victimes. Les chiens peuvent
aussi l’attraper à la suite d’un
simple contact et elle est mortelle
dans la plupart des cas. Elle est
d’ailleurs aussi appelée maladie
du jeune chiot. Les humains sont
par contre épargnés. Certains
symptômes de cette maladie
de Carré peuvent faire penser
à la rage par le comportement
anormal des animaux sauvages
atteints, mais le pays en reste
exempt. Les chiens doivent être
vaccinés chaque année pour que
la protection soit efficace.
Avifaune
Régression de l’effectif
de l’alouette des champs
L’intensification des cultures de-
puis le siècle passé a entraîné une
baisse spectaculaire de l’effectif
de l’alouette des champs, dont
la situation semble aujourd’hui
alarmante. Même si son plumage
lui permet d’échapper aux préda-
teurs, les fauches à répétition, les
pesticides et herbicides, la dis-
parition des bordures herbeuses,
ainsi que la diminution de la di-
versité des cultures et l’utilisation
de plastique pour recouvrir les
champs de culture maraîchère, la
LES ACTUS
mettent en péril. La raréfaction
des insectes due à l’utilisation
de néonicotinoïdes a également
nui. Les chiffres sont criants : on
dénombrait, en Suisse, encore
quelque 120 000 alouettes en
1990, aujourd’hui on n’en compte
plus qu’entre 20 000 et 30 000.
Conservation
L’Arboretum fête ses 50 ans
Site naturel unique en Suisse,
l’Arboretum de l’Aubonne, situé
sur les pentes du vallon éponyme,
fête ses 50 ans. Quatre mille
espèces et variétés d’arbres y ont
été plantées. Elles sont admirées
par 50 000 personnes par an. Créé
en 1968, grâce à l’argent touché
en compensation de forêts cou-
pées lors de la construction de
l’autoroute A1, l’Association de
l’Arboretum national du vallon
de l’Aubonne (AAVA), constituée
cette même année, a acheté le
Domaine Stettler de 7,4 hectares
et a commencé son aventure.
Aujourd’hui, le directeur Pascal
Sigg souhaite que l’Arboretum se
profile comme un pôle de compé-
tence incontournable pour tous
les professionnels qui ont un lien
avec les arbres.
Faune piscicole
Hécatombe de poissons
sur le Doubs
La partie française du Doubs,
entre Pontarlier et Morteau, a
vécu une hécatombe de poissons
durant la canicule. La rivière
s’est retrouvée quasiment à sec
et les tentatives désespérées des
pêcheurs pour sauver le poisson
5
n’ont malheureusement pas été
couronnées de succès. Rien de
notable n’a cependant été cons-
taté côté Suisse où la situation est
restée normale malgré la séche-
resse. Les responsables locaux
n’ont pas remarqué de mortalité
particulière, même si le Doubs
était en période d’étiage. Tous les
acteurs se sont interrogés sur la
différence de situation entre les
deux portions de rivière. Résur-
gences de l’eau infiltrée en amont
sur le parcours français ? La ques-
tion reste toujours ouverte.
­
Birdlife
Nouveau directeur du centre
nature de La Sauge
Ancien directeur du Musée
d’histoire naturelle de La Chaux-
de-Fonds ainsi que du Zoo du
Bois du Petit Château, Arnaud
Maeder a été nommé à la direc-
tion du centre nature BirdLife de
La Sauge, à Cudrefin. Il rempla-
cera Anna Lisa Mascitti, qui a
souhaité retourner à l’enseigne-
ment après deux ans de mandat.
Arnaud Maeder est un biologiste
qui s’est formé en France, aux
universités de Grenoble et de
Rennes. Il a ensuite effectué son
doctorat sur l’écologie des four-
mis des bois à l’Université
de Lausanne. Arnaud Maeder
va ainsi poursuivre la mission
de sensibilisation de Birdlife :
faire prendre conscience à la
population de l’importance de la
sauvegarde de la biodiversité.
6 | CHASSE ET NATURE | no 9 septembre 2018
LA CLASSIQUE D’ABORD, UN SILENCE MAJESTUEUX...
Soudain, votre cœur bat la chamade ; dans les

TANT broussailles, un bruit attire votre attention…

Vo u s s e r r e z v o t r e B A R M K 3 C o m p o s i t e B r o w n H C
AT TENDUE A d j u s t a b l e a v e c u n e s a i n e i m p a t i e n c e . Vo u s s e n t e z q u e l a
sortie de l’animal est imminente, que le fameux « passage
» aura lieu d’un moment à l’autre…
Il vous est si familier – et cependant,
il demeure si impressionnant !
Subitement, le gibier se présente à vous, à distance
i d é a l e … Vo u s é p a u l e z , v o u s s u i v e z . L e g e s t e e s t a s s u r é ; l e
souffle, retenu. Le rythme de vos tirs et les battements
de votre cœur se confondent en une parfaite harmonie.
Grandeur de l’instant.
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 7

NATURE

Arolla, écrin des Alpes

| Texte Narcisse Seppey | Photos Georges Laurent

UNIQUE ET GRANDIOSE, LE VALLON D’AROLLA FAIT PARTIE DES PERLES DU PAYS. NARCISSE SEPPEY
NOUS PROPOSE, AVEC LES IMAGES DE GEORGES LAURENT, UNE VISITE ÉCLAIRÉE DES LIEUX EN DEUX
VOLETS. CE MOIS-CI, IL NOUS RACONTE LA NATURE, LE PAYSAGE, ET LES HABITANTS DE CETTE MER-
VEILLEUSE VALLÉE.

Le lac Bleu, une perle turquoise qui émerveille le promeneur.

L
e nom de ce lieu n’implique
aucune recherche étymologi-
que. L’arole, qui entoure la
station de tous côtés, est le seul
arbre de cette taille qui supporte la
rudesse du climat de ce vallon dont
la base affiche 2000 m d’altitude, et
les crêtes qui cernent cet écrin isolé
du monde, proches de 4000 m. Face
à un arbre millénaire, dont les fortes
racines embrassent un bloc rocheux
de plusieurs mètres pour s’implan-
ter dans un sol maigrement nourri-
cier, et le tronc tortueux qui porte
les cicatrices de la rudesse des élé-
ments naturels, on s’incline avec un
respect qui interdit d’y toucher.
Nature et paysage
Dès la station franchie, le vallon
d’Arolla laisse une impression de
Le hameau de Ouartsé et le Pigne d'Arolla.
8 | CHASSE ET NATURE | no 9 septembre 2018

cirque coupé du monde, sculpté
au cours de quelques millions d’an-
nées, rongé par les glaciers aussi
puissants que patients. La végéta-
tion s’y trouve souvent rampante,
les arbres émergents étant gobés
par les avalanches insensibles aux
effets de leurs droits de passage,
hormis l’arole dont la souplesse per-
met de supporter les bousculades
et de réparer les dégâts en mission
continue.
Le décor du vallon d’Arolla est des
plus impressionnants par la conti-
nuité des parois rocheuses qui l’en-
tourent de tous côtés et enserrent
avec parcimonie sa base offerte à la
végétation.
Le cercle alpin
– La longue chaîne des Aiguilles
Rouges, dont les crépuscules
particulièrement éclairés laissent
l’impression d’une lumière incor-
porée dans la roche, sépare le
vallon d’Arolla de celui de Grande
Dixence.
– La chaîne des Veisivi en fait autant
sur la rive droite, ses sept pointes
entre la Petite Veisivi et l’Aiguille
de la Tsa marquant la limite avec
le vallon de Ferpècle.
– Les massifs les plus imposants
font frontière avec l’Italie. Le Mont
Collon et le Pigne d’Arolla tolèrent
de sinueux passages glaciaires
exploités depuis longtemps entre
Arolla et le val d’Aoste. Leurs
crêtes sommitales complètent la
blanche couronne royale qui en-
cadre le vallon d’Arolla.
– Ce cirque mêlé de roche et de
glace abrite précieusement des
beautés dont Dame Nature a gé-
néreusement doté ce bout du
monde. La marmotte rocheuse
sculptée avec une patience mul-
timillénaire au-dessus de Satarma
laisse le sentiment d’une mère at-
tentive à la sécurité des modestes
9
bâtisses qu’elle abrite. Au-dessus dont les Valdotains partagent un
d’elle, une dépression creusée par langage commun parfaitement com-
la première glaciation a offert son préhensible de part et d’autre. Ce
gîte au lac Bleu dont les reflets cé- phénomène repose sur les relations
lestes ne cessent d’ébahir les pro- ancestrales qui liaient Evolénards et
cessions de promeneurs. Valdotains, dont les échanges com-
– En période froide, les parois gla- merciaux étaient fréquents grâce
cées au bas des Veisivi assou- aux commodités offertes par le col
vissent les capacités sportives des de Collon, même pour le transit du
grimpeurs qui jouent les araignées bétail.
sous les yeux stupéfaits des spec- Il en va de même pour le logement
tateurs occupant les premières qui repose sur la pierre abondante
loges sur la rive opposée. Les dans la région et complétée par le
moins audacieux s’éclatent à ski mélèze et l’arole chargés de rendre
ou à peaux de phoque sur la neige les chambres plus chaleureuses.
naturellement cristalline qui, dès Contrairement au reste du val
les bourrasques de novembre, d’Hérens dont les toitures étaient
prend la place de l’herbage estival le plus souvent en bardeaux ou ta-
sur les pentes modérées. villons, les habitations de la région
d’Evolène sont couvertes en dalles
Les habitants et leur genre de vie de pierre, exploitées puis fendues
La population locale, installée à sur place. Les autres communes hé-
demeure à Arolla depuis le début rensardes ne disposent pas naturel-
du XXe siècle et la découverte de la lement de ce type de roche.
vocation touristique de cette région,
porte les symptômes de la rudesse Dominant Satarma, la marmotte
naturelle de cette région. Six mois sculptée dans le rocher.
sous la neige puis un jour sur trois
rincé par l’orage et l’averse propres
à ces fonds de vallées constituent le
lot annuel ordinaire de la vie en ces
lieux. La météo y joue un rôle dé-
terminant tant dans sa fourniture de
neige et de glace que de soleil pour
en jouir. Les résidents se forgent
une stature adaptée à leur fonction
professionnelle évolutive selon les
périodes de l’année. A part les com-
merçants, les professeurs de ski se
muent en guides de montagne, voire
même en paysans attachés à la race
des combatives vaches d’Hérens.
Les habitants d’Arolla conservent
naturellement les us et coutumes
transmis par leurs devanciers. Le
patois demeure de mise dès que la
discussion se pratique entre per-
sonnes indigènes. Son maintien
s’appuie encore sur une situation
identique au bas du versant sud
 La remointse de Pra Gra et le Mont-Collon.
10 | CHASSE ET NATURE | no 9 septembre 2018

L’habillement des résidents

d’Arolla, bien que modernisé grâce
aux nouvelles matières disponibles,
s’inspire toujours des formes et co-
loris du passé. Les costumes d’Evo-
lène, particulièrement ceux des
dames, varient selon les fêtes et évé-
nements personnels. Ils comptent
sans conteste parmi les plus décorés
des Alpes.
Les habitants d’Arolla ne sont
pas seuls à aimer leur vallon. De
nombreux propriétaires de vaches
de la race d’Hérens, dont Evolène
compte parmi les régions les plus L’alpage de l’Etoile et la chaîne des Veisivi.
importantes du Valais en la ma-
tière, rejoignent leur mayen un mois
avant l’inalpe et le retrouvent pour
quelques semaines après la désalpe
qui intervient dès la mi-septembre.
La vie au mayen, parmi les fleurs al-
pines au printemps et les forêts aux
teintes chaleureuses en octobre, est
le cadeau annuel pour le paysan qui
ne trouve guère de temps pour des
vacances à l’étranger. Le tourisme,
tant estival qu’hivernal, complète la
présence humaine pour les mêmes
attraits.
Les trois sports hivernaux, à savoir
le ski de piste, le ski de fond et l’at-
taque des parois vertigineuses, font
suite aux trois principaux sports de
bonne saison qui attirent les amou-
reux de la marche en moyenne mon-
tagne, les alpinistes attirés par un Féerie automnale au mayen de la Mairesse.
sommet de rêve, et enfin les adeptes
de la grimpe aussi vertigineuse à la
montée qu’au retour.
Pour la fine bouche, Arolla est en-
core au cœur de la Patrouille des
Glaciers dont elle occupe la position
centrale, tant pour la frontière des
deux types de parcours que pour
l’approvisionnement et la sécurité.
 11

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12 | CHASSE ET NATURE | no 9 septembre 2018

FAUNE

Sanglier, des dents

qui causent
| Texte et photos Daniel Girod

IMPORTANTE S’IL EN EST, LA CONNAISSANCE DE L’ÂGE DES SANGLIERS PRÉSENTS AU TABLEAU DE

CHASSE FOURNIT DE PRÉCIEUX RENSEIGNEMENTS SUR L’AVENIR D’UNE POPULATION. A CETTE FIN,
POUR ÉVITER LA FASTIDIEUSE INSPECTION DES MOLAIRES, UNE MÉTHODE SIMPLE ET RAPIDE REPOSE
SUR L’ANALYSE DES INCISIVES.

Cette vue en coupe permet de montrer que la plus grande partie des dents est située dans le maxillaire.

L
a chute certes sectorielle mais
parfois importante des popu-
lations de sangliers conduit
inexorablement à une meilleure éva-
luation du nombre de bêtes noires
présentes sur un territoire. Pour cela,
le chasseur dispose d’un outil simple
et efficace, l’analyse du tableau de
chasse. Outre le poids des animaux
qui peut, même à âge égal, énormé-
ment varier d’un individu à l’autre,
l’examen de la dentition est riche
d’enseignements. L’argument de la
difficulté d’atteindre les molaires afin
de porter un jugement d’âge est sou-
vent avancé pour éviter de procéder
à cette opération. Bien sûr, quand
l’animal est froid il est quasiment im-
possible de lui ouvrir suffisamment la
mâchoire pour observer les molaires
(voir encadré Deux classes d’âge).

La lecture des incisives va permettre
de contourner la difficulté. Au-delà
de 3 mois, le sanglier est doté de trois
paires d’incisives à sa mâchoire infé-
rieure. Tout d’abord de lait, ces dents
vont évoluer vers leur version défini-
tive au fur et à mesure que l’animal
vieillit.
Dents de remplacement
Quelques mois après la naissance,
les six incisives ont une section
presque circulaire et se terminent
en pointe. Le remplacement de la
première paire d’incisives intervient
entre 13 et 15 mois, c'est-à-dire à la
charnière entre la classe jeune et le
début de la classe adulte. Le rempla-
cement de la deuxième paire d’inci-
sives se positionne quant à lui entre
19 et 22 mois. L’animal a donc qua-
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On distingue très bien les deux incisives centrales à la section trapézoïdale, les deux canaux
latéraux et le renflement central. Une incisive latérale a été retirée pour bien montrer son
profil circulaire et l’apparition de la dent définitive. L’animal est dans sa deuxième année.
siment 2 ans. Cette catégorie cons- ment dit de la dentition, les dents
titue par ailleurs une large part du définitives ont un profil très diffé-
tableau de chasse. En effet, et c’est rent des incisives de lait. En effet, la
bien regrettable, les populations de section presque circulaire originelle
sangliers n’ont généralement pas le fait place à une coupe transversale
temps de vieillir suffisamment. En en forme de trapèze. Deux canaux
ce qui concerne l’examen propre- latéraux séparés par un renflement
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14 | CHASSE ET NATURE | no 9 septembre 2018

central sillonnent la face intérieure

Vue sous un autre angle,
de l’incisive, marquant ainsi le pas- la distinction est très nette entre
sage au stade définitif de cette dent. les différentes incisives, et la seconde
molaire confirme la deuxième année.
Comme cela a été mentionné précé-
demment, c’est entre 13 et 15 mois
que cette transformation intervient
pour les deux incisives centrales.
Puis, à l’entrée dans sa deuxième
année, c’est à dire entre 19 et
22 mois, le processus de changement
des incisives du sanglier se poursuit.
A l’instar des deux premières, les
deux incisives latérales de lait sont
remplacées par leurs versions dé-
finitives. Le sanglier est donc dans
sa deuxième année dès lors que les
deux incisives situées de part et
d’autre des deux centrales ont pris
leur profil trapézoïdal crénelé.

Inspection poussée
Si l’on peut mener une inspection
plus poussée vers l’arrière de la mâ-
choire, on pourra noter que la qua-
trième prémolaire est désormais bi-
lobée et que la deuxième molaire est
sortie. Quand les animaux entrent
dans leur troisième année de vie,
les deux incisives centrales com-
mencent à s’user. Les troisièmes
incisives disposées beaucoup plus
latéralement sont nettement plus
arrondies à leur extrémité que les
autres.
En résumé, dans sa première an-
née, le sanglier porte six incisives
de lait caractérisées par une section
Incisives, mode d’emploi
Pour examiner les incisives, il n’est pas nécessaire d’avoir un couteau ou
un quelconque autre instrument. Il suffit d’abaisser la lèvre inférieure et
de lever la lèvre supérieure avec une main pour voir parfaitement le profil
des incisives. On peut éventuellement améliorer l’éclairage des dents à
l’aide d’une lampe de poche. C’est ensuite la forme ronde et effilée des
incisives qui détermine s’il s’agit de dents de lait ou de dents définitives.
circulaire et effilée. Puis, dans sa sives prend à peine cinq minutes.
deuxième année, les deux incisives Ce n’est pas une perte de temps
centrales deviennent définitives. compte tenu des renseignements
Et enfin, dans sa troisième année, essentiels que cette analyse apporte
les deux latérales deviennent à leur à la connaissance de la pyramide
tour définitives. des âges d’une population et, par
La détermination de l’âge d’un conséquent, des prélèvements que
sanglier grâce à l’examen des inci- l’on peut espérer.

Deux classes d’âge

La répartition entre les sangliers de moins de 15 mois et ceux de plus de 15 mois donne une image rapide
et fidèle de la structure d’une population. En effet, sans consigne de tir particulière, les animaux de moins de
15 mois doivent représenter au moins 60 % du tableau de chasse. Outre la détermination rapide par les inci-
sives, une précision supplémentaire peut être apportée par la quatrième prémolaire qui présente trois lobes
pour les animaux âgés de moins de 15 mois et deux lobes pour les autres. La répartition entre la classe jeune
et la classe adulte est donc très simple à réaliser.
 15

LE COIN DU PÊCHEUR

Colombie britannique,
paradis du saumon
| Texte Vincent Gillioz | Photos DR

LES DÉTROITS DE GEORGIA ET JUAN DE FUCA, SITUÉS ENTRE LE NORD-OUEST DES ETATS-UNIS, LA
CÔTE OUEST DU CANADA ET L’ÎLE DE VANCOUVER, SONT RÉPUTÉS POUR LEUR FAUNE MARITIME
PARTICULIÈREMENT RICHE. PLUSIEURS ESPÈCES DE SAUMON Y TRANSITENT CHAQUE ANNÉE, POUR
LE BONHEUR DES ORQUES, DES OURS, ET BIEN SÛR DES PÊCHEURS.

On trouve des guides de pêche qui proposent des sorties à la journée dans la plupart des petits ports
des détroits de Juan de Fuca et de Georgia.

L
a pêche au saumon au Canada
n’existe pas ! En effet, dans ce
vaste pays, le poisson convoi-
té est presque toujours appelé par
le nom de son espèce spécifique. On
va au sockeye, humpback, chinook
ou encore au coho. Même à table,
les cartes des établissements qui les
servent n’utilisent jamais le nom gé-
nérique.
La différence entre chacune de
ces espèces est plus ou moins ténue.
Toutes ont en commun de naître et
mourir en eau douce, et de passer
une partie de leur vie en migration,
en mer après un long périple. Après
l’éclosion, les jeunes restent sur les
lieux de leur naissance pendant une
durée variable, puis entament leur
périple vers la mer, durant deux à
six ans, pendant lesquels ils vont
grossir avant que l'heure de la re-
production ne les ramène sur le lieu
de leur naissance. La zone de mi-
gration peut être très étendue. Le
sockey se rapproche par exemple, à
l’extrême de son voyage, du nord du
Japon. Le chinook évolue quant à lui
jusqu’au large des îles Aléoutiennes,
alors que le pink reste dans le golf
de l’Alaska. Au niveau des tailles,
elles sont aussi diverses que variées.
Le humpback, le plus petit, pèse gé-
néralement 3 à 4 kilos alors qu’il est
possible de ramener, en haute mer,
des chinooks de 50 kilos. La plupart
16 | CHASSE ET NATURE | no 9 septembre 2018

des espèces cessent de se nour-

rir lorsqu’elles reviennent en eau
douce. Les prises faites en rivière ou
en lac sont ainsi généralement plus
petites et moins charnues que celle
faites en mer.
Equilibre écologique subtil
L’animal à la chaire plus ou moins
rose s’appréhende volontiers de mai
à décembre selon les espèces dans
le dédale d’îles, fjords et détroits si-
tués entre la frontière étasunienne
et l’île de Vancouver, à la traîne, où
il transite à la recherche de son lieu
de naissance pour se reproduire.
Le fleuve Fraser, long de 1300 kilo-
mètres, et qui se jette dans la mer à
Vancouver, constitue un des bassins
de reproduction particulièrement
importants dans le pays. Plus au
nord, les grands fleuves de l’Alaska,
comme le Yokon, sont également
des espaces incontournables pour le
cycle de vie du saumon, notamment
le king.
La pêche de chaque espèce est
très réglementée, que l’on soit au
Canada ou aux Etats-Unis. Maillons
indispensables de la chaîne alimen-
taire des orques, mais également
des ours, le saumon, et surtout le
sockey, fait l’objet d’une surveil-
lance toute particulière. La survie
de ces deux prédateurs est directe-
ment liée à celle de l’abondance de
poissons.
Le saumon fait partie intégrante de la nourriture des ours.
La survie des uns dépend de celles des autres.
Les périodes de pêche, les zones,
la taille des individus, le nombre de
prises sont précisément détermi-
nées. Chaque pêcheur a le devoir
d’inscrire les détails de ses prises
au retour de la pêche, via le site
internet du département en charge
du dossier. Même les preneurs de
permis journalier doivent se plier à
cette exigence.
Technique appropriée
La pêche récréative au saumon
est très pratiquée dans la région de
Vancouver et sur l’île éponyme, qui
fait un peu moins que la taille de
la Suisse. Elle requiert un matériel
spécifique, et relativement onéreux,
ce qui ne dissuade pas les adeptes.
Les plus doués, et chanceux, peu-
vent cependant, s’ils disposent de
suffisamment de temps, remplir
leur congélateur ou leur fumoir, afin
de profiter de la saveur exception-
nelle de ce poisson lorsque la saison
s’achève.
La pêche se pratique au down-
rigger, un outil qui permet de couler
un lourd plomb (environ 7 kilos), à
une profondeur donnée, selon l’es-
pèce convoitée, entre 10 et 80 mè-
tres. Un clip monté le long du câble
du plomb prend la ligne de la canne
à pêche, munie d’un leurre. Lorsque
le poisson mord, la ligne sort du clip
avec la tension, elle remonte, et le
pêcheur peut alors travailler le pois-
son pour le ramener à bord.
Durant la traîne, le pilote du ba-
teau va tenter de suivre une ligne de
sonde régulière. La plupart des em-
barcations sont équipées de deux
moteurs, un gros pour se déplacer
de site en site, et un plus petit qui
permet de traîner à 3-4 kilomètre/
heure, sans consommer trop de car-
burant.
Les pêcheurs de saumon sont
généralement aussi pêcheurs de
crabes. Il est en effet usuel de dépo-
ser un ou deux casiers entre le port
et le lieu de pêche, et de les récu-
pérer au retour. Il est ainsi rare de
rentrer bredouille. Et si le saumon
ne répond pas à l’appel, le casier à
crabes est rarement vide.

Pêche touristique
La plupart des nombreux petits ports de la région des détroits de Georgia et Juan
de Fuca proposent des sorties de pêche à la journée. Les tarifs tournent autour
de CHF 500.– pour une demi-journée de pêche sur un bateau pouvant accueillir
quatre convives, en plus du guide de pêche. Les permis, en sus, coûtent une
vingtaine de francs par jour.
Plusieurs prestataires proposent également des séjours de pêche tout compris,
incluant le saumon, mais également le flétan, un autre excellent poisson.
 17

ACTUALITÉ

L’élevage du cerf
comme alternative
| Texte Vincent Gillioz | Photos Aide suisse aux montagnards

EXPLOITANT DU DOMAINE FAMILIAL DES PRAILATS, DANS LES FRANCHES MONTAGNES, ROBERT CATTIN
S’EST LANCÉ IL Y A DEUX ANS DANS L’ÉLEVAGE DU CERF, POUR PALLIER LE MANQUE DE RENTABILITÉ
DE LA PRODUCTION LAITIÈRE.

L
as de voir le prix du lait s’ef-
fondrer, au point de ne plus
pouvoir rentabiliser son ex-
ploitation, Robert Cattin s’est lancé
dans l’élevage de cervidés. Sa re-
conversion commence aujourd’hui à
porter ses fruits, et la vente directe
de sa viande débute cet automne.

Diversification mûrement
réfléchie
Lorsqu’il acquit le domaine fami-
lial en 2010, Robert Cattin ne pen-
sait pas abandonner la production
de lait. Pourtant, la dégringolade
du prix ainsi que les différentes
contraintes liées à ce type de pro-
duction l’ont poussé, avec son
épouse Flavie, à s’orienter vers des
solutions alternatives. L’idée n’est
pas née en une nuit, et la diversi- revenir aux valeurs qui nous sont décidant de se spécialiser dans l’éle-
fication a toujours fait partie des chères : proximité avec la nature, sim- vage de vaches allaitantes et de cerfs
projet de cet agriculteur jurassien, plicité, production d'aliments sains.» élaphes.
troisième du canton à se lancer Le jeune couple avait aussi à cœur
dans la production de viande de de pouvoir gagner sa vie tout en pro- Allègement du travail
cerfs. «Nous souhaitions nous affran- fitant mieux de sa famille. Après de Cette solution permet aujourd’hui
chir des directives imposées par les nombreuses réflexions et une grande à la famille de diversifier son exploi-
acheteurs-transformateurs de lait ou préparation en amont, les Cattin ont tation, mais aussi d’alléger sa charge
à tout autre type de production in- opté en janvier 2016 pour l’abandon de travail, ce qui lui permet de pra-
dustrielle, déclare-t-il. Nous voulions définitif de la production laitière en tiquer des activités annexes. Robert
18 | CHASSE ET NATURE | no 9 septembre 2018

est en effet chauffeur de poids lourds
pour une entreprise de déménage-
ment industriel et Flavie occupe un
poste de droguiste à mi-temps à Ta-
vannes. Cette possibilité de réaliser
des gains en parallèle leur a permis
de surmonter la phase de transition
initiale, à savoir constituer les deux
troupeaux, et pour Robert effectuer
une formation spécialisée d’éleveur
de cerfs chez Agridea avec en plus
trois cents heures de mentorat chez
un éleveur aux Brenets. L’exploi-
tant a aussi réalisé, avec son père
Raymond, la construction de deux
abris pour les cervidés. Il a finale-
ment mandaté une entreprise pour
l’aménagement des clôtures de l’en-
clos de 12 hectares. Les vingt-deux
premières biches sont arrivées sur
le domaine début février 2017, le
premier mâle au printemps de la
même année, et les premiers faons
sont nés en juin.
Aujourd’hui, l’exploitation compte
quelque dix-sept vaches, quatre
génisses et veaux ainsi que qua-
rante-deux cervidés… Le spectacle
de ces cerfs, bichettes, biches, da-
guets et faons, qui accourent quand
Robert et sa fille Méline arrivent
avec des céréales de l’exploitation
pour les nourrir, mérite clairement
d’être vu !
Aménagements spécifiques
Pour se lancer dans l’élevage des
cerfs et des vaches allaitantes, Ro-
bert et Flavie ont dû revoir complè-
tement l’organisation et l’aménage-
ment de leur exploitation, afin de
l’adapter aux nouveaux troupeaux.
Le projet a exigé la transformation
de l’étable existante, avec une sta-
bulation entravée, en une stabu-
lation libre adaptée à la détention
de vaches allaitantes. Les vaches
laitières ont été inséminées par des
races à viande et ont permis une
transition progressive.
Les abris déjà cités ont été réa-
lisés par le père et le fils, qui ont
utilisé les arbres de leurs propres
pâturages boisés. Une vingtaine de
sapins ont ainsi été abattus et taillés
au village par un charpentier pour
leurs constructions. Celles-ci sont
amenées à contenir des box, ainsi
qu’un local de contention pour l’ad-
ministration de vermifuges et pour
la sélection des animaux.
La famille Cattin a monté ce pro-
jet avec des fonds propres et ame-
né de nombreuses prestations per-
sonnelles. L’exploitant a effectué la
plupart des travaux avec l’aide de sa
famille. Le reste du financement a
été possible grâce à des crédits d’in-
vestissement et une augmentation
d’hypothèque. Pour boucler com-
plètement le budget, l’agriculteur
s’est tourné vers l’Aide suisse aux
montagnards, qui a accepté d’inter-
venir pour permettre à l’ensemble
d’aboutir. Pour Pierre Lancoud, l’ex-
pert de cette fondation en charge du
projet, «cette reconversion dans un
marché de niche à fort potentiel est

Un domaine parfaitement adapté aux cerfs

Le domaine des Prailats se situe à 950 mètres d’altitude, à 2 kilomètres au-dessous du Béochet, à moins de
5 kilomètres du Noirmont. L’exploitation compte 35 hectares, dont 9 de pâturages boisés, terrain particulière-
ment apprécié par les cervidés. Les Cattin, parents de deux filles, Méline et Loane, représentent la quatrième
génération à exploiter le domaine que Robert a racheté à son père en 2010. Le bâtiment, qui abrite le rural et
les deux appartements qui logent les deux familles, date de 1760.
 19

Des années de recherche

et développement…
une excellente option qui permet d’assurer l’avenir de
toute une famille. Flavie et Robert pourront tous deux, La nouvelle cible électronique
grâce à cette solution, conserver leur activité annexe et
générer ainsi un revenu supplémentaire». pour le chasseur
Au-delà de l’aspect financier, ce projet a exigé un
énorme investissement personnel, et Robert Cattin
n’aurait pas pu mener cette entreprise à bien sans le
soutien de sa famille : ses parents Alice et Raymond qui
vivent sur place, ainsi que sa belle-famille qui est instal-
lée à une trentaine de kilomètres.

Reconversion réussie !
Aujourd’hui, le couple est enchanté de cette recon-
version. En plus de la vente directe de pommes de terre
des variétés Agria et Désirée qui existait déjà, Robert et
Flavie ont déjà mis en place la vente directe de viande
de demi-cerf pour cet automne. La boucherie Bilat des
Bois, réputée dans toute la région, est impliquée dans le
projet pour la découpe des animaux afin de préparer les
portions destinées aux clients. La commercialisation se
é a l pour
fera néanmoins au domaine des Prailats et uniquement ei d e
stèm ent d
sur réservation. La viande des quatre premiers daguets Le sy mplissem té du tir
est déjà vendue ! Robert Cattin abattra normalement
lui-même ses bêtes à la carabine. S’agissant d’animaux AC13 l’acco ation sûr
l’atte
s t
e

sauvages, il est en effet impossible de songer à un abat-

toir conventionnel. Les bêtes sont saignées sur place, L’AC13 est un système me de détection acoustique.
acoustique Com-
Com
et amenées dans l’heure à la boucherie, afin de respec- biné avec une unité de contrôle SIUS M95 ou un ordi-
ter le temps réglementaire. Les jeunes femelles sont nateur/portable, c’est un système facile à utiliser pour
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20 | CHASSE ET NATURE | no 9 septembre 2018

CYNOPHILIE

Les responsabilités
cynophiles
| Texte et photos Alain Rossier

« UN CHASSEUR SACHANT CHASSER SANS SON CHIEN N’EST PAS MEILLEUR QUE CELUI QUI PROFITE
ET JOUIT DE LA COMPLICITÉ D’UN AUXILIAIRE CANIN ! »

L’
utilisation d’un chien à la
chasse passe obligatoirement
par un entretien sérieux de
l’animal tout au long de l’année,
mais il ne s’agit pas simplement de
lui donner à boire et à manger, il
faut aussi entretenir sa forme phy-
sique et son mental sur le terrain.
Certes, ces deux derniers points
sont les plus difficiles à assurer,
compte tenu que les moyens pour y
parvenir se heurtent à la Loi sur la
chasse et la protection des espèces
sauvages. Même sans vouloir à tout
prix mettre nos compagnons en
présence de gibier, la période légale
d’entraînement est courte, le déve-
loppement des cultures fait barrage
au découplé souhaité et cela ne nous
laisse plus beaucoup de possibilités
intéressantes pour travailler avec
des chiens de chasse. Il est aussi ab-
solument normal de respecter stric-
tement la période de reproduction.
On peut sortir un chien courant à
la longe, en le guidant sur des pas-
sages de gibier fréquents, mais on
s’approche déjà d’un acte de chasse
avéré. Quant au lâcher proprement
dit, il est illusoire de pouvoir le faire
en dehors de la période d’entraîne-
ment légale. Avec les chiens d’arrêt,
il ne faut pas rêver, ce n’est guère

plus facile, car cet animal a tout au-
tant besoin de courir dans le vent
pour capter les émanations d’oi-
seaux ou de mammifères ; enfin il
doit absolument pouvoir utiliser son
instinct de «trouveur». C’est là que
le conducteur porte une respon-
sabilité s’il entend obtenir un bon
dressage, qui lui promettra aussi de
vivre de belles actions !
La base d’une entente cordiale !
Dès son plus jeune âge, il est né-
cessaire d’obtenir rapidement une
confiance mutuelle avec son chien,
ce qui engendrera un attachement
naturel de l’animal à son, ou ses
maîtres. En effet, la famille au com-
plet devrait pouvoir entretenir une
entente cordiale, car à un moment
ou un autre, chaque personne sera
appelée à s’occuper de cet animal
familier. Il est donc important que
l’on s’adresse à son chien avec un
vocabulaire connu de tous, pour
qu’il saisisse rapidement le sens des
mots, qui seront encore associés à
une gestuelle adaptée à toutes les
situations. Ce dernier point est im-
portant lorsque l’on se trouve en
promenade et que Médor n’enten-
dra pas forcément les ordres vo-
caux. Mieux encore, la corne pour
un chien courant, ou le sifflet pour
un chien d’arrêt, surtout s’il y a du
vent, sont mieux entendus à plus
ou moins longue distance. Il est
donc nécessaire d’entretenir l’obéis-
sance, en formulant des ordres for-
mels qui feront de nos promenades
et de nos entraînements de vraies
parties de plaisir. Nos compagnons
à quatre pattes ne sont pas des
mécaniques qui répondent stricte-
ment aux ordres en tous temps et
en tous lieux, mais il est bon de ré-
péter souvent les leçons. Lorsqu’un
chien n’est vraiment pas à l’écoute
dès le début de la séance, il est
préférable de stopper le travail, de
remettre l’animal dans sa caisse ou
simplement de le balader à la laisse
pendant un moment et de le lâcher
un peu plus loin. Dès la reprise à
la laisse, on commande «assis», on
reprend la marche, on lui demande
le «down» (couché) plusieurs fois,
puis le «down» en le faisant rester
sur place quelques instants.
Le «down» à distance
Faire coucher un chien à dis-
tance peut être une opération utile
lorsque le chien est loin de soi et
s’apprête à traverser une route,
s’approche de trop près d’un groupe
de promeneurs ou encore court
au-devant d’un cheval qu’il pour-
rait effrayer. Pour y parvenir, on
peut faire ce dressage à l’aide d’une
longe et lorsque le chien est au bout
de la corde, on lui donne l’ordre
du «down», ou «terre», ou encore
«couché», en levant les deux bras.
S’il n’obtempère pas, on va vers lui
pour le forcer à se coucher, puis
on recule lentement en gardant
les bras en l’air, tout en répétant
l’ordre. Lorsque le «down» est ac-
quis à la voix et à la longe, on double
l’ordre par un long coup de sifflet à
roulette. A propos du sifflet, il est
utile d’en avoir deux, l’un simple et
strident et l’autre, le sifflet à roulette
21
plus puissant. Certes, le «down» à
distance n’est pas souvent utile à
la chasse, mais s’il est bien compris
par le chien, il fait partie des ordres
qui amènent à la soumission. Il est
alors très important d’aller relever
le chien que l’on a mis au «down»,
le rappeler simplement pourrait lui
donner envie de se relever seul et
de filer pour son compte. Lors de
ces leçons d’obéissance, il ne faut
pas oublier la caresse et le mot flat-
teur chaque fois que le chien a bien
répondu aux ordres. La croquette
peut être sa récompense, mais il
s’en souviendra vite et vous serez
obligé d’en avoir toujours dans vos
poches ! Pour encourager l’animal
à garder en mémoire ces réflexes
d’obéissance, il est donc nécessaire
d’entretenir cette entente cordiale.
Prêt pour la chasse…
Médor a reçu une bonne nour-
riture toute l’année, il a maintenu
un bon physique en ayant été sorti
régulièrement, il est entraîné à ré-
pondre aux appels et aux ordres, il
est donc prêt pour aller à la chasse.
C’est un chien courant, quelques
découplés sur son gibier de prédi-
lection suffiront à le motiver dès les
premières sorties, mais attention
à ne pas l’user dès le début de la
22 | CHASSE ET NATURE | no 9 septembre 2018

période légale. C’est un chien d’arrêt,

cela se complique un peu chez nous,
car pour le mettre en présence, c’est
bien le gibier qui manque. Certes,
on peut faire arrêter un chien sur un
gibier mort, sorti du congélateur, ou
simplement sur une aile de faisan ou
de bécasse, mais l’action ne saurait
se répéter trop souvent au risque
d’amener le chien à ne plus y croire.
J’ai eu un épagneul breton, passion-
né de chasse aux oiseaux, qui me
montrait avec beaucoup de force
dans le regard et une attitude qui en
disait long qu’il savait bien que ce
leurre n’allait pas prendre l’envol et
qu’il n’avait aucune raison de l’arrê-
ter pour me faire plaisir ! Newlook,
pour ne pas le nommer, avait un
rapport naturel et il était capable de
prendre le leurre, ou la caille, donc
sans l’arrêter, et de venir me l’appor-
ter avec un regard plein de malice.
En Suisse romande, plusieurs asso-
ciations amicales organisent des en-
traînements pour les chiens d’arrêt,
mais elles se heurtent aussi aux pro-
blèmes qui touchent à l’utilisation
d’oiseaux vivants pour un dressage
complet. L’hypersensibilité des mi-
lieux de la protection animale a en-
gendré toutes sortes d’interdictions
que les autorités officielles ont ava-
lisées, parfois sans avoir accepté de
participer à une démonstration. Est-
ce que l’on apprend à conduire une
automobile simplement devant un
simulateur ? Nos auxiliaires à quatre
pattes ne sont pas des mécaniques,
ils ne sont pas non plus des tueurs de
gibier et pour qu’ils soient et restent
performants, il y a un minimum de
travail et de valeurs à respecter.
En préambule à l’ouverture
Nous devons sans cesse le répéter,
la chasse n’est pas reconnue d’uti-
lité publique par une certaine par-
tie de la population. Cette prise de
position est de toute évidence due
au fait de la méconnaissance de la
réalité faunistique des opposants à
notre activité. La volonté d’une par-
tie d’entre eux à vouloir considérer
les animaux à l’égal des hommes est
une utopie qui devient incompatible
avec la protection de l’environne-
ment rural, ainsi qu’avec une réelle
gestion de la biodiversité. Cette at-
titude écologiste incorrecte pousse
de plus en plus les extrémistes anti-
spécistes et les mouvements végans
à devenir violents, irrespectueux du
travail et de la propriété d’autrui,
et met en danger réel l’équilibre de
la faune, l’élevage et les efforts des
agriculteurs, qui doivent faire face à
de très nombreuses contraintes ma-
jeures. Pour maintenir la chasse du-
rable, les chasseurs doivent donc at-
tester de toutes leurs connaissances
et mettre en avant leur expérience
acquise sur le terrain, en phase avec
le gibier et l’éthique qui est requise,
pour profiter des milieux naturels et
de ce qu’ils nous offrent.

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POSTER : RÉGÉNÉRATION DES MILIEUX NATURELS
Le retour de libellules
très rares
| Texte source DTE-VD | Photo Alain Maibach
LA LEUCORRHINE À GROS THORAX, LE LESTE DRYADE ET LE SYMPETRUM DANAE, TROIS ESPÈCES
DE LIBELLULES DEVENUES TRÈS RARES EN SUISSE ET EN EUROPE CENTRALE, ONT ÉTÉ À NOUVEAU
OBSERVÉES À LA SAGNE DU CAMPE, L’UNE DES TOURBIÈRES RÉCEMMENT RÉGÉNÉRÉES À LA VALLÉE
DE JOUX.
L
e retour de ces libellules très
rares confirme le succès des
travaux menés dans des tour-
bières de la vallée de Joux. L’obser-
vation de ces insectes menacés d’ex-
tinction démontre le bien-fondé des
interventions menées entre 2015 et
2017 sur le territoire des communes
du Lieu et du Chenit.
Considérée comme en danger
critique d’extinction en Suisse, la
leucorrhine à gros thorax subsiste
encore à l’état de petites popula-
tions dans les cantons de Zurich,
Fribourg et Neuchâtel. Quelques
spécimens ont également été obser-
vés dans des zones humides situées
sur le Plateau vaudois. Affection-
nant particulièrement les tourbières
et les plans d’eau pauvres en élé-
ments nutritifs, cette espèce avait
aussi disparu de l’Arc jurassien
depuis 1970, avant son retour dès
2008 dans le canton de Neuchâtel.
La présence du leste dryade, égale-
ment menacé d’extinction en Suisse,
n’avait pour sa part plus été attestée
à la vallée de Joux depuis 1880 et,
dans le canton, seuls de rares indivi-
dus font l’objet d’observations sur le
Plateau et dans le Jorat.
Le retour du sympetrum danae,
ou sympétrum noir, a également été
favorisé par le réaménagement des
tourbières.
Succès des travaux
de régénération
Les travaux de régénération me-
nés par l’Etat de Vaud dans des tour-
bières de la vallée de Joux ciblaient
plusieurs espèces prioritaires, parmi
lesquelles la leucorrhine à gros tho-
rax. Son observation, celles du leste
dryade et du sympétrum noir au
début de l’été à la Sagne du Campe,
démontrent dès lors le succès de
ces interventions.
Le retour de ces libellules conforte
le Département du territoire et de
l’environnement dans sa volonté de
conduire des opérations visant à
consolider le réseau écologique aux
niveaux suisse et cantonal.
A la vallée de Joux, un nouveau
chantier est ainsi prévu dans la
tourbière de Derrière-la-Côte, sud-
ouest, sur le territoire du Chenit.
Malgré son exploitation jusqu’au
milieu du XXe siècle, ce site, inscrit
à l’inventaire des hauts marais d’im-
portance nationale, abrite encore
23
plusieurs espèces rares et mena-
cées. Les propriétaires et exploi-
tants agricoles concernés ont donné
leur accord pour la réalisation de ce
projet de régénération. Les travaux,
actuellement mis à l’enquête, sont
planifiés pour l’automne. A l’image
des précédents chantiers, ils consis-
teront à l’enfouissement de palis-
sades en madriers de sapin blanc
afin d’obstruer deux anciennes
fosses d’exploitation de tourbe. En
complément, deux fossés de drai-
nage seront comblés à l’aide d’un
mélange de sciure et de copeaux.
Dans le but de limiter les atteintes
au sol tourbeux et de réduire le
nombre de trajets, les matériaux
nécessaires seront acheminés par
hélicoptère et l’entreprise mandatée
pour les travaux travaillera avec des
engins à faible pression au sol.
Cette intervention, qui bénéficie
du soutien de la commune du Che-
nit, est chiffrée à 230 000 francs.
Elle est financée à hauteur de 65 %
par l’Office fédéral de l’environne-
ment, le solde étant pris en charge
par le canton.
24 | CHASSE ET NATURE | n°2 février 2018
25
 Portfolio
26 | CHASSE ET NATURE | n°2 février 2018

L’aménagement des tourbières a permis d’observer le sympetrum danae,

qui avait complètement disparu du paysage de la vallée de Joux. © Photos Alain Maibach

La présence du leste dryade, également menacé d’extinction

en Suisse, n’avait pour sa part plus été attestée à la vallée de Joux
depuis 1880.
 27

FAUNE

Capacité visuelle
des animaux sauvages
| Résumé d’un texte Eva Junker (Wildtier Schweiz) | Photos collection William Dubouloz

LES ANIMAUX SAUVAGES ONT-ILS UNE MEILLEURE VUE QUE LES HUMAINS ? LA RÉPONSE EST À LA
FOIS OUI ET NON. AUSSI BIEN LA PERCEPTION DES COULEURS ET L’ACUITÉ VISUELLE QUE LA CAPACITÉ
À S’ORIENTER DANS LE NOIR ET À PERCEVOIR LES MOUVEMENTS LES PLUS TÉNUS SONT DÉTERMI-
NANTES POUR LES PERFORMANCES D’UNE ESPÈCE.

Les prédateurs doivent pouvoir évaluer les distances et disposer d’une vision stéréoscopique.

T
ous les vertébrés possèdent
le même équipement opti-
que : à savoir l’œil à lentille,
qui se compose de la cornée, de
l’iris, du cristallin, du corps vitré et
de la rétine. Cependant la capacité
visuelle se manifeste de manière
très différenciée au sein du règne
animal.
Une acuité visuelle variable
Le processus de la vision com-
mence au moment où la lumière,
tombant sur des objets, est en par-
tie absorbée et en partie reflétée
par ceux-ci. Les rayons lumineux
reflétés pénètrent dans l’œil ; ils
sont réfractés par le cristallin et la
cornée et finalement absorbés par
les cellules sensorielles au niveau de
la rétine.
Au repos, l’œil des mammifères
est ainsi fait que les objets éloignés
sont vus avec davantage de net-
teté. Lorsque l’objet se rapproche
de l’œil, l’angle d’incidence des
rayons lumineux reflétés se modi-
fie et l’image devient floue. Pour
28 | CHASSE ET NATURE | no 9 septembre 2018
Chez les sangliers, la proportion de cônes (10 %) est particulièrement importante,
ce qui est révélateur d’un mode de vie à l’origine plutôt diurne.
permettre à l’œil de s’accommoder,
de sorte que l’image demeure nette,
les mammifères terrestres ont la ca-
pacité de modifier la forme du cris-
tallin, commandé par un muscle, et
par conséquent son pouvoir de ré-
fraction. Cette capacité de mise au
point diffère selon les espèces. Alors
que les lapins n’en sont pas du tout
capables, les chiens (Canidae) et
les chats (Felidae) y parviennent
dans une faible mesure. Quant à
l’œil des ratons laveurs, il est aussi
performant que celui de l’homme.
Photorécepteurs :
les bâtonnets pour l’obscurité,
les cônes pour les couleurs
Afin que les rayons lumineux re-
flétés par un objet puissent être
convertis en image, ils doivent être
captés et traduits en signaux intel-
ligibles pour le cerveau. Ce sont les
cellules que l’on appelle photoré-
ceptrices, ainsi que les cellules ner-
veuses situées en aval de la rétine,
qui s’en chargent.
Il existe deux types de cellules
photoréceptrices : les bâtonnets et
les cônes.
Les bâtonnets sont particulière-
ment sensibles à la lumière et se
prêtent donc bien à la vision crépus-
culaire. Par contre, ils ne permettent
pas de distinguer les couleurs, et
l’image qu’ils traduisent est unique-
ment en noir et blanc. Les cônes qui
sont équipés de pigments visuels dif-
férents permettent, eux, de perce-
voir les couleurs. Cependant, comme
ils sont près de mille fois moins sen-
sibles à la lumière que les bâtonnets,
ils ne fonctionnent de manière opti-
male qu’à la lumière du jour.
En principe, la proportion de bâ-
tonnets dans la rétine est nettement
supérieure à celle des cônes. Chez
les ongulés, les bâtonnets repré-
sentent même plus de 90 % des cel-
lules sensorielles. Dans l’obscurité,
leur vision est ainsi jusqu’à cent fois
supérieure à celle de l’homme.
Les espèces sauvages qui sont plu-
tôt diurnes ou crépusculaires ont
davantage de cônes capables de per-
cevoir les couleurs que les espèces
essentiellement nocturnes. Chez les
sangliers par exemple, la proportion
de cônes (10 %) est particulièrement
importante, ce qui est révélateur
d’un mode de vie à l’origine plutôt
diurne. Les carnivores crépusculai-
res ou nocturnes présentent, selon
les espèces, une proportion de cônes
située entre 1 et 4 %.
Une perception variable
des couleurs
Le nombre de couleurs qu’un
animal peut distinguer dépend des
types de cônes différents dont il
dispose. L’homme possède, quant à
lui, trois types de cônes distincts qui
sont chacun sensibles à des ondes
lumineuses différentes, dans les do-
maines du bleu, du vert et du rouge.
Ainsi, nous pouvons percevoir les
couleurs du spectre lumineux, du
violet au rouge.
En revanche, la plupart des ongu-
lés, des prédateurs et des rongeurs
étudiés ne possèdent que deux ty-
pes de cônes : un récepteur d’ondes
courtes qui couvre le domaine de
l’ultraviolet au bleu et un autre qui
couvre le domaine du vert au jaune.
Le récepteur du rouge manque à
la plupart des mammifères. C’est
pour cette raison qu’ils ne peuvent
percevoir ni la couleur orange – qui
est justement celle que nous distin-
guons le mieux et que nous utilisons
pour les vêtements de signalisa-
tion – ni les autres tons de rouge.
Un paysage de cultures et de forêts
est perçu par les animaux sauvages
dans des tons bleus dominants.
Comment les animaux nocturnes
peuvent-ils néanmoins distinguer
les couleurs, alors que «la nuit tous
les chats sont gris» ? Ils parviennent
à faire la distinction entre tons
clairs et foncés : dans le domaine
du spectre qui va du vert clair au
 29

jaune, la sensibilité des bâtonnets de celle de l’homme. Par contre,

– responsables de la vision crépus-
culaire – diminue fortement, alors
que le rouge est simplement perçu
comme très sombre. En revanche,
les bâtonnets réagissent de manière
particulièrement sensible (jusqu’à
huit fois plus que chez l’homme) à
l’énergie lumineuse qui se dégage
des tons bleus à vert foncé. Ces cou-
leurs – et parmi elles le loden vert
des chasseurs – paraissent particu-
lièrement claires aux ongulés dans
l’obscurité.
Surtout ne pas bouger
Malgré les spécialisations men-
tionnées, la capacité visuelle de la
plupart des mammifères reste, en
termes de précision et de percep-
tion des couleurs, bien au-dessous
leur vision crépusculaire, de même
que leur capacité à détecter les
mouvements, sont plus dévelop-
pées. Ce sont des cellules nerveuses
sensibles aux déplacements, si-
tuées dans la zone périphérique de
la rétine, qui sont responsables de
la perception des mouvements les
plus ténus, même à une certaine dis-
tance. Elles ne permettent pas aux clair») qui est également respon-
animaux de distinguer les détails, sable de la brillance des yeux chez
mais par contre elles réagissent au de nombreuses espèces, notam-
moindre changement de position. ment dans la lumière des phares.
Il s’agit d’une couche cellulaire ré-
Amplificateur fléchissante située à l’arrière de la
de lumière résiduelle rétine. Celle-ci réfléchit la lumière
Une autre «invention» facilite pénétrant la rétine, la renvoie sur les
l’orientation des animaux crépus- cellules visuelles, renforçant ainsi
culaires et nocturnes dans l’obscu- le rendement lumineux des cel-
rité : le tapetum lucidum (ou «tapis lules réceptrices. La luminosité,

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30 | CHASSE ET NATURE | no 9 septembre 2018
Chez les ongulés, les bâtonnets représentent même plus de 90 % des cellules sensorielles.
Dans l’obscurité, leur vision est ainsi jusqu’à cent fois supérieure à celle de l’homme.
lorsqu’elle est faible, se trouve ain-
si amplifiée – les animaux peuvent
mieux voir dans l’obscurité. Cet
«amplificateur de lumière rési-
duelle» se retrouve chez toutes les
espèces prédatrices et les ongulés,
à l’exception des sangliers. Comme
le tapetum lucidum ne réfléchit pas
seulement le rayonnement lumi-
neux, mais qu’il le disperse égale-
ment, les animaux qui en sont do-
tés «paient» cette augmentation du
rendement lumineux par une per-
ception plus floue de l’image, et cela
même de jour.
Vision panoramique
Outre l’acuité visuelle et la vision
crépusculaire, c’est avant tout la
capacité à reconnaître ses ennemis
à temps ou à capturer ses proies
avec précision qui détermine le suc-
cès ou l’échec d’une espèce. Ainsi,
il est primordial pour les espèces
proies de surveiller la portion la plus
large possible de leur environne-
ment. Les prédateurs, en revanche,
doivent pouvoir évaluer les distan-
ces et disposer d’une vision stéréo-
scopique. Une telle perception de
la profondeur n’est cependant pos-
sible que lorsque les deux yeux
fixent le même objet ; la perception
du relief implique en effet que les
champs de vision des deux yeux se
superposent. C’est la disposition des
yeux sur la tête qui va déterminer
si les animaux disposent d’un large
champ visuel ou d’une bonne vision
stéréoscopique. Des yeux disposés
sur les côtés de la tête, comme c’est
le cas pour la plupart des animaux
proies, offrent un large champ de vi-
sion, comprenant en partie la zone
située derrière l’animal. La portion
de l’environnement qui peut être
perçue par les deux yeux en même
temps est par contre relativement
restreinte. Lorsque les yeux sont
placés sur le devant de la tête, c’est
l’inverse qui se produit.
Lorsque l’on prend en considé-
ration tous les aspects de la vision
animale, il n’est pas facile de donner
une réponse tranchée à cette ques-
tion, les animaux voient-ils mieux
ou moins bien que nous ? Sous cer-
tains aspects, nous leur sommes sans
conteste inférieurs. Ainsi, les ani-
maux sont non seulement capables
de voir la nuit, ils peuvent également
percevoir les mouvements les plus
ténus et ont même parfois une vi-
sion entièrement panoramique. Néan-
moins, chaque espèce a développé
des performances visuelles particu-
lières, indispensables à sa survie. Et
l’on est encore loin d’avoir dévoilé
tous les secrets de la vision animale.
Les infos
SOMMAIRE
CHASSESUISSE
Championnat suisse
de trompes de chasse
Cinquantième du Musée
suisse de la chasse
Assurance
VAUD
Groupement vaudois
des conducteurs de chien
de rouge : compte rendu de
l’épreuve du 21 juillet 2018
VALAIS
Possibilité d’achat en ligne
du permis de chasse 41
Hommage à Dominique Abbet 41
MÉMENTO
PETITES ANNONCES
PRÉSIDENTS DES SECTIONS
CORRESPONDANTS
ÉPHÉMÉRIDE
31
LE BILLET DU MOIS
Les rencontres
E
lles sont multiples et fréquentes
32 en tous lieux. Elles peuvent
être programmées mais aussi
34 fortuites. Insolites ou ordinaires, éphé-
mères ou interminables, heureuses ou
38
déplorables, aux résultats attendus ou
incertains, les rencontres conditionnent
la vie de tout un chacun. Qu’elles se
réalisent entre quatre z’yeux ou plus,
les rencontres jouent un rôle social
indéniable car de ces entrevues découle
39 l’avenir. Trump, Poutine, Macron ou
autres ténors politiques se réunissent pour décider du futur de la
planète. Mais le simple quidam qui rencontre un de ses semblables
voit aussi son avenir parfois modifié par ce phénomène. Songeons par
exemple à ces rencontres coup de foudre qui transforment radicale-
ment la vie d’un homme et d’une femme. L’importance de les soigner
et de savoir en profiter détermine les effets que l’on peut en tirer.
En profiter pour son bien personnel mais aussi pour celui de son vis-
42 à-vis. En profiter pour véhiculer un message si possible positif. En
profiter pour tenter, si nécessaire, de convaincre son interlocuteur.
43 Le chasseur peut remplir une mission primordiale dans ce domaine.
En période de chasse, il se déplace à travers forêts, pâturages, cam-
44 pagnes ou montagnes, son fusil en bandoulière. Il porte ainsi une
responsabilité supplémentaire par rapport au simple randonneur.
44
Quotidiennement il croise des collègues chasseurs et généralement
45 les échanges se font de manière amicale à l’exception de quelques
incorrigibles qui se croient seuls au monde. Mais souvent, le chasseur
rencontre le promeneur, le cueilleur de champignons ou le touriste.
Ces catégories d’utilisateurs légitimes de la nature ne sont pas tou-
jours habitués à se trouver en présence d’hommes portant arme et
parfois les stigmates de quelques courtes nuits et longues journées
épuisantes. Les plus polis questionnent, les plus hasardeux grognent
et parfois grondent. Alors intervient le rôle essentiel du chasseur pour
expliquer, communiquer et convaincre. Exploiter de telles rencontres
pour transmettre le message de la nécessité d’une chasse réglemen-
tée et dont l’objectif reste celui de maintenir l’équilibre des espèces
sont des opportunités à ne pas rater. Elles contribuent à améliorer
l’image du chasseur et à créer quelques opinions positives supplé-
mentaires. Nous en bénéficierons lorsque des échéances, plus très
éloignées, mettront en jeu l’avenir de la chasse.
Je vous souhaite une saison cynégétique remplie, tout comme votre
gibecière, de belles rencontres.
Chasie
 32 | LES INFOS | no 9 septembre 2018
CHASSESUISSE
Championnat suisse de trompes de chasse
Les infos
L
e 29 juillet au chalet du
Laquex dans la verte
Gruyère, fief des trompes
du pays de Fribourg, l’ASTC
(Amicale suisse des trompes de
chasse) a tenu ses assises sous
la houlette de son président Luc
Jallon avec une organisation
parfaite et surtout amicale par
les sonneurs du lieu.
Les participants ont vécu
une très belle journée, avec
un temps magnifique dans un
cadre idyllique. L’organisation
du concours a été remarquable.
Le manque de sonneurs suisses
a été compensé par les Français
ainsi qu’un groupe de jeunes ve-
nus d’Allemagne, emmenés par
Konstanze Hofinger qui y a créé
son école. Ces derniers ont sur-
pris l’assemblée par la qualité de
leur musique. Un grand bravo !
Les différents concours ont
été jugés par Gauthier Vahé,
Marco Chételat et Raphaël
Ferrando. Pour les modules du
brevet, les examinateurs étaient
Pascal Dromelet, Luc Jallon et
Raphaël Ferrando.
Il a été précisé que les
concours nationaux ou de ré-
gions en France permettent la
qualification pour le champion-
nat international qui doit avoir
lieu au mois d’août en France.
Brevet du sonneur classé
- Billieux Patrick
Classement du championnat
Concurrents
des 1re, 2e et 3e catégories
01 Grégory Leveillé-Nizerolle
02 Marco Chételat (meilleur
sonneur suisse)
03 Ex aequo Konstanze Hofin-
ger, Raphaël Dromelet, Roger
Gilbert
Catégories 4 et 5
01 Michael Cart
02 Pascal Dromelet (meilleur
sonneur suisse)
03 Timothée Dromelet
04 Vincent Hofinger
05 Valentin Queloz
06 Luc Jallon
07 Patrick Billieux
08 Jutta Langendorfer
09 Veronika Koch
10 Julia Steiner
11 Maria Hofinger
Classement des duos
01 Dromelet Pascal - Dromelet
Raphael
02 Hofinger Konstanze - Gilbert
Roger
 33

03 Hofinger Vincent - Hofinger Classement des trios junior (10 ans) candidat aux
Maria 01 Dromelet Pascal - Dromelet modules du brevet.
04 Queloz Valentin - Cart Raphaël - Dromelet Timothée Les prix judicieusement choi-
Michael 02 Hofinger Konstanze - Hofin- sis ont été distribués sous forme
05 Queloz Valentin - Billieux ger Vincent - Gilbert Roger de morceaux de gruyère, ce qui
Patrick 03 Messerli Benoit - Jallon Luc - n’est pas étranger à la région !
06 Queloz Valentin - Studer Dromelet Raphaël En guise d’anecdote, la famille
Gérard 04 Cudré-Mauroux Adrien - des Dromelet est rentrée à L’Eti-
07 Koch-Sappl Veronika - Robadey Jean-Pierre - vaz avec 7 kg de fromage. Il ne
Steiner Julia Guisolan Paul manquait plus grand-chose pour
08 Dorthe Philippe - Gothuey 05 Queloz Valentin - Billieux qu’ils repartent avec une meule !
Adrien Patrick - Guisolan Paul Ils n’ont peut-être pas osé...
09 Cudré-Mauroux Adrien - 06 Jallon Luc - Gothuey Adrien - Un grand merci à tous les par-
Robadey Jean-Pierre Messerli Benoit ticipants et surtout aux orga-
10 Macheret Pius - Jallon Luc nisateurs et leur président, en
11 Billieux Patrick - Studer La récompense de la journée espérant récidiver l’an prochain
Gérard a été attribuée à Pius Macheret, dans l’esprit de la promotion de
12 Robadey Jean-Pierre - vétéran (82 ans) qui a concouru ce bel instrument.
Eberlin Jean-Luc en duo, et à Vincent Koch-Sappl, Jean Fournier

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 34 | LES INFOS | no 9 septembre 2018

CHASSESUISSE

Cinquantième du Musée suisse de la chasse

Le 26 mai dernier, le groupe de cors de chasse Jagdhornbläservereinigung
Oberaargau / Falkenstein, sous la direction d’Aloïs Kissling, a accueilli la soixantaine
de participants à la 51e Assemblée générale de la Société du Musée suisse de
la faune et de la chasse qui s’est tenue au château de Landshut, à Utzenstorf BE.
Cette assemblée a revêtu un caractère particulier : le 50 e anniversaire de la société
Les infos

a été commémoré et un nouveau président a été élu en la personne de Rolf Zingg.

E
n début d’Assemblée Les éléments principaux en • En 2017/2018, la Société du
du Musée, le président sont : Musée suisse de la faune et
Sébastien Baumann • L’ouverture de la saison a lieu de la chasse a participé à trois
souhaite la bienvenue à l’invitée traditionnellement le jour de la événements très importants :
du jour, la Fondation Schloss Fête des mères. Les membres l’Assemblée générale du
Landshut, représentée par son qui étaient présents en 2017 Conseil international pour la
président Hans-Ruedi Saxer et ont été chaleureusement ac- conservation du gibier (CIC)
son directeur Rudolf v. Fischer. cueillis par le président de la à Montreux, la Foire de la
Il appartient au président de la Fondation Schloss Landshut chasse et de la pêche à Coire
fondation H.-R. Saxer d’informer dans la nouvelle salle d’expo- et l’exposition Chasse - Pêche
l’Assemblée sur les activités de sition temporaire – ancienne- - Tir à Berne.
Schloss Landshut. Cette der- ment «grenier à blé» dont la • A mi-2018, Sébastien Bau-
nière est devenue membre de restauration est achevée. mann est devenu le nouveau
«Berner Schlösser» (association
des châteaux bernois). Cette
adhésion induit une reconnais-
sance accrue, donc plus de
moyens et une plus grande no-
toriété, ainsi que de meilleures
opportunités de publicité. Elle
fait suite à une décision de la
Direction de l’instruction pu-
blique du canton de Berne qui a
adopté une nouvelle stratégie et
a classé le château de Landshut
en tant que musée d’importance
régionale.
H.-R. Saxer remercie enfin la
Société du musée pour sa bonne
coopération et lui souhaite plein
succès dans ses activités.

Ultime rapport présidentiel

Le rapport annuel du prési-
dent Sébastien Baumann était
joint à l’invitation à l’Assemblée.
 35

président de la Fondation Schloss Landshut et a

présenté sa démission de président de la Société
du Musée de la chasse afin d’éviter de potentiels
conflits d’intérêts.

Nomination d’un nouveau

président
Sébastien Baumann présente alors brièvement le
nouveau président Rolf Zingg, ancien directeur du
Kursaal d’Interlaken et chasseur, de Wilderswil BE.
Ce dernier est élu par acclamation et accepte
son élection. Le président sortant le félicite et lui
souhaite bonne chance.
Adrian Zumstein, vice-président de la société
et représentant de ChasseSuisse, rend hommage
à Sébastien Baumann qui a été élu au comité en
2005 et qui a présidé la société depuis 2006. Pen-
dant son mandat, une révision des statuts a eu
lieu, l’exonération fiscale a été réalisée, la présence
sur Internet a été confirmée et le renouvellement
de l’exposition temporaire a été décidé. Adrian
Zumstein propose de le nommer membre hono-
raire, ce qui est accepté par une acclamation nour-
rie. Sébastien Baumann se sent très honoré et, très
ému, remercie l’Assemblée de cette attention.

Exposition temporaire remarquée

H.-R. Saxer recommande l’exposition tempo-
raire Rouge à lèvres et cartouche - Des femmes
conquièrent la chasse. Parmi les chasseurs, la pro-
portion de femmes a sensiblement augmenté ces

Les infos
dernières années. Un phénomène de mode ? Une
modernisation de la corporation des chasseurs ?
L’opportunité de dialoguer avec les non-chasseurs ?
L’exposition remet en cause des clichés, révèle un
autre contexte et nous invite à une visite riche en
expériences.
En 2019, l’exposition temporaire nous contera
l’histoire du château de Landshut.

Situation financière acceptable, sans plus

Le rapport de caisse pour 2017 est présenté et
commenté par le caissier Charles Lehmann. Des
dons pour un montant de CHF 10 490.– ont été
reçus, ce qui a permis d’obtenir un meilleur résul-
tat financier que celui budgété.
Malgré tout, les dépenses excédentaires s’élèvent HUNTER PRO
à CHF 2488.18. Un couteau pour la chasse
Après avoir entendu le rapport des vérificateurs fait sur mesure
qui recommandent l’approbation des comptes,

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 36 | LES INFOS | no 9 septembre 2018

l’Assemblée en donne décharge

au caissier et le remercie pour
son excellent travail.
L’Assemblée décide ensuite de
ne pas modifier les cotisations
annuelles :
• Membres individuels CHF 50.–
• Membres collectifs CHF 100.–
• Membres à vie CHF 500.–
Puis Charles Lehmann expose
Les infos

le budget qui se présente avec

un excédent de dépenses de
CHF 7100.– et qui est approuvé
à l’unanimité. Pour un budget
équilibré, il est indispensable de
recruter de nouveaux membres
et de développer de nouveaux
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rapporte sur l’état de la biblio-
thèque de la chasse qui ne cesse
d’augmenter en nombre de
livres. Son espace en devient
précaire et sa réorganisation
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«doublets» ont été vendus. Anna
Hofer attire l’attention de l’As-
semblée sur la bibliothèque en
ligne où on peut consulter la liste
des «doublets» disponibles. Mais,
bien sûr, les visites personnelles
sont attendues avec intérêt ! En-
fin, un appel aux membres pour
se défaire des livres dont ils n’ont
plus besoin est lancé.
Clôture
Après l’Assemblée, Christian
Stauffer, directeur de Réseau
des parcs suisses, a donné une
conférence intitulée «Peut-on
réintroduire le bison dans le
Jura suisse ?» JPB
 38 | LES INFOS | no 9 septembre 2018

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VAUD

Groupement vaudois des conducteurs de chien de rouge :

compte rendu de l’épreuve du 21 juillet 2018
Le samedi 21 juillet 2018,
LIBERTE
ET
PATRIE
le Groupement vaudois
des conducteurs de chien
de rouge (GVCCR) a organisé
une épreuve de recherche au
sang dans les forêts du Revers
de Rougemont.
L’épreuve certificative com-
porte plusieurs exercices. Le
premier consiste à faire quêter
son chien dans un carré de
20 mètres de côté afin qu’il y
repère un anschuss (lieu précis
du tir d’un animal) puis, suite au
travail du chien, le conducteur
doit indiquer aux juges la direc-
tion de fuite de l’animal.
Le deuxième exercice consiste
en une piste de 500 mètres
de long environ, posée douze
heures avant avec un décilitre
de sang de cerf et comportant
deux angles droits, deux points
odorants et un lit de blessé.
Le dernier exercice permet
d’évaluer l’obéissance du chien,
le rappel, la marche au pied
libre ou en laisse et la dépose
(coucher libre). Le conducteur
dépose son chien, s’éloigne de
lui et quitte le champ de vision
du chien pendant environ deux
minutes. Le chien doit rester
sage, ne pas se déplacer ou
aboyer.
Lors de cette journée, six
équipages se sont présentés à
cette épreuve. Malheureuse-
ment seuls deux équipages l’ont

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 40 | LES INFOS | no 9 septembre 2018
Les infos
passé avec succès et deviennent
équipage de chien de rouge.
Il s’agit de Messieurs Jean-
Claude Givel et sa chienne Tina,
teckel à poil dur, ainsi que
Stéphane Mettraux et son chien
Newton, braque hongrois.
Le comité du GVCCR félicite
ces deux nouveaux conducteurs
pour leur engagement et la réus-
site de ces examens.
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Aloïs PERISSET
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1618 CHÂTEL-SAINT-DENIS
Tél.: 021 948 87 07 – Natel: 079 397 32 38
Grâce aux organisateurs, ce
fut une très belle et enrichis-
sante journée. Le GVCCR
remercie chaleureusement
Denis Schwitzguébel, chef de
piste, qui a préparé des magni-
fiques pistes, dans un environ-
nement idéal, ainsi qu’Andreas
Henchoz et famille qui nous ont
régalés lors du repas. Remercie-
ments également aux juges
MM. Yves Pochon, Denis Com-
bremont, Eric Bulliard et
Christophe Remy.
Michael Thomi et Fabrice
Haldemann ont suivi l’épreuve
en tant qu’aspirants-juges
afin de pouvoir fonctionner
comme juge lors de prochaines
épreuves.
Le comité du GVCCR
Chien d’Oysel allemand /
Deutscher Wachtelhund
Responsable de l’élevage en Suisse
et information sur la race:
Anton Moser, 3425 Willadingen
Tél. 034 413 15 26 – www.wachtelhund-klub.ch
 41

VALAIS

Possibilité d’achat en ligne du permis de chasse

Le Service de la chasse,
de la pêche et de la faune
(SCPF) permet aux chas-
seurs depuis fin juillet de com-
mander leur permis directement
sur Internet.
En coopération avec le Ser-
vice informatique, le SCPF a
développé une offre en ligne
afin de permettre aux chasseurs
de commander et de payer leur
permis de chasse sur son site:
www.vs.ch/web/scpf. Une fois la
commande effectuée sur Inter-
net, le carnet de contrôle et
les fournitures seront expédiés
comme d’habitude par cour-
rier. A noter qu’il sera toujours
possible d’obtenir son permis à
l’aide du formulaire personnalisé
ad hoc envoyé par poste aux permis de chasse sont délivrés
nemrods du canton. en Valais.
Une deuxième phase de déve-
loppement est planifiée afin qu’à
terme les chasseurs puissent
établir eux-mêmes leur permis
après l’inscription en ligne. De
plus, le carnet de contrôle ac-
tuellement en vigueur sera rem-
placé par une application mobile
permettant l’enregistrement
électronique des animaux abat-
tus, à l’aide d’un smartphone
ou d’une tablette, directement
sur le terrain. L’introduction de
cette application mobile sera
coordonnée avec le prochain
arrêté quinquennal de la chasse
(2021-2025). Chaque année,
quelque deux mille sept cents

Hommage à Dominique Abbet

Le 12 avril 2018, sa famille, son groupe de chasse
et de nombreux amis ont accompagné Dominique
Abbet, dit Tic, vers les chasses éternelles. Ce fut un jour
de grande tristesse pour tous car un grand chasseur et
un homme bon nous avait subitement et discrètement
abandonnés.
Même si, par modestie, il le contestait, Dominique
était le chef et pilier de notre groupe de chasse. Et der-
rière un physique puissant et parfois rugueux se dissi-
mulait un être inquiet et sensible aux autres, à ses amis
en particulier.
Grand organisateur de nos chasses aux chevreuils,
combien de fois l’avons-nous retrouvé « dévasté », suite
à une nuit sans sommeil parce que, la veille, tout ne
s’était pas déroulé comme il l’espérait.
Rigoureux, il n’imposait jamais son point de vue. Il
était amoureux de ses chiens, et nous ne l’avons jamais
vu, en plus d’une décennie, maltraiter un de ses auxi-
liaires, qui l’adoraient.
Abstinent depuis de longues années, il était souvent
le premier à fêter un succès ou une rencontre en ou-
vrant une bouteille.
Discret sur sa vie de famille, nous pouvons assurer
que son épouse, Marie-Noëlle, et ses enfants étaient
son port d’attache et sa joie de vivre.
Depuis ce jour, les chevreuils du Levron sont aussi
orphelins.
Son groupe de chasse
42 | LES INFOS | no 9 septembre 2018

Mémento du chasseur
06.09.18 Conférence « La magie de la migration des oiseaux lors de la traversée Morges
du détroit de Gibraltar », par Dora Zarzavatsaki, 20 h à Beausobre
14.09.19 Le brame du cerf dans les bois de Versoix, par Gottlieb Dändliker, Versoix
organisé par le Cercle des sciences naturelles Nyon - La Côte.
Inscription auprès de wendy.strahm@gmail.com
04.10.18 Conférence « Séjours en Antarctique: l'émerveillement au service de Morges
la science », par le Groupe ornithologique et des sciences naturelles
de Morges et environs. Théâtre de Beausobre
13.10.18 La flore sauvage des vignes autour de Chexbres.
Excursion guidée gratuite avec la botaniste Françoise Hoffer-Massard. Chexbres
Rendez-vous à 9 h 40 à la gare de Chexbres-Village
27-28.10.18 Exposition de champignons organisée par l’Union vaudoise des sociétés Cossonay
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Signature :
 44 | LES INFOS | no 9 septembre 2018
Présidents
DIANA ROMANDE : Pascal Pittet
Chemin Clos-du-Moulin 21, 1677 Prez-vers-Siviriez
Tél. 079 251 63 92 – president@dianaromande.ch
CHASSE SUISSE : Hanspeter Egli
Arneggerstrasse 36, 9204 Andwil
Tél. 071 380 08 10 – 079 416 14 55
FRIBOURG : Anton Merklé
Alpenweg 9, 3186 Düdingen
079 634 52 62 – anton.merkle@hin.ch
Les infos
GENÈVE : Eric Schweizer
Route de La Gara 41, 1254 Jussy
Tél. 022 759 17 66 – 079 287 85 17
JURA : Jean-Luc Berberat
Sous-la-Forêt 2, 2853 Courfaivre
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NEUCHÂTEL : Jean-François Sunier
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Chalet Les Dailles, 1943 Praz-de-Fort
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Planafaye 118, 1752 Villars-sur-Glâne
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ASTC : Luc Jallon
Montborget 116, 1489 Murist FR
Tél. 026 665 01 32 – luc.jallon@gmail.com
CCA : Michel Yerly
Praz Derrey 162, 1745 Lentigny
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Gisibachstrasse 10, 6405 Immensee
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Ch. du Grand-Bois 28, 1000 Lausanne 26
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Seestrandweg 66, 3234 Vinelz
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46 | CHASSE ET NATURE | no 9 septembre 2018
A. P. Caestecker, Domaine du Château de la Vigne, Bondues
Bécassine sur toast au foie gras
poêlé et sa sauce au vin
Sauce marchand de vin
Faire suer les échalotes ciselées
dans 10 g de beurre. Déglacer au
vin rouge et faire réduire d’un
quart. Ajouter le reste du beurre
bien froid coupé en petits dés et
porter à ébullition jusqu’à liaison.
Assaisonner de sel et de poivre.
Mélanger puis réserver la sauce.
Bécassine
Plumer la bécassine à sec, pas-
ser au chalumeau et laver à l’eau
froide, sécher et vider soigneu-
sement. La cuire dans la poêle
a feu moyen avec un filet d’huile
d’olive complété de 40 g de beurre
et d’une branche de romarin. L’ar-
roser en continu pendant 3-4 mi-
nutes du beurre fondu avec une
cuillère à soupe pour saisir la chair
et obtenir une légère coloration.
Déposer la bécassine sur grille à
mi-hauteur dans le four (160°)
pendant 3 minutes pour finir la
cuisson.
Accompagnement
Faire griller la tranche de ba-
guette et réserver. Poêler sans
ajout de matière grasse l’escalope
de foie gras cru sur feu vif 1 mi-
Ingrédients pour 4 personnes
1 bécassine
1 tranche de baguette
1 escalope de foie gras cru
40 g de beurre
1 brin de romarin
huile d’olive
Sauce
3 échalotes
10 cl de vin rouge
40 g de beurre
poivre du moulin
fleur de sel
nute par face (le cœur doit rester
ferme).
Dressage
Déposer le toast, puis l’escalope
et finir avec la bécassine. Verser la
sauce marchand de vin préalable-
ment réchauffée sur l’ensemble.
Ajouter une pincée de fleur de sel
et un tour de moulin à poivre. As-
tuce décoration : avant montage,
tirer sur l’assiette deux traits en-
trecroisés de crème de balsamique
pour un visuel raffiné. Après dres-
sage, déposer quelques herbes
fraîches pour une touche colorée.
 no 9 septembre 2018 | CHASSE ET NATURE | 47

JEU

L’intrus­­
Le thème de ce mois, les animaux sauvages, un intrus s’est glissé parmi eux.
Trouvez-le selon la définition : le roi du ronron.
| Par Marie-Christine Chèvre-Maillard

16 lettres
desman des Pyrénées

15 lettres
petit rhinolophe

14 lettres
murin des marais, lapin de garenne

11 lettres
pipistrelle, barbastelle

10 lettres
musaraigne, polatouche

9 lettres
campagnol, muscardin

8 lettres
hérisson, écureuil, marmotte, ragondin,
surmulot, sanglier

7 lettres
noctule, hamster

6 lettres
lièvre, castor, souris, renard, putois, fouine

5 lettres
taupe, magot, lérot, mulot, renne, raton,
vison, bison, isard, morse
Solution au prochain numéro

4 lettres
loir, loup, lynx, cerf, daim, élan, ours

3 lettres
rat

Solution du mois d’août

Fauconnerie, mycologie, dionée, fosse, passager, prédateur, refuite, strongylose, lièvreteau, sonner, bredouille, leurre,
tonnerre, dortoir, couronne, faisandeau, lunette, perchis, nuisibles, douille, écoqueter, papillotée, serres, lice, drilling,
ramier, faon, suif.

Si la fleur de pissenlit se replie, pluie.