Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
LA SUITE D'HOl\'IÈRE
Il a été tiré de cet ouvrage :
100 exemplaires sur papier pur fil Lafuma
numérotés de 1 à 100
OOLLEOTION DES UNIVERSITtS DE FRANOE
Publih SON.1 1, palroflllg, d4 l'ASSOCIATION GUILLAUME BUD.13
QUINTUS DE SMYRNE
LA SUITE D'IIO~IÈRE
TOME Il
LIVRES V-IX
FRANCIS VIAN
Profuseur d l'Université de Clermont-Ferrand
PARIS
95, BOULEVARD RASPAIL
1966
Conformément aux statuts de l'Association Guillaume
Budé, ce volume a été soumis à l'approbation de la
commission technique qui a chargé M. Jean Marlin
d'en faire la révision el d'en surveiller la correction en
collaboration avec M. Francis Vian.
1. COOICES DEPBRDITI.
Codices primarii.
C Cantabrigiensis Corporis Christi coll. 81 {ante
a. 1468).
D Ambrosianus D 528 inf. (a. 1452-1462).
M Monacensis gr. 264 (s. XVI in.).
M1 librarii correctiones uel uariae
lectiones.
M I recentioris manus (i. e. G. Hardt)
correctiones.
P Parrhasianus uel Neapolitanus gr. II F 10
(s. XV ex.).
P1 librarii correctiones uel uariae
lectiones.
P 1 recentioris manus correctiones (ex
Aldina sumptae ?).
Q Barberinus gr. 166 (a. 1476).
U Urbinas gr. 147 (ante a. 1476).
X SIGLA
Codicesrecenliores.
B Bruxellensis gr. 11.400 (s. XVI).
E Scorialensis l: II 8 (circ. a. 1491).
L Neapolitanus gr. II E 24 (circ. a. 1460-1465).
N Neapolitanus gr. II F 11 (circ. a. 1460-1465).
Nr codicis deperditi stirpis Y lectiones,
quae in marginibus uel supra Iineas
codicis N inscriptae sunt.
R Vindobonensis phil. gr. 5 (circ. a. 1460-1465).
V Marcianus gr. Z 456 (538) (ante a. 1468).
1
Lasc. Constantini Lascaridis emendationes quae in
Matritensi 4566 (a. 1464-1465) leguntur.
Lasc. Constantini Lascaridis emendationes quae in
1
Matritensi 4686 (a. 1496) leguntur.
Ald. editio princeps in aedibus Aldorum edita, Venetiis
(1504 uel 1505).
Basil. editio Basileensis {1569).
LIVRE V
2
8 LIVRE V
parce qu'il est dans l'Iliade l'un des chefs les plus
braves et l'un des principaux membres du Conseil 1•
Le poète a certainement innové sur un autre point,
qui est essentiel 1 . Le débat juridique n'est légitime que
s'il se déroule devant les Grecs : c'est le cas chez
Antisthène et chez OvidP et il devait en être de même
dans l' Hopldn crisis d'Eschyle, bien qu'on ait souvent
admis le contraire depuis Welcker 8• La version dite
de l' Élhiopide ne laisse aucune place à des plaidoyers• ;
mais Quintus n'a pas voulu sacrifier un thème qui
jouissait depuis longtemps d'une grande faveur chez
les Tragiques et chez les rhéteurs 1 • C'est ce qui fait
écrire à Eustathe: « Quintus arrange le procès dans son
œuvre en y introduisant un élément rhétorique•.•
r_ Jd Sur les sources de cet élément
.... P1a oyers.
ét ranger au r é ci·t principal, nous
disposons d'une information précise. On a reconnu
1. •Aµ.,:Tp<>Cm)t;
est. l'êplt.hète de Theraite en B 212.
2. Dans les v. 186b-217. Les développements qui précèdent ou
qui suivent constituent l'exorde et la péroraison.
3. Cl. Libanios, Laudationu, n, 9 (Fôrster, t. vin, p. 229) :
lp' OWÂ&"(SLV IJ.hlxŒV&;,npœ-ruLV8~oô "tOLOU'rot;; Ovide, Mttam.,
x1n, 361-369, connait auui ce lieu commun, mais il lui donne
une importance moindre.
4. Le parallélisme est remarquable : 268-276 <'-' 200-210 ;
275-281 N 211-214 ; 282-284 C'-' 214-217 j 285-286 N 218-222 j
287-289 N 229-234 ; 290 N 236-236. Ulysse ne répond pas aux
v. 222-228; il ne fait. non plus aucune allusion aux Anlthomtrica
(v. 186-199), évidemment parce que Quint.us connaissait mal
ces événements.
6. Sthiopide, fr. 2 Allen; cf. A. Severyns, Cycle ,pique {1928),
324-328. Le suicide était pour Ajax une manière de se venger des
Grecs : cf. encore Soph., Aja:e, 836 u., et M. Delcourt, Rev. Riat.
Rd., 1939, eux, 164-171.
14 LIVRE V
1. Sur le rôle Joué par le Destin, cf. p. 39, n. 6 (N. C., p. 209),
et Notice, p. 15, n. 2.
2. Quintus imite Apoll. Rhod., Argon., 1, 1340·1342, qui est
lui-même tributaire de X 169-161.
3. Ulysse manifeste la même compassion pour son rival dans
l'Odyssée (À 648 ss.), chez Sophocle (Ajax, 1316-1373) et chez
Philostrate (Hérolque, xn, 3, p. 187 Kayser). Quintus s'inspire
surtout d'Homère : v. 577-581 ('\,) À 548; v. 681 s. ('\,)À 658-560.
Il renouvelle le thème en insérant un lieu commun sur les méfaits
de la colère et des sentiments excessifs qui lui a été suggéré par
À 664 ; dans les v. 596 s., il reprend jusque dans les termes la
sentence de 111, 8-9.
42 LIVRE V
L'ARRIVÉE D'EURYPYLE
NOTICE
•
• •
Les traditions varient beaucoup
Le Jfne Vl:
au sujet de l'ambassade à Scyros.
cr) t'cruem.bJ'9 D'ordinaire, l'envoi des députés est
adJNnne.
décidé à la suite d'une prophétie
du devin Hélénos que les Grecs avaient réussi à capturer
ou à gagner à leur cause 1 • Quintus rejette beaucoup plus
tard le rapt du fils de Priam : celui-ci est prédit par
Héré en x, 346-349 et il interviendra dans le laps de
temps qui s'écoule entre les livres XI et XII 1 • C'est donc
à Calchas, le devin attitré des Grecs, qu'il appartient
de révéler la volonté des dieux'. Outre cette version,
Tzetzès en mentionne deux autres où les prophéties
n'ont pas de place : certains, à l'en croire, prétendaient
que Néoptolème avait été envoyé par Thétis I ou qu'il
avait rallié le camp grec de sa propre initiative•.
Pour introduire la prophétie de Calchas, Quintus
imagine une assemblée sur le modèle des trois Peirai
1. Cf. T 161.
2. La hàte est rendue par une anacoluthe : cr. nos Rtcherchu
,ur lu Poathom., 148, et comparer avec QS, xuI, 64-65.
3. Les v. 98-106 s'inspirent du départ de Télémaque : 98·99
N ~ 389-390 j 100 N ~ 416, 419 j 103 N ~ 419; 105 N ~ 429
(= A 483). Pour le v. 104, cf. , 104.
4. Les manuscrits orthographient -rputC1> et ffTpuy@c; en 1v,
248 j VI, 109; VU, 331 ; X, 326 j XIII, 107 j XIV, 36 (P), 265 j
-rpltc.>et u-rp,y&>,ne sont attestés quten xu, 431, et x1v, 36 (H).
Saur en x, 326, où -rpu~c.vest garanti par Homère (I 311),
nous généralisons la forme en -c.- qui semble plus correcte. Mais
il se peut que Quintus ait préféré rautre forme, de même qu'il
orthographie 3opux-nrroç,malgré Homère.
72 LIVRE VI
mais il est allaité par une biche ; quant à la mèTe, elle est vendue
à l'étranger et devient l'épouse du roi de Mysie, Teuthras. Plus
tard, Télèphe retrouvera sa mère grA.ce à l'oracle de Delphes et
succédera à Teuthras. Cette légende a été traitée au théâtre,
notamment par Sophocle dans les Aliades; cf. aussi Diod. Sic.,
1v, 33; Hygin, Fables, 99-100; et surtout Apollod., Bibl., n, 7, 4;
111, 9, 1.
1. Sur cette description de Troie qui repose en partie sur Z
313-317, et. nos Recherchu sur les Posthom., 118 s. ; on ne relève
que de lointnines analogies avec la visite d'~née sur le futur
emplacement de Rome, dans Virg., 2n., v111, 337-348.
2. Les v. 151-155 sont un développement de Z 323-324.
n
a. cr. 629-632.
4. Les Cétéens sont menUonnés par Homère en ). 521 ; leur
nom a donné lieu dans l'antiquité à de nombreuses discussions
74 LIVRE VI
1. Cf. E~488. Le texte des v. 449 s. peut être conservé: cf. nos
Recherchu, 198, 202 s.
2. Cf. QS, 11, 76 s. Sur ce lieu commun, cf. cl-deBBUBp. 20,
n. 3 (N. C., p. 203 se.).
3. Agamestor est un héros local honoré à Héraclée du Pont :
Apoll. Rhod., n, 850 (et schol. au v. 844) ; cf. Ph. Kakridis,
K61.~ l:µupvcxioç, 134. Des Troyens nommés Cleitos sont
mentionnés plusieurs fois: 0 445; Hygin, Fablu, 115.
4. Selon Conon, Narr., 2, Pronoé est une Nymphe lycienne,
épouse de Caunos et mère d' Aigialos.
6. Ce cours d'eau est inconnu; mals on peut en rapprocher
le nom du promontoire du Nymphaion, voisin d'Héraclée, et
celui de l'historien d'Héraelée, Nymphis. Apollonios menUonne
86 LIVRE VI
1. Cf. X 467.
2. La mort d'Ajax fils d'Ollée sera contée au livre XIV.
Notre passage réutilise un épisode du livre III (v. 332-340).
3. Les Atrides sont encerclée comme Ulysse en A 401-425.
Homère compare le guerrier à un sanglier cerné par des chasseurs
et des chiens ; l'image est renouvelée ici grêee à une allusion
anachronique aux combats de gladiateurs contre les fauves,
89 LIVRE VI
L'ARRIVÉEDE NÉOPTOLÈME
NOTICE
11
96 LIVRE VII
1. QS, vn, 179 88., 220 88., 288 ss., 668 s., 701 BB. Ce laconisme
est moins aenalble dans lee livres suivants. Néanmoins la longueur
moyenne dee dix-neuf discours attribués à Néoptolème dans
l'ensemble du poème n'excède pas six vers.
2. Quand son cocher lui montre Déiphobe dans la mêlée
(1x, 227-229) et l'encourage en ajoutant que celui-ci a déjà fui
devant Achille, Néoptolème ne r~pond rien (v. 230) et se borne
à faire presser l'allure de l'attelage.
LIVRE VII
1. cr. M 430 8.
2. L'expreeslon ne doit pas être entendue au sens strict;
car, chez Quintus comme chez Homère, les combats &'inter-
rompent la nuit.
3. Les v. 151-164 comportent plusieurs rappela du livre I :
153-155 N I, 785-788; 158 8. N I, 814 9. j 159 B. N 1, 821 8. j
161 N 1, 820 s. ; 162 N 1, 632. Quintus se souvient aussi de la
trêve du chant VII de I' lliade: 152 s. N H 376. Le motif sera
repris au livre IX (v. 33-36).
4. Cf. QS, v, 575. Sur les difficultés que les v. 148-168 soulèvent
du point de vue de la chronologie, voir la Notice, p. 95-96.
112 LIVRE VII
1. Pour cette Image, cf. Z 506-511 (d'ofl Virgile, 2n., x1, 492-
497) ; Apoll. Rhod., 111, 1259-1261 ; IV, 1604-1608; QS, IV, 609-
515, 648-660.
2. Pour la forme ffTpLyii>-rœ,
cf. p. 71, n. 4.
3. Qulntus considère ici xmœµ.œLcomme une forme de 7tmlJ4L,
•voler», par analogie avec mciµ7lv; on retrouve peut-être la
même interprétation en r, 298 ; 111, 650 ; vin, 65. Ailleun
(111, 367; V, 570; VI, 496; XI, 114; XIII, 464, 542; XIV, 25), )a
forme garde sa valeur normale de parfait passif de m-rcivvuµ.L.
On pourrait corriger dans notre passage en m:pLbnu-rœL,car le
parfait s'explique mal; mais il ne semble pas que Quintus use
du verbe (ma.µ.a.L,qui est rare et tardif, bien que les manuscrits
l'attestent en 1, 298.
4. On peut rapprocher de cette comparaison : B 311-316 ;
119 LIVRE VII
1. cr. ~ 420-421.
2. Cf. t. 1, p. 141, n. 6 (N. C., p. 176).
3. L'une des sources de Quint us devait mentionner que les
Grecs faisaient à Néoptolème le récit des exploits accomplis
par son père : Dictys, 1v, 16 (cf. ci-dessus, p. 61, n. 3) ; Stace,
Silvu, v, 2, 150-151.
4. Nouveau zeugma: cf. p. 119, n. 5.
6. cr. Apoll. Rhod., 1v, 1680, et peut-être A 237.
6. Il doit s'agir d'une expression proverbiale : une mère est
toujours inquiète, même lorsqu'elle a peu de 1aisons de l'être.
7. Souvenir d'Apoll. Rhod., 1, 680 s. ; cf. Notice, p. 102, n. 3.
121 LIVRE VII
450 du Pélion ... >; malgré son énormité, ses mains enlèvent
sans peine cette lance encore tout assoiffée de sang 1 •
Les Argiens qui l'aperçoivent ne peuvent, malgré leur
envie, aller à ses devants ; car, tout le long du mur,
ils peinent dans le lourd tumulte du combat. Parfois,
sur le grand large, des marins ragent d'être retenus sur
une île déserte, loin des hommes : les bourrasques d'un
vent contraire les retiennent prisonniers pendant de
longs jours ; les malheureux 2 vont et viennent. autour
460 du navire 3 , cependant que les vivres s'épuisent; ils sont
presque à bout de force, lorsque soudain se lève le chant
sonore de la brise•. C'est ainsi que le peuple achéen,
naguère en détresse, se réjouit quand arrive la Force
de Néoptolème ; car, pour lui, se lève l'espoir de
reprendre haleine dans cette épreuve si lourde de
sanglots. Les yeux du héros brillent comme ceux d'un
lion sans vergogne, quand, en pleine montagne, la rage
au cœur, il s'élance contre des chasseurs qui s'apprêtent
à pénétrer dans sa tanière pour lui ravir ses petits que
leurs parents ont laissés seuls dans l'ombre d'un vallon ;
470 à peine les aperçoit-il du haut de quelque rocher que
le fauve bondit sur les chasseurs meurtriers en poussant
de sa gueule t.errible un affreux rugissement 6• Comme
lui, le fils illustre de l'intrépide Eacide déchaîne sa
colère contre les belliqueux Troyens.
Le premier, il se porte du côté où la lutte est la
plus âpre dans la plaine : c'est l'endroit où il lui semble
V, 237 j VII, 118 (?), 329 j VIU, 353 j XI, 146; XIII, 189; XIV, 35,
484, 572. Seuls font exception deux passages parallèles : x, 173 ;
XIV, 643. Ailleurs, Quintus emploie l'adverbe en -C>i;,même sana
raison métrique : 111, 557 ; IV, 203; 1x, 456; xrn, 116.
1. Le texte du v. 475 eat corrompu. On peut à la rigueur
admettre que mpLvest repris au vers suivant par 37lLo1.m : comparer
XIII, 106 l: ... lEpovl>pvLv(si l'on conserve le texte des manuscrits).
Mais btén>.t-ro paratt être inadmissible. En tout caa, le aens
général du passage est clair.
2. Chez Homère, 1rupyo1.désigne les • remparts • et non les
•tours•; mais en H 436 a., le second sens devenait nécessaire,
dès lors qu'on introduisait une conjonction : -n:ixo~ lae:Lµœv1
7rupyo~ <6'> Ô(f1JÀooç.Quintus connatt cette leçon qui est
attestée par quelques manuscrit.a et par Eustatbe : cf. 11, 30 ;
v1u, 420; xu, 610; x1v, 633. En d'autres passages, au contraire,
125 LIVRE VII
les paralyse pour combattre. Les deux idées sont formulées dans
un ordre inve,·se au vers précédent : xœx6TJ)c;,•malheur•,
•désastre• (1, 73. 81, 4'29; 1x, 470, 485; x, 393), voire •mort•
(1x, 263), correspond à 8&iµ.œ; cp66cx;,• fuite • ou • épouvante •,
correspond è œt3ooi;.J. Martin préfère établir un rapport entre
œt8ooi;et xcxx6T7Jc;,
f66oc; et 8Eiµ.œ; mais xcxx6T7)c;
signifie rarement
« làcheté • chez Quintus (xn, 294) et cp66oçne semble pas pouvoir
désigner la peur de se faire tuer sur place.
1. L'idée de cette comparaison a été fournie par E 597-599.
128 LIVRE VII
LA MORT D'EURYPYLE
NOTICE
pour les v. 49-50, cf. à 275-276; pour les v. 61-52, cf. K 6-8;
0 170-171 ; T 357-358. Le thème de la chute de la neige se retrouve
en VII, 134 ; IX, 71-72 ; x, 248-250.
1. La formule 6mro.• clij't'«t.1 Niôpot. est garantie par x111,
480 s.; M6pov clêvn:t;est fréquent : 1, 40; x, 66 ; x1v, 474.
On hésitera donc à corriger le texte pour éviter une répétition
qui n'est guère plus choquante qu'en 1, 697 et 699; le vers v111,
95, présente une répétition analogue.
2. Cf. QS, n, 348-350 (t. I, p. 69, n. 1). Le thème du courroux
de Zeus est emprunté à II 385-388.
3. Sur Mélanée et Alcidamas, voir la Notice, p. 141. Sur la
situation de Caunos que le poète décrit ici avec une grande
exactitude, cf. Strabon, xiv, 2, 2-3, et nos Recherches sur les
Posthom., 135-136.
4. Le Lindos, plus communément appelé Indos, constitue ici
la frontière entre la Carie et la Lycie : cf. nos Recherches, 136,
où nous discutons le sens du v. 84. Dans les v. 76-84, Qulntus
emprunte quelques expressions au chant XX de l'Iliade (exploits
◄
148 LIVRE VIII
1. Cf. p. 151, n. 1.
2. T6-r' peut faire antithèse avec l>'-Ji~; aa place est anormale,
mais r 452 offre un exempJet analogue. La correction ü,e' n'est
pas satisfaisante; car Quintus n'emploie pas après la césure un
postposé monosyllabique, sauf lorsque la préposition est suivie
d'un mot appartenant au groupe qu'elle régit (QS, xn1, 438).
3. Cf. X 327, et surtout QS, 1, 110.
4. Cf. II 482-484 : ijpr.m:~ &>,;~-œ Tt.,; 3p~ ijpr.m:vfJqep<a>l,;1
~è nt-rue;()À<a>8p1J
••• ; ee modèle a été déjà utilisé en 1, 249-262
153 LIVRE VIII
1. Cf. K 572-574.
LIVRE IX
L'ARRIVÉE
DEPHILOCTÈTE
NOTICE
19
172 LIVRE IX
1. Cf. cl-desaus p. 102 (n. 3), 120 (n. 1 et 7), 121 (n. 1 et 3),
et ci--dessous p. 197, n. 2 (dans N. C., p. 222).
2. Cf. ci-dessus p. 132, n. 1, et cl-dessous p. 200, n. 6.
3. Pour la Pttite lliade, cf. A. Severyns, Cycle épique (1928),
332-334. Les tragédies perdues d'Eschyle et d'Eurlpide sont
connues surtout par les discoun Lli et LIX de Dion Chrysostome
dont le témoignage est maintenant confirmé pour Euripide par
une hgpolhui, fragmentaire (Ozg. pap., xxvu, 2455, fr. 17,
col. 18). Sur la légende de Philoctète dans la tragédie, on peut
consulter notamment : L. A. Milani, Milo di Filotlelt (Florence,
1879) ; R. Jebb, Sophoclu, Philoclelu, p. vu-xL; L. Séchan,
.Studu sur ta lragédit gruque (1926), 486-493; H. J. Mette,
Der verlorene Aiachgloa (1963), 99-106.
4. Voir nos Ruhuchu ,ur lu Poathom., 46, 48; et les note■ au
livre VII.
6. Cf. ci-dessous p. 172, n. 7 ; 194, n. 6 (N. C., p. 220); 196,
n. 1 et 7 (N. C., p. 221); 196, n. 3 (N. C., p. 221); 200, n. 1.
Les concordances ne sont jamais aeaez précises pour que l'iml-
taUon soit certaine.
6. Par exemple, F. Noack, GDtt. gel. Anz., 1892, 806-807.
7. Sopb., Phil., 165 a., 287-289, 954-966; et. Apollod., .Spit.,
111, 27 (d'après les Chanta Cypriena1).
8. QS, rx, 359-363; Philoctète d'Eurlpide, d'après Dion Chry-
sostome, Oral., ux, 11 ; cf. Accius, Philoct~e, fr. 6 Ribbeck;
Ovide, Métam., x111, 62-54. Sur les monuments figurés, Philoctète
évente sa blessure avec une plume ou une aile d'oiseau : Milanl,
op. cil., pl. 11, 34-38, 48 ; A. FurtwAngler, Guchn. Stein,, n°• 539-
642 ; id., Ani. Gemmen, 1, pl. 18, 64 a. ; pl. 67, 3 ; Séchan, op. cil.,
490, Og. 144.
NOTICE 173
l'idée que le sage doit savoir renoncer à sa colère 1 •
Cette triple concordance semble significative 1 , quoique
chaque indice prouve peu par lui-même. En effet, la
version qui associe le fils de Laerte et celui de Tydée est
la plus répandue 8 et ce sont ces deux héros qui sont
habituellement chargés des missions délicates dans la
Su ile d'Homère '; en outre, dans le lieu commun sur
la colère, on ne relève aucune ressemblance formelle
avec le fr. 799 Nauck, alors qu'Homère a fourni le
modèle d'un vers 1 •
On a supposé également l'utilisation d'un manuel
mythographique•. Il est certain que le récit rejoint
sur plusieurs points celui d'Apollodore 7 : la prophétie
qui ordonne aux Grecs d'obtenir le concours de Philoc-
n, 5, 103; vin, 370, 602; IX, 111 ; XI, 1 ; XII, 529; XIII, 141, 295,
493.
1. E>uµôv1tcxpœ·d8e1J.iXL
équivaut à 8uµov (h)n87)µ.L en 1x, 352,
et sana doute en 1, 413. En revanche, en xu, 63, la formule
équivaut à l'homérique $uxiJv 1tœpa:n8Évw.,• exposer sa vie•,
• faire fi de la vie• {y 74; ef. auBSi ~ 237; etc.). Cette aeconde
interprétation parait également préférable dans notre paaaage.
192 LIVRE IX
400 vaste caverne qu'il songe à lancer sur eux ses flèches
douloureuses ; il n'écoute que sa terrible colère : ne
l'ont-ils pas abandonné jadis, malgré ses plaintes, seul,
sur le rivage désert des flots? Il eût bientôt accompli
le dessein que méditait sa bravoure, si Athéné n'avait
dissipé son courroux lourd de sanglot.s1 : ces hommes
qu'il voit, ce sont des camarades' 1 Eux, cependant,
s'avancent vers lui, l'air désolé ; ils viennent s'asseoir
à ses côtés sous la voO.te de l'antre et l'interrogent sur
sa plaie cruelle et le mal qui le torture. Il leur dépeint
41 O longuement ses souffrances. Mais ils le pressent de
reprendre courage ; ils lui promettent de guérir sa
méchante blessure et de mettre fin aux affres du tour-
ment qui le ravage. Qu 'il vienne seulement se joindre à
l'armée des Achéens 3 1 Ah l s'il savait quel regret
ils ont tous de lui près des nefs, les Atrides non moins
que les autres 1 De ses infortunes, nul n'est responsable
dans l'armée achéenne, mais bien les tristes Destinées.
Car personne ne leur échappe en venant au monde et,
sans jamais se montrer aux pauvres humains, elles
rôdent éternellement près d'eux ; tour à tour, elles
abattent leur force vitale' d'un cœur implacable,
420 puis, sans qu'on sache pourquoi, leur accordent la
gloire : oui, ce sont elles qui dispensent à l'homme
toutes choses, larmes et joies, au seul gré de leur désir'.
LIVRB V
Page 11.
4. Les Gorgones sont à ranger parmi les allégories de la guerre :
voir la Notice, p. 6, n. 3. Celles que décrit le Ps.-Héslode
(Bouclier, 230-237) ont des serpents noués en guise de ceinture,
conformément à la tradition iconographique arcbalque. Quintus
rajeunit le type en mêlant les serpents à la chevelure; pour la
forme, il imite un vers d'Apollonios concernant Hécate (Argon.,
111,1214 s.).
6. Pour évoquer l'• image monstrueuse de la guerre • (v. 17-42),
Qulntus est parti de la description du baudrier d'Héraclès en ).
611-612, qui associe une frise animalière et des scènes de bataille;
au v. 19, en particulier, 4px-roL et aucc; occupent la même place
métrique qu'en ). 611. Ce modèle sera réutilisé pour le baudrier de
Philoctète en x, 180-186. La rapide énumération homérique a
été complétée par des motifs empruntés à d'autres sources :
le sanglier qui aiguise ses défenses, la chasse, les allégories
guerrières, les Gorgones.
6. IloÀUTÀTJ-rot;signifie en général • accablé de misères•·
En v, 361 et xiv, 557, il équivaut à m>ÀUTÀ<ll;, •endurant,, que
Qulntus n'emploie pas. Ici, il peut se traduire par • laborieux ,,
c dur à la peine,, comme 7r0).oxµ'l'J'roc; en 111, 203; v111, 397;
rx, 173. Moyep6c;,• misérable ,, • triste •, parait avoir le même
sens comme épithète des bergers en vu, 486 ; xn, 681 ; xnI, 74.
Page 10.
3. L'allégorie du Mont de la Vertu se retrouve en xn, 292-296
et en x1v, 195-200. Elle a connu un grand succès depuis Hésiode,
Trav., 289-292 : principales références chez H. Hommel, Per
aspera ad aatra, dans Würzb. Jahrbücher f. d. Altertumswiss., 1v,
1949/50, 157-165; ajouter Platon, Phèdre, 247 ab; Julien, Contre
H,racléio,, 230 c-231 b; Nonnos, Dion., xx, 94-96. Le motif
s'est combiné au thème du choix entre les routes du Bien et du
Mal popularisé par Prodicos (Xénophon, Mémor., n, 1, 21-34)
et ll a été souvent utilisé sous cette forme par les Pythagoriciens :
204 NOTES COMPL~MENTAIRES DU LIVRE V
cf. F. Cumont, Luz perpelua (1949), 258, 278 a.; R. Joly, Le tableau
de Cébù (1963), 41, 43, 56. Voir notamment : Cébèa, Tableau,
15-18; Lucien, Mere. cond., 42; Dion Chrysostome, Oral., 1,
66-84 Arnim; Silius Ital., xv, 100-107; Eusèbe, dans Stobée,
Florilège, 11, p. 178-181 Wachsmuth; Maximinus, dans Riese,
Anthol. Lat.•, 632.
Depuis Hésiode, l'allégorie tend à montrer que le n6voç,
l'effort pénible librement consenti, est la condition nécessaire pour
atteindre la perfection morale : cf. Joly, op. cil., 35, 41, 71.
L'exaltation du n6voç est l'un des thèmes favoris de l'éthique de
Quintua. Elle lui fournit le sujet de nombreuses sentences : 1,
459 8., 738; u, 76 s., 275 8. (Y); IV, 87, 305, 322 (T); VI, 451; vu,
665 8.; IX, 105 (Y) ; xn, 71 8., 233, 265, 273; XIV, 112-114.
Elle se trouve associée au Mont de la Vertu aux livres XII et XIV
(locc. citl.). Au livre V, l'idée n'est guère explicitée; mais elle
est traduite par les évocations des travaux des champs qui
encadrent l'allégorie (v. 45-48, 57-65). Un bas-relief pythagoricien
symbolise pareillement par un laboureur l'homme qui s'est
engagé sur la dure roule du Bien: A. Brinkmann, Rhein. Museum,
LXVI, 1911, 616-625 (fig.).
Pour évoquer le Mont de la Vertu, Quintus n'emprunte à
Hésiode que le détail de la sueur: v. 56 ("-) Trav., 289 (cf. Simonide,
fr. 37 Diehl, et, dans les sentences de Quintus, v1, 451). Les
difficultés de la route sont dépeintes avec plus de réalisme que
dans les Travaux. S. E. Bassett, Glass. Journal, xx, 1924/25,
414•418, a supposé que le poète s'était inspiré à cet égard du
Tableau de Cébès. Ph. Kakridis, K6r.V'TOc; l:µupvœioç, 54 s., en
doute avec raison. Le meilleur parallèle au v. 53 est fourni par
une description parodique de l'tle des damnés chez Lucien,
Histoire vraie, u, 30, iixcxv8fil3ouç xcll axoÀ61t<r>vJU<JTI)Ç«Tpœ,roü ;
cf. Eusèbe, loc. cil., o8ôv axoi.{l)v mc6i.01tciçtt lxouacxv (l'expres-
sion se rapporte ici à la roule du Mal).
Quinlus est l'unique auteur qui mentionne un palmier planté
au sommet de la montagne et qui place Arélé sur ce palmier.
L'Orient connait l'arbre sacré dressé au centre de la terre sur une
montagne et associé à une déesse de la fécondité: cf. H. Danthine,
Le palmier-dattier et les arbres sacrés dans l'iconographie de l'Asie
ocl'id. anc. (Paris, 1937), 145, 176, fig. 955 s. Le palmier, arbre
sacré par excellence, se prêtait bien à une interprétation symbo-
lique : il est c:ù:lCroov,8uacxv&:6ixTOv xcxt yi.uxûxœpnov, • toujours
vert, difflcile d escalader et produisant de doux fruits• (Cornutua,
Theol. comp., 14 ; cr. Plutarque, Quaest. conv., v111, 4, 2, 723 a. ;
Pollux, Onomasticon, 1, 244). On comprend qu'il se soit associé
à l'image d'une montagne d'accès difficile au sommet de laquelle
on go0te la félicité suprême. Au livre XIV, il se substitue même
complètement à la montagne. L'origine de cette contamination
est obscure. Selon S. E. Bassctl (loc. cit.), Quintus s'inspirerait
peut-être d'une représentation symbolique qu'il aurait vue dans
le sanctuaire de la Vertu à Smyrne (Philostr., Vie du soph., 1,
NOTES COMPLl!:MENTAIRES DU LIVRE V 205
25, 26). En tout cas, des influences orientales sont très probables :
on rapprochera les palmiers qui entourent le roc d'Héphatstos
en Cilicie (QS, x1, 92-98), le palmier en bronze de Delphes,
surmonté d'une statue d'Athéné, qui commémorait la victoire
de !'Eurymédon (Pausanias, x, 15, 4-5), l'olivier environné de
flammes sur le roc de Tyr (cf. nos Recherches, p. 141 s.), l'arbre
supportant une idole sur les monnaies de Myra en Lycie
(A. B. Cook, Zew, 11, 1, 681, fig. 620).
Page Il.
2. Pour la parenthèse, cf. nos Recherchu sur lu Poathom., 204,
et les remarques de W. Seelbach, Epigramme d. Mna,alka
u. d. Theodoridaa (1964), 85.
3. Dans les v. 73-79, il faut distinguer deux scènes comme
dans Valerius Flaccus, Argon., 1, 130-139 : l'arrivée des Néréides
sortant des flots (elles sont encore en pleine mer chez Je poète
latin) et le banquet sur Je Pélion. Le texte serait plus clair si on
lisait «YXL au v. 76 ; mais on hésite à corriger la formule ciµcplBè
nœvn:t;. La description idyllique des cimes du Pélion rappelle
les uiridi torua de fronde de Valerius.
4. Le sens d' mLxŒpma:Lest éclairé par L 70.
5. "Allo&v cllloc; est maladroit si on le construit avee -mhJ·
n~ ; il faut le rapporter plutôt à q,ûo~, à moins qu'on ne
préfère lire iaaû(,L&VOr.
au v. 84.
6. Cf. µ. 171.
Page !!.
3. Keîw n'est pas une simple copule, puisqu'il est accompagné
d'un complément d'agent ; on peut donc conserver l'adverbe
ffXV"tJM(J.)ç.
4. Cf. I: 607 s. ; [Hésiode], Bouclier, 314 s.
5. Pour l'image, cf. QS, vu, 696 ; 1x, 71 ; x, 249; et, chez
Homère, M 156; T 357. Pour le tour bt 3è >œpcxuvol ••• ~qéoVTO,
cf. QS, xn, 198-199, et l'apparat critique ad lac.
6. Quintus s'inspire de l'iconographie, directement ou non.
Son tableau comporte les mêmes motifs que la Gigantomachie
peinte par Phidias à l'intérieur du bouclier de son Athéna chry-
séléphantine : Zeus sur la vollte céleste ( figurée ici par la calotte
du casque), entouré par l'armée des Olympiens; foudres sillonnant
l'air, Géants en contrebas consumés par le feu; cf. F. Vian,
Guerre du Géant,, 149-160. La Gigantomachie phtdiesque a eu
une longue postérité : cf., par exemple, dans notre Répertoire du
Gigantomachiu, les numéros 56, 61, 426, 435, 464-465, 474, 476;
on notera surtout la porte de bronze de l'Artémision d'Éphèse
(n° 472), œuvre de l'tr-poque de Trajan, que Quintus a pu voir
ou dont il a pu lire une description.
7. Le poète insiste plus sur la taille des armes que sur leur
beauté : cf. encore v, 224-228; vu, 445-451. Nous adoptons donc
en définitive ttoll6v, malgré A. Zimmermann, Krit. Unlusuch.
206 NOTES COMPLtMENTAIRES DU LIVRE V
Page 38.
5. Chez Homère, l' ùSvc,>-rlJc;
(masculin) est celui qui négocie
un mariage contre remise au beau-père des l3vcx; ici le terme,
féminin, désigne répouse légitime pour laquelle son fiancé a
NOTES COMPL~MENTAIRES DU LIVRE V 209
payé le prix convenu {13vœ)au futur beau-père. Ce sens est.
connu d'Hésychius (Luikon, a. v. Mvc.>T°llv).
Page 39.
2. V. 529 C'\:> 111, 461 ; v. 530 C'\:> 111, 553-556 (Briséis); v. 531 C'\:>
Ill,462.
3. Cette antithèse se retrouve chez les êplgrammaUstes :
Anth. Pal., vu, 147, 9-10; 148; 149.
4. cr. QS, vu, 64.
5. Les Kères sont ici les Destins plutôt que les divinités du
trépas : cf. t. 1, p. 52, n. 1. 6.1.œ••• lx&Ua.v évoque l'image d'une
tempête qui disperse une flotte : et. Apoll. Rhod., Argon., 111,
320; QS, XIV, 504.
Page 40.
2. La forme 81::& prédomine au nominatif et au vocatif, notam•
ment dans des formules homérisantes (111, 633; v, 3, 638; vn,
274; xn, 153, 154, 447; xrv, 1). Mais Quint.us emploie aussi
8E"I]au nominatif (xn, 414; xnr, 401 ), à l'accusatif (v, 563) et
au génitif (xu, 112, 378, 455 ; x1v, 464).
3. Chez Sophocle. les Atrides ont une attitude tout à fait
différente vis-à-vis de Tecmesse.
4. Pour le v. 568, cf. u1, 504 ; pour le v. 569, cr. 1n, 585.
Page 42.
7. Ol a été contesté à tort : les Grecs immolent les chevaux du
héros, de même qu'ils déposent sur le bûcher le butin qu'il a
conquis (v. 624). Cf. E. Rohde, Psyché (trad. franç.), 17 (n. 1), 20 s.
Page 43.
2. L'épithète est surprenante ; mals, comme le remarque
M. L. West, elle a pu être suggérée à l'auteur par Denys le
Périégète qui qualifie pareillement la jaspe (v. 724 lJEp6eaaœv
l<Xcmc.v).
3. La légende du Géant Encelade foudroyé par Zeus et
enseveli sous la Sicile (appelée ici Thrinacie) est très répandue
chez les poètes grecs et latins de l'époque impériale. EJle est déjà
attestée dans la Batrachomyomachie, 280-'l84, et chez Callim.,
Te/chines, 35-36 (qui ne précise pas cependant le nom de l'adver-
saire d'Encelade}.
4. Pour <Xt8épt,cr. t. 1, p. xvn1, n. 2.
6. Pour noÀuxµ.l)'t'O;,cf. nos Recherchessur lu Posthomerica,195.
6. Le rapprochement entre Héraclès sur l'Oeta et Encelade
est tait par Sénèque, Herc. aur l'Oeta, 1733-1735.
210 NOTES COMPLtMENTAIRES DU LIVRE VI
LJVRB VI
Page 68.
4. La correction de Scaliger clan,admise depuis Tychsen,
soulève le problème de l'abl'ègement de la longue ou diphtongue
devant voyelle. Ce demi•hiatus est inégalement fréquent selon sa
place dans le vers et il est soumis à des règles précises sauf quand
il intervient après cxr.,e:r.,or..
Voici une statistique établie pour les 1000 premiers vers du
poème (le chiffre entre parenthèses concerne le demi•hiatus après
eu, ou, 'rJ, n, 6>, <t>,i) : trochée I : 37 ( 18) ; diérèse I : 52 (9) ;
trochée II : 5 (2) ; diérèse II : 19 (0) ; trochée III : 32 (1) ;
diérèse III : 48 (0) ; trochée IV : 6 (0) ; diérèse IV : 55 (11);
trochée V : 10 (1); diérèse V : 47 (2).
Dans l'ensemble du poème, on obtient les chiffres suivants
pour le demi-hiatus après longue ou diphtongue autre que cxr.,
CL,or. :
Trochée I : 211 exemples.
Diérèse 1 : 93 exemples.
Trochée II : 9 exemples : 1, 628, 646 ; III, 480 ; VII, 268 ;
vin, 211, 440; xi, 227 (peut-être à corriger) ;
XIII, 367 (corr.); XIV, 509.
Diérèse II : 2 exemples : u, 326 ; 1v, 322.
Trochée III : 13 exemples : 1, 96; n, 290, 320; 1v, 99; v, 16;
VII, 417 j IX, 524 j X, 42 j XI, 220 j XII, 34,
257 j XIII, 420 j XIV, 341.
Diérèse III : 6 exemples : u1, 570; v1, 532; v11I, 500;
xn, 49, 227.
Trochée IV 1 exemple : x1, 68 (aisé à corriger).
Diérèse IV 4 7 exemples.
Trochée V 13 exemples : 1, 339 ; 11, 306 ; v, 518 ; vrr, 341 ;
VIII, 342 j X, 339, 487 ; XI, 457 j XIII, 43 ;
XIV, 232, 420, 434, 680.
Diérèse V : 25 exemples : 1, 19, 61 ; 11, 421 ; 111, 346;
IV, 455 j V, 76, 302, 477, 561 ; VI, 152, 241 j
VIII, 287 ; IX, 4, 252, 327, 466, 494 j X, 311,
399 j XII, 320 j XIII, 229, 616 j XIV, 163,
428, 594.
On constate donc que le demi-hiatus est normalement admis
au trochée I, aux diérèses I et IV, qu'il est en outre toléré à la
diérèse V, malgré R. Keydell, Bursians Jahresber., ccxxx, 1931,
64. Ailleurs, on le rencontre surtout après des mots secondaires
(~, (.LEU,lµeü, µ1J,nou), auxquels il faut ajouter : 't)3lJ(vu, 417 ;
xn1, 367 corr.) et par analogie ~871(1, 96 : lire ~BEL 'f), les formes
de il,J.o~ et de cxÙT~(1v, 99; v, 16; x, 339; x1, 227 ('f}; x1n,
420; x1v, 509), les désinences de duel en -6> (1, 528; x, 487 :
!µ«p6>constitue fréquemment un trochée au premier pied). Homère
NOTES COMPL~MENTAIRES DU LIVRE VI 211
autorise quelques exceptions : n, 326 viou civ8p6ç, et 1v, 322
(cf. 'Y 689; y 24 v. l.) ; VI, 532 ,U<J<t) lp>œt (cf. Il 231 ; ü 306) ;
xn, 227 oudvexœ (cf. B 138); l'abrègement de la désinence
verbale -n en n, 380, est également homérique. Seul, le demi-
hiatus après (mrou en XII, 34, demeure isolé (mais apparemment
correct).
i;:tant donné les r~gles observées par Quintus, on évitera
d'introduire par correction le demi-hiatus à des places anol'males.
C'est le cas dans notre passage : &an au trochée V est à écarter
(malgré otxnau trochée Il en 11, 380) ; on préférera soit garder
l'infinitif et admettre une rupture de construction, soit plutôt
lire cloœr.(l'optatif alterne volontiers avec le subjonctif chez
Quintus [cf. Kôchly, ed. maior, LXXXI s., LXxxvn s.] et une
désinence -aŒLsemble devoir être restituée en rx, 92). Les mêmes
remarques valent contre diverses conjectures : par exemple,
1v, 611 (&.cppêi> Kôchly) ; vin, 306 (d~LV<t> Zimmermann) ;
1x, 88 (µ6vou C. L. Struve), 212 (e1ô-roüZimmermann•), 383
(ôrc' l:x_vf.ou
C. L. Struve) ; x, 414 ()ht.-rpCf>Zimmermann).
Page 70.
4. Cette promesse sera tenue : et. 3 5-9; Eurip., Androm.,
162-153, 969-970. Pour l'expression, Quintus se souvient des
offres faites par Agamemnon à Achille en I 141-148.
Page 71.
5. La comparaison a été inspirée par Apoll. Rhod., 11, 662-667
(cf. N 703-705) et par Callim., Hécalé, fr. 260, 67 Pf. (ii~6>V1
't'ETPL"(6>t; ôrc' !µ~cxv). On retrouve un thème analogue en v,
60-65; VIII, 372-374; XI, 132-133.
6. L'expression est ambiguë : les Troyens espèrent obtenir la
victoire définitive par les armes et non une simple trêve.
7. La réception d'Eurypyle (v. 119-150) rappelle celles de
Penthésilée et de Memnon (QS, 1, 18-97; 111 100-125). Dans ces
développements, le poète se souvient, d'une façon d'ailleurs assez
vague, de la réception de Jason par Cyzicos chez ApoJionios de
Rhodes (Argon., 1, 961 ss.) : comparer surtout les v. 980-983 avec
QS, II, 113-125 et v1, 148-150.
Page 74.
2. Chaque contingent campe près de ses navires et organise
sa propre défense dans ses baraquements. Il est inutile de corriger
avec Rhodomann et Kôchly olar.v fxœa-roç ml xÀr.alnar.xÉÀ.Euae:,
d'autant plus que la formule bd x).r.a(nac. n'est attestée ni chez
Homère ni chez Quint us.
3. Le tour, assez elliptique, n'a pas à être corrigé : il s'explique
par une contamination entre N 286 et X 61 ; comparer QS, 1, 710;
1v, 341. 'E~c(l)t; cG:x.ov-roest une variatio de ).(aaov8' ~&t71ç
(X 240).
28
212 NOTES COMPL~MENTAIRES DU LIVRE VI
LIVRE VII
Page 108.
6. Quintus fait à plusieurs reprises l'éloge de la bonté : 111, 424
(cf. 117 et 550); IV, 379; IX, 622; XIII, 349; et surtout XIV,
203-204, 209.
Page 109.
3. D'après la légende la plus courante, dont Quintus se fait
l'écho en v1, 283-284, certains Centaures avalent échappé au
massacre du mont Pholoé.
Page 116.
4. Comparer avec Soph., Scyrien,, fr. 654 Pearson, et voir la
Notice, p. 100, n. 4.
6. cr. x 489 : qtéj>ivl "4tvc-rc
of><<t>·
Page 111.
4. Le désordre qui règne dans ce catalogue est surprenant.
Le coucher matinal d'Orion suit de très peu celui des Pléiades;
il lui est traditionnellement associé dans les calendriers et déjà
chez Hésiode, Trav., 618-621. Les auteurs anciens le placent à
des dates qui varient entre le 28 octobre et le 2 décembre, alors
qu'ils situent la disparition des Pléiades entre le 20 octobre et
le 13 novembre : voir la seconde édition de Laurentius Lydus,
De oatenti,, par C. Wachsmuth (1897) et l'index des Sltllarum
apparitionu, p. 346 sa. On ne comprend pas dès lors pourquoi
la mention de l'équinoxe de septembre est venue se glisser au
milieu, en rompant par surcroit la cohésion syntaxique de la
période (TijµO(;, 6-r, •••, fJ 6nlrr• •••, ~ m ...). Il est possible
que les v. 305-307 soient le reste d'une seconde rédaction. Tout
le passage porte d'ailleun des traces d'inachèvement : les mêmes
formules sont répétées (v. 303, 307, 311) ; le tour des v. 308 s.
est pour le moins très gauche ; enfin, quelles que soient les raisons
prof ondes qui ont amené Quintus à imaginer cette tirade de
Lycomède (cf. la Notice, p. 100-101), le moins qu'on puisse dire
est qu'elles ne ressortent nullement du texte.
Page 118.
6. Sur la correction XE8v#J, voir nos Rechuchu ,ur lu Po,thom.,
161, n. 5.
6. Les v. 336-343 développent un thème alexandrin : Apoll.
Rhod., 1v, 26-33; Partbénios, Narrai., 2; Properce, 1v, 3, 30;
Virgile, En., 1v, 669; cf. déjà Soph., Phil., 633. Voir L. Castlglioni,
Bgzant.-neugriech. Jahrbb., n, 1921, 33; id., Rendiconti R. latituto
Lombardo, LXX, 1937, 62.
214 NOTES COMPL~MENTAIRES DU LIVRE VII
Page 120.
8. Cf. A 481-482.
9. L'aoriste 8L-#)wcredonné par les manuscrits est impropre,
car la course n'est pas terminée à la tombée de la nuit : il faut
restituer un imparfait d'après v1, 113. Nous avions d'abord songé
à placer le v. 397 après le v. 400.
Page 121.
4. Littéralement • son cœur •· Cette précision n'a guère de
raison d'être, car les compagnons de Diomède sont tout près del ui.
Page 122.
5. Déjà dans la Petite lliade, Néoptolème recevait des mains
d'Ulysse les at'mes de son père : cf. le sommaire de Proclos et
Apollod., Epit., v, 11. L'épisode est mentionné a88ez souvent :
Soph., Phil., 62-65, 359-384; Tzetzès, P<Jathom., 646; éloge
d'Apion (?) (Pap. Soc. ltal., x1v, 1957, n° 1399, col. I). Il est
représenté sur le médaillon d'une coupe de Dourie conservée au
Musée de Vienne : CV A, Kunsthist. Mus., fasc. 1, pl. 11 ;
J. D. Beazley, Att. red-ftg. Vase-painter, (2• éd.), 1, 429, n° 26.
Selon le NéoploUmc d'Accius (fr. 9 Ribbeck) et certaines peintures
pompéiennes, la remise des armes avait lieu à Scyros : R. Engel-
mann, Zeitschri(I far bild. Kunsl, N. F., XIX, 1908, 312-315.
6. Pour l'idée et la forme, comparer QS, v, 112-113.
Page 123.
3. La construction de 1œpL<tp<,>XG> est irrégulière ; mais Quintus
emploie volontiers le datif avec les composés en m:p,- ou «l,C,q>r.-:
cf. A. Zimmermann, Kritische Untersuch., 58.
4. La comparaison rappelle d'assez loin H 4•6 ; cf. aussi QS,
n, 103-106 (t. I, p. 60, n. 1). Le tertium comparationis est très
sommairement indiqué dans la dernière proposition. Tcr.poµ.noLaL,
que corrige Zimmermann, est garanti par mr.pe (v. 454) :
ces reprises intentionnelles sont fréquentes dans les comparaisons
de Quintus. L'indicatif aoriste (inmeuœv), que la syntaxe
invite à rétablir ici et en x1, 232, sert à exprimer une apparition
soudaine et longtemps attendue (cf. 1, 67,636) ou une action rapide
(1,400, 489·490, 618; IX, 166, 200·201 ; XIV, 77).
6. Quintus se souvient dans ce passage de l'armement
d'Achille (v. 464 C'-l T 365); mais il substitue à l'image homérique
une nouvelle image, mieux adaptée à la situation. Sa comparaison
reprend celle de v, 371 (cf. p. 33 , n. 1) ; elle emprunte en outre
quelques traits à P 134 a.; E 319; C 131 ; QS, n1, 146; 1v, 241.
Page 124.
3. cr. QS, VIII, 213.
4. Cf. K 536 : u xaJ. o xpœup~ âLOl,C,1)31)t;-
6. Léontée, peUt-flls de Cénée, est l'un des chefs du contingent
NOTES COMPL~MENTAIRES DU LIVRE VII 215
thessaJlen (B 745 s.) ; il montera dans le cheval de bois (QS,
XII, 323).
6. Dans cette comparaison, Quintus s'inspire surtout de P
109-112 (cf. aussi A 548-555), qu'il complète par d'autres
emprunts : A 176 ; N 200 ; r 172. Le même thème sera repris en
xu, 580-583 ; cf. déjà 11, 330-334.
Page 125.
2. Cf. QS, VI, 395.
3. C'est-à-dire sans attendre que les petits grandissent.
4. Cette comparaison reprend le thème trajté en vu, 471
(cf. p. 123, n. 6 [N. C., p. 214]) et fait certains emprunts à des
comparaisons antérieures (506 N v, 375; vu, 467; - 608 s. N
111, 144 a.).
5. Cf. QS, 111, 250.
Page 127.
2. La leçon des manuscrits est inadmissible, car les Troyens,
épouvantés par Néoptolème, n'ont nulle envie de combattre
(v. 529, 534, 637, etc.). Mais les corrections proposées jusqu'ici
ne s'accordent pas non plus avec le contexte : le poète insiste
moins sur le désir qu'ont les Troyens de fuir et d'échapper à la
mort que sur leur désarroi qui les cloue sur place (v. 537, 642-543).
Notre correction introduit la même idée au v. 651 : les Troyens
ne fuient pas (µlµvoucrt.v),mais ils n'en renoncent pas moins à
combattre, de même que les voyageurs renoncent à poursuivre
leur route, quand ils voient dévaler le torrent (qui symbolise
Néoptolème). Il faut reconnaitre néanmoins que la comparaison
fait l'impression d'être surajoutée et que les idées seraient plus
claires si l'on supprimait les v. 645-551. Il doit s'agir d'un• embel-
lissement • malheureux inséré après coup par le poète.
3. Souvenir des interventions divines de l' lliade; mais le
rôle d'Athéné se borne à redonner du cœur aux Achéens et la
déesse est oubliée dès le v. 564.
Page 130.
4. Dans nos Recherche, ,ur lu Poathom., 148, nous avons
défendu l'accusatif avec dµq>qothJv et lxo8'tjv 1tep( en vn, 637
et en vur, 313, en invoquant 1x, 372 (111,461 et vu, 337 ne prouvent
rien, car le datif est morphologiquement ou métriquement
1
exclu). Mais, en 1x, 372, il faut renoncer à la correction tlµq,éxu'T
cxù:xµ71.II y a lieu dès lors d'adopter dans les deux autres passages
le datif qui est habituel c.hez Quintus.
6. Cf. n 17-19; QS, 1, 86-87; xnr, 637-542.
6. Malgré la hardiesse du zeugma, il faut garder la formule
homérique i)µh 8é1,1,~-IJ3èxcxlcxù871v : cf. nos Recherchu sur lu
Posthom., 208.
7. Cf. I 481-482.
216 NOTES COMPLtMENTAIRES DU LIVRE VIII
Page 131.
2. Tout ce développement rappelle le discours de Phénix
dans l'Ambaesade (1 485-495) et celui que le vieillard prononce
chez Quintus au livre Ill (v. 470-478).
3. Il est tout naturel que Phénix, père nourricier d•Achille,
accueille Néoptolème; mais Quintus ae souvient peut-être aussi
des versions de l'Ambaseade à Scyros oil Phénix Jouait un rôle
déterminant (cf. p. 65, n. 3).
4. cr. H 377 8. ; QS, VI, 55.
Page 13&.
3. Reprise du lieu commun traité plus haut (v. 632-636) :
cf. p. 130, n. 3.
4. Sur les sources de cette scène entre Néoptolème et. Brlléis,
voir la Notice du livre VI, p. 60, n. 4-6.
LIVRE VIII
Page 146.
5. On peut rapprocher cette comparaison de A 305-308 ;
QS, 11, 217-218 (cf. t. I, p. 64, n. 1); x1, 228-232. Ltimage des
vagues aussi hautes qu'une montagne est empruntée à Apoll.
Rhod., n, 169 (cf. À 244) ; elle sera reprise en XIV, 490, 654-656.
Au v. 65, -r&>v3i désigne les vents, par opposition aux vagues
(v. 64 -rd:3i).
Page 148.
8. Ces trois toponymes désignent rensemble de la Lycie : la
Chimère est localisée à roueet, dans le Cragos ou près de Pbellos
(Strabon, XIV, 3, 5 et 7), bien que certains auteurs comme Pline
la placent non loin de Phasélis ; le massif du Massicytos occupe
la Lycie centrale; le Pboinlcous, appelé encore mont Olympe,
s'élève à rEst (ibid., xiv, 3, 8) ; cf. nos Recherches sur les Poslhom.,
138-139. On a suspecté {,<i>µ.6v;mais le terme peut désigner un
monument funéraire : J. et L. Robert, Rev. Et. Gr., tx.111, 1950,
202-203. Or certains monstres ont eu leur tombeau : Typhon en
Béotie ([Hésiode], Bouclier, 32; cf. schol. à Pind., Olgmp., IV, 11) ;
Python à Delphes (cf. J. Fontenrose, Python, 374 s. et n. 12).
9. Cl. QS, VI, 642.
10. Êléphénor, chef des Abantes (B 540-545), a été tué par
Agénor en Il. 463-472.
Page 150.
3. L'expression rœ:Lp'r)aœr.
œrn.6l1)va été discutée ; mals elle
est garantie par A 386 ; c»225 ; 8 213. Pv6>µ.evor.,
est un infinitif
de_but : comparer A 302 mlp7Jacxc. xcxlot3c.
1 fvcxyw:,<a>a,
NOTES COMPL~MENTAIRES DU LIVRE VIII 217
4. Ce dialogue rappelle celui de Diomède et de Glaucos au
chant VI de l'Iliade; les deux discours commencent par des
vers analogues : v. 138 <'.'-' Z 123; v. 147-149 <'.'-' Z 145, 150-151
r
(= 213-214). Le passage sur la pique d'Achille (v. 159-161)
est inspiré par Il 143-144 (= T 390-391) et par A 235; cf. aussi
Apoll. Rhod., rv, 867; QS, VI, 28; xiv, 156.
5. Nouveau souvenir de la rencontre entre Diomède et Glaucos
(Z 162).
6. cr. E 302 ; H 264-270.
7. Néoptolème est prêt à attaquer; c'est ce que marque
1tpoaE:aa6µcvovqu'il n'y a pas lieu de corriger.
Page 162.
5. cr. QS, 1, 643.
6. Les paroles adressées par Hector à Patrocle mourant
commencent par les mêmes mots : Ilœ'tpoXÀ', -1')1t0u lcp11a6œ •••
(Il 830; cf. encore X 331 ). Le reste du discours s'inspire librement
de la même tirade ; mais Néoptolème garde sa modestie et sa
mesure coutumières : il attrjbue sa victoire à la pique de son
père et ne voue pas son adversaire aux chiens et aux oiseaux de
p1·oie.
7. Cf. QS, vn, 482.
8. Cf. t. I, p. 99, n. 1. Sur la syntaxe du passage, voir nos
Recherches aur lu Poalhom., 152.
Page 163.
4. Pour cette comparaison, cf. t. 1, p. 25, n. 6 (N. C., p. 163).
5. Cf. T 499-503. Dans le texte homérique, le sang que font
jaillir les sabots des chevaux et les Jantes (i1t(aac.>-rpa.)du char
d'Achille rejaillit sur l'essieu et sur la rampe qui entoure le
caisson du char (&.v-ruye:i;a.t ,œpl 8(cppov). Quintu8 donne à
~~ le sens de c roues • : c Les roues, en se mouvant de chaque
côté des caisgons des chars, ruisselaient abondamment de sang
dans leur révolution.• Cette erreur n'est pas particulière à notre
poète (cf. H. Ebeling. Lezicon homericum, s. v. ~) ; elle
s'explique parce qu' &.~ peut désigner n'importe quel objet
circulaire.
6. En O 119, Deimos et Phobos sont les auxiliaires d'Arès et
attellent. ses chevaux; mais on a parfois fait de âe:i(L6v-œ C!>66ov
-œ
une apposition à (1t1t0ui;, notamment Antimaque (fr. 37 Wyss) :
cf. Eustathe, à â 440 (495, 12 ss.) et à N 299 (932, 63 88.). Aethon
est l'un des chevaux d'Hector chez Homère; le même nom est
attribué à un coursier d'Hélios et il est alors parfois associé à
Phlégon ou Phlogios : cf. par exemple Ovide, Méfam., 11, 153;
voir F. Jeschonnek, De nominibu, quae Graeci pecudibu:1 domu-
ticis indiderunt (Diss. K0nigsberg, 1885), 32, 35. Quant à Conabos,
il n'est pas mentionné ailleurs comme nom de cheval.
7. Le couple Borée-~rinys n'est pas attesté ailleurs; mais
Harpyie et. Zéphyr sont associés en Il 150 (d'où QS, 1v, 670, où
218 NOTES COMPL~MENTAIRES DU LIVRE VIII
Page 161.
3. Sur cette image, cf. p. 151, n. 1. Pour l'expression, Quintus
se souvient de M 132-134.
4. Cf. Hésiode, Théog., 691 : cia-n:po,tj) TtOttoYTO.
6. Quintus se souvient de Ja scène homérique oil Diomède
tient tête victorieusement à Arès (E 835-863).
Page 168.
3. cr. QS, ,, 320-323 (t. I, p. 25, n. 1}.
4. cr. QS, ,, 209-210 (t. 1, p. 20, n. 4).
6. cr. QS, VI, 611-612 (cl-de88U8, p. 91, n. 4).
6. La même image se trouve en 111, 369; elle s'inspire de
0 131 ; cl>295. En outre le poète emprunte une formule à T 377
(a-rœ8µéi'>hJ oton6À<i>)-Pour otonoÀoç, nous gardons la traduction
habituelle; mais il se peut que Quintus ait entendu cette épithète
comme Je faisaient Apollodore d'Athènes et divers commen-
tateurs homériques (hi, <T>61.er;;noÀoÜV't'cxL); en ce cas, il suffirait
de traduire par • bercail •·
7. Pour cette comparaison, cf. QS, v1, 107-111 et p. 71, n. 5
(N. C., p. 211).
Page 169.
5. Chaque copiste a ses manies, quand il lui fout remédier à
une omission ou à une défectuosité quelconque de son modèle.
Par exemple, R fait grand usage de be' et de for' ; au liVIe VII,
H sullstitue trois fois xœ( à la bonne leçon conservée par P ( 17 3iJ,
142 6, 544 ycxp). Il semble que O ait éprouvé une certaine prédi-
lection pour œl.e(: le mot apparatt coup sur coup dans deux vers
hypermètres (v111, 397 et 400) ; le même accident se reproduit
en x. 139. 233: ci&( est inadmissible en 111, 67, suspect en 1, 677.
En pareil cas, le mot fautif ne repose pas sur une mélecture;
sa présence décèle purement et simplement une lacune. On pourrait
faire la même remarque pour Mt;en 111,787, en 1v, 347, et peut-être
en xu. 456 (où une mélecture demeure néanmoins plus probable).
On ne saurait donc retenir les corrections proposées par A. Zim-
mermann pour le v. 397 (vc..>Àeµlt;· lol a> cxtèv b>8µiJ-rC&>V d:xo
malgré le parallèle fou.:·ni par M 154 s. (ot ~ &pcxxepµcx-
"t'EtXéc..>v)
8(otaLv iu8µ~-r0>vd:no 7tÛpy<i>v 1 ~<Xllov).
Page 160.
6. Cf. M 430-431 et, pour l'expression, H 436-437.
Page 162.
4. La liaison avec ce qui précède est gauche (cf. Notice, p. 139)
et encore obscurcie par une difficulté de texte. Nestor ne peut
NOTES COMPL~MENTAIRES DU LIVRE IX 219
vouloir dire que le destin interdit aux Grecs de prendre la ville,
parce que la guerre n'en est pas encore à sa dixième année :
l'année fatidique a en effet commencé (cf. v1, 62). Si l'on veut
donner au passage un sens satisfaisant, il faut admettre que e:l
équivaut à • même si:,. En tout cas, la formule oô •••1t<a>••• µ.oipœ
semble garantie par H 52. 6.-IJ paratt être le meilleur complément
à proposer; mais, au contraire de Kôcbly, nous préférons l'insérer
après o~ (cf. 0 426).
5, Nestor intervient comme il l'avait fait en 0 139-144, pour
arrêter Diomède : v. 470 s. "' 0 141 s. ; 472 s. "' 0 142 s.
LIVRE IX
Page 184.
6. M. L. West a bien vu que la répétition d' mLy6µ.ev(ot;)
en P aux v. 114 s. doit être éliminée d'après le témoignage de H.
Sans doute P, lisant trop loin, a-t-il introduit en 114 la forme de
115. C'est la solution que nous adoptons, sans lire cependant
avec West èmLyoµtvc,>au v. 115, car la syntaxe ne permet pas
de construire mpt 1tcx't'plavec qiép&axov. On pourrait aussi
admettre que Quintus avait écrit è1te1.yoµévc,> (114) et broLX6fJ-EVOT.
(115), ce qu'un copiste aurait transcrit èmtyoµévc,>-rn&ty6µe;voT.
(sic P) ; un reviseur ayant noté dans la marge de O rnotxoµ.-,
H aurait alors transféré par erreur cette leçon en 114. Mais la
construction ènotxoµou. m:pl 't'LVL ne semble pas attestée.
Page 186.
3. Ulysse conduit de la même façon les chevaux de Rhésos en
K 499-501.
4. Le point de départ de cette comparaison est fourni par
VIII, 130-132 (cf. p. 149, n. 4). Quintus renouvelle l'image en
ajoutant des détails sur la fabrication du charbon de bois. La
clausule est reprise de VIII, 334.
Page 187.
3. Nom propre, connu par la Souda, que Pb. Kakridis, K6tv-roç
l:µupvœioç, 140, rapproche de la vilJe arménienne d'Amida.
4. A rapprocher du bâtard de Priam mentionné par Apol1od.,
Bibl., 111, 1'2, 5, et du chef phrygien nommé en B 862.
5. IIo't'l a-r6µœ peut être corrompu comme le pense A. Platt:
xe:kû8ouç; conviendrait bien alors et permettrait de différencier
nettement les deux blessures. Mais, comme Quintus ne recule
guère devant les répétitions (cf. v111, 404; x, 108-109), il parait
prudent de garder a-r6µœ et de se borner à corriger 1t0't'Een nœpci
d'après M 204 et «-117.
220 NOTES COMPLgMENTAIRES DU LIVRE IX
Page 189.
2. Sur le sens de 8œlµc.>vchez Quintus, cf. Ph. Kakridis,
K6,vrot; Eµupvœ!oç, 168 s.
3. L'arrivée de Néoptolème rappelle celle d'Hector et de son
cocher Cébrionès dans r Iliade: v. 214 N A 528-530 ; v. 216-
217 NA 531-535; v. 225-226 NA 526-527.
4. Résumé de la comparaison de vu, 686-591; cf. ci-dessus
p. 128, n. 2.
6. La première partie de la comparaison (v. 240-243) est tirée
de deux comparaisons antérieures : n, 248 88. (v. 242 N 11, 250)
et 11, 298-300 (cf. t. I, p. 67, n. 3). Le v. 244 combine également
deux motifs : le sanglier qui aiguise ses crocs (cf. ci-dessus p. 19,
n. 1) et l'animal à la gueule écumante (cf. t. I, p. 145, n. 3, dans
N. C., p. 177).
6. Agénor a la même attitude hésitante en face d'Achille en
Cl)650 88. : V. 235 (lcn-7])N Cl) 551 j V. 238 S., 245 S. N Cl)561-570.
Page 190.
3. L'épisode s'inspire du combat entre Achille et Hector au
chant XX de l' lliade: v. 256-258 Ni 443-444 (cf. (t) 597-598} ;
v. 259-260 N i 446; v. 261-263 N l' 449-451. Un détail est
emprunté à la rencontre entre ~née et Achille qui se trouve dans
le même chant: v. 264-265 N l" 341-342.
4. Sur ce thème de comparaisons, cf. t. I, p. 26, n. 2. La clausule
est tirée de v, 369.
Page 191.
2. Les v. 267-285 sont à rapprocher de T 353 ss., 454; Cl) 1-4.
3. Comparer l'arrivée d'Apollon au livre III : v. 292 N 111,
32 j V. 293 N Ill, 86 8.; V. 294-297 N III, 33-36 j V, 298-299 C'->
111, 37. Quelques traits ou expressions sont empruntés à l'jnter-
vention d'Arès et d'Athéné au livre VIII : v. 291-293 N v111
239-241, 343 j V. 294-295 N VIII, 347 j V. 296 N VIII, 244 j V. 297
N VIII, 246 j V. 298-300 N VIII, 248, 326-328.
4. cr. QS, v1, 644.
Page 191.
6. L'oracle est généralement attribué au devin Hélénos : voir
la Notice, p. 174, n. 1. D'après la Mgende, Héraclès s'était
emparé de Troie sous le règne de Laomédon; c'est pourquoi il
était nécessaire que Philoctète, qui détenait l'arc du héros (v. 395-
397), participât à l'ultime assaut contre la ville.
Page 194.
4. Cf. Notice, p. 177, n. 2.
5. La blessure de Philoctète dégage une odeur insupportable :
Chanta Cgpriem (cf. le Sommaire de Proclos et Apollod., Spit.,
111, 27) ; Soph., Phil., 473-483, 619-521, 876, 890-891; Hygin,
NOTES COMPL~MENTAIRES DU LIVRE IX 221
Fables, 102. Les v. 372 s. doivent faire allusion à cette dysosmie:
il n'y a pas lieu en effet de corriger d:u-rµ111 À.eUya.Àb) qui
équivaut à l'expression uuyCXÀél] ••• b8µi) de n, 564 (pour l'emploi
de deux épithètes juxtaposées, voir les références citées dans
l'apparat critique à 1v, 102). Il est surprenant que la mauvaise
odeur se dégage du visage et non du pied blessé ; mais Quintus
a dt1 supposer d'après Nicandre, Thér., 425, que la dysosmie
affecte tout le corps.
Page 195.
3. Si la métrique invite à garder l'hapaz ômxvLov (et. p. 68,
n. 4, dans N. C., p. 210 s.), m,8oµbJoto est difficile à construire :
il n'est guère satisfaisant de le rapporter à 't'OÜ ou à un génitif
lxvfou tiré de l'épithète. En définitive, nous le rattachons à loü
comme nous le suggère J. Martin : le venin est corrompu et donc
source de corruption. Au v. 384, nous gardons &7to avec
M. L. West : la gangrène s'étend d: partir de l'endroit où le venin
a été déposé.
4. Cf. Oppien, Cynég., 111, 442 a-ruq>EÀ~v ••• b86vrœ. La leçon
des manuscrits loü ••• <rruq>e:Àoîo pourrait s'autoriser des textes
(Anthc,l. Pal., 1v, l, 22; 1x, 561, 6) où CJ"'C'Uq>e:À6ç
qualifie un liquide
avec le sens d'c amer, Apre•; mais l'adjectif s'applique partout
ailleurs chez Quintus ainsi que dans l'épopée à un objet dur (sol,
pierre).
5. Le lieu de l'accident varie selon les traditions : Ténédoe
(Chants Cyprien,), Imbros, Lemnos (B 721-723, et sans doute
Euripide, d'après Hygin, Fables, 102), Chrysé, tlot proche de
Lemnos (Soph., Phil., 194, 269-270, 1326-1328), le sanctuaire
d'Apollon Sminthée en Troade (Dictys, n, 14), entre autres.
Selon les Chants Cyprien, (Proclos, Sommaire; Apollod., Bpit.,
111, 27), Philoctète avait été piqué au cours d'un sacrifice offert
à Apollon. Selon d'autres, les Grecs avaient reçu l'ordre de
faire un sacrifice à la déesse Chrysé et c'est en cherchant son
sanctuaire que le héros avait rencontré le serpent ~ardien du lieu :
cf., par exemple, Sophocle, Il. cc. (et R. Jebb, Sophoclu, Philae•
telu, p. XXXVIII-XL}.
6. Sur la nature de cette « vipère d'eau •, qui n'est, au vrai,
qu'une couleuvre, et sur la source de ce passage, voir la Notice,
p. 177-178.
7. La blessure est purulente : cf. Soph., Phil., 7, 39, 696-697,
783-784, et surtout Nicandre, Thér., 235 (qui a suggéré txc.>p},
362-363. Lemnos est une terre volcanique ; des dépôts de soufre
ont pu donner naissance à la légende d'un « lac de pus• qui ne
semble pas attestée ailleurs.
8. L'hydre mentionnée ici est I' Hydre de Lerne dans le venin
de laquelle Héraclès avait plongé ses flèches. Philoctète avait
hérité de l'arc et des traits du héros, parce qu'il avait consenti à
mettre le feu au bO.cher de l'Oeta ; cette tradition, fort répandue,
n'est pas homérique.
222 NOTES COMPtMENTAIRES DU LIVRE IX
Page 196.
3. cr. Soph., Phil., 919, 1329-1335, 1378-1379.
4. La sentence concerne les individus qui, comme Philoctète,
sont tour à tour accablés, puis exaltés par le Destin. On adoptera
donc la leçon de H ~po-r&>vµivoc;,périphrase banale qui équivaut
à ~po-ro~ ; la leçon de P ~pO'î&>vyévoç (le c genre humain •}
ne convient paa dans notre contexte.
5. Le thème de l'instabilité des fortunes humaines, familier
à Quintus (cf. vin, 472-473; 1x, 104-109) est développé par
Héraclès dans son épiphanie du Philoctète (v. 1418-1422).
Page 197.
2. La traversée (v. 432-443) s'inspire de l' lliade: v. 43! s. N>
A 475 s. ; v. 434 N A 477 ; v. 436 s. N A 479; v. 438 N A 480
(contaminé avec Apoll. Rhod., 11, 931-932) ; v. 439-441 "'A 481-
483 ; v. 443 N A 483. Le passage contient aussi des réminiscences
de la traversée de Néoptolème (v. 435 N QS, vu, 372 s.; v. 436 s.
N vu, 374) et de la description du bouclier d'Achille (v. 442 N
QS, v, 93 s.).
Page 198.
3. Sur celte intervention de Podalire, voir la Notice, p. 174.
Quintus fournit peu de renseignements sur la médication employée
par le fils d'Asclépios; il s'inspire surtout de Il. 218-219.
Page 199.
6. KoO.n, pris substantivement, aemhle inadmissible et tait
double emploi avec iu-rpox_<iÀ<t> : il peut s'agir d'une glose qui se
serait substituée à un terme tel que Tt'É't'PTI·J. Martin propose
une autre explication : l:u"t'poxcil<t> serait, selon lui, une glose à
l'expression du v. 4 76, noÀuxµi)-r<t>
iv «À<i>TI,qui évoque l'héeiodique
MPOXŒÀ<t> &n (
iv Travaux, 599, 806). Quoi qu'il en soit, si
l'hémistiche corrompu cache une allusion à l'ant1 e de Lemnos,
cette mention est surprenante, car ce n'est pas dans sa caverne
que Philoctète a trouvé la guérison. Pour lever cette difficulté,
M. L. West propose mpox<iÀ<t>3' ivl xoµ6n : xoµ6TJdésignerait
le récipient dans lequel Podalire a préparé ses drogues (v. 464) ;
cf. Nicandre, Alex., 164.
7. Athéné change l'aspect de Philoctète comme elle l'avait
fait pour Ulysse (C 229-230; Tt' 166-180; a 68-70) et pour la
dépouille d'Achille (QS, 1n, 533-540). Une intervention d'A$Clépioa
eO:t été plus logique, puisque c'est ce dieu qui opère la guérison
proprement dite (v. 464-466).
8. Quintus n'emploie jamais ol pour a<ptv, contrairement à
ce que nous avons dit après Hermann dans nos Rechercha,
p. 158; il faut donc renoncer à lire comme nous le proposions
<p41VlJ 8i ol. Faute de mieux, nous conservons le texte transmis,
malgré l'hiatus et l'aoriste actif insolite cpciv&v.
ERRATUM AU TOME I