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 Haut Potentiel

Le système éducatif et les enfants à haut


potentiel
Karine2 janv. de lecture: 7 minute(s)
L’école… Lieu du savoir, de la transmission, des premières interactions sociales, lieu de
vie où nous passons notre petite enfance, enfance et adolescence.

L’école, dont la raison d’être fut l’instruction, privilège convoité enfin accessible à tous,
est devenue un lieu d’ennui et de frustration pour beaucoup d’élèves, d’échec et
d’exclusion pour certains.

Les enfants qui ne se conforment pas et ne se soumettent pas au système sont mal vus,
mis à l’écart ou ignorés.

Quel avenir pour les enfants atypiques dont le fonctionnement psychologique est
différent de la majorité ?

Comment notre système éducatif est-il devenu aussi


rigide ?
Au cours du XIXème siècle, la révolution industrielle transforme et bouleverse notre
société.

Son impact n’épargne aucun domaine, la politique, le droit, l’urbanisation, la


psychologie, l’enseignement scolaire et ses méthodes. Ce modèle industriel s’impose
partout.

Le système scolaire devient à son tour une industrie, l’industrie du savoir, où tous les
élèves apprennent les mêmes choses au même âge et de la même façon.
Au début du XXème siècle, des voix s’élèvent contre l’enseignement traditionnel, et avec
eux l’éclosion les pédagogies nouvelles, qui considèrent que cette uniformisation est
néfaste et ne respecte pas la psychologie de l’enfant.

Célestin Freinet et Roger Cousinet en France, Ovide Decroly en Belgique, Rudolf


Steiner en Autriche, Maria Montessori en Italie, pionniers et révolutionnaires, tous ces
pédagogues ouvrent la voie historique des nouvelles pédagogies, de l’innovation dans
l’enseignement et dans l’analyse des mécanismes de l’apprentissage.

Le dénominateur commun de toutes ces méthodes, pratiquées de façon marginale voire


expérimentales et surtout dans le secteur privé, est que l’unique façon de motiver les
enfants et leur donner l’envie et la volonté d’apprendre, est le plaisir.

Présenter l’enseignement de façon « séduisante » ou « appétissante », n’est pas vraiment


l’objectif ni le point fort de notre éducation nationale.

Transformer notre école en un espace d’épanouissement personnel, favorisant


l’autonomisation selon la formule de Maria Montessori « aide-moi à faire seul » ; un
espace d’éveil de la curiosité avec le concept de Célestin Freinet de « tâtonnement
expérimental », d’imagination, de renoncement à la compétition, aux notes, aux
classements et pour encourager la bienveillance.

Permettre à l’élève de choisir ses domaines d’apprentissages selon ses affinités, sortir de
la passivité des cours magistraux pour le rendre acteur.

Au XXIe siècle apparaissent les pédagogies alternatives, qui se dissocient des


pédagogies nouvelles avec cette volonté de ne pas se confiner dans une pédagogie
spécifique, tout en s’en inspirant.

En 1969, le célèbre « Liberté pour apprendre » du psychologue Carl Rogers, qui fut
« anti-enseignant » à la façon de « l’antipsychiatrie», considère qu’il est inutile
d’enseigner, le rôle de l’enseignant devant être plutôt un « facilitateur d’apprentissage »
afin que chacun puisse trouver des réponses constructives a ses inquiétudes et permettre
ainsi à l’individu de se révéler. Il est opposé à la notation et prône l’autocorrection ainsi
les travaux de groupe.

Ces mouvances pédagogiques restent exceptionnelles au sein de l'éducation nationale,


aucune formation spécifique à une pédagogie alternative n'étant dispensée dans le cursus
des enseignants.

Rien ne peut s’acquérir sans passion, l’amour est notre moteur. Ceux qui excellent dans un
domaine sont des amoureux, des passionnés.

Guider les élèves pour les mener vers l’accomplissement d’eux-même, est le cœur du
livre « Libérez votre cerveau » d’Idriss Aberkane. Il nous rappelle que nous avons tous
un potentiel mais pour l’explorer il faut avoir le bon mode d’emploi de notre cerveau. Il
faut « donner à nos enfants l’appétit du savoir ». Rien ne peut s’acquérir sans
passion, l’amour est notre moteur. Ceux qui excellent dans un domaine sont des
amoureux, des passionnés.

Notre école reste pourtant un lieu où les élèves doivent entrer dans des moules précis, se
conformer aux exigences du système éducatif qui impose à l’ensemble de la population
une façon d’apprendre, un rythme et un programme arbitraire sans tenir compte des
différences entre les enfants.

Les prise en charges des troubles en « dys » dyslexies et autres troubles de


l’apprentissage ont bien progressé en France avec des dépistages précoces et des soins
adaptés.

Cependant, pour les enfants avec d'autres neuroatypies, les diagnostiques ne sont pas
toujours au point. Les enseignants n’ont pas encore les outils nécessaires pour identifier
ou diagnostiqué ces enfants atypiques et leur permettre une bonne prise en charge.

Le décalage social est souvent le premier « symptôme » de la douance. Les témoignages


le montrent. Certains adultes identifiés Haut Potentiel tardivement racontent leur
souffrance de se sentir différents en société et durant l’enfance parmi leurs copains de
classes.
La clé qui permettra à l’enfant neuroatypique de vivre sa scolarité de façon plus sereine
est de nommer sa différence et la comprendre, sans quoi sa quête perpétuelle de lui-
même annihilera ses capacités, sa confiance en lui et son épanouissement.

Néanmoins, ces dernières années, une prise de conscience collective se profile. En


France, selon la psychologue Monique de Kermadec, spécialiste de la douance, « nous
sommes à l’aube d’une évolution ».

Les "diagnostics" deviennent plus précis, les tests de QI sont faits avec des évaluations
plus complètes du profil psychologique. Le test d’évaluation WAIS IV, le dernier en
date, même s’il n’est pas fiable à 100% et a des failles, est tout de même beaucoup plus
performant que les tests antérieurs existants.

Depuis 1995 environ, les associations de parents d’élèves, par l’intermédiaire de l’AFEP
(Association Française pour les Enfants Précoces) et l’ANPEIP (Association Nationale
pour les Enfants Intellectuellement Précoces), sont en contact avec l’Education
Nationale pour agir.

La circulaire publiée en 2007, par le Ministère de l’Education Nationale, soutient l’idée


de réformes nécessaires, identification, prise en charge, sensibilisation et information
(mais toujours pas de formations spécifiques…) pour le personnel des établissements
scolaires. Pour les parents, les démarches demeurent fastidieuses et longues.

Quelques établissements de pointe existent à Paris dans le secteur privé. Dans le secteur
public, le lycée Janson de Sailly, dans le 16ème arrondissement, a un accueil pour les
enfants précoces.

De nombreux psychologues et thérapeutes se spécialisent dans ce domaine complexe et


passionnant de la douance. Ainsi, les adultes en difficulté qui cherchent des réponses, les
parents interpelés par les difficultés de leurs enfants (dans lesquels ils se reconnaissent
parfois) peuvent consulter et obtenir des réponses.

La prise en charge des difficultés émotionnelles et psychologiques se dénoue bien


souvent au moment du diagnostic par une compréhension et une prise de conscience du
Haut Potentiel. Les enfants retrouvent ainsi une confiance en eux qui leurs permet de
s’ouvrir et d’accepter leur différence.

Est-ce mieux ailleurs ?


Aux USA, les élèves sont testés très jeunes. Les écoles proposent de façon quasi
systématique des groupes de niveaux. Ce qui permet à ces enfants de ne pas sauter de
classe, rester avec leur groupe d’âge, moins s’ennuyer en classe en étudiant à leur
rythme. La reconnaissance est également très importante et est un facteur de réussite
pour ces enfants.

La sélection des enfants se fait par le QI, ainsi il est présumable que les enfants à Haut
Potentiel en perte d’estime d’eux-mêmes et dont le fonctionnement psychologique n’est
pas compatible avec l’exigence scolaire passent outre ces identifications. Cependant, les
progrès constant et l’intérêt des psychologues pour ce sujet nous permet d’être optimiste
pour les prochaines années.

En Israël, les enfants sont également testés très jeunes, les élèves sont intégrés dans des
programmes spéciaux au sein des universités où ils participent à des groupes de travail
et valident des travaux pratiques universitaires dans le domaine de leur choix.

Ces initiatives américaines et Israéliennes tendent vers la bonne direction. Monique de


Kermadec, le confirme. Selon elle, le saut de classe n’est pas la solution à la précocité et
elle est en faveur d’un assouplissement de l’enseignement traditionnel.

Permettre aux enfants atypiques d’étudier au rythme qui leur convient dans des groupes
spécifiques et /ou les intégrer à des travaux de recherches dans des domaines qui les
passionnent en dehors du cursus scolaire classique, sont des programmes permettant de
développer le potentiel des élèves différents et les exploiter.

La notion d’égalité pour tous à l’école est différente selon les pays en fonction de leur
histoire et leur culture. En France, l’égalité des chances se concrétise par
l’uniformisation de l’enseignement en offrant le même à tous, en notant et évaluant tous
les enfants de façon identique. La rigueur ancestrale du système éducatif français trouve
ses racines dans la volonté historique française d’égalité sociale. L’égalité étant
évidemment en premier lieu l’accessibilité à l’instruction et au savoir pour tous les
citoyens. Cependant, il s’agit aujourd’hui de donner la possibilité à tous les enfants de
pouvoir apprendre en développant au mieux leurs capacités et potentiels pour réussir.
Les spécificités de chacun n’étant pas toujours compatibles avec un enseignement
uniforme auquel l’enfant doit s’adapter coûte que coûte au détriment de ses
fonctionnements psychologiques, de son système d’intelligence propre et de ses
rythmes.

Pourquoi l’enseignement ne s’adapterait-il pas à


l’enfant ?
L’exemple du système éducatif des pays nordiques nous permet de constater cette
nécessité de souplesse pour la réussite de tous les enfants.

En Norvège, le système éducatif s’organise autour d’un concept d’égalité différent de la


France qui est la possibilité pour tous de s’épanouir en mettant l’accent sur le
développement personnel.

Des groupes de niveau à l’école primaire et l’absence de notation jusqu’au collège sont
instaurés.

En Finlande, l’investissement dans le soutien individualisé pour les élèves dès l’école
primaire et la valorisation du métier de l’enseignement avec entre autres l’obligation
de formation continu des enseignants.

En Suède, l’enseignement se donne pour vocation d’aider l’élève à fortifier « l’estime


de soi » et individualiser le plus possible l’enseignement selon les besoins de chaque
élève.

L’idée n’est pas de copier le système éducatif de ces pays, mais de s’en inspirer.

Un système qui met en œuvre les moyens permettant de prendre en compte la spécificité
de chaque élève semble profiter à tous les autres élèves aussi.
Hormis les meilleures prises en charge des enfants atypiques, les résultats globaux sont
meilleurs pour l’ensemble des élèves.

A titre d’exemple, en 2016, dans le classement TIMSS Evaluation des Performances des
élèves de CM1 en Mathématique (des pays européens), la France se situe en bas de
l’échelle et bien en dessous de la moyenne européenne.

La bonne intégration des enfants différents, qu’ils soient Haut Potentiel ou bien autistes
n’est pas seulement déterminante pour eux même et leur épanouissement, mais
également pour les autres enfants dit ordinaires qui seront enrichis par la diversité des
approches cognitives et leurs systèmes de pensée différents.

Leur épanouissement sera profitable à la société dans son ensemble qui bénéficiera des
ressources de leurs esprits hors normes.

Donnons aux enfants la possibilité de se révéler.

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LES 10 TYPES D’INTELLIGENCE

DANS UN MONDE OÙ TOUT EST MESURABLE,


QUANTIFIABLE ET HIÉRARCHISÉ, LE MYSTÈRE DE
L’INTELLIGENCE HUMAINE FASCINE ET EST L’OBJET DE
NOMBREUSES INTERPRÉTATIONS ET THÉORIES.
L’intelligence, faculté de connaitre et de comprendre, mais aussi de s’adapter et de ressentir,
varie d’un individu à l’autre, est relative et difficile à mesurer.

Pourtant, dans nos sociétés normées, nous avons besoin de repères et de reconnaissances.
Nous avons besoin de comprendre les échecs et les réussites de chacun. Étrangement, il est
bien plus facile d’évaluer nos lacunes plutôt que nos facultés, mais malgré les efforts
d’objectivités, les évaluations sont toutes inévitablement basées et classées selon les critères
d’exigences que le fonctionnement de nos sociétés nous impose.
Rappel historique du QI
Au cours du XIXe siècle, de nombreux chercheurs s’intéressent à l’intelligence et tentent d’en
comprendre les mécanismes, notamment au travers des capacités inégales d’apprentissages
des élèves.

Les premières tentatives d’évaluations de l’intelligence se font sur des étudiants, en 1890 par
l’Américain McKeen Catell « the mental test » afin de mesurer par une série d’épreuves les
différentes les aptitudes des étudiants.

Le psychologue Allemand William Stern est l’initiateur du calcul du quotient intellectuel.


Conçu pour évaluer les enfants, ce QI est le rapport entre l'âge mental et l'âge réel
(chronologique) multiplié par 100, et n’est donc pas adapté pour mesurer l’intelligence des
adultes.

La première échelle d’intelligence de référence fut publiée en 1905 par les Français Alfred
Binet et Théodore Simon à la demande de l’Etat dans le but de détecter les élèves ayant de
faibles capacités scolaires, ce premier test est nommé le « Test de Binet et Simon ».

Le QI « standard » utilisé pour les adultes est calculé de manière différente. Le test de David
Wechsler utilise une courbe de Gauss pour identifier le haut potentiel intellectuel à partir du
seuil de 130. La moyenne étant fixé à 100.

Le facteur G (générale) mit en évidence par le psychologue Charles Spearman, représente


les performances globales de bases.

En 1939, l’américain Louis Leon Thustone remet en cause la thèse du facteur G, en


multipliant les facteurs. Sept facteurs sont déterminés : facteur spatiale, facteur de perception,
facteur verbal, facteur lexical, facteur mémoire, facteur numérique, facteur de raisonnement.

Les recherches et les moyens technologiques évoluant, d’autres tests plus sophistiqués sont
apparus, plus précis et qui réunissent les deux modèles.

L’intelligence cristallisée et l’intelligence fluide


La théorie de Cattell-Horn-Carolle, qui tient son nom des trois psychologues Raymond
Catell, John L.Horn et John Bissell Carroll, est une évaluation plus large et hiérarchique,
modèle actuellement reconnu et utilisé pour l’approche psychométrique, ayant comme socle
le facteur G et un éventail pyramidal d’habilités cognitives humaines. Intelligence classée en
strates avec deux catégories principales :

 l’intelligence cristallisée qui représente la connaissance acquise et maîtrisée, que l’on


peut transmettre.
 l’intelligence fluide qui est la capacité de raisonner, d’utiliser les informations
familières pour résoudre des problèmes.
Ces aptitudes sont divisées en degrés d’habilitées motrices, de perceptions, d’attentions, de
connaissances, de vitesses et chacune d’entre elles divisées en catégories encore plus affinées.

En 1946, René Zazzo, spécialiste Français de la psychologie de l’enfant, suite à une étude de
cas sur une enfant ayant une défaillance des capacités cognitives spatiales due à un accident et
mettant en cause la capacité de cette personne à lire, parlera des intelligences, et non de
l’intelligence, puisqu’elles sont indépendantes les unes des autres.

Les types d’intelligence de Gardner


Dans cette même optique le psychologue américain Howard Gardner développe la théorie des
intelligences multiples. Ses travaux de recherche en éducation ont été effectués auprès
d’enfants ayant des déficiences cérébrales et privés de certaines facultés intellectuelles mais
capable d’en accomplir d’autres. Egalement auprès d’enfants autistes qui malgré leur
handicap sont capable pour certains de reproduire par exemple un concerto de musique après
une simple écoute ou le dessin détaillé d’un paysage dans les moindres détails après l’avoir
regardé une seule fois. Il en déduit qu’il existe bien une multitude de formes d’intelligences
indépendantes les unes des autres.

Dans les années 2000 ses ouvrages influencent les milieux éducatifs et permettent
une nouvelle vision de l’enseignement. Une approche plus positive de l’apprentissage. Les
enfants pour qui divers champs peuvent redevenir possible malgré leurs faiblesses dans
certains domaines.

Gardner distingue initialement 7 types d'intelligence :

1. INTELLIGENCE LINGUISTIQUE
Capacité et aisance à manier le langage et les lettres. L’intelligence linguistique est la plus
valorisé à l’école au côté de l’intelligence logico-mathématique qui est le socle
incontournable de l’enseignement scolaire. Les deux étant complémentaires pour résoudre ou
énoncer un problème. La maitrise de la rhétorique est un atout puissant qui permet de nuancer
les idées, les mettre forme et les transmettre avec précision. La maitrise du langage permet
aussi une meilleure appréhension de la logique grammaticale et facilite l’apprentissage des
langues étrangères.

Ces aptitudes sont indispensables dans les professions des lettres, les avocats, les poètes,
écrivains, journalistes, orateurs, et tous les métiers qui nécessitent de formuler des idées, des
pensées ou l’utilisation de son imagination, à l’oral comme à l’écrit.

2. INTELLIGENCE MUSICALE
Intelligence des musiciens et compositeurs. Capacité de comprendre, ressentir, mémoriser,
interpréter, créer ou apprécier la musique et les rythmes.
3. INTELLIGENCE LOGICO-MATHÉMATIQUE
Capacité à résoudre des problèmes abstraits de logique ou de mathématique, de calculer et
catégoriser. Manipuler les chiffres avec aisance, émettre des hypothèses, comprendre des
phénomènes complexes. L’intelligence logico-mathématique est valorisée en occident en
particulier au sein de l’enseignement.

4. INTELLIGENCE SPATIALE
Sens de l’espace, de l’architecture et de l’environnement spatiale. Cette capacité de
représentation spatiale permet des représentations mentales virtuelles fines, une mémoire
visuelle de haute qualité et permet des facultés créatives dans les domaines artistiques, comme
la sculpture, la photographie, la peinture, la géographie.

5. INTELLIGENCE KINESTHÉSIQUE
Habilités physique et intelligence du corps. Capacité à utiliser son corps comme moyen
d’expression. Par le sport, la danse, le théâtre, mais aussi par la motricité fine, les artisans, les
bijoutiers mais également les chirurgiens.

6. INTELLIGENCE INTRAPERSONNELLE
Intelligence de l’introspection, de l’auto analyse, qui permet une bonne connaissance de soi.
Analyse de ses pensées, ses comportements, ses émotions, connaitre ses limites et ses forces.
L’intelligence intrapersonnelle est utilisée dans les métiers de la psychologie, la psychiatrie,
les métiers du conseil où sont sollicitées les capacités d’analyses fines des sensibilités et les
émotions.

7. INTELLIGENCE INTERPERSONNELLE
Intelligence fine et aiguisée pour comprendre les autres, anticiper, avoir de l’empathie, de la
tolérance. Etre à l’écoute des autres, être sensible aux réactions et aux besoins de son
entourage. L’intelligence interpersonnelle permet à l’individu de détecter les sous-entendus
des relations sociales, favorise les coopérations et l’analyser des interactions. Elle est celle des
leaders, des enseignants et également des commerçants.

Gardner ajoute ultérieurement les intelligences :

8. INTELLIGENCE NATURALISTE
Etre sensible au vivant et a son environnement. L’intelligence naturaliste est celle de
l’observation, la capacité de reconnaitre et de classer tout ce qui compose l’environnement
naturel, la faune et la flore mais également l’univers culturel qui nous entoure.

9. INTELLIGENCE EXISTENTIELLE
Aptitude à se questionner sur l’essence et l’origine de l’existence et des choses. L’intelligence
existentielle n’est pas considérée par Gardner comme une intelligence à part entière mais elle
permet des aptitudes spirituelles développées et une sensibilité morale.

En 2015, cette théorie des sept types d’intelligence est validée par les
neurosciences et l’imagerie cérébrale.
(Sauf l’intelligence naturaliste et existentielle).

Cette découverte bouleverse la définition même de l’intelligence et fait tomber de son


piédestal la toute puissante intelligence logico-mathématique que Piaget avait placé comme
socle incontournable et suprême des apprentissages scolaires, nécessaire et indispensable
critère de réussite et de performances.

Les 7 types d’intelligence, ne sont pas classées de façon hiérarchique selon leur importance.
Mais c’est peut-être préférable.

Pourtant le fonctionnement de notre société nous impose, de façon inévitable, un classement


pyramidal. Une personne ayant une aptitude particulière à la musique, sauf s’il devient
musicien de talent et puisse vivre de son art, aura bien plus de difficulté à s’élever dans la
société, d’y trouver sa place, et réussir socialement qu’une autre ayant une intelligence
linguistique ou logico-mathématique plus développée. Pourtant, à contrario, une personne
avec une intelligence logico-mathématique très développée, réussira brillamment des études
scientifiques mais pourrait être incapable de gérer des relations sociales.

Autrement dit, il ne s’agit plus de détecter qui est plus intelligent, mais
d’identifier l’intelligence dominante de chacun.

La théorie de Piaget est à l’image de la structure, du fonctionnement et des exigences de nos


sociétés occidentales. La logique froide et mathématique, nettoyée d’intuition, de transmission
implicite et sociale, incarne « l’intelligence » comme un modèle universel et valorisé à
l’excès.

Cette dernière décennie sera celle qui ramènera les humains vers une vision plus équilibrée
de l’intelligence. Sans pour autant renier l’évidente utilité et l’importance de la rigueur des
sciences mathématiques, donner une place à de toutes les autres types d’intelligence, les
valoriser, permettre aux enfants de les développer lors de leur cursus scolaire afin de leur
ouvrir les portes de la réussite dans les domaines qui leurs sont possible.

Ainsi, le système scolaire classique est remis en question, les matières elles-mêmes
imposées comme « principales » et qualifiantes pour tous, deviennent discriminantes envers
les enfants ayant une intelligence dominante différente du pilier logico-mathématique.

Un enfant ou un adulte peut être surdoué tout en ayant un résultat moyen au test de
QI car celui-ci n’évalue pas toutes les formes d’intelligence. Le surdoué, excellent en tout
est un mythe. De la même façon un enfant en difficultés scolaires n’est pas forcément un
enfant moins intelligent que les autres bien au contraire, il est peut-être surdoué ailleurs.

Le nouveau challenge de l’école sera donc d’adapter l’enseignement aux différentes


formes d’intelligence.

Mais ce n’est pas tout…


Il existe une autre forme d’intelligence, mystérieuse et longtemps niée, n’ayant aucun sens
autrefois pour les scientifiques, elle est aujourd’hui reconnue comme extrêmement puissante.
L’intelligence intuitive ou intuition. Elle échappe à toute explication et raisonnement logique,
mais pourtant nous livre des clés, nous oriente, nous donne des indications, nous guide de
façon surprenante, pertinente et est bien supérieure à nos facultés de raisonnements. Pour la
développer nous devons justement être capable de mettre à l’écart toutes les autres
intelligences qui interfèrent, la masquent et la perturbent. Comme le disait l’éminent Henri
Poincaré :

C’est avec la logique que nous prouvons et avec l’intuition que nous trouvons.

Henri Poincaré
L’intelligence intuitive est encore bien plus difficile à évaluer, son développement dépend de
nos facultés de dissociations des différentes intelligences, afin d’être à l’écoute de nous-
même, de nos ressentis, réceptifs aux signaux et aux codes de celle-ci.

L’intuition est innée et naturelle chez les enfants, donnons-leur la possibilité de la conserver,
de ne pas l’éteindre et la faire taire par l’éducation logique et rationnel qui domine nos
sociétés.

Et vous, utilisez vous votre intuition ? Quelle type d’intelligence possédez vous ?

L’esprit intuitif est un don sacré et l’esprit rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé
une société qui honore le serviteur et a oublié le don.

A. Einstein

Sources :

www.science-et-vie.com/questions-reponses/chaque-individu-est-il-intelligent-a-sa-
facon-10629
www.cerveauetpsycho.fr/sd/psychologie/plusieurs-intelligences-detectees-dans-le-
cerveau-8386.php
fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_des_intelligences_multiples
nospensees.fr/modele-dintelligence-de-cattell-lintelligence-fluide-cristallisee/
howardgardner01.files.wordpress.com/2015/04/cerveau_psycho_mars_avril_2015.pdf

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