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L’école, dont la raison d’être fut l’instruction, privilège convoité enfin accessible à tous,
est devenue un lieu d’ennui et de frustration pour beaucoup d’élèves, d’échec et
d’exclusion pour certains.
Les enfants qui ne se conforment pas et ne se soumettent pas au système sont mal vus,
mis à l’écart ou ignorés.
Quel avenir pour les enfants atypiques dont le fonctionnement psychologique est
différent de la majorité ?
Le système scolaire devient à son tour une industrie, l’industrie du savoir, où tous les
élèves apprennent les mêmes choses au même âge et de la même façon.
Au début du XXème siècle, des voix s’élèvent contre l’enseignement traditionnel, et avec
eux l’éclosion les pédagogies nouvelles, qui considèrent que cette uniformisation est
néfaste et ne respecte pas la psychologie de l’enfant.
Permettre à l’élève de choisir ses domaines d’apprentissages selon ses affinités, sortir de
la passivité des cours magistraux pour le rendre acteur.
En 1969, le célèbre « Liberté pour apprendre » du psychologue Carl Rogers, qui fut
« anti-enseignant » à la façon de « l’antipsychiatrie», considère qu’il est inutile
d’enseigner, le rôle de l’enseignant devant être plutôt un « facilitateur d’apprentissage »
afin que chacun puisse trouver des réponses constructives a ses inquiétudes et permettre
ainsi à l’individu de se révéler. Il est opposé à la notation et prône l’autocorrection ainsi
les travaux de groupe.
Rien ne peut s’acquérir sans passion, l’amour est notre moteur. Ceux qui excellent dans un
domaine sont des amoureux, des passionnés.
Guider les élèves pour les mener vers l’accomplissement d’eux-même, est le cœur du
livre « Libérez votre cerveau » d’Idriss Aberkane. Il nous rappelle que nous avons tous
un potentiel mais pour l’explorer il faut avoir le bon mode d’emploi de notre cerveau. Il
faut « donner à nos enfants l’appétit du savoir ». Rien ne peut s’acquérir sans
passion, l’amour est notre moteur. Ceux qui excellent dans un domaine sont des
amoureux, des passionnés.
Notre école reste pourtant un lieu où les élèves doivent entrer dans des moules précis, se
conformer aux exigences du système éducatif qui impose à l’ensemble de la population
une façon d’apprendre, un rythme et un programme arbitraire sans tenir compte des
différences entre les enfants.
Cependant, pour les enfants avec d'autres neuroatypies, les diagnostiques ne sont pas
toujours au point. Les enseignants n’ont pas encore les outils nécessaires pour identifier
ou diagnostiqué ces enfants atypiques et leur permettre une bonne prise en charge.
Les "diagnostics" deviennent plus précis, les tests de QI sont faits avec des évaluations
plus complètes du profil psychologique. Le test d’évaluation WAIS IV, le dernier en
date, même s’il n’est pas fiable à 100% et a des failles, est tout de même beaucoup plus
performant que les tests antérieurs existants.
Depuis 1995 environ, les associations de parents d’élèves, par l’intermédiaire de l’AFEP
(Association Française pour les Enfants Précoces) et l’ANPEIP (Association Nationale
pour les Enfants Intellectuellement Précoces), sont en contact avec l’Education
Nationale pour agir.
Quelques établissements de pointe existent à Paris dans le secteur privé. Dans le secteur
public, le lycée Janson de Sailly, dans le 16ème arrondissement, a un accueil pour les
enfants précoces.
La sélection des enfants se fait par le QI, ainsi il est présumable que les enfants à Haut
Potentiel en perte d’estime d’eux-mêmes et dont le fonctionnement psychologique n’est
pas compatible avec l’exigence scolaire passent outre ces identifications. Cependant, les
progrès constant et l’intérêt des psychologues pour ce sujet nous permet d’être optimiste
pour les prochaines années.
En Israël, les enfants sont également testés très jeunes, les élèves sont intégrés dans des
programmes spéciaux au sein des universités où ils participent à des groupes de travail
et valident des travaux pratiques universitaires dans le domaine de leur choix.
Permettre aux enfants atypiques d’étudier au rythme qui leur convient dans des groupes
spécifiques et /ou les intégrer à des travaux de recherches dans des domaines qui les
passionnent en dehors du cursus scolaire classique, sont des programmes permettant de
développer le potentiel des élèves différents et les exploiter.
La notion d’égalité pour tous à l’école est différente selon les pays en fonction de leur
histoire et leur culture. En France, l’égalité des chances se concrétise par
l’uniformisation de l’enseignement en offrant le même à tous, en notant et évaluant tous
les enfants de façon identique. La rigueur ancestrale du système éducatif français trouve
ses racines dans la volonté historique française d’égalité sociale. L’égalité étant
évidemment en premier lieu l’accessibilité à l’instruction et au savoir pour tous les
citoyens. Cependant, il s’agit aujourd’hui de donner la possibilité à tous les enfants de
pouvoir apprendre en développant au mieux leurs capacités et potentiels pour réussir.
Les spécificités de chacun n’étant pas toujours compatibles avec un enseignement
uniforme auquel l’enfant doit s’adapter coûte que coûte au détriment de ses
fonctionnements psychologiques, de son système d’intelligence propre et de ses
rythmes.
Des groupes de niveau à l’école primaire et l’absence de notation jusqu’au collège sont
instaurés.
En Finlande, l’investissement dans le soutien individualisé pour les élèves dès l’école
primaire et la valorisation du métier de l’enseignement avec entre autres l’obligation
de formation continu des enseignants.
L’idée n’est pas de copier le système éducatif de ces pays, mais de s’en inspirer.
Un système qui met en œuvre les moyens permettant de prendre en compte la spécificité
de chaque élève semble profiter à tous les autres élèves aussi.
Hormis les meilleures prises en charge des enfants atypiques, les résultats globaux sont
meilleurs pour l’ensemble des élèves.
A titre d’exemple, en 2016, dans le classement TIMSS Evaluation des Performances des
élèves de CM1 en Mathématique (des pays européens), la France se situe en bas de
l’échelle et bien en dessous de la moyenne européenne.
La bonne intégration des enfants différents, qu’ils soient Haut Potentiel ou bien autistes
n’est pas seulement déterminante pour eux même et leur épanouissement, mais
également pour les autres enfants dit ordinaires qui seront enrichis par la diversité des
approches cognitives et leurs systèmes de pensée différents.
Leur épanouissement sera profitable à la société dans son ensemble qui bénéficiera des
ressources de leurs esprits hors normes.
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Pourtant, dans nos sociétés normées, nous avons besoin de repères et de reconnaissances.
Nous avons besoin de comprendre les échecs et les réussites de chacun. Étrangement, il est
bien plus facile d’évaluer nos lacunes plutôt que nos facultés, mais malgré les efforts
d’objectivités, les évaluations sont toutes inévitablement basées et classées selon les critères
d’exigences que le fonctionnement de nos sociétés nous impose.
Rappel historique du QI
Au cours du XIXe siècle, de nombreux chercheurs s’intéressent à l’intelligence et tentent d’en
comprendre les mécanismes, notamment au travers des capacités inégales d’apprentissages
des élèves.
Les premières tentatives d’évaluations de l’intelligence se font sur des étudiants, en 1890 par
l’Américain McKeen Catell « the mental test » afin de mesurer par une série d’épreuves les
différentes les aptitudes des étudiants.
La première échelle d’intelligence de référence fut publiée en 1905 par les Français Alfred
Binet et Théodore Simon à la demande de l’Etat dans le but de détecter les élèves ayant de
faibles capacités scolaires, ce premier test est nommé le « Test de Binet et Simon ».
Le QI « standard » utilisé pour les adultes est calculé de manière différente. Le test de David
Wechsler utilise une courbe de Gauss pour identifier le haut potentiel intellectuel à partir du
seuil de 130. La moyenne étant fixé à 100.
Les recherches et les moyens technologiques évoluant, d’autres tests plus sophistiqués sont
apparus, plus précis et qui réunissent les deux modèles.
En 1946, René Zazzo, spécialiste Français de la psychologie de l’enfant, suite à une étude de
cas sur une enfant ayant une défaillance des capacités cognitives spatiales due à un accident et
mettant en cause la capacité de cette personne à lire, parlera des intelligences, et non de
l’intelligence, puisqu’elles sont indépendantes les unes des autres.
Dans les années 2000 ses ouvrages influencent les milieux éducatifs et permettent
une nouvelle vision de l’enseignement. Une approche plus positive de l’apprentissage. Les
enfants pour qui divers champs peuvent redevenir possible malgré leurs faiblesses dans
certains domaines.
1. INTELLIGENCE LINGUISTIQUE
Capacité et aisance à manier le langage et les lettres. L’intelligence linguistique est la plus
valorisé à l’école au côté de l’intelligence logico-mathématique qui est le socle
incontournable de l’enseignement scolaire. Les deux étant complémentaires pour résoudre ou
énoncer un problème. La maitrise de la rhétorique est un atout puissant qui permet de nuancer
les idées, les mettre forme et les transmettre avec précision. La maitrise du langage permet
aussi une meilleure appréhension de la logique grammaticale et facilite l’apprentissage des
langues étrangères.
Ces aptitudes sont indispensables dans les professions des lettres, les avocats, les poètes,
écrivains, journalistes, orateurs, et tous les métiers qui nécessitent de formuler des idées, des
pensées ou l’utilisation de son imagination, à l’oral comme à l’écrit.
2. INTELLIGENCE MUSICALE
Intelligence des musiciens et compositeurs. Capacité de comprendre, ressentir, mémoriser,
interpréter, créer ou apprécier la musique et les rythmes.
3. INTELLIGENCE LOGICO-MATHÉMATIQUE
Capacité à résoudre des problèmes abstraits de logique ou de mathématique, de calculer et
catégoriser. Manipuler les chiffres avec aisance, émettre des hypothèses, comprendre des
phénomènes complexes. L’intelligence logico-mathématique est valorisée en occident en
particulier au sein de l’enseignement.
4. INTELLIGENCE SPATIALE
Sens de l’espace, de l’architecture et de l’environnement spatiale. Cette capacité de
représentation spatiale permet des représentations mentales virtuelles fines, une mémoire
visuelle de haute qualité et permet des facultés créatives dans les domaines artistiques, comme
la sculpture, la photographie, la peinture, la géographie.
5. INTELLIGENCE KINESTHÉSIQUE
Habilités physique et intelligence du corps. Capacité à utiliser son corps comme moyen
d’expression. Par le sport, la danse, le théâtre, mais aussi par la motricité fine, les artisans, les
bijoutiers mais également les chirurgiens.
6. INTELLIGENCE INTRAPERSONNELLE
Intelligence de l’introspection, de l’auto analyse, qui permet une bonne connaissance de soi.
Analyse de ses pensées, ses comportements, ses émotions, connaitre ses limites et ses forces.
L’intelligence intrapersonnelle est utilisée dans les métiers de la psychologie, la psychiatrie,
les métiers du conseil où sont sollicitées les capacités d’analyses fines des sensibilités et les
émotions.
7. INTELLIGENCE INTERPERSONNELLE
Intelligence fine et aiguisée pour comprendre les autres, anticiper, avoir de l’empathie, de la
tolérance. Etre à l’écoute des autres, être sensible aux réactions et aux besoins de son
entourage. L’intelligence interpersonnelle permet à l’individu de détecter les sous-entendus
des relations sociales, favorise les coopérations et l’analyser des interactions. Elle est celle des
leaders, des enseignants et également des commerçants.
8. INTELLIGENCE NATURALISTE
Etre sensible au vivant et a son environnement. L’intelligence naturaliste est celle de
l’observation, la capacité de reconnaitre et de classer tout ce qui compose l’environnement
naturel, la faune et la flore mais également l’univers culturel qui nous entoure.
9. INTELLIGENCE EXISTENTIELLE
Aptitude à se questionner sur l’essence et l’origine de l’existence et des choses. L’intelligence
existentielle n’est pas considérée par Gardner comme une intelligence à part entière mais elle
permet des aptitudes spirituelles développées et une sensibilité morale.
En 2015, cette théorie des sept types d’intelligence est validée par les
neurosciences et l’imagerie cérébrale.
(Sauf l’intelligence naturaliste et existentielle).
Les 7 types d’intelligence, ne sont pas classées de façon hiérarchique selon leur importance.
Mais c’est peut-être préférable.
Autrement dit, il ne s’agit plus de détecter qui est plus intelligent, mais
d’identifier l’intelligence dominante de chacun.
Cette dernière décennie sera celle qui ramènera les humains vers une vision plus équilibrée
de l’intelligence. Sans pour autant renier l’évidente utilité et l’importance de la rigueur des
sciences mathématiques, donner une place à de toutes les autres types d’intelligence, les
valoriser, permettre aux enfants de les développer lors de leur cursus scolaire afin de leur
ouvrir les portes de la réussite dans les domaines qui leurs sont possible.
Ainsi, le système scolaire classique est remis en question, les matières elles-mêmes
imposées comme « principales » et qualifiantes pour tous, deviennent discriminantes envers
les enfants ayant une intelligence dominante différente du pilier logico-mathématique.
Un enfant ou un adulte peut être surdoué tout en ayant un résultat moyen au test de
QI car celui-ci n’évalue pas toutes les formes d’intelligence. Le surdoué, excellent en tout
est un mythe. De la même façon un enfant en difficultés scolaires n’est pas forcément un
enfant moins intelligent que les autres bien au contraire, il est peut-être surdoué ailleurs.
C’est avec la logique que nous prouvons et avec l’intuition que nous trouvons.
Henri Poincaré
L’intelligence intuitive est encore bien plus difficile à évaluer, son développement dépend de
nos facultés de dissociations des différentes intelligences, afin d’être à l’écoute de nous-
même, de nos ressentis, réceptifs aux signaux et aux codes de celle-ci.
L’intuition est innée et naturelle chez les enfants, donnons-leur la possibilité de la conserver,
de ne pas l’éteindre et la faire taire par l’éducation logique et rationnel qui domine nos
sociétés.
Et vous, utilisez vous votre intuition ? Quelle type d’intelligence possédez vous ?
L’esprit intuitif est un don sacré et l’esprit rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé
une société qui honore le serviteur et a oublié le don.
A. Einstein
Sources :
www.science-et-vie.com/questions-reponses/chaque-individu-est-il-intelligent-a-sa-
facon-10629
www.cerveauetpsycho.fr/sd/psychologie/plusieurs-intelligences-detectees-dans-le-
cerveau-8386.php
fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_des_intelligences_multiples
nospensees.fr/modele-dintelligence-de-cattell-lintelligence-fluide-cristallisee/
howardgardner01.files.wordpress.com/2015/04/cerveau_psycho_mars_avril_2015.pdf