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03/03/2024 20:43 les machines thermiques dithermes

Les machines thermiques dithermes.


Voir l’Introduction aux cours de thermodynamique pour situer ce cours dans son contexte.

Pré-requis :
les premier et second principes de la thermodynamique.
A retenir :
* Le calcul d’un rendement ou d’une efficacité.

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Colonne de gauche = discours tenu aux élèves, pas forcément écrit au


tableau.
Colonne de droite = illustrations du propos de la colonne de gauche, écrites
au tableau ou montrées sur transparents.

1. Cycles et machines thermiques. 1. Cycles et machines thermiques.


Ces machines thermiques permettent de produire du
froid (réfrigérateur), du chaud (pompe à chaleur) ou du Machines thermiques : cycliques pour qu'elles fonctionnent
travail (moteur thermique). longtemps avec le même gaz.
Comme les transformations doivent être continues
(pour marcher tout le temps, et non pendant quelques
secondes uniquement) , il ne peut s'agir que :

1. de transformations infiniment lentes : sans intérêt car 2. Les moteurs thermiques dithermes.
dans ce cas le travail fourni serait infiniment petit
(l'énergie interne U étant de valeur finie).
2. de transformations cycliques où l'état final et initial
sont identiques : c'est ce qui est réalisé en pratique.

2. Les moteurs thermiques


dithermes.
On a vu (voir cours n° 5) qu’il fallait absolument 2
sources de chaleur au minimum pour avoir un moteur
W = -Q2 - Q1
(un moteur monotherme étant impossible à réaliser). Le
moteur ditherme est donc le moteur "minimal" qui
échange de la chaleur entre deux sources. Cet Ici T1 et T2 sont constantes
échange de chaleur (qui correspond globalement à une
absorption de chaleur sur un cycle) permet une perte avec Q2 = chaleur prise de la source chaude
de travail, c'est - à - dire de l'énergie motrice fournie à
l'extérieur.
Les moteurs dithermes prennent de la chaleur Q2 d’un
corps chaud pour la convertir en énergie motrice W. Ils
perdent cependant une partie de cette chaleur Q1 qu'ils 2.1. Le moteur idéal : cycle de Carnot.
rejettent à la source froide. Ils possèdent donc un
rendement défini par

2.1. Le moteur idéal : cycle de Carnot.


C'est le moteur idéal car il possède le meilleur
rendement faisable pour un travail donné. Il est
réversible, donc il est forcément composé de 2
isothermes et de 2 adiabatiques qui permettent de
passer de l'isotherme chaude T2 à l'isotherme froide
T1. Q1 et Q2 sont forcément échangées sur les On calcule alors le rendement h . Il s'agit du rendement maximal
isothermes puisque les autres transformations que l'on peut obtenir avec 2 sources de chaleur données.
n'échangent pas de chaleur. Les sources chaudes et
froides sont des thermostats, donc leur température ne er
varie pas. 1 principe : Wcycle = -Q1 - Q2 car D Ucycle = 0
2nd principe : D Scycle - (Q1/T1 + Q2/T2)= 0 car transfo

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On calcule alors le rendement (voir ½ page de droite). Il réversible or D Scycle = 0 Þ Q1/T1 + Q2/T2 = 0 (résultat
s'agit du rendement maximal que l'on peut obtenir avec fondamental) Û Q /Q = -T /T
1 2 1 2
2 sources de chaleur données.
Ce résultat montre que le rendement ne dépend
d'où h = ½ W/Q ½ = ½ (-Q2-Q1)/Q2½= ½ -1 - Q1/Q2½=
pas du fluide et est d'autant + élevé que T1 ½ -1 + T /T ½= 21-T /T ainsi :
1 2 1 2
est faible et T2 élevé

2.2. Exemple d’un moteur ditherme réel Ce résultat montre que le rendement ne dépend pas du fluide
et est d'autant + élevé que T1 est faible et T2 élevé.
: le cycle de Beau De Rochas (essence).
Un moteur de Carnot est très compliqué (donc très
2.2. Exemple d’un moteur ditherme réel : le cycle
cher) à réaliser, pour des raisons techniques (et non
théoriques). On fabrique donc des moteurs plus simples de Beau De Rochas (essence).
(moins cher) mais non réversibles (donc avec un
rendement plus faible ou bien un travail perdu plus moteur à essence 4 temps :
faible).

Le moteur vu ici est constitué de 4 temps : un "temps"


correspondant à une course totale du piston et non à un
type de transformation sur le diagramme P(V). Le fluide
utilisé est un mélange air - essence (assimilable à de
l'air pur car le volume d'essence est négligeable. )

L'admission et la compression sont possibles


car le moteur a été préalablement lancé (au
moyen d’un moteur électrique) et un volant
d'inertie permet d'emmagasiner l'énergie
cinétique du lancement pour permettre Rotation régulière et augmentation du travail avec 3 autres
l'aspiration de l'air. Par la suite, la présence de 3 cylindres qui travaillent chacun sur un temps différent. C'est la
autres cylindres, chacun fonctionnant sur un détente qui entraîne les 3 autres pistons :
temps différent, permet une rotation plus
régulière du moteur ainsi qu'un travail fourni 4
fois plus élevé. La compression est nécessaire
pour permettre l'explosion du mélange.
La détente est provoquée par l'explosion du
mélange air-essence qui crée une chaleur
intense et très rapide.
L'échappement est provoqué par la phase de
détente d'un autre piston qui entraîne le
vilebrequin.

Seule la phase de détente correspond en fait à l'apport


de travail à l'extérieur.
On peut alors observer le cycle dans le plan P(V) : voir
½ page de droite : Cycle essence (de Beau de Rochas, ou Otto) :
Explosion très rapide Þ compression isochore
Le fait que l'explosion soit isochore s'explique Course des pistons très rapide (6m/s à 3000 tr/min) Þ transfo
par le fait que l'explosion du mélange air - adiabatique. on a alors :
essence est très rapide (contrairement à
l'explosion d’un mélange air - gasoil des diesel).
2 adiabatiques.
La compression et la détente sont adiabatiques
du fait de la rapidité de la course du piston ( On
2 isochores (Þ non réversibilité du cycle).
a 4 temps pour 2 tours, donc à 3000 tr/min le
piston effectue 6000 déplacements / min, soit 1
déplacement / 10 ms. Or la chaleur met
beaucoup plus de 10 ms à s'évacuer Þ
compression et détente adiabatiques.).
Lors de l'ouverture de la soupape
d'échappement, la pression est égale à la
pression extérieure (pas de viscosité d’un gaz
parfait).
Pour finir le cycle est considéré comme quasi -
statique ; cela se justifie par le fait que la vitesse

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des molécules d'air est de l'ordre de 700 m/s à


600K, or la course du piston (6 cm par exemple)
s'effectue en 10 ms, soit une vitesse de
déplacement de 6cm/10ms = 6m/s << 700 m/s
du gaz : la pression a donc le temps de
s'équilibrer.

On a le travail obtenu sur un cycle :


W = W01 + W12 + W23 + W34 + W41 + W10, or W01 = -
W10, d'où W = W01 + W12 + W23 + W34 + W41 =
surface hachurée du cycle ( = Wtotal du cours n° 3).

En pratique, le cycle réel est le suivant :

On peut alors observer le cycle dans le plan P(V) :

Explosion très rapide Þ compression isochore


Course des pistons très rapide (6m/s à 3000 tr/min) Þ transfo
adiabatique. on a alors :

2 adiabatiques.
2 isochores (Þ non réversibilité du cycle).

0 ® 1 : admission.
1 ® 2 : compression adiabatique.
2 ® 3 : explosion très rapide ( Þ isochore)
3 ® 4 : détente adiabatique avec production de
travail.
4 ® 1 : baisse de pression lors de l'ouverture de la
soupape
Ce qui signifie que :
1 ® 0 : échappement.
1/ l'admission crée une dépression (mélange visqueux)
Comme deux transformations sur les 4 sont adiabatiques,
l'échange de chaleur s'effectuera uniquement sur les trajets
2/ on provoque l'explosion légèrement avant que le isochores : lors de l'explosion (absorption de Q2) et lors de la
piston n'ait atteint le point mort haut de manière à
prendre en compte la durée de l'étincelle et la durée de baisse de pression (rejet de Q1).
combustion : c'est l'avance à l'allumage.
Exercice :
3/ La boucle inférieure est décrite dans le sens trigo : Calculez le rendement h = | W/Q2| du cycle de Beau de
cela signifie que le travail fourni est encore plus faible Rochas avec V2/V1 = t (taux de compression volumétrique)
que prévu. et g = Cp/Cv » 1,4. On considère le mélange air - essence
comme un gaz parfait et on rappelle que lors d’une
L'exercice présenté à la ½ page de droite donne le g-1 te
calcul théorique du rendement du cycle. En pratique, le transformation adiabatique on a T.V = C .
rendement effectif est plus faible car le cycle décrit est Rép :
le cycle réel vu ci-dessus et il y a les frottements des 1er principe : W = - Q1 - Q2 car D U = 0 sur un cycle. d'où h = |
divers organes. On remarque que le rendement est (-Q1-Q2)/Q2|= | - 1 - Q1/Q2|= -1 + Q1/Q2(1).
d'autant plus élevé que le taux de compression est Or Q1 = m.Cv.(T1 - T4) et Q2 = m.Cv.(T3 - T2) d'où Q1/Q2 = (T1
élevé (» 6 pour les moteurs à essence).
- T4)/(T3 - T2) (2)
Ce qui limite t est le phénomène de détonation : La
combustion démarre normalement, mais par suite de De plus T1.V1g -1 = T2.V2g -1 et T3.V3g -1 = T4.V4g-1
l'élévation de pression et de température une autre Or V1 = V4 et V2 = V3 d'où T3.V2 = T4.V1g -1.
portion du mélange s'enflamme spontanément. Le
cliquetis, caractéristique d'une combustion anarchique, On en déduit que : T2 = T1.(V1/V2)g -1 = T1.t g -1 T3 = T4.(V1/V2)g
est une onde sonore dont l'énergie provoque une -1
= T4.t g -1
brutale surchauffe pouvant aller jusqu'à la destruction
des éléments du cylindre (soupapes, pistons, d'où (2) ® Q1/Q2 = (T1 - T4)/( T4.tg -1 - T1.tg -1) = (T1 - T4)/[tg -1 (
segments, électrodes de bougie). T4 - T1)] = -t1-g

L'indice d'octane permet de limiter le phénomène de


1-g
détonation, donc augmenter t et h. Les moteurs diesel ainsi (1) ® h = 1 - t
ne possèdent plus de détonation car il ne s'agit pas
d’un gaz explosif que l'on comprime, mais uniquement
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de l'air. On peut donc encore augmenter t. Ce qui limite h est d'autant plus grand que le taux de compression
t dans ce cas est la pression du gaz qui crée des volumétrique t est élevé.
contraintes mécaniques : t est de l'ordre de 15 et la Ici t = V1/V2 = 600/100 » 6 Þh » 51 %
pression maximale de l'ordre de 50 bars.
En pratique h » 35 %, voire moins !
Rq : ici le 2nd principe est délicat à écrire car l'explosion n'est
pas une source de chaleur (sous - entendu à T = Cte).

3.1. Réfrigérateurs.

3. Les machines frigorifiques.


3.1. Réfrigérateurs.

Ils pompent de la chaleur d’un corps froid et la


transmettent à un corps chaud grâce à un compresseur
et à un détendeur qui permettent cette opération. Ce
cycle nécessite de l'énergie motrice et ne peut donc
être parcouru que dans le sens trigonométrique
(absorption de travail). On peut calculer le rendement
théorique sur l'exemple d’un cycle de Carnot (voir 1/2
L'efficacité est définie par : e = | Q1/W|
page de droite).
L'efficacité est définie par :
Cycle de Carnot du frigo.
e = | Q1/W| Il est forcément décrit dans le sens trigo puisque le cycle
nécessite de l'énergie motrice pour se réaliser.
Comme sur une isotherme on a D U = 0 on en déduit
que W = - Q Þ sur l'isotherme T2 ) on a donc Q2 £ 0
puisque WT2 ³ 0: la chaleur est rejetée. On démontre
de même que sur l'isotherme froide T1 on a Q1
absorbée.

Comme ce n'est pas vraiment un calcul de rendement


dont il s'agit (car on ne prend en compte que l'énergie
W que l'on doit fournir mécaniquement à la pompe et
non celle qui est évacuée) on appelle plutôt "efficacité
e" le rapport | Q1/W| .

Un transparent du cours nous montre, de manière très


épurée, le principe de lancement de production du froid
(intérieur du réfrigérateur initialement à la température
ambiante). Cependant, dans tous les exercices abordés
en BTS, le cycle de refroidissement est lancé depuis
longtemps de sorte que c'est le régime permanent qui
est étudié : Tfroide et Tchaude sont déjà établies depuis
longtemps. 1er principe Þ W = -Q1 - Q2.
C'est un thermostat qui "lance" le compresseur, et donc 2nd principe : réversible Þ Q1/T1 + Q2/T2 = 0
les cycles de refroidissement. Û Q2 = -Q1 ´ (T2/T1)

e = | Q1/W| = Q1/(-Q2 - Q1) = Q1/[Q1´ (T2/T1) - Q1]


= Q1/[Q1 ´ (T2/T1-1)] = 1/(T2/T1 - 1) ainsi :

e=

pour T2 » 27 °C (300K) et T1 » -13 °C (260K) on obtient e » 6,5.


La température froide dépend du procédé utilisé (taux de

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compression etc.)

3.2. Pompes à chaleur.

3.2. Pompes à chaleur.


Il s'agit simplement d’un réfrigérateur ouvert sur
l'extérieur qui pompe donc la chaleur Q1 de l'extérieur
et c'est la grille chaude du réfrigérateur qui chauffe la
pièce ( Bien évidemment, les pompes à chaleur
diffèrent des réfrigérateur non pas au niveau du principe
mais au niveau des puissances mises en jeu, diamètre
des tuyaux etc). Cycle de Carnot (identique à celui du réfrigérateur) Þ
1er principe Þ W = -Q1 - Q2.
Dans ce cas c'est la chaleur Q2 restituée à l'air ambiant nd
2 principe : réversible Þ Q1/T1 + Q2/T2 = 0.
qui nous intéresse, et l’efficacité) est donc définie par :
Û Q1 = - Q2´ (T1/T2)
e = | Q2/W| e = | Q2/W| = Q2/(-Q2 - Q1) = Q2/[-Q2 + Q2.(T1/T2)] = Q2/[Q2´
(T1/T2-1)] = 1/(T1/T2 - 1) ainsi
On démontre alors que pour le cycle de Carnot (le seul
réversible) on obtient

pour T2 = 27 °C (300K) et T1 = -13 °C (260K) on obtient e = 7,5.


La température chaude dépend du procédé utilisé (taux de
compression, méthode de détente etc.). Une pompe à chaleur
est d'autant plus efficace que T1 (température extérieure) est
faible.

e = 7,5 signifie qu'il est 7,5 fois plus avantageux


d'utiliser l'électricité pour alimenter le compresseur de la
pompe à chaleur que d'utiliser l'électricité directement
pour faire chauffer un radiateur électrique (rendement
de 1) !!!

Christophe HAOUY Christophe.Haouy@ac-nancy-metz

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