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Quelques conseils pour faciliter le quotidien

Un jeune élève déficient visuel a les mêmes compétences intellectuelles qu’un autre
enfant. Cependant sa difficulté à utiliser les informations visuelles de manière optimale
induit des conséquences importantes dans ses processus d’apprentissage.

La place de travail
 choisir une place située à proximité du tableau,
 être attentif à la position par rapport aux fenêtres (éblouissement possible) ;
 en fonction du handicap privilégier une place plutôt sur la droite ou sur la gauche
du plan de classe ;
 ne pas l’isoler des camarades ;
 installer un bureau à proximité de prises électriques pour y brancher les lampes,
l’ordinateur ;
 prévoir des étagères facilement accessibles pour y déposer le matériel de
rangement, les appareils ;
 offrir un accès différent aux panneaux affichés dans la classe en hauteur ex :
rappel des graphies, conjugaison des verbes de base (résumé papier à sa
disposition, consultation permise et suggérée d’aide mémoire).

Le tableau
 permettre à l’enfant de s’approcher librement du tableau ;
 utiliser un tableau propre bien effacé où ne subsiste aucune trace parasite
d’éponge pouvant induire une mauvaise perception ;
 écrire assez grand et avec une écriture lisible (idéalement écriture scripte) ;
 accompagner le texte écrit par des commentaires oraux ;
 ajouter des repères bien visibles pour indiquer quelle partie doit être copiée ;
 utiliser des craies dont la couleur est bien perçue ;
 favoriser, lorsque c’est possible, le tableau blanc au tableau noir;
 limiter la quantité de texte à copier ;offrir, dans la mesure du possible le texte du
tableau sous forme de fiche individuelle. La copie devient ainsi plus aisée ;
 juger de l’utilité du monoculaire ;évaluer la lisibilité de textes projetés au
rétroprojecteur (luminosité excessive).

La fiche
La grandeur adaptée du caractère d’écriture

Une évaluation basse vision permet d’identifier le besoin de grossissement des lettres
pour chaque enfant.
Attention :
- les feuilles A3 sont difficiles d’utilisation, notamment pour le repérage
- il faut être attentifs au type d’exercices proposés : les tableaux à percevoir dans
leur globalité, l’analyse du schéma à ne pas trop éloigner du schéma lui-même.
- Les formes géométriques agrandies peuvent fausser les calculs et être moins
bien perçues ; l’utilisation de couleurs facilite la perception.
Une police d’écriture lisible

- la police couramment utilisée par nos élèves est « Arial », car elle est lisible et
n’a pas d’empattements qui entraînent la confusion de caractères.

Des interlignes assez grands

- En utilisant des interlignes assez grands, on favorise l’exploration d’un document.


- Un espace entre les exercices et les illustrations permet de sérier les difficultés
plus clairement.
- Les différents items sont identifiables s’ils sont séparés. Le regard ne perd alors
pas un temps précieux dans l’exploration.

Un trait assez épais


Une lecture de schémas, de dessins ou de toutes autres figures nécessite une bonne
perception. Le trait doit être net et d’une épaisseur adaptée.

Netteté du document contraste figure fond

- Des photocopies de mauvaise qualité requièrent plus de temps pour la saisie et


l’analyse de l’information. es photocopies de textes sur fond gris sont à bannir.

Régularité et précision de l’écriture manuscrite.

Une écriture régulière et bien calibrée aide au repérage et à l’identification des graphies.
L’écriture scripte facilite la lecture car les différentes lettres sont présentées
individuellement et non liées entre elles.

Simplification et rationalisation de la présentation

- Un travail de simplification s’impose : ôter les informations inutiles, rapprocher les


éléments qui doivent interagir, créer des espaces, modifier la présentation des
consignes.
- Les réponses à relier peuvent par exemple être remplacées par des lettres à
mettre en correspondance avec des chiffres.
- L’utilisation de fiches recto-verso provoque une perte de temps et engendre de la
fatigue car l’élève doit se repérer chaque fois qu’il retourne sa feuille.

Repère de classement

Gérer l’identification et le classement des fiches adaptées prend du temps.


- Pour les jeunes enfants l’aide de l’adulte est nécessaire si l’on ne veut pas qu’une
énergie importante soit dévolue à des tâches de rangement au détriment des
apprentissages scolaires.
- L’utilisation de gommettes de couleurs différentes selon les matières facilite le
classement.
- Une pagination basée sur des repères stricts et organisés fait gagner du temps.
- On peut aussi instaurer un fonctionnement solidaire où un élève plus rapide se
met à disposition.

La leçon

 placer l’élève proche de la source d’information pour que l’activité soit bien
perçue ;
 oraliser dans la mesure du possible ;
 offrir un support individuel pour un document présenté collectivement ;
 l’inciter à se rapprocher, mettre le matériel à sa portée ;
 vérifier l’accès à l’information ;
 présenter des supports écrits lisibles et visibles.

Etude de texte

Voici quelques pistes pour soulager l’élève :

 le maître peut lire le texte et les questions, une fois à haute voix ;
 diviser le texte en paragraphes ou en lignes et mentionner les références exactes
dans l’énoncé des questions (ex. ligne 14 ou deuxième paragraphe) ;
 surligner en couleur la phrase-réponse repérée dans le texte et ajouter une
annotation qui correspond au numéro de la question correspondante ;
 suggérer à l’enfant de formuler la réponse avec ses mots plutôt que de recopier la
réponse du texte, la copie étant une activité fatigante ;
 autoriser à prendre connaissance des questions avant la lecture et surligner au
fur et à mesure les éléments de réponse ;
 utiliser une synthèse vocale (Jaws). Le texte informatisé peut être écouté grâce à
l’ordinateur ;
 solliciter l’aide et « la complicité » d’un autre élève pour certaines activités de
lecture ;
 créer des espaces supplémentaires pour isoler et mieux percevoir les signes de
ponctuation.

Pour les études de texte qui ne sont pas soumises à évaluation :


 laisser à l’enfant la possibilité de lire une fois le texte à la maison ;
 dégager lors de la lecture du texte des idées principales des divers paragraphes,
éventuellement y mettre des titres. Ainsi une structure du texte est mise en
évidence. Pour la recherche ultérieure de renseignements précis, il est possible
d’utiliser ces différentes séquences afin de se repérer plus facilement ;
 pour les exercices du type : « dis comme l’auteur » limiter ou diminuer le nombre
de phrases à rechercher.

Pour sensibiliser à la lecture plaisir :


 présenter le service de prêt de livres sonores.

Orthographe
 utiliser dès que possible le traitement de texte (facilite la relecture, offre des
caractères adaptés) ;
 accorder une grande importance à la présentation des mots dont l’orthographe
est à apprendre (lisibilité optimale) ;
 utiliser la mémoire auditive ;
 présenter les textes lacunaires sous forme informatique en utilisant la fonction
repérage de l’astérisque là où l’enfant doit intervenir ;
 aider à utiliser le dictionnaire (taille très petite de la police d’écriture, quantité
d’informations, pas de vision globale). On peut faciliter cet apprentissage en
insérant des onglets pour chaque lettre ;
 tenir compte de la difficulté à se relire et à lire le texte d’un camarade (corrections,
relecture pour souci de vérification…).

Expression écrite
 vérifier que l’image à décrire soit perçue correctement (netteté, interprétation
correcte du dessin ou de l’image)
 structurer clairement les textes à commenter ;
 aider à la relecture des écrits.

Grammaire
 permettre de prendre des repères (surligner, souligner) ;
 soigner la présentation typographique pour compenser le manque de vision
globale ;
 mettre en évidence les consignes ;
 vérifier la lecture complète des consignes ;
 éviter de présenter un exercice sous forme de tableau car cela rend la tâche plus
complexe.

Ecriture

 proposer une intégration multi sensorielle du geste graphique ;


 en phase d’apprentissage, utiliser de grands outils scripteurs sur de grands
supports ;
 privilégier l’apprentissage d’une écriture scripte à celui d’une écriture liée ;
 privilégier une copie avec soin d’un texte court lisible et dont la taille de police
d’écriture est adaptée ;
 tenir compte de la fatigue ;
 comprendre la lenteur (aller-retour du regard entre l’élément à copier et la fiche
de travail, difficulté de repérage) ;
 fournir des cahiers adaptés avec des lignes de base bien contrastées, un
espacement plus grand, parfois garder une seule ligne de base sans tenir compte
du corps d’écriture calibré par 2, 3 ou 4 lignes ;
 tolérer une qualité d’écriture moins bonne ;
 envisager l’apprentissage de la dactylographie pour remplacer des textes illisibles
par la production de documents informatisés ;
 limiter la production de l’écrit.
Maths

Quelques conseils :

 accompagner ou faciliter la lecture des tableaux, des schémas, des graphiques


(repères colorés) ;
 accepter une réponse orale ;
 solliciter la verbalisation des concepts ;
 améliorer une disposition typographique ;
 mettre en évidence les éléments importants (axes des coordonnées)
 rendre les données utiles et essentielles facilement identifiables au niveau visuel
 fournir des supports clairs et précis pour les opérations en colonne ;
 éviter les informations inutiles ;
 utiliser une calculette avec de gros caractères.

Géométrie

 anticiper dans la mesure du possible l’utilisation du matériel spécifique ;


 établir des listes de procédures précises pour le dessin des formes ;
 ne pas agrandir (modification des rapports de mesure) ;
 parfois diminuer (faciliter la vision globale) ;
 ne pas soumettre certains exercices à une évaluation notée ;
 utiliser les couleurs pour mettre en évidence des parties de formes géométriques
sur lesquelles il faut intervenir ;
 simplifier la reproduction et la construction des formes géométriques ;
 aider au tracé ;
 accepter une relative imprécision au niveau des mesures ;
 insister sur les connaissances théoriques.

Géographie

 aider aux repérages (sur une carte ou dans l’environnement) ;


 décrire oralement un environnement lointain ;
 utiliser parfois des documents en relief ;
 simplifier les documents ;
 accompagner lors de la lecture de cartes et l’exploration de documents ;
 utiliser une loupe grossissante.

Gymnastique

 identifier les obstacles dangereux en les localisant dans la salle avant la leçon ;
 avertir des changements de disposition ;
 tenir compte des contre-indications médicales ;
 accompagner l’élève pour qu’il prenne ses repères ;
 éliminer certains exercices trop dangereux mais lui confier une responsabilité à sa
portée ;
 rassurer si l’angoisse est trop grande ;
 vérifier qu’il ait vu et compris la démonstration ;
 tenir compte du fait que l’élève ne peut pas prévoir la trajectoire d’une balle, d’un
volant de badminton.

A la piscine, lors de l’activité physique à l’extérieur (ski, stade) :


- il peut se perdre par rapport au groupe
- éprouver de la difficulté à se déplacer dans un environnement inconnu
- être gêné par des bruits parasitant la prise d’informations orales ou par une trop grande
luminosité.

Arts plastiques

 privilégier la créativité et l’interprétation ;


 éviter le dessin technique et les exercices de reproduction ou trouver le moyen de
les rendre accessibles (ordinateur) ;
 inciter à la participation même limitée avec des techniques adaptées ;
 développer une notion de plaisir à créer.

Autres recommandations

S’il est impossible ici de dresser une liste complète des divers aménagements
nécessaires, voici cependant encore quelques recommandations:
 offrir à l’élève plus de temps pour effectuer le travail et les examens ou réduire
d’un tiers la matière ;
 autoriser la présence d’un coach camarade pour certaines activités (recherche
dans le dictionnaire, rangement, déplacement,…) ;
 tenir compte de la lenteur et de la fatigue ;
 accepter les implications psychologiques et sociales du handicap ;
 être à l’écoute du jeune et solliciter son avis pour l’adaptation du matériel ;
 collaborer avec les différents intervenants ;
 rechercher les astuces pratiques facilitant le quotidien (doublures de couleurs
différentes selon la matière facilitant le repérage, place au vestiaire facilement
identifiable,…) ;
 diminuer le rythme de travail ;
 vérifier la compréhension des consignes ;
 se poser la question en cas d’échec, lors de l’évaluation: est-ce un problème
cognitif ? Une mauvaise interprétation ou un accès difficile à des données d’ordre
visuel, ont-ils péjoré le résultat de l’évaluation ?
 tenir comte du fait qu’il est impossible d’apprécier une situation par un coup d’œil
rapide ;
 encourager l’utilisation rationnelle des moyens auxiliaires (La gestion de ces
derniers se fait grâce à des apprentissages spécifiques coûteux en énergie et en
temps. L’efficacité d’un appareil de lecture ou d’un ordinateur ne se mesure que si
la technique d’utilisation parfaitement maîtrisée apporte des avantages).
Si quelques généralités peuvent être dégagées, il n’en demeure pas moins qu’une
analyse individuelle de la situation est seule garante de la réussite du projet
pédagogique. Les objectifs adaptés, un matériel adéquat et une écoute attentive du
jeune permettent de coller au plus près de la réalité en tenant compte des compétences
et des difficultés.
Un élève malvoyant doit se concentrer constamment pour appréhender :
l’environnement, l’espace, les documents présentés. La fatigue qui en découle est un
paramètre important dont il faut tenir compte. Les supports scolaires les plus accessibles
possibles facilitent les processus d’apprentissage.

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